Le monde est à moi, c’est ce que je pensais avant d’arriver ici, maintenant je brisais les masques et me contentais d’être moi-même dans un monde que je ne connaissais pas et que je ne voulais pas. J'avais peur de ce de ce monde qui fut autrefois le mien. Après tout j'étais une Idol, une personne qui était appréciée dans le monde entier par sa musique, sa chanson et sa grâce. Maintenant le masque était retiré et j'étais plus qu'une adolescente simple, stupide et banale. Cela faisait bizarre de tomber de son piédestal mais bon je m'y étais habituée, le début avait été dur certes mais maintenant que j'étais arrivé à un tel point de contrôle alors autant en profiter. J’étais montée sur le toit de cet immeuble, qui était grand, beau, élégant avec des barrières ce qui, malheureusement, évitait de se suicider.

Le suicide n'était pas une option bien entendue, je ne voulais pas me suicider après tout mon corps étais trop parfait pour que je puisse songer à passer par-dessus mon bord. Enfin un peu frisson de l'année ne ferait pas de ne faire de mal de temps en temps je suppose, je ne sais pas comment compenser Risette et son adrénaline débordante, mais pour moi j'étais bien ici, tranquille, personne pour me faire chier.

Le ciel était bleu, clair, l'air était frais doux et apaisant après tous c’était le matin, un matin bien, calme, serein, tranquille, presque trop même, l'impression qu’il manquait quelque chose pour faire vibrer mon âme comme une dose d’adrénaline quotidienne, vous savez ce qui permet de tenir en cas de sport violent et de sports extrêmes. Depuis que je n’étais plus une Idol je n'avais plus cette dose.

Une petite brise venait faire lever mes cheveux comme d'habitude pendant que je regardais au loin pour voir les gens qui venaient comme ça pour aller au travail pendant que moi bien entendu je regardais le monde de mon piédestal. Cela faisais du bien de se prendre pour la reine du monde de temps en temps, d'être la reine encore une fois d'être au sommet de toute chose. Pourtant je ne voulais pas redescendre tout de suite de mon piédestal si durement obtenu.


Que dire de plus ? J’avais du mal à retirer le masque, il me collait trop à la peau, il me fallait du temps pour que Risette ne reprenne pas le contrôle. Non je n'étais pas schizophrène et non je n'avais pas ce dédoublement de personnalité, c'est juste le masque que je portais était devenu une fois de plus trop lourd, trop collant, et trop tragédie grecque pour moi.

Ce masque avait fait ma vie pendant ces deux dernières années et il avait coûté la vie à quelqu'un, je m'en voulais d'ailleurs. Quelqu'un s'était sacrifié pour moi pour m'éviter de voir Dieu. Le pire dans tout ce que je ne connaissais même pas cet homme qui avait fait cela pour la chanteuse dont il était fan et que la famille n'avait même pas autorisé que je puisse me rendre à son enterrement. Pourquoi ? Parce que j'étais la cause de sa mort et que sa famille ne voulait pas que je vienne à l'enterrement à cause de cela.

Je m'en étais voulue car le service de sécurité avait bâclé son boulot et que j'avais été prise à parti. Je ne pouvais pas tolérer que quelqu'un se fasse tuer sous mes yeux pour une histoire de viol alors que je ne connaissais même pas la victime. J’avais donc donné ma démission suite à cela et je pensais au pouvoir reprendre une vie normale maintenant, mais c'était sans compter les gens, les amis, la famille, et tout ce petit monde qui gravitait autour de moi et surtout autour de mon argent qui avaient appelés les paparazzis pour me suivre 24 heures sur 24.

Chaque minuscule détail de ma vie avait été pillé et dévoilé à tout le monde. Je n'avais même plus de vie sentimentale, je veux dire même quand on retrouve des caméras planquées dans son appartement et même planquée dans sa propre chambre, on est en droit de se poser des questions. C'est donc pour ça que j'ai décidé de m'isoler ici au moins j’osais espérer que personne ne voudra me juger pour ce qui s’était passé.

Un souffle, un regard vers la porte, je surveillais celle-ci au cas où que quelqu'un rentre, je n'aime pas que les gens puisse me voir moi, vous savez Céline celle qui était cachée derrière Risette, le vrai moi quoi. Tant que la porte ne s'ouvrait pas je pouvais rester debout mais dès qu'une fois que la porte serait ouverte je devrais reprendre mon masque.

Pourquoi, parce ce que je n'avais pas envie que les gens voient mon vrai visage, j'ai plutôt envie que les gens découvrent ses clients moi découvre ce qu'il y a cache derrière l'Idol que je suis. Je sais cela pouvait paraître bizarre comme façon de penser mais je n’étais pas prête à ouvrir mon cœur n'importe qui, mes deux ans en tant qu'Idol m'ont fait regretter ce que j'avais fait et ouvrir mon cœur alors que celui-ci était fragile, risquait de me faire souffrir encore plus toujours, surtout que en plus ça ferait plaisir aux paparazzis, chose que je ne tolérais plus jamais.

Je faisais de nouveau mes couettes encore une fois pour vérifier qu'elles étaient parfaites. Déformation professionnelle il faut dire, quand vous passez plus de la moitié de votre temps debout devant un miroir à vous regarder à vous refaire les couettes et à répéter des numéros encore et encore tout ça pour être parfaite, il pouvait avoir des restes, des traces, des choses qui ne s’en vont jamais et j'espère que le début de ma vie dans cette école pourrait me le faire oublier. Je voyais la poignée se tourner et je disparaissais lentement, faisant ressortir des abîmes de mon cœur Risette et le masque de théâtre. Est-ce que j'allais voir se dérouler sous mes yeux une nouvelle tragédie grecque ou bien est-ce que cette fois-ci ce sera une comédie dont le dénouement final serait heureux. Je ne savais guère mais j'étais sûre que l'avenir pourrait nous le dire…