Suite Soirée après sortie de l'hosto [PV Ace] TERMINE + SUITE

Lorsque je fus rassurée de savoir qu’Ace était bien pris en main par les infirmières, je restais encore quelques heures dans sa chambre. Il avait dû se faire opérer pour une plaie qui s’était grandement rouverte. Puis lorsque l’on m’a dit qu’il était tombé dans un coma, cela m’a presque comme pétrifiée, pour en avoir déjà fais un. Je me suis alors dis que cela ne servait dans ce cas que je reste, attendre qu’il se réveille, sûrement pas avant des jours. J’attendis tout de même jusqu’à ce qu’ils le remontent de la salle d’opération puis resta un moment dans sa chambre avant de me décider à partir. L’hôtesse d’accueil me fit signer mon formulaire de sortie à cause de ma main et surtout de mon cou qui avait encore pris puis me laissa partir en me disant bien de faire très attention et de revenir d’ici 2 semaines pour ma main, et ils me feraient en même temps un contrôle pour mon cou. Blablabla. Une fois dehors, je fumais alors tranquillement une clope avant de rentrer chez Tom. Je n’avais pas envie de rentrer tout de suite au pensionnat. Surtout que je risque de vouloir me battre et dans mon état actuel, ce ne serait pas une très bonne chose […].

Les deux semaines sont passées… comment dire… assez rapidement. En effet, je m’étais finalement encore prise dans une bagarre avec un purée de mec pas doué de la vie qui m’avait encore aggravé la cicatrice de mon cou. Heureusement alors que ma visite à l’hôpital se faisait aujourd’hui. J’ai même dû y aller en catastrophe et me suis bien sûre fait engueuler parce que après avoir tabassé ce mec, j’avais également aggravé ma main. Ce connard m’avait fracturé deux doigts. Je fus alors installée dans une salle où une infirmière s’occupa d’abord de mon cou où elle me fit allongée pour regarder et c’est à ce moment là que je perdis peu à peu connaissance […]. Les heures ont passé et je me retrouvais avec une sorte de plâtre sur mes deux doigts ainsi qu’un autre bandage. J’étais dans une chambre vu la blancheur des murs et le bruit incessant du cardiogramme. Je voulus alors tourner la tête vers le côté droit mais je ne pus, mon cou semblant buter contre quelque chose de dur. De ma main potable, je la portais alors à mon cou pour y toucher une sorte de plaque ainsi qu’un bandage. Tss l’infirmière avait du mettre une barre pile à cet endroit pour que je ne puisse encore y faire quoi que ce soit. Je restais un long moment dans les vapes avant de me décider à me lever, au moins pour savoir si Ace est toujours envie et s’il est sortit de son coma mais je me fis arrêter par le médecin qui rentrait dans ma chambre à ce moment-là avec Naoki un de mes musiciens. Je le regardais me demandant pourquoi il était là.

« Tu dois te demander pourquoi je suis là ma Miss connerie ? »

« Oui un peu en effet… »

« C’est Tom qui m’envoie car il ne pouvait pas venir et je viens te ramener au pensionnat aussi. »

« Ah… c’est gentil… je dois sortir dans combien de temps ? »

« A ce propos Mlle Akimera, vous avez certainement perçu que nous vous avons mis une barre pour tenir le côté droit de votre nuque et ainsi protéger un peu mieux votre plaie qui est tout de même loin d’être guérie alors vous allez sagement rester ici en observation jusqu’à demain. Et faites également attention à vos doigts comme ils sont fracturés.. »

« Oui je ferais attention promis… »

« Je dis ça pour que votre guérison soit des plus rapides et que vous n’ayez pas mal mais comme ça a l’air de vous faire ni chaud ni froid… Bref, j’ai d’autres patients à aller voir. »

[…] Je sortis le lendemain, avec impossibilité de tourner mon cou vers la droite.

---------- Plusieurs semaines plus tard ----------

Mon cou et mes deux doigts fracturés n’étaient toujours pas guéris, pour cause de petits incidents. La nuit tombée, j’étais devant le portail entrain de fumer une cigarette.

« R…e…i … »

Je sursautais légèrement me retournant alors pour voir qui… Ace ! Je me précipitais vers lui, il était torse nu, sa perfusion accroché à un baton a roulettes. Je sais plus comment sa s’appelle et avait l’air mal en point. Je mis alors un bras autour de son épaule pour le soutenir un peu puis le regarda.

« Heureusement tu as repris connaissance… mais que… que fais-tu là ? Tu vas t’affaiblir ! Tss ah viens, je te remonte au dortoir. »

Puis toujours en le soutenant comme je pouvais et toujours pas moyen de tourner son cou, j’avançais lentement pour ne pas trop le brusquer et le ramenait avec moi. Nous étions à peine arrivés dans le hall que j’eus un vertige allant me retenir à un mur non loin. Sa me lançait de nouveau très fort… Depuis mon dernier séjour à l’hôpital datant officiellement d’il y a quelque jours, j’ai pas mal de vertiges. J’étais également pendant ce temps allé voir Ace mais à ce moment là il n’avait toujours pas repris connaissance.

« Désolée… ce doit être du surmenage… »

Je ne voulais pas donner la vraie raison de ces vertiges à la con.

|Mon aptitude à parler n’était pas superbe. J’avais eu du mal à prononcer le nom de Rei qui se constituait seulement que de trois petites lettres inoffensives. Je savais que j’étais pas mal amoché, mais au point ne plus être capable de parler ou presque, c’en était vraiment humiliant. Pourtant, il faut croire qu’elle m’avait compris puisqu’elle se retourna vers moi après un léger sursaut. Je savais qu’elle n’allait pas s’attendre à ce que je sois là, mais qu’elle sursaute en entendant son nom de manière, je dirais, entrecoupée? M’enfin, ce n’était pas vraiment important, si? Je ne fus presque pas surpris qu’elle se précipite vers ma personne mal en point et qu’elle passe un bras autour de mon épaule pour me soutenir. J’en avais bien besoin, je crois, mais je ne voulais pas le laisser voir. Quoi? J’ai bien le droit d’être orgueilleux quand l’envie m’en prend, non? Si. Même si je n’étais pas très solide sur mes jambes et que j’appréciais son aide, je ne le laissai aucunement transparaître. Je suis ce genre de type. Paraître faible ou vulnérable devant les autres n’est absolument pas mon point fort.

|«Heureusement tu as repris connaissance… mais que… que fais-tu là? Tu vas t’affaiblir! Tss ah viens, je te remonte au dortoir. »

|Elle se mis à avancer lentement et je la suivis. Même si je ne voulais pas que cela se voit, j’avais bien besoin un minimum de son aide pour me rendre à destination. Laquelle était ma chambre. J’en avais marre des chambres d’hôpital. Malgré le fait que je n’étais pas conscient pendant mon séjour là-bas, je m’étais tout de même réveillé plus de trois fois dans une chambre dépourvu de couleur. Je voulais retrouver ma chambre. Bon, j’avais trois colocataires, mais mon côté de chambre situé près de la fenêtre était peinturé en noir et violet par mes soins. Mes choses traînaient sur le sol ainsi que sur mon lit. Je voulais mon chandail de Nirvana, mes converses et tout le tralala. Cela ne se voit peut-être pas, mais je tiens beaucoup à mes choses et que cela fasse déjà un bon moment que je n’aie pas touché à mes possessions me rendait presque fou. Par contre, je me doutais bien que je devrais faire attention à mon abdomen et à mon cou. Je ne pouvais presque plus parler et ça me faisait chier. Je ne voulais pas avoir à réapprendre à parler. Ça craignait totalement et je savais que j’étais à ce point orgueilleux pour m’entêter à former des mots par moi-même. Sans l’aide de personne.

|Puis je me mis à penser que j’attirerais l’attention encore plus qu’avant. Je n’avais même pas attendu la permission du médecin pour sortir et il ne voulait certainement pas me la donner avant plusieurs jours. Je crois bien que je ferai exprès pour que les autres me regardent. Même si je ne peux pas très bien parler pour le moment, il me restait mon regard. J’aimais bien provoquer les gens d’ordinaire, mais en ce moment, je me sentais encore plus provoquant que d’habitude. Je souris à cette pensée, mais sortis bien vite de celles-ci puisque Rei me lâcha et alla se retenir à un mur pas très loin de nous. Je la regardai un instant et remarquai enfin son cou, ainsi que sa main. Elle les avait encore empirés. Puis elle me sortit de nulle part la phrase suivante.

|« Désolée… ce doit être du surmenage… »

|Je m’approchai alors lentement d’elle et avec le peu de force que j’avais, je la poussai à s’asseoir. Je me doutais bien qu’elle ne voulait pas me dire la cause de son vertige. Je la comprenais, j’aurais fait la même chose qu’elle. Mais je savais qu’elle me mentait. Et je croyais savoir quelle était la cause de son vertige. Je m’agenouillai tant bien que mal et je pus lâcher le barreau auquel était reliée ma perfusion. J’entrepris de replier ses jambes contre elle pour ensuite lui faire passer ses bras autour de celles-ci et je lui fis ensuite baisser la tête entre ses genoux. C’était la meilleure position pour dissiper un vertige. Je le savais, car je l’avais essayé une fois alors que j’avais des vertiges et cela m’avait aidé. De plus, maintenant que je le savais, je ne prenais jamais cette position lors de mes vertiges. Je vous rappelle que je veux tout faire pour mourir. Je regardai Rei et essayai de déterminer si elle allait mieux. En attendant qu’elle relève la tête, je me déplaçai de façon à pouvoir repousser ses cheveux et regarder sa plaie à son cou. Je l’effleurai des doigts et après l’avoir examiné pendant quelques longues secondes, j’en déduis que son malaise passerait puisque sa blessure n’avait pas l’air encore plus mal en point. En d’autres mots, elle n’avait rien. Je regrettai de ne pouvoir parler en ce moment. Je me décidai à forcer le son de sortir au risque que cela ne s’aggrave.

|« Rei… Je sais… pourquoi tu as… ces vertiges… (Je repris mon souffle, ayant la sensation que ma gorge était en feu. Puis je détournai le sujet.) Pourquoi… pourquoi m’ont-ils opérés? Et surtout… Pourquoi ai-je autant… de cicatrices? »

|Je me mis à tousser et portai ma main à mon cou. Une fois que je me fus calmé, je laissai mes doigts glisser sur mes cicatrices et mes points de suture. L’opération avait-elle mal tournée? J’avais trop de cicatrices pour que tout cela soit net. En plus, ces cicatrices n’étaient pas droites et allaient un peu dans tous les sens. Puis je réalisai que je n’aurais probablement pas besoin de réapprendre à parler. J’étais soulagé. Je baissai les yeux vers mon torse et une fois que j’en eus assez de voir ces cicatrices, je regardai mes mains. Je fronçai les sourcils. J’approchai mes mains de mon visage pour mieux les voir… et y vis des cicatrices. Fraîches. M’enfin, aussi fraîches que l’étaient celles sur mon torse. M’étais-je… débattu dans mon inconscience? Oh non… Si c’était le cas, pourquoi étais-je encore en vie? Je soupirai autant qu’il me l’était permis par mes points de suture à la gorge. Dans tous les cas, je n’y comprenais rien et il était fort probable que même si je posais toutes les questions que j’avais en tête Rei ne soit pas capable d’y répondre plus que moi.

|J’étais pris au dépourvu par mon propre comportement et je n’aimais pas vraiment ça. C’est vrai, je voulais bel et bien mourir, mais de savoir que je m’étais peut-être débattu pendant mon opération, bien que de façon inconsciente, ça me faisait un peu peur, je devais l’avouer. Mon envie de mourir était-elle forte à ce point? Je me mis à trembler en réalisant que malgré cette forte envie de mourir, j’étais encore en vie. J’avais presque la confirmation que la mort ne voulait pas de moi. Échapper à une mort presque certaine prouvait que cette envie n’était pas encore assez forte ou elle ne l’était pas autant que je le croyais. Mais difficile d’y croire après ce qui semblait être arrivée dans cette salle d’opération. Mais si je m’étais effectivement débattu, comment avais-je combattu l’anesthésique? Rien n’était clair et je détestais ça au plus haut point. Avec un soupir, je reportai mon attention sur Rei.

Je le regardais, étant surprise lorsqu’il s’approcha de moi pour me pousser doucement à m’assoir. Je le regardais toujours, clignant des yeux puis finalement, je me laissais aller sur l’un des bancs inoccupés du hall d’accueil de Rayen. Je jetais un instant les yeux vers lui, fronçant les sourcils alors qu’il peinait déjà pour marcher tout seul. Le voilà qu’il me fit replier mes jambes sur moi-même, laissant passer mes bras autour et baissant la tête. Je fermais les yeux à ce moment-là ; le vertige finirait bien par disparaître. En général, pour faire passer ce genre de maux, je m’allongeais à terre les bras écartés et fermais les yeux, faisant le vide total. Je sentis ensuite les doigts de Ace, aller légèrement et délicatement sur la plaie de mon cou, ayant d’abord repousser mes cheveux.

|« Rei… Je sais… pourquoi tu as… ces vertiges… Pourquoi… pourquoi m’ont-ils opérés? Et surtout… Pourquoi ai-je autant… de cicatrices? »

Je sentis qu’il avait repris son souffle ; il était encore bien mal en point et malheureusement, l’infirmière n’a pas tout voulu me dire de ce qu’il s’était passé pendant l’opération. Tout ce que je sais, c’est que l’anesthésie n’était pas assez puissante car il s’est réveillé en plein milieu et tout ce que je sais, c’est qu’il avait un peu plus aggravé son état, d’où la grande cicatrice qui part de juste en dessous de son cou. Et après, je n’ai pas pu en savoir plus à cause du secret médical. Le mystère restera jusqu’au bout si on peut dire cela. Mon vertige prit bien bonnes 5 minutes avant que cela n’aille beaucoup mieux et je relevais alors ma tête pour regarder Ace. Je laissais une jambe pliée, l’autre je l’avais déplié, commençant à ressentir des fourmis dans les jambes quand vous restez plusieurs minutes comme ça sans bouger. Je passais une main sur mon propre cou puis laissa tomber et m’approchais d’Ace. Je lui fis un petit sourire avant de finalement prendre la parole.

« Désolée Ace… je n’en sais pas beaucoup… J’ai seulement réussis à faire dire de l’infirmière qu’apparemment la première anesthésie n’étant pas assez forte, tu t’étais réveillé pendant l’opération et que tu avais aggravé ton cas… Mais là encore, je n’ai rien pu savoir de plus… Elle a dit Secret professionnel oblige. »

Les derniers mots étaient dis avec dégoût. Enfin, non comment expliquer. Avec agacement, voilà le mot juste. Je m’étirais par la suite puis me levais pour le laisser quelques instants et aller au distributeur de boisson et friandise qui se trouvaient aussi dans le hall. Il y avait un petit peu de lumière donc ça allait. Je pris des jus de fruits (on va dire multi fruit si ça te va sinon tu dis ce que tu veux) ainsi que quelques barres chocolatées et de quoi redonner un peu de sucre rapides dans le sang. Je pris une dizaine de barres et autres trucs sucrés ; je voulais qu’il reprenne un peu des forces. C’est bête, je vois toutes ces cicatrices et points de sutures sur le corps d’Ace et je ne peux même pas l’aider à comprendre les toutes récentes. Ca m’agace au plus haut point et pour m’agacer au plus haut point, il faut le vouloir. Je lui aurais bien fais manger sa blouse à l’autre infirmière de mes deux si j’avais pu… mais malheureusement, je ne peux en aucun me risquer à faire ça, je serais virée de l’hôpital et mes prochaines blessures graves, je devrais trouver un autre hôpital plus loin. Même moi, il y a des blessures que je me fais, que d’ailleurs je ne sais même pas comment elles sont arrivées là, que je ne peux rien savoir. Pffeuh, tous des cons dans cet hôpital.

Bref, mes gâteaux et mes boissons dans les mains, je retournais voir Ace puis m’assis à côté de lui tranquillement. Le vertige étant bien passé, il me fallait aussi de nouveau prendre du sucre pour tenir.

