| Sujet: Excusez moi monsieur le bibliothécaire? {PV : Aaron} Mer 22 Aoû - 15:12 | |
| Premier réveil au Pensionnat Rayen. Dès que j’ouvris les yeux - il devait être aux alentours de sept heures et demie, je n’étais pas une lève tard - je sus ce que j’allais faire de ma journée. En arrivant hier, j’avais immédiatement repéré la bibliothèque, un endroit important pour moi. Je savais que j’y passerais quasiment tout mon temps libre, que ce serait le premier endroit ou je me rendrais dès que j’en aurais. J’avais fait exprès d’arriver un jour en avance, pour avoir une journée de libre avant de commencer les cours, histoire de faire le tour du « campus », mais aussi et surtout, d’aller à la bibliothèque, histoire de jeter un coup d’œil aux ouvrages qu’ils avaient. Je sortis de mon lit, et me dirigeait droit sur ma penderie, sous le regard surpris de mes colocataires. Déjà qu’hier, quand ils m’avaient vue arriver, avec un jour d’avance, ils avaient fait une drôle de tête, alors me voir réveillée avant de partir en cours, alors que je ne devais pas les commencer avant demain, je comprenais leur expression de surprise. Mais ils devraient s’y habituer. Lézarder ? Paresser ? Traîner ? Je ne connaissais pas, et je ne voulais même pas connaître. Je devais systématiquement être en train de faire quelque chose. Non, je ne souffrais pas d’hyperactivité, juste que je ne voulais pas laisser mon cerveau en jachère, mes méninges devaient toujours être en train de tourner, ou si vous préférez, mes yeux devaient toujours être occupés. Rebroussant chemin vers mon lit, je saisis mes lunettes sur ma table de chevet. Etant myope comme une taupe, sans elles, je ne voyais pas grand-chose. Je retournais donc vers ma penderie, ou je pris un chemisier blanc sans manches, une jupe noire plissée qui m’arrivait juste au dessus des genoux, ainsi qu’un petit gilet noir, que j’enfilais une fois mes colocataires partis en classe, je ne voulais pas me changer devant eux, j’étais trop pudique pour ça. Je me coiffais rapidement, mais ne me maquillais pas. Je n’étais pas coquette et je pense que je ne m’y ferais jamais. De toute façon, qui remarquerait ce changement ? Mes livres ? Non, et comme c’étaient les seules « choses » avec qui j’avais des contacts, les seules que je voyais, que je « fréquentais », ça ne servirait à rien. Déprimant, n’est-ce pas ? Mais je m’en portais bien, je vous rassure. L’habitude, vous comprenez.
Je chaussais des ballerines noires et pris une besace, noire elle aussi, avant de quitter ma chambre pour aller à la bibliothèque. Dans les couloirs, je croisais toutes sortes d’élèves, tous avec des styles différents ! Décidément, ce pays me fascinait. J’étais heureuse d’être venue, je voyais le monde sous un œil nouveau, je ne vivais plus dans les livres, je vivais. Pour de vrai. Je n’étais plus enfermée dans notre maison, où à l’hôpital, j’évoluais à l’air libre, avec d’autres personnes de ma génération. Il ne tenait qu’à moi de me faire des amis, c’était justement l’un des arguments que j’avais utilisé contre papa et maman pour qu’ils me laissent venir ici. Mais est-ce que je voulais vraiment me faire des amis ? Telle était la question. J’étais bien ainsi, avec pour seuls compagnons, les livres, eux ils ne me blesseraient pas, ne me trahiraient pas, ne répéteraient pas mes secrets. Dieu que j’étais excitée, mon cœur battait à mille à l’heure, ma tête tournait ! Mais je m’en fichais, j’étais au Japon, ce pays dont j’avais tant rêvé !
Arrivée devant la porte de la bibliothèque, je la poussais, presque religieusement, et la refermais en douceur derrière moi. Je m’adossais à la porte, reprenant mon souffle. Oui j’étais essoufflée. L’excitation, vous savez. Durant ce laps de temps, j’eus le loisir d’observer la bibliothèque. Elle était spacieuse, les livres étaient rangés dans des étagères au fond de la salle, et l’espace le plus proche de la porte était occupé par des tables, avec des ordinateurs sur certaines. Un vrai espace de travail, je savais que j’allais me plaire ici ! J’étais la seule personne dans cette pièce, mis à part le bibliothécaire, qui n’avait pas levé le nez de ce qu’il faisait, il ne m’avait probablement pas entendue entrer. Toujours aussi silencieusement, je traversais la salle, et allais directement voir les livres. Ils avaient des classiques de la littérature anglaise, japonaise, et autres. J’avais lu la plupart des livres qui se trouvaient ici, même ceux en japonais, je ne savais donc pas quoi faire, ni quoi prendre. Ni comment on faisait pour emprunter les livres. Fâcheux détail qui cassait tout. Bon, j’allais devoir parler au bibliothécaire. Je retournais vers son bureau, et timidement, je l’appelais.
« Heu… Bonjour Monsieur ? »
J’attendis qu’il relève la tête et me regarde avant de poursuivre, toujours d’une petite voix, intimidée.
« Je… Heu, je suis nouvelle ici, et j’aimerais savoir comment on fait pour emprunter des livres. Et si sa ne vous dérange pas trop, vous pourriez m’en conseiller quelques uns ? »
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