Alors,qui es-tu ?-
Noms & prénoms : Heacroft Anastasia.
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Âge : 17 ans.
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Nationalité : Française.
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Orientation sexuelle : Bisexuelle.
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Année scolaire ou profession : 2ème.
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Groupe : Perfectly Originals.
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Pourquoi ce groupe : Anastasia est une personne très difficile à cerner. Elle est l'incarnation même du paradoxe, c'est le genre de personne que l'on ne comprendra jamais malgré tous les efforts du monde mais que l'on peut parfois réussir à accepter.
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Personnage sur l'avatar: Une femme, dessinée par
Sakimichan sur DeviantArt.
Cliquez sur les paroles de chanson en italique, cela accompagnera votre lecture.
Baby, did you forget to take your Meds ? "I was alone, staring over the ledge, trying my best not to forget..."Je suis folle de musique. Je l'aime comme on aime une amante, comme Roméo aime Juliette, comme Delphine aime Hippolyte.
La musique vibre en moi à chaque instant. J'écoute absolument de tout, bien que je reste plus portée electro.
Cet art me fait vivre, il me fait ressentir des émotions indescriptibles, des sensations extrêmes que je n'ai jamais connu ailleurs. C'est une véritable drogue, j'y suis accro.
Il me faut ma dose de basses, qu'elles fassent battre mon coeur et rythment ma vie, qu'elles transforment cette fade réalité en un monde meilleur ! J'ajuste ma démarche en fonction de la chanson, le monde semble trembler sous mes pas, j'incarne désormais la puissance et rien ne peut m'arrêter.
La musique, c'est la vie.
J'en écoute au gré de mes envies, change de style quand je change d'humeur.
Ce qui arrive très souvent.
Je suis une personne lunatique, mais ce n'est pas de ma faute. Vous finirez par comprendre.
J'aimerais être une personne bien, mais je ne suis pas sûre que cela soit possible. J'aime aider les gens, leur faire plaisir, les voir sourire. Je ne supporte pas d'être impuissante face au malheur d'autrui, de ressentir une souffrance qui ne soit pas mienne.
J'aime les gens. Surtout ceux qui refusent d'être aimés.
Je désire plus que tout réussir à comprendre chaque individu, peu importe le temps qu'il me faudra. Je m'en suis toujours plutôt bien tirée dans ce domaine, j'ai appris à voir et à écouter. Je parle le langage du corps, je peux facilement discuter en silence.
Malheureusement, je finis toujours par blesser, par faire du mal. Je n'y peux rien, c'est plus fort que moi. C'est Lui...
Je pense que l'on oublie trop souvent d'humaniser les autres. On les considère comme de simples quidams, ils ne sont à nos yeux que l'ombre d'eux-mêmes. Souvenons-nous qu'ils ont eux aussi une histoire à conter, des souvenirs, des joies et des peines...
En fait, je pense bien trop souvent.
C'est sans doute dû au fait que j'aime apprendre.
Je ne comprends pas pourquoi tant de jeunes se plaignent des études. Il est incroyable de voir le nombre infini de choses à savoir, je suis avide de connaissances, j'en veux toujours plus.
Certes, certains domaines m'inspirent bien plus que d'autres, notamment la littérature ou tout ce qui touche aux langues. Oui, je suis une littéraire dans l'âme.
J'aime lire, changer de monde le temps de quelques chapitres, analyser chaque mot pour tirer une leçon qui me servira dans la réalité.
Les livres ouvrent l'esprit, et je suis convaincue que si chaque personne s'y intéressait, le monde se porterait bien mