Le Pensionnat Rayen est un RPG manga où tu incarnes un adolescent de quinze ans et plus ou un adulte du personnel, dans un pensionnat remplis d'élèves aux caractères bien divers. Entres originaux, musiciens, gothiques, sportifs, pom-pom girls, neutres, racailles, emos, artistes et punks, trouveras-tu ta place ?
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 Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]

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Naomi Otsuka

Naomi Otsuka
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MessageSujet: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeSam 28 Juil - 12:24

C’était enfin les vacances, les pensionnaires allaient enfin pouvoir souffler un peu, surtout Naomi. Depuis un moment, elle enchaînait les répétitions. Le fameux spectacle de fin d’année était passé. Malgré le fait qu’elle n’avait pas pu danser le tango, sa professeur de danse lui avait proposé de faire un solo. Elle avait prévenu la jeune fille que peu de temps avant le spectacle mais elle avait réussi à assurer. Naomi avait choisi « Désert Rose » de Sting qui était une chanson orientale. Comme a son habitude, elle avait travaillé très tard le soir pour présenter quelque chose de correcte. La pom-pom girl n’en avait pas parlé à Kaemon pour lui faire la surprise. D’ailleurs elle surprit tout le monde. Kaemon, qui se trouvait avec les autres professeurs, avait des étoiles dans les yeux et ne quittait pas la jeune fille des yeux comme beaucoup d’autres étudiants.

Naomi n’avait pas eu le temps de le revoir depuis mais c’était un jour particulier. Ce soir elle retrouvait Kaemon chez lui pour qu’il aille se balader en amoureux au le port de Matsuyama. Elle avait profité de son après midi pour se reposer pour pouvoir veiller ce soir. Elle s’était donc permis de faire la sieste.

Ils s’étaient donné rendez-vous vers 20 heures. Quand Naomi se réveilla il n’était que 17 heures. Ne voulant toujours pas sortir dehors avec cette chaleur, elle saisit un des livres posés sur sa table de nuit et continua sa lecture pendant une bonne heure. C’est seulement après cela qu’elle se dirigea vers la salle de bain pour prendre une bonne douche. Une fois sortit de la douche, elle se sécha efficacement les cheveux et les brossa. Pour une fois, elle n’avait pas envie de les attacher. Elle se frisa quelques mèches pour leur donner un peu de volume. Comme à son habitude, elle se maquilla très peu. Juste le stricte nécessaire. Après c’était l’état délicate : qu’allait-elle pouvoir mettre pour cette promenade en amoureux. Elle voulait être séduisante mais pas provocante. Elle opta pour une jupe noire qui montait jusqu’à sa taille et mit un haut blanc bustier dont elle prit soin de le mettre dans la jupe. Elle sortit une paire de ballerine dans laquelle elle était à l’aise. Ce n’était pas la peine de mettre des talons si c’était pour avoir mal aux pieds au bout de 30 minutes. Une fois habillée, elle retourna à la salle de bain pour jeter un petit coup d’œil dans le miroir. Elle était satisfaite. Maintenant, il fallait que ça plaise à Kaemon. Elle retourna dans sa chambre pour finir de préparer ses affaires. Elle prit son sac à main noir dans lequel elle mit son porte feuille, papiers et portable. Elle enfila une petite veste assortie à sa tenue. C’est bon elle était prête et impatiente mais d’un autre côté elle était anxieuse. C’était la première fois qu’ils se verraient en dehors du pensionnat. Elle espérait juste que tout se passe pour le mieux. Elle regarda son réveil, il allait être 19h30. Elle ne devait pas trop tarder si elle ne voulait pas arriver en retard. Elle ne voulait pas prendre le bus pour se rendre chez Kaemon. Il faisait beau alors elle décida d’y aller à pieds.

Naomi sortit de sa chambre quand elle croisa sa colocataire Maki qui lui demanda où elle allait. La pom-pom girl lui répondit simplement qu’elle sortait se promener en ville. Elle lui fit comprendre qu’elle était pressée mais c’était pour pas que Maki lui pose plus de question. Cette dernière la complimenta sur sa tenue avant de rentrer dans leur chambre. Naomi la remercia d’un sourire et lui souhaita une bonne soirée.

Une fois en dehors du pensionnat, la pom-pom girl marcha d’un pas tranquille, elle ne voulait pas arriver trop en avance non plus. Elle longea la plage, qui était encore noire de monde à cette heure puis le centre ville. En passant près du Butterfly Mirage, des pensionnaires qui étaient dans sa classe lui firent signe. Elle s’arrêta un instant pour les saluer. Ils lui proposèrent de boire un coup avec eux mais Naomi leur expliqua qu’elle était attendue. Elle les remercia quand même de lui avoir proposé de rester, elle tourna les talons en leur souhaitant une bonne soirée.
Naomi n’était pas du genre à décliner les invitations mais là sa soirée avec Kaemon était prévue depuis un moment. Ses camarades la regardaient s’éloigner. La pom-pom girl sentait leurs regards sur elle mais elle ne se retourna pas et continua son chemin.
Elle était presque arrivée chez Kaemon. Encore deux rues et c’était bon. Sa boule au ventre reprit. Elle s’arrêta un moment essayant de se rassurer elle-même. Elle se disait que ça allait être une soirée agréable et qu’elle n’avait pas à s’en faire. C’était normal ce genre de soirée pour un couple. Naomi avait encore du mal à se faire à cette idée. Et oui, ils étaient un couple, hors du commun, mais un couple quand même.

Elle arriva à l’immeuble du professeur d’anglais. Elle jeta un coup d’œil à sa grande fenêtre et remarqua de la lumière. Il était chez lui c’était déjà ça.
La pom-pom girl décida d’aller s’assoir sur un banc en face de l’immeuble. Elle sortit son portable. Il était 20 heures pile. Elle envoya donc un message à Kaemon pour le prévenir de sa venue.

« Je suis en bas… »


Une légère brise se leva et fit voler les cheveux de la jeune fille. Mais c’était agréable vue la chaleur de ces derniers jours.
A peine 5 minutes après avoir envoyé son message. Elle aperçu Kaemon sortir de l’immeuble.



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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMar 31 Juil - 4:18

Enfin les vacances. Durant cette dernière semaine de cours, l’effervescence régnait dans le pensionnat. L’excitation des élèves pressés de partir en voyage, de rentrer chez eux ou bien tout simplement de profiter enfin de leur temps libre en était presque palpable. J’avais donné la veille mon dernier cour de l’année, chose qui me frustrait plus que ne me rendait heureux. Plus de travail avant la rentrée prochaine, plus de devoirs à corriger, de cours à préparer... autrement dit plus d’occupation possible pour faire passer le temps et cesser de cogiter. Bien sûr je n’allais pas rien faire pour autant. Il me faudrait préparer le programme de l’année prochaine pour mes futures classes, et j’allais d’ailleurs le faire incessamment sous peu quand bien même je venais à peine de terminer l’année. Mais avant que je n’aie eu le temps de déprimer au sujet de mes vacances, la veille au soir le spectacle de fin d’année avait eu lieu. Me mettant sur mon 31 comme la totalité du pensionnat, je n’avais pas pu m’empêcher de songer anxieusement à Naomi qui ne pourrait pas prendre part à la représentation de danse dispensé par l’équipe de pom-pom girls. Je l’avais alors cherché du regard, ne pouvant guère en faire plus pour ne pas paraître louche. Avait-elle carrément décidé de ne pas venir au spectacle pour ne pas regarder ses collègues danser ? Visiblement car je ne l’avais toujours pas trouvée... Mais soudainement, et je n’oublierai jamais cet instant, alors que le fameux tango prit fin, la musique Desert Rose de Sting et Cheb Mami retentit sur la scène, alors que Naomi venait de faire son entrée. Ma surprise fut de taille alors que je ne pensais non seulement pas qu’elle pourrait danser ce soir, mais qui plus est de la voir enchaîner des pas de danse orientale avec une telle grâce et un charme pareil. Malgré tous mes efforts pour paraître le plus naturel possible, il m’avait été impossible de détacher les yeux de la jeune fille, totalement hypnotisé par tout ce qu’elle dégageait.

Bref, une superbe soirée s’était passée, rythmée par les concerts des différents groupes de musiciens que comportait Rayen, et de bien d’autres éléments qui avaient fait de cette soirée un moment réellement sympathique. Ce fut donc l’esprit chargé de toutes ces images que je pus m’endormir, cette fois parfaitement sobre à mon plus grand plaisir quoique j’avais lutté pour que ce fut le cas. Mais je devais bien avouer que ce qui m’avait le plus aidé à ne pas passer à l’acte fut de penser déjà à ce qui allait s’en suivre le lendemain. Si je n’avais pas pu parler à Naomi hier soir, nous allions enfin pouvoir nous retrouver aujourd’hui et pour la première fois sortir réellement ensemble pour profiter enfin l’un de l’autre en toute sérénité et surtout en dehors du pensionnat. Plus les heures défilaient et plus l’empressement et l’impatience montaient en moi, comme autrefois. Certes ce temps n’était pas bien loin et j’étais loin d’être vieux, mais cela faisait en même temps tellement de temps que je n’avais plus vécu qu’à travers ce drame qui avait chamboulé à tout jamais ma vie que la perspective de pouvoir retrouver une existence normale était presque effrayant. Dans le sens positif bien entendu, mais inquiétant tout de même tant je ne savais plus ce que l’avenir pouvait bien me réserver. Certes je ne le savais pas plus auparavant, et au vu de mon état il était d’autant plus incertain, mais à force de vivre dans la noirceur et le désespoir on finit par ne plus réellement garder d’espoir pour son déroulement. Et à présent que je pouvais peu à peu me détourner de ma misère en me prouvant que je pouvais aimer à nouveau, j’avais l’impression d’être en quelques sortes totalement perdu. D’un autre côté, et aussi paradoxal que cela pouvait le paraître, ces incertitudes me faisaient croire en quelque chose de meilleur, et savoir qu’une possibilité autre que la mort m’attendait était sacrément rassurant.

Les heures avaient donc défilées jusqu’à ce que je me réveille enfin. Ouvrant lentement les paupières, je levai mes yeux légèrement entrouverts vers la large fenêtre de ma chambre de laquelle filtraient les rayons éclatants du soleil. Je tournai lentement la tête vers le réveil qui affichait 9h04. Je lâchais un profond soupir, peinant à émerger, attrapant mon second oreiller que je posais sur mon visage, me replongeant dans le noir complet. Décidément, le réveil était bien difficile, et si je commençais les vacances sur ce rythme-là je n’allais plus tarder à faire des grasses-matinées jusqu’à midi, bien qu’heureusement ça ne fut jamais le cas. Mais alors que je réalisais que nous étions enfin samedi, un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Une belle journée en perspective s’annonçait, et mon rendez-vous de ce soir fixé à vingt heures devant chez moi arriverait rapidement. Je sortis de mon lit que je fis avant de me diriger vers ma penderie pour prendre un pantalon de sport et un tee-shirt que j’enfilai. Puis je sortis de ma chambre et me dirigeai vers mon salon, mis ma chaîne hifi en marche puis me dirigeai dans la cuisine tandis que je me préparai un café au son de Party rock des LMFAO. De quoi se réveiller en forme. Mon café avalait avec une tranche de pain je me lavais avant de sortir au dehors.

Descendant de mon appartement, je fis quelques étirements une fois parvenu en bas avant de m’élancer pour un bon footing quotidien. Et cette fois j’avais tout mon temps, et je comptais bien en profiter. Mettant mes écouteurs à mes oreilles, j’allumais mon mp3 pour lancer la playlist composée de plusieurs titres de Sirenia, Marylin Manson que j’appréciais beaucoup quand bien même au premier abord cela ne devait certainement pas ce remarquer et autres musiques qui rythmaient mes foulées alors que je quittais la ville pour longer le bord de plage déjà peuplé à cette heure. Et vu la chaleur qui régnait ce matin, je me doutais largement du nombre de personnes qui se rendraient ici cette après-midi pour se baigner dans l’eau encore fraîche malgré tout de l’océan. Parcourant la côte, une légère brise soufflait, agitant les feuillages des arbres qui bordaient le chemin, caressant au passage mon visage parfaitement détendu. Je fermais un instant les paupières, continuant de courir tranquillement, un léger sourire s’esquissant au coin de mes lèvres. Globalement, cette dernière semaine avait été pour le moins agréable, alors que j’avais pu retourner à mon premier amour qu’était la musique et plus précisément le piano, sur lequel je pouvais jouer le soir après les cours dans la salle de musique, en plus de cette soirée passée la veille et de celle à venir ce soir.

Je rentrais une bonne heure et demie plus tard, remontant chez moi pour boire après cette chaleur de plus en plus insupportable et surtout prendre une bonne douche. Le reste de la journée s’écoula tranquillement alors que je rangeais mon appartement puis lisais les derniers romans que je venais d’acheter jusqu’à ce que le soir arrive enfin. A dix-neuf heures je refermais mon bouquin que je posai sur la table basse en verre du salon, me redressant de mon canapé avant de me diriger vers ma chambre pour prendre mes affaires. Seulement comment allais-je bien pouvoir m’habiller, telle était la question. Y aller en tee-shirt très peu pour moi, d’autant plus que j’aimais prendre soin de mon apparence alors pour un tel rendez-vous il était d’autant plus important que je n’y aille pas n’importe comment.

Le temps que je me décide enfin à prendre une chemise blanche élégante aux manches retournées au trois quarts ainsi qu’un jean noir et que je me lave rapidement pour me débarrasser de cette chaleur atroce, j’entendis mon portable sonner. Me dirigeant vers le salon, je pris celui-ci que j’avais laissé sur la table basse et lus le sms que Naomi venait de m’envoyer pour me prévenir de son arrivée. Je pris aussitôt mes clés de l’appartement et le refermai derrière moi avant de descendre rapidement les marches des huit étages pour sortir au dehors, apercevant la jeune fille assise en face sur un banc. Je marchais ainsi dans sa direction, le sourire aux lèvres, remarquant à quel point elle était élégante ce soir.

« Salut. » La saluai-je. « Dis-donc, tu es vraiment superbe. » Ajoutais-je dans une absolue sincérité, devant sa tenue élégante et son léger maquillage alors que son visage était pour une fois encadré par ses cheveux aux quelques mèches légèrement ondulées, ceux-ci n’étant plus attachés comparé à d’habitude. C’était d’ailleurs bien la première fois que je la voyais les cheveux lâchés, ce qui lui allait également parfaitement.

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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMar 31 Juil - 12:31

Les vacances étant maintenant annoncées les pensionnaires allaient pouvoir en profiter un maximum. La plupart des étudiants en profiterait pour rentrer chez eux, d’autres sortiraient un maximum pour profiter des beaux jours et d’autres, comme Naomi passerait leur été au pensionnat. En effet, ce n’était pas prévu qu’elle rentre chez elle pour le moment à cause de ses problèmes familiaux. De plus, connaissant sa mère elle serait encore partie à cause du boulot donc autant rester à Matsuyama et passer du bon temps avec ses amis et aussi avec Kaemon. La pom-pom girl espérait qu’avec les vacances, ils auraient un peu plus de temps pour eux.

D’ailleurs les amoureux n’avaient pas perdu leur temps. Ce soir, ils s’étaient rendez vous vers 20 heures en bas de l’immeuble de Kaemon pour une petite balade en amoureux sur le vieux port. Les tourtereaux ne s’étaient pas vus depuis le bal de fin d’année. Ce soir là, la pom-pom girl avait fait attention pour garder ses distances avec Kaemon pour que personne ne se doute de rien. Mais, le peu de regard qu’ils avaient partagés étaient très clairs. D’ailleurs, Naomi lui avait préparé une petite surprise. Etant donné qu’elle ne dansait pas le tango qui lui tenait tant à cœur. Sa professeur lui avait proposé de faire une chorégraphie sur la musique de son choix et surtout en solo. C’était en même temps excitant et effrayant. Sachant tous ces regards sur elle, lui faisait peur mais elle savait que ses amis les plus proches et Kaemon seraient là donc ça lui donnait une certaine force. D’ailleurs le résultat était là quand elle entendit tous les applaudissements.

Cette magnifique soirée étant passée, Naomi pensait maintenant à la soirée de ce soir. Impatiente, elle passait l’après midi au pensionnat dans sa chambre pour se reposer. Arrivée leur de se préparer, la jeune fille s’activa et rechercha la tenue idéale pour ce rendez-vous. Pour une fois, elle décida de laisser sa chevelure rosée lâchée mais elle prit soin d’onduler quelques mèches à l’aide de son fer. Kaemon ne l’avait jamais vu coiffé comme cela, elle espérait que ça lui plairait. Elle quitta sa chambre en direction de ce rendez vous qui lui faisait mettre le cœur à 100 à l’heure. Mais sur le chemin, Naomi croisa à deux reprises des amis qui lui demandèrent ce qu’elle avait prévu ou de les rejoindre. En gardant un air naturel, elle déclina les invitations et leur expliqua qu’elle était prise ce soir.

Avec une boule au ventre, elle se dirigea vers l’immeuble de son cher et tendre. Elle ne comprenait pas cette soudaine appréhension. Il était vrai que c’était leur première sortie en amoureux hors du pensionnat. Même la crainte de croiser un pensionnaire était présente, l’adolescente se rassura en si disant qu’elle devait profiter au maximum de cette soirée sans se prédire comment celle-ci allait se dérouler. Naomi arrivait lentement au lieu du rendez vous. Elle alla s’assoir sur un banc qui se trouvait pile en face de l’entrée de l’immeuble. La pom-pom girl posa son sac à main à côté d’elle et y sortit son portable pour prévenir Kaemon de son arrivée. A peine quelques minutes après l’avoir prévenu, elle l’aperçu sortir de l’immeuble. La jeune fille se leva alors que Kaemon se dirigea vers elle. Il était très élégant tout en savant rester simple. Avec un beau sourire dessiné sur ses lèvres, il arriva à sa hauteur.

« Salut. Dis-donc, tu es vraiment superbe. » Lui dit-il avec sincérité.

Naomi lui rendit son sourire contente qu’il la trouve à son goût. Pour le remercier, elle se rapprocha de lui et déposa un tendre baiser sur la joue en se hissant sur la pointe des pieds.

« Tu n’es pas mal non plus. » Lui avoua t-elle tout en gardant un radieux sourire.

Elle savait que Kaemon était quelqu’un qui aimait prendre soin de lui. Mais ce soir, il avait quelque chose de différent. Une sorte d’étincelle qui lui donnait cet air radieux.
Les amoureux se dirigèrent vers le vieux port de Matsuyama comme il était prévu. Main dans la main, ils marchèrent d’un pas tranquille. Ils avaient toute la soirée pour eux alors cela ne servait à rien de courir. Tout en marchant en direction du port, Naomi engagea la conversation :

« Comment vas-tu ? » Lui demanda t-elle.

L’adolescente avait envie de lui demander s’il avait apprécié la soirée de fin d’année. Mais, elle préférait que ce soit lui qui en parle en premier. Elle ne voulait pas se vanter auprès de lui d’avoir dansé en solo. Après s’il ne lui en parlait pas ce n’était pas grave. Le plus important était qu’il passe un bon moment tous les deux. Ils arrivèrent sur le vieux port. En venant ici, ils savaient qu’ils seraient tranquilles enfin il y a du monde mais très peu d’étudiants venaient s’y balader étant donné que le port était assez éloigné du centre ville.
Ils passèrent devant le bar du port où seuls des pêcheurs profitaient de cet instant de répit pour boire une bonne bière. Quand Kaemon et Naomi passèrent devant eux, ces derniers n’y firent même pas attention et continuaient de raconter des blagues salaces. La pom-pom girl laissa échapper un rire.
Ils continuèrent leur chemin le long des quais en bois où seuls leurs pas résonnèrent.

