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| Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] | |
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Arthur Madeck
Messages : 33 Age du perso : 17 ans ♥ Côté coeur : R.A.S
Carte d'identité ♣ Année scolaire: Troisième Année ♣ Colocataires: Acuso Tanaka, Rima Nightmare, Dave Saddler ♣ Relations: | Sujet: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Jeu 2 Aoû - 18:55 | |
| Une veillée copieusement arrosée, une coupe de nanas qu’il n’aurait pas dû draguer, plusieurs blagues douteuses qu’il aurait pu éviter… Voilà comment pouvait être résumée la soirée qu’avait passée Arthur. Il était arrivé aux alentours de vingt-et-une heures au Bar Butterfly Mirage pour la soirée musicale qui y était organisé. Il avait commencé doucement la soirée par quelques verres de whisky et quelques flirts sans conséquences, pour la finir au rhum et aux rentre-dedans franchement repoussants. Parce qu’Arthur il était comme ça : délicat et sympa à jeûne, entreprenant et accablant une fois bourré. Bien que cette nuit-là, il n’ait pas trouvé chaussure à son pied, il était parvenu à dégoter deux gars sympas avec qui il avait parlé de tout (" Moi j’aime bien Passepartout. "), de rien ( " Barf, ça ne vaut rien ") bref, ça avait été une soirée sympathique. A présent, il était sept heures vingt-trois et le plus dur restait à venir : retrouver le chemin jusqu’au pensionnat. Etonnement le jeune homme, qui parvenait toujours à trouver la taverne (en même temps, ne dit-on pas que tous les chemins mènent au rhum ?), était incapable de retrouver la route menant au pensionnat et ce, même si ça faisait un an qu’il flânait dans les rues de Matsumaya.
Après avoir réfléchi pendant une bonne vingtaine de minutes s’il devait se diriger plus au nord ou au sud de la ville, Arthur prit finalement à l’est. La clope au bec, il observait la ville se réveiller peu à peu du long sommeil de la nuit. En chemin, il s’arrêta à une boulangerie pour s’acheter un encas. Il en ressortit avec une chocolatine, deux croissants, un chausson aux pommes et un Paris-brest. Ce n’est pas qu’il eut très faim, c’était simplement qu’il n’avait pas su que choisir. Alors, il avait pris tout ce qui lui donnait envie. Pourquoi se compliquer la vie alors qu’il était beaucoup plus simple de suivre simplement ses envies ? Le sac en papier sous le coude, le garçon reprit son chemin, la démarche traînante. La fatigue commençait à poindre le bout de son nez et il dut très vite reconnaître qu’il était une fois encore perdu. Il était huit heures passées lorsque le jeune homme entra dans le parc de la ville. Il était encore trop tôt pour que les enfants fassent du bruit sur leurs balançoires, et trop tard pour que les camés et autres spécimens désagréables soient sur les lieux. C’était donc l’endroit idéal pour se reposer un peu avant de reprendre son épopée vers des lieux plus appropriés pour se délasser.
Après avoir fait deux fois le tour du parc, le jeune homme jeta finalement son dévolu sur une petite parcelle de pelouse avec en son centre, un grand érable. Le soleil commençant déjà à rudement taper, Arthur rejeta machinalement sa veste sur le sol et s’y installa en sifflotant. Trop fatigué pour constater que ses jambes dépassaient très largement sur l’allée du parc, le jeune Madeck ferma les yeux, les mains en arrière de sa nuque.
Le jeune homme avait à peine eut le temps se remémorer l’histoire de « La jeune fille aux allumettes » pour s’endormir, qu’une douleur lancinante à son pied gauche vint l’arracher de sa torpeur. D’un geste rapide, il ramena la partie endolorie de son pied sur son genou et commença à la masser doucement, ne se demandant même pas quelle était l’origine de cette douleur si fulgurante. Ce qu’il savait, c’est qu’il avait mal et cela, ça lui suffisait. Il leva néanmoins le nez lorsqu’il remarqua du coin de l’œil que quelque chose bougeait devant lui. La première réaction du jeune homme fut : « Merde, c’est quoi ça ? », la deuxième : « Mais… Mais c’est une abeille géante ! ELLE VA ME BOUFFER ! ». Quant à la troisième, elle ne se déclara pas au niveau du cerveau. D’un geste rapide, le jeune paumé détacha sa chaussure droite et la balança sur l’insecte géant, en hurlant :
« Meurs, créature ! Que cette chaussure dans ta figure, Soit l’expiation de tes péchés, Saleté ! »
Si Arthur n’avait pas eu le soleil en plein visage et s’il n’avait pas non plus pris une cuite phénoménale, peut-être aurait-il vu que devant lui se tenait un homme et non pas une abeille géante. Malheureusement pour le garçon qu’une imagination enfantine et débordante guidait, il ne voyait rien d’autre devant lui qu’une grosse bestiole à écraser à tout prix.
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| | | | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Ven 3 Aoû - 5:49 | |
| Akira détestait toutes les couleurs vives. Point final. Aucune exception à la règle. C’est pourquoi il resta perplexe durant de nombreuses secondes ce matin-là lorsqu’il ouvrit le paquet cadeau envoyé par sa demi-sœur, Cécilia, afin de mettre un peu de soleil dans ta journée! C’était bien son genre de lui envoyer un cadeau indésirable pour aucune raison valable (ce n’était même pas son anniversaire!). Fronçant les sourcils, Akira sortit le vêtement de la boîte pour l’inspecter de plus près. Eh oui, il s’agissait bien d’un ensemble de jogging jaune vif avec une bande noire sur les côtés. Il n’était pas mal… si on n’avait pas peur d’aveugler son entourage avec une couleur aussi vive! Akira le jeta avec un rictus de dégoût dans un coin de sa chambre. Pas question qu’on le surprenne avec ça sur le dos.
Akira se détourna pour préparer ses souliers pour sa course matinale. Il lui était impossible de passer une belle journée s’il n’allait pas tout d’abord s’épuiser en courant sur une très longue distance. Au moment de chausser lesdits souliers, il jeta un dernier regard à l’atrocité dans le coin de sa chambre. Même s’il détestait la couleur, il ne pouvait s’empêcher d’apprécier le geste de sa demi-sœur qui cherchait à lui faire savoir qu’elle pensait à lui, même lorsqu’il était à plusieurs kilomètres de la maison en pensionnat, en lui offrant quelque chose qu’il pourrait utiliser à tous les jours lors de son activité préférée. Akira se mordilla la lèvre. Bon après tout, à cette heure matinale, pratiquement personne ne le verrait. Il aurait amplement le temps de revenir se changer avant que ses colocataires se lèvent pour débuter leur routine sans but pour une nouvelle journée de cours qui ne servirait à rien au bout du compte car seule la Mort les attendait tous à la fin…
Maudissant intérieurement son point faible en ce qui concerne sa demi-sœur, Akira enfila à contre-cœur l’ensemble de jogging. Il était plutôt confortable, bien qu’un peu trop ajusté au goût du jeune garçon qui préférait les vêtements amples à ceux ajustés. Attrapant ses clés sur la table avant de partir, Akira termina de se préparer et quitta sa chambre en vitesse avant de changer d’idée.
Heureusement pour lui, la course eut tôt fait de le calmer et, ayant adopté sa vitesse de croisière, Akira regarda défiler le paysage de Matsumaya avec indifférence. Après un bon 2 heures, l’heure devenant plus tardive, le jeune homme bifurqua par le parc afin de rentrer au pensionnat. Ne regardant pas où il allait pour un instant afin d’essuyer la sueur qui coulait sur son front, Akira ne vit pas les pieds qui dépassaient sur le sentier et trébucha. Se rattrapant de justesse, il se tourna pour jeter un regard mauvais au propriétaire … et dû se pencher hâtivement pour éviter une chaussure qui visait sa tête. La chaussure rebondit plus loin avec un bruit sourd, suivi d’un étrange bourdonnement.
