Pourquoi tu nous a quitté Ginger, pourquoi?
Tu étais une fille originale qui savait se différencier des autres. Tu n'étais pas non plus le genre de fille qui veut se faire remarquer, tu es plutôt discrète d'ailleurs. Reviens s'il te plait, tu es tellement jolie, tellement mignonne. Ta petite manie de te mordre la lèvre quand tu es dans le doute. Tes joues qui deviennent aussi rouges qu'une tomate quand on te complimente. Tu es la petite fille parfait à nos yeux, Ginger. Je me souviens, quand tu étais petite, on lisait dans le bleu éclatant de tes yeux, de la sensibilité et de la fragilité, mais au fur et à mesure de ta croissance, tu as su rester forte face à tes émotions, tu étais heureuse. Alors pourquoi es-tu partie? Sans même me dire au revoir... Je t'ai cherché pendant longtemps sans résultat jusqu'au jour où j'ai aperçut ton nom inscrit sur le site du "Pensionnat Rayen". Je t'a donc écris parce que tu me manque, ta sérénité et ta franchise me manque. Ton sens de l'observation et le fait de détester quand tu es seule me manque. Toujours, il fallait que tu sois entourée de tes amis ou de ta famille. Mais qu'est-ce qu'il t'es passé par la tête? Tu es tellement têtue que je ne me pose plus la question, à présent. Dis-moi au moins si je vais te revoir un jour, entendre ta voix douce et rassurante. Tu as toujours le sourire au lèvre, Ginger, je le sais. Tu te souviens, le jour où Lily ton chaton s'est fait renverser par une voiture. Certes, des larmes coulaient sur tes joues, mais tu souriais, et tu m'as dit : « Tu sais, dans la vie il y a toujours un fin. Lily a été heureuse avec nous, et elle le sera toujours. » Tu m'avais fait pleurer tellement tu avais mis d'émotions dans cette phrase. Tu as le don de faire passer aux gens ce que tu ressens, ils te comprennent.

Gros bisous. Ta maman qui t'aime.

Je suis née en janvier, j'aime ce moi. La neige est là. J'aime regarder la neige tomber, sur mon lit, avec mon ordi', et j'écris. J'écris ce que je ressens ce que j'ai vécu. Mais bon, puisque je dois raconter ma vie, autant m'y mettre maintenant.
J'ai cinq ans. Mes parents viennent de se séparer, et même si je suis petite encore, je comprends ce qu'il se passe. Mais je ne savais pas que je ne reverrai jamais mon père... ou presque. Maman était en dépression, c'est un peu comme si je vivais seule. Des fois, je ne mangeais pas, je n'allais pas à l'école parce que maman ne voulait pas. Parce que pour elle je n'étais rien, ou juste une bouche à nourrir. Je me sentais abandonnée.
J'ai huit ans. Maman était toujours aussi mal, ça m'énervais. Alors je suis partie, loin de cette femme qui m'avait mise au monde. Je marchais, et je ne faisais que ça. A huit ans, je n'étais pas capable de me trouver quoique ce soit alors, je suis allée dans le supermarché pas loin de ma maison et j'attendais assise. Un chien, un dalmatien, est venu me voir, il était attaché à un poteau à côté de moi, sur son collier on pouvait voir qu'il s’appelait Lucky. J'ai senti quelque chose, comme un lien qui m'attachait à cet animal. Sa maitresse est venue le récupérer. Et c'est là qu'elle m'a vue que j'ai lu dans son regard que c'était elle. Ma vrai maman. Celle qui m'a abandonné n'était autre que la deuxième femme de papa. Mais la vrai de vrai, c'était la dame au dalmatien.
J'ai onze ans, je suis heureuse. Lucky et moi, c'est l'amitié absolue. Ma maman est géniale. Mais je ne savais pas que cet évènement allait arriver. Je ne savais rien.
Cela faisait deux heures que j'attendais devant le collège, maman n'était toujours pas là. Je commençais à m'inquiéter, je n'avais pas de portable, je devais attendre. Je me dis qu'elle m'avait oublié, alors je commença mon chemin, à pied. Puis, surprise. Lucky vint à ma rencontre, il avait l'air affolé, apeuré. Il me tirait le pantalon, je le suivait. On arriva sur une place ou une foule s'était regroupée en rond. Cela ne me plaisait pas des masses. Je m'avança malgré la peur qui me rongeait, la peur de découvrir ce que je pensait. Les gens s'écartèrent, pour me laisser voir. Voir ma mère, étalée sur le sol, baignant dans son sang. Je m'accrochais à Lucky comme une folle, je ne voulais pas que le dernier êtres qui comptent le plus pour moi s'en aille. Je partis avec Lucky. Loin de tout. Nous errions dans la ville. Lucky était mal en point, il fallait que je le sauve. Et un jour, alors que je venais de me réveiller, une dame passa avec un autre dalmatien. Avec une boule à la gorge, je lui ai demandé de prendre Lucky, qu'il fallait qu'elle le protège jusqu'à la fin de ses jours. Les larmes aux yeux, elle accepta et me demanda si je ne voulais pas venir. Mais j'ai refusé, je portais la poisse en ce moment, je ne voulais pas qu'il n'arrive quoique ce soit à cette dame et à Lucky. Je pleurais en lui disant au revoir, et j'avais l'impression qu'il comprenait ce qu'il se passait. Mais je n'avais pas le choix, je devais le laisser. Je partis en courant. J'entendais les aboiements du chien que j'avais toujours aimé, qui ne m'avait jamais déçu, qui avait était toujours là pour moi. Une fois que je m'estima assez loin, je me retourna. La dame était partie. Lucky aussi. Je m'effondra. Je n'avais plus aucun espoir. Quand quelqu'un arriva. Surprise, je leva la tête: mon père. Je n'osais rien dire. Lui non plus. Il me donna alors une lettre. C'était une confirmation d'inscription au Pensionnat Rayen. Tous les deux, nous nous y rendîmes.
J'ai douze ans. Une nouvelle vie commence, loin des mauvais souvenirs.
J'ai dix-sept ans. Ma vie, me convient, je pense tout le temps à Lucky. Est-il en bonne santé? Est-il heureux? Seul le destin me dira si je le reverrai un jour...