Ses colocataires avaient fait un bruit monstrueux en se levant et en se préparant pour aller en cours. Elle avait ressorti la lettre de son père que son ancien petit ami lui avait donnée, enfin, transmise plus précisément. Elle la ressortit de son tiroir pour la relire pour la centième fois au moins.


Les larmes roulaient sur ses joues. Tout cela était beaucoup trop. Son père, sa mère, sa petite sour, et tout ce qui continuait a chambouler sa vie. Sa cousine voulait qu'elle quitte le pensionnat, disant que depuis qu'elle y était elle avait tendance a être dépressive. Oui, elle avait eu des passages a vide. Le départ de la première personne à qui elle avait absolument tout dit sur elle, qui la connaissait par coeur et qui l'avait finalement lâchement abandonnée pour partir avec une pom-pom girl. Soen. Celui qui lui avait apporté cette lettre, et qu'elle n'avait pas encore pu remercier. Et puis un peu plus récemment, elle avait appris que son fiancé l'avait trompée. C'était pour elle comme une flèche plantée en plein cour. Elle n'en avait pour le moment parlé qu'à son amie barwoman qui l'avait rassurée en lui disant que Kaito s'en voulait pour de bon, mais le fait qu'ils ne se voient pas n'aidait pas a qu'ils se réconcilient et que Koko lui redonne sa confiance, déjà moindre.

Elle se calma peu a peu, et décida d'aller voir son ex petit ami pour le remercier, il lui avait permit de faire un grand pas en avant avec cette lettre. La jeune femme avait revu des photos et possédait désormais des objets auxquels sa mère tenait comme à la prunelle de ses yeux. la bague de fiançailles était passée a son annulaire droit, le gauche étant déjà occupé par celle que son fiancé lui avait offerte, et l'alliance était passée autour de son cou, sur la chaine qu'elle avait déjà récupérée de sa mère, plus de huit ans auparavant.

Elle se leva, rerangea soigneusement la lettre la où elle l'avait trouvée, dans sa table de nuit, sous un livre bien cachée pour ne pas que quelqu'un la trouve, l'abime, voire même lui prendre. Elle savait que cette peur était ridicule, qu'une lettre de son père n'intéressait qu'elle mais elle la cachait tout de même, pour se rassurer. Une fois sa lettre mise en sécurité, elle s'habilla, enfilant simplement un jean noir et un chemisier bleu gris, très pale, de la même couleur que ses yeux. Des ballerines noires complétaient l'ensemble.

Prenant son téléphone, elle tenta d'appeler Soen. Il ne répondit pas. Elle réessaya plusieurs fois, mais il ne répondait pas. La jeune fille n'ayant jamais été d'une patience extraordinaire, elle hésita. Elle avait toujours le numéro de l'oncle de son ex petit ami d'enregistré dans son téléphone. Elle hésita longuement avant d'appeler Yujiro, elle avait peur de déranger ce workahoolic dans son travail, mais elle voulait vraiment le remercier lui aussi, car il avait aidé Soen dans ses recherches. Elle appuya sur la touche "appeler" et compta nerveusement les bips sonores en attendant que Yujiro décroche.

...

OH NON! Soen avait eu un accident et était a l'hopital. La jeune femme était en panique. Et si c'était grave? Et qu'il... Non. Elle ne voulait pas, et n'osait même pas y penser. L'oncle de son ami lui avait dit que ce n'était grave et qu'il était entre de bonnes mains et qu'il ne devrait plus tarder a se réveiller. Les cours attendraient aujourd'hui, elle allait aller voir Soen à l'hopital. Mais elle voulait prévenir sa nouvelle pom-pom girl de petite amie avant d'y aller, après tout, elle devait le savoir.

Elle prit son sac avec de l'argent et son téléphone et passa au gymnase, et sur le terrain de sport, la où elle supposait que devait être la pom-pom girl, mais elle n'y était pas. Bon, tant pis. Si elle aimait vraiment Soen elle le chercherai. Normalement.

Koko commença a courir en direction de l'hopital, ses cheveux volant derrière elle. Ses poumons lui brulaient mais peu lui importait, la peur avait repris le dessus. Une fois arrivée a l'hopital, ses souvenirs revinrent. Elle avait peur des hopitaux depuis ce jour fatidique ou on lui avait appris que sa mère était morte en accouchant de sa petite soeur. Elle pris sur elle pour ne pas se mettre a pleurer et reprendre le contrôle de ses mains et de ses genoux qui tremblaient. Elle alla directement à l'accueil et demanda quelle était la chambre de Soen Haruka, ce qu'on lui indiqua gentiment.

En se dirigeant vers la chambre de son ami, l'odeur de l'hopital lui brulait les narines. Le désinfectant et tout ce qui allait avec lui rappelait de mauvais souvenirs. En arrivant dans la chambre du jeune homme, la mère de celui-ci leva la tête et Aïko lui fit un grand sourire compatissant.

La voix faible de Soen se fit entendre et Aïko se retourna immédiatement vers lui

- Ou je suis ?

Aiko se précipita près de lui et dit d'une voix basse, pour ne pas le brusquer mais qui trahissait toute l'inquiétude qu'elle avait ressentit et qu'elle ressentait toujours.

- Je... Tu est a l'hôpital. Tu as été percuté par une voiture. Ne refais plus jamais ça, j'ai eu tellement peur... J'ai... J'ai appelé ton oncle et il m'a dit que tu étais ici. J'ai voulu prévenir ta petite amie mais je l'ai pas trouvée. Désolée.

