Rencontre dans les ténèbres PV Brittany

Cela faisait seulement quelques jours que je venais d’arriver au pensionnat que je ne m’y sentais encore moins à l’aise que dans les autres écoles où j’ai bien pu passer ma scolarité. Bref, n’ayant pas de chambre attribuée, j’habite pour le moment un loft situé à une dizaine de minutes du pensionnat. J’avais eu, du moins un peu, le temps de voir s’il y avait des clubs d’arts martiaux puis m’étais tout de suite inscrit dans le club de Kendo. Je voulais que ma couverture soit parfaite ; celle du beau gosse bien musclé froid et associal qui traîne comme un type normal dans les clubs. Oui j’ai un secret, je suis un homme qui aime tout ce qui est mignon, la couture, la cuisine, les shojos etc… Bref, c’était le matin, je venais de finir de me préparer, pris mon bento et partis pour le pensionnat. Je ne suis pas un très bon élève, faut se l’avouer et je suis même du genre à sécher les cours mais bon que voulez-vous ? Je fais ce chemin tous les jours pour aller m’entraîner au kendo et découvrir un peu plus en détail le pensionnat. Donc me voilà en route avec mes affaires de cours ainsi qu’un magazine très populaire auprès des jeunes filles que je comptais bien entendu lire à l’abri des regards. Déjà qu’on se moque bien assez de mes cheveux blonds… alors cette foi-ci, je vais tout faire pour que cela ne se voie pas. Mais… ça ne devrait pas trop être difficile avec le caractère que j’ai habituellement.

Donc me voilà rendu en cours où bah forcément, rien de bien palpitant vu que je ne suis pas vraiment les cours. A la pause déjeunée, je décide alors d’aller me mettre sur le toit pour manger en paix, loin de tous. Une fois sur le toit, je me mis alors tranquillement à table si l’on peut dire ça pour déguster le joli bento que je m’étais préparé le matin même. Quel délice ! Comme toujours *w* […].

Fin des cours – 14h50

Je venais à peine de ranger mes affaires de cours pour ensuite sortir de la salle de cours et me diriger vers le gymnase pour le kendo lorsque j’eus reçu une lettre de menace ou de défi plutôt. La lisant rapidement, cela disait que j’étais attendu dans les sous-sols du pensionnat par un type, sûrement un rival pour une petite bagarre. Je me dirigeais alors d’un pas plutôt lent dans les couloirs puis n’ayant pas encore connaissance des sous-sols du pensionnat, je demandais à quelques filles mon chemin, d’ailleurs, y’en a qui avait de très jolis sacs mais bref, on garde ça pour plus tard. Une fois arrivé à ma destination, après un quart d’heure à bien me repérer, la personne qui m’avait lancé le défi était déjà là. C’était un mec qui faisait peut-être quelques centimètres de plus que moi, 5 tout au plus. Je posais alors mes affaires puis m’avançais vers lui, sans un mot. Dans une bagarre, il n’y a pas besoin de parlotte, juste les actes. Le mec a commencé à m’insulter de blondinet, je n’ai pas failli, pas un seul mot et je me suis contenté de lui mettre une droite dans la figure. L’ayant forcément mal pris, il me rendit mon coup et bien, c’est comme ça que la bagarre a dérivé en pur tabac à blanc. Les coups sont devenus plus violents et a des endroits les plus inappropriés les uns que les autres. Enfin, bref, j’ai réussi à l’assommer à temps en utilisant la tuyauterie puis m’assit un peu plus loin, essayant de reprendre mon souffle, la mâchoire ainsi que le nez en sang, des bleus un peu de partout et ma cicatrice au ventre qui me lance de nouveau. Mais alors que je reprenais peu à peu de mon calme et ma froideur sans faille, je vis une ombre. Je fronçais alors les sourcils puis décidais de m’allumer une cigarette, le temps de savoir si j’étais encore tout seul en ces lieux ou pas. Pour vérifier mon hypothèse, je lâchais assez froidement :

« Qui va là ? »

