Gokon organisé - PV

Personne ne peut prédire le futur ... Mais si j'avais pu prévoir de te rencontrer, crois que j'aurai tout fait pour que ce soit dans de meilleures circonstances

La blague. J'étais assise là, à une table entourée d'inconnus et de personnes qui je détestais, pour prendre un verre et passer, soi-disant, une bonne soirée. Mais comment ai-je pu me laisser entraîner là-dedans contre mon gré ?

C'était assez simple en y repensant, je m'étais vraiment faite avoir. Tout commença la veille, lorsque je me rendis aux entraînements de pompom girls, auxquelles j'assistais très rarement, d'ailleurs. J'étais pas la bienvenue depuis mon arrivée, soit, mais depuis l'inter-cation que j'ai pu avoir avec Bryan au détour d'un toilette et le verre d'eau que je ne tardais pas à lui lancer dans la tronche quelques instants plus tard, c'était bien pire. Pour être honnête il l'avait mérité et ce n'est pas comme s'ils m'aimaient, aucun d'eux n'avait été sincère avec moi. Sans parler du fait que je m'entendais bien avec un punk, ôh mon Dieu, ça, c'était la cerise sur le gâteau. J'étais un poison qu'il fallait éliminer, c'était certain. De la mauvaise herbe ... Pas assez hypocrite, manipulatrice, nunuche, stéréotypé et j'en passe ... Alors Bryan ne trouva rien de mieux à faire que d'essayer de me violer. Bonne technique car ça fonctionna. Je ne voulais plus être populaire mais par la suite, je le restais pour la simple et bonne raison que j'étais l'une des premières filles à me dresser contre eux. Par la suite, j'aurai pu quitter mon poste de pompom mais non, c'était bien mieux de rester car elles ne pouvaient pas dire la vérité au directeur pour m'évincer car c'était elles qui étaient en tord ... Donc je continuais de venir, occasionnellement, pour faire en quelque sorte un "rappel" de ma présence. Eh oui, la mauvaise herbe est difficile à arracher car les racines suffisent pour la refaire pousser.

J'inspirais un bon coup avant de franchir la porte des vestiaires. Je portais déjà ma tenue afin de perdre le moins de temps possible dans cet endroit. Je déposais mon sac, quasi vide, dans mon casier que je fermais à clé. Je n'emmenais presque jamais rien ici car je savais que si j'emmenais quoi que soit, elles essayeraient de me le voler au point que je prendrais ma douche dans ma chambre, dans ma salle de bain où se trouvait mes habits de rechange. Je fourrais la clé de mon casier au fond de ma chaussure droite et les rejoignit dans le grand hall. Ma coloc' Naomi était présente mais je préférais ne pas lui faire signe ici, après tout, elles risqueraient après de l'emmerder pour qu'elle ne m'adresse plus la parole et puis, je ne voulais pas qu'elle ait d'ennuis sous prétexte qu'elle me fréquente.

Je sentais leur regard méprisant à mon égard. Y avait pas à dire, elles me détestaient toutes. Je commençais l'échauffement sans vraiment leur prêter attention. Et bien que ça me faisais chier d'être ici avec des personnes pareilles, je ne pus m'empêcher de retenir mon sourire radieux de pouvoir les emmerder rien que par ma présence. La plupart constatèrent mon arrogance, ce qui avaient le don de les irriter encore plus. Je pouvais bien souvent entendre des insultes à mon sujet mais je n'en tenais pas rigueur. Ça, ou les menaces qui ont glissé sous la porte de ma chambre au pensionnat, il en fallait plus. Ici, ils ne savaient pas comment j'étais avant et ils seraient certainement surpris de savoir qu'ignorer les autres pour moi est l'une des choses que je sais le mieux faire. Mais je ne leur ferai pas le plaisir d'avoir cette image de moi. J'étais plutôt fière d'avoir réussi à leur faire croire que j'ai toujours été populaire et appréciée par tous, comme ça, leurs mauvaises langues pourront se languir davantage tout en s'éloignant de la vérité.

Je fis donc les quelques étirements, sans qu'aucun mot ne sortent de ma bouche et j'enchainais par la chorégraphie. J'avais beaucoup de retard et je ne cherchais franchement pas à le combler. Ainsi, je ne serai pas obligée de participer à leur activité telles qu'encourager les équipes sportives ou même leurs sorties dans les bars etc ... J'ai bien vu ce que ça a donné la dernière fois. Non, je ne fournissais pas d'efforts et alors ?

Une fois l'entraînement terminé, je récupérais mes affaires et rejoignis ma chambre. Bien entendu, comme d'habitude, j'étais la dernière arrivée et la première repartie. Je pris ma douche mais lorsque je ressortis, je vis Nao' assise sur mon lit. Lorsqu'elle était assise là, cela signifiait qu'elle voulait discuter et ce n'était pas bon signe pour moi sachant que les dernières personnes a qui elles avaient adressées la parole n'étaient rien d'autre que les fashion idoles. Lorsque j'arrivais à sa hauteur, elle tourna vers moi. Vraiment inquiétant. Je préférais rester debout.

- Oh Maki j'étais surprise de te voir aujourd'hui ! C'est rare, écoute demain, les filles ont organisé un gokon, j'ai pas bien suivi mais ce ne sont pas des populaires ! Et je leur avais dis que je je viendrai seulement je ne peux pas, j'ai un imprévu ... Annonça-t-elle comme si de rien était. Jusqu'à maintenant, je ne voyais toujours pas où elle allait en venir mais je n'allais pas tarder à le savoir. Alors je leur ai dis que ... tu pouvais certainement y aller à ma place, poursuivit-elle sans rien me demander.

