Je trouve ça tellement difficile de faire une description de moi. En gros je suis loyal. Lorsque je dis une promesse, j'y tiens. Bon bien, tant qu’à être aussi bien partie : je suis enjoué, à quoi bon être maussade? Je suis un véritable womanizer. Je ne pense pas que ce soit une qualité ni un défaut. C'est une façon d'être qui me caractérise. J'aime les filles, ça oui, mais jamais je ne serais méchant ou irrespectueux avec une. Ensuite, je suis un type qui fait souvent passer les autres avant moi. Ça finit toujours par me retomber dans la face un jour, mais bon, j’y suis habitué. Autre chose à propos de moi… J’aime bien l’argent. Pas que je suis avare ou quoi que ce soit, mais le plus j’en ai, le mieux c’est. J’ai aussi l’habitude de voler des trucs. Avant d’arriver ici, j’étais un type qui volait régulièrement. Je n’aime pas les gens qui sont traitres, ni les choses trop préméditées, donc pas de surprise. Aussi, je suis très souriant, la plupart du temps quand c’est pas le moment. Je m’attire souvent les ennuis parce que je vais parler aux gens en premier. Ah oui! Je suis assez impatient, du coup de n’attend que très peu après les gens, j’aime que les choses se fassent vite. Les gens disent que j’ai du charisme, c’est probablement la seule chose qui me sort du pétrin quand j’en ai, chose qui arrive plutôt souvent. Aussi, je suis un mauvais menteur, selon les circonstances. Je peux autant être très franc que cacher tout et n’importe quoi.

Bon, disons que, côté description, je suis nul. On va donc y aller par point, c’est plus facile. Je suis grand, dans la barre des six pieds et trois et pèse près de 80kg (1 mètre 85 si vous préférez). Donc pas trop grand, ni trop petit. La plupart du temps, quand les gens me voient pour la première fois, c’est ma taille qu’il remarque. Je parle en général, puisqu’avec les filles… c’est différent. La majorité remarque en premier que je suis assez bien musclé, d’une façon assez filiforme. Bien que je sois fort, je ne m’entraine que très peu, quoique j’aime le sport. La deuxième chose que les gens remarque, c’est que je suis assez pâle, voir beaucoup. En fait, je suis partiellement albinos, donc mes yeux sont rouges, oui, et j’ai la peau assez pâle, mais qui reste encore d’allure normale. Mes cheveux, quant à eux, n’ont pas échappé à cet aspect de mon physique. Ils sont d’un blanc immaculé, trop blanc que lorsque le soleil plombe dessus, il pourrait donner mal aux yeux.

Détails de mon corps, j'ai beaucoup de piercings aux oreilles et aussi des tattoos, majoritairement sur les bras, mais ils sont la plupart du temps couvert par les manches de mes hauts. Sinon, mon préféré, et surement le plus représentatif, est probablement une araignée qui se trouve en plein centre de mon épaule gauche. En prison, l'araignée est un tatoo que les gens se font faire quand ils sont kleptomane, donc voleur.

Pour ce qui est de mon style vestimentaire (si on peut appeler ça un ‘’style’’), prenez un t-shirt blanc assez moulant, une veste en cuir, un pantalon noir pas trop large avec des trous, ajoutez plein de colliers de tout genres, passant de croix gothique à chaînes de gangster et un chapeau haut de forme. Voilà un peu de quoi j'ai l'air. Je sais, c'est dur de se le figurer mais quand on le porte, croyez moi, on pense vraiment que c'est un look génial. J'ai toujours eu des vêtements plutôt, comment dire, ''original'' et ce depuis ma tendre enfance. Mon père refilait son linge à mon frère qui me les donnait par la suite quand il ne lui faisait plus. Je me suis donc toujours ramasser avec du linge vieux comme le monde avec des trous partout, que je réparais avec des épingles à couche du mieux que je pouvais. J'ajoutais aussi des straps ici et là pour faire du style(le peu que je pouvais du moins). Je n'ai jamais été bon en couture ou en design alors je me suis toujours retrouver avec des pantalons ou des t-shirts qui pouvaient faire penser à un look de punk (raté). Enfin bref, j'ai appris à vivre avec. L'argent n'était pas la chose qui affluait le plus chez moi alors j'ai dû me débrouiller avec ce que j'avais ou ce que trouvais. Sur un banc de parc il y avait une veste de cuir qui traînait. Je l'ai prise avec moi et je l'ai ramené. Elle était beaucoup trop grand pour mon petit corps de gosse de 15 ans, mais je l'ai gardé en souvenir et c'est tant mieux, parce qu'elle m'empêche d'avoir froid aujourd'hui, 4 ans plus tard. J'ai aussi trouvé mon chapeau haut de forme dans l'un des bacs de costume d'un cirque. Je l'ai tellement décoré qu'aujourd'hui il ne ressemble même plus à ce qu'il était au départ. [/i])

Mon histoire est une histoire… bien drôle en fait. Ouais bon, chacun ses passés ombragés et ses querelles familiales à n’en plus finir. Quant à moi, j’ai réussi à me la couler douce pendant des années. Mes parents étaient tous deux de bon gens qui ne demandaient jamais rien à personne. Après tout, pourquoi demander quand tu peux juste le prendre, en d’autres termes, le voler? Mes parents étaient, et le sont toujours d’ailleurs (en fait je pense, ça fait un sacré bout de temps que je les ai pas revu) de grands voleurs. Des gens d’expérience, avec « un travail fiable et honnête » comme disait mon père. Il était ce grand type baraqué avec des tatous partout et le crâne rasé. Ma mère quant à elle était sans conteste la femme de 40 ans la plus belle au monde. Elle pouvait facilement passer pour 20-25, très facilement même. Longs cheveux noirs, yeux marron et des jambes à n’en plus finir. Elle avait ce look exotique des Espagnols. Elle aurait pu devenir avocate ou quoi que ce soit d’autre, intelligente comme elle était, mais elle a décidée de faire sa vie, comme son mari, dans l’art du crime organisé. Ils étaient des as, des pros. Ils revenaient à la maison le soir, des sacs remplis d’argent dans les bras, et on soupait toujours comme si de rien n’était.

Tout ça c’était avant. Parce que toute bonne carrière de criminel a une fin, mes parents ont aussi connu la leur. Ils faisaient un coup dans une banque ce soir-là. Moi, qui devais avoir environ 15 ans, et mon frère, de trois ans mon ainé, on était installés devant la télé. Ça faisait un choc de se rendre compte que nos parents, même avec tout ce qu'ils nous avaient racontés sur leurs vols qui allaient nous rendre riche, n'avaient pas réussis ce coup. Lorsque j'ai vu leurs images à la télévision, je me suis dis que ça devait être une mauvaise blague. Alors on a rien dit, ni moi ni Derek. Pendant environ quatre jours on a rien fait. On a pas parlé ses parents, ni du fait que personnes n'étaient au courant qu'ils avaient des enfants, ni même du fait qu'ils étaient désormais en prison. Silence total pendant quatre jours. Le cinquième, mon frère alla chercher le courrier et déposa l'entièreté des lettres sur le comptoir de cuisine. Je le regardais alors que ce dernier retournait dans sa chambre. Je remis mon attention sur le jeu de carte en solitaire avec lequel je jouais. Quelques minutes plus tard, il ressortit avec un sac rempli de ses affaires.

- Qu'est-ce tu fais!? Bouges toi! On dégage!

Je ne dis rien, haussant un sourcil comme seule réponse.

- Va ramasser tes affaires, on dégage j'ai dis.

- Et les parents? Avais-je demandé, sans grande envie de savoir la réponse, puisque je semblais déjà la connaitre.

- Voyons Chess! On va pas les attendre ici pour toujours! Ils sont en tôle, nous on se barre.

- Qu'est-ce qu'on va foutre Derek? On a même pas d'argent.

Il s'arrêta de mettre ses souliers puis réfléchi quelques instants. Enfin, l'éclair de génie traversa son esprit. Il me pointa du menton les cartes que j'avais dans les mains. Nouveau haussement de sourcil de ma part.

- Tu vas faire ça!

- Jouer aux cartes?

- Non imbécile!

Il revint à mes côtés et prit les cartes dans ses mains.

- T'es plutôt habile avec ces trucs, tu pourrais faire des tours de magie.

- Des tours de magie...? Demandais-je, pas sûr du tout de son "idée incroyable".

J'avais peut-être juste 15 ans, mais je savais faire la différence entre le complètement cool et le carrément débile.

- Va chercher tes trucs au lieu de poser des questions débiles!