Brittany entendais le son désagréable de son réveil sonner, quand est-ce qu'on lui foutrais enfin la PAIX ? Elle en avait marre de devoir se lever chaque matin, aux côtés de trois autres personnes qu'elle ne connaissait pas et qu'elle n'avait aucune envie de connaître, de devoir suivre des cours inutiles, puisque de toute manière, elle ne ferait rien de sa vie... Elle était jeune, et voulait absolument en profiter, c'était la période où l'on avait le plus de liberté, sauf que Brittany en voulait toujours plus. Enfin bon, retour au réel, dans sa salle de bain, Brittany coiffa ses longs cheveux blonds en une queue de cheval puis s'habilla, enfin, elle essaya. Car un de ses colocataires lui attrapa son t-shirt et sortit de la chambre, descendant les escaliers à toute vitesse, Brittany à ses trousses. En soutien-gorges. Elle n'avait pas peur de sortir comme ça, bien que certains garçons la sifflaient au passage. Elle rattrappa le garçon facilement, au rez-de-chaussée, elle le plaqua contre le mur, son bras sous sa gorge.
"Toi ! Ne recommence jamais ça, JAMAIS. Tu as compris ? Sinon je ne m'arrêterais pas là. " Elle appuya plus sur son bras à ce moment puis le relâcha, récupérant son t-shirt.
Elle devait trouver un endroit où aller. Non, elle n'avait quand même pas l'intention de remonter les trois étages dans cet état... En réalité elle avait un peu honte. Enfin, elle cherchait à présent l'endroit le plus proche, où il n'y aurait personne, et sa première idée fut le sous-sol. Bonne idée pour une fois, il n'y à jamais personne dans ce foutu endroit, alors elle se dépêcha de franchir la porte et soupira, enfin. Elle cru entendre un bruit pourtant, et toujours son t-shirt à la main, elle tourna la tête, sur le qui-vive.

« Qui va là ? »

Aie, elle entendit quelqu'un, une voix grave et froide. Puis ensuite, elle le vit. Enfin non, elle vit une silouhette, un homme de toute évidence. Elle restait imobile, qu'est-ce qu'elle devait faire en premier ? Sans réfléchir elle s'avança.

" Que.. Qu'est-ce que tu fais là... ? Et qui es-tu ?... "

Elle secoua la tête, son t-shirt était même tombé par terre tellement elle avait été surprise de voir quelqu'un ici, elle ne réagissait même plus vraiment, elle allait encore se faire prendre pour quelqu'un qu'elle n'était pas, sûrement, ils étaient tous comme ça dans ce foutu pensionnat, elle ne savait même pas pourquoi elle n'essyait pas de s'en échapper pour longtemps, très longtemps... Comme elle l'avait déjà fait par le passé.

Je fumais ma cigarette, qui avait le goût plus de sang que de nicotine, à cause de ma lèvre toujours un peu en sang.

" Que.. Qu'est-ce que tu fais là... ? Et qui es-tu ?... "

Sans nul doute, c’était bien la voix d’une fille. Cette même que je vis avancer vers moi et qui… était en soutien-gorge. Okay pourquoi pas… Elle essaie de faire quoi en se montrant comme ça ? M’enfin, d’un froncement de sourcil, je terminais ma cigarette assez vite avant de jeter le mégot à terre et de la regarder. Bien sûr, c’était presque certain que ces questions idiotes revenaient sans cesse. Je me retrouvais décidément entouré de jolies jeunes filles, bien que ma préoccupation même ne soit pas de me trouver quelqu’un pour me caser. Non, il est encore bien trop tôt. Bref, je regardais cette demoiselle me demander alors bon ce que je pouvais bien faire ici et encore plus, qui étais-je. Je dirais que le noir reflété par les sous-sols arrivait assez bien à cacher mon teint qui était très blafard, à la limite des albinos. Bon, ce qui était certain, c’est qu’avec ses blessures, je ne faisais vraiment pas beau à voir et je ne vais pas dire que je suis narcissique car ce n’est pas du tout le cas mais je pense que ça gâche ma beauté. Enfin, on va s’en arrêter là. Je la fis poirauter. Je n’aimais vraiment déjà pas parler à la base, alors encore plus si ce sont des questions que l’on me pose. Tout ce dont j’avais envie, était une fois de plus de me renfermer dans mon monde, de mettre mes écouteurs sur les oreilles et basta.