- Non mais ... tu es folle ! Exclamais-je en manquant presque de m'étouffer. Cette fille, elle avait perdu la tête ou quoi ? Jamais de la vie j'irai avec elles à un truc pareil !

- Le prend pas comme ça ! Elles m'ont dit assurer que tout se passera bien ! Essaya-t-elle de me convaincre.

Je croisais mes bras, manquant presque faire tomber la serviette tournée autour de ma taille. Je n'étais vraiment pas enthousiaste à l'idée d'aller faire un tour avec elle et encore moins pour draguer des mecs. Y avait pas moyen ! Mais lorsque j'essayais de lui lancer un regard noir, elle me faisait vraiment pitié avec son air de chien battu ... Et puis, s'ils n'y avaient pas d'autres populaires, il ne pourra rien se passer, ou bien ? Bon, je n'étais pas facilement influençable mais elle ne me demanda jamais aucun service alors je pouvais bien faire ça pour elle ... Et voilà comment je me retrouvais embarquer dans cette histoire sans marche arrière possible. Elle était vraiment très douée pour persuader les autres celle-là ... Ou c'était moi qui était faible à résister .... Ou les deux.

Le reste de la journée passe puis vint le lendemain. Juste avant de partir les rejoindre, je m'informais auprès de Naomi du lieu de rencontre. Il serait temps ... Surtout que je m'étais déjà habillée pour l'occasion. Non mais je me rendais à un gonko ... Sérieusement, je suis jamais allée à ce genre de trucs et je ne suis convaincue qu'on y trouve l'amour m'enfin ... J'essayais de m'imaginer comment je pouvais m'habiller pour ne pas faire trop classe ni trop décontractée. Je portais un débardeur blanc cassé avec plusieurs broderie à l'avant, une jupe simple élastique prêt du corps grise, s'arrêtant à mi-cuisse ainsi que des petites tongues blanches. Bon, j'avais pris une tenue passe-partout et surtout qui n'attire pas l'attention car oui je voulais me faire le plus discrète possible. Qu'elles trouvent l'homme parfait et qu'elle me laisse tranquille, c'est tout ce que j'espérais. Et que les mecs ne s'attardent pas sur moi non plus, en fait. Si seulement les capes invisibles existaient qui ont pour effet de rendre le porteur de la cape, invisible, pensais-je ... C'est aussi à ce moment là que je me rendis compte que je ne savais pas où je devais me rendre dans les prochaines minutes. C'était inquiétant mais lorsqu'elle m'annonça que c'était au bar Butterfly Mirage, je fus rassurée. Ce n'était pas trop loin et si l'ennui me gagnait trop, je pourrai toujours rentrer facilement.

Juste avant mon départ, elle me retint pour ajouter une fleur blanche dans mes cheveux détachés et me souhaita de bien m'amuser. Merci mais dans quel pétrin venait-elle de me fourrer ... C'est donc ainsi que je me retrouva assise à la même table que les pompoms girls, en attendant la venue des mecs. Aucun d'entre elles ne m'adressa la parole et à vrai dire, c'était tant mieux. J'avais pris la place la plus à l'écart du groupe. J'espérais ainsi que lorsqu'ils arriveraient, ils ne me voient même pas. Et quelque chose me disait que j'allais bientôt savoir si ma technique fonctionnerait. Le groupe de garçon débarqua. Nous étions déjà toutes installées à une table et nous étions 5 d'où les 5 autres places libres en face de nous. Et techniquement parlant, mon plan était un échec total car forcément quelqu'un s'essayera en face de moi. Je me sentais de plus en plus mal ... Comme un nœud se fermait dans ma gorge et que ça m'empêcher de parler – bien que j'étais peu bavarde pour le moment.

Ils vinrent vers nous, pour la majorité, contents d'être ici vu le sourire béat qu'ils affichaient. Bon, c'était moi qui n'était pas logique d'être là alors que j'en avais aucune idée mais honnêtement, ils voulaient vraiment venir dans un bar pour parler pour la première fois avec des filles ? Bizarre. À croire que je ne vis pas sur la même planète …

Es-tu comme tout les autres ?
Sinon, prouves moi le contraire

Oh non. Sayer. Ils étaient là. Je n'avais plus qu'une envie, c'était de m'enfuir en courant lorsque je les vis entrer. Je pus directement les reconnaître, bien que je ne les connaissais pas, ils étaient bruyants et au nombre de 5, comme nous. Je pouvais donc en conclure assez facilement que c'était pour nous. Mon hypothèse se confirma lorsque je les vis se diriger hâtivement vers nous. Enfin ... Plus précisément vers elles car je ne me sentais pas concernée dans le lot bien que j'étais présente. Je savais qu'à la base, je n'étais pas la bienvenue mais c'était réciproque, je ne les appréciais pas non plus ... Ce n'était pas comme si j'étais là de mon plein gré avec mes amies les plus proches ou que je voulais leur rendre service ... Bien loin de là mais je ne voulais pas causer d'ennuis à Naomi, ma coloc' et pompom girl pour la simple et bonne raison qu'elle ne me demandait jamais rien donc j'acceptais de prendre sa place car elle m'avait expliquer en gros qu'à un Gokon, le nombre de filles et de garçons devait être égal, ayant comme but que chacun ait une partenaire à la fin de la soirée. Alors, je n'avais, certes, pas de copain mais je n'étais pas à l'aise pour autant. Déjà qu'avec un inconnu du sexe opposé en général, j'étais intimidée mais là, ils y en avait plusieurs. Et comme si ça ne suffisait pas, je n'étais pas intégrée au groupes de filles ... Je sentais que ça aller être une super bonne soirée ... Ironiquement parlant.