« J’ai pris de quoi nous donner, enfin surtout te redonner un peu meilleure mine pour ce soir. (Je baissais la tête avant de sourire un tout petit peu) J’espère que t’arriveras quand même à manger… »

Inquiète, moi ? Oui, un peu tout de même. Quoi vous ne me croyez pas ? Ouais vous avez raison, en fait je suis vraiment inquiète. C’est d’ailleurs bien la première fois que je suis autant inquiète pour quelqu’un, ça ne va pas ça… Enfin… n’est-ce pas ce qu’on appelle le changement ? Si c’est bien cela, c’est que je dois enfin me sociabiliser un peu. Si Augustus serait là pour me voir, je suis presque sûre qu’il serait content de voir que je fais un effort pour aider et apprécier une personne à sa juste valeur. Car oui, j’ai découvert un sincère intérêt pour Ace. Enfin, je veux dire que je m’inquiétais à son sujet, voilà quoi, vous voyez le genre. Tss, même pour exprimer moi-même mes pensées, j’ai du mal tellement que ça me surprend un peu. Je pris ensuite un des jus de fruits puis commençait à le boire tranquillement. Une grosse part de mon esprit me disait d’instinct de l’aider mais bien sûr, je suis sûre que l’on doit être trop fiers l’un l’autre pour demander une quelconque aide.

« Tu es tout de même fou de t'être enfui de l'hôpital dans le mal comme ça Ace... mais je ne peux en aucun cas te juger, je fais exactement la même chose... *soupire* »

|Rei finit par relever la tête et la tourner en ma direction. Tout de même, elle n’était pas pour rester éternellement comme ça, non? M’enfin, le plus important fut ce qu’elle me dit. Que l’anesthésie n’était pas assez puissante au début… Je me suis réveillé, mais pourquoi est-ce que je me suis débattu? Pour empirer mon cas, d’accord, mais ça ne fonctionnait pas dans ma tête. Je ne devais tout simplement pas m’en souvenir et peut-être ne m’en souviendrai-je jamais. C’est ça qui me faisait le plus chier dans tout ça. Ces maudites infirmières qui ne veulent jamais rien vous dire. Je suis pas mal sûr que si j’allais le leur demander, elles ne me le diraient pas. Même si je suis le principal concerné. Mais j’allais devoir garder toutes mes questions et vivre avec pendant un certain moment, car il était hors de question que je retourne là-bas avant d’être plus guéris que cela. Mais je pense que le plus sage serait de quand même garder la perfusion. Je n’aurais qu’à voler des poches de soluté à l’infirmerie du pensionnat. Ou je pourrai demander à Rei de me les piquer puisque je ne suis pas très rapide ni très discret avec ce truc.

|Ce fut du mouvement près de moi qui me fit sortir de mes pensées. Rei s’était levée et elle se dirigeait vers la machine distributrice. Elle prit quelques boissons et quelques barres chocolatées. Le seul fait de penser à la nourriture me levait le cœur. Ça me donnait carrément envie de vomir. Je ne savais pas pourquoi ça me faisait ça, mais il était hors de question que j’avale quoi que ce soit. Sauf peut-être du liquide, histoire de mettre un petit quelque chose dans mon estomac. Bon, je devais avouer que ça ne ferait pas une très grande différence, mais je m’en foutais un peu en ce moment. Et puis, qui disait que j’allais être capable d’avaler quelques chose de consistant? Je l’observais en réfléchissant, car je ne pouvais pas parler. Ce qui me faisait penser qu’étrangement, je voulais lui dire plein de choses. Des choses qu’on ne dit qu’à son meilleur ami ou à sa meilleure amie. Je n’avais jamais eu que Sarah. En plus d’être ma copine, elle était aussi ma meilleure amie. Mais ce n’était pas la même chose que ce que je ressentais en ce moment. J’avais plusieurs choses à dire à Rei. Je voulais la connaître et je voulais qu’elle me connaisse. C’était vraiment bizarre et trop flippant. Heureusement, le retour de Rei à côté de moi, détourna mes pensées à ce sujet. Elle avait les bras pleins et elle s’assit tranquillement près de moi, déposant les choses entre nous. Je posai les yeux sur ce qu’elle avait pris et grimaçai. Hors de question que je mange.

|« J’ai pris de quoi nous donner, enfin surtout te redonner un peu meilleure mine pour ce soir. J’espère que t’arriveras quand même à manger… »

|Merde. Elle les avait pris principalement pour moi. Mais j’étais sûr de ne rien manger. Je suis une tête dure et si je ne voulais pas manger ça, je ne le mangerais pas. Par contre, le jus de fruit me tentait particulièrement. Pourtant, je me retins de le prendre tout de suite. Je me concentrai plutôt sur l’inquiétude que Rei avait à mon égard. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me touchait. Oui, au plus profond de moi, je m’avouais être touché par son inquiétude. Je ne voulais pas m’attacher à d’autres personnes depuis la mort de Sarah. C’était en train d’arriver bien malgré moi. Cette fille piquait ma curiosité comme personne d’autre n’avait pu le faire depuis deux ans. Entre autres, le fait qu’elle soit inquiète pour moi me faisait me poser des questions. Je pris finalement le jus de fruit et l’ouvris. J’en bus une gorgée et passai près de m’étouffer en avalant le liquide. C’était à cause de ma blessure suturée à mon cou. Mes cordes vocales étaient atteintes et si j’avais été un chanteur, j’aurais certainement pleuré ma vie de ne pas pouvoir chanter. Mais rassurez-vous ce n’est franchement pas le cas. Une chance.