Oui, rester dans mon petit monde otomen… Je redoute d’ailleurs à chaque instant que quelqu’un découvre vraiment ce secret que je garde tant bien que mal et heureusement pour le moment, personne n’a réussi. Bon… je regardais par la suite l’heure indiquée par mon portable et vit que seulement 5min s’était passées depuis le moment où elle s’est approchée de moi et maintenant. Que faire ? J’ai vraiment envie de ne pas parler, de faire le muet mais je sais très bien que ça ne fonctionnera pas longtemps. Je serais là à me ronger les sangs car j’aurais très envie de l’ennuyer cette demoiselle. Une partie de moi aime bien ennuyer les gens en leur répondant à côté de la plaque, ou pas du tout même et l’autre renferme mon côté féminin. Cela peut paraître en effet surprenant qu’un bel homme comme moi soit otomen… mais la nature est faite comme cela, c’est bien ce que l’on dit et je n’y peux d’ailleurs rien mais comme j’aime ça, ça passe. Toujours perdu dans mes pensées si l’on peut les décrire comme telles, j’adressais à la jeune fille qui devait sûrement attendre que je réponde, un regard furtif, avant de fermer un œil sous le coup de la douleur.

« Je peux être qui tu veux, sans que tu ne le veuilles. Ce que je fais là ? Je ne sais pas, j’ai dû me perdre. »

Avec mon ton impassible par défaut, je lui disais ces paroles comme si je les avais déjà répétées par cœur pendant des centaines de fois. Voyons voir jusqu’où elle est prête à me supporter, moi le jeune adulte asocial et froid. Ca peut-être vraiment très drôle de voir jusqu’où ça va aller. Bon, je dois tout de même me méfier, je ne la connais pas du tout et je ne sais pas comment elle peut réagir. Enfin, tant qu’elle ne me met pas de coups de poings à l’œil ou à l’arcade ça passe, ceux-ci me faisant encore mal, mais moins que ma cicatrice au ventre. Si je me laisse vaciller un instant, je vais retomber dans ce souvenir, celui que j’essaie tant bien que mal d’oublier à jamais…

« Je peux être qui tu veux, sans que tu ne le veuilles. Ce que je fais là ? Je ne sais pas, j’ai dû me perdre. »

Brittany ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire en coin, elle connaissait cette phrase, comment ? Eh bien, elle même l'avait déjà sortie, ou à peu près la même, plusieurs fois, à certaines personnes. Enfin, elle ravala son sourire pour observer l'homme en face d'elle de la tête aux pieds. Enfin, elle remarqua qu'il était blessé, partout... Elle remarqua son oeil au beurre noir et d'autres nombreuses blessures présentes sur son corps. Elle fronça, les sourcils, s'approchant plus près de lui, pour se mettre en face et le regarder droit dans les yeux.

« Alors ne soit personne. Comment as-tu pu te perdres dans ce bahut ? Faut être doué le rigolo. »

Ensuite, elle resta un moment sans rien dire, observant des pieds à la tête le jeune homme en face d'elle, un beau blond, certes imposant, mais il ne lui faisait pas peur. Personne ne lui faisait peur d'ailleurs ou alors, elle ne le montrait pas, plutôt mourrir. Brittany est le genre de personne qui ne montrera jamais ces faiblesses aux grand jour, elle veut que tout le monde la voie comme une dur à cuire, que personne n'impressionne. Si elle se blesse, qu'elle à mal, jamais elle n'avouera, préférant laisser sa blessure s'infecter et avoir encore plus mal par la suite, elle déteste les situations où elle ne peut rien faire, elle hais ça, même.
Enfin, en ce moment elle n'était pas dans ces circonstances donc tout allais bien. Pour le moment. Bref, elle esquissa doucement un nouveau sourire, un sourire en coin, à moitié sadique.

