| Sujet: "Mieux vaut être seul que mal accompagné." [Pv Harry] Lun 5 Nov - 19:21 | |
| Il pleuvait des cordes depuis plusieurs jours. De quoi vous filez un cafard gros comme la Lune. Non, je n’avais pas encore hérité de ce cafard qui venait gangréner petit à petit votre moral pour vous rendre plus mélancolique que n’importe quel poète, car de toute manière rien n’allait bien haut en ce moment. J’avais du mal à me refaire des amis et les seuls que j’avais s’éloignaient peu à peu de moi, me trouvant soi-disant trop terre à terre, comme si j’avais pris dix ans d’un seul coup. Alors quoi, n’avais-je pas le droit de comprendre enfin comment le monde tournait ? Fallait-il que je sois une rêveuse permanente ? Or pour moi, plus rien n’était aussi rose qu’avant quand je voyais à quel point le monde était pourri jusqu’à la moelle, que rien ne permettrait à notre génération d’avancer sans plonger la tête la première dans les problèmes les plus absurdes qui existent. Une génération d’excès, d’abus et tous autres qualificatifs du même genre car après tout nous en faisions trop, nous étions trop contrairement à l’ancienne génération. Mais ne serait-ce pas cela qui nous aiderai à nous en sortir vivants ?
Assise en tailleur sur un banc à l’abri de la pluie, je regardais les gouttes tomber avec précipitation alors que mes écouteurs visser dans les oreilles, je n’entendais pas l’appel au secours qu’elles lançaient lorsqu’elles s’écrasaient par terre.
« Let the sky fall, when it crumbles We will stand tall Face it all together
Let the sky fall, when it crumbles We will stand tall Face it all together At skyfall… » Chantais-je alors que la musique de la chanson Skyfall d’Adèle passait à fond et en boucle dans mes écouteurs.
Je laissais mon corps évacuer tout ce qu’il aurait peut-être voulu exprimer par les poings, par la haine ou bien la colère. Je chantais pour oublier tout ce qui me blessait. La vie était cruelle mais j’avais compris depuis bien longtemps que rien ne permettrait de la bousculer plus que ce qu’elle souhaiterait. Si tu devais rester dans le droit chemin, elle s’arrangeait pour toujours te relever, si tu ne le devais pas, elle faisait tout pour t’enterrer vivant. À des moments, la vie avait voulu me faire défaillir, brûler mon existence mais j’avais peut-être eu la chance d’être une femme au sale caractère pour pouvoir m’en sortir en me battant plus qu’à l’accoutumée. Mais maintenant, trop d’évènements faisaient que je n’arrivais plus à exprimer ma force brute sur ce qui ce soit sans sentir mon cœur se briser instantanément. Étais-je devenue sensible aux yeux de tous ? J’en avais bien peur…
La pluie ne cessait pas, alors qu’il était plus de 22h. Soupirant, je décidais de me lever de mon banc, pour retourner dans ma chambre. Peut-être que Rin serait là… Avec un peu de chance. À moins qu’il ait encore oublié que j’existais. Je préférais ne pas y penser alors que j’essuyais mes larmes, j’avançai sous la pluie battante pour me rendre dans le bâtiment des dortoirs. Une fois dans le hall, je gravis les marches pour arriver jusqu’à la chambre numéro 7. Depuis la réorganisation, tout le monde ou presque avait changé de chambre. D’ailleurs, à part Rin et Jimmy qui était mes deux anciens colocataires, une nouvelle demoiselle était venue habiter avec nous. Maki Saitô. Une amie d’enfance de Rin apparemment. Non pas que cela n me plaisait pas beaucoup, mais disons que mon côté possessif avait plutôt mal réagi à cette annonce. Certes cela semblait faire extrêmement plaisir à Rin, alors je me contentais de les regarder en silence, mon cœur criant sans bruit dans ma poitrine. Rentrant dans la chambre, je ne trouvais personne à part Maki que je saluais gentiment. Je la laissais travailler tandis que je pris mes affaires pour aller me doucher. Je me rendis dans les salles de bain, me lava rapidement avant de retourner dans la chambre, me plongeant aussitôt sous mes couvertures pour dormir. Je plongeais rapidement dans les bras de Morphée même si ceux-ci ne tolérèrent pas très longtemps ma présence. Lorsque j’ouvris les yeux il était 3h48 du matin. Je Soupirais avant de me lever, enfilant sans bruit un jean, un sweat épais, une écharpe en laine et de vieilles converses avant de sortir de la chambre, mon paquet de cigarettes et mon mp3 à la main. Marchant sans bruit dans les couloirs vides de monde, je grimpais jusqu’au toit où je me posais dos à la rambarde pour fumer tranquillement sous le ciel étoilé de cette nuit d’automne. La nuit était belle, sans nuage contrairement aux journées plus grises les unes que les autres. J’ouvris mon paquet, pris une cigarette que je calais entre mes lèvres avant de l’allumer quand la porte s’ouvrit sur un jeune homme qui m’était inconnu. |
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