Meurs, créature ! Que cette chaussure dans ta figure, Soit l’expiation de tes péchés, Saleté !
Akira se permit une seconde pour se plaindre intérieurement. Je le savais que les couleurs vives attiraient les énergumènes toqués! Je n’aurais jamais dû mettre cette couleur atroce! Observant de plus près l’adolescent sur le sol, cheveux ébouriffés, yeux rougis, relents d’alcool, la Mort dans le visage, Akira comprit rapidement que l’autre devait avoir halluciné une quelconque chimère et que s’il n’était pas prudent, c’est plus qu’une chaussure par la tête qu’il risquait de se prendre. Résolu de s’éloigner sans faire de mouvements brusques, il recula de deux pas et voyant que l’autre n’esquissait pas de mouvements agressifs, se retourna pour continuer sa course… et figea. Un énorme essaim d’abeilles furieuses bourdonnait autour d’une ruche fracassée au sol avec une chaussure innocemment enfoncée à l’intérieur.
Ne voulant pas mourir d’une mort aussi atroce que par des piqûres d’abeilles, Akira fit volte-face pour s’enfuir à toute jambe. Dans un bref élan de pitié pour le pauvre type avec sa gueule de bois par terre qui n’avait aucune chance de s’en sortir par lui-même, il tendit la main et agrippa fermement un de ses bras pour le lever de force.
Dépêche-toi, cours sinon elles vont te piquer!, vociféra-t-il en le regardant dans les yeux (de beaux yeux verts brillants nota-t-il distraitement). Si sa mémoire ne faisait pas défaut (ce qui n’arrivait jamais), il y avait un lac tout près d’ici…
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| | | Arthur Madeck
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Carte d'identité ♣ Année scolaire: Troisième Année ♣ Colocataires: Acuso Tanaka, Rima Nightmare, Dave Saddler ♣ Relations: | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Ven 3 Aoû - 16:19 | |
| Des doigts crispés, une cheville enflée, une chaussure égarée, Arthur avait à présent tout d’un dégénéré. Il regardait l’air visiblement perturbé, cette grosse abeille qui esquivait sans souci son soulier. Le garçon sentait déjà la lame affamée de la mort effleurer sa nuque. Quelle triste fin qu’est celle d’un Roi vaincu, pensa-t-il distraitement. Il allait s’agenouiller pour implorer la pitié de la Bête quand celle-ci eut un mouvement de recul. Que craignait-elle ? Une deuxième chaussure? Qu’elle se rassure, le Roi n’avait pas l’intention de déchausser un autre de ses souliers. Mieux valait la mort que la survie en va-nul-pied. Dans un ultime effort guidé par son amour de la vie, le jeune homme s’empara de son sac à pâtisseries. S’il le jetait un peu plus loin, peut-être que la grosse bestiole serait attirée par l’odeur sucrée du paquet et le laisserait en paix. Il allait balancer le colis lorsqu’une main vint agripper fermement son bras.
- Dépêche-toi, cours sinon elles vont te piquer!
Une abeille qui parle? Le jeune homme écarquilla les yeux et se rendit soudain compte que ce n’était pas une créature mystique qu’il avait tenté d’abattre mais un humain. Un humain avec un pantalon de jogging jaune. Avec sa taille de guêpe et sa culotte rayée jaune et noire, il ne fallait pas s’étonner que le jeune Arthur l’ait confondu avec un hyménoptère. Le Roi, une fois sur ses jambes, jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de l’Abeille géante, pour discerner d’où venait ce bourdonnement qui lui donnait le vertige. Arthur crut qu’il allait défaillir. Devant lui, à quelques mètres à peine, se tenaient des dizaines de bataillons de guerrières armées de dards, prêtes pour l’offensive. Trop préoccupé par ce qu’il se tramait à quelques pas d’eux, le Roi ne prit pas la peine d’exprimer de quelconques excuses à son vassal. Sa lâcheté ayant gagné le bras de fer sur sa politesse, le jeune homme suivit les conseils de son vassal et détala comme un lapin.
Les poumons peut-être un peu trop empoisonnés, le foie sûrement trop imbibé, le garçon se retrouva très vite avec le souffle coupé. Il passa rapidement une main crispée sur ses côtes, là où avait décidé d’apparaître un point-de-côté. Il était tellement concentré à essayer de retrouver son souffle, qu’il ne se préoccupait plus des alentours. Quiconque connaissait un peu Arthur savait que cette attitude était le préliminaire à une grosse bourde. Ce qui fut le cas. Sa concentration, centralisée sur son point-de-côté, ne fut pas capable de détecter la présence d’un lac, quelques mètres plus loin. Ce ne fut qu’une fois au bord de la falaise qu’il réalisa dans quel bourbier il était.
Le jeune homme avait pillé sec devant l’abysse. Il tentait de retrouver son équilibre lorsqu’un corps se heurta contre lui et réduit à néant tous ses efforts pour éviter la chute. Alors que pour une fois le Roi avait réussi à éviter la catastrophe, quelqu’un l’avait obligé à la commettre quand même. Quel manque de veine. Néanmoins, Arthur eut à peine le temps de s’apitoyer sur son sort qu’il se retrouvait déjà piégé dans l’eau du lac. La roublardise, toujours maîtresse de son corps, le fit hurler :
« Je vais me noyeeeeeer ! Je ne sais pas nager… ! »
Le garçon s’excitait dans l’eau, tel un demeuré. Ce ne fut que quelques secondes plus tard qu’il se rendit compte qu’il n’avait aucune chance de se noyer puisque l’eau ne dépassait pas la hauteur de son bassin. Soulagé, il articula à l’Abeille géante :
« Ah mais, mais… J’ai pied ! Quelle félicité ! »
Comme si la scène s’y prêtait, le jeune homme rajusta sa chemise puis desserra sa cravate, totalement à l’aise. S’il avait tout d’abord pris ce bain improvisé comme une mésaventure, Arthur s’en accommodait parfaitement à présent. Au moins l’eau gelée du lac avait eu le mérite de lui remettre les idées en place. Il jeta un coup d’œil vers le jeune homme tout de jaune vêtu et lui adressa, un sourire désolé aux lèvres :
« Désolé pour tout ça, La chute et la chaussure, Je ne suis pas quelqu’un de très adroit. »
Faute de trouver d’autres excuses à lui soumettre, le jeune homme lui tendit une main amicale puis se présenta :
« Au fait, je suis Arthur. »
La main tendue vers l’inconnu, le jeune Roi prit le temps de détailler son compagnon d’infortune. Le visage beau, un peu mystérieux, les yeux foncés et la stature musclée bien que fragile, il était de ce genre de type dont toutes les nanas raffolent. Il avait aussi cette silhouette malgré tout imposante qui eut le mérite de déclencher la paranoïa d’Arthur. Prêt à détaler au moindre mouvement suspect, le jeune homme commença un peu à se crisper. Sa journée avait déjà assez mal commencé, il ne voulait pas l'auréoler d'une baston à la con.
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| | | | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Sam 4 Aoû - 6:32 | |
| Réalisant qu’il effectuait un contact avec un humain, Akira lâcha prestement le bras du jeune homme. Il aurait eut la peste qu'Akira ne l'aurait pas lâché plus vite. De toute façon, ce dernier courrait maintenant tel un athlète olympique avec ses très longues jambes, tellement vite même qu’il dépassa facilement Akira, ce qui l’impressionna malgré lui étant donné que l’autre n’avait qu’un soulier. À contrecœur, Akira ne put même s’empêcher de remarquer que pour quelqu’un avec ce qui semblait être d’aussi mauvaises habitudes alimentaires (pâtisseries et alcool), il avait plutôt bonne figure... Il révisa rapidement son opinion en voyant l’autre garçon faiblir et ralentir en tenant péniblement ce qui devait être un point sur le côté, son sac de pâtisserie se balançant inutilement à ses côtés.