J'étais arrivée au stade où j'hésitais à me cacher subitement sous la table mais j'avais 18 ans désormais et plus 5. Je devais donc me comporter comme telle. Après tout, ce n'était que le temps d'une soirée, essayais-je de positiver bien que mon long soupire trahissait mes pensées. Trop tard. La moitié était déjà installée et riait comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Peu m'avait remarqué étant assise en retrait au bout de la table mais finalement cette scène me convenait assez bien car j'espérais secrètement que l'on m'oublie et que je puisse me sauver en fin de soirée comme si je n'avais jamais été là. Mais je fus rapidement rattrapée par la réalité car il y avait bel et bien 5 chaises en face et que forcement un jeune homme sera assis en face de moi.

J'étais à la fois nerveuse et égoïste car mon interlocuteur risquait fort de s'ennuyer s'il comptait sur moi pour faire la causette. Enfin je ne me faisais pas trop de souci non plus car les pimbêches se feront une joie de compter une cible en plus pour elles. Les deux organisateurs de la soirée se firent la bise tandis que les autres se serrèrent la main. En fait, j'étais la dernière à rester assise, dans mon coin. Je me demandais même si on ne me confondais pas avec une sculpture mais je fus découverte par le dernier individu s'asseyant à la table, c'est-à-dire en face de moi. Moi qui pensais avoir réussi à devenir invisible, il me réveilla de mes illusions en me décrochant un sourire. Moi, qui n'avais jusqu'à l'heure, montrer aucun intérêt pour la soirée, je souriais à mon tour. J'étais incapable de rester de marbre ou de foutre un vent monumental à quelqu'un qui n'avait rien fait de mal, finalement, mis à part vouloir faire ma rencontre bien que mon visage ne devait pas afficher une grande joie, j'étais heureuse qu'on me prête un peu d'attention. Mais vraiment un peu ... Histoire que je ne m'endorme pas sur place. Il me tendit la main ensuite la main, gardant toujours ce même sourire sympathique. Ma petite main frêle vint donc rencontrer la sienne. Je fus étonnée de la chaleur que dégager son corps contrairement à la froideur de mes mains.

- Bonsoir. Moi, c'est Shawn. Shawn Walker plus précisément. Et tu es ? Me demanda-t-il simplement.

Shawn ... Je n'avais encore jamais entendu ce prénom et son nom me faisait penser à une série américaine, Texas Walker. Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire à mon insu à cette pensée mais je n'avais, en aucun cas, voulu me moquer de lui. Loin de moi cette intention, je trouvais ça juste ... Drôle. Mais lorsque je me rendis compte qu'il venait de se présenter et que moi, en réponse, je lui riais à la gueule, ça le faisais vraiment pas ! À cette prise de conscience, je retirais plus violemment que prévue ma main de la sienne pour mettre un terme à un quelconque contact avec lui ... Bien trop mal à l'aise. J'essayais donc de me reprendre mais je ne pouvais plus revenir en arrière alors pour ne pas passer pour une folle ou une fille arrogante, je me résignais à lui dire la vérité ... Perdant en même temps tout mes moyens.

- Je suis désolé ! Je ne riais pas à cause de toi ... Enfin ... c'est ton nom tu vois ... Il m'a fait penser à une série télé américaine ! Excuse moi, j'espère que tu ne l'as pas pris mal, je ne voulais pas te froisser ... Je m'appelle Maki Saitô, bégayais-je sans vraiment le regarder dans les yeux, trop honteuse. Mais ... Tu peux te moquer de mon prénom après tout, tout le monde m'appelle Sushi ... Rajoutais-je comme pour essayer de rééquilibrer la balance et, à mon grand soulagement, je le voyais rire.

Était-ce si drôle que ça mon prénom ? Je sentais mes joues s'enflammaient ... Son rire avait quelque chose de contagieux et pour preuve, je riais à mon tour de la situation. Désormais, il devait me prendre pour une débile. J'aurai mieux fait de me taire. Je profitais de ce moment pour le regarder de plus près mais ses yeux, malgré le fait que j'essayais de les éviter, ils m'envoutaient ... Tout ce bleu azur ... Il me faisait penser aux vacances, au ciel ... à quelque chose de reposant qui procurait du bien être. Je me sentais apaisée contrairement à quelques minutes plus tôt, moins stressée également bien que j'avais raconté n'importe quoi. Je regardais à nouveau son visage ... Il avait des traits fins et ses cheveux d'un magnifique blond qui faisaient ressortir ses yeux. Honnêtement, bien que j'accorde peu d'importance au physique pour juger une personne, il était magnifique. Je fus presque surprise qu'un type pareil puisse être ici car il paraissait être le plus âgé. Plus calme, moins excité, il me faisait presque oublier les nunuches à côté de moi, presque ... Car je ne tardais pas à regretter cette pensée.

L'une d'entre elle, ayant remarqué ce qui s'était passé du coin de l'œil, s'empressant de prendre à son tour la main de Shawn en guise de salutation. Ne manquant pas, par la même occasion de lui lâcher un sourire des plus charmeur. J'assistais à la scène, sans un mot, reprenant la place que je m'étais attribuée, c'est-à-dire, en retraite mode pot de fleur.

- Salut, je m'appelle Kelly ! Ne prête pas trop d'attention à Maki, elle est très timide et préfère rester dans son coin mais tu peux discuter avec nous ! S'empressa-t-elle d'ajouter pour l'inviter à leur conversation.

