La vie d'Akira est tourne autour d'une seule chose: la Mort. La Mort est la fin inévitable à toute chose alors pourquoi se donner la peine d'essayer alors que cela ne fera aucune différence au bout du compte. Lorsqu'il rencontre une nouvelle personne, la première chose que se demande Akira est à quel moment cette personne ira rejoindre son destin inévitable qu'est la Mort. Assez morbide quoi! Chez les adultes, il se plait à observer les traces du temps faire leurs place sur les visages et à les imaginer devenant de plus en plus ratatinés.

Sachant que la vie n'a aucun sens, mais trop attaché au fait qu'il est scientifiquement impossible qu'il y ait quelque chose après la Mort, Akira n'a jamais tenté de se suicider. Il en a déjà caressé l'idée dans les moments les plus noirs de sa vie, mais fondamentalement, il ne possède pas le courage d'affronter l'élément inconnu qu'est la Mort et ce qu'elle amène comme finalité. Il s'est donc résigné de subir la vie aussi longtemps que la Mort le lui permettrait.

Très réservé, il ne parle pas souvent puisqu'il ne voit pas l'intérêt de partager ses pensées avec les autres. Cependant, lorsqu'il le fait, il dit ce qu'il pense vraiment sans prendre de gants blancs puisque faire attention à la manière de formuler une pensée est carrément inutile selon lui. La vie est assez courte comme cela, il préfère ne pas perdre son temps avec ce qu'il considère comme de l'hypocrisie (alors que pour le restant du monde, il s'agit d'une forme de politesse et de faire preuve de tacte). Ainsi, soit on l'apprécie pour sa franchise, soit on le déteste carrément pour cette même raison.

L'intelligence d'Akira est nettement au-dessus de la moyenne et il n'oublie pratiquement jamais rien. Cependant, n'ayant aucun intérêt d'avoir une bonne note aux examens, il s'arrange toujours pour avoir une note moyenne afin d'éviter d'attirer l'attention et, tel que mentionné précédemment, comme il n'interagit pas souvent avec son entourage, son intelligence passe la plupart du temps inaperçue.

Akira déteste tout contact physique avec d'autres humains et il cherche à l'éviter à tout prix. Cela le rend très malalaise et, au contact prolongé d'une foule, il devient agressif et même parfois violent. Il a déjà tenté d'avoir une relation intime avec Cécilia, une amie de longue date avec qui il se sentait assez à l'aise (qui avait le malheur d'être sa demi-soeur, sans lien de parenté ), mais il n'a pas été capable d'aller jusqu'au bout avant d'être violemment malade (pas sur elle heureusement!). Cela a créé un grand froid entre eux et leur amitié n'est jamais redevenue ce qu'elle était. Depuis cet incident, il a abandonné toute idée de relation amoureuse et, ayant constaté à quel point une amitié est facile à briser, il reste assez fermé à l'idée de se faire des amis.

D'une grandeur moyenne, Akira est très mince puisqu'il ne mange que par nécessité et non par plaisir. Malgré sa santé fragile (il attire pratiquement tous les virus), il va courrir chaque matin une distance digne d'un marathonien. Cette activité le détend et l'aide à affronter tous les obstacles de la vie de tous les jours (les foules, les conacts accidentels, les conversations, etc.). Il en résulte donc un corps athlétique, mais peu musclé. Les traits de son visage sont délicats et avec ses yeux marrons légèrement bridés, sa bouche sensuelle, ses cheveux toujours un peu ébourriffés, Akira est un jeune homme d'une grande beauté. Si ce n'est que sa personnalité qui laisse beaucoup à désirer, il pourrait être populaire et n'aurait pas beaucoup de difficulté à se trouver un ou une partenaire de son choix. Comme il porte très peu attention à son apparence, ses vêtements sont donc de couleurs ternes (si ce n'était que de lui, il ne porterait jamais de couleur vive!) et jamais à la fine pointe de la mode. Bref, rien qui puisse attirer le regard.

