Plus tôt dans l'après-midi ...

Ce matin-là, mon esprit était en vadrouille comme bien de nombreux jours, ma tête pleine de rêves et mes doigts tacheter d'encre. J'étais en ce moment même en cours, assise sur une chaise, derrière un bureau de bois. Le bureau en question ne datait pas d'hier et j'imaginais le nombre d'élève ayant pris place derrière lui. Je parcourais des yeux les gravures laisser sur celui-ci, essayant de retracer un bout de son histoire. Essayant de créer une histoire à chaque rayure sur le bois, à chaque mot inscrit.

Je ne voyais là que des noms, des mots haineux et des numéros ... Je ne saurais dire si c'est numéro était ceux d'un portable ou non mais, il y avait fort a parier que oui. Après avoir parcouru des yeux se livre de bois plusieurs fois, j'en venais à la conclusion qu'aucun de ces écriteaux n'était bien joyeux. A dire vrai, il ne fallait pas s'attendre a mieux d'un bureau de fond de classe. Ce bureau avait dû voir que de mauvais élèves durant toute sa vie.

Enfin, j'étais là traitant un bureau à l'égale d'un humain ... Passant le bout de mes fins doigts sur le bois entaillé. Comme pour guérir une blessure d'un geste affectueux. Peut être avais-je moi aussi besoin que l'on soigne mes blessures intérieurs ?
J'étais morose, le ciel lui aussi n'avait pas bonne mine, de nombreux nuages avaient engloutis le soleil. Je saisis alors, une feuille dans mon sac et griffonna quelques mots dessus :

* Si tu veux l'or au pied de l'arc-en-ciel, tu dois affronter la pluie qui tombe aux tiens. * Je jetai un dernier coup d'oeil au ciel et ... Comme ci un dieu m'avait vu écrire, les premières gouttes de pluies firent leurs apparitions. Mon visage retrouva alors son sourire et mon stylo compléta : * Le prochain indice se trouve vers les portes de la liberté * ...

La fin des cours sonnèrent quelques minutes plus tard et je quittai la salle, laissant cette feuille sur mon bureau, espérant qu'une personne la trouve et porte attention à ce qu'il y avait écrit dessus.

J'avais à présent quittée mon dernier cours de la journée, au cas ou quelqu'un suive mon énigme je me dirigeais vers les portes de la libertés ...

- Tiens un bout de paperasse ! Les regards se tournèrent vers le jeune homme qui avait ramassé sur un bureau vide un bout de papier… - C’est quoi çà ? De l’or ? Une lueur d’étincelle jaillissait de ses prunelles sombres et avides qui reflétaient sans doute l’intérêt tout particulier qu’il avait pour les richesses mystérieuses promises dans ce bout de papier, mais la suite du mot le laissa perplexe, il poussa un soupire, froissa furieusement le papier dans sa paume et le jeta à terre. – Porte de la liberté, mon c*l. l’intérêt se perdit aussitôt et tous les regards se détournèrent du papier, sauf ceux de Kei, Adossé au mur, il regardait discrètement le bout de papier blanc traîner à terre.
- Ah les voilà ! Les expressions de ses potes changèrent et laissèrent place à des expressions totalement perverses et excitées. – Elles arrivent. Tous les 4 autres se collèrent à la vitre, bavant d’envie devant l’arrivée des pompoms girls du pensionnat qui devait s’entraîner après les cours. Ils avaient voulu les observer d’un endroit calme où leur présence se ferait discrète mais où ils auraient une vue intéressante des jeunes cheerleaders, c’est pourquoi Kei avait été entraîné malgré lui dans cette salle de classe pour « matter les pompoms girls ».
- Qu’est-ce qu’elle est bonne… L’autre aussi, ah et celle avec des bouclettes… Le jeune homme n’écoutait même plus ses compères exalter les nombreux avantages physiques de ces filles, il poussa un soupire et alla s’asseoir devant le bureau, à ses pied trainait toujours ce bout de papier, intrigué mais surtout voulant à tout prix chasser l’ennuie, il le ramassa et le lut.

Les portes de la liberté ? Indices ? Il comprenait pourquoi son pote avait crut à une mauvaise blague, cet imbécile n’avait jamais été très doué aux devinettes, bien que cette fois-ci Kei n’avait lui non plus aucune idée de ce dont parle ce papier, qui l’avait laissé ici ? L’écriture était plutôt raffinée, sans doute écrite de la main d’une fille mais il n’en n’était pas sur. De plus, cela sonnait comme une mauvaise farce, qui franchement irait à la recherche de l’or ? Mais le fait de trouver un papier comme çà avec ce genre de message était étonnement intéressant. Kei n’avait jamais été fan d’aventure et de chasse aux trésors.
- Bon tu viens ou pas Kei ? La voix d’un de ses camarades le sortit de ses songes, il n’avait pas vu qu’on le regardait. Par réflexe, il enfonça le papier dans sa poche et sourit comme si de rien n’était. – T’as intérêt à venir, les filles de notre classe ne veulent pas y aller si tu ne viens pas donc pour nous, t’as pas le choix, ajouta un autre. A l’expression vide du jeune homme, ses camarades en conclurent qu’il n’avait pas écouté un mot de leur discussion. Poussant un long soupir, le troisième rajouta – A la soirée de ce soir, à ce qu’il parait, ils vont la faire dehors, derrière un château, faut que tu viennes.
Les souvenirs lui revinrent enfin en mémoire, la veille, il avait reçu des dizaines de messages de la part des filles de sa classe qui lui rappelaient de venir à la soirée prévue. Ayant refusé au début car il avait passé la semaine à faire la fête ailleurs, une soirée de plus allait l’achever mais elles se faisaient si insistantes qu’il avait finit par accepter.