« Qu’as-tu de prévu pour les vacances ? » Demanda alors Naomi par curiosité mais avec tendresse

La jeune fille savait très bien que Kaemon n’aimait pas les vacances parce que le fait de se retrouver seul, sans rien à faire l’effrayer. Son métier était son seul échappatoire pour ne pas sombrer dans la solitude. Mais, maintenant que Naomi était là, elle ferait son possible pour que ses vacances se passent du mieux que possible et qu’il retrouve enfin cette joie de vivre qu’il avait perdu depuis son accident…
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMar 31 Juil - 20:22

Je tournais en rond dans l’appartement, ne sachant pas trop comment m’occuper l’esprit en attendant qu’il soit enfin l’heure de notre rendez-vous. Mon impatience m’ôtait un sourire moqueur, alors que je trouvais cela presque ridicule de réagir de la sorte. Mais que pouvais-je y faire si j’avais souhaité à cet instant-même pouvoir avancer le temps ? D’un autre côté, attendre que vienne un évènement réellement positif avec hâte était quelque chose de vraiment agréable. Au moins j’avais des projets, et qui plus est qui me tenaient réellement à cœur, ne chancelant alors plus comme un funambule sur le fil dangereux de l’incertitude et de la tentation pour l’alcool. Non, j’étais juste et tout simplement quelqu’un de normal et d’enjoué, empressé de retrouver la seule personne qui compte réellement à ses yeux. Certes je n’avais pas oublié ma famille, mais penser à eux me faisait ressentir des émotions strictement opposées à ce que je ressentais pour Naomi. Si je me sentais extrêmement bien avec elle malgré que notre situation ne soit pas des plus simples, penser à mes parents et à ma sœur ainsi qu’à tous mes proches que j’avais laissés du jour au lendemain derrière moi me tuait de l’intérieur. Mais pour ce soir je préférais mettre toute culpabilité de côté et profiter purement et simplement de l’instant présent.

Cherchant du regard ce que je pouvais bien faire à présent que mon rangement et mon ménage étaient faits avec une application toute particulière pour être, je l’avoue, « légèrement » manique sur les bords, je fus tenter de reprendre la lecture des Ages sombres que j’avais acheté il y a quelques jours à peine. Et vu l’heure qu’il était, j’avais encore largement le temps devant moi. L’esprit vagabondant au gré de l’intrigue moyenâgeuse, je ne parvenais tout de même pas à entrer totalement dans l’histoire comme à mon habitude, ne cessant de surveiller encore et encore les aiguilles de ma montre qui trottaient dans une lenteur trop exagérée à mon goût. En bref, si quelqu’un m’avait vu faire, il aurait très justement pu me comparer à un véritable gosse pour le coup. Mais tant pis, je l’assumais sans problème.

Puis enfin vint l’heure de me préparer. Remarquant qu’il était dix-neuf heures, je plaçai un marque page à l’endroit dans lequel je m’étais arrêté puis me redressais du canapé d’angle sur lequel je m’étais allongé pour lire. Je posai le roman sur la table basse en verre puis me levai pour me diriger vers ma chambre. Ne pouvant me passer de musique, je mis en route la chaîne hifi tandis que je m’installais devant la penderie, cherchant avec perplexité ce que je pourrais bien me mettre pour ce soir. Chantonnant sur l’air de la musique I’ll be waiting de Lenny Kravitz, je sortais une à une mes affaires, changeant d’avis toutes les trente secondes. Il paraît que nous avons tous une part du sexe opposé en nous, la mienne devait sans aucun doute être celle-là ! Heureusement, je trouvai finalement une chemise blanche aussi simple qu’élégante ainsi qu’un jean noir pour le côté décontracté que j’enfilai après avoir fait un dernier passage dans la salle de bain pour être fin prêt.
La sonnerie de mon portable retentit soudain. Me dirigeant donc vers le salon, je saisis celui-ci pour lire le sms que Naomi venait de m’envoyer, m’annonçant sa présence. Parfait.

Je pris donc mes clés de l’appartement que je refermai derrière moi puis descendit les escaliers pour arriver dans le hall d’entrée, préférant de loin marcher plutôt que de prendre l’ascenseur. Je sortis enfin de l’immeuble, mon regard se posant aussitôt sur Naomi qui était assise de l’autre côté de la route sur un banc. Me dirigeant vers elle avec un beau sourire pleinement enjoué de la voir, celle-ci se leva à mon approche.

« Salut. Dis-donc, tu es vraiment superbe. » Lui dis-je, remarquant à quel point elle était élégante.

Ses longs cheveux roses aux quelques mèches légèrement ondulées retombaient de chaque côtés de son visage tandis qu’elle était vêtue d’une jupe et d’un haut qui la mettaient réellement en valeur. Et visiblement heureuse de mon compliment, la jeune fille s’approcha de moi pour déposer un tendre baiser sur ma joue, me répondant avec un superbe et grand sourire qui venait illuminer son visage :

« Tu n’es pas mal non plus. » Me dit-elle.

« Attends, il fallait bien que je fasse un effort pour ne pas faire tâche à côté de toi. » Lui répondis-je en plaisantant.

Sa main glissant dans la mienne, nos doigts s’entrelacèrent tandis que nous prenions tranquillement la route qui nous menait au port. C’était vraiment bon de pouvoir enfin faire ce que bon nous semblait et être véritablement ensemble sans craindre le regard des autres. Au moins à l’endroit où nous nous dirigions et que j’avais déjà brièvement visité en passage éclair durant une après-midi, les élèves du pensionnat ne venaient pas souvent dans ce coin-là, pourtant superbe et agréable. Mais ceux-ci semblaient d’avantage préférer le centre-ville et la plage plutôt que ce rendre dans cet endroit sommes toutes assez loin. Mais qu’importe, nous avions tout notre temps, et même si nous allions restés vigilants nous savions que nous pourrions enfin être nous-mêmes ce soir-là.

« Comment vas-tu ? » Me demanda-t-elle.

Un sourire aux lèvres, je croisais son regard pour lui dire sincèrement :

« Vraiment bien, et heureux de pouvoir enfin passer cette soirée avec une superbe danseuse orientale. » Lui dis-je avec un grand sourire amusé mais sincère.

« Je suis ravi que tu ais pu danser hier, et pour être franc le tango à côté de ce que tu as fait était presque ridicule. Tu m’as vraiment bluffé, et malheureusement pour moi je n’étais pas le seul à te dévorer des yeux il fallait croire. » Ajoutais-je en riant doucement.

Ah ça... Mais bien entendu j’avais tout intérêt à remballer ce semblant de jalousie que je pouvais avoir. Toutefois, le plus dur n’avait pas été d’ignorer les regards qui s’étaient posés sur elle, mais d’avantage de rendre le mien le plus naturel possible, ce qui avait été extrêmement difficile, je l’avoue.

« Et toi, comment vas-tu ? » Lui demandais-je à mon tour, tandis que nous arrivions enfin au port.

Passant devant un bar bondé de pêcheurs qui venaient de rentrer de leur dur journée de labeur sous ce soleil presque intenable, nous entendions leurs rires et leurs voix qui s’élevaient tandis qu’ils étaient attablés autour d’un apéritif, racontant des blagues toutes plus crues les unes que les autres. Naomi ne put alors s’empêcher de rire lorsque nous entendîmes l’une de celles-ci en passant devant eux, rire auquel je me joignais en fronçant légèrement les sourcils, autant amusé que blasé par leur humour :

« Tiens, les poètes sont de sortie. » Plaisantais-je.

Continuant d’avancer, mon regard se perdit un instant sur les centaines de lueurs qui dansaient sur la mer, le soleil d’un rouge feu qui se couchait à l’horizon inondant sa surface légèrement agitée d’étincelles aussi belles que reposantes. Ce coin était réellement magnifique, il n’y avait pas à dire.

« Qu’as-tu de prévu pour les vacances ? » Me demanda Naomi avec douceur et une pointe de curiosité.

Détournant mes yeux de ma contemplation pour tourner une nouvelle fois la tête vers elle, je lui répondis :

« A vrai dire je ne le sais pas tellement. Je vais déjà préparer mes cours pour être tranquille, j’ai ensuite une bonne dizaine de livres à lire que je n’ai toujours pas pu commencer alors je vais rapidement rattraper le temps perdu ! Et pour la suite on avisera, même si je dois dire que j’ai particulièrement envie de passer du temps avec une certaine jeune fille. » Lui dis-je avec un grand sourire, séparant ma main de la sienne pour passer mon bras autour de ses épaules, l’attirant un peu plus contre moi afin de déposer un doux baiser sur son front.

« Je suis vraiment heureux de passer cette soirée avec toi, depuis le temps que j’attendais cela on pourra enfin être tranquille. » Lui dis-je.

Du moins c’était encore ce que je croyais...
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMar 31 Juil - 22:57

Naomi était enfin arrivée en bas de l’immeuble de Kaemon. Elle décida d’aller s’assoir sur un banc se trouvant en face et de lui envoyer un message le prévenant de son arrivée. A peine quelques minutes plus tard, la pom-pom girl vit Kaemon sortir de l’immeuble et se diriger vers elle avec un magnifique sourire. L’adolescente l’observa attentivement. Il était vraiment en beauté ce soir. Il faisait attention à son apparence tous les jours mais aujourd’hui il y avait quelque chose de différent. Naomi se leva quand il arriva vers elle.

« Salut. Dis-donc, tu es vraiment superbe. » Lui dit-il une fois à sa hauteur.

Flattée par les mots de Kaemon, elle lui déposa un doux baiser sur sa joue en guise de remerciement. D’habitude Naomi était assez timide sur les gestes affectueux envers lui mais ce soir il y avait quelque chose de différent. Peut être le fait qu’ils étaient en dehors du pensionnat et que personne ne les jugeraient ici.

« Tu n’es pas mal non plus. » Lui confia t-elle à son tour en lui rendant son sourire.

« Attends, il fallait bien que je fasse un effort pour ne pas faire tâche à côté de toi. » Plaisanta t-il.

La pom-pom girl laissa échapper un rire et secoua la tête pour lui faire comprendre qu’il avait tord.

« T’arrête de dire n’importe quoi ! » Répliqua t-elle.

Sans réfléchir, l’adolescente glissa douceur sa main dans celle du beau professeur. Ainsi les deux tourtereaux se mirent en marche en direction du port. Tous deux savaient que les étudiants de Rayen n’aimaient pas trop traîner là bas parce qu’il se trouvait loin du centre ville. Donc, la soirée s’annonçait sans problèmes, ils allaient enfin pour avoir un peu d’intimité.

« Comment vas-tu ? » Lui demanda t-elle alors avant qu’un silence ne s’installe et les mettent mal à l’aise.

« Vraiment bien, et heureux de pouvoir enfin passer cette soirée avec une superbe danseuse orientale. » Lui répondit-il un agrandissant un peu plus son sourire.

Naomi sentit le rouge lui monter aux joues. Elle baissa légèrement la tête pour que ça passe inaperçu. Elle avait l’habitude des compliments mais quand ils venaient de Kaemon c’était différent. Elle sentait les battements de son cœur s’accélérer.

« Je suis ravi que tu ais pu danser hier, et pour être franc le tango à côté de ce que tu as fait était presque ridicule. Tu m’as vraiment bluffé, et malheureusement pour moi je n’étais pas le seul à te dévorer des yeux il fallait croire. » Ajouta t-il.

La pom-pom girl sentit que cela avait gêné Kaemon que d’autres la regardent avec un peu plus d’intérêt.

« Dis donc ! » Répliqua t-elle en lui donnant un petit coup de coude complice. « Ne serais-tu donc pas un petit peu jaloux ? » Remarqua t-elle en le taquinant.

Kaemon essaya de se justifier par tous les moyens. En le voyant en train de galérer à trouver une excuse, Naomi rigola et réussi à contaminer Kaemon qui se mit à rire aussi.

« Et toi, comment vas-tu ? » Lui demanda t-il à son tour.

« Je vais très bien ! Je suis ravie que ma danse t’ait plu. Je n’ai pas voulu t’en parler pou te faire la surprise et apparemment c’était réussi. » Dit-elle avec une certaine fierté. « Sinon je suis plus qu’heureuse d’être avec toi ce soir » Ajouta t-elle en posant sa tête contre son épaule.

Ils arrivèrent enfin sur le vieux port où se trouvait un bar de pêcheur. Ils les entendaient au loin. Et lorsqu’ils passèrent devant le bar, ils purent entendre des blagues déplacées dites par l’un d’autre eux. La jeune fille ne put s’empêcher de lâcher un petit rire. Ces messieurs avaient travaillé toute la journée sous un soleil tapant donc ils avaient bien le droit de décompresser.

« Tiens, les poètes sont de sortie. » Sortit soudain Kaemon.

L’adolescente sourit à sa remarque.

« Qu’as-tu de prévu pour les vacances ? » Lui demanda t-elle alors avec curiosité.

Elle savait que c’était un sujet délicat mais elle n’avait pas envie de cacher ses angoisses ce soir. Et oui, elle s’inquiétait pour lui. Elle le connaissait et savait très bien que c’était grâce à ses cours qu’il arrivait à tenir le coup. Mais maintenant que c’était les vacances, elle avait peur qu’il sombre dans une solitude qu’elle-même ne pourrait pas combler.
Kaemon tourne visage vers Naomi pour lui répondre :

« A vrai dire je ne le sais pas tellement. Je vais déjà préparer mes cours pour être tranquille, j’ai ensuite une bonne dizaine de livres à lire que je n’ai toujours pas pu commencer alors je vais rapidement rattraper le temps perdu ! Et pour la suite on avisera, même si je dois dire que j’ai particulièrement envie de passer du temps avec une certaine jeune fille. »

Sa réponse fit sourire la demoiselle. Pour lui montrer encore plus sa sincérité, Kaemon passa son bras autour de ses épaules pour l’attirer un peu plus contre lui et en profita pour lui déposer un tendre baiser sur le front.

« Je suis vraiment heureux de passer cette soirée avec toi, depuis le temps que j’attendais cela on pourra enfin être tranquille. » Ajouta t-il dans un murmure.

« Je le suis également » Répondit-elle en le regardant dans les yeux.

Pour lui montrer à quel point elle l’était, elle profita de cet instant pour l’embrasser tendrement tout en continuant de marcher. Ensuite, elle reposa sa tête contre son épaule et entrelaça ses doigts avec ceux de la main de Kaemon qui enlaçait ses épaules.
Ils marchèrent tranquillement tout en profitant du magnifique paysage qui s’offrait à eux. Effectivement, le soleil commençait déjà sa descente et l’on pouvait faire de magnifiques couleurs se refléter sur la mer. C’est vraiment magnifique. De plus, le bruit des vagues était vraiment reposant. D’ailleurs ils croisèrent plusieurs couples qui se promenaient main dans la main tout comme eux. Comme quoi, cet endroit devait être vraiment idéal pour ce genre de soirée.
Ils s’arrêtèrent un instant pour admirer un peu mieux le paysage.

« C’est magnifique… » Murmura Naomi en passant ses bras autour de la taille de Kaemon.

Tout était parfait. Rien ne pouvait gâcher ce moment. La pom-pom girl aimerait tellement qu’ils n’aient plus à cacher cet amour aux autres. Un jour peut être que cela sera enfin possible. Elle l’espérait du fond du cœur. Le silence régnait sur le port quand un brui de talon se mit à résonner sur les quais en bois. Curieux les amoureux tournèrent le regard en direction de ce bruit. Ils aperçurent alors une jeune femme en train de marcher. Soudain, Naomi sentit Kaemon se crisper comme si quelque chose n’allait pas. La pom-pom le regardait inquiète. Elle jeta un bref coup d’œil à cette jeune femme qui marchait maintenant dans leur direction. Que leur voulait-elle ? Quand elle fut assez proche d’eux Naomi cru la reconnaître. En tous cas, elle lui disait vraiment quelque chose. Elle n’allait pas tarder à le savoir…


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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMer 1 Aoû - 20:33

Sortant de mon appartement après avoir reçu un message de Naomi qui me prévenait de son arrivée, je traversai la route qui me séparait d’elle tandis qu’elle se tenait en face, assise sur un banc. A mon approche, la jeune fille se redressa, me rendant ce sourire qui je lui offrais alors que mon regard glissait sur son allure extrêmement élégante qui la sublimait véritablement. Je ne me gênais d’ailleurs pas pour lui en faire la remarque, la complimentant avec une absolue sincérité sur son apparence, compliment qu’elle me retourna à son tour quant à ma propre allure.

« Attends, il fallait bien que je fasse un effort pour ne pas faire tâche à côté de toi. » Plaisantais-je, ce qui eut tôt fait de la faire rire.

« T’arrête de dire n’importe quoi ! » Répondit-elle en riant, hochant la tête en un geste négatif pour appuyer ses propos.

Je souriais alors, amusé, sentant soudain sa main glisser furtivement dans la mienne, nos doigts s’entrelaçant alors. Visiblement, Naomi se sentait bien plus à l’aise que d’habitude, et cela me ravissait absolument. Peut-être était-ce dû au fait que nous soyons en dehors du pensionnat et que nous nous apprêtions à aller dans un bel endroit pourtant peu fréquenté par les élèves. Elle n’avait donc plus à être aussi vigilante que d’habitude, même si pour autant il fallait toujours resté à l’affut de toute présence qui serait susceptible de nous mettre en difficulté vis-à-vis de l’académie japonaise. Peut-être aussi se laissait-elle simplement de plus en plus aller, se trouvant de plus en plus en confiance dans cette situation qui nous unissait.

Un sourire aux lèvres, nous nous dirigions donc tranquillement vers le port de Matsuyama, où s’alignaient des maisons blanches accolées les unes aux autres, bordant la mer dont les rivages s’écrasaient avec douceur contre les pontons de bois, les barques de pêcheurs qui s’agitaient au grès du remous des vagues. Le soleil se couchait au-dessus de l’horizon, descendant de plus en plus, dotant alors la mer d’un millier d’étincelles colorées qui scintillaient. Tout était absolument parfait.

« Comment vas-tu ? » Me demanda Naomi.

Je détournai alors le regard du paysage pour le poser sur la jeune fille dont le regard et le sourire valait largement le décor enchanteresque.

« Vraiment bien, et heureux de pouvoir enfin passer cette soirée avec une superbe danseuse orientale. » Répondis-je, mon sourire empreint de douceur s’agrandissant un peu plus.

C’est alors que je perçus tout juste les pommettes de Naomi se teinter en rouge avant que celle-ci ne baisse immédiatement la tête. Amusé, je fis tout de même comme si de rien n’était, toutefois satisfait que mon compliment l’ai visiblement gênée car si tel était le cas, c’était qu’il la touchait, du moins dans le cas présent.

« Je suis ravi que tu ais pu danser hier, et pour être franc le tango à côté de ce que tu as fait était presque ridicule. Tu m’as vraiment bluffé, et malheureusement pour moi je n’étais pas le seul à te dévorer des yeux il fallait croire. » Repris-je.

Non, malheureusement les autres regards ne m’étaient pas passés inaperçus. En même temps que pouvais-je y faire ? Naomi était non seulement une très belle fille, mais elle dégageait quelque chose de charmeur, et d’autant plus envoutant lorsqu’elle dansait. Il était évident qu’elle attire les regards, et ça n’était certainement pas le prof que j’étais qui pourrait faire une réflexion là-dessus, n’étant rien d’autre que son professeur entre les murs de cette école.

Aussitôt mes paroles prononcées, Naomi tourna la tête vers moi, me lançant un léger coup de coude suspicieux et amusé.

« Dis donc ! Ne serais-tu donc pas un petit peu jaloux ? » Me taquina-t-elle.

Un rire légèrement nerveux s’échappa de mes lèvres alors que je fronçais légèrement les sourcils, d’un air de dire que c’était absurde. Et pourtant...

« Jaloux ? Moi ? Non, bien sûr que non. C’est juste ce que j’ai remarqué. Bon c’est sûr qu’après c’est jamais vraiment... comment dire... Mais non, ce n’est pas de la jalousie. Enfin, dans un sens si, mais... » M’enfonçai-je de plus en plus.