Je me levais donc et parti vers ma chambre. Je savais que m'obstiner contre Derek était rendu futile. Avec les années j'ai appris à vivre avec le fait que mon frère était le chef, et que je devais suivre ses ordres. Bah, c'est pas comme si ça me dérangeais vraiment. Après tout, je n'ai pas vraiment un esprit de contradiction, mais plutôt d'acceptation. Et puis, si il coulait, j'allais m'arranger pour qu'il coule seul.

Donc, après avoir ramassé l'ensemble de mes trucs (pas grand chose en fait; mes parents étaient des voleurs, pas des aristocrates!), je retournais voir Derek. Je mis mes converse et on quitta sans grands regrets. Mes parents n'étaient pas très présents quand ils étaient là, alors maintenant qu'ils sont en prison, il ne fallait pas s'attendre à compter sur eux. Une fois dehors, je regardais Derek, un sourcil haussé.

- Et maintenant quoi?

- On va contrôler le monde Chess!

Je lui souriais en coin, pas trop sûr, encore une fois, et je le suivais vers la ville sans trop m'obstiner. Les années passèrent sans qu'on ait vraiment de problèmes. Je faisais mes "tours de magie" avec une certaine expertise. En vieillissant, j'étais rendu capable de les faire sans même me rappeler du truc auparavant. Car, oui, c'était une belle arnaque. Chacun de mes tours étaient faux et servaient plus à attirer l'attention du public alors que Derek volait les gens lorsqu'ils avaient le dos tourné. De plus que, avec mon look, les gens avaient surtout pitié de me voir essayer de les impressionner. Ouais, un plan parfait imaginé par de parfaits petits malfrats. On a vécu dans notre caravane pendant des années, sans jamais s'acheter de réel endroit où vivre. Mon frère voulait voir toute l'Angleterre et ensuite le monde. Je me contentais de le suivre dans ses idées, non sans les appuyer. Je voulais moi aussi, un jour, faire le tour du monde, simplement pour le plaisir de voyager. Mais bon, il s'avérait que les foules auxquelles nous nous attaquions n'avaient guère plus d'argent que nous. Donc pour survivre, c'était pas la joie.

Au tournant de mes dix-huit ans, mon frère et moi étions rendus de vrais voleurs dans les règles de l'art. Je peux voler presque n'importe avec une subtilité inégalée. De plus, on a commencé à se faire de connaissances et des amis en voyageant un peu partout dans le pays. Les personnes qui m'intéressaient le plus étaient les filles, sans conteste. J'ai tellement eu de copine d'une nuit que je ne pourrais même plus dire où je les ai toutes rencontrées. Mon frère, c'était pareil.

C'est drôle comment le destin peut changer du jour au lendemain, comme mes parents. Je n'ai même jamais eu de nouvelles d'eux d'ailleurs. Peut-être se sont-ils enfuient ou ont simplement été emprisonnés, quoiqu'ils en soient, ils vont avoir toute une surprise en voyant que moi et Derek sommes parti. Enfin bref, je disais que moi et mon frère, comme nos parents, avons été coincé. Il s'avère que, lors de l'un de mes trucs, Derek vola un homme. Sauf que cet homme s’avérait être le chef du département de police.

Ça a pas pris beaucoup de temps que moi et Derek on s'est retrouvé au commissariat. Pour vol, bien entendu. On eu beau plaider comme on voulait, les policiers ne voulaient rien entendre. Après un procès "juste et équitable", les juges en sont venus à une conclusion. Mon frère, âgé de l'âge de majorité, soit 21 ans, s'est fait mettre en tôle. Sa sentence s'étire à 5 ans. Quant à moi, petit Chester Harrow sans famille et trop jeune pour aller en prison, je me suis fais mettre dans une famille d'accueil. Le plus ironique c'est que mes parents n'ont absolument aucunes idées de tout ce que leurs fils ont vécus. Mais bon, en même temps, ils avaient probablement filés, alors savoir s'ils se préoccupaient vraiment de notre cas, c'est encore un mystère pour moi.