J'essayais de plus croiser le regard du blond, tournant la tête vers le reste de la table, bien trop gênée. Je n'avais ni l'envie ni la force de relever ce qu'elle venait de dire car dans un sens, elle avait raison dans le sens où il allait certainement plus s'amuser s'il se rejoignait au reste du groupe. Je constatais alors que tout le monde parlait à tout le monde ... Mis à part moi. Je n'avais pas même pas eu besoin de me présenter aux autres garçons. Quelle chance. D'un côté, je ne m'étais pas autant mise en valeur, je n'étais pas autant maquillée ni autant ouverte. Je ne peux être proche d'une personne que lorsque je connais celle-ci. Elle et ses intentions car m'utiliser, il en était hors de question. Cependant, ces filles, elles voulaient juste utiliser leur charme, leur physique pour se sentir belle dans les bras d'un homme. Exactement le genre de personne superficielle qui avait besoin de conquêtes pour se sentir exister à travers les autres, à se comparer et à rivaliser pour avoir un mec tel un trophée que l'on expose par la suite. C'était pathétique. Bien que ça ne semblait pas déranger les types en question. Finalement, surement chacun devait y trouver son compte.

Je lâchais un petit soupire, presque inaudible. La seule personne qui me parlait, allait bientôt disparaître et je serai à nouveau seule. C'était vraiment à se demander pourquoi j'étais là - Et Dieu sait pourquoi, ça énervais pour je ne sais quelle raison car au départ, je ne voulais pas me faire remarquer mais au même moment un inconnu m'accoste et sans que je m'en rende compte, je me sentais mieux bien que je restais peu bavarde et que je ne le montrais pas, j'étais plus heureuse. Et voilà qu'on me le reprenait, comme si un garçon par fille ne suffisait pas ... Mais pourquoi est-ce je réagissais comme ça ? Je devrais m'enficher de qui et avec qui parce que il y a encore 5 minutes, je voulais me tirer dès que possible. Je ne comprenais plus rien ... Mis à part que ça m'exaspérer de ressentir de tels sentiments à l'égard d'un inconnu.

Tant bien que mal, j'essayais de cacher ma frustration et mon agacement. Je reportais mon attention sur mon verre et je passais mon index sur le contour du verre, comme pour passer le temps, en attendant la réponse de Shawn à la proposition de la pulpeuse blonde qui ne cachait pas son intérêt pour le jeune homme. Un peu plus et j'aurai pu confondre Shawn avec un steak vu la manière dont elle le bouffait des yeux. J'étais vraiment irritée bien que je ne regardais plus que mon doigt, tournant inlassablement autour du verre. Je ne me sentais vraiment pas à ma place à un endroit pareil – Rejetée bien que je m'excluais moi-même, on me poussait vers la sortie. Surement était-il lui aussi, comme eux, sinon, pourquoi serait-il là ? Je ne voulais juger qui que ce soit mais j'essayais de ne pas trop me faire d'illusions … Pour ne pas souffrir une nouvelle fois.

[HRP]: Tiens gros bébé :3 :heart:

- Je suis désolé ! Je ne riais pas à cause de toi ... Enfin ... c'est ton nom tu vois ... Il m'a fait penser à une série télé américaine ! Excuse moi, j'espère que tu ne l'as pas pris mal, je ne voulais pas te froisser ... Je m'appelle Maki Saitô,

Mais ... Tu peux te moquer de mon prénom après tout, tout le monde m'appelle Sushi ...

« Maki. C'est un joli nom. Je ne vois pas pourquoi tu as honte de ton nom.

Salut, je m'appelle Kelly ! Ne prête pas trop d'attention à Maki, elle est très timide et préfère rester dans son coin mais tu peux discuter avec nous !

« C'est un plaisir de te rencontrer Kelly, »

« Toutefois, tu peux t'occuper du type en face de toi, après tout il n'attend que toi. Si tu voulais rencontrer quelqu'un d'autre, tu n'avais qu'à demander au départ ou bien tenter ta chance en t'installant à quelque part d'autre. D'ici-là, je crois que tu peux te mêler de tes affaires et de t'occuper de monsieur à côté, »

« En fait... Je crois que c'est plutôt vous, tout d'abord qui gênez Maki, en s'interposant. En tout cas, Kelly, avec tout le respect que je devrais te donner, tu ne l'aides pas du tout, vois-tu. Fiches lui la paix et laisse la parler par elle-même, je crois qu'elle en est tout à fait capable, comme toi. Je discuterai plus tard. »

« Shawn. Arrête ça, »

« Hmm... M'ouais. »

« Tu sais, tu n'as pas à être timide ou même intimidée. Je sais que tu n'es pas à ta place ici, enfin... C'est l'air que tu donnes, tu sais? »

« Est-ce que ça va, au fait? »

« Et s'il n'y avait jamais d'accidents dans notre vie ?
Si tout, absolument tout, avait une signification ?
Si le hasard n'était qu'une illusion ? » - Fernand Ouellette

Pourquoi tant de haine sur terre ? Méritais-je vraiment un supplice pareil ? Il faut croire que dans ma vie antérieure, j'ai dû commettre beaucoup de meurtres, ou pire, lancer la bombe nucléaire sur Nagasaki pour que je m'inflige cela. Je croyais véritablement à la réincarnation et je priais déjà pour que dans ma future vie, je sois un hérisson. Eh bien oui car si je n'étais pas venue, je n'aurai eu aucun souci d'intégration ou, éventuellement, d'exclusion et je pourrai être tranquillement couchée dans mon lit en train de lire un beau roman. Les hérissons n'ont pas besoin de vivre en communauté et ils sont munis de cette carapace qui les protège s'ils se sentent menacés … Pourquoi l'être humain n'avait-il pas lui aussi droit à une carapace ? Malgré ce manque à la naissance, il est possible de s'en créer tout de même une, comme moi.