« On dirais que tu t'es battu ? Il à déguerpit l'autre ? Où tu l'as tué et t'as caché son corps ? Ou t'es venu te réfugier ici parce que tu t'es dégonflé ? Après tout, ça ne m'étonnerais pas, les hommes aujourd'hui ne savent plus se battre. »

Elle lui donna un coup sur le torse, avec son t-shirt. Brittany aimait bien taquiner les gens, les frapper "gentimment" quand ceux-ci ne lui avaient rien dit ou fait de particulièrement méchant. Enfin voilà, elle avait un caractère un peu dur, mais ce n'était que l'impression qu'elle donnait, car au fond, elle en avait même honte, mais c'était un vrai nounours. Quelqu'un qui va facilement dans les bras des gens, toute gentillette... On ne l'imagine pas comme ça au premier abord, mais si on arrive à percer la bulle de dure à cuire qu'elle s'est faite, on découvre une Brittany complètement différente, avec des défauts tout mignons. Elle avait d'ailleurs du mal à se faire à sa vraie nature.
Voilà, pour l'instant elle voulait voir comment il allait réagir face à ses propos, allait-il se dégonfler ? Si elle avait raison dans ce qu'elle lui avait dit il le ferait sûrement, car les garçons qui osent se confronter à elle juste en la supportant pendant un bon moment sont vraiment peu nombreux, les filles, n'en parlons pas, c'est encore pire. Elle observait donc cet inconnu toujours avec un sourire en coin malicieux et les yeux rieurs.

Je la voyais me regarder de la tête aux pieds. J’avais toujours l’œil fermé, celui qui avait ramassé et qui plus est, l’arcade à ce même endroit avait morflé. Je crachais de nouveau du sang, provenant de ma mâchoire, la délaissant du regard quelques secondes.

« Alors ne soit personne. Comment as-tu pu te perdres dans ce bahut ? Faut être doué le rigolo. »

Bien joué, c’est sûr qu’il fallait faire fort pour se perdre par ici. Enfin, je voyais très bien qu’elle n’avait pas du tout peur de moi. Je ne l’impressionnais pas malgré ma grande taille. Allons bon… J’allais tout de même me comporter d’un point vu insolent avec elle. Après tout, je suis toujours aussi libre de moi-même et mes actes, et ce n’est pas une fille qui va me faire peur ou fuir à ce point-là. Je jetais ensuite un coup d’œil furtif vers le mec que j’avais assommé et qui n’allait pas tarder à se réveiller c’est certain. Il en faudrait un peu plus pour vraiment tuer ce mec et ce n’est pas dans mes idéaux de tuer un mec.

« On dirais que tu t'es battu ? Il à déguerpit l'autre ? Où tu l'as tué et t'as caché son corps ? Ou t'es venu te réfugier ici parce que tu t'es dégonflé ? Après tout, ça ne m'étonnerais pas, les hommes aujourd'hui ne savent plus se battre. »

Je reçus par la suite un coup de t-shirt sur le torse. Je ne saurais dire dans quel état mental je me trouvais dès à présent mais ce qui était certain, c’est que cela n’avait pas plu du tout qu’elle me traite de dégonflé. Je ne suis pas un homme comme les autres, j’ai autre chose de caché en moi et ce n’est certainement pas qu’en me traitant ainsi que ce côté va ressortir. Je sais que j’ai toujours pensé comme une fille, mais par moment, mon côté « mec » ressort, comme aujourd’hui plus particulièrement. Je me levais alors puis n’hésitais pas à lui en coller une. Je sais que je ne devrais pas faire ça car mon petit cœur de fille ne le voudrait pas mais je ne pouvais pas non plus rester là sans dire quelque chose ou faire même. Je la regardais ensuite, une expression à limite de l’énervement.