Akira entendait le bourdonnement des abeilles furieuses juste derrière lui. Voyant son compère s’arrêter sec et contempler de manière incertaine ce qui devait être le lac en bas de la petite pente, le jeune japonais accéléra et le poussa sans ménagement. Ils tombèrent tous les deux, indemnes, dans ce qui devait être une portion peu profonde du lac.
Les simagrées du fêtard auraient sans doute été drôles (Je vais me noyeeeeeer ! Je ne sais pas nager… ! » et en temps normal, Akira lui aurait sûrement même lancé un petit commentaire sarcastique, mais il s’avérait qu’il n’avait pas du tout envie de rire. En effet, en gesticulant de manière désordonnée, le sac de pâtisseries s’était ouvert et avait envoyé valsé son précieux contenu détrempé partout et… une chocolatine s’était écrasée sur la tête d’Akira, lui mettant du chocolat dans les cheveux et sur le front.
C’est encore sous le choc de cette tournure imprévue qu’il entendit les excuses, peu sincères selon lui, de l’autre.
« Désolé pour tout ça, La chute et la chaussure, Je ne suis pas quelqu’un de très adroit. »
Retenant des mots peu polis qui auraient fait rougir de honte ses ancêtres, Akira se contenta d’un hochement de tête assez sec. Comble de l’insulte, l’impertinent lui tendait maintenant la main « Au fait, je suis Arthur. » comme s’ils allaient profiter de l’évènement pour faire connaissance! Un rictus de mépris apparut brièvement sur les lèvres minces d’Akira. Le regard furieux, il ramassa d’un geste délibérément lent la pâtisserie de sur sa tête et la déposa dans la main tendue d’Arthur. Dans un bruit mouillé désagréable, la chocolatine continua de répandre son contenu joyeusement.
Aucun intérêt à connaître ton nom, répliqua-t-il avec une franchise déroutante et d’une voix indifférente avant de se lever.
Le vent s’était levé et Akira ne put s’empêcher de frissonner légèrement. Il n’avait pas fait deux pas qu’il entendait Arthur se lever et se dépêcher pour le rejoindre. Akira se retourna et en oublia le commentaire acerbe qu’il avait aux lèvres. Il eut à peine le temps d’écarquiller les yeux avant qu’Arthur, ayant trébuché sur un objet inconnu, ne lui tombe sur la poitrine, l’entraînant au complet sous l’eau sans avertissement. Akira tenta en vain de sortir la tête de l’eau, le poids d’Arthur étant trop mal répartit et le maintenant en apnée. Commençant à paniquer, il tenta de frapper tout ce qu’il pouvait atteindre…
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| | | Arthur Madeck
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Carte d'identité ♣ Année scolaire: Troisième Année ♣ Colocataires: Acuso Tanaka, Rima Nightmare, Dave Saddler ♣ Relations: | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Sam 4 Aoû - 13:10 | |
| Certains naïfs diraient qu’Arthur est un type prudent. Certains, plus réalistes, dirait plutôt qu’il est rien de plus, rien de moins, qu’un lâche. Il est difficile de départager les deux opinions. Toujours est-il que lorsque le jeune homme vit apparaître sur le visage de l’inconnu une moue peu encline à la discussion, il s’était préparé à fuir, encore une fois. Le regard de l’Abeille n’arrangea pas sa paranoïa : il était certain que s’il avait été une petite bestiole, l’autre l’aurait écrasé, massacré, décimé, exterminé, bref, il l’aurait achevé. Paniqué, effrayé, horrifié, Arthur exprima intérieurement son profond désarroi : Alala… C’est pas très cool tout ça. Euh… ? C’est pas très cool tout ça ? Tsss, j’te jure, à quoi bon faire des effets dramatiques s’ils finissent aussi lamentablement. Bon, toujours est-il que le jeune homme avait les jambes qui tremblotaient un peu. Et ce n’était pas à cause de l’eau froide du lac. S’il avait eu la force de les faire bouger, sûrement aurait-il filé dès que l’inconnu avait porté une main sur sa tête. Malheureusement, le poids de la soirée commençait déjà à faire son effet et les mouvements d’Arthur étaient de plus en plus compliqués à effectuer.
Le garçon recommença à souffler lorsque l’autre fit mine de lui serrer la main. Finalement, l’inconnu n’était pas si terrifiant que cela. Lorsque l’autre frappa plus qu’il ne serra sa main, Arthur fut étonné de la texture de la poigne de l’inconnu. On aurait dit qu’il avait la main gluante. Merde, serait-il en fait un… Crapaud ? Le jeune homme élabora plusieurs théories dans sa tête, comme celle de la malédiction du Prince Charmant inversée. Cette hypothèse reposait sur le fait que le jeune homme, une fois au sec, restait beau, séduisant et charmant, alors que s’il était mouillé, il se retransformait peu à peu en amphibien. Arthur était sur le point d’en élaborer d’autres, encore plus farfelues, quand il jeta un coup d’œil à sa main. Putain mais c’est contagieux ? D’un geste vif, il éjecta le précieux cadeau de l’inconnu, avant de se rendre compte que le truc visqueux n’était rien d’autre qu’une des pâtisseries qu’il avait acheté. Le jeune homme dut alors faire face à deux grosses déceptions : que l’autre ne soit pas victime d’une malédiction extraordinaire, et celle d’avoir gâché ses confiseries. Malgré toutes ces contrariétés de taille, le jeune homme nota tout de même la gentillesse incroyable de l’inconnu. Toute personne normale se serait enfuie avec ses pâtisseries, non ? Eh bien l’inconnu lui, non. Il lui avait rendu ses biens, comme toute personne honnête l’aurait fait. Un poil déconnecté de la réalité, Arthur adressa un sourire reconnaissant au jeune homme. Finalement, cette Abeille Géante était plutôt sympa.
« Aucun intérêt à connaître ton nom »
La froideur avec laquelle s’était exprimé l’inconnu ne démonta pas le Roi. Certain qu’il s’agissait ici plus de timidité que d’impertinence, Arthur crut comprendre que l’autre se prénommait Oquin Intérêta Connehêtretonon. Naïvement, le jeune homme remarqua que c’était un prénom difficile à porter. Il ne le nargua donc pas d’un sourire moqueur ; chacun avec ses fardeaux à porter, ce n’était pas la peine de les alourdir davantage. Il regarda l’autre se relever et suivit le mouvement de son nouveau compagnon d’infortune. Malheureusement le sol glissait. Il ne fallut que de deux pas pour qu’Arthur se casse lamentablement gueule. Trébuchant sur une roche, le jeune homme tangua en arrière, puis en avant, pour finalement s’écraser lourdement sur le fameux Oquin. La suite des évènements fut véritablement un jeu de massacre : incapable de se redresser tant les coups de l’autre garçon le meurtrissaient, Arthur tentait de se dégager sans pourtant y arriver. Il n’y parvint seulement lorsque l’autre submergé eut l’idée brillante de lui écraser un beau coup de pied dans l’entrejambe. La douleur fut tellement vive qu’elle eut le mérite de faire bondir le jeune homme à plus d’un mètre du corps de l’Abeille Géante. Une fois redressé, Arthur resserra ses mains sur son paquet avec beaucoup de classe. Il était entrain de sautiller de douleur lorsqu’il aperçut que sur ses mains coulaient de grandes traînées rouges. Tout à coup paniqué à l’idée d’être à jamais eunuque, le jeune homme jeta un rapide coup d’œil dans son caleçon. Rien à signaler. Soulagé vis-à-vis de sa masculinité, Arthur soupira de contentement. Finalement, ce n’était pas lui qui saignait. Eh mais attend… Si ce n’était pas lui qui se vidait de son sang… C’était qui ? Il jeta un coup d’œil aux alentours et vit à quelques centimètres de lui, le jeune Oquin avec une longue traînée de sang au niveau du front. Oups ?