Face à mes justifications pour le moins « convaincantes », Naomi éclata de rire, auquel se joint le mien, me trouvant également ridicule. Il valait donc mieux changer de sujet.

« Et toi, comment vas-tu ? » Lui demandai-je.

« Je vais très bien ! Je suis ravie que ma danse t’ait plu. Je n’ai pas voulu t’en parler pou te faire la surprise et apparemment c’était réussi. Sinon je suis plus qu’heureuse d’être avec toi ce soir » Me répondit-elle non sans une once de fierté, posant délicatement sa tête sur mon épaule.

Oui, la surprise avait très bien réussie, elle n’avait pas à en douter une seconde.
Nous continuâmes notre route, passant devant un bar dans lequel des pêcheurs rentrant de leur dure journée de labeur parlaient et riaient dans une discrétion telle que les Etats-Unis devaient les entendre, lâchant blague salace sur blague salace qui nous firent tout de même rire malgré nous. Traçant notre route, la jeune fille me demanda, un soupçon d’inquiétude dans la voix qu’elle tentait toutefois de dissimuler :

« Qu’as-tu de prévu pour les vacances ? »

Question difficile... Je n’en connaissais d’ailleurs pas la réponse moi-même. Je supposais largement que j’allai avoir du mal à tenir le rythme, mais je ne préférais pas l’inquiéter avec cela. D’un autre côté, je savais bien qu’elle s’en doutait malgré tout, et sans épiloguer sur le sujet cela ne servait non plus à rien de feindre mes problèmes qui étaient largement présents et ne me quittaient jamais. Cependant je ne voulais pas me laisser sombrer sans rien faire. J’allais m’occuper un maximum, et je verrai bien ce qu’il se passe après tout.
Détournant alors le regard du paysage que j’embrassais à nouveau, je lui répondis :

« A vrai dire je ne le sais pas tellement. Je vais déjà préparer mes cours pour être tranquille, j’ai ensuite une bonne dizaine de livres à lire que je n’ai toujours pas pu commencer alors je vais rapidement rattraper le temps perdu ! Et pour la suite on avisera, même si je dois dire que j’ai particulièrement envie de passer du temps avec une certaine jeune fille. »

A ces mots, un sourire apparu sur son visage, tandis que j’entourai ses épaules de mon bras pour la rapprocher encore un peu plus de moi, en profitant pour déposer un tendre baiser sur son front.

« Je suis vraiment heureux de passer cette soirée avec toi, depuis le temps que j’attendais cela on pourra enfin être tranquille. » Lui murmurais-je avec douceur, plongeant mon regard dans le sien.

« Je le suis également » Répondit-elle, soutenant mon regard avec tout autant de tendresse.

C’est alors qu’elle se redressa, m’embrassant alors pour appuyer ses dires, avant de reposer une nouvelle fois sa tête contre mon épaule, entrelaçant ses doigts à ceux de ma main qui passait sur ses épaules.
Nous longeâmes ensuite la rue principale qui bordait la mer et ses pontons de bois, les barques et autres bateaux cognant doucement contre la berge, tandis qu’une légère brise commençait à souffler, rompant avec la chaleur plombante de cet été. Nous nous arrêtâmes enfin pour profiter du paysage, un doux silence aussi léger que le vent s’installant entre nous, seulement rompu lorsque la pom-pom girl murmura :

« C’est magnifique… » Me dit-elle en passant ses bras autour de ma taille tandis que je passais mes bras autour de son dos pour refermer cette étreinte, acquiesçant d’un sourire.

Je me sentais en ce moment tellement que c’était purement indescriptible. J’aurai tout donné pour que chaque seconde de cette soirée devienne aussi longue que l’éternité, ne pouvant tout simplement plus jamais m’en passer. Toutefois, le destin semblait en avoir décidé autrement lorsque retentit derrière nous le bruit de talons qui claquaient sur le sol de pavés, se dirigeant dans notre direction. Je tournai distraitement la tête vers l’origine de ce bruit, me raidissant aussitôt que je l’a perçu. Cette démarche, cette allure chaloupée et sensuelle... Et bientôt je pus apercevoir son regard séducteur croiser le mien, un air que je ne lui connaissais pas gravé sur le visage.

« Et merde... » Lâchai-je, desserrant mon étreinte autour de Naomi tandis que je lâchai un soupir, détournant un instant le regard vers le paysage avant de hausser les sourcils en direction de Naomi, hochant la tête d’un air de dire que finalement la soirée ne serait peut-être pas aussi tranquille que nous l’avions espéré.

Shizuka, la serveuse que j’avais rencontré un soir et que je n’avais pas laissé indifférent visiblement et avec qui j’avais eu une aventure nous rejoignit, s’arrêtant à nos côtés, les bras croisés et un sourcil haussé suppléé d’un sourire narquois sur ses lèvres.

« Bonsoir Kaemon. Tu ne nous présentes pas ? » Me demanda-t-elle, lançant un regard mauvais en direction de Naomi qu’elle dévisagea des pieds à la tête dans un air de dégoût, avant de lâcher un rire hautain.

« Tiens donc, tu fais dans le détournement de mineur ? » Plaisanta-t-elle.

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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMer 1 Aoû - 21:55

Les amoureux se rendaient sur le port main dans la main pas du tout inquiet de rencontrer quelqu’un du pensionnat. Le port était assez retiré par rapport au centre ville ce qui empêchait les étudiants qui aimaient avoir tout sous la main (bar, restaurant, magasin, cinéma) de s’y rendre. Donc Naomi pouvait se permettre d’être plus tactile avec Kaemon ce soir là. Ils marchèrent d’un pas tranquille quand la pom-pom girl entama la discussion en lui demandant comment il allait. Toujours avec son beau sourire aux lèvres, Kaemon lui expliqua qu’il était heureux d’être avec elle. De plus, il enchérit sa réponse en lui parlant de la chorégraphie orientale qu’elle avait faite la veille au spectacle de fin d’année. La jeune fille était flattée qu’il lui en parle. D’ailleurs, le rouge lui monta aux joues elle essaya donc de le dissimuler en baissant la tête mais Kaemon avait très bien remarqué sa gêne. Ces paroles allèrent droit au cœur de Naomi, elle était plus qu’heureuse que ça lui ait plu. Le jeune professeur ajouta que par rapport au tango sa danse avait été mille fois mieux. Disait-il cela juste pour lui faire plaisir ? Non, elle voyait sa sincérité dans son regard. Par contre, elle répliqua d’un gentil coup de coude quand il mentionna qu’il n’était pas le seul à la dévorer des yeux pendant qu’elle dansait.

« Dis donc ! Ne serais-tu donc pas un petit peu jaloux ? » La taquina t-elle avec humour.


« Jaloux ? Moi ? Non, bien sûr que non. C’est juste ce que j’ai remarqué. Bon c’est sûr qu’après c’est jamais vraiment... comment dire... Mais non, ce n’est pas de la jalousie. Enfin, dans un sens si, mais... » Répondit-il en s’enfonçant un peu plus au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche.

Naomi ne put s’empêcher de rire entraînant Kaemon avec elle. Ce dernier pouvait avoir des comportements d’adolescent des fois et cela amusait beaucoup notre pom-pom girl. Avec lui, elle avait l’impression qu’ils ne faisaient plus qu’un. Malgré leur différence d’âge, ils étaient pareils. Et plus Naomi passait du temps avec lui plus elle avait envie d’aller plus loin avec lui, que leur relation soit simplement magnifique malgré les problèmes de Kaemon.

Ils continuèrent de discuter tranquillement quand ils passèrent devant un bar de pêcheurs. L’adolescente fit amusée d’entendre des blagues déplacées sortir de leurs bouches. Cela était parfaitement compréhensible. Ils avaient besoin de se détendre après une bonne journée de travail en plein soleil. D’ailleurs, ils y étaient tellement exposés qu’ils avaient le teint bronzé.
Tout en continuant leur route, une question vint à l’esprit de Naomi :

« Qu’as-tu de prévu pour les vacances ? » Demanda t-elle subitement à Kaemon.

Elle savait qu’il appréhendait beaucoup cette période. Ils n’avaient plus les cours qui lui permettaient de ne pas sombrer dans son terrible passé. Elle espérait qu’il avait réfléchit au fait qu’il manquait à sa famille et qu’il prendrait un jour la décision de les revoir. De plus rien de tel que la solitude pour qu’il replonge dans l’alcool même si elle ne savait pas s’il avait entreprit les démarches pour se soigner mais elle était consciente que dans ses moments l’alcool est le meilleur ami de la plupart des hommes.
Kaemon tourna le regard vers l’adolescente avant de lui répondre le plus sincèrement possible :

« A vrai dire je ne le sais pas tellement. Je vais déjà préparer mes cours pour être tranquille, j’ai ensuite une bonne dizaine de livres à lire que je n’ai toujours pas pu commencer alors je vais rapidement rattraper le temps perdu ! Et pour la suite on avisera, même si je dois dire que j’ai particulièrement envie de passer du temps avec une certaine jeune fille. »

Touchée par ses mots, un radieux sourire se dessina sur le visage de Naomi.

« Je suis vraiment heureux de passer cette soirée avec toi, depuis le temps que j’attendais cela on pourra enfin être tranquille. » Ajouta t-il dans un murmure.

« Je le suis également » Répliqua t-elle aussitôt alors que Kaemon passa son bras autour de ses épaules et déposa un baiser sur son front.

Pour lui montrer à quel point elle était sincère, elle se redressa pour poser un instant ses lèvres sur les siennes. Ce soir Naomi n’avait aucune limite et elle s’en contre fichait s’ils croisaient par malheur un membre du pensionnat. Elle était heureuse et elle le crierait sur les toits si elle le pouvait.

Les amoureux s’arrêtèrent un instant pour admirer le paysage. C’était magnifique, la descente du soleil offrait un mélange de couleur incroyable, qui se reflétait sur la mer. Une légère brise se leva leur apportant l’odeur de la mer. Le bruit des vagues qui venaient finir leur course contre la berge était simplement reposant.

« C’est magnifique… » Lâcha alors la jeune fille en passant ses bras autour de la taille de son cher et tendre qui lui rendit immédiatement son étreinte.

Rien ne pouvait gâcher ce moment. Mais, quelques instants plus tard un bruit de talon se mit à résonner sur les quais de bois. Curieux, ils tournèrent tous deux la tête en direction de ce bruit qui les dérangeait. Soudain, Naomi sentit Kaemon se raidir quand il aperçu cette jeune femme. Que ce passait-il ? La connaissait-il ? Que faisait-elle et pourquoi marchait-elle dans leur direction ?
Tant d’interrogations qui se basculaient dans la tête de la jeune fille qui n’arrêtait pas de jeter des regards tantôt à Kaemon tantôt à cette jeune femme à la démarche sensuelle.

« Et merde... » Lâcha t-il alors dans un soupir en desserrant son étreinte.

Quand la jeune femme fut enfin à leur hauteur, Naomi ne mit pas longtemps à percuter. C’était la serveuse du bar qu’elle avait vu quand elle était sortie en boite et qu’elle avait surprise en compagnie de Kaemon un jour d’hiver. Tout était clair, maintenant. Mais que leur voulait- elle ? Naomi se sentait bouillir de l’intérieur. Pour une fois qu’ils pouvaient être tranquilles, il fallait qu’elle leur tombe dessus ! Quelle poisse !

« Bonsoir Kaemon. Tu ne nous présentes pas ? » Dit-elle alors soudainement en lançant un mauvais regard à l’adolescente qui ne se pria pas pour le lui rendre. « Tiens donc, tu fais dans le détournement de mineur ? » Ajouta t-elle avec un air moqueur.

La pom-pom girl se sentit la colère monter en elle.

« C’est quoi ton problème ?! » Lui lança t-elle sous l’impulsivité.

C’est alors que Kaemon lui saisit le bras pour la faire reculer. Il se posta devant Naomi en lui posant les mains sur les épaules. Cette dernière put lire dans son regard qu’il allait tout faire pour régler ça le plus rapidement possible. La pom-pom girl baissa la tête, déçue. Pour une fois que rien ne pouvait leur arriver dans cet endroit éloigné de tout, il fallait qu’ils réussissent à tomber sur une des aventures de Kaemon… Elle n’avait qu’envie d’une chose à cet instant… Pleurer…
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 19:05

« Je suis vraiment heureux de passer cette soirée avec toi, depuis le temps que j’attendais cela on pourra enfin être tranquille. » Dis-je à Naomi dans un murmure, passant mon bras autour de ses épaules.

Tranquilles... C’était tellement rare que j’avais presque du mal à y croire à vrai dire. Et pourtant. Le temps était au rendez-vous, le soleil baignant l’océan et ses alentours de milliers de couleurs orange et rougeâtre. Tout était parfait, et pouvoir enfin profiter pleinement de Naomi était quelque chose dont j’allais pleinement pouvoir profiter à présent. Les brefs regards que nous échangions, tous ces sourires aussi discrets qu’explicites ne suffisaient pas. Je savais bien entendu que nous ne pouvions pas exiger plus étant donné les risques que représentait notre relation, mais à présent que nous étions en vacances les choses seraient différentes, et visiblement elle aussi n’attendait plus que passer ces moments sans avoir peur à tout moment que quelqu’un ne nous surprenne ensemble.

« Je le suis également » Me répondit-elle alors que je l’attirai doucement contre moi, déposant alors un baiser sur son front.

A ces mots, elle tourna la tête vers moi et se redressa pour venir m’embrasser un instant comme pour me prouver à quel point elle était sincère, ce dont je ne doutais pas.
J’étais vraiment heureux de la voir enfin si à l’aise, si détendue alors qu’en toute logique nous voir au pensionnat ne nous permettait pas de l’être. Mais ici il n’y avait aucune raison que quelqu’un ne nous surprenne. Enfin, je l’espérais...

Nous nous arrêtâmes enfin sur l’un des pontons de bois auquel étaient accrochés quelques braques de pêcheurs. Le silence s’installa avec légèreté entre nous tandis que nous admirions la vue avec sérénité et un air rêveur. J’aurai pu rester ici durant des heures et des heures tant tout était superbe et surtout apaisant. Rien ne pouvait plus me vider l’esprit qu’être simplement là, avec elle. Même ma passion pour le piano ne m’offrait pas autant de bienfaits.
Une douce brise se leva, agitant un peu plus les quelques remous de l’eau avant que Naomi ne murmure :

« C’est magnifique… » Me dit-elle en passant ses bras autour de ma taille tandis que je refermais notre étreinte en passant les miens autour de son dos.

Acquiesçant d’un sourire et d’un simple hochement de tête, je profitais de ce silence d’or que seul le murmure des vagues venait briser. Du moins pour un temps, car au bout de plusieurs minutes, un bruit de talons se fit entendre. Quoi de plus normal car nous n’étions après tout pas les seuls à venir ici – quoique dans ce coin-là c’était le cas. Pourtant, un étrange et inexplicable ressentiment me prit. Jetant un regard dans la direction de ce son qui se rapprochait de nous, je fronçai légèrement les sourcils, trouvant cette démarche... disons un peu trop familière. Une de mes collègues ? Non, je ne reconnaissais pas la démarche d’un des professeurs de Rayen... Une élève peut-être ? Non plus, non... Cette démarche-là était particulière, chaloupée, séduisante... Il n’y avait qu’une seule personne qui marchait de la sorte dans mon « entourage », si l’on pouvait appeler cela comme ça. Et lorsque celle-ci fut assez près pour que je puisse distinguer son visage, mon corps se raidit aussitôt. De longs cheveux bruns encadrant son visage, des yeux en amande jouant de leur charme hypnotique d’une noirceur extrême, un corps fin et élancé... Shizuka.

« Et merde... » Lâchai-je dans un soupir, détachant mes bras de Naomi qui ne cessait de me lancer des regards interrogateurs.

J’avais malheureusement connu cette femme lors d’une soirée que j’avais passée en boîte, me saoulant tant et plus pour oublier cet appel que j’avais reçu un peu plus tôt dans la soirée. Mon père était parvenu à retrouver ma trace et mon numéro de téléphone, sautant ainsi sur l’occasion pour pouvoir m’appeler et tenter de comprendre pourquoi j’avais disparu aussi subitement, leur faisant ainsi croire à ma mort. L’entendre hurler de peur, de colère et de détresse m’avait littéralement anéanti, et n’ayant plus une seule goutte d’alcool pour me foutre une énième fois en l’air je m’étais rendu dans le premier endroit où je pourrais boire jusqu’à l’excès, tous les commerces étant fermés à cette heure. C’est alors que je l’avais rencontré, cette charmante serveuse que je n’avais visiblement pas rendu insensible. Toutefois, mon regard avait été attiré par une autre qui me dévisageait avec incompréhension et tristesse. Par le plus grand des hasards Naomi s’était rendue avec des amis ce soir-là dans ce même lieu, mais leur avait très vite faussé compagnie pour me rejoindre, essayant de m’arrêter dans ma mauvaise passe avant que je ne fasse une plus grande et impardonnable bêtise. Ce fut dès ce soir-là que ce regard carnassier et mauvais que Shizuka lui lançait à cet instant-même apparu pour la première fois. Et si je ne m’étais pas intéressé à elle et avait repoussé ses avances indiscrètes alors qu’elle m’avait donné son numéro, j’avais bien fini par céder un autre soir où je l’avais à nouveau rencontrée. Après quelques verres, les choses étaient allées bien plus loin que je n’aurai pu l’imaginer, une brève aventure naissant entre nous. Mais je n’avais pas le moindre sentiment pour elle, mes pensées déjà tournées vers cette autre que Naomi était. Et ne pouvant pas supporter son attachement manifeste je lui avais demandé de me laisser, ne la rappelant alors plus jamais malgré tous ces messages qu’elle m’avait laissée. Cependant, il semblait évident que la serveuse n’était pas passée à autre chose...

S’arrêtant alors à côté de nous, elle me lança un regard aussi séducteur que mauvais, demandant dans une fausse innocence :

« Bonsoir Kaemon. Tu ne nous présentes pas ? »

Tournant alors la tête vers Naomi qu’elle toisait de haut en bas d’un air hautain, moqueur et dégoûté, elle reprit en riant :

« Tiens donc, tu fais dans le détournement de mineur ? »

Je lâchai alors un soupir, n’en revenant pas de tomber sur elle, la dernière personne que j’aurai aimé croiser dans ce lieu et avec Naomi. M’apprêtant à lui répondre pour lui dire de tout simplement passer son chemin, Naomi, elle, s’emporta avec colère.

« C’est quoi ton problème ?! » Lui lança-t-elle sans détour, cette haine manifeste montant en elle.

Mais la provoquer était précisément ce que recherchait la serveuse, alors il valait mieux calmer les choses d’entrée de jeu et surtout de nous expliquer une fois pour toute, bien que je semblais être le seul à vouloir garder mon sang-froid.
Je pris alors le bras de Naomi pour qu’elle arrête et se calme, avant de passer devant elle pour lui faire face, posant mes mains sur ses épaules en plongeant mon regard dans le sien, lui murmurant :

« Ne t’en fais pas, je m’en occupe. »

Baissant alors la tête, sa déception était largement palpable tant elle était forte, et si je ne voulais rien montrer la mienne l’était tout autant. Mais il était absolument hors de question que Shizuka ne gâche notre soirée, c’était certain.
Me tournant alors face à elle, je lui dis avec calme mais dureté :

« Shizuka, ce n’est pas le moment. On s’est déjà expliqué, il n’y a pas à revenir dessus. Alors maintenant laisse-nous et oublie tout ça, d’accord ? » Lui dis-je, cette dernière question étant plus un ordre qu’autre chose.