Enfin bref, ma nouvelle famille d'accueil n'avait rien de très joviale. En fait, elle était même très axée sur des valeurs honnêtes et honorables. Vous pouvez vous imaginez que, pour un type qui a vécu en bandit pendant presque toute sa vie, je me démarquais avec mes idéologie dans cette famille tranquille. Ils m'ont donc envoyé ici, dans ce pensionnat. Ils ne m'ont jamais vraiment dit la vrai raison du pourquoi ils m'envoyaient ici, mais j'ai supposé que c'était du au fait qu'il avait peur que je m'approche trop de leur fille de 14 ans. Un grand gaillard de 18 ans comme moi, "c'est mauvais pour elle".

Alors je me suis retrouvé dans ce nouveau monde. Pour la première fois, j'avais accès à une douche tous les jours, j'avais le droit de manger comme je le veux et je pouvais dormir sur quelque chose de plus confortable qu'un matelas gonflable dans une caravane. Bref, c'est la belle vie. Si on oublie le fait qu'il a des devoirs et que j'ai peine à savoir lire, ouais, c'est parfait. Mieux que la prison? Sûrement, même si je n’ai jamais eu le luxe de tester une cellule.

C’est pas pour rien que les gens changent. En grandissant, on comprend, on apprend. Mine de rien, on change, sans vraiment le vouloir. J’ai rencontré plein de gens ici. Certain qui n’auraient dût entrer dans ma vie, d’autres qui ne sont pas restés assez longtemps. Quoiqu’il en soit, une fille, une seule, avait eu la force pour me faire quitter cette île si bizarrement appelée Japon. Dizzy, c’était ma première copine. Ouais, pour un mec qui en avait vu plus d’une, avoir une seule et unique fille dans les bras à tous les jours, ça faisait changement. Bref, tous les deux, on esy parti. Nous sommes retournés en Angleterre. Elle voulait revoir sa chère ville, Londres, et moi je désirais plus que tout revoir mon Manchester. Ça allait bien, pendant quelques mois. On est retournés dans son ancien appartement, on a vécu là un moment. Puis elle a recommencée à voir les gens de sont entourage. On vivait sa vie, mais il manquait encore la mienne. Y’a un bon bout de chemin entre le Manchester et Londres. C’est des disputes qui ont commencées à éclatées, de plus en plus, jusqu’à ce qu’on en vienne au point de rompre. Ça a fait un choc, mais j’ai réalisé que j’étais libre de faire ce que je voulais à partir de maintenant. Premièrement, je suis retourné voir ma famille d’accueil. Ils m’accueillirent… bien. Bref, passons. En second lieu, je voulais revoir ma maison. Avec chance, elle était encore là, dans ce rang, situé loin de la ville. Toujours intacte, personne n’y avait touchée. Certes, les plantes à l’avant avaient été laissées au dépourvu, mais la toiture était encore parfaite, les fenêtres n’étaient pas abimées. Je restais de longues minutes devant le porche.

Je n’entrais pas et tournais les talons. Le passé, c’est le passé. On ne peut reconstruire quelque chose qui n’est plus. Ma famille était détruite alors à quoi bon retourner dans cette maison seul? Ça enlève tout l’effet et ça effacerait les souvenirs que j’ai de cette baraque où j’ai passé une grande partie de ma vie. Je suis donc retourné en ville, pour essayer de trouver Derek. Quand enfin je trouvais l’adresse de la prison dans laquelle il était, je fus aussi surpris de le voir que par le coup de point qu’il me foutait en pleine gueule.

- T’as tellement réussi à t’en sortir, mon écœurant! M’avait-il clamé… avec un sourire.

Je suis resté bouche bée alors que les gardes essayaient de le retenir. Inconsciemment, je souriais en coin. Derek était resté Derek et aussi absurde que cela puisse être, il était parfait ainsi. Deux années de prison n’avaient pas réussie à changer son caractère. Mon frère était resté le même, j’en étais soulagé. Je me relevais du sol et quand il fût calme, je lui racontais ma vie, comment ça avait été jusqu’alors. C’est d’ailleurs Derek qui m’a convaincu de revenir ici, au Japon. Refaire mes valises, repasser les fichus détecteurs de métaux, prendre le maudit avion, atterrir en catastrophe, débarqué avec chance, sortir de l’aéroport, revenir en ville en taxi, arriver à l’école, s’inscrire pour enfin finir ses études pour arriver à quelque chose dans la vie, revoir les gens que je connais et, surtout, recommencer là où j’avais laissé, même si je sais parfaitement que plusieurs choses auront très certainement changées.