La pluie se remit à tomber, elle s’était arrêtée il y a une heure après les cours mais les gouttes retombaient de plus belle, faisant ainsi fuir les pompoms girls, déçue, la bande se décida à partir aussi. Kei emboita le pas de ses amis et les salua avant de changer de bâtiment et d’aller dans sa chambre. Elle était comme à son habitude vide car ses colocataires avaient des rythmes de vie si différente qu’ils ne se croisaient que le soir juste avant d’aller au lit. Se sentant fatigué, il se jeta sur son lit et s’affala de tout son long, ne prenant même pas la peine d’enlever ses vêtements et chaussures, quelques minutes plus tard, le voilà plongé dans ses rêves. Dring ! Le petit bruit d’alerte message le sortit de ses songes, une ride d’irritation se forma immédiatement sur son front, il détestait qu’on interrompe son sommeil. Il tata dans sa poche et saisit son portable, encore un message qui le rappelait de se ramener à la soirée. Il resta tout de même au lit durant une bonne trentaine de minute, puis se leva enfin. Il alla prendre une douche et s’habilla, une fois de plus, il renonça à ses devoirs en négligeant complètement ses livres qui d’ailleurs n’avaient pas bougé de leur place depuis des semaines. Il prit tout son temps pour parfaire sa coupe de cheveux, y mettant un peu de volume et donna une certaine négligence à ses cheveux qui finissaient toujours en une sorte de champ de bataille mais qui lui allait bien. Il se choisit un jean déchiré noir, un débardeur noir également et mit une simple veste en cuir marron. Enfin, il prit son sac en bandoulière, ses clés et sortit.

Etant donné qu’il avait dormi durant plus de trois heures, il était le dernier de ses amis à sortir, les autres ne voulant pas rater l’arrivée des plus jolies filles étaient partis sans lui, connaissant très bien à quel point il était paresseux et qu’il était inutile de l’attendre. Au bout d’une heure de transport, il arriva enfin à l’adresse indiqué qu’on lui avait donné. C’était un grand château à l’allure lugubre mais pas si austère que çà, en même temps c’était la nuit, on lui avait dit de traverser la grille et de faire le tour, la fête se déroulait derrière car il faisait bien trop chaud en cette saison pour rester enfermer entre quatre murs. Il entendait déjà le bruit de fond de la musique et les cris de quelques élèves déjà ivres. Il traversa la grille mais au lieu de contourner, il se dirigea tout droit vers la grande porte de l’immense demeure, il n’y avait personne aux alentours et la curiosité le fit pousser la porte.

Il faisait tard est personne n'avait encore franchit les portes du château. La fête de derrière battait son plein et les jeunes ivres étaient nombreux. Après tout, qui se priverait d'une fête aussi mémorable pour rejoindre un trésor inconnu. Tout le monde sait qu'il ne risque pas d'y avoir une seule pièce d'or ici et que tout ceci n'était qu'une " arnaque " pour les gens qui aiment l'argent et seulement cela.
Pour suivre cette " quête " il fallait avoir d'autres valeurs :

" hm, tant pis " lançais-je au vent, j'étais là assise sur les marches des escaliers. J'observais face à moi les portes du château. Tapotant du pied au rythme de la musique, j'aurais aimé participer à cette fête mais, elle n'était que sur invitation, c'est ce que l'on m'avait dit. J'entendais parfois dire que toutes les filles pouvaient entrer seulement, il fallait pour ça se mettre sur son 31. Hors ce ne pouvait être mon cas, j'avais dans mes placards que des chemises blanches et des jupes d'uniformes de couleur sombre pour la plupart. Et a moins que les " videurs " fantasme sur les filles sages ...


Même ma coiffure impeccable et mon visage naturel me trahissait, dans ce genre de soirée nombreuses sont les filles superficielles, directement sortie d'un magazine de mode. Je ne les déteste pas, ni les envies ...enfin, peut-être que je les jalousais un peu. Qui ne rêverait pas d'avoir son quart d'heure de gloire au pensionnat ?
Devant moi un chemin de bougies s'étendait, je commençai à éteindre les premières quand, les portes attirèrent mon attention. Quelqu'un les ouvraient, mon coeur s'emballa, il était tard ... Du moins je croyais, comment être sûr ? J'espérais seulement que ce ne soit pas ses idiots ivres qui venaient, pour je-ne-sais quoi. Précipitamment je me relevais et m'empressai d'aller en haut des escaliers. Cette course me semblait interminable et je faisais un bruit pas possible, niveau discrétion je pouvais repasser. Une fois en haut ... je vérifiais que l'indice était bien dans ma poche. Il n'y avait, en bas, qu'un chemin de bougie ... menant à moi.

Un frisson parcourut mes bras : " En espérant qu'il ne me trouve pas et surtout qu'il ne foute pas le feu au château " ...