Aiko était partie avec la mère de Soen chercher les boissons, car elle se sentait de trop. Elle était au courant qu'ils s'étaient séparés par sa faute, car la nouvelle petite amie de Soen n'avait pas accepté qu'il l'ait aidée a retrouver son père, ou du moins qu'il ait essayé. Le silence pesant qui s'était installé dans la chambre d'hopital se poursuivait dans le couloir, jusqu'à la cafétaria de ce lieu que la jeune fille aux longs cheveux avait en horreur. Avant qu'elles ne quittent la chambre, Miyako avait donné une pièce de 2 euros a la mère de Soen pour lui prendre un café.

Koko était songeuse. La pompom girl de Soen avait paru surprise en la voyant la, il ne lui avait donc pas parlé d'elle? Elle eut mal et joua avec sa bague de fiançailles, la douleur dans son coeur étant revenue. Il devait avoir quitté Rayen. NON. Elle ne voulait pas se dire cela, sans Kaito elle n'avait plus personne dans ce pensionnat, et seulement la barwoman qu'elle connaissait dans Matsuyama.. La solitude allait de nouveau être sa seule et unique compagne, et elle se dit que c'était de sa faute. Mais elle ne retournerait pas auprès de Nino, elle était venue dans ce pensionnat pour la laisser avoir une vie et n'avait pas l'intention de revenir sur cette décision.

Arrivées au réfectoire pour les familles des personnes hospitalisées, Koko se dirigea vers le petit bar avec des tabourets pour commander, mais la mère de son ex petit ami l'attira vers une petite table a l'écart des autre et commença a lui parler de ce qui était arrivé a soen, mais c'était évident qu'elle voulait lui parler d'autre chose.

La jeune femme se rappela soudainement que c'était grace à elle que son ex petit ami avait été lancé sur la bonne piste pour son père. Elle qui n'avait jusque la pas laché un seul mot, prit une respiration et se lança, à voix basse tout de même.

- Madame Haruka, j'aimerais vous remercier pour tout ce que votre fils et vous avez fait pour moi. Soen m'avait dit au'il m'aiderait a retrouver mon père lorsque nous étions ensemble, et malgré notre rupture il n'a pas voulu abandonner. Quitte a mettre son couple avec cette fille de côté, et maintenant elle le lui reproche. Je me sens coupable, je sais que c'est de ma faute si sa petite amie est si distante avec lui maintenant. (elle s'arrêta un instant avant de reprendre) Mais ce n'est pas ce dont je voulais vous parler, excusez moi. Je voulais vous remercier le plus sincèrement possible, car je sais que vous avez risqué votre emploi pour moi. Ce geste me touche énormément. Vraiment. Même si ça n'apas abouti pour le moment, j'ai au moins maintenant une VRAIE preuve qu'il est encore envie, et ça... C'est le plus important, ça me redonne espoir parce que maintenant j'ai un point de départ pour le retrouver.

La mère de Soen lui fit un sourire conciliant en lui expliquant que même si Soen et elle avaient rompu, sa promesse avait toujours été importante pour lui, et il ne voulait pas abandonner comme ça. Quand aux risques qu'elle avait pris, elle disait que ce n'était rien, du moment que ça pouvait aider une famille trop longtemps séparée..

Koko hocha la tête, émue. Elle commanda un chocolat chaud pour elle et laissa la mère de son ex petit ami commander ce qu'elle voulait et prendre le café de Miyako car elle ne savait pas ce que madame Haruka voulait boire, ni ce que Soen voulait non plus. Cette première voulait rester dans le réfectoire, nevoulant pas interférre dans les histoires de coeur de son fils, qu'elle savait compliquées. Aïko bu son chocolat a petites gorgées, tout en réfléchissant a ce qu'elle pourrait dire a Miyako, car elle c'était décidée a lui dire ce qu'elle pensait.

Une fois sa boisson terminée elle se dirigea vers la chambre de Soen et sa pom pom girl de petite amie en sortit comme une furie, on voyait qu'elle avait pleuré, mais elle pertit en courant. Koko la poursuivit et elle prit doucement l'autre adolescente par le bras pour l'emmener s'asseoir sur un banc non loin de la, et aussi pour être sure qu'elle écouterait ce qu'elle avait à dire. Elle se lança d'une voix tremblante.

- J'ai l'impression que tu ne vas pas bien. Je me doute que c'est à cause de Soen et de ce qu'il s'est passé... Mais écoute moi s'il te plait. Je ne t'ai jamais supportée. Pour moi tu m'avais volé Soen, mais j'ai finit par me dire que ce n'était pas ta faute, mais c'était lui qui était parti. Enfin bref. je sais que tu n'as pas aimé qu'il te rejette ainsi cette semaine, mais il était en train de rechercher mon père. Il m'avait dit qu'il m'aiderait à le faire, et il l'a fait. Son but n'était pas de t'écarter mais juste de faire des recherches. Je sais qu'il t'aimeplus que tout, mais je pense qu'il ne voulait pas t'expliquer qu'il voulait aider son ex petite amie car il savait que tu le prendrais mal. Je sais que les rumeurs disent qu'on s'est rapprochés lui et moi, mais je suis fiancée a un autre maintenant, et Soen n'est rien de plus qu'un ami pour moi. Et je sais que c'est pareil de son côté. Je me doute que tu as du beaucoup souffrir en découvrant ça, mais il ne t'a rien dit pour te protéger justement. Alors ne lui en veut pas trop, il souffre lui aussi. Il va très mal depuis un certain temps.

Aïko se dit que la pom pom girl risquait de mal prendre toute sa tirade, et elle baissa la tête, se taisant enfin.