Laissant de côté sa douleur à l’entrejambe, le Roi s’approcha de son vassal. Il remarqua alors que ce dernier avait plein de miettes de pâtisseries dans les cheveux, quelques résidus de chocolat collé sur son T-shirt et le front ensanglanté. Je vais me faire crever. Que faire, que faire ? Réfléchis Arthur, trouve une solution intellig-…
« C’est marrant, cette situation me rappelle une blague. C’est un homme qui pêche. Un chien passe et pète. L’homme tombe à l’eau et se noie. Quelle est la race du chien ? Eh bien c’est… Un pékinois ! Un pet-qui-noie. Marrant, non ? »
Malgré la douleur fulgurante de son entrejambe, le jeune homme s’esclaffa, visiblement satisfait de sa blague. Si cela allait détendre l'atmosphère, cela il l'ignorait. Mais au moins, il aurait essayé.
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| | | | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Dim 5 Aoû - 2:31 | |
| C’est avec très peu de dignité qu’Akira émergea enfin de l’eau, son pied ayant connecté avec ce qu’il espérait de tout coeur être l’entre-jambe du maladroit. Aveuglé, crachant l’eau sale du lac et tentant de l’extraire de son nez de manière très peu ragoutante, le jeune japonais n’était vraiment pas à son meilleur. Sa tête lui faisait très mal et, avec un peu d’eau dans les oreilles, Akira n’entendit que la fin de ce que lui disait l’autre : « … Un pet-qui-noie. Marrant, non ? », ratant ainsi à son insu un rare dialogue provenant d’Arthur n’étant pas en vers. Il le regarda avec une confusion grandissante s’esclaffer, beaucoup trop satisfait de lui-même.
Quoi?, croassa-t-il faiblement malgré lui.
Une fois que son cerveau rattrapa sa bouche, il réalisa qu’il ne tenait pas vraiment à ce que l’autre répète. Il tenta de palper son front et grimaça de douleur en rencontrant une bosse, sa main revint poisseuse avec son sang. Il ne s’était pas raté en tout cas. Il jeta un regard accusateur au petit rigolo qui se trouvait encore bien drôle et riait toujours. Akira avait presque envie de savoir pourquoi et de lui demander de répéter, mais il se ravisa en se disant que peu importe ce que l’autre avait dit, ça ne pouvait pas être si drôle… non?
L’ignorant donc complètement, Akira tenta de se lever de l’eau glacée........... mais n’y parvint pas. Sous l’effet du contact prolongé à l’eau glacée du lac, ses muscles des jambes déjà bien épuisés par son marathon du matin avaient décidés de ne plus répondre à l’appel. Deux options s’offraient donc à lui : il pouvait soit attendre que la crampe passe et risquer d’attraper une pneumonie puisque cela prendrait bien plusieurs minutes et il frissonnait déjà ou demander de l’aide à Arthur et se faire porter hors du lac. Il ne prit que 0,000002 secondes à se décider en voyant le français se décrotter le nez : plutôt la Mort que de lui demander son aide! D'ailleurs, pour ce qu'il en savait d'après son expérience d'aujourd'hui, demander de l'aide à ce maladroit équivalait également à signer son arrêt de mort.
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| | | Arthur Madeck
Messages : 33 Age du perso : 17 ans ♥ Côté coeur : R.A.S
Carte d'identité ♣ Année scolaire: Troisième Année ♣ Colocataires: Acuso Tanaka, Rima Nightmare, Dave Saddler ♣ Relations: | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Ven 10 Aoû - 18:20 | |
| Le rire parcourant son visage, c’était avec gaité que le jeune homme répétait inlassablement la chute, non combien fameuse, de sa blague. Arthur riait toujours lorsqu’il risqua un coup d’œil sur son compagnon d’infortune. Alors qu’il était certain de trouver -au moins- un petit sourire sur la figure d’Oquin, il ne reçut qu’un regard noir, ce qui eut le mérite de le refroidir un peu. Sa blague était hilarante, courte et efficace, où avait-il donc pu foirer son coup ? Loin de se figurer que ce regard apathique était le fruit de sa maladresse et non pas celui de sa blague, le jeune homme entreprit de réciter mentalement sa farce. Une fois de plus, la chute le fit rire. Non, décidément non, il ne comprenait pas pourquoi le grand bridé n’avait pas ri. Naïvement, le Roi mit cet échec de communication sur la différence culturelle. Il est vrai que les Japonais ne sont pas connus pour leur sens de l’humour. Eux, ils sont connus et reconnus pour leur sérieux, leur méticulosité, leur finesse, bref tout ce dont manquait cruellement Arthur. Fallait donc pas s’étonner que ses blagues tombent à plat. Mais Arthur, n’étant pas de ce genre de personnes qui s’amusent à catégoriser les gens, préféra se dire que sa blague n’était peut-être pas si drôle que ça. Enfin du moins, pour Oquin. Après tout, l’Abeille avait peut-être perdu une personne de son entourage à la suite d’une noyade ? Faudrait qu’il réessaie un jour avec un autre Japonais, histoire de voir si c’était l’histoire qui merdait ou si c’était tout simplement l’interlocuteur.
Avec toutes ses méditations savantes sur l’humour, Arthur avait perdu le fil de la situation. Lorsqu’il releva le nez vers Oquin, il le retrouva exactement à la même place où il l’avait laissé, c'est-à-dire dans l’eau. A l’inverse du Roi, le jeune homme semblait apprécier l’eau froide du lac. Ils sont fous ces japonais, commenta intérieurement Arthur. Aimer la Pacifique, avec ses vagues immenses et ses poissons qui pissent dans l’eau ça, oui, mais cette eau froide, sale et vaseuse, non. Le raisonnement d’Arthur aurait pu s’étendre bien plus loin mais, heureusement pour nous, un moucheron un peu trop curieux interrompit ses maximes en s’engouffrant dans les cavités nasales du jeune homme. Le sang du garçon ne fit qu’un tour. D’un geste rapide, il attrapa un mouchoir de tissu dans l’une de ses poches et l’enfourna sans ménagement dans sa narine droite. Il faut que je l’attrape rapidement, - Il paraît qu’on meurt lorsque des bêtes montent là-dedans. Quand le jeune homme ressortit son doigt enveloppé, il ressentit une vague de joie s’abattre sur son corps. La bestiole n’avait pas pu échapper à son doigt justicier. Satisfait de lui-même, le jeune homme plia consciencieusement son mouchoir et le rangea dans sa poche en prenant bien soin de ne pas le froisser.
Le jeune homme s’avançait prudemment vers le Bridé, suivant le schéma qu’il avait imaginé à la lettre. Lever le pied A, tâter le terrain, poser le pied A si aucun danger, puis ramener le pied B aux côtés du pied A. Lever le pied A, tâter le terrain, … Certes la manipulation était longue et faisait apparaître Arthur comme un sombre crétin, mais il avait fait assez de conneries pour la journée. Il était temps d’être un peu plus prudent. Une fois à sa hauteur, Arthur brandit une nouvelle fois une main amicale vers le jeune Oquin.