« Ca peut te faire quoi que je me sois battu. Et, je pense qu’il ne va d’ailleurs pas tarder à se réveiller. »

Je n’avais rien dis d’autre. Je me retournais puis pris le mec par le col, qui commençait tout juste à se réveiller et le balançais une seconde fois contre la tuyauterie. Il eut malheureusement le temps de me foutre un coup de poing au niveau de ma cicatrice au ventre. Aie… J’appuyais alors assez fort, de fait qu’il ne puisse à jamais se réveiller. Je sais que j’ai commis l’irréparable à ce moment-là mais je ne veux pas passer pour une lopette et vite m’enfuir. Mais… que dois-je faire ? En plus de la douleur additionnée à ce coup et à tout à l’heure, je ne sais plus vraiment ce que je dois faire. Je ne regardais pas la jeune fille. Me voir paniqué serait la dernière des choses qu’il me faudrait pour qu’elle me traite de lopette à tout jamais.

« Bon… que faire maintenant… »

Me disais-je à moi-même sans me rendre compte que je l’avais dis tout haut. Je m’assis plutôt précipitamment au sol, me soutenant le ventre, à l’endroit même où était ma cicatrice puis dû fermer les yeux. Arf, je risque de replonger dans ce souvenir qui est pour moi le plus horrifiant de ma jeunesse. Je viens de tuer une personne et ce souvenir revient, pourquoi ? Je me sens si mal, je crois que je pourrais m’évanouir ici même mais je ne dois pas. Une fille est là debout devant moi et s’attend sûrement à voir un vrai homme, viril. Sauf que ce n’est pas ce que je suis réellement. Je n’aurais jamais dû m’aventurer par ici en fait. J’en ressens même un curieux besoin. C’est alors là que je me suis mis à vomir. Il avait drôlement bien tapé le bougre… J’ai dû bien vomir toutes mes tripes mais que faire d’autres quand ça veut sortir ? Rien, je pense… Je suis certes pas un exemple là mais j’ai un corps fragile et je deviens rapidement malade alors encore c’est une chance qu’il ne me soit arrivé que ça. Enfin, sans parler qu’à cause de ma mâchoire en sang, bah je vomis aussi du sang. Enfin, je vais passer les détails, ça me dégoute déjà moi-même. Bref, j’ai mis un long moment avant de m’en remettre mais malheureusement le sang n’arrêtait pas encore de couler. Mon nez également, et parce que je n’avais rien fais pour y arrêter.

« S’cuse moi… ce n’est pas dans mes habitudes… »

Lui adressais-je ces mots la regardant d’un œil impassiblement. Maintenant… que fallait-il faire ? Je n’en avais pas la moindre idée à vrai dire.

Brittany sentit un coup lui venir, quoi, une droite ? Il avait osé ? Elle serra les dents et le fixa de ses grands yeux bleus ciel, droit dans les yeux, qui ceux-ci exprimaient une grande colère.

« Ca peut te faire quoi que je me sois battu. Et, je pense qu’il ne va d’ailleurs pas tarder à se réveiller. »

Très grande. Elle pointa son index sur le haut du torse du jeune homme en face d'elle, appuyant fortement dessus.

« Toi... Tu as de la chance d'être dans un aussi mauvais état. Je ne tiens pas à faire un meurte ici. Mais recommence un peu, et tu es mort. Vraiment. Je ne te laisserais pas deux chances. »

Elle fronçait les sourcils, pour cette fois elle lui laisserait la vie sauve, mais qu'il la frappe encore une fois et elle n'hésitera pas à l'abattre, car elle était en meilleur état que lui pour se battre, il n'avait aucune chance de s'en sortir s'il provoquait la colère de Brittany. Mais pour l'instant elle se reprit. Le regardant se battre encore une fois, croisant les bras. Elle se doutait bien que l'autre imbécile avec qui il s'était battu n'allait plus jamais rouvrir les yeux, mais ça ne lui fit ni chaud ni froid. Enfin... C'est ce qu'on croirait en la voyant à ce moment là. La réalité est un peu... un tout petit peu... Différente. Le grand blond c'était aussi prit un poing, dans sa cicatrice en plus. Brittany pensait bien qu'il avait du avoir mal, elle crut même apercevoir une grimace de la part de celui-ci. Il saignai. Ca pissait le sang. Elle soupira longuement, qu'est ce qu'elle pouvait faire à ce moment ?