Lâchant un rire dédaigneux, elle détourna alors son regard venimeux de Naomi pour me répondre d’une voix haineuse :

« Alors quoi, c’est tout ? A quoi tu joues Kaemon, franchement ? Ah non attends, ne me dis rien, je vois clair dans ton petit jeu. Tu vas faire avec elle comme avec les autres : une fois que tu l’auras mise dans ton lit tu la feras gentiment dégager de ta vie, c’est ça ? »

Tournant à nouveau la tête vers Naomi, elle ajouta :

« A quoi est-ce que tu t’attends ? Tu penses qu’il pourra avoir un jour des sentiments pour toi ? Tu te trompes petite, ça fait longtemps qu’il n’en a plus eu pour personne. » Lâcha-t-elle, me lançant un regard bien appuyant lorsqu’elle prononça ces dernières paroles, sa lèvre se retroussant avec haine et dégoût teinté d’une grande déception.

Ses paroles me figèrent sur place alors que j’eus l’impression de me prendre une immense claque verbale. D’une voix alors devenue tremblante par cette immense colère qui monta subitement en moi, je lui répondis sur un ton qui avait perdu toute sa douceur habituelle :

« Je ne suis certainement pas un enfant de chœur, non, et je ne l’ai jamais caché. Mais ne fait pas de ton cas une généralité parce que la différence entre elle et toi, c’est que toi je ne t’ai jamais aimé. » Lui répondis-je sans détour, son visage se décomposant brièvement à mes paroles avant de se crisper d’autant plus.

« Parce qu’avec elle c’est différent ? Arrête, tu ne sais pas ce que c’est qu’aimer, et tu ne le sauras jamais. Mais au fond de toi tu sais que je ne t’apprends rien, tu t’en doutes certainement depuis des années. Je me trompe ? » Siffla-t-elle de sa voix de vipère.

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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 21:19

Les amoureux avaient enfin un moment romantique. Main dans la main, ils marchèrent tranquillement dans le vieux port de Matsuyama. Ils pouvaient librement profiter l’un de l’autre sans la crainte perpétuelle de se faire attraper par quelqu’un du pensionnat. A cet instant, le monde pouvait s’effondrer s’il le voulait mais cela ne changera rien au fait que Naomi était la plus heureuse au monde. Elle pouvait enfin se libérer complètement avec lui sans faire attention à ses gestes. D’ailleurs elle sentit la surprise de Kaemon. Ce dernier avait prit l’habitude que la pom-pom girl soit distante par rapport à lui.
Après avoir discuté des projets de Kaemon pour les vacances, Naomi était rassurée de savoir qu’il avait déjà pas mal de choses de prévu surtout avec elle. Cela ne pouvait lui faire plus plaisir. Mais d’un autre côté, elle était inquiète. Elle savait comment pouvait être Kaemon dans ses mauvais jours, elle espérait donc pouvoir être auprès de lui pour le soutenir.
Marchant sur les quais de bois sur lesquels seuls leurs pas pouvaient résonner, ils en profitèrent pour s’arrêter un instant et d’admirer le paysage magnifique qui s’offrait à eux. En effet, le soleil était sur le point de céder sa place à une agréable nuit étoilée. Le mélange de couleur offrait une vue inoubliable. Une légère brise en profita pour se lever et faire voler la chevelure ondulée de Naomi. Cette dernière prit une grande inspiration avant de lâcher « C’est magnifique » dans un murmure.
Elle aurait voulu rester là éternellement avec lui. L’adolescente passa ses bras autour de la taille de son cher et tendre afin d’être encore plus proche de lui. Quand elle sentit Kaemon resserré son étreinte autour d’elle, elle se cru au paradis.

Mais les choses allèrent vite être chamboulées. Des bruits de talons résonnèrent sur les quais. Au début, ils crurent cela normal d’autres personnes profitaient de la quiétude de cet endroit pour venir s’y promener. Mais quelque chose clochait. Ils jetèrent tous deux un bref regard vers ce bruit qui devenait de plus en plus intense au fil des secondes. Soudain, Kaemon se rendit et lâcha Naomi qui ne comprenait pas ce qu’il se passait. Ce dernier avait les traits du visage tirés et crispés. Il y avait de quoi quand la pom-pom girl remarqua qu’une jeune femme à la démarche, au quelle aucun homme ne pouvait rester indifférent, vint dans leur direction, déterminée. Plus elle avançait plus Kaemon se crispait. Naomi lui lâchait des regards interrogateurs de comprenant pas ce qu’il se passait. Mais quand la jeune femme fit à leur hauteur, elle reconnu la serveuse de la boite de nuit.
Que pouvait-elle bien leur vouloir ? Naomi se remémora alors cette journée d’hivers lors de laquelle, elle l’avait croisé en compagnie de Kaemon dans le parc du centre ville. Ils s’étaient disputés ce jour là… Plus elle avançait vers eux plus l’adolescente pouvait sentir une certaine colère l’envahir. Personne n’avait le droit de gâcher leur soirée ! Pour une fois qu’ils pouvaient être tranquilles en dehors du pensionnat, il fallait qu’ils tombent sur elle. Naomi avait envie de lui rentrer dedans direct avant qu’elle ne leur dise quoique ce soit mais c’était trop tard…

« Bonsoir Kaemon. Tu ne nous présentes pas ? Tiens donc, tu fais dans le détournement de mineur ? » Demanda t-elle à Kaemon tout en dévisageant Naomi de la tête aux pieds.

« C’est quoi ton problème ?! » Lâcha l’adolescente sous l’impulsivité.

Sous ses airs d’élève modèle et polie, Naomi avait aussi cette face cachée que peu de personne connaissait. Si on lui cherchait des problèmes, elle n’était pas du genre à se laisser faire. Elle aurait voulu lui en dire plus mais elle sentit Kaemon la saisir par le bras et la faire reculer. Il se pointa devant elle. Cette dernière ne comprenait pas ce soudain bouleversement de situation. Ils étaient tellement bien… Comment les choses pouvaient-elle basculer comme ça…Elle le questionnait du regard.

« Ne t’en fais pas, je m’en occupe. » La rassura t-elle.

Mais la situation n’avait rien de rassurant, la pom-pom girl baissa simplement la tête ne voulant pas montrer sa déception.
Le jeune professeur d’anglais se retourna en direction de la jeune femme qui n’avait toujours pas bougé.

« Shizuka, ce n’est pas le moment. On s’est déjà expliqué, il n’y a pas à revenir dessus. Alors maintenant laisse-nous et oublie tout ça, d’accord ? » Lui dit-il avec une certaine dureté dans la voix.

L’intonation de sa voix fit réagir Naomi qui releva immédiatement la tête. Elle n’avait jamais entendu Kaemon avoir ce ton. Elle se demandait s’il pouvait se fâcher comme quoi on a tous nos petits secrets. Kaemon lui tournait le dos, elle s’imaginait très bien l’expression de son visage. C’est alors que le rire de la jeune femme raisonna dans le port et qu’elle posa son regard sur Naomi.

« Alors quoi, c’est tout ? A quoi tu joues Kaemon, franchement ? Ah non attends, ne me dis rien, je vois clair dans ton petit jeu. Tu vas faire avec elle comme avec les autres : une fois que tu l’auras mise dans ton lit tu la feras gentiment dégager de ta vie, c’est ça ? » Lui demanda t-elle avec ironie.

Naomi resta figée sur place comme si elle venait de se prendre une grande claque dans la figure. Etait-il vraiment ce genre de type ? La pom-pom girl ne pouvait pas croire ce qu’elle venait d’entendre. La jeune femme reposa, à nouveau son sale regard sur Naomi.

« A quoi est-ce que tu t’attends ? Tu penses qu’il pourra avoir un jour des sentiments pour toi ? Tu te trompes petite, ça fait longtemps qu’il n’en a plus eu pour personne. » Rajouta t-elle contente d’elle.

Naomi regarda Kaemon qui lui tournait toujours le dos. Elle aurait aimé voir l’expression de son visage quand les mots de Shizuka lui parvinrent.

« Je ne suis certainement pas un enfant de chœur, non, et je ne l’ai jamais caché. Mais ne fait pas de ton cas une généralité parce que la différence entre elle et toi, c’est que toi je ne t’ai jamais aimé. » Répliqua t-il violemment.

Naomi sentit de la colère dans ses mots. Cette dernière ne doutait pas de l’amour que portait Kaemon pour elle sinon il était vraiment beau parleur et bon comédien. Mais Naomi savait que ce n’était pas son genre… Comme le fait qu’elle croyait qu’il n’était pas ce genre d’homme qui aimait les avantures d’un soir… Tout se mélangeait dans sa tête malgré les mots de Kameon.
Mais, Shizuka n’avait pas l’air d’être convaincu.

« Parce qu’avec elle c’est différent ? Arrête, tu ne sais pas ce que c’est qu’aimer, et tu ne le sauras jamais. Mais au fond de toi tu sais que je ne t’apprends rien, tu t’en doutes certainement depuis des années. Je me trompe ? »

Naomi sentait sa colère devenir de plus en plus grande. Elle ne connaissait pas son histoire ! Elle n’avait pas le droit de lui dire de telles paroles ! La pom-pom girl ne se démonta pas même si les paroles de Shizuka avait été blessantes, elle ne pouvait rester là s’en rien dire. Elle passa devant Kaemon et se posta juste devant la jeune femme qui ne semblait pas impressionné par l’impulsivité de l’adolescente.

« T’es jalouse ou quoi ?!? Tu n’as que ça à faire de ta soirée on dirait ! Laisse nous tranquille, tu ne connais rien de Kaemon ! » Lui lâcha t-elle d’une voix méchante.

Shizuka rigola et avança jusque devant Naomi :

« Je le connais mieux que toi sur certains points déjà ! » Répliqua t-elle aussitôt.

Comment les gens pouvaient être aussi méchant… L’expression de Naomi changea devant la remarque de la jeune femme. Elle venait de se prendre une seconde claque et celle-ci était plus violente que la précédente. Elle avait l’impression que le sol sous ses pieds s’effondrait et qu’elle n’arrivait plus à tenir sur ses jambes… C’est alors que Kaemon intervint.
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeLun 6 Aoû - 22:23

Le vent continuait à déverser son souffle avec douceur, brisant cette chaleur accablante qui s’évanouissait peu à peu pour laisser place à la fraîcheur du soir. Mais le moment n’était plus à la contemplation du paysage ou que sais-je encore. Non, ces doux instants que Naomi et moi venions de partager s’évadaient avec autant de force qu’un tas de poussière face au vent. Depuis l’arrivée de Shizuka, la tension était pleinement palpable. Plus rien n’était pareil, ni même ma quiétude habituelle qui semblait s’ébranler un peu plus à chaque parole haineuse prononcée par la jeune femme. Mais sentant que Naomi perdait de plus en plus son sang-froid, je préférais m’interposer entre elles avant que quoi que ce soit de fâcheux n’arrive. Quoique les choses étaient bien mal partie pour que cela ne s’améliore. Prenant doucement Naomi par le bras pour la retenir, passant devant elle afin de lui faire face pour lui dire avec un calme savamment maîtrisé :

« Ne t’en fais pas, je m’en occupe. » Tentais-je de la rassurer.

Cette histoire était entre Shizuka et moi, et il était hors de question que Naomi y soit confrontée de près ou de loin, ou bien qu’elle n’en subisse les frais. Toutefois, je voyais bien que quoi que je puisse lui dire rien ne pourrait l’apaiser. Et prétendre avec certitude que rien de spécial ne se passerait serait mentir. Moi-même sentais-je déjà les effets de l’adrénaline et de l’angoisse monter alors que je savais pertinemment de quoi serait capable la serveuse. Elle n’avait encore jamais voulu tirer un trait entre nous, et ça ne serait pas demain la veille que cela se produirait, notamment maintenant qu’elle pouvait être confrontée à Naomi, celle que j’aimais réellement. Mais Shizuka le comprendrait-elle ? Peut-être, mais elle ne l’accepterait en tout cas certainement pas.
Me contentant de son silence pour seule réponse, je me tournai face à la serveuse, la toisant de ma hauteur, parfaitement calme de l’extérieur tandis que mon regard, à l’inverse, trahissait la colère intense qui m’animait profondément.

« Shizuka, ce n’est pas le moment. On s’est déjà expliqué, il n’y a pas à revenir dessus. Alors maintenant laisse-nous et oublie tout ça, d’accord ? » Lui dis-je, entendant que ma voix n’était certainement pas aussi plate que je ne l’aurai voulue.

Mais qu’importe, la ménager n’était pas dans mon intention. Si elle ne voulait pas réaliser que cette histoire que nous avions eu, pourtant éphémère, ne signifiait rien, alors j’allais la pousser à le comprendre, de gré ou de force. Naomi n’allait certainement pas payer pour cela, je m’en faisais le serment. Pourtant, et je ne m’étais pas attendu à cela en toute franchise, la serveuse éclata de rire à mes paroles, avant de planter une nouvelle fois son regard provocateur dans le mien pour répliquer du tac-au-tac :

« Alors quoi, c’est tout ? A quoi tu joues Kaemon, franchement ? Ah non attends, ne me dis rien, je vois clair dans ton petit jeu. Tu vas faire avec elle comme avec les autres : une fois que tu l’auras mise dans ton lit tu la feras gentiment dégager de ta vie, c’est ça ? »

Je me figeai aussitôt ses paroles prononcées, me rendant compte que ce que je craignais depuis le début ne saurait être évité. S’il y avait bien une part sombre de mon être que je ne voulais pas que Naomi apprenne, c’était bien celle-ci. Et pourtant depuis le début elle avait déjà tant su de choses de moi que je n’aurai logiquement plus dû craindre d’autres révélations, mais dans le cas présent c’était l’inverse qu’il se passait. Comment allait-elle me considérer à présent ? Penserait-elle que finalement je l’avais séduite et manipuler comme les autres ? Pourtant même avec ces femmes ça n’était pas ce qu’il s’était produit. Jamais je n’avais joué avec les sentiments de ces femmes, jamais. Ces histoires d’un soir ou deux n’avaient été que l’aboutissement d’une soirée bien trop arrosée ou d’un acte qui ne signifiait rien pour les deux partis. Ou presque, car bien souvent j’avais pu me rendre compte que comme pour Shizuka d’autres n’avaient finalement pas envisagé cela de la même manière. Etait-ce ce que j’étais précisément en train de faire avec Naomi ? Non, je pouvais le jurer sur la vie de tout ce qui m’était le plus cher en ce monde, quand bien même il ne restait plus grand-chose. Mais la jeune fille le comprendrait-elle ? Rien n’était moins sûr...

La serveuse quitta alors le feu ardent de mon regard qui brûlait de colère pour se planter dans celui de la pom-pom girl, lui demandant alors en haussant un sourcil, un sourire en coin visiblement satisfait sur le visage :

« A quoi est-ce que tu t’attends ? Tu penses qu’il pourra avoir un jour des sentiments pour toi ? Tu te trompes petite, ça fait longtemps qu’il n’en a plus eu pour personne. »

J’aurai tant aimé lui balancer toute ma haine que je contenais depuis tellement longtemps au visage... mais je ne le pouvais pas. Je n’y arrivais pas. Je me sentais comme paralysé, incapable de faire quoi que ce soit. Mais puisant au plus profond de moi-même pour trouver la force de lui répliquer un je-ne-sais-quoi qui ne suffirait certainement pas, je parvins à lui dire d’une voix devenue tremblante par la rage et la peur de perdre Naomi qui s’imposait peu à peu comme une évidence :

« Je ne suis certainement pas un enfant de chœur, non, et je ne l’ai jamais caché. Mais ne fait pas de ton cas une généralité parce que la différence entre elle et toi, c’est que toi je ne t’ai jamais aimé. » Sifflais-je sur un ton venimeux que je n’avais encore jamais adopté en sa présence, hormis autrefois lorsque le chagrin et la douleur du deuil avaient fait naître une autre personne en moi.

Mais bien décidée à porter le coup de grâce, la brune reprit :

« Parce qu’avec elle c’est différent ? Arrête, tu ne sais pas ce que c’est qu’aimer, et tu ne le sauras jamais. Mais au fond de toi tu sais que je ne t’apprends rien, tu t’en doutes certainement depuis des années. Je me trompe ? »

A ces mots, je ne pus que froncer les sourcils avec douleur, encaissant ses coups sans ne plus pouvoir me battre. Elle m’avait frappé là où j’aurai à jamais le plus mal, avait compris mes faiblesses et les exploitait pour mieux pouvoir me faire plonger. Je ne savais plus quoi faire, à présent plus vulnérable que je ne l’avais jamais été. J’avais la sensation que mes oreilles sifflaient, mon esprit barricadé et emmuré dans un cocon de coton qui me donnait cette désagréable sensation de malaise qui m’éloignait de plus en plus de cette réalité à laquelle je me raccrochais pour ne pas flancher tout autant que j’essayais de la fuir.
Mais au fond n’avait-elle pas pleinement raison ? Oui, je sentais que plus jamais je n’aurai pu ouvrir mon cœur à qui que ce soit, pourtant avec Naomi tout était si différent... Mais n’était-ce rien d’autre qu’une éternelle divagation de mon esprit ? Ne cherchais-je pas à me raccrocher à elle comme à une bouée de sauvetage, me trompant moi-même sur mes propres sentiments ? Non, j’étais pourtant certain du contraire. Je savais ce que j’éprouvais pour elle, je savais combien elle m’avait fait renaître, je ressentais tout l’attrait que j’avais pour elle. Mais plus aucun mot ne pouvait sortir de ma bouche pour le lui dire. Je n’y arrivais plus...

Sans se démonter quand bien même je sentais à quel point elle était accablée par la peur, l’angoisse, la colère et surtout le doute, Naomi s’interposa entre nous à son tour, le regard de Shizuka se posant sur elle sans grande surprise, les yeux surtout teinté d’un air de défis, attendant ce que la jeune fille allait lui répliquer.

« T’es jalouse ou quoi ?!? Tu n’as que ça à faire de ta soirée on dirait ! Laisse nous tranquille, tu ne connais rien de Kaemon ! » Lui lança-t-elle sans prendre de pincettes.

Eclatant une nouvelle fois de rire, la serveuse franchit ce dernier pas qui les séparait pour mieux la toiser d’un air hautain, lui répliquant aussitôt non sans une certaine satisfaction sadique :

« Je le connais mieux que toi sur certains points déjà ! »

S’en était trop... Alors quoi, elle était fière de son coup ? Fière de nous avoir tous deux détruit à l’aide de quelques répliques trop bien placées ? Oui, ç’avait été son but depuis le début et elle y était largement parvenue. Toutefois, cette colère qui m'habitait montait en moi de plus en plus, menaçante comme autrefois lorsque je vivais la période la plus sombre de mon existence et que je clamais ô combien la vie pouvait se montrer cruelle. En ce moment-même, ce même sentiment d'injustice m'habitait, alors que je ne comprenais pas pourquoi le sort s'acharnait résolument contre nous. D'une voix menaçante, je lâchais alors à la serveuse :

« Tu ne sais rien de moi, malgré ce que tu peux croire. »

Dépassant Naomi, je m'approchai de la brune pour lui souffler de toute ma haine dans un murmure :

« Essaie une autre fois de t'interposer entre nous et tu verras sans doute une autre part de moi-même que tu ne soupçonnais certainement pas. Que cela te chante ou non j'aime Naomi, et en ce qui te concerne tu n'es rien d'autre que de l'histoire ancienne. Histoire qui n'aurait d'ailleurs jamais dû exister. Alors maintenant sois tu dégages d'ici immédiatement, soit je risque de ne plus être aussi calme et souriant que d'habitude. »

Le sourire jusqu'alors fier de la jeune femme disparu tandis qu'elle me toisait avec un mélange de crainte et de colère, perdant petit à petit de sa belle assurance.

« C'est une menace ? » Demanda-t-elle d'un air bien moins assuré qu'elle l'aurait voulu.

« Disons plutôt un conseil. » Répliquai-je avant de me retourner vers Naomi.