|« Tu es tout de même fou de t’être enfui de l’hôpital dans le mal comme ça Ace… mais je ne peux en aucun cas te juger, je fais exactement la même chose… »

|Elle finit cette phrase avec un soupir. Il n’y avait aucune raison d’en avoir honte, selon moi. D’accord, on ne pouvait pas avoir les soins nécessaire, mais avec le caractère que nous avions tous les deux, c’était plus fort que nous. Les endroits comme ça, ça me purge. Je déteste ce genre d’ambiance et tout. Mais c’est vrai, on pouvait dire que j’étais fou d’avoir fait ça. Sauf que j’en avais plus que ma dose de l’hosto. Avant de tenter de dire quoi que ce soit, je finis de boire mon jus de fruit.

|« Je trouve… qu’on est pareil… sur plusieurs… points. Pour être… franc…, je t’aime bien. Même si… tu m’as presque… tué, puis… laissé en vie. »

|J’affichai même un léger sourire. Je tendis la même vers une des barres et l’ouvrit. J’étais prêt à essayer de voir si ça passerait. J’en pris une bouchée et l’avalai avec un peu de difficulté. Puis j’attendis quelques secondes avant de conclure que c’était correct et de prendre une autre bouchée. Une fois que j’eus finit de la manger, je regardai de nouveau Rei. Puis je me retournai brusquement et vomis. Apparemment, je ne supportais pas encore la nourriture solide. Après avoir renvoyé ma barre tendre, mon jus et même de la bile, je pris un bout de ce que je portais et m’essuyai la bouche. Une fois sûr que je ne vomirais pas de nouveau, je me retournai vers Rei.

|« Je crois que… je vais m’en… tenir à la… purée… »

|Je me forçai à sourire, car je voulais tourner ça à la blague, mais la vérité, c’était que ça m’inquiétait. C’était la première fois que ça me faisait ça et je n’aimais pas ça. Je passai ma main dans mes cheveux et soupirai en regardant le sol devant moi. Qu’est-ce qui m’arrivait? Certes, Rei m’avait beaucoup amoché dans tout ça, mais le plus gros, c’était à cause de moi. C’était ma faute si j’avais ces trop nombreux points de suture sur le torse. Et les cicatrices qui vont avec. Car des blessures que Rei m’avait faites, il ne m’en restait rien.

|« J’aimerais mieux… être mort… à l’heure qu’il … est… Au lieu… de subir ça… »

|Je levai la tête vers Rei. Je la laissai même voir mon immense douleur dans mes yeux. J’étais très probablement dépressif depuis longtemps, mais je ne voulais pas nécessairement ma l’avouer encore même si au plus profond de moi, je le savais. La dépression est une maladie. Mais je ne me considère pas comme étant malade. La vie m’en voulait pour une raison que j’ignorais et que je n’étais pas près de découvrir. Je serrai les poings en pensant à cela. Puis je frappai le banc de mes poings. Je serrai les dents pour retenir mes larmes. J’étais beaucoup trop fier pour pleurer devant qui que ce soit. Beaucoup trop orgueilleux. Je fermai les yeux.

J’avais pris une barre chocolatée, ayant tout de même un petit creux. Bien que ce soit encore difficile de manger vraiment solide pour moi, vu comment ma plaie au cou est bien profonde, je m’étonne moi-même d’arriver encore à parler. Bon par contre, pour chanter ce n’est pas du tout ça.

|« Je trouve… qu’on est pareil… sur plusieurs… points. Pour être… franc…, je t’aime bien. Même si… tu m’as presque… tué, puis… laissé en vie. »

Oui c’est vrai, je l’avais presque tué puis ensuite laissé en vie. Il avait réussit à attiser ma curiosité et j’avais eu décidé de tout faire pour le laisser en vie. Ca me fait plaisir qu’il me dise qu’il m’aime bien à vrai dire, parce que c’est pareil pour ma part. Je me dis que j’aimerais beaucoup le connaître beaucoup plus et peut-être à voir si une amitié serait possible entre nous deux. Je lui souriais tout de même, le regardant prendre une barre pour essayer de la manger. Mais pas de chance, ça devait être trop tôt pour la nourriture solide car Ace vomit de ses tripes un moment après. Ouais, j’aurais dû tout de même m’en douter vu comment il a déjà beaucoup de mal à parler…

|« Je crois que… je vais m’en… tenir à la… purée… »

Je fis un mince sourire, m’excusant puis sortit de mon sac un carnet et un stylo, le lui donnant. Je ne veux pas qu’il se force à parler s’il n’y arrive pas. Je reposais ce que j’avais mangé et bu à côté de moi puis rangeais les barres dans mon sac, rien ne sert qu’il se force encore à manger du solide s’il n’y arrive pas. En plus, là je n’ai pas de compote rien… Oui, moi, Rei je suis vraiment inquiète pour Ace. Je ne pense pas que ce soit les quelques blessures que je lui ai infligé qu’il l’ait mis dans cet état. Il a vraiment dû se passer un truc pendant l’opération qu’il a subi. Quelque part, je m’en veux. Tout ça ne se serait pas passé si je ne l’avais pas amoché…

|« J’aimerais mieux… être mort… à l’heure qu’il … est… Au lieu… de subir ça… »

Il avait levé la tête vers moi et je pouvais voir dans ses yeux la grande douleur qu’il avait ; celle d’une dépression qui dure encore et encore. Je n’ai jamais connu cela, du moins pas comme ça alors je ne sais pas trop ce qu’il faut faire. Même une immense douleur serait plus qualificative. Je le suivais du regard, le voyant frapper dans le banc. Fronçant les sourcils, je lui pris les poignets, voulant qu’il arrête de se frapper comme ça. Ace… qu’es-tu entrain de me faire ? Je n’ai vraiment pas envie qu’il meure moi. Je le regardais droit dans les yeux puis me levais et le prenais dans mes bras. C’est un changement, c’est bien la première fois que je fais cela pour quelqu’un. Je le serrais contre moi, évitant d’appuyer sur ses blessures pour ne pas le faire souffrir plus.