« Eh Oquin, attrape-donc ma main, Je vais nous faire sortir de ce pétrin, En traçant lentement le chemin. Si tu me suis, crois-moi, tout ira bien. »
La main tendue, le jeune homme considérait lentement la situation. Il avait besoin de faire le point. Il était arrivé dans le parc, il avait tenté de s’endormir, il s’était fait shooter le pied par ce jogger, ils avaient ensuite tous les deux tenté d’échapper à un essaim d’abeilles, ils s’étaient cassés la gueule dans le lac pour ensuite se recasser la gueule dans le lac. Joli bilan. Eh mais… Au fait. Elle est où la veste ? Soudainement paniqué, le garçon jeta un coup d’œil autour de lui et ne perçut que son sac de pâtisserie flottant paresseusement sur la surface de l’eau. Bien qu’Arthur ne soit pas du genre paniqué, il lui arrivait d’avoir des coups de sang et notamment lorsque cela concernait ses habits. Enfin, surtout quand ceux-ci détenaient tous ses papiers, sa carte bancaire et sa carte de fidélité pour la librairie. Arthur regardait le sac empli de pâtisseries décomposées errer sur les flots lorsqu’un flash s’installa devant ses yeux. Sa veste, il l’avait en arrivant dans le parc. Il s’était même installé dessus dans l’espoir de se reposer un peu. Ce qui voulait dire qu’elle… Qu’elle gisait sur le territoire des Abeilles. Merde.Il ne fallait pas traîner. Sans crier gare, Arthur attrapa l’avant-bras d’Oquin et le tira hors de l’eau. Il relâcha ensuite son étreinte et recommença son manège. Lever le pied A, tâter le terrain, poser le pied A, puis ramener le pied B aux côtés du pied A.
Arthur émit un soupir de soulagement seulement lorsque ses deux pieds atteignirent la berge. Sauvés, ils étaient sauvés. Il adressa alors un petit sourire de contentement à Oquin puis entreprit d’ôter ses chaussettes imbibées d’eau, afin de les essorer. Ne décousant pas de sa besogne, le jeune homme adressa distraitement au jeune Oquin :
« Tu vois Oquin, Finalement, on s’en est sorti. »
Le Roi leva distraitement les yeux vers le jeune homme et ajouta après un bref examen, l’air soucieux :
« Oh mais est-ce que tu vas bien ? Ton teint a drôlement blanchi. »
Le jeune homme, attentif au visage de son compère, remarqua distraitement qu’avec son sang vermeil coagulé et son teint si pâle, il ne manquait plus que la couleur bleue pour qu’il ressemble au drapeau français. Aaaah, la France. Le garçon soupira. Le vide qu’avait laissé la Bretagne natale dans son cœur commençait à lui peser. Ses rochers majestueux servant de remparts aux vagues les plus vindicatives, ses collines boisées renfermant farfadets et fées, son beurre en motte et ses mets raffinés… Oui, tout cela lui manquait. Plus qu’il n’osait se l’avouer. |
| | | | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Sam 11 Aoû - 4:13 | |
| Le froid était impitoyable. Il s’insinuait dans toutes ses articulations et engourdissait peu à peu toute douleur dû aux crampes musculaires qui l’immobilisaient. Si ce n’était des frissons incontrôlables qui l’agitaient sans cesse, Akira aurait pu apprécier cette douce sensation et s’y abandonner. Les yeux fermés, il se concentra sur son corps. Hormis quelques picotements désagréables, il avait perdu toute sensation dans ses doigts tout comme ses orteils. On ne pouvait pas encore en dire autant de ses mollets et cuisses qui protestaient toujours en envoyant des signaux intermittents de douleur lancinante à son cerveau, mais la douleur se faisait sourde, moins insistante…
Akira fut brutalement sortit de ses pensées par un empoignement brusque de son bras, le levant sur ses pieds et hors de l’eau sans beaucoup d’effort comme s’il n’était qu’une vulgaire poupée de chiffon. Abasourdis, il leva un regard surpris sur Arthur, les yeux verts étincelants de détermination. Ainsi, il ne l’avait pas abandonné dans l’eau…?
S’il n’était pas aussi préoccupé avec le besoin imminent de conserver son équilibre, Akira se serait sûrement penché sur la question afin de savoir pourquoi l’autre garçon ne l’avait pas laissé à son sort. Ce n’est pas comme s’il lui avait demandé son aide. C’est sans doute avec une petite pointe de honte qu’il lui aurait dit merci et peut-être même qu’il se serait enfin présenté. Or, Arthur l’ayant aussitôt libéré de son étreinte une fois debout, sa situation était si précaire qu’il était beaucoup trop occupé pour penser à tout ça. Le jeune japonais tentait tant bien que mal de conserver son équilibre sur ses pieds gourds. Une fois cet obstacle surpassé, il suivi Arthur vers la berge d’une démarche lente, mal assurée et avec toute la grâce d’un morse sur la terre ferme.
Après une éternité d’efforts, Akira sortit enfin de l’eau. Il cherchait des yeux le meilleur emplacement pour s’effondrer lorsqu’il fut distrait par une interpellation
Tu vois Oquin, Finalement, on s’en est sorti.
Encore un peu étourdi par le coup qu’il avait reçu à la tête, Akira se retourna pour voir qui était ce ‘Coquin’. Ne voyant personne, il en déduisit avec dégoût (et peut-être une très très petite pointe de joie qu’il écrasa vicieusement à l’intérieur de lui) qu’Arthur lui avait déjà trouvé un surnom, du genre qu’on donne à ses bons amis. Certes, ils venaient de vivre ensemble des évènements assez peu ordinaires, mais rien justifiant un tel excès de familiarité! Surtout que... Coquin!?!? Vraiment!?? Plutôt lui avouer son nom que de subir ce surnom chaque fois qu’il croiserait le français… pas qu’il ait l’intention de le croiser à nouveau bien sûr! Mais on ne savait jamais…
Oh mais est-ce que tu vas bien ? Ton teint a drôlement blanchi.
Ayant repéré un beau coin d’herbe en plein soleil tout près de lui, Akira s’y dirigea en tremblotant. M-m-meilleure j-journée de m-m-ma vie, répondit-il en claquant des dents, ne pouvant résister au sarcasme. Puis, fixant un regard très sérieux sur le français (le premier de la journée sans couteaux dans les yeux), il continua, le claquement de ses dents rendant son avertissement peu crédible. J-j-je te c-ca-castre si t-tu m’ap-p-elles enco-core par ce s-surnom s-stupide. M-mon nom c’est Akira.
Tout son corps, mais en particulier ses jambes, lui faisaient un mal fou en se réchauffant. On aurait dit qu’il était transpercé par une multitude de petites aiguilles. Il s’effondra mollement sur le sol telle une marionnette dont on aurait coupé tous les fils. Il devait impérativement se réchauffer rapidement s’il ne voulait pas être malade au cours des prochains jours.Tendant les mains vers ses souliers, Akira constata rapidement que ses doigts ne coopéraient pas de tout. Un peu embarrassé de demander de l’aide, c’est avec un peu de rouge aux joues qu’il demanda
Est-ce que tu pourrais m’aider? Je ne sens plus mes doigts….
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| | | Arthur Madeck
Messages : 33 Age du perso : 17 ans ♥ Côté coeur : R.A.S
Carte d'identité ♣ Année scolaire: Troisième Année ♣ Colocataires: Acuso Tanaka, Rima Nightmare, Dave Saddler ♣ Relations: | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Sam 11 Aoû - 16:10 | |
| Les yeux flottants dans le vide, l’esprit fondamentalement ailleurs, Arthur ne considérait nullement celui qu’il avait inconsciemment sauvé. Il pensait aux farfadets. Pourquoi, ça, on aimerait bien le savoir. Il écoutait avec attention la voix qu’il leur avait inventée, sans jamais comprendre les sons qui en sortaient. Il faut dire que les farfadets, ils parlaient breton. Et même si Arthur venait de Bretagne, il n’avait jamais vraiment parlé le dialecte local. Sûrement par manque de pratique. Surtout par manque de concentration. À présent, il s’en mordait les doigts. Si les farfadets décidaient de lui jouer une farce, il ne saurait y faire face. S’enlisant peu à peu dans ses rêveries, Arthur compara les chuchotements des farfadets au bourdonnement des abeilles. Alors il pensa aux abeilles. Puis à sa chaussure perdue à jamais dans un essaim. Puis à sa veste, également perdue. Arthur aurait pu naviguer encore un certain temps sur les flots sans limite de sa connerie mais le jeune Oquin le rappela à l’ordre.