Prenant alors sa main, je lui dis en commençant déjà à tourner les talons, survolté :

« Viens, allons-nous-en d'ici. »

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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMer 8 Aoû - 22:43

La soirée avait si bien commencé que les amoureux pensaient que rien ne pouvait plus venir leur gâcher ce moment. Admirant le défilement des vagues qui venaient terminer leur course contre les quais, un léger vent se leva. Celui-ci rafraichissait cette chaude journée et annonçait progressivement l’arrivée de la nuit. Naomi était simplement sereine à cet instant. Mais, contre toute attente un élément perturbateur vint à leur rencontre… Shizuka… Qui était la serveuse de la discothèque du centre ville. La pom-pom girl avait déjà eu affaire à elle, le soir où elle avait passé la soirée avec Kaemon. De plus, Naomi savait qu’il y avait eu quelque chose entre eux parce qu’elle les avait surpris en plein dispute au plein milieu du parc.
Enfin, Shizuka salua Kaemon et commença à provoquer Naomi par des remarques déplacées. La jeune fille ne se laissant pas faire répliqua rapidement. Mais, avant que les choses aillent plus loin, le jeune professeur s’interposa entre elles en tirant gentiment Naomi par le bras. Il se posta devant elle et lui expliqua que c’était à lui de régler les choses et non à elle. L’adolescente ne répondit rien à cela et laissa Kaemon s’en occuper.

« Shizuka, ce n’est pas le moment. On s’est déjà expliqué, il n’y a pas à revenir dessus. Alors maintenant laisse-nous et oublie tout ça, d’accord ? » Lui lança t-il alors d’une voix légèrement tremblante.

Pour la serveuse c’était trop facile. Elle ria au nez de Kaemon et répondit immédiatement en plantant son regard dans le sien :

« Alors quoi, c’est tout ? A quoi tu joues Kaemon, franchement ? Ah non attends, ne me dis rien, je vois clair dans ton petit jeu. Tu vas faire avec elle comme avec les autres : une fois que tu l’auras mise dans ton lit tu la feras gentiment dégager de ta vie, c’est ça ? »

Naomi avait l’impression de se prendre des claques en pleine figure et plus le temps avançait plus elle lui faisait du mal… La pom-pom girl ne pouvait pas croire ce qu’elle entendait, Kaemon était-il ce genre d’homme… ? Elle ne pouvait pas la croire sinon il était certainement le meilleur comédien au monde.

« A quoi est-ce que tu t’attends ? Tu penses qu’il pourra avoir un jour des sentiments pour toi ? Tu te trompes petite, ça fait longtemps qu’il n’en a plus eu pour personne. » Ajouta t-elle alors en s’adressant à Naomi.

Cette dernière lança un regard à Kaemon, qui lui tournait toujours le dos. Elle pouvait imaginer l’expression de son visage à cet instant. La serveuse n’avait pas le droit de dire de telles choses même si ces paroles pouvaient faire douter Naomi, elle savait que Kaemon était sincère avec elle. La colère montait peu à peu en elle.

« Je ne suis certainement pas un enfant de chœur, non, et je ne l’ai jamais caché. Mais ne fait pas de ton cas une généralité parce que la différence entre elle et toi, c’est que toi je ne t’ai jamais aimé. » Dit soudain Kaemon avec une voix remplie de colère.

Dans le fond, Naomi savait très bien qu’il souffrait. Malgré cela, Shizuka ne semblait pas vouloir lâcher l’affaire, elle profita du moment pour donner le coup de grâce :

« Parce qu’avec elle c’est différent ? Arrête, tu ne sais pas ce que c’est qu’aimer, et tu ne le sauras jamais. Mais au fond de toi tu sais que je ne t’apprends rien, tu t’en doutes certainement depuis des années. Je me trompe ? »

Là s’en était de trop. Naomi ne pouvait pas rester comme ça sans intervenir. Voyant que Kaemon ne répondit plus rien tellement honteux par ce que venait de dévoiler la serveuse, la pom-pom girl s’interposa entre eux :

« T’es jalouse ou quoi ?!? Tu n’as que ça à faire de ta soirée on dirait ! Laisse nous tranquille, tu ne connais rien de Kaemon ! » Lui lança t-elle sèchement.

Nouveau rire. Comme quoi rien n’avait l’air de l’impression même pas le courage de l’adolescente. Pour encore plus enfoncer le couteau dans la plaie, elle s’avança vers Naomi pour ne se retrouver qu’à quelques centimètres d’elle et répliqua avec son air hautain :

« Je le connais mieux que toi sur certains points déjà ! »

Naomi venait de se prendre une nouvelle claque et celle-ci faisait particulièrement mal. Ne savant quoi répondre à cela, elle détourna lâchement le regard. Elle sentit alors les larmes lui monter aux yeux. Faisant tout son possible pour les contrôler, elle pouvait sentir le regard vainqueur de la serveuse sur elle. Soudain, la voix de Kaemon se fit, à nouveau entendre :

« Tu ne sais rien de moi, malgré ce que tu peux croire. »

Il repassa devant l’adolescente pour se poster, à son tour, à quelques centimètres de Shizuka.

« Essaie une autre fois de t'interposer entre nous et tu verras sans doute une autre part de moi-même que tu ne soupçonnais certainement pas. Que cela te chante ou non j'aime Naomi, et en ce qui te concerne tu n'es rien d'autre que de l'histoire ancienne. Histoire qui n'aurait d'ailleurs jamais dû exister. Alors maintenant sois tu dégages d'ici immédiatement, soit je risque de ne plus être aussi calme et souriant que d'habitude. »

Naomi releva le regard vers eux et découvrit une toute autre expression sur le visage de la serveuse. Une certaine peur venait de s’y installer.
Au ton de sa voix, la pom-pom girl savait que Kaemon était on ne peut plus sérieux.

« C'est une menace ? » Osa t-elle quand même demander.

« Disons plutôt un conseil. » Répliqua t-il sèchement avant de se retourner vers Naomi.

« Viens, allons-nous-en d'ici. » Ajouta t-il en lui prenant la main et en commençant à tourner les talons.

Naomi marchait légèrement en retrait par rapport à Kaemon. Le couple s’éloignait doucement de la serveuse, qui n’avait pas bougé. L’adolescente tourna la tête dans la direction de cette dernière. Elle les regardait s’éloigner d’un regard noir. Naomi comprit que les ennuis ne faisaient que de commencer. L’espoir de se balader tranquillement en amoureux partait en fumée.
Kaemon et Naomi marchait maintenant côte à côte silencieusement. Le jeune professeur marchait la tête baissée, le regard perdu dans le vide. Les traits de son visage étaient tirés. Il avait honte de ce qu’il venait de se passer et peut être une certaine crainte d’avoir été vu par Shizuka. Pour se venger, n’aurait-elle pas l’idée d’aller parler de cette histoire au directeur du pensionnat ? Vu son assurance, elle en était bien capable.
Naomi n’aimait pas voir Kaemon être torturé à ce point. Elle se posta devant lui ce qui l’obligea à s’arrêter. Il releva la tête en direction de la pom-pom girl, qui lui saisit les deux mains tendrement. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune fille en espérant que cela lui remonte le moral. Mais Kaemon semblait vraiment abattu et honteux par les révélations de ce soir et détourna rapidement le regard. A son tour, l’adolescente baissa la tête ne savant plus quoi faire quand elle aperçu un banc un peu plus loin. Elle entraîna, alors Kaemon en direction du banc sur lequel ils s’assirent. Cherchant le regard de Kaemon, que celui-ci ne cessait de cacher, Naomi serra un peu plus fort sa main.

« Ça va… ? » Lui demanda t-elle d’une voix hésitante. Voyant que Kaemon ne réagissait pas à sa question, elle reprit : « Dis-moi quelque chose je t’en prie… » Le supplia t-elle en espérant avoir une réponse.
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 22:08

Qu’y avait-il à répondre à cela ? Au fond, Shizuka n’avait pas réellement tort, parvenant presque même à insinuer le doute dans mon esprit. Non pas au sujet du jeu que je pouvais bien jouer vis-à-vis de Naomi car je savais que mes sentiments étaient on ne peut plus sincère, mais parce que j’avais peur que ce qu’elle était en train de découvrir à mon sujet, et qui n’était rien d’autre qu’une nouvelle part sombre de mon existence, ne l’effraie véritablement. Et si elle ne le supportait pas ? Et si elle ne pouvait plus me faire confiance à cause de cela ? Et surtout comment me verrait-elle à présent ? Comme une sorte de Don Juan qui, une fois qu’il a satisfait ses envies, se débarrasse des autres ? Mais n’était-ce pas réellement ce que j’étais au fond... ? Si, j’en avais bien peur... Pourtant je refusais qu’elle voit ce trait de mon être que je haïssais tant et que je n’étais pas, au fond de moi. J’étais devenu ce type détruit qui s’était laissé sombrer sans ne plus pouvoir réagir parce qu’il ne le désirait plus. Et si aujourd’hui les choses étaient différentes, les dires de la serveuse finissaient d’ébranler le peu de certitudes que j’avais encore.

N’en pouvant plus de cette joute verbale qui ne nous mènerait plus nulle part, Naomi laissa à son tour sa colère exploser pour protester envers la jeune femme qui la toisait toujours d’un air hautain :

« T’es jalouse ou quoi ?!? Tu n’as que ça à faire de ta soirée on dirait ! Laisse nous tranquille, tu ne connais rien de Kaemon ! »

Mais ses avertissements ne l’atteignant visiblement pas outre mesure alors qu’elle semblait être en position de force, elle fit un nouveau pas vers elle pour le peu qui en restait afin de lui répliquer de manière provocatrice :

« Je le connais mieux que toi sur certains points déjà ! »

Là s’en était trop. Je ne supportais plus rien, et encore moins cet air purement satisfait qu’elle affichait à présent qu’elle était parvenu à faire flancher Naomi à son tour. Mais si elle pensait que nous en resterions là et qu’elle repartirait en quelques sortes vainqueur elle se fourrait le doigt dans l’œil et jusqu’à l’omoplate. J’avais beau être quelqu’un de particulièrement zen et posé, il ne fallait pas non plus trop me provoquer. Et là, elle commençait sérieusement à franchir ces limites qui menaçaient de me faire exploser sur place. Mais Naomi était suffisamment ébranlée comme cela pour que je n’en rajoute en me mettant réellement et méchamment en colère. Essayant alors de rester calme même si ma voix était tremblante de rage, je lui dis :

« Tu ne sais rien de moi, malgré ce que tu peux croire. »

Puis passant à nouveau devant Naomi pour ne me retrouver qu’à quelques centimètres à peine de la serveuse dans une proximité qui, pourtant, n’avait rien de bienveillante. Plongeant mon regard brûlant de colère dans le sien, je lui dis sur un ton purement et simplement menaçant :

« Essaie une autre fois de t'interposer entre nous et tu verras sans doute une autre part de moi-même que tu ne soupçonnais certainement pas. Que cela te chante ou non j'aime Naomi, et en ce qui te concerne tu n'es rien d'autre que de l'histoire ancienne. Histoire qui n'aurait d'ailleurs jamais dû exister. Alors maintenant sois tu dégages d'ici immédiatement, soit je risque de ne plus être aussi calme et souriant que d'habitude. »

Si mes paroles étaient pleinement mesurées, mon regard, lui, laissait transparaître tout ce que je ne lui disais pas mais qu’elle semblait pourtant largement comprendre si j’en jugeais par son palissement soudain. Descendant de sa belle assurance, je voyais le doute et surtout l’inquiétude transparaître derrière ses yeux d’un noir aussi profond que les abîmes. Mais tentant de ne rien laisser paraître, elle me demanda :

« C'est une menace ? » Fit-elle avec bien moins d’assurance qu’il y avait encore quelques secondes à peine.

« Disons plutôt un conseil. » Répliquai-je sèchement avant de me retourner pour prendre Naomi par la main sèchement mais doucement. Inutile de lui faire payer à son tour ce qu’elle était loin d’avoir mérité.

« Viens, allons-nous-en d'ici. » Lui dis-je en commençant à m’éloigner d’ici, sentant que ma patience pourtant bien assez grande avait grandement épuisée ses réserves.

Fulminant intérieurement, je continuai à marcher sans prêter la moindre attention à Shizuka qui, heureusement pour elle, ne nous avait pas suivi. Tant mieux, au moins lui restait-il visiblement un soupçon de jugeote pour ne pas repasser à l’attaque. Quoique la vengeance est un plat qui se mange froid, et du peu que je la connaissais je me doutais grandement que cette expression lui serait tout particulièrement associée. Elle n’allait pas en rester là c’était clair, et je devais bien avouer que c’était précisément ce que je craignais. Mais il était clair que je n’allais pas la laisser faire, et me chargerai de lui parler sérieusement dès que possible. Pour le moment je ne voulais pas le faire devant Naomi, et encore moins dans l’état où j’étais. Certes je n’étais pas quelqu’un de violent, mais pour autant je savais parfaitement comment je pouvais réagir lorsque les choses ne tournaient pas dans le bon sens. Les suites de l’accident et ma plongée dans le monde des enfers me l’avait démontrés plus d’une fois. Mais inutile de penser à cela à présent. Le problème était réglé pour un temps, et le plus important serait avant toute chose de reprendre un peu le contrôle de moi-même et d’essayer de l’oublier.

Naomi marchait à présent à mes côtés, tandis que je demeurais le regard rivé au sol, à quelques centimètres à peine devant moi, les mâchoires crispées. Les paroles de Shizuka résonnaient sans cesse dans mon esprit, tournoyant à m’en donner le vertige : « Arrête, tu ne sais pas ce que c’est qu’aimer, et tu ne le sauras jamais. Mais au fond de toi tu sais que je ne t’apprends rien, tu t’en doutes certainement depuis des années. Je me trompe ? ». Comment pouvait-elle dire une chose pareille ? Et le pire dans tout cela était qu’au fond elle n’avait absolument pas tort, hormis sur un point : j’avais déjà connu ce sentiment et le ressentais à nouveau pour Naomi. S’en était une certitude. Mais ses paroles avaient eues tôt fait de me rappeler tout ce que j’avais laissé derrière moi. Ou plutôt tous ceux... Savaient-ils à quel point je pensais à eux ? Savaient-ils à quel point ils me manquaient et combien je regrettai ce que j’avais fait ? Et voudront-ils un jour me revoir ? Rien n’était moins sûr après tout cela, et quand bien même par miracle ils pourraient me pardonner – ce dont j’étais persuadé du contraire – je ne pourrais pas leur faire à nouveau face. La honte et la culpabilité me rongeraient jusqu’au bout.

Soudain, Naomi se planta face à moi, m’obligeant ainsi à m’arrêter et à relever le regard vers elle, sortant aussitôt des méandres de mes tortueuses réflexions. Mais ce fut lorsqu’elle me prit tendrement les mains que je fronçai légèrement les sourcils, baissant à nouveau la tête alors que je n’osais même plus croiser son regard, ayant à peine eut le temps d’apercevoir un sourire qui se voulait rassurant sur les lèvres. Mais rien de ce qu’elle pourrait faire ne pourra éradiquer la honte que je ressentais vis-à-vis de moi-même. Il était inutile de faire semblant de toute manière, j’étais certain que ces « révélations » lui avaient fait bien plus de mal qu’elle ne voulait l’admettre. Jusqu’au jour où elle ne pourrait peut-être pas les supporter.
Toutefois, Naomi ne se laissa pas abattre et nous entraîna vers un banc de pierre situé non loin et qui faisait face à la mer, un peu plus éloigné de l’allée principale et pourtant étroite du port à cet endroit toujours aussi désert. Nous nous assîmes alors dessus, tandis que je restais résolument silencieux. Qu’y avait-il à dire de toute manière ? Puis je sentis sa main se resserrer doucement autour de la mienne. Mon regard endoloris glissa alors sur nos mains entrelaçaient, alors d’une voix aussi douce qu’hésitante elle me demanda :

« Ça va… ? »

Mais fallait-il réellement que je lui dise quelque chose ? La réponse me semblait plus qu’évidente, comment cela pourrait-il aller ?

« Dis-moi quelque chose je t’en prie… » Me dit-elle sur un ton suppliant et douloureux.

Un soupir franchit alors mes lèvres tandis que je resserrai ma main autour de la sienne, balayant l’horizon du regard avant de tourner afin la tête vers elle pour croiser son regard.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je pense qu’elle a été assez explicite comme cela à mon sujet. » Répondis-je, trop sèchement à mon goût.

Je fermai alors les paupières, me mordant durement la lèvre en me rendant compte de ma réaction. Je hochais alors lentement la tête, prenant une inspiration afin de lui dire avec plus de calme cette fois :

« Je suis navré, je ne voulais pas... C’est juste que... je ne veux pas que tu penses que ce que j’ai pu faire avant soit ce qui t’attend parce que je peux te jurer que je n’ai jamais eu l’intention de me jouer de toi. Tu dois me croire Naomi, je sais que j’ai déconné plus d’une fois, mais je n’ai jamais voulu te faire du mal. Jamais. »

Les émotions me nouaient la gorge avec de plus en plus de vigueur, mais je les ignorai, ajoutant une dernière fois cette phrase qui me tuait de l’intérieur mais que je me devais de lui poser. Pour son bien.

« Si jamais tu... veux prendre de la distance je comprendrais. Ce serait même logique, je ne t’en voudrai certainement pas. Tout ce que je veux que tu saches c’est que je t’aime, vraiment, et que je suis désolé pour tout cela... ».

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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeVen 10 Aoû - 23:32

La soirée romantique que Naomi s’était imaginé tomba à l’eau en un claquement de doigt. Shizuka, la serveuse de la discothèque du centre ville s’était permis de les aborder avec provocation. La pom-pom girl essaya une première fois de s’interposer mais Kaemon l’empêcha d’en dire plus et la rassurant qu’il gérait la situation. Mais plus les secondes passaient plus les paroles de la jeune femme devenant de plus en plus blessante envers les amoureux, les rabaissant à tour de rôle. Le coup de grâce fut donné à Kameon quand elle osa dire qu’il ne savait plus ce que c’était d’aimer et ça depuis bien longtemps. De plus, d’après elle il utilisait l’adolescente comme toutes les autres, juste pour satisfaire ses envies et par la suite les laisser en plomb.
Naomi fut choquée d’entendre de telles choses certes mais elle ne pouvait pas laisser Shizuka dire cela alors qu’elle ne savait pas à propos de Kaemon. Elle s’interposa une nouvelle fois, en prenant son courage à deux mains. Celle-ci se prit une bonne claque en retour. Mais ce fut la goutte qui avait fait déborder le vase pour Kaemon qui menaça la serveuse si elle osait encore dire quoique ce soit. D’ailleurs, l’expression de cette dernière changea du tout au tout. On pouvait y lire une certaine crainte et c’était tant mieux.
Le professeur d’anglais se tourna vers Naomi et l’entraîna loin de Shizuka en lui saisissant la main. La pom-pom girl osa se retourner une dernière fois vers la jeune femme, qui les regardait s’éloigner. A son regard, l’adolescente compris que ce n’était que le début. Qu’avait-elle donc derrière la tête ? Serait-elle capable d’aller les dénoncer au directeur du pensionnat ? Naomi se hotta rapidement cette idée de la tête…

Les amoureux marchèrent côte à côte, silencieux. Le vent balayait les quais du port ce qui fit légèrement frissonner Naomi. Toute cette histoire l’avait retournée. Plein d’interrogations lui traversaient l’esprit… Connaissant Kaemon, elle aimerait savoir pourquoi avait-il eu ce comportement et qu’est-ce que cela lui avait apporté de jouer avec toutes ces femmes ? La pom-pom girl ne doutait pas de ses sentiments pour elle mais est-ce qu’un jour ne voudra t-il pas faire pareil avec elle… C’était bizarre ce qu’elle pouvait ressentir à cet instant.
Elle jeta un coup d’œil à Kaemon, qui marchait tête baissée, le visage crispé, perdu dans ses pensées. Ne supportant plus ce silence, elle s’arrêta devant Kaemon forçant ce dernier à la regarder. Elle lui prit tendrement les mains pour lui faire comprendre qu’elle était là. Mais Kaemon n’osa pas croiser son regard et détourna rapidement le sien. A son tour, l’adolescente baissa la tête ne savant pas trop quoi faire. C’est alors qu’elle aperçu un banc, qui était un peu en retrait. Elle y entraîna Kaemon de force. Ils s’y installèrent. Le professeur d’anglais était toujours aussi muet qu’une tombe. Naomi resserra un peu plus son étreinte sur ses mains, elle remarqua alors le regard de Kaemon se poser sur leurs mains entrelacées.