« Ace… ne dis pas ça s’il-te-plaît… Je n’ai pas envie que tu meures moi… Je t’aime bien et franchement, j’ai envie de te sortir de cette dépression, même si je ne sais pas exactement quoi faire pour cela. »

J’avoue ne pas être très douée pour parler de ce genre de choses. Je n’ai jamais réconforté quelqu’un, c’est plutôt la personne qui me réconforte à vrai dire. Je le savais qu’il était trop fier pour me demander quoi que ce soit, je le suis aussi mais là il n’est plus vraiment question de fierté. Je sais tout de même à quel moment utiliser de sa fierté et à quel moment la laisser tomber pour aider une personne. Ouais, bon, là j’ai vraiment dû recevoir un coup sur la tête, je m’étonne moi-même de penser comme ça mais c’est bien ce qu’on appelle le changement. Ce changement qui je l’espère m’aidera… Oui, de temps en temps, je pense à ça car je sais que je fais beaucoup de mal à mon entourage qui est disons-le très restreint. Les seuls qui se font du souci pour moi sont Augustus, notre sous-directeur, Kuri mon copain et Naoki, mon musicien confident. Laissant un moment Ace pour me perdre dans mes pensées, j’essayais de les chasser assez vite. Elles resteront là, c’est sûr mais pour le moment, là n’est au temps de penser au changement, juste à faire quelque chose pour Ace.

« Tss… c’est drôle, t’es vraiment la 1ère personne qui m’inquiète autant. Je suppose que tu n’as pas pris tes clés de chambre, si ? »

Je regardais vite fait l’heure, elle avançait plutôt lentement mais je me doute très bien que le jeune homme voudrait être dans son lit, il le serait beaucoup mieux même. Ensuite, en ce qui concerne la perfusion, je devrais pouvoir aller voler quelques poches de soluté à l’infirmerie. Oui, j’avais envie et de prendre soin de lui, et de le connaître beaucoup plus. Je crois que quelque part, nous partageons une certaine douleur commune au fond de nous. Je le câlinais ne voulant pas le quitter de mes bras. Bizarrement, ça me faisait du bien aussi. Avoir quelqu’un avec qui discuter un peu, ce genre de choses.

"Tu me dis quand tu veux qu'on monte au dortoir. J'attendrais le temps qu'il faudra."

|J’avais vaguement eu conscience que Rei m’avait donné un calepin avec un stylo. Elle ne voulait pas que je me force à parler, mais ce que je voulais dire, je voulais le dire à haute voix. Mourir… Mon rêve le plus grand en ce bas-monde… C’est tout de même étrange de constater cela. Un rêve, c’était une chose merveilleuse comme vouloir rencontrer ses idoles ou peu importe, mais moi, je ne voulais que mourir. La mort n’est pas une belle chose en soi. Elle vous vole à ceux qui vous aiment et les fait souffrir atrocement. Pourtant… C’était bien mon plus grand rêve. En fait, non. C’était plutôt de pouvoir revoir ma belle Sarah. Il fallait que j’en passe par la mort, alors en un sens, cela devenait mon rêve. Car sans me donner la mort, je ne la reverrai jamais. Ce fut Rei me prenant les poignets qui me sortit de mes pensées obscures. Je la regardai vaguement conscient de ce qui se passait autour de moi. J’étais trop occupé à essayer de retenir mes larmes qui devenaient de plus en plus inévitables. Tant que je restais assis là à ne rien faire d’autre, ça ne sortirait pas. Sauf que je pense beaucoup trop pour que ça reste ainsi. À un moment ou un autre, je finirais bien par craquer et je ne voulais pas le faire devant Rei. Pas parce que je suis trop fier ou quoi que ce soit d’autre, mais parce que je déteste me mettre à nu devant les autres. Je me sens trop vulnérable, trop faible. Bon, c’était peut-être un peu de la fierté mal placée ou de l’orgueil mal placé, même, mais je n’y pouvais absolument rien. C’était plus fort que moi.

|Puis c’est à ce moment que je fus déstabilisé. Alors que mon regard totalement vide était plongé dans celui de Rei, celle-ci se leva et… me pris dans ses bras. Inconsciemment, je me raidis. Je me raidis, car je n’étais pas habitué à ce genre de chose. Depuis deux ans, jamais personne n’avait pris le temps de me serrer dans ses bras. Bien que tout mon corps me fasse mal, Rei avait quand même pris ce risque. Mais pourquoi?

|« Ace… ne dis pas ça s’il-te-plaît… Je n’ai pas envie que tu meures moi… Je t’aime bien et franchement, j’ai envie de te sortir de cette dépression, même si je ne sais pas exactement quoi faire pour cela. »

|Je me raidis d’autant plus en entendant ces paroles. Elle ne voulait pas que je meure, ça, je l’avais compris depuis un moment. Mais qu’elle m’aime bien et qu’elle veule m’aider à me sortir de ma dépression… Pourquoi? On ne se connaît que depuis peu… Non. Je n’avais pas cette impression-là. J’avais l’impression de la connaître depuis un bon moment déjà. On aurait dit que cela faisait maintenant plusieurs années que je la connaissais. Pourquoi? Je ne sais pas. Je ne cherchais pas non plus à le savoir pour l’instant. Quoi qu’il en soit, je me sentais tranquillement craquer. Juste le fait qu’elle m’ait pris dans ses bras mettait toutes mes défenses à nues. Je me sentis trembler pendant qu’elle prononçait d’autres mots.