« M-m-meilleure j-journée de m-m-ma vie »
Arthur répondit à la réflexion sarcastique du garçon par un sourire naïf. Au moins, y’en a un qui s’est amusé, pensa-t-il. Quoique, en y repensant, ça avait été plutôt amusant de se retrouver le cul dans l’eau. Par contre, de se prendre un genou dans les bijoux de famille, ça l’avait été moins. A bien y penser, cette matinée n’avait eu rien catastrophique, ni de génial. Ca avait été une journée en tout point Arthuresque.
« J-j-je te c-ca-castre si t-tu m’ap-p-elles enco-core par ce s-surnom s-stupide. M-mon nom c’est Akira. »
Akira ? Son nom ? Ce n’était pas Oquin? Merde, il avait un deuxième prénom, en plus d’Oquin Intérêta Connehêtretonon ? Ses parents l’aimaient pas ou quoi ? Eh mais attends… Putain. Il venait de comprendre. Oquin Intérêta Connehatretonon. Comme aucun intérêt à connaître ton nom, mais en différent. Bordel, comment avait-il pu être si stupide ? Sa naïveté frôlait l’indécence. Une vague de déception se brisa sur la poitrine du jeune homme. C’était toujours la même chose. Lui espérait trop, souhaitait perpétuellement sortir de ces relations ordinaires où se côtoie lâcheté et manque de savoir-vivre. Il en demandait toujours trop et était inlassablement déçu, jamais impressionné par l’antipathie des inconnus. C’était devenu chose trop commune. Arthur soupira avec nonchalance. Le refrain du ‘je me fous de tout le monde’, il le connaissait trop bien. Contrarié par ce manque d’originalité, le jeune homme ne répondit rien aux avertissements du garçon. De toute façon, que dire ? Que de toute façon dans cinq minutes, il l’aurait déjà oublié ? Non, il n’était pas de ce genre là.
« Est-ce que tu pourrais m’aider? Je ne sens plus mes doigts… »
Arthur aurait pu faire s’épanouir sur son visage un sourire mesquin, puis sortir une phrase bateau comme : ‘démerde-toi’, mais ne le fit pas. Au lieu de cela, il jeta un rapide coup d’œil au jeune homme en détresse, puis tourna les talons. Il se dirigeait à grands pas vers l’arbre sous lequel il s’était étendu quelques minutes plus tôt. Sa veste était toujours là, à présent baignée de soleil, attendant patiemment que quelqu’un l’adopte. D’un geste rapide, le jeune homme l’attrapa et la passa sur une de ses épaules. Il rebroussa ensuite chemin, suivant plus ses instincts que ses souvenirs, et rejoignit le jeune homme aux membres gelés. Distraitement, Arthur nota que le jeune homme était fragile et qu’il avait eu de la chance de ne pas se casser quelque chose au cours de leur mésaventure. Le Roi fit glisser avec précaution sa veste sur les jambes du garçon. S’il était incapable de réfléchir comme tout le monde, il voyait. Et la faiblesse d’Akira au niveau des jambes crevait les yeux.
« Tiens, couvre-toi avec ça. »
Sans prendre la peine d’ajouter quelque chose d’autre, le Roi s’assit légèrement aux côtés du garçon. Il vit alors les chaussures imbibées d’eau de son compagnon de mésaventure. Sans même demander la permission, le jeune homme défit les lacets d’Akira puis enleva les chaussures du jeune homme, en ajoutant, comme pour se justifier :
« Désolé, pas le choix. Quand les pieds sont au froid, C’est tout ton corps qui a froid. »
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| | | | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Sam 11 Aoû - 17:34 | |
| Akira vit avec consternation Arthur se détourner et partir, sans dire un mot. Depuis le début, il avait été d’un comportement exécrable avec lui et le français choisissait MAINTENANT pour s’offusquer? Alors qu’il venait de lui dévoiler son nom et lui demandait sérieusement son aide pour la première fois?
Avec un soupir exaspéré (et contenant un brin de déception), il se laissa tomber sur le dos et regarda le soleil se cacher derrière des nuages. Décidément, tout ce qui touchait les interrelations entre humains le dépassait. C’était bien la dernière fois qu’il s’abaissait à demander de l’aide. On n’était jamais mieux servi que par soi-même en fin de compte…
Tiens, couvre-toi avec ça.
Mais que... ? Akira sursauta légèrement en sentant quelque chose couvrir ses jambes encore gelées. Il se releva légèrement et regarda avec une surprise non dissimulée Arthur s’asseoir à ses côtés après avoir tenté de couvrir ses jambes avec sa veste. Son cœur frisa la crise cardiaque en le voyant détacher puis enlever ses chaussures détrempées. Que faisait-il encore là? Était-il bipolaire?
Désolé, pas le choix. Quand les pieds sont au froid, C’est tout ton corps qui a froid.
Ainsi il ne l’avait pas abandonné comme tout être humain qui se respecte l’aurait fait depuis longtemps? Akira ressentit une vague de chaleur intérieure peu familière le parcourir. Il n'avait soudainement plus froid du tout. Détournant le regard avant de dire quelque chose de vraiment embarrassant, il se recoucha mais pas avant qu’un demi-sourire ait étiré ses lèvres minces. Il sentait qu'un merci ordinaire paraîtrait peu sincère après leurs récentes altercations. Les yeux fermés et se laissant réchauffer par le soleil sortit des nuages, il lança
左の上の生命です。 右側に死を探しています リンクを愛して
Sentant le regard interrogateur de l’autre sur lui, il ajouta avec le même damné demi-sourire qui ne voulait pas le quitter
C’est mon haïku préféré. Traduit en français, cela donne à peu près
A gauche est la vie A droite se penche la mort L'amour les relie
Ouvrant enfin un œil brun amusé sur son interlocuteur, il ajouta
Je dois avouer que j'adore la poésie, mais sans doute pas autant que toi.
Akira était convaincu que quelqu'un parlant en vers saurait certainement apprécier la délicatesse de son haïku préféré. S'il était honnête envers lui-même, en partageant ces quelques vers, il remerciait Arthur et le testait tout à la fois. Sa réponse déterminerait si le français était digne de sa curiosité ou non... |
| | | Arthur Madeck
Messages : 33 Age du perso : 17 ans ♥ Côté coeur : R.A.S
Carte d'identité ♣ Année scolaire: Troisième Année ♣ Colocataires: Acuso Tanaka, Rima Nightmare, Dave Saddler ♣ Relations: | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Sam 11 Aoû - 21:24 | |
| Le soleil dans le dos et la douce quiétude du lac pour seuls compagnons, le jeune homme, les manches de sa chemise retroussées, s’affairait sur un des souliers du blessé. Il détendait les lacets patiemment, sans jamais rien brusquer. Quand il les jugea suffisamment travaillés, il tira légèrement sur la languette afin qu’un maximum de soleil pénètre dans la cavité du soulier. Il exposa ensuite la chaussure au soleil et la contempla quelques instants. Puis, il prit l’autre soulier et recommença le même travail minutieux. Il aurait pu faire cela des heures sans jamais s’ennuyer.
Lors de son ouvrage, le jeune homme leva quelque fois les yeux vers son compagnon silencieux. Il considérait quelques instants sa cage thoracique et, voyant qu’elle montait et descendait régulièrement, reprenait avec sérieux son travail. Rien ne l’obligeait à veiller le malade et pourtant, il le faisait. Il ne recherchait ni gratitude, ni un quelconque remboursement de la part de l’Abeille, seulement la réparation de ses propres erreurs. Il n’avait pas été le seul fautif, certes, mais au moins ce soir il dormirait bien. C’était le plus important.