« Ça va ? » Osa t-elle alors lui demander avec une certaine douceur mais avec aussi une certaine hésitation.

N’ayant aucune réaction et réponse du jeune homme, elle le supplia :

« Dis moi quelque chose je t’en prie… »

Kaemon soupira. Naomi se disait que c’était peine perdu qu’il ne dirait rien. Mais, elle sentit la main de Kaemon serrer un peu plus la sienne. Attendant ce qu’il avait à dire, elle fixa l’horizon. Le soleil avait, maintenant disparu de l’horizon. Les étoiles s’installaient petit à petit dans le ciel, qui s’assombrissait au fil des minutes. Tout semblait tellement calme…
Sentant alors le regard de Kaemon sur elle, celle-ci tourna la tête dans la direction pour croiser le sien à son tour.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je pense qu’elle a été assez explicite comme cela à mon sujet. » Dit-il alors sur un ton assez dur qui donna la chair de poule à Naomi.

Se rendant compte de son erreur, Kaemon prit quelques instants pour se ressaisir et reprit plus calmement :

« Je suis navré, je ne voulais pas... C’est juste que... je ne veux pas que tu penses que ce que j’ai pu faire avant soit ce qui t’attend parce que je peux te jurer que je n’ai jamais eu l’intention de me jouer de toi. Tu dois me croire Naomi, je sais que j’ai déconné plus d’une fois, mais je n’ai jamais voulu te faire du mal. Jamais. » Lui confia t-il.

« Je le sais Kaemon… Je le sais… » Murmura t-elle.

Elle aurait voulu continuer mais Kaemon la coupa avant.

« Si jamais tu... veux prendre de la distance je comprendrais. Ce serait même logique, je ne t’en voudrai certainement pas. Tout ce que je veux que tu saches c’est que je t’aime, vraiment, et que je suis désolé pour tout cela... » Dit-il d’une voix tremblante.

Naomi eut un pincement au cœur. Comment pouvait-il lui demander de prendre des distances avec lui ? Il en était hors de question ! Effectivement, elle se posait beaucoup de questions mais elle lui faisait confiance sur la sincérité de ses sentiments.
Sentant le regard de Kaemon se perde dans l’horizon, elle lui saisit tendrement la joue à l’aide de sa main et tourna son visage dans sa direction afin qu’il la regarde.

« D’une part, je n’ai aucune envie de prendre mes distances avec toi donc je ne veux plus entendre ses mots sortir de ta bouche. De deux, il est vrai que je me demande comment tu as pu être cet homme mais cela te regarde, sache que le jour où tu veux en parler je serais là pour t’écouter. Même si certaines choses sont dures à entendre, je préfère les entendre et qu’elles soient dites. » Lui expliqua t-elle en essayant de garder son sang froid.

Tous deux étaient très émus par cette histoire. Donc, la pom-pom girl posa sa tête contre le torse de Kaemon pour lui montrer qu’il n’avait rien à craindre et qu’elle ne partirait pas. La jeune fille sentit la surprise de Kaemon. Il croyait quo qu’elle allait partir en courant comme ça, sans rien dire ? Et bien, si c’était le cas il la connaissait mal. C’est alors que Naomi sentit les bras de Kameon se serrer autour d’elle…
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeDim 12 Aoû - 20:51

Cette histoire nous avait tous deux ébranlée au plus haut point. J’aurai pu m’imaginer bien des scénarios catastrophiques pour cette soirée, mais celui-ci ne me serait jamais venu à l’idée. Et de toute manière je m’étais bien dispensé de le faire, car en réalité j’avais peut-être eu le tort de tout idéaliser et d’avoir entièrement confiance en ce qui allait s’en suivre. J’avais eu la mauvaise idée de penser que tout se passerait enfin sans incident entre nous, mais visiblement cela n’était jamais le cas. Il y avait toujours un élément pour venir nous faire du mal et tout remettre en question, elle vis-à-vis de la confiance qu’elle pouvait me porter dès à présent qu’elle en savait encore un peu plus à mon sujet, et moi vis-à-vis de ce cheminement que je prenais et de la considération de ce que j’étais devenu. En quelques minutes, tous ces efforts que j’avais déployé pour essayer de me reconstruire avaient été mis à mal par ses paroles accusatrices. Et le pire dans tout cela, c’est que je ne savais plus quoi penser, me demandant même si, au fond, elle n’avait pas eu raison à mon égard.

Ressentant l’ampleur de mon malaise, Naomi se posta alors face à moi, m’obligeant dès lors à m’arrêter et lui faire face, me confronter à son regard que je craignais en ce moment-même. Que craignais-je d’y lire si ce n’est de la déception ? Pourtant, la jeune fille prit doucement mes mains dans les siennes, me donnant un message tout autre que ce que je craignais. Elle n’avait pas réellement l’air de m’en vouloir, enfin je crois... Mais dans tous les cas j’avais cruellement honte de moi-même. Peut-être au fond n’était-ce même pas plus mal que Shizuka ait lâché le morceau sur ce que j’étais, ou plutôt avait été. Au moins Naomi pouvait réellement voir quels dégâts j’avais bien pu commettre dans mon désespoir. Croisant un instant l’emprise chaleureuse de son regard aussi bleu que l’était encore le ciel il y a quelques heures, je détournai le mien, ne pouvant pas m’y confronter. C’était étrange de voir combien tout avait changé depuis quelques minutes. J’avais passé une journée plutôt bonne, trépignant d’impatience à l’idée de pouvoir enfin passer une superbe soirée avec elle comme nous n’en avions pas encore eu le luxe de nous en offrir jusqu’à présent. Nous nous étions baladés tranquillement, sereins, n’ayant plus peur de croiser qui que ce soit, pour enfin tomber sur cette femme. Et voilà qu’à présent ce silence qui, auparavant, était aussi doux et léger que la brise, s’était transformé en quelque chose de lourd et de pesant. Le monde, lui, continuait néanmoins de vivre, alors que quelques couples que nous croisions riaient aux éclats, bras dessus-dessous, un sourire radieux éclairant leur visage tandis qu’ils passaient une soirée telle que nous l’aurions mérité.

Apercevant un banc de pierre près de la bordure qui séparait le port de la mer, Naomi m’attira vers celui-ci. Nous nous assîmes alors, sans dire un mot, face au soleil qui terminait sa course derrière les flots qu’il inondait de sa lueur rougeâtre. Le ciel, lui, devenait de plus en plus sombre, les premières étoiles scintillants dans les cieux. Tout autour de nous était tellement parfaits... s’en était presque déroutant. Je sentis alors les mains de Naomi se serrer autour des miennes, sensation qui me tira de mes pensées alors que mon regard se posait sur elles.

« Ça va ? » Me demanda-t-elle avec tout autant de douceur que d’hésitation.

Ne préférant pas répondre à cette question dont la réponse me semblait être bien plus qu’évidente, la jeune fille ajouta alors d’une voix courte :

« Dis-moi quelque chose je t’en prie… »

Qu’est-ce que je pouvais bien lui dire ? Que désirait-elle entendre ? Que Shizuka et son intervention aussi surprenante qu’agréable avait été un comble de bonheur pour cette soirée ? Ou bien que malgré qu’elle m’ait descendu en flèche, et ce devant elle, tout allait pour le mieux dans le plus parfait des mondes ? Non, bien sûr que non ça n’allait pas. Et tout avait déjà été dit me semblait-il. Lâchant un soupir, j’embrassai l’horizon du regard, serrant à mon tour sa main dans la mienne, avant d’enfin daigner tourner la tête vers elle.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je pense qu’elle a été assez explicite comme cela à mon sujet. » Lui répondis-je sur un ton bien plus sec que je ne l’aurai voulu.

Mais elle n’y était pour rien, bien au contraire, alors je me devais de prendre sur moi pour arranger un tant soit peu les choses. M’en voulant d’avoir donc été si cru dans mes paroles, je me mordis durement la lèvre, fermant un instant les yeux pour me calmer et reprendre cette fois de manière bien plus calme :

« Je suis navré, je ne voulais pas... C’est juste que... je ne veux pas que tu penses que ce que j’ai pu faire avant soit ce qui t’attend parce que je peux te jurer que je n’ai jamais eu l’intention de me jouer de toi. Tu dois me croire Naomi, je sais que j’ai déconné plus d’une fois, mais je n’ai jamais voulu te faire du mal. Jamais. » Lui dis-je, dans la sincérité la plus absolue.

« Je le sais Kaemon… Je le sais… » Murmura-t-elle en retour.

J’avais tant de choses à lui dire, à me faire pardonner, que je ne savais plus par laquelle commencer. Alors je continuai, sachant pertinemment que rien de ce que je pourrai lui dire serait suffisant pour traduire ce que je ressentais.

« Si jamais tu... veux prendre de la distance je comprendrais. Ce serait même logique, je ne t’en voudrai certainement pas. Tout ce que je veux que tu saches c’est que je t’aime, vraiment, et que je suis désolé pour tout cela... » Repris-je d’une voix soudain bien moins assurée qu’il y a quelques instants à peine.

La décision lui appartenait, une fois de plus. Décidément, j’en avais fait des erreurs avec elle... Ces paroles m’étaient tout à fait familière alors que je me rappelais soudain de lui avoir dit sensiblement la même chose lorsque nous avions été en classe à la fin de l’heure, Naomi étant devenu me voir pour discuter et faire un point sur notre relation naissante mais qui n’était pas encore aboutie.
Détourant mon regard du sien, je contemplais à nouveau l’horizon sans y prêter réellement attention. Toutes mes pensées étaient bien plus focalisées sur l’appréhension et l’attente anxieuse de ce que seraient ses paroles que sur l’envolée de quelques mouettes au loin. Toutefois, je sentis soudain sa main se poser tendrement sur ma joue pour me faire tourner une nouvelle fois la tête vers elle, attendant que nos regards se rencontrent à nouveau pour me répondre en essayant de garder tout son calme :

« D’une part, je n’ai aucune envie de prendre mes distances avec toi donc je ne veux plus entendre ses mots sortir de ta bouche. De deux, il est vrai que je me demande comment tu as pu être cet homme mais cela te regarde, sache que le jour où tu veux en parler je serais là pour t’écouter. Même si certaines choses sont dures à entendre, je préfère les entendre et qu’elles soient dites. »

Déglutissant avec peine, je hochais simplement la tête pour acquiescer, les mots me manquant. J’avais de la chance de l’avoir, c’était incontestable. J’avais rarement vu des personnes aussi compréhensive qu’elle pouvait l’être, et s’en était d’ailleurs même trop par rapport à ce que j’avais fait. Du moins était-ce ma façon de voir les choses, moi et mon esprit tordu et un brin masochiste qui adorait me faire plonger d’autant plus de lui-même lorsque je commettais un acte que je ne voulais pourtant pas faire.
Puis Naomi posa sa tête contre mon torse, renouant cette étreinte à ma plus grande surprise. Non, je ne la méritais vraiment pas. Pourtant malgré tout je ne pouvais pas m’empêcher de lui être énormément reconnaissant pour toutes ces choses. Peut-être même ne se doutait-elle pas de la gratitude que j’éprouvais à son encontre. Recouvrant mes esprits, je passais alors mes bras autour d’elle, scellant notre étreinte tandis que ses paroles raisonnaient encore dans ma tête. « Sache que le jour où tu veux en parler je serais là pour t’écouter... », avait-elle dit.

« Si jamais tu as des questions à me poser un jour sur tout cela, que tu doutes ou je ne sais quoi, je te promets que quelle que soit tes interrogations j’y répondrai. Je n’ai pas envie que tu t’angoisses ou que tu te sentes mal-à-l’aise vis-à-vis de ces histoires. Alors même si à mes yeux mon passé est résolument enterré, je suis prêt à parler de ce que tu désireras, quel qu’en soit le sujet. Vraiment. »

Appuyant doucement ma tête contre le sommet de la sienne, je fermai un instant les paupières, essayant de mettre tout ce qu’il s’était passé de côté.

« Oublions tout ce qu’il vient de se passer. Je n’ai vraiment pas envie de la laisser gagner en la laissant nous gâcher cette soirée, d’accord ? » Lui dis-je.

Non, Shizuka n’en valait vraiment pas la peine.

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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeDim 12 Aoû - 22:38

Naomi ne pouvait pas croire les paroles, qui continuaient de sortir de la bouche de Shikuza. Comment pouvait-elle débarquer ce soir là, sans prévenir, et leur balancer tout ça en pleine figure ? Il fallait être un monstre pour cela. L’adolescente se sentait mal. Elle aurait voulu que ce soit un cauchemar mais malheureusement c’était bien la réalité. Elle, qui avait attendue cette soirée depuis un bon moment elle était écœurée de la voir tomber à l’eau aussi facilement. Mais, la personne qui souffrait le plus à cet instant n’était autre que Kaemon. Affronter son passé n’est jamais quelques chose de facile surtout le sien. De plus, Naomi étant là, elle était maintenant au courant du type d’homme qu’il avait pu être. La honte rongeait son visage et la pom-pom girl ne pouvait rien n’y faire tellement elle était abasourdie par ses révélations. Déjà qu’il souffrait de la disparition d’Arisa et de l’absence de sa famille, il fallait que cela se rajoute sur la liste… Qu’est ce que Naomi allait-elle encore apprendre sur l’homme qu’elle aimait ? Cette question la fit frissonner. Elle espérait de tout son cœur qu’il n’y avait rien de pire… Cela serait trop dur à supporter…

Les amoureux reprirent leur marche en abandonnant Shikura mais l’ambiance avait totalement changé. Le silence, qui s’était installé était lourd et insupportable. Naomi ne supportait plus de voir Kaemon le regard baissé et cette culpabilité sur son visage. Elle voudrait le revoir comme le soir où elle l’avait retrouvé à la salle de musique… Serein… Souriant… Et en paix avec lui-même… L’adolescente donnerait tout pour retrouver cet homme.
Elle décida de se poster devant lui, l’obligeant à s’arrêter et à relever le regard vers elle. Celle-ci lui prit tendrement les mains pour le rassurer mais cela ne fut pas suffisant, il releva à peine la tête et détourna rapidement le regard. A son tour, Naomi baissa la tête ne savait plus quoi faire.
D’autres couples passèrent à côté d’eux riant aux éclats et profitant un maximum de leur soirée en amoureux. La pom-pom girl aurait aimé voir Kaemon rire comme ça. Tout à coup, elle fronça les sourcils. Personne n’avait le droit de gâcher cette soirée. Elle aperçu un banc un peu plus loin. Elle y entraîna Kaemon pour qu’ils s’y installent. Le jeune homme était toujours aussi silencieux. Naomi aurait aimé qu’il lui dise quelque chose même si cela obligerait peut être que des lames se mettent à couler.
L’adolescente observa quelques instants l’horizon. Le soleil avait disparu et des étoiles commençaient à scintiller dans le ciel dégagé. Tout était là pour un rendez vous romantique, il fallait rectifier le tire pour que Kaemon se sente à nouveau bien.

Avec une certaine hésitation mais de la tendresse dans la voix, Naomi demanda à Kaemon si ça allait. Question totalement idiote puisqu’elle savait déjà la réponse. Voyant que Kaemon restait muet comme une tombe, elle le supplia de dire quelque chose, elle se moquait de ce que ça serait mais elle voulait qu’il lui parle.
Soupirant, il releva la tête vers le paysage comme pour y trouver la force de lui dire quelque chose. Sentant l’étreinte de ses mains sur les siennes, Naomi savait qu’il allait prendre la parole.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je pense qu’elle a été assez explicite comme cela à mon sujet. » Lâcha t-il sèchement en tournant le regard vers elle.

L’adolescente ne s’attendait pas du tout à cela. Son visage blêmit quand les mots de Kaemon lui parvinrent. Reconnaissant son erreur, Kaemon prit quelques secondes pour se concentrer et se calmer. Naomi n’y était pour rien.

« Je suis navré, je ne voulais pas... C’est juste que... je ne veux pas que tu penses que ce que j’ai pu faire avant soit ce qui t’attend parce que je peux te jurer que je n’ai jamais eu l’intention de me jouer de toi. Tu dois me croire Naomi, je sais que j’ai déconné plus d’une fois, mais je n’ai jamais voulu te faire du mal. Jamais. » Lui confia t-il avec cette sincérité que la pom-pom girl reconnaissait bien.

« Je le sais Kaemon… Je le sais… » Répondit Naomi.

Elle aurait voulu lui en dire plus, mais il la coupa :

« Si jamais tu... veux prendre de la distance je comprendrais. Ce serait même logique, je ne t’en voudrai certainement pas. Tout ce que je veux que tu saches c’est que je t’aime, vraiment, et que je suis désolé pour tout cela... » Ajouta t-il d’une voix tremblante.

C’en était trop ! Il n’était pas le droit de lui dire cela. Remontée, la jeune fille lui saisit doucement le visage à l’aide de sa main et le tourna dans sa direction pour qu’il plonge ses yeux dans les siens.

« D’une part, je n’ai aucune envie de prendre mes distances avec toi donc je ne veux plus entendre ses mots sortir de ta bouche. De deux, il est vrai que je me demande comment tu as pu être cet homme mais cela te regarde, sache que le jour où tu veux en parler je serais là pour t’écouter. Même si certaines choses sont dures à entendre, je préfère les entendre et qu’elles soient dites. » Répliqua t-elle le plus calmement possible.

L’émotion était grande à cet instant. Naomi resta concentrée pour ne pas craquer. Elle n’avait pas envie de verser de larmes ce soir. Ce n’était pas le but de cette soirée.
Kaemon acquiesça d’un simple signe de tête comme s’il ne trouvait pas les mots justes pour dire ce qu’il ressentait à ce moment précis. Mais Naomi n’avait pas besoin de mots pour le comprendre. Doucement, elle posa sa tête contre son torse. Elle pouvait y entendre les battements de son cœur qui s’étaient accélérés sous le coup de l’émotion. La pom-pom girl se détendit et quand elle sentit les bras de Kaemon s’enrouler autour d’elle, elle ressentit cette sérénité qu’elle avait eue en début de soirée.

« Si jamais tu as des questions à me poser un jour sur tout cela, que tu doutes ou je ne sais quoi, je te promets que quelle que soit tes interrogations j’y répondrai. Je n’ai pas envie que tu t’angoisses ou que tu te sentes mal-à-l’aise vis-à-vis de ces histoires. Alors même si à mes yeux mon passé est résolument enterré, je suis prêt à parler de ce que tu désireras, quel qu’en soit le sujet. Vraiment. » Dit-il alors en posant sa tête sur la sienne.

Ses mots touchèrent l’adolescente. Elle espérait qu’il tiendrait parole et que le jour où elle souhaiterait avoir des réponses il sera là pour lui répondre. Même si elle avait envie de lui en poser ce soir, elle ne le fit pas. Ce n’était pas la soirée pour ce genre de discussion. Elle voulait simplement passait du bon temps avec un homme qui lui était cher à ses yeux malgré les révélations de la soirée.

« Oublions tout ce qu’il vient de se passer. Je n’ai vraiment pas envie de la laisser gagner en la laissant nous gâcher cette soirée, d’accord ? » Lui proposa t-il.

A sa question, Naomi se redressa pour se tourner vers lui.

« T’en sens-tu capable ? » Lui demanda t-elle alors le connaissant trop bien.