|« Tss… c’est drôle, t’es vraiment la 1ère personne qui m’inquiète autant. Je suppose que tu n’as pas pris tes clés de chambre, si ? »

|Et toi, tu es la première personne qui s’inquiète autant pour moi. Son changement de sujet était brutal dans le sens que je ne m’y attendais pas du tout. Si j’avais pris la clé de ma chambre?... Même si je les avais prises, je ne les ai plus, tous mes vêtements sont à la poubelle à l’heure qu’il est. M’enfin. Je finis par me détendre tranquillement et je laissai aller ma tête contre son épaule et ce fut à ce moment que je ne fus plus capable de tenir. Mes sanglots éclatèrent d’un coup, secouant mon corps et faisant couler les larmes à torrent sur mes joues. Je me laissai aller à ma douleur plus intense que jamais, à mes larmes lourdes de sens. Ces larmes étaient versées non pas pour Sarah, mais pour moi. Je réalisai alors que j’étais vraiment dépressif. À un niveau inimaginable. Je m’étais borné à nier que je n’étais pas malade, alors que je m’y enfonçais plus profondément chaque jour sans m’en rendre compte. Avoir passé si près de la mort et en rescaper avec de sérieux dommages me faisait réaliser à quel point non seulement je voulais mourir avec une telle intensité, mais à quel point j’étais effectivement vulnérable et plus fort que je ne le croyais. Si à chaque fois, je manque mon coup, c’est peut-être parce que de façon inconsciente, je m’accroche tellement fort à la vie. Si je me rate aussi souvent, ce doit être à cause de mon attachement à la vie. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi je m’y accrochais avec autant de force, mais ce qui importait en ce moment, c’était que pleurer toutes les larmes retenues me libéraient d’une sorte de fardeau immense. Pleurer me faisait du bien, me soulageait. J’en pris bonne note. Pendant que mes larmes coulaient avec force, Rei me câlinait. Puis j’entendis à peine sa phrase quand elle la prononça.

|« Tu me dis quand tu veux qu'on monte au dortoir. J'attendrais le temps qu'il faudra. »

|Après cela, les minutes me parurent interminables avant que mes sanglots ne s’arrêtent totalement. Je ne savais pas exactement combien de temps était passé, certainement une bonne quinzaine de minutes. Je restai simplement là. Dans les bras de Rei, m’agrippant à elle avec une certaine force. J’étais vide de toute énergie. Pas étonnant vu l’état dans lequel j’étais. Je voulais retrouver la chaleur de mon lit. Heureusement que ma chambre était au premier. Je ne me sentais pas la force de monter un seul étage, alors deux… Prenant le temps de me relaxer un peu après toutes ces larmes, je me reculai enfin. Je ne devais pas être très beau à voir. Je m’essuyai les joues et les yeux pour enlever toutes traces de mes larmes, mais je savais que mes yeux étaient rougis par celles-ci et j’avais la tête qui m’élançait tellement j’avais pleuré. Je pris le calepin en tremblant et écrivit ces quelques mots que je montrai à Rei.

|« Je ne veux surtout pas aller dans ma chambre. Pas pour le moment. Je ne veux que du soluté et de quoi me vêtir. Me reposer ne sera que quand il n’y aura aucun de mes colocataires dans ma chambre. Je les réveillerais à coup sûr en y allant et je ne veux pas qu’ils me voient comme ça. »

|Je sais. Je suis con parfois, mais c’était vrai. Je ne voulais pas prendre le risque de les réveiller et qu’ils me voient dans mon état actuel. Ça briserait quelque chose à l’intérieur de moi. Encore. Et je ne voulais pas ça. J’étais assez brisé comme ça. Je ne sais pas si je pourrai supporter la pitié des autres. Car c’est toujours ce qu’ils me montrent. Leur pitié. Ça fait plus mal qu’on ne le pense. On se sent misérable et de trop. Comme un déchet. Évidemment, ce n’est pas ce qu’ils veulent, mais ils l’expriment tout de même comme ça. En pensant à tout cela, je me passai la main dans les cheveux. Cheveux qui devaient commencer à avoir une repousse blonde. J’écris de nouveau sur le calepin et le montrai à Rei.

|« Je peux te demander une faveur? Tu veux bien faire ma repousse? Je ne crois pas en avoir encore la force et je hais voir du blond sur ma tronche. »

|J’esquissai même un petit sourire en l’écrivant. Ouais, j’étais vraiment un sale arrogant. Mais vous savez quoi? J’aime ça.

Je souris lorsque je vis Ace se détendre un peu, allant poser sa tête contre mon épaule. Je le câlinais tout simplement. Je l’entendis pleurer… Il avait sûrement besoin de tout faire sortir. Je n’ai jamais côtoyé avant de suicidaire alors tout ce que je pouvais faire pour Ace, c’était d’essayer de le consoler. Je le laissais pleurer contre moi. Je me contentais de le câliner, passant une main dans ses cheveux, voyant qu’ils étaient blonds sur le dessus. Je souriais, il allait devoir refaire sa couleur sur le dessus. Enfin, je pensais bien qu’il ne le pourrait pas pour l’instant.

