La cloche de l’église sonnait, annonçant la matinale heure qu’était neuf heure. Ce son pénible bien que mélodieux vint tirer une jeune femme de son sommeil pourtant si lourd. Avec une tête semblable à celle d’un zombie assoiffé de sang, elle tira son nez hors de son oreiller. Son corps presque entièrement dénudé était, durant la nuit, complètement sorti des couvertures. La chaleur dehors se montrait déjà pesante, et c’était sans doute la raison qui poussa la demoiselle à sortir de son lit si tôt le matin de son jour de congé. Encore allongée sur le ventre, la jeune femme à la longue chevelure blonde ouvrit un œil malgré elle, le soleil persans à travers ses rideaux. Son premier reflex fut le même que lors des jours de travail : elle jeta un coup d’œil au réveil en forme de pomme posé sur sa table de chevet. A présent consciente de l’heure que celui-ci affichait, elle fit le calcul du nombre d’heure de sommeil qu’elle avait eut. Et celles-ci plafonnaient au triste nombre de trois et demie. Trois heures trente de sommeil environ, le résultat de ce calcul matinal ne lui plaisait pas. Visiblement contre son gré, elle se tourna, se retrouvant avec le soleil en pleine figure. Les doux rayons de lumière et de chaleur venaient se poser sur le ventre nue de la jeune femme. Sentant que cette partie de son corps chauffait, elle se demandait ce qu’elle avait bien pu faire de ses vêtements. En effet, cette nuit là, elle était rentrée légèrement trop alcoolisée après avoir fait la fête avec quelques habitués du bar. En réfléchissant un peu, elle se rappelait avoir retirer sa robe en rentrant, pour la simple et bonne raison qu’elle avait renversé un verre de whisky dessus. Et qu’elle n’avait pas eut le temps de se changer, les clients s’enchaînant les uns après les autres. Visiblement, passer une partie de la soirée avec une robe devenue transparente ou presque ne semblait pas l’avoir dérangée beaucoup.

Les souvenirs revenus, elle s’assied enfin sur son lit, retirant les mèches de cheveux de son visage. Machinalement, elle se leva et parcouru l’unique grande pièce qu’était le petit studio, ramassant sa serviette de toilette et attrapant une robe dans l’armoire au passage. Dans la petite salle de bain, elle prit sa douche. Essuyant sa longue chevelure qu’elle essaya une nouvelle fois de dompter. Après maintes tentatives désespérées, elle sorti de la salle de bain en souriant gaiement, enfin réveillée de sa courte nuit. Par habitude, elle mit la main de le peau à cookie posé sur la table basse, en ressortant son téléphone portable. Pas de messages, pas d’appel en absence, juste un mail de sa mère lui demandant des nouvelles. Elle lui répondrait plus tard. Elle mit le cellulaire dans la petite poche de sa robe puis croqua un cookie en buvant un verre de lait. Dents lavées, c’est important, elle sorti de la pièce en prenant soin de fermer la porte à clé. Aujourd’hui, il faisait beau. Le lac, la plage, le parc, le centre ville seraient sans doute plein de monde. C’était décidé, elle irait au zoo !

Ce fut le bus qui l’emmena au zoo. Un lieu qu’elle appréciait tout particulièrement, rempli d’animaux qu’elle trouvait plus magnifiques les uns que les autres. Les lémuriens, les lions, les girafes, chaque animal réussissait à captiver la jeune blonde qui ne manquait pas d’observer chacun d’entre eux de haut en bas et de long en large. Devant l’enclos des éléphants, juste en face de celui des tigres, la jeune femme regarda l’animal, qu’elle voulu toucher, juste un peu. Alors elle tendit une main vers le gros mammifère, en équilibre sur une pierre la rehaussant un peu. Là, elle fut bousculée par des enfants et glissa en arrière. Équilibre perdu, la blonde tomba en arrière, arrivant directement contre quelque chose, ou plutôt quelqu’un, car en se retournant, elle s’aperçut qu’il s’agissait d’un jeune homme avec des yeux bien plus qu’attirants. Immédiatement, elle s’excusa, tout en glissant un peu sur le côté jusqu’à tomber sur le banc, jambes sur le dossier et dos sur le siège. Elle mit un moment à comprendre ce qu’il se passait, puis se mit à rire en s’excusant auprès de l’inconnu pour son attitude.