Arthur était entrain d’installer la seconde chaussure au soleil quand le prénommé Akira décida à parler. Il lança quelque chose en japonais que le Roi ne parvint pas à saisir. Peut-être une prière. Sûrement un avertissement railleur. Le jeune homme leva néanmoins la tête, plus par politesse que par un réel espoir que l’autre répète ses dires. Les insultes, il connaissait et à vrai dire, il s’en fichait pas mal. Comme les cours, les insultes ne l’atteignaient pas. S’il relevait la tête, c’était seulement pour ne pas faire de la peine à l’autre, pour au moins lui faire croire que quelqu’un s’intéressait à lui. Tout comme en cours. « C’est mon haïku préféré. Traduit en français, cela donne à peu près : A gauche est la vie A droite se penche la mort L'amour les relie »
Surpris que le jeune homme parle de poésie, Arthur considéra finalement que cette matinée n’avait pas été aussi vaine que cela. Au moins, il aurait entendu un tercet subtil de la poésie japonaise. Songeur, il considéra lentement les trois vers. Dommage que lui eut été incapable de retranscrire quoique ce soit sur une feuille de papier. La seule chose qu’il parvenait à poser sur un carnet, c’était des réflexions idiotes ou encore, des dessins de feuilles d’arbre. Lui, il n’était bon qu’à entendre, qu’à voir. Mais c’était déjà ça.
« Je dois avouer que j'adore la poésie, mais sans doute pas autant que toi. »
Arthur ne sursauta pas lorsque, d’un éclat de voix, Akira balaya toutes ses pensées. Il en avait l’habitude. Les gens ne se rendaient pas compte à quel point ils étaient bruyants. Le jeune homme bascula légèrement sur les paumes de ses mains avant de considérer l’affirmation de son compagnon. S’il aimait la poésie ? A vrai dire, il ne s’était jamais vraiment posé la question. Eternel rêveur et romantique, Arthur croyait dur comme fer que tout était poétique et que la poésie n’était qu’un sous-genre d’une grande catégorie. Certes, comme tout le monde, il savait apprécier quelques vers bien rythmés mais aux vers travaillés, il préférait les subtilités de la prose. Douce ironie pour celui qui ne pouvait s’exprimer qu’en versifiant ses phrases.
« J’apprécie la poésie, il est vrai, Mais aux vers travaillés sans peine, Je préfère les contes d’Andersen, Ou la prose de Baudelaire. »
Arthur fit une petite pause, comme pour rassembler ses idées, puis reprit :
« N’importe quel imbécile peut faire rimer ses locutions, Il suffit seulement d’un peu de courage et d’obstination. Mais émouvoir par sa prose, C’est complètement autre chose, Car c’est extrêmement compliqué, De rythmer sa phrase sans la versifier.
Il est beaucoup plus difficile d’émouvoir avec de la prose qu’avec des vers. C’est pourquoi je préfère les contes aux vers amers, Que je préfère les mots banals enchevêtrés dans une valse folle, Aux phrases rythmées au contenu frivole. »
Le garçon aurait pu encore longuement monologuer sur la supériorité de la prose vis-à-vis de la versification. Car c’était son dada, la seule chose à laquelle il s’intéressait réellement. Il n'était d'ailleurs par rare qu'il relise une œuvre, non par son contenu mais pour son contenant. Mais il était fatigué et la chaleur de la journée ne venait rien arranger. Alors, passant machinalement une main dans ses cheveux, il termina, un sourire désolé aux lèvres :
« Excuse-moi, je me suis laissé emporter. C’est que les contes… C’est un peu mon pêché. »
Evitant le regard certainement affligé de son compagnon, Arthur jeta un coup d’œil sur les chaussures d’Akira, puis déposa un doigt sur la semelle. Un souffle de satisfaction vint lui caresser l’échine : c’était presque sec. Finalement, il avait fait du bon boulot.
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| | | | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Dim 12 Aoû - 3:43 | |
| Akira écouta avec intérêt la tirade du français.
J’apprécie la poésie, il est vrai, Mais aux vers travaillés sans peine, Je préfère les contes d’Andersen, Ou la prose de Baudelaire.
Il connaissait Baudelaire bien entendu, mais le jeune japonais dû fouiller sa mémoire pour se rappeler qui était Andersen. Après quelques secondes, il se rappela qu’ils avaient étudiés le conte de ‘La petite fille aux allumettes’dans un cours. Il avait trouvé le style de l’auteur intéressant, mais n’avait pas cherché à lire d’autres ouvrages. Akira se promit de faire un tour à la bibliothèque plus tard pour corriger cette lacune...
N’importe quel imbécile peut faire rimer ses locutions, Il suffit seulement d’un peu de courage et d’obstination. Mais émouvoir par sa prose, C’est complètement autre chose, Car c’est extrêmement compliqué, De rythmer sa phrase sans la versifier.
Il est beaucoup plus difficile d’émouvoir avec de la prose qu’avec des vers. C’est pourquoi je préfère les contes aux vers amers, Que je préfère les mots banals enchevêtrés dans une valse folle, Aux phrases rythmées au contenu frivole.
Intrigué, Akira leva un sourcil inquisiteur. Pour un français enchaînant les vers rimés, il était plutôt surprenant de l’entendre dire qu’il préférait les contes aux vers d’un poème. Ainsi, ce n’était pas parce qu’il se voulait poète en herbe qu’Arthur parlait de cette façon? Voilà qui était intéressant.
Excuse-moi, je me suis laissé emporter. C’est que les contes… C’est un peu mon pêché.
Akira fronça les sourcils en entendant les excuses d’Arthur, toute curiosité oubliée en un instant.
Pourquoi t’excuser? Est-ce pour excuser la stupidité de ton auditoire qui ne comprend pas tes mots ou est-ce pour t’excuser d’avoir une passion qui t’anime? Dans un cas comme de l’autre, la vie est trop courte pour perdre son temps de la sorte. Surtout que ton point de vue est intéressant... Je ne le partage pas puisqu’à mon avis, il est beaucoup plus intéressant de connaître tous les sens cachés d’un poème, de voir l’essence même de son auteur à travers ses vers, son rythme, son style... Je pense qu’il est plus difficile de donner plusieurs sens à ses vers que dans une prose. La forme de la prose est libre alors que les vers sont limités par une structure donnée. Seuls quelques auteurs y parviennent avec succès. Cependant, j’avoue que je ne me suis jamais beaucoup penché sur les subtilités des contes.
Les membres assez réchauffés pour bouger, Akira se leva et s’étira langoureusement. Il ne courrait pas un marathon, mais il devrait être en mesure de retourner au dortoir sans trop de problèmes.
Si tu le permets, nous pourrions poursuivre le débat une autre fois. Une fois que j’aurai approfondi mes connaissances sur les contes d’Andersen. Je dois avouer que je ne connais que le conte de la petite fille aux allumettes. Il tendit la main à Arthur pour le relever puis lui rendit sa veste avec un hochement de tête de remerciement.
Ramassant ses souliers, il constata qu’ils étaient encore mouillés. Hésitant quelques secondes, il céda à la tentation de sentir sous ses pieds le sol doux et humide de la forêt et enleva ses bas avant de suivre Arthur dans la forêt. Il ne savait pas quel chemin prendre pour le retour, mais quelle importance après tout puisqu’Arthur avait l’air de savoir exactement quelle direction prendre.