« Bon… que faire maintenant… »

Quoi, il ne pensait quand même pas qu'elle allait faire quelque chose de spécial ? En tout cas, elle bougea un peu et alla traîner le garçon, mort, tout au fond de l'endroit sombre, celui qui le trouvera ne le trouvera pas tout de suite. Elle revint vers l'autre blond.

« S’cuse moi… ce n’est pas dans mes habitudes… »

Elle haussa un sourcil, elle ne l'avait pas vu venir celle-là. De quoi il s'excusait déjà ? Elle ne savait même pas. M'enfin, Brittany avait remarqué depuis maintenant un bon moment qu'il n'allait pas vraiment bien. Elle soupira, prit une grande inspiration et souffla, elle avait un fond bien trop gentil. Elle était bien trop gentille.. beaucoup trop.

« Allonges-toi. Le sang circulera mieux. »

Elle soupira longuement, puis se gratta l'arrière de la tête, comment est-ce qu'elle allait faire... ? Puis finalement, elle posa son t-shirt à l'endroit où il pissait le sang.

« Tiens ça sur toi, je reviens. »

Elle hésita longtemps, mais tant pis, elle avait commencé quelque chose et devait finir ça. Elle sortit donc de l'endroit sombre, oui, sans t-shirt... Elle avait légèrement peur que quelqu'un la voie mais elle se dépêcha d'aller à l'infirmerie à grandes enjambées, à cette heure, il n'y avait personne, elle passa quand même, et prit pas mal de bandages, du désinfectant et tout le tralala qui va avec elle ressortit rapidement, ensuite, croisant l'infirmière qui abandonna rapidement la poursuite, Brittanny croisa quelques personnes qui la dévisageaient étrangement. On se demande pourquoi... Bref, elle revint dans le sous-sol. S'approchant de nouveau du grand blond, elle s'agenouilla à côté.

« Bouge pas et laisse toi faire, ok ? »

Elle se demandait pourquoi elle prenait la peine de faire ça, mais comme elle le pensait, elle était beaucoup trop aimable, il fallait que ça se calme, et tout de suite, avant qu'il ne découvre qu'en fait, elle avait un coeur d'artichaut.

J’avais fermé les yeux… je me revoyais revivre ce cauchemar qui me valu cette cicatrice. Heureusement, elle ne s’était pas rouverte car ouais, j’ai encore quelques points qui ne se sont pas enlevés mais bref, au milieu des profondeurs et ce noir qui m’envahissaient, je les revoyais ces petits salopards avec qui je me battais et comme je n’avais jamais pu prévoir ce couteau qui allait atterrir dans mon ventre. Ni la force qu’ils ont utilisée pour me fracturer l’épaule. Je rouvris les yeux quelques temps plus tard, l’air un peu grave. Le corps n’était plus là, la jeune fille avait dû l’emmener loin de tout regard où personne ne pourrait le retrouver. Tant mieux. C’est sympa mais je n’aime pas me dire que l’on est entrain de m’aider.

« Allonges-toi. Le sang circulera mieux. »

M’allonger… je n’eus pas vraiment le temps de faire quoi que ce soit, qu’elle appliquait son t-shirt sur mon nez, qui lui saignait beaucoup plus que ma mâchoire. Je doute qu’elle ne soit pas cassée d’ailleurs. Il faudra que je pense à faire des radios demain, ou on verra.

« Tiens ça sur toi, je reviens. »

Hum où allait-elle aller ? Je ne dis rien, la regardant partir puis partis m’allonger un petit peu plus loin, mettant à terre ma veste noire à sangles. Pas question de me salir si je puis dire ça. Une main sur le t-shirt de la demoiselle, l’autre main sur ma cicatrice, un peu tremblant. Ouais pour une raison obscure, je tremblais. Cela faisait vraiment trop longtemps que je n’avais pas refais cet espèce de cauchemar… je suppose que c’est à cause de cela que je tremblais. Fermant les yeux, je ne vis pas le temps passer que j’entendis de nouveau les pas de la fille en soutien-gorge.