« Je suis désolée. J’ai perdu l’équilibre ~ »

Son sourire charmeur, ses beaux yeux azure, ses cheveux blonds. Bon dieu ce qu’il pouvait être craquant. Elle se souvenait surtout de ses yeux. Cette couleur captivante. Cet océan qui plonge dans vos yeux. Celui dans lequel vous vous noyez. Ringo lui souriait. Elle l’aimait bien, cet étrange personnage qui semblait bien dragueur pour son jeune âge. Jeune, oui. Il semblait plus jeune qu’elle. D’un an ou deux. Ce n’était qu’un détail qui ne se remarquait pas, ou peu. Peut-être dans sa façon de s’habiller, de parler. Pour dire vrai, Ringo n’avait aucune idée de l’âge qu’il avait réellement. Seize. Dix sept. Ou plus. Celui lui importait peu. Peut-être devrait-elle demander les cartes d’identité à l’avenir, avant de servir. Cela pourrait à renseigner sur certaines détails pouvant s’avérer être très utiles. Ou pas. Mais connaitre l’âge des jeunes du coin, c’était amusant. Parfois, elle se posait dans la rue, attendait qu’un ou une jeune ne passe, et essayait de deviner son âge. Ce n’était pas souvent qu’elle touchait juste, elle n’était pas douée à ce jeu. Mais il l’amusait quand même.

« Ne t’excuse pas voyons. Je dois avouer que tu as une sacrée descente. Normal que tu ne te souviennes pas de tout. »

Elle ajouta une nouvelle fois un clin d’œil à ses paroles. Mais à peine eut-elle le temps de terminé sa question suivante qu’il la tirait déjà vers d’autres animaux. Il semblait tellement attiré par ces bêtes qu’on aurait cru venir d’un autre monde. Des mangoustes, oui, comme dans le fameux film « le roi lion ». Ce Disney qu’elle avait tant aimé regarder étant plus jeune. Cette histoire magnifique et cette chanson culte qu’elle chantait lorsqu’elle avait le moral qui descendait. Autant cette chanson pouvait lui rappeler certains souvenirs pas forcément agréables, autant il la remontait à bloc lorsqu’elle en avait besoin. Ringo ne pleurait jamais. Elle préférait se morfondre dans son coin et se cacher derrière un sourire, qui finissait forcément par devenir vrai. Sa main plongée dans celle de Timeo semblait bien petite, bien mince. Minuscule. Enfantine. Une main froide, glissée dans une main chaude, réchauffant cette petite partie très utile du corps, mais aussi son cœur. La chaleur d’une main réchauffe toujours le cœur.

Elle le fixait d’un regard doux. Comme on regarderait un chaton, un animal qui vient de naître, par qui on est attendrit. Que l’on souhaite protéger. Mais ce n’était pas ça. Elle était captivée par ses yeux océan. Elle s’approcha de son oreille, puis lui chuchota doucement :

« Hakuna Matata~ »

En riant un peu, elle s’approcha de lui et lui mordit une oreille. Sans lâcher sa main, elle glissait l’autre du bout des doigts, le long de ses courbes. Joli corps. Elle posa sa main libre dans son coup, le regarda en souriant malicieusement. Du bout des lèvres, elle frôlait les siennes. Attirantes. Elles semblaient sucrées. C’est à leur coin qu’elle décidait de déposer un baiser. Ringo se décala, elle avait assez rit pour le moment. Elle le regardait, souriante, s’éloignant de quelques pas. Elle tournait la tête vers lui, et lui tirait la langue, avant de courir se mettre debout, plus loin, sur un banc, lui faisant signe de la rejoindre.