Un inconnu se posa devant moi, non pas que j'étais surprise que quelqu'un s'assoit en face de moi, car ils étaient 5 mais il venait de me tendre la main tout en se présentant. Étonnée et mal à l'aise bien que j'essayais de le cacher, j'attrapais sa main pour la lui serrer. Son sourire était apaisant au point que j'avais presque oublié où j'étais et avec qui j'étais entourée … Mais je ne manquais pas de tout gâcher en me mettant à rire car son nom me rappelais subitement le nom d'une série américaine qui n'était autre que Walker Texas Ranger. Cependant, une fois que je me calmais, j'étais encore plus gênée que plus tôt. J'étais à la limite du grossier bien qu'il me souriait toujours d'une manière si gentille comme pour éviter que je ne me sente pas à ma place. À mon tour, je me présentais, ne manquant pas de bégayer au passage et de rougir. Génial, je me tapais l'affiche comme étant une grosse coincée. J'essayais de conclure sur le fait que mon surnom était sushi et que par conséquent, il pouvait aussi en rire. Ce qu'il fit, d'ailleurs mais son rire était tellement doux que je me demandais comment quelqu'un pouvait avoir une telle voix reposante et agréable à écouter.

- Maki. C'est un joli nom. Je ne vois pas pourquoi tu as honte de ton nom. S'exclama-t-il en m'adressant un clin d'œil.

Je ne savais vraiment pas ce qui déconnais chez moi ce soir mais je devais être la seule, entre nous, à ressentir un tel plaisir. Simplement le plaisir d'avoir la chance de pouvoir discuter avec une personne qui ne me connais pas et qui ne peut donc pas me haïr, contrairement à certaines personnes … Et ce n'est pas comme si son clin d'œil m'avait laissé indifférente.
Mais à peine eus-je le temps de rire une nouvelle fois qu'une blonde assise à côté de moi s'empara de sa main, ayant assisté à toute la scène du coup de l'œil, elle en profita pour me rabaisser et me remettre à ma place.

- Salut, je m'appelle Kelly ! Ne prête pas trop d'attention à Maki, elle est très timide et préfère rester dans son coin mais tu peux discuter avec nous !

Ça, c'était fait. Les choses étaient claires ainsi. Ce n'est pas si comme si je ne l'étais pas mais elle n'était pas obligée de le faire remarquer de la sorte et encore moins de s'incruster alors qu'elle parlait déjà à un autre lycéen. À la base, elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait mais n'avait-elle pas abusée ? Ça me frustrée vraiment car je me demandais bien ce que Shawn allait lui répondre. Après tout, je comprendrais parfaitement qu'il préfère passer du temps avec des personnes moins ennuyantes et plus bavardes. Je le comprenais et pourtant j'étais agacée pour ne je sais quel motif alors pour ne pas montrer mon énervement, je reportais avec difficulté mon attention sur mon verre … vide tout je faisais le contour avec le bout des doigts. Pourquoi avec difficulté ? Parce qu'il était difficile de détourner le regard d'un visage pareil …

- C'est un plaisir de te rencontrer Kelly, prononça-t-il en attrapant sa main pour la saluer, le sourire au coin des lèvres et fit de même pour les autres filles.

Non ce n'est pas comme s'il m'appartenait ou quoi que ce soit dans cet ordre là. Il était bien libre de faire ce qu'il lui chante mais ça m'agaçais. Comment pouvait-il rester si indifférent alors qu'il se faisait littéralement mater ? Enfin peut-être qu'il était ici pour trouver une fille non pas pour une relation sérieuse mais parce qu'il voulait s'amuser. Je n'étais pas en mesure de le juger et je me l'interdisais. Chacun fais ce qu'il veut et ça n'a pas à me plaire. Il me devait rien, voilà ce que je me dis … Mais c'était plus fort que moi, ils me soulaient tous, à ce demander pourquoi j'étais là. Et même quand je prétendais que ça me passait au dessus, je ne perdais pas des yeux un seul de ses gestes … Étais-je différente d'elle ? Peut-être ma façon de le regarder était dérangeante aussi, dans un sens …

- Toutefois, tu peux t'occuper du type en face de toi, après tout il n'attend que toi. Si tu voulais rencontrer quelqu'un d'autre, tu n'avais qu'à demander au départ ou bien tenter ta chance en t'installant à quelque part d'autre. D'ici-là, je crois que tu peux te mêler de tes affaires et de t'occuper de monsieur à côté, dit-il en pointant du doigt son ami posé à côté de lui. En fait... Je crois que c'est plutôt vous, tout d'abord qui gênez Maki, en s'interposant. En tout cas, Kelly, avec tout le respect que je devrais te donner, tu ne l'aides pas du tout, vois-tu. Fiches lui la paix et laisse la parler par elle-même, je crois qu'elle en est tout à fait capable, comme toi. Je discuterai plus tard, conclu-t-il.

- Shawn. Arrête ça, s'empressa d'ajouter le mec à côté de Shawn et qui venait de se faire pointer du doigt.

- Hmm... M'ouais, répondit-il simplement comme si de rien était.