L’histoire d’Akira est assez banale : un homme et une femme se rencontrent et ont un bébé par accident. La femme réussit à convaincre le père de garder l’enfant. Elle meurt peu de temps après l’accouchement par une complication imprévue. Le père, désemparé, tente d’élever cet enfant du mieux qu’il le peut, mais est peu présent à la maison.

Laissé souvent seul et n’ayant pratiquement aucun contact avec d’autres enfants avant l’âge de 5 ans, l’enfant devint introvertis et peu enclin à socialiser et à se faire des amis. Il apprit à lire très jeune et alors que les autres s’amusaient à lire des romans jeunesses ou des bandes dessinées, lui lisait des livres de philosophie et des textes scientifiques qu’il avait trouvé dans une bibliothèque appartenant à sa défunte mère. Il ne comprenait pas grand-chose au début, mais il absorbait l’information comme une éponge en manque d’eau depuis des semaines.

C’est à l’âge de 8 ans, lors d’une activité ridicule à l’école où les enfants devaient écrire un texte sur leur père ou leur mère, qu’il se posa la question fatidique qui changea tout: pourquoi les autres enfants ont une mère alors que lui ne l’avait même jamais connue? Certes, il avait déjà posé la question jadis à son père lors d’une rare présence, mais il n’avait eu droit qu’à une réponse cryptique comme de quoi sa mère était allée rejoindre ses ancêtres et qu’on ne pourrait pas aller la rejoindre avant très longtemps. Assez vieux pour comprendre que sa mère était morte, mais maintenant trop instruit pour se laisser berner par une explication aussi simpliste, l’enfant devint obsédé avec l’idée de ce qu’était la mort et ce qu’il y avait après. Si un adulte avait été présent pour superviser ses lectures et répondre de manière satisfaisante à ses questions, peut-être les choses auraient-elles tournées autrement. Or, comme l’enfant avait le champ libre, il lut des choses que les yeux d’un enfant ne devraient pas voir. Sur la mort, il trouva des textes pleins d’espoirs naïfs qui l’exaspèrent et des textes tordus de désespoir qui l’horrifièrent et lui firent tellement peur qu’il refusa de quitter son lit pendant une semaine. Il poursuivit ses recherches durant de longues années (et encore à ce jour), toujours dans la quête d’une description de l’indescriptible.

Ce sont ces recherches et les textes peu recommandables qui expliquent pourquoi, à l’âge de 13 ans, alors que son père trouva enfin une nouvelle femme qui devint sa belle-mère, l’enfant était devenu un adolescent obsédé par la mort, asocial, introvertis, cynique envers la vie et détestant tout contact humain.

Sa belle-mère apporta à la maison une fille du même âge que l'adolescent. Au fil des années, les deux jeunes devinrent inséparables (et même un peu trop proches physiquement). La belle-mère nota avec inquiétude que sa fille commença à changer, influencée par son demi-frère et ses idées noires sur la vie. Ce n'est que presque 3 ans plus tard qu'elle réussit enfin à convaincre le père d’envoyer son fils en pensionnat pour une durée illimitée alors que celui-ci venait d’avoir ses 16 ans.

Vous imaginez donc l’amertume avec laquelle Akira considère sa famille; son père qui n’a pas su prendre sa défense, sa belle-mère qui l’a éloigné indûment de la bibliothèque de sa mère (... et de la maison) et sa demi-sœur qui est déçue de ne pas avoir été plus loin dans leur relation (émotionnelle autant que physique; voir l’incident décrit plus haut concernant la première et seule relation intime d’Akira).

Le pensionnat est-il vraiment la solution pour qu'Akira mettre un terme à son obsession avec la mort, tel que le croit sa belle-mère? Ou au contraire, isolé de tout ce qu'il connait, Akira sera-t-il tenté de mettre un terme à sa vie?