« Bouge pas et laisse toi faire, ok ? »

Je rouvris les yeux pour voir qu’elle était partie de quoi tout désinfecter et bander. Sous ses paroles un peu méchantes, froides, il y avait bien quelqu’un de gentil par là. La main qui était sur ma cicatrice, je la tendis pour prendre une bande. Je me relevais un peu pour pouvoir la mettre tout autour de celle-ci. Je savais qu’il y avait eu du mal tout de même et j’en souffre encore. Je crois que je peux encore m’estimer heureux d’être amoché comme cela. Une fois la bande mise et fixée avec de l’adhésif, je me recouchais, soufflant comme si mettre cette bande m’avait demandé un énorme effort. Enfin, quelque part c’était vrai mais bon… Je mis ensuite la main de libre sur mon front, refermant les yeux.

« Si cela peut te faire plaisir… je n’en ai malheureusement plus… la force… »

Les seuls mots que je prononçai. J’aurais vraiment dû faire plus attention à cette foutue cicatrice mais je l’oubliais de temps en temps. En fait, me voilà torse nu, j’y pense vu que je n’avais sur moi que ma veste. Elle a alors pu voir qu’avec cette cicatrice, il y avait deux tatouages et les pectoraux que je m’étais forgé tout au long de ma vie. J’aurais bien voulu me débrouiller seul mais je suppose qu’elle m’aurait vraiment tué là. Je crois avoir de la chance d’être encore en vie héhé…

« Si cela peut te faire plaisir… je n’en ai malheureusement plus… la force… »

Brittany vira au rouge,un peu, en espérant qu'avec la pénombre ça ne se verrait pas. Elle secoua négativement la tête. En pensant qu'il était fou, pourquoi ça lui ferais plaisir, hein ? Peut-être parce qu'il était bien charmant et musclé.. et... Arg, mais d'où elle sortait tout ça, c'est pas possible... Ce n'était pas dans ses habitudes de penser à des choses comme ça, mais alors pas du tout, elle ne savait pas ce qui lui prenait. Mais à ce moment elle se plaqua une main sur la bouche, elle avait chuchoté ça, parfois ça lui arrivait, de penser des choses et de les chuchoter en même temps sans s'en rendre compte. Elle espérait qu'il n'avait rien entendu, sinon sa réputation d'anarchist allait s'en faire ressentir. Et elle était mal barrée.

« Tu crois que ça me fait plaisir... ? »

Elle tourna alors la tête puis soupira et lui plaqua les épaules au sol.

« Arrête de bouger je te dis, tu vas encore plus te faire mal, crétin. »

Brittany attrappa le désinfectant et commença par nettoyer toutes ses blessures de toutes les tâches de sang, elle prit ensuite les pensements pour les autres blessures plus petites, mais quand même à soigner s'il ne voulait pas que ça s'infecte et morfler par la suite. Au même moment elle fut prise d'un petit mal de tête, qu'elle ignora, ça devait être dû à... On ne sait quoi.
Elle n'avait plus rien de spécial à faire maintenant, il devait simplement rester allonger le temps que es blessures arrêtent de saigner, au moins. Brittany s'assit donc, contre le mur, à côté du jeune homme.

« Je suis peut-être curieuse mais... Comment en es-tu arrivé là avec l'autre garçon ? »

Elle hésita un long moment, très long moment, fixant le visage embarrassé de pensements du blond. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, en même temps elle n'avait rien d'autre à regarder que lui... C'est d'ailleurs comme ça qu'elle remarqua qu'il avait des tatouages, deux pour êtres exact, sur le torse. Elle aussi en avait un, mais dans le bas du dos, une écriture en fait, c'était écrit « Just Anarchist ». Elle parcoura encore son corps des yeux un moment avant de sourire légèrement pour elle même, puis elle détourna le regard.

« Tu pourrais... me dire ton nom ? »

Pourquoi est-ce qu'elle avait autant de mal à dire ça ? D'habitude ce n'était pas comme ça. Elle passa une main derrière sa nuque, gênée malgré tout.