Elle savait comment il pouvait être. Il disait de tout oublier et dans un coin de sa tête des tas de choses défileraient. C’était compréhensible en même temps, même elle si elle le voulait plus que tout au monde, elle aurait du mal à faire une croix dessus. Elle pensait à son retour au pensionnat, une fois qu’elle l’aura quitté. Elle savait que la nuit s’annonçait très courte tellement les interrogations défileraient dans sa tête.
Kaemon fronça les sourcils alors Naomi joua la carte de la sincérité :

« Je sais comment tu fonctionnes. Tu me demandes d’oublier ce qui vient de se passer mais de ton côté peux-tu y arriver le temps de cette soirée ? Dès qu’il en aura l’occasion ton esprit dérivera vers cette histoire… Je me trompe ? Ou alors tu te forceras à ne pas y penser mais une fois que tu seras chez toi tu replongeras dedans… » Lui expliqua t-elle.

La pom-pom girl aurait voulu en dire plus mais Kaemon ne le lui en laissa pas l’occasion. Subitement, il posa ses lèvres contre les siennes pour la faire taire. Une fois ce tendre baiser terminé, le jeune homme lui avoua, avec humour qu’elle réfléchissait trop avant de l’embrasser à nouveau.
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMar 14 Aoû - 12:41

J’étais intérieurement plus remonté que jamais. Pourtant je ne devais rien laisser paraître, pas devant elle. Naomi n’était pour rien dans toute cette histoire, au contraire même elle ne faisait qu’en subir les conséquences sans y avoir pourtant été impliquée. Mais Shizuka n’en avait que faire de lui faire à son tour du mal, bien au contraire même c’était précisément ce qu’elle avait espéré. Plus elle toucherait celle qui m’était chère et moi avec, plus elle serait satisfaite. Une vengeance tout ce qu’il y a de plus basique, seulement je ne savais pas que notre pseudo rupture – si tant est que nous avions réellement été ensemble – avait autant d’importance à ses yeux. Il était clair que j’avais dû sous-estimer ses sentiments, mais je ne pensais pas qu’ils étaient présents en elle. Je ne pensais pas qu’elle avait vu dans notre présumée relation plus que ce qu’il y avait eu entre nous. D’autant plus qu’elle était tout comme moi du genre assez libérée en quelques sortes. Mais à présent que j’avais réellement changé pour éprouver des sentiments réels envers quelqu’un, je ne supportais pas qu’elle montre à Naomi cette face que j’avais tant essayé de cacher jusqu’à lors. Non pas pour pouvoir la tromper un peu plus en lui faisant croire, comme le prétendait la serveuse, que je l’aimais pour mieux me servir d’elle – ce que je n’avais d’ailleurs jamais fait à aucune femme. Certes j’avais pu faire bien des choses fort peu honorables, mais je n’avais jamais menti à qui que ce soit pour attirer leurs faveurs. Jamais je n’avais prétendu avoir des sentiments pour elle comme pour une autre. Seule Naomi savait que j’en avais réellement pour elle, et en cela j’étais plus sincère que jamais.

Mais ne pouvant pas ôter cette culpabilité qui me rongeait de l’intérieur, je ne parvenais plus à faire semblant que tout allait bien. Aurait-elle été dupe de toute manière ? Non, bien sûr que non. Elle me connaissait bien trop et était tellement attentive que lui cacher combien les paroles de la jeune femme m’avaient blessées serait tout aussi stupide qu’inutile. Mais sa propre inquiétude et son embarras étaient tout aussi palpables, et préférant mettre un terme à cette histoire elle se posta face à moi tandis que nous arpentions les quais du port, prenant alors mes mains dans les siennes qu’elle serra avec douceur pour me montrer que nous étions tous deux plus forts que cela. Il fallait se ressaisir, c’était clair, mais ma gêne et ma déception étaient tellement immenses que je ne parvenais pas à tirer un trait sur la situation. Ne baissant toutefois pas les bras, elle m’attira avec elle vers un banc non loin, quelque peu isolé et qui donnait sur la mer aux quelques remous agités par la brise qui continuait de souffler. Tentant de briser ce silence qui planait entre nous, elle osa me demander comment je me sentais. Mais à cela je ne voyais de particulièrement pertinent à répondre, la réponse me semblait être parfaitement claire. Mais plus qu’une réponse, c’était une réaction qu’elle attendait. Quelque chose qui mettrait fin à cette tension qui régnait entre nous depuis cet épisode.

Me suppliant presque de lui dire quelque chose quel qu’il soit, je lui répondis sur un ton bien plus sec que je ne l’aurai voulu, lui faisant comprendre que je pouvais aller aussi bien que la situation le permettait, autrement dit mal. Je n’arrivais pas à croiser son regard et encore moins à le soutenir, de peur d’y lire ce que je redoutais au plus haut point : la déception et une perte totale de confiance. Chose que j’aurai certes mérité au fond, mais pourtant je n’étais pas ce genre d’individu avec elle. Tout comme je n’aurai jamais dû l’être depuis le début, mais plus particulièrement aujourd’hui alors que je désirais plus que tout revenir dans le droit chemin. Celui que j’avais toujours respecté depuis mon plus jeune âge mais duquel je m’étais écarté avec ces évènements qui m’avaient bouleversé. Mais aujourd’hui cette époque était révolue, elle le devait. Me reprenant alors, je m’excusai platement, lui expliquant que je n’aurai jamais dû lui parler sur ce ton mais que j’avais bien trop honte de moi pour pouvoir être dans mon état normal. Et surtout je voulais qu’elle sache combien je l’aimais, et ainsi que jamais je n’avais voulu me jouer d’elle comme j’avais pu le faire avec d’autres, ou plutôt profiter d’elle. Et si jamais elle avait besoin de prendre une quelconque distance pour pouvoir poser les choses à plat et savoir si elle pouvait encore me faire confiance, elle fallait qu’elle le fasse. Tout ce que je désirais était qu’elle se sente bien. Mais mes paroles semblaient l’avoir plus dérangée qu’autre chose. Posant aussitôt sa main sur ma joue pour tourner mon visage vers elle et dès lors croiser mon regard, elle me dit :

« D’une part, je n’ai aucune envie de prendre mes distances avec toi donc je ne veux plus entendre ses mots sortir de ta bouche. De deux, il est vrai que je me demande comment tu as pu être cet homme mais cela te regarde, sache que le jour où tu veux en parler je serais là pour t’écouter. Même si certaines choses sont dures à entendre, je préfère les entendre et qu’elles soient dites. » Me dit-elle d’une voix qu’elle tentait de garder la plus calme possible.

Je savais combien la situation pouvait lui faire du mal, mais visiblement l’idée de prendre du recul avec moi semblait lui en faire bien plus encore. Acquiesçant d’un simple hochement de tête, je ne pouvais en faire plus pour lui répondre, ne trouvant aucun mot qui pourrait traduire ce que je ressentais réellement. Mais visiblement elle semblait le comprendre sans que des mots ne soient là pour l’aider. Elle s’approcha alors de moi et posa sa tête contre mon torse. Surpris au premier abord, je passais enfin mes bras autour d’elle, refermant cette étreinte qui savait me calmer prodigieusement vite. Comme à chaque fois qu’elle était auprès de moi d’ailleurs. Continuant de regarder l’horizon, je réfléchissais attentivement à ce qu’elle venait de me dire. Elle avait raison, apprendre des choses sur mon passé parce qu’elle y était confronté était bien plus douloureux pour elle que si je lui parlais et me confiais à elle avant toute chose. Je n’avais pas voulu qu’elle apprenne cela de cette manière, mais si c’était chose faite pour cette fois il était temps que cela cesse.

« Si jamais tu as des questions à me poser un jour sur tout cela, que tu doutes ou je ne sais quoi, je te promets que quelles que soient tes interrogations j’y répondrai. Je n’ai pas envie que tu t’angoisses ou que tu te sentes mal-à-l’aise vis-à-vis de ces histoires. Alors même si à mes yeux mon passé est résolument enterré, je suis prêt à parler de ce que tu désireras, quel qu’en soit le sujet. Vraiment. » Lui dis-je, posant doucement ma tête contre le sommet de la sienne, son parfum enivrant emplissant alors mes poumons.

Je sentais que mes mots ne l’avaient pas laissé de marbre, et à vrai dire s’il m’avait été difficile d’accepter de pouvoir à nouveau creuser dans mon sombre passé je le lui devais. Elle plus que quiconque devait pouvoir y avoir accès.

« Oublions tout ce qu’il vient de se passer. Je n’ai vraiment pas envie de la laisser gagner en la laissant nous gâcher cette soirée, d’accord ? » Ajoutais-je, préférant définitivement clore cette histoire et profiter enfin de cette douce soirée que nous aurions dû avoir si cet élément perturbateur n’était pas venue la gâcher.

Mais à cette proposition, Naomi se redressa pour me regarder à nouveau, le doute empreint dans son regard.

« T’en sens-tu capable ? » Me demanda-t-elle aussitôt.

Fronçant les sourcils, je baissais un instant le regard avant d’affronter à nouveau le sien, sachant parfaitement qu’elle n’avait pas tort. Non, « oublier » ne serait pas possible, je le savais aussi bien qu’elle...

« Je sais comment tu fonctionnes, reprit-elle. Tu me demandes d’oublier ce qui vient de se passer mais de ton côté peux-tu y arriver le temps de cette soirée ? Dès qu’il en aura l’occasion ton esprit dérivera vers cette histoire… Je me trompe ? Ou alors tu te forceras à ne pas y penser mais une fois que tu seras chez toi tu replongeras dedans… » Poursuivit-elle, n’ayant toutefois pas le temps de finir sa phrase.

Non je ne pourrai pas cesser d’y penser, non je ne pourrai pas faire comme si de rien n’était et oui je replongerai sans aucun doute dedans plus tard, mais s’il y avait une chose qui était d’autant plus certaine c’était que je ne voulais pas qu’elle se prenne autant la tête pour moi. J’aurai tout le temps de régler cette affaire plus tard, mais pour le moment je désirais ardemment que nous cessions d’y penser tous deux.
Ne lui laissant pas alors le temps de poursuivre, je m’emparai aussitôt de ses lèvres, l’embrassant avec tendresse pour l’empêcher de poursuivre, sentant ce frisson me parcourir le corps comme à chaque fois. Puis je me reculai à peine au bout de quelques instants, un sourire malicieux et charmeur sur les lèvres, lui disant alors à voix basse :

« Chut... Tu réfléchis beaucoup trop, tu le sais ça ? » Plaisantais-je en riant doucement, avant de venir l’embrasser à nouveau, passant doucement une main dans ses cheveux soyeux.

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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeSam 18 Aoû - 22:24

Naomi pouvait voir la honte et la souffrance sur le visage de Kaemon. Ce dernier marchait tête baissée, le regard perdu. Shizuka n’avait pas le droit de leur faire autant de mal. D’un côté la pom-pom girl en savant, maintenant plus sur l’homme qu’était Kaemon. D’apprendre qu’il était une sorte de coureur de jupons ne la réjouissait guère mais pour sa défense il avait confié à Shizuka qu’il aimait l’adolescente contrairement à ce qu’elle pouvait penser. Naomi avait encore du mal à imaginer Kaemon en train de passer d’une femme à l’autre sans scrupule, lui qui semble être quelqu’un de respectueux et de romantique quand il s’agit des femmes. Il avait confié à la jeune fille que depuis la mort tragique de son premier amour il s’était interdit d’aimer à nouveau mais qu’avec Naomi il avait retrouvé cette envie. Celle-ci le croyait même après ce qu’elle venait d’entendre des questions trottaient dans sa tête, ce semblait être normal après de telles révélations.
Les amoureux marchaient silencieusement. Naomi ne le supportant plus, elle entraîna le jeune homme vers un banc dans l’espoir de discuter un peu. Mais Kaemon restait muet comme une tombe. La pom-pom ne savant pas trop comment dire les choses lui demanda simplement si ça allait. La question était stupide, il fallait se l’avouer après ce qu’il venait de se prendre en pleine figure comment il pouvait aller bien. Ne voyant aucune réaction de sa part, elle le supplia de lui dire quelque chose mais celui-ci lui répondit sèchement, ce qui surprit la jeune fille qui n’avait pas l’habitude qu’on lui parle de cette manière. Rapidement Kaemon s’excusa de son comportement et lui expliqua qu’il n’avait jamais joué avec ses sentiments et qu’il l’aimait vraiment. Naomi le croyait après tout ça il ne pouvait plus se cacher et était obligé d’être sincère même si elle savait très bien qu’il l’avait été dès le début avec elle.
Ce qui surprit avec plus la pom-pom girl c’était que Kaemon lui dise que si elle voulait prendre une certaine distance avec lui, il ne lui en voudrait pas. Révoltée Naomi répliqua en essayant de garder son calme :

« D’une part, je n’ai aucune envie de prendre mes distances avec toi donc je ne veux plus entendre ses mots sortir de ta bouche. De deux, il est vrai que je me demande comment tu as pu être cet homme mais cela te regarde, sache que le jour où tu veux en parler je serais là pour t’écouter. Même si certaines choses sont dures à entendre, je préfère les entendre et qu’elles soient dites. »

Elle avait déjà entendu ces mots sortir de sa bouche et elle ne les supportait plus. Les choses étaient dites pour elle, il n’y avait pas de quoi réfléchir plus longtemps. Kaemon sembla étonné par sa réponse. Il acquiesça d’un simple signe de tête, ne savant pas quoi répondre à cela. Mais Naomi savait qu’il lui était reconnaissant pour ce qu’elle faisait pour lui. La jeune fille voulait que Kaemon oublie quelques secondes tout ça et qu’ils pensent à eux à l’instant présent qu’ils vivaient ensemble alors cette dernière se rapprocha pour poser sa tête contre son torse et sentir les battements de son cœur qui lui étaient destinés. Naomi se détendit quand elle sentit Kaemon refermer ses bras sur elle.

« Si jamais tu as des questions à me poser un jour sur tout cela, que tu doutes ou je ne sais quoi, je te promets que quelles que soient tes interrogations j’y répondrai. Je n’ai pas envie que tu t’angoisses ou que tu te sentes mal-à-l’aise vis-à-vis de ces histoires. Alors même si à mes yeux mon passé est résolument enterré, je suis prêt à parler de ce que tu désireras, quel qu’en soit le sujet. Vraiment. » Dit-il alors en rompant le silence tout en posant sa tête contre celle de la pom-pom girl.

Celle-ci imprima ces mots dans un coin de sa tête. Effectivement, beaucoup d’interrogations occupaient son esprit mais ce n’était pas le moment pour ça. Ils étaient pour passer un peu de bon temps ensemble.

« Oublions tout ce qu’il vient de se passer. Je n’ai vraiment pas envie de la laisser gagner en la laissant nous gâcher cette soirée, d’accord ? » Ajouta t-il soudainement.

Surprise par ce qu’elle venait d’entendre, Naomi ne put s’empêcher de se redresser et de lui lancer un regard interrogateur.

« T’en sens-tu capable ? » Lui demanda t-elle.

Kaemon baissa la tête. Naomi avait compris que dans le fond il disait cela mais qu’au moindre moment de silence cette histoire referait surface dans son esprit.

« Je sais comment tu fonctionnes. Tu me demandes d’oublier ce qui vient de se passer mais de ton côté peux-tu y arriver le temps de cette soirée ? Dès qu’il en aura l’occasion ton esprit dérivera vers cette histoire… Je me trompe ? Ou alors tu te forceras à ne pas y penser mais une fois que tu seras chez toi tu replongeras dedans… » Lui expliqua t-elle.

Cependant, Kaemon ne la laissa pas finir et l’embrassa pour la faire taire même s’il savait qu’elle avait raison. Le baiser dura un cours instant. Kaemon se recula avec un air malicieux.

« Chut... Tu réfléchis beaucoup trop, tu le sais ça ? » Dit-il en plaisantant avec son sourire charmeur dessiné sur ses visages.

Aussitôt dit, il l’embrassa, un nouveau laissant ce baiser durer plus longtemps. Naomi lui rendit son baiser avec tout l’amour qu’elle lui portait.
Lorsque leurs lèvres se séparèrent, l’adolescente laissa échapper un petit rire.

« On me le dit assez souvent » Répondit-elle avec une certaine fierté qui était purement ironique.

Elle entraîna Kaemon dans son rire. Puis, elle se leva en entraînant le jeune homme avec elle.

« T’as raison ! Elle n’a pas le droit de nous gâcher cette soirée ! » Dit-elle en souriant.

Les deux amoureux se remirent en route. Le vent, qui soufflait maintenant avec un peu plus d’abondance, faisait du bien et était apaisant après les évènements de la soirée. La nuit était maintenant installée. Les étoiles brillaient de milles feu ce soir là et offrait un spectacle magnifique.
Bras dessus, bras dessous, ils marchèrent silencieusement ne savant sûrement pas quoi dire. Ce n’est pas vraiment facile de passer à autre chose en un claquement de doigts. Après tout, c’était Kaemon qui avait eu cette idée.

« Alors que fait-on ? » Demanda alors Naomi avec curiosité.
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeMer 29 Aoû - 15:32

A la question de savoir comment arranger le mal qui venait d’être fait je ne voyais qu’une réponse : c’était impossible. A moins de s’efforcer à penser à autre chose – quoiqu’encore cela reviendrait purement et simplement à nier les faits - les choses avait étaient dites avec tant de franchise et de dureté que personne ne pouvait mettre ça de côté. Et surtout pas Naomi. La base de toute relation s’établissait sur la confiance, hors pouvait-elle réellement avoir confiance en moi après ce qu’elle venait d’apprendre ? J’en doutais, alors je prenais plus conscience ce soir-là que jamais que j’avais tout intérêt à faire des efforts. Arrêter l’alcool, commencer à me prendre sérieusement en main et surtout arrêter avec toutes ces conneries que j’avais pu commettre et que, je l’avoue, la boisson avait toujours entrainée. Quoique je n’avais pas toujours eu besoin de boire pour faire les choses de travers. Mais si je voulais préserver Naomi et la garder auprès de moi, il était urgent que les choses changent définitivement, car la perdre était de loin ce qui pouvait m’arriver de pire. Je n’avais déjà plus rien autour de moi, ni même ma propre famille, alors si cela devait être au tour de la jeune fille les choses seraient plus insoutenables que jamais. Mais c’était à elle de prendre la solution qui s’imposait et surtout qui s’avérait être la meilleure à ses yeux. C’est pourquoi je lui dis, même si ces paroles me faisaient bien plus de mal qu’autre chose, que si jamais elle désirait prendre de la distance vis-à-vis de nous je ne l’en empêcherait pas. Pourtant, et à mon plus grand soulagement, cette proposition que je ne désirais au fond absolument pas, semblait la révulser totalement. Les sourcils froncés, elle déclara aussitôt qu’il était hors de question que l’on ne se sépare même provisoirement pour cela. A ses mots, je ne pus m’empêcher de ressentir un soulagement intense, avant qu’elle n’ajoute que la seule chose qu’elle demandait était à présent de la sincérité, ce que je pouvais tout à fait et légitimement comprendre. Après tout, il valait bien mieux que je lui parle moi-même de mes parts sombres plutôt qu’elle ne les apprenne d’une autre manière, comme par le biais de Shizuka qui était loin le prix Nobel de la diplomatie de l’année. Puis Naomi vint doucement appuyer sa tête contre mon torse, me témoignant ainsi par son geste que malgré ce qu’il venait de se passer notre relation était aussi importante pour elle qu’elle l’était pour moi. Mes bras passèrent alors tendrement autour de la jeune femme que j’enlaçais, refermant notre étreinte tandis que les battements auparavant désordonnés de mon cœur sous l’effet de l’inquiétude et de l’angoisse s’apaisaient lentement.