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| | | Arthur Madeck
Messages : 33 Age du perso : 17 ans ♥ Côté coeur : R.A.S
Carte d'identité ♣ Année scolaire: Troisième Année ♣ Colocataires: Acuso Tanaka, Rima Nightmare, Dave Saddler ♣ Relations: | Sujet: Re: Entre lendemain de veille et abeille géante. [PV Akira Ishikawa ♥] Dim 12 Aoû - 13:11 | |
| Assis en tailleur, le Roi passa sa tête entre ses paumes. Le soleil matinal brûlait désormais son dos et, par sa lumière, rappelait à son corps que quelques heures auparavant, il était complètement saoul. Comme si passer quelques doigts sur sa tempe pouvait arranger cette migraine lui vrillant le crâne, Arthur effectua quelques petits cercles concentriques. Bien sûr cela ne règlerait rien mais au moins, son esprit était occupé à autre chose qu’à la douleur de son front. Si le Japonais n’avait pas été là, le Roi se serait certainement allongé dans l’herbe et aurait observé les feuilles des arbres, en attendant que la douleur passe tranquillement. Il se serait assurément endormi au bout d’un certain moment et se serait réveillé ensuite, plus frais que jamais. Mais il n’était pas seul.
Le jeune homme écouta distraitement le début du monologue d’Akira. C’est vrai, pourquoi il s’était excusé ? Il ne s’était jamais vraiment posé la question. Pour ne pas paraître trop prétentieux ? Non, ce n’était pas ça. Il se foutait pas mal de l’opinion des gens. Pour être poli ? Oui, sûrement. Parce que ses excuses, il les avait dites sans les penser. Si son interlocuteur lui avait laissé le temps de s’expliquer, sans doute Arthur lui aurait répondu qu’on ne pouvait pas toujours parler pour être utile. Mais il n’en eut pas le loisir.
« … ton point de vue est intéressant... Je ne le partage pas puisqu’à mon avis, il est beaucoup plus intéressant de connaître tous les sens cachés d’un poème, de voir l’essence même de son auteur à travers ses vers, son rythme, son style... »
Le Roi laissa tomber ses mains sur ses cuisses, soudainement intéressé. Alors comme ça, Akira pensait pouvoir comprendre l’auteur par ses écrits ? Une moue de désaccord se dessina sur le visage d’Arthur. Pour lui, on ne connaissait jamais l’auteur par ses vers, sa prose ou son Œuvre. Car l’auteur, c’était un faiseur d’histoires qui ne vit que de ses mensonges. Rien de plus, rien de moins. Qu’étaient les poèmes, les romans, les contes, si ce n’est qu’un tas de mensonges vendus à des lecteurs naïfs ? Non l’auteur, on ne le connaissait jamais par ses mots. L’auteur, ce n’était qu’un nom caché derrière des phrases irréelles faites pour séduire. La littérature n’était qu’un jeu banal de séduction. Quoiqu’on en pense, l’auteur s’affairait toujours à ne rien dévoiler ou au contraire, à brouiller les pistes par une amélioration ou une détérioration de l’image qu’il s’est choisi. Car l’auteur n’est finalement qu’une image fabriquée par l’écrivain. Séducteur et menteur, l’auteur s’amusait à laisser tomber le lecteur crédule dans de fausses considérations. L’auteur n’était qu’un Don Juan donnant, par ses mots, une impression de sincérité. En réalité, il ne perdait aucune occasion de tromper le lecteur. Voilà ce qu’était un auteur. Voilà ce qu’était la sincérité dans la littérature. Ils n’étaient que fictifs et factices.
Quant au rythme. Tout n’était que superficialité. Encore et toujours ce jeu de séduction, rien d’autre.
« Je pense qu’il est plus difficile de donner plusieurs sens à ses vers que dans une prose. La forme de la prose est libre alors que les vers sont limités par une structure donnée. Seuls quelques auteurs y parviennent avec succès. Cependant, j’avoue que je ne me suis jamais beaucoup penché sur les subtilités des contes. »
Arthur laissa échapper un sourire quant à la dernière réflexion du garçon. Les contes n’avaient pas grand-chose d’extraordinaire. A part la complicité entre auteur et lecteur. Quand un naïf ouvrait un livre de contes, ce dernier, fusse le dernier imbécile sur terre, savait immédiatement que l’auteur lui racontait n’importe quoi. Alors lecteur et auteur s’amusaient à faire semblant. A faire semblant d’y croire. Dans les contes, pas de fourberies, seulement de la complicité. C’était ça, la beauté des contes. Arthur se mordit la lèvre inférieure. Devait-il faire partager cela à l’Abeille Géante ou devait-il le laisser tout découvrir par lui-même?
« Si tu le permets, nous pourrions poursuivre le débat une autre fois. Une fois que j’aurai approfondi mes connaissances sur les contes d’Andersen. Je dois avouer que je ne connais que le conte de la petite fille aux allumettes. »
Arthur approuva d’un hochement de tête et s’emmura finalement dans le silence. Bien qu’il soit un adepte de l’inutile, il estima que continuer une discussion dont l’autre ne maîtrisait pas les fondements serait vain. Ne trouvant plus rien à redire, le jeune homme plongea une nouvelle fois sa tête dans ses mains. Ce fichu mal de crâne ne voulait pas passer. Il s’était gentiment caché lorsqu’ils avaient parlé de littérature mais était soudain reparu, plus violent que jamais. Il se massait les tempes lorsqu’une main apparut dans son champ de vision. Plus par instinct que par envie, le garçon l’empoigna et se releva. Ses jambes étaient cotonneuses et sa tête trop lourde. Il était incapable de savoir s’il pourrait marcher jusqu’à l’internat. Il ferait ce qu’il pourrait puis ferait comme d’habitude : il s’allongerait dans un coin et commencerait sa nuit de retard.
Les deux jeunes hommes marchaient l’un à côté de l’autre, en direction de la forêt. Si c’était la bonne direction pour l’internat, Arthur n’en savait foutrement rien. Il faisait confiance à son compagnon de mésaventure. Et à vrai dire, le sang tapait tellement fort dans le crâne d’Arthur qu’il était incapable de se concentrer sur quoique ce soit d’autre. Si bien que le jeune homme, dont l’expérience avait appris qu’il devait impérativement se soucier de ses jambes quand il marchait, omit complètement ce détail pourtant élémentaire. Il ne suffisait que d’une seule branche et il allait chuter. Et bien entendu, il y eu cette branche. Ou plutôt, ce tronc.
Arthur avait les yeux rivés sur l’horizon lorsqu’une petite chose butta contre son pied. Trop perturbé par sa migraine, le jeune homme ne prit pas la peine de jeter un coup d’œil vers l’indésirable. S’il avait pris la peine de le faire, peut-être aurait-il vu qu’un tronc de bouleau gisait à quelques centimètres à peine. Mais il ne le fit pas et la chute ne se fit pas attendre. Le pas d’après, Arthur se coinça le pied sous le tronc et tomba lourdement sur le ventre. S’il avait été seul, cela n’aurait pas posé de très gros problèmes. Il avait l’habitude de ce genre de conneries là. Mais il y avait Akira et, dans un ultime geste de survie, le garçon avait tenté de se raccrocher à quelque chose. Quelque chose de vivant qui n’était rien d’autre que le Japonais. Alors, comme par soucis d’égalité, Arthur avait entraîné le jeune homme dans sa chute. Quelle grandeur d’âme.
Arthur fut un peu sonné. Sa tête lui tournait en plus qu’elle ne lui tapait. Il ne prit pas la peine de se relever. Non pas que le sol fut douillé. C’était ses membres qui merdaient.
« Mais quelle merde ce sentier ! D’où on laisse traîner des troncs entiers ? Fais chier, Té ! »
Et Arthur se laissa glisser sur le côté. Il n’avait plus aucune intention de bouger. C’était trop risqué. Et puis de toute façon, le Japonais allait le saigner. Il n'y avait pas d’intérêt à lutter contre sa destinée.
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