Les yeux fermés, je ne pensais à plus rien d’autre qu’à cette cicatrice sur mon ventre. J’aurais essuyé un autre coup de poing comme cela, je crois qu’elle aurait de nouveau saignée. Ouais… un, deux coups violents et c’est reparti… Je ne me préoccupais pas trop de la jeune fille, plus occupé à penser à différentes choses.

« Tu crois que ça me fait plaisir... ? »

Hum ? Ah ouais je lui avais dis « si ça peut te faire plaisir » et me voilà plaqué au sol par une fille. Je ne peux pas lui en vouloir, elle essaie juste de m’aider en cet instant.

« Arrête de bouger je te dis, tu vas encore plus te faire mal, crétin. »

Ouais bon ça va, le crétin n’était pas obligatoire hein… Je la regardais ensuite attraper le désinfectant et passer sur toutes mes plaies. Ca piquait, ça me faisait mal mais je ne disais rien. Peut-être se voyait-il que je faisais des grimaces mais je ne dis rien. Même si mon petit cœur de jeune fille est présent à plus de 60%, je dois montrer que je suis un homme. Quelques temps plus tard, elle avait fini et je me retrouvais avec un bandage sur l’œil à cause de l’arcade principalement. Mon nez commençait enfin à arrêter de saigner, quant à ma mâchoire, je ne saurais dire. J’ai mal mais je parle quand même alors bon… Enfin bref, il allait falloir que je reste allongé encore un moment, histoire que tout se résolve bien.

« Je suis peut-être curieuse mais... Comment en es-tu arrivé là avec l'autre garçon ? »

Curieuse… ça c’est sûr… M’enfin que voulez-vous… je crois devoir quand bien même quelques explications à ma soigneuse, même si cela m’embête plus qu’autre chose. Je n’ai jamais voulu parler beaucoup, et surtout pas de moi ou de mon entourage, ce que je peux bien faire. Je la parcourais furtivement d’un œil repensant à comment j’en étais arrivé à tuer ce mec… pour mes cheveux ? Le fait qu’on s’est encore foutu de moi à cause de mon style et de ma personne tout entier ? A vrai dire, je ne saurais dire pourquoi vraiment. Ah ouais… encore un qui n’aimait pas les « métisses ».

« Tu pourrais... me dire ton nom ? »

Ah encore mieux… mon nom… Pourquoi faire… tss au pire, je ne dirais que mes deux prénoms, ça ira très bien. Je ne peux et ne veux pas en dire plus. En dire plus long serait pour moi comme accepté que je sois encore fils de cette garce de mère qui n’a fait que finalement me renier à cause de ma vraie nature. Mais le ton employé… me semblait à la limite de la gêne. Je ne trouvais pas ça tellement bizarre et haussa les épaules simplement.

« Comment j’ai pu en arriver là hein… une simple lettre de menace sur mes cheveux et le fait que je sois « métisse » ».

Oui, ça pouvait parfaitement bien résumer la situation. Bien que j’étais censé rester tranquillement allongé, je me redressais pour me retrouver en position assise puis regardais la demoiselle, lui tendant une main, sans vraiment de sourire.

« Etan ou Shinrei, appelle-moi comme tu veux. »

C’est sûr que c’était tellement plus simple de m’appeler Etan, c’était moins long et moins chiant sûrement à dire mais j’avouerais que parfois j’aimerais bien qu’on m’appelle Shinrei. C’était le deuxième prénom que mon père portait également et c’est bien la seule personne dont je suis fier d’avoir eu comme parent… Enfin… voilà quoi… Je restais alors assis, trouvant un mur à l’abord pour m’y appuyer contre. Elle va avoir du mal avec moi, à ce que je reste vraiment tranquille. Enfin, c’est surtout que je ne veux pas montrer mon côté un peu trouillard à cette fille. J’avoue que les endroits sombres comme le fait de rester coincé dans un endroit noir sans personne ou rien autour, ne m’angoisse mais je ne le fais juste pas savoir.

« Et toi… ton nom ? »

Mon ton avait semble-t-il un goût un peu froid mais ce n’était pas comme si c’était fait exprès.

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