« Si jamais tu as des questions à me poser un jour sur tout cela, que tu doutes ou je ne sais quoi, je te promets que quelles que soient tes interrogations j’y répondrai. Je n’ai pas envie que tu t’angoisses ou que tu te sentes mal-à-l’aise vis-à-vis de ces histoires. Alors même si à mes yeux mon passé est résolument enterré, je suis prêt à parler de ce que tu désireras, quel qu’en soit le sujet. Vraiment. » Lui dis-je en posant doucement ma tête contre le sommet de la sienne.

Loin d’être des paroles en l’air, c’était une véritable promesse que je lui faisais, quand bien même certaines vérités me seraient sans aucun doute fort difficiles à admettre, d’autant plus que j’avais sommes toutes toujours été quelqu’un de relativement secret. Et le temps n’avait rien arrangé à cela, bien au contraire même. Depuis mon plus jeune âge, il avait été dans ma nature de prendre constamment sur moi pour surmonter toutes les crises et de trouver une solution pour les résoudre. A mes yeux il n’y avait aucun problème sans solution, et même si elles pouvaient être plus que difficiles à trouver je faisais tout pour cela. Combien de fois avais-je sorti Ayumi, ma sœur, de ces galères dans lesquelles elle s’était si souvent enfoncée malgré elle ? Et pourtant je l’avais toujours aidé à s’en sortir, de même que mes propres démons avaient également leurs talons d’Achille. Pour l’alcool, je savais parfaitement ce qui me restait à faire, même si je n’avais encore pas réussi à franchir le pas. Non pas pour une question de volonté, mais parce que j’avais simplement peur. Sans la boisson, je craignais de ne plus pouvoir trouver ce havre de paix temporaire que je ressentais lorsque j’étais saoul. Mais je savais que ça n’était pas la meilleure solution, et il fallait que tout cela s’arrête, que je m’aide à me faire soigner comme l’avait déjà suggérer Naomi il y a de cela plusieurs mois à présent alors qu’elle m’avait vu malgré moi dans un état peu louable.

« Oublions tout ce qu’il vient de se passer. Je n’ai vraiment pas envie de la laisser gagner en la laissant nous gâcher cette soirée, d’accord ? » Lui dis-je soudainement, après avoir fermé un instant les yeux pour cesser de penser encore et toujours à ces mêmes choses qui blessaient plus qu’autre chose.

Visiblement surprise par ce revirement total ou ce qui pouvait lui semblait être bien difficile à accomplir, Naomi se redressa, un regard interrogateur sur le visage.

« T’en sens-tu capable ? » Me demanda-t-elle.

Excellente question... Pour le moment je suppose que je ferai comme si de rien n’était dans un premier temps, m’enfermant dans ce déni continuel jusqu’à... jusqu’à ce que je m’effondre, je présume. Moi que rien n’ébranlait jamais auparavant et qui trouvait toujours la force de tout surmonter, qu’est-ce que j’avais bien pu devenir... C’est pour cela entre autre qu’il était vraiment temps que j’arrête de boire, car non seulement cela avait gâché bien des choses, mais qui plus est j’avais presque perdu jusqu’à ma propre personnalité et cette force intérieure que j’avais eu auparavant et dont il ne restait plus l’ombre. Baissant la tête à ses paroles alors que mon regard s’assombrissait légèrement, Naomi reprit :

« Je sais comment tu fonctionnes. Tu me demandes d’oublier ce qui vient de se passer mais de ton côté peux-tu y arriver le temps de cette soirée ? Dès qu’il en aura l’occasion ton esprit dérivera vers cette histoire… Je me trompe ? Ou alors tu te forceras à ne pas y penser mais une fois que tu seras chez toi tu replongeras dedans… »

Je replongerai ? Peut-être, mais il était hors de question qu’elle pense à cela et qu’elle se fasse un sang d’encre. Même si j’avais une manière particulière de gérer les choses, je m’étais placé dans cet enfer seul, alors c’était à moi seul d’en payer les conséquences et d’essayer enfin de m’en sortir. S’il y avait une chose que je refusais par-dessus tout c’est que mes problèmes puissent l’affecter, ce qui pouvait être pourtant légitime. Mais j’avais déjà fait assez de mal autour de moi, alors il était parfaitement inutile d’en ajouter. Ce qui se passerait chez moi une fois seul ne regardait que moi, et il était hors de question qu’elle s’en inquiète.
Instinctivement et pour la faire aussitôt cesser de se torturer les méninges, je plaquais mes lèvres contre les siennes, lui donnant un baiser aussi court que tendre. Puis je me reculai légèrement, nos visages encore à quelques centimètres seulement l’un de l’autre, tandis qu’un sourire aussi malicieux que charmeur se dessina sur mon visage.

« Chut... Tu réfléchis beaucoup trop, tu le sais ça ? » Plaisantais-je, avant de l’embrasser une nouvelle fois, le faisant cette fois durer un maximum alors que la jeune fille y répondait avec tout autant d’amour.

Puis lorsque nos lèvres se détachèrent, un petit rire s’échappa des siennes, alors qu’elle redressait fièrement le menton, me répondant sur un ton faussement prétentieux :

« On me le dit assez souvent » Plaisanta-t-elle, mon rire se joignant alors au sien.

« Bon ! Mais j’espère juste qu’on ne te le fait pas comprendre de la même manière que moi ! » Plaisantais-je, fronçant les sourcils d’un air faussement jaloux en croisant les bras avant de rire à nouveau.

Deux vrais gosses... Mais cet esprit léger et enfantin nous faisait surtout le plus grand bien. Je n’avais jamais été du genre à me prendre la tête, et si je savais être extrêmement sérieux lorsqu’il le fallait, je n’avais aucune difficulté à rire et à plaisanter, ce qui était tout autant le cas de Naomi.
Puis Naomi se leva du banc, me disant soudain avec optimisme et enjouement :

« T’as raison ! Elle n’a pas le droit de nous gâcher cette soirée ! » Sourit-elle, m’entraînant alors avec elle une nouvelle fois sur les quais du port au pavés blanc sur lesquels les rayons de soleil d’un rouge de feu se reflétaient.

Nous avançâmes à nouveau tranquillement, quoique l’innocence et la bonne humeur de tout à l’heure à notre arrivée était plutôt difficile à retrouver. Bras dessus bras dessous, nous marchions sans trop savoir quoi dire, le regardant se perdant vers les cieux étoilés qui scintillaient de mille feux, les rires des clients aux terrasses de petits restaurants élégants nous parvenant aux oreilles. Tout était parfait autour de nous, alors il était hors de question de se laisser couler par ce qu’il venait de se passer. Il fallait passer à autre chose, vite et bien...

« Alors que fait-on ? » Me demanda Naomi, intriguée.

Je regardai autour de nous, cherchant du regard quelque chose qui pourrait enfin faire de cette soirée ce que nous avions voulu vivre. Soudain, mon regard s’éclaira alors qu’un sourire se dessinait sur mes lèvres. De la musique s’échappait d’un petit restaurant à quelques pas à peine plus loin.

« J’ai peut-être une idée... » Lui dis-je, nous entraînant vers ce lieu.

Une fois arrivés devant l’enseigne, je regardai à travers les vitres du restaurant dont une partie donnait sur l’extérieur, accolée à un pan de l’immense forêt qui entourait également Rayen. Des tables illuminées par des bougies étaient placées sur une vaste terrasse entourée d’arbres sur lesquels montaient du lierre, et autour desquels étaient accrochés des lampions. L’endroit était tout simplement superbe, romantique, et au centre de la terrasse dansaient des couples au son de la musique que jouaient en coin et avec talent des musiciens.

« Ca tente ? » Lui demandais-je.

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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeSam 15 Sep - 20:54

Spoiler:

Naomi n’avait pas envie de voir Kaemon dans cet état. Son visage était rongé par la honte et la culpabilité ce qui était assez compréhensible après ce que venait de dire Shizuka. De plus, elle avait dévoilé à la pom-pom girl une autre facette du jeune homme dont elle ne pouvait pas se douter. Mais, cela n’effraya pas l’adolescente, qui savait que Kaemon ne se jouait pas d’elle.
Assis sur un banc depuis quelques minutes, Naomi aurait voulu qu’il se confie à elle et qu’il ose lui parler de cette partie de lui qu’il lui avait caché jusqu’à aujourd’hui. Mais, Kaemon resta un moment silencieux, évitant le regard de la jeune fille. Celle-ci ne voulait pas que leur première sortie en amoureux soit gâchée à cause de cette histoire. Elle essaya de mieux qu’elle pouvait pour rassurer Kaemon, qu’en aucun cas elle avait l’intention de prendre ses distances avec lui. On fait tous des erreurs un jour ou l’autre. Pour Kaemon se n’était pas sa seule erreur. Ses problèmes étaient aussi durs à régler. L’adolescente n’avait jamais osé lui demandé s’il se faisait enfin suivre pour guérir même s’il lui avait promis qu’il ferait le nécessaire pour sortir de là.
Pour lui montrer que ce qu’elle venait d’apprendre ne changeait rien à ce qu’elle ressentait, Naomi posa sa tête contre son torse. Kaemon ne s’attendait absolument à cette réaction mais elle sentit son soulagement. A son tour, il posa sa tête sur la sienne avant de lui dire :

« Si jamais tu as des questions à me poser un jour sur tout cela, que tu doutes ou je ne sais quoi, je te promets que quelles que soient tes interrogations j’y répondrai. Je n’ai pas envie que tu t’angoisses ou que tu te sentes mal-à-l’aise vis-à-vis de ces histoires. Alors même si à mes yeux mon passé est résolument enterré, je suis prêt à parler de ce que tu désireras, quel qu’en soit le sujet. Vraiment. »

Naomi resta silencieuse à ses mots mais elle ne pouvait pas faire comme si elle ne les avait pas entendus. Effectivement, elle avait énormément de questions, qui trottaient dans un coin de sa tête. Le jour où elle aura enfin trouvé le courage lui poser, se souviendra t-il de se qu’il venait de lui dire ? Sera-t-il assez fort pour pouvoir lui répondre avec toute franchise ? Elle se méfiait malgré ses sentiments. Pour ne pas l’inquiéter, Kaemon serait capable de lui mentir (qui ne fait pas ça franchement ?). Sans bouger, l’adolescente fixait l’horizon. Le vent s’était levé et le bruit de vague résonnait quand celles-ci percutaient le ponton en bois. Malgré cela, les mots de Kaemon n’arrêtaient pas de raisonner sans cesse dans sa tête. Elle aurait voulu lui vider son sac de suite comme ça les choses seraient dites et ils pourraient enfin profiter de leur soirée. Mais, Naomi ne voulait perturber Kaemon. Shizuka l’avait déjà assez retourné pour la soirée…
C’est alors que Kaemon reprit subitement la parole avec une toute autre intonation dans la voix. Il voulait qu’ils fassent comme si rien de cela ne s’était passé et profiter de la soirée quand même. Surprise, la pom-pom girl s’était redressée et lui lança un air interrogateur. Kaemon ne comprenait pas son problème et l’interrogea du regard à son tour. Elle lui demanda s’il en serait capable de faire comme si rien ne c’était passé. Elle lui confia également qu’elle savait comment il fonctionnait maintenant et qu’au moindre moment de silence, il repenserait à tout ça inconsciemment. Elle ne put en dire plus, Kaemon la fit taire en déposant un tendre baiser sur ses lèvres. Se dégageant rapidement, ce dernier lui confia à son tour qu’elle réfléchissait avant de l’embrasser à nouveau.
Quand leurs lèvres se séparèrent, Naomi lâcha un petit et confia avec humour qu’il n’était pas le premier à lui dire cela, ce qui fit rire Kaemon à son tour. Soudain, la jeune fille se leva d’un bond en entrainant Kaemon dans son élan. Il avait raison. Cette fille n’avait pas le droit de leur gâcher cette soirée. Mais, il y avait un problème que pouvaient-ils bien faire dans un vieux port à une heure pareille. Elle ne cacha pas sa question à Kaemon, qui se mit à réfléchir immédiatement. Il regarda dans les alentours espérant trouver quelque chose. Son regard se posa sur un petit restaurant, qui se trouvait en retrait. Avec un sourire aux lèvres, il entraîna Naomi avec lui.

« J’ai peut-être une idée... » Dit-il.

Quelle idée avait-il derrière la tête ? Plus ils s’approchaient du restaurant plus de la musique se faisait entendre. Naomi comprit alors à quoi il pensait enfin elle espérait que se soit ça. Les amoureux se postèrent derrière les vitres pour voir ce qui se passait ici. C’est alors qu’ils découvrirent un lieu magnifique. Sur des tables étaient posées des bougies et elles étaient placées de manière à faire une « piste de danse ». D’ailleurs, ils remarquèrent que quelques couples étaient en train de danser sur les notes qui résonnaient dans le restaurant. Kaemon se tourna vers Naomi, qui avait des étoiles plein les yeux :

« Ca tente ? » Lui demanda t-il.

La pom-pom girl n’eut juste de temps de regarder Kaemon que celui-ci l’entraînait déjà à l’intérieur. Ils se dirigèrent au milieu de la piste sans déranger les autres couples présents.
Kaemon s’inclina en tendant sa main à Naomi et lui demanda avec galanterie si elle acceptait cette danse. La pom-pom girl posa sa main dans la sienne :

« Avec grand plaisir » Répondit-elle avec un beau sourire.

Ils se mirent à danser se fondant dans les autres couples. Kaemon et Naomi ne se quittaient plus du regard et avaient tous deux un sourire dessiné sur leurs lèvres.

« Je t’avais promis une danse, la voici » Murmura Kaemon.

La jeune fille laissa échapper un rire.

« Effectivement et tu n’as pas traîné » Répondit-elle amusée.

Ils pouvaient enfin profiter de cette soirée. C’est détendue que Naomi posa sa tête contre le torse de Kaemon tout en continuant de danser.
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MessageSujet: Re: Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon]   Une ballade romantique peut vite virer au drame [Kaemon] Icon_minitimeSam 6 Oct - 13:19

Que faire... C'était bien la seconde fois que je me posais la question en cette soirée, mais cette fois la tristesse et la culpabilité qui y avaient été associées la première fois avaient disparues. A présent nous avions désiré passer à autre chose, oublier et caser définitivement dans un coin de notre tête ces mauvais souvenirs que l'on enfermerait à double tour jusqu'à ce qu'ils nous sautent à nouveau en pleine face. Ça sera inévitable. Mais pour le moment je refusais d'y penser. Depuis le temps que j'avais attendu avec impatience de pouvoir passer du temps avec Naomi, je n'avais aucunement l'envie de me laisser déborder par mes angoisses et ce passé qui semblait à tout moment prêt à resurgir sans la moindre douceur. Ne pas chercher à oublier son passé, mais apprendre à vivre avec... Voilà ce que l'on m'avait répété nombre de fois, et j'en avais conscience. Mais pour le moment je n'y parvenais pas. Me mentir était, semble-t-il, la meilleure chose que je pouvais encore faire. Et loin d'être la meilleure lorsqu'on voyait toutes les conséquences qui en découlaient...

Avançant dans les petites rues du port de pêche, nous entendions des bribes de voix enjouées et des rires qui flottaient dans les airs, s'échappant des restaurants qui bordaient notre chemin. Au vu de l'heure qu'il était cela me semblait être une bonne idée, mais aucun ne me satisfaisait. Peut-être étais-je trop compliqué, mais j'avais vraiment l'envie que quelque chose marque le coup et nous éloigne vraiment de ce que nous avions vécu quelques instants plus tôt. Il fallait un endroit à la hauteur.
Et soudain je m'immobilisais, entendant une mélodie qui provenait d'une ruelle perpendiculaire à quelques mètres à peine devant nous.

« J’ai peut-être une idée... » Lui dis-je, l'entraînant dans la dite ruelle.

Un petit sourire aux lèvres, nous avançâmes, main dans la main, pour parvenir devant un petit restaurant visiblement très élégant. Jetant un coup d'oeil à la devanture blanche sur laquelle grimpait du lierre illuminé par des lanternes, j’aperçus au centre de la terrasse intérieure une petite piste de danse sur laquelle des couples dansaient sur le son de Here without you des 3 Doors Down, jouée par un petit groupe. C'était parfait... Me tournant aussitôt vers Naomi, je lui demandais en souriant :

« Ça tente ? »

Mais je n'avais aucunement besoin de réponse au vu de son regard qui semblait à nouveau briller de mille feux devant cette vision enchanteresse. Mon sourire s'agrandit un peu plus, et je nous entraînait à l'intérieur. Aussitôt accueillis par des serveurs aussi sobres que classes, nous fûmes conduits à une petite table au pied d'un chêne sur lequel de fines guirlandes lumineuses étaient accrochées. Surmontée deux bougies, notre table et le cadre étaient vraiment tout ce que je pouvais espérer pour passer avec elle cette soirée romantique et paisible que nous aurions dû avoir depuis le début.
Posant ma veste sur la chaise tandis que Naomi posait son sac, je m'inclinais légèrement, tendant la main pour l'inviter à danser dans une expression aussi charmeuse qu'enfin véritablement heureuse.

« Puis-je vous inviter à danser, charmante demoiselle ? »

Posant alors sa main dans la mienne, elle me répondit avec un beau et grand sourire :

« Avec grand plaisir » Répondit-elle avec un beau sourire.

Pénétrant sur la piste de danse sur laquelle les couples dansaient tranquillement dans une atmosphère intime et joyeuse, je posai une main sur sa taille, laissant l'autre dans la sienne, commençant à danser en ne quittant plus le moindre instant son regard bleu comme l'océan. La musique de Devotion de Hurts qu'un membre du groupe avait accompagné de sa voix se mit à raisonner dans l'espace confiné, chantant ces paroles que j'avais l'impression réelle d'avoir été écrites pour nous deux.

Spoiler:

Inside the heart of every man
There is a lust you understand
And I’m just the same
When all the love has gone away
And passion stares me in the face
Could I walk away?
Here's hoping
You’ll help me to be brave.
Devotion save me now
I don’t want to stray from the hallow ground
I’ll turn temptation down
I’m asking you to take me to safety this time...

Qu'il était étrange de sentir que tout ce qui m'avait abattu jusqu'à lors s'évanouissait au fur et à mesure que cette bulle se créait autour de nous, nous enfermant dans un monde aussi doux qu'il n'était réservé qu'à nous deux. Et je me sentais si bien, si serein à présent, que s'en avait presque été inespéré.

« Je t’avais promis une danse, la voici » Murmurais-je doucement à la jeune femme, qui se met à rire à mes paroles.

« Effectivement et tu n’as pas traîné » Me répondit-elle.

Non, c'était bien vrai ! Naomi posa alors doucement sa tête contre mon torse tandis que je passais mes mains autour de sa taille, continuant de danser tranquillement. Je fermais un instant les yeux, me laissant porter par la musique et bercé par cette étreinte dont j'aimerai n'avoir jamais à me défaire. Et pour la première fois depuis que nous étions ensemble, nous pouvions être nous-mêmes sans craindre le regard des autres ni les représailles. En effet, qui pouvait ici se targuer de connaître ce secret que nous partagions ? Ces risques que nous prenions ? Personne, à mon plus grand bonheur.
Les souvenirs des soirées que nous avions passés jusqu'à lors me revinrent en mémoire, alors que je repensais avec amusement à ce vendredi soir, il y a de cela quelques mois à peine plus tôt, durant lequel j'avais eu le plaisir sournois de demander à Naomi de me montrer quel était ce fameux « truc pour traguer » dont elle se vantait tant en dansant. Et je n'avais pas regretté la démonstration lorsque, emporté par l'air du Kuduro sur lequel nous nous déhanchions, j'avais enfin réalisé quels étaient ces sentiments qui m'animaient à son égard.

Puis de Devotion, la musique passa à Bad Romance de Lady Gaga. Plus dynamique d'un coup ! Un sourire amusé au lèvre et un soupçon de défis dans le regard, je balayais un bref instant les couples qui dansaient du regard, avant de dire à Naomi, un sourire taquin sur les lèvres :

« On leur montre ce qu'on sait faire ? » Lui proposais-je dans un grand sourire.
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