Rester comme ça avec lui dans les bras me faisait repenser au mec que j’avais gravement blessé une fois. L’autre me suppliait de le laisser en vie, c’était bien drôle même. Je laissais mes pensées divaguer vers des pensées beaucoup plus sombres avant de reprendre surface, Ace me faisant presque sursauter lorsque je sentis qu’il s’accrochait à moi, comme ne voulant pas quitter mes bras. Je ne comptais d’ailleurs pas le lâcher. Il s’était passé environ 15min mais je n’avais en aucun bouger de là. Il avait besoin de réconfort, je le savais. Ca m’en faisait même penser que ce n’était pas cette impression de connaître quelqu’un depuis peu, non bien plus. J’avais plus l’impression que nous étions amis depuis un long moment. Ouais voilà, l’amitié. Je le regardais ensuite, ses yeux rougis par les sanglots qu’il venait de faire sortir au plus profond de lui. Je me reculais par la suite, le regardant écrire sur le carnet que je lui avais passé il y a peu de temps avant.

|« Je ne veux surtout pas aller dans ma chambre. Pas pour le moment. Je ne veux que du soluté et de quoi me vêtir. Me reposer ne sera que quand il n’y aura aucun de mes colocataires dans ma chambre. Je les réveillerais à coup sûr en y allant et je ne veux pas qu’ils me voient comme ça. »

Hum, ça c’était un petit problème. Je n’allais pas non plus le laisser ici. Je me dis heureusement que je connais tous les recoins du pensionnat pour savoir qu’il y a une seule pièce où personne ne va jamais et dont j’ai réussis à faire le double de clé un jour. C’est une chambre, il y a tout le nécessaire mais personne ne le sait enfin, si le corps enseignant mais personne ne l’utilise et elle se trouve au 1er étage par contre… Je sais également qu’il y a un ascenseur pas loin. Je pense que ça devrait le faire. Par contre, se vêtir… hum ouais ça c’est sûr, il va avoir froid si je lui trouve pas de quoi s’habiller. J’étais entrain de réfléchir au moyen de comment le ramener dans la pièce inutilisée et surtout lui trouver des vêtements lorsqu’il me montra de nouveau le carnet.

|« Je peux te demander une faveur? Tu veux bien faire ma repousse? Je ne crois pas en avoir encore la force et je hais voir du blond sur ma tronche. »

Je riais en voyant le mot. Halala, mon petit Ace. Tu penses à ta couleur de cheveux même dans ton état. Pour ça, je crois que je l’admire un peu.

« Tu sais que tu me fais rire sur le coup Ace. Tu penses à ta couleur de cheveux dans un moment pareil. »

Oui, franchement sur ce coup-là, ça m’avait fait un peu rire. Je l’aidais ensuite à se relever sans rien dire puis récupéra mon sac avec le reste des jus de fruits et barres à l’intérieur. Je lui prenais le bras pour le mettre derrière ma nuque et je mis un bras derrière son dos pour le soutenir, prenant une marche lente.

« Je connais un endroit où tu pourras te reposer sans que personne ne puisse te voir. C’est une chambre qui se trouve au 1er étage, j’en ai la clé héhé. »

Ouais ne me demandez pas comment j’ai réussis à avoir la clé de la chambre et ensuite en faire le double sans que personne ne puisse voir quoi que ce soit. Je marchais lentement, il était épuisé et l’ascenseur était tout de même caché si on peut dire ça, au détour d’un couloir. Je lui demanderais plus tard ce qu’il a besoin comme affaires et je me démerderais pour aller dans sa chambre et les prendre. Je m’occuperais ensuite des poches de soluté à l’infirmerie. Cela ne devrait pas être un problème, crocheter les serrures de cette pièce m’était devenue commune depuis pas mal de temps. Enfin, concernant cette repousse à faire, je devrais pouvoir m’en sortir, me faisant moi-même ma mèche rouge. Il a dû se passer une bonne dizaine de minutes avant d’arriver à l’ascenseur, ouais. Je ne voulais pas épuiser Ace encore plus qu’il ne l’était en me dépêchant alors je prenais le plus de temps possible. Je le fis ensuite entrer dans l’appareil et tout en le soutenant, j’appuyais sur le 1er étage. Pendant que nous montions, je me remémorais quelques souvenirs, les derniers souvenirs qui m’étaient douloureux.

Enfin, le seul qui m’était vraiment douloureux c’était quand j’ai assisté à la mort d’un de mes musiciens sans vraiment pouvoir y faire quelque chose. Tss, pourquoi je pense encore à cela. Katsuo… un beau gosse dont j’étais tombée amoureuse et qui s’était fait tabasser sans vergogne devant mes yeux impuissants… Je secouais la tête, chassant ces idées noires lorsque je vis que nous étions arrivés à notre 1ère destination. Il ne restait plus qu’à se rendre jusqu’à la chambre mais heureusement elle n’était pas très loin. Lorsque nous y parvenions, je tendais une oreille, simple précaution au cas où il y aurait quelqu’un puis comme il n’y avait pas de bruit et que c’était à fermé à clé, j’en conclus que c’était bon. Je me servais de la clé que j’avais toujours sur moi puis l’emmenais à l’intérieur. Je refermais derrière moi puis l’aida ensuite à s’allonger dans le lit, mettant le drap sur lui pour qu’il n’attrape pas froid. Je lui souriais ensuite.

« Donne moi juste le numéro de ta chambre que j’aille chercher tes affaires et de quoi refaire ta couleur. Je passerais ensuite à l'infirmerie voler quelques poches de solutés. En plus ici, tu seras tranquille, jamais personne ne vient ici et de toute manière, je resterais avec toi. »

Mon sac qui était posé sur le bureau, j’allais fouiller dedans pour chercher mes clés de chambre. Ma propre chambre, je voulais aller chercher quelques petits trucs. La pièce était suffisamment grande pour faire dormir quelqu’un d’autre ici en plus, le lit était à deux places alors bon. Je me sortis aussi une cigarette, la mettant derrière mon oreille pour le moment. Je la fumerais plus tard, quand je serais sortie de la pièce.

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