Bouche bée. Je faisais mine de ne pas avoir prêter attention à son discours, me contentant de fixer le verre alors que Kelly détourna la tête, ne prenant même pas la peine de relever ce qu'il venait de dire, bien trop vexée apparemment elle reprit là où ils étaient restés avant les présentations avec le blond. Son amour propre venait de prendre un coup. Un sacré coup. Quant à moi, j'essayais de comprendre pourquoi est-ce que j'étais rassurée et plus heureuse comme si mes émotions faisaient les montagnes russes. Heureuse qu'il l'est remis à sa place ? Au moins, ça ne pouvait pas me retomber dessus car pour une fois, ce n'était pas ma faute bien que j'étais mêlée à la discussion. J'étais même le centre d'intérêt ce qui plaisais et à la fois me déplaisais fortement. Je n'aimais pas me faire remarquer donc c'était échoué mais il venait de prendre clairement mon parti … Bien que je ne comprenais pas bien étant donnée que je pensais l'ennuyer. Je laissais échapper un long soupire que j'essayais de ne pas faire remarquer pour éviter de dire ouverte que ça m'emmerdais d'être ici, avec elles. J'étais perdue dans mes pensées, essayant de démêler ce qu'il venait de se passer bien que les mots du garçon me paraissaient déjà lointains, il me fit revenir à la réalité au moment présent en attrapant le verre, m'empêchant ainsi de continuer à passer mon index sur celui-ci alors que je me rendais même plus compte que je le faisais encore.

- Tu sais, tu n'as pas à être timide ou même intimidée. Je sais que tu n'es pas à ta place ici, enfin... C'est l'air que tu donnes, tu sais ? M'annonça-t-il, en essayant d'afficher toujours ce même sourire empathique.

Je ne savais pas si je pouvais appeler ça de la timidité mais intimidée, je l'étais, c'était certain. Confuse également par les sentiments qu'il me procurait et que je n'avais pas ressenti depuis bien longtemps. J'avais envi de discuter avec Shawn sans réelle raison car je ne le connaissais pas … Certainement l'avais-je remarqué car c'est lui qui avait fait le premier pas, bien que je ne l'intéressais pas vraiment puisqu'il fut obligée de s'asseoir face à moi et qu'il paraissait plus mature. Après, je ne voulais pas lui accorder trop d'importances ou du moins, je faisais tout pour ne pas l'exprimer car je ne voulais pas être considérée comme une gêne ni même avoir sa pitié. Clairement, il me troublait et je ressentais le besoin d'en savoir davantage sur lui pour peut-être découvrir une explication rationnelle sur ces nouveaux sentiments comme lorsque j'étais satisfaite qu'il ait remis à sa place Kelly. Je me détestais d'admirer une personne uniquement pour son physique attrayant et quelques paroles … Finalement, je me dégoûtée d'être comme toutes les autres, superficielle.
Comment pouvait-il savoir que je ne me sentais pas à ma place ? Cela pouvait donc se lire si facilement sur mon visage ? Mais quelle image est-ce que je renvoyais ? Et en ce moment, étais-je la vraie Maki ou bien le tas d'artifices que j'avais créé pour ne plus souffrir ?

On pouvait dire que ses mots, sans même le vouloir, m'avais plongé dans de profondes réflexions, à nouveau, pour la seconde fois, en l'espace de quelques minutes. Ce qui me ramenais à la réalité, ce fut non pas sa main qui quitta le verre mais le son de sa voix suivi de son regard bleu azur plongé dans le mien. Étais-je dans un rêve ?

- Est-ce que ça va, au fait ? Me demanda-t-il calmement en me regardant droit dans les yeux.

Je finissais par croire qu'il le faisait exprès, exprès de provoquer mes émotions bien qu'il n'y était pour rien. Il n'était pas censé savoir que je n'ai jamais eu de copain ou quoi que ce soit d'autre et que par conséquent, je n'étais pas à l'aise avec n'importe quel type bien que je voulais faire croire le contraire. Lui, ou un autre, ça aurait été pareil … Pas vrai ? Essayais-je de me rassurer bien que ce ne fut pas cette pensée qui me permis de me sentir plus en sécurité mais bel et bien le ton de sa voix. Il était vraiment gentil avec moi alors qu'on était l'un comme l'autre de parfait inconnu. Il n'était pas obligé de me défendre ni de me chercher une excuse mais il l'a fait, de lui même, comme ça et j'étais touchée par cette attention particulière bien que je ne me faisais pas de faux espoirs, je n'avais plus 13 ans, je me doutais bien qu'importe la fille qui aurait été dans la même situation, il aurait fait exactement la même chose et ce n'est donc pas pour moi spécialement. Je ne savais absolument pas ce qu'il me prenait d'avoir de telles réactions car ce soit pour moi ou non, je m'enfichais ou du moins j'essayais de m'en convaincre.

Dans l'incapacité totale de lui répondre ici, sachant très bien que mes moindres mots seraient écoutés puis déformés par la pom-pom girl assise à côté de moi, je lançais un rapide coup d'œil au reste de la table. Ils semblaient s'amuser et trouver du plaisir à se séduire mutuellement. Normalement, ne devais-je pas faire la même chose ? Je redirigeais mon attention sur le jeune blond assis en face de moi. Il était si posé que je me demandais combien de fois avait-il déjà participé à ce genre de rencontres ? Combien de copines avait-il déjà eu et combien avait-il déjà touché ? Il était un peu plus âgé que les autres et que moi-même alors je ne pouvais que penser qu'il avait du succès auprès de ses dames et qu'il était expérimenté alors j'avais de quoi être intimidée … Je me mis donc dans le crâne de ne plus avoir ce genre de remarques à son égard car ça me perturbais encore plus car d'un moment à l'autre, il pouvait très bien me recadrer comme il venait de le faire avec Kelly quelques instants plus tôt et je savais que j'y survivrais pas.

Montrer un peu de soi ou bien simplement fuir pour ne pas souffrir, j'étais bien tentée par deuxième option car je venais prendre conscience que je ne lui avais toujours pas décrochais un mot alors qu'il attendait une réponse de ma part. Je lui devais au moins de le laisser entrevoir celle que je suis et si ça ne lui convient pas, à ce moment là, je pourrais fuir. Pas avant. Mais ça, cette infime partie de moi, je ne veux que la partageait avec lui. Uniquement avec lui. Je ne savais pas vraiment comment ils allaient tous réagir mais une minute de plus ici et j'étouffais.

Sans un mot, j'attrapais sa main, la même qui avait tenu le verre et je me levais, poussant ma chaise en arrière. On aurait presque dis que je m'apprêtais à aller danser comme dans les films car tout les autres restèrent assis. Le bruit de ma chaise les firent tous se retourner sur nous. À quoi je jouais ? Moi qui avais l'intention d'être de plus discrète possible, c'était loupé. Je sentais déjà les regards interrogateurs de la part des garçons tandis que les filles me flinguaient du regard. Il était trop tard pour reculer. Je jetais un dernier coup d'œil à ma chaise et aux alentours. Je n'avais rien oublié. Je fis quelques pas et me postais devant Shawn, lui encore assis et moi debout, sa main dans la mienne. Je ne devais pas rougir … Pas maintenant, dans 20 secondes …

- Je me sens mal, je suis désolée de vous quitter ainsi mais on se retrouvera une prochaine fois car pour la plupart je ne me suis même pas présentée ! Shawn a gentiment proposé de me raccompagné et il vous rejoindra … surement plus tard. Bonne soirée, concluais-je en adressant un petit sourire aux amis du jeune homme bien que je venais d'articluer assez vite.

Je n'avais jamais une telle discussion avec Shawn comme quoi je me sentais mal, tout étant faux mais je ne voulais pas partir seule. Sur ce coup, j'étais été très égoïste car je ne lui avais pas laissé le choix mais il était libre de retourner les voir car une fois à l'extérieure, il n'aurai nullement besoin de me raccompagner ou quoi que ce soit dans cet ordre là, déjà que je l'avais embarqué sans permission dans mes envies folles. Je ne me reconnaissais pas … Rares sont les fois où je pouvais parler à un homme alors lui prendre la main … Je sentais mes joues rougir mais je m'empressais de quitter le lieu. Il me suivit, gardant sa main dans la mienne … C'était la même main que j'avais serrée plus tôt et pourtant, la sensation était totalement différente. Je ne lançais plus aucun regard en direction de la table, bien trop consciente qu'elles allaient me faire regretter cet affront. Et aussi, car je ne voulais pas qu'il voit mon visage rouge pivoine.

Une fois avoir franchis la porte de l'établissement, je lâchais aussitôt sa main pour qu'il n'y aucun malentendu. Je ne pouvais désormais plus lui faire face car je savais que je l'avais menée ici mais que maintenant, je n'avais plus rien à lui dire. Pire encore, il se serait certainement bien amusé là-bas, avec ses amis. Je n'avais pas non plus pris la peine de lui demander s'il d'accord pour passer un moment avec moi. J'ai été trop beaucoup trop rapide, ne me posant aucunes questions sur le coup mais la réalité me rattrapait. Qu'allais bien pouvoir lui dire maintenant ? Je me décalais de la porte d'entrée pour laisser les clients y entrer ou y sortir à leur guise et relevais lentement ma tête vers lui. Il était plus grand que ce je pensais mais aussi plus costaud. Mes yeux noisettes vinrent croiser les siens. Le visage encore un peu rouge, je me décidais à ne pas laisser un silence s'installer. J'étais totalement en tord et j'espérais qu'il allait me décrocher à nouveau un sourire car sinon je m'effondrais de honte.

- Excuse moi de t'avoir entraîné là-dedans sans rien te demander ! M'excusais-je sincèrement, toujours aussi mal à l'aise que dans le bar. Mais … ça va beaucoup mieux ici, avouais-je en essayant de dissimuler mon sourire qui exprimé mon soulagement d'enfin me sentir « respirer ». Que … comptes-tu faire maintenant ? Rajoutais-je en évitant de bégayer malgré le stresse qui me rongeait.

Je n'arrivais franchement pas à dire ce qu'il pensait ou ressentait et comme pour passer le temps ou décompresser, je passais la main dans mes cheveux mais mon bracelet resta accroché dans la fleur que Naomi m'avait glissé dans les cheveux.

- Merde, mumurais-je pour moi-même, essayant de séparer les deux alors que je ne voyais rien. Pas à dire, j'étais et je ressemblais à une idiote.

~Désolé, c'est nul, mais j'ai eu du mal à m'y remettre après tout ce temps. Ça devrait s'améliorer! :)~

Cela semblait lui prendre une éternité avant de répondre à la question que je lui avais lancé. Mais je pouvais attendre l'éternité puisque la soirée ne me donnait pas vraiment envie. Tout ce à quoi je pensais c'était mon bon lit chaud, étant donné mon retour pour le moins prématuré de Londres. Une pensée me revint le temps de deux petites secondes, celle de mon père et de la haine que j'avais pour lui. Je me permi de l'oublier afin de ne pas gâcher la soirée que je devais passer en compagnie des amis un peu plus jeune que moi qui me restait. Les autres amis que je me suis fait au cour de mon parcours scolaire au pensionnat sont tous disparus, morts ou en voyage et il ne reste que cette bande de jeunes entre l'adolescence et la période adulte. Néanmoins, qu'est-ce qui pouvait arriver de pire en cette soirée d'automne au bar Butterfly Mirage. J'interrompis la demoiselle dénommée Maki alors qu'elle faisait tournoyer son doigt sur le rebord du verre en vitre qu'elle tenait devant elle après avoir vexé Kelly pour m'avoir abordé alors que je parlais à Maki. Il semblerait qu'elle l'ait mal pris, toutefois, elle le méritait amplement selon moi.

Ce n'est que peu de temps après qu'elle se saisit de me main à son tour, celle avec laquelle je l'avais interrompu lors de sa réfléxion désordonnée, sans dire un mot, sans faire un son. Des questions traversaient mon esprit alors que je la fixais dans les yeux en haussant un sourcil, ne comprenant pas vraiment la tournure des évènements tout d'un coup. Il y avait de l'espace pour danser mais... jamais je n'aurais cru qu'elle voudrait danser, elle avait l'air déjà assez timide comme ça, ça m'étonnerait, mais c'était une idée qui semblait pouvoir servir d'hypothèse pour le moment. En poussant sa chaise, le bruit fit retourner les autres assis à la table qui, eux, accrochèrent des airs interrogateurs, ne comprenant pas plus où Maki voulait en venir. Sans plus attendre, elle se postait déjà devant moi, n'ayant même pas eu le temps de me lever de ma propre chaise.

- Je me sens mal, je suis désolée de vous quitter ainsi mais on se retrouvera une prochaine fois car pour la plupart je ne me suis même pas présentée ! Shawn a gentiment proposé de me raccompagné et il vous rejoindra … surement plus tard. Bonne soirée, conclua-t-elle en adressant un petit sourire aux autres personnes à la table en articulant un peu plus rapidement que la première fois.

Je fronçai les sourcils tout en me levant finalement de ma chaise, en hochant doucement la tête de haut en bas en signe d'approbation, comme si je devais comprendre quelque chose. Apparemment, elle a pris une décision pour moi, soit. De toute façon, ce n'est pas comme si ça me faisait plaisir d'être là, assis à cette table en compagnie d'énergues humaines qui me dérangent pour une raison aussi inutile qui apparemment... valait la peine. Je gardais en tête ces paroles, pouvant-elle un jour où l'autre servir d'une raison valable à la sortie de ce soir. Je pris la peine de regarder dans les yeux chaque gars et chaque filles à la table en faisant un signe de la tête comme au revoir, évidemment en adressant un petit sourire en coin, puisqu'ils étaient encore un peu stupifiés par la réaction soudaine de Maki, hors donc, ils ne semblaient pas se lever. C'est leur problème, après tout... ils n'avaient qu'à se lever s'ils voulaient des au revoir plus disons... amicaux que ceux-ci.

– Je..., sus-je dire en me râclant la gorge avant de compléter mes dires. Je vais revenir dans quelques minutes disons. Ça ne devrait pas être bien long. Mais... ne vous arrêtez pas! Continuez sans moi., pris-je la peine de dire avant de m'éloigner de la table, la main de Maki dans la mienne.

Suivant Maki côte-à-côte, se tenant la main, nous nous dirigâmes vers l'entrée du bar que nous quittions à l'instant. Je pris la peine de la regarder de côté en apercevant sa joue gauche adopter une teinte rosée. Je déviai aussitôt mon regard pour ne pas mettre trop de pression sur elle et poursuivis notre chemin jusqu'à l'extérieur où nous nous postons l'un en face de l'autre, ne nous tenant plus du tout la main, elle ayant lâché la mienne aussitôt que nous avions atteint l'extérieur. Lentement, elle leva son regard vers le miens d'un air, presque, ''de chien battu'', comme si elle avait fait quelque chose de mal, les joues devenant de plus en plus flamboyantes, étant un peu paralysée par la timidité, j'imagine. Je froncai brièvement les sourcils en la regardant dans les yeux à mon tours et décrochai un sourire en coin en déplaçant une mèche de cheveux qu'elle avait dans les yeux.

– « Dis-moi... c'était quoi ça, là? T'es sûre que ça va? », pris-je la peine de dire, tout simplement.

- « Excuse moi de t'avoir entraîné là-dedans sans rien te demander ! » S'excusa-t-elle de façon sincère, semblant toujours aussi mal à l'aise qu'il y a environ cinq petites minutes. « Mais … ça va beaucoup mieux ici », finit-elle par avouer après quelques brèves respirations, comme si elle venait de se libérer d'un certain fardeau. « Que … comptes-tu faire maintenant ? »Rajouta-t-elle par après, alors qu'elle semblait adopter une posture et un comportement nerveux, anxieux.

- « J'en ai, en toute honnêteté, aucune idée, si tu veux vraiment savoir, » , dis-je en haussant les épaules. J'aimerais bien que tu m'expliques ce qui se passe par contre, ça, ce serait bien. Et puis ça me donnerais l'occasion - peut-être - d'en apprendre un peu plus sur toi ou ta personnalité, qui sait. »

Instinctivement, je remarquai sur-le-champs qu'elle éprouvait de la difficulté avec son bracelet qui était resté entremêlé dans ses cheveux. Je regardai de gauche à droite tout d'abord puis je me décidai à l'aider.

Merde, entendis-je comme murmure de sa part alors qu'elle essayait sans pour autant réussir à séparer le bracelet de ses cheveux.

Je saisis ses bras dont elle se servait pour séparer ses cheveux du bracelet avec une certaine spontanéité et je la fixai dans son regard noisette, qui semblait très nerveux, puis j'enchaînai avec mes mains qui séparèrent la chevelure du bracelet en quelques secondes, sans aucune nervosité. Je la vis baisser la tête aussitôt, que je relevai d'un doigt sous le menton pour ramener son regard au mien, où je lui souris.

- « Du calme, du calme. C'est fini. », dis-je en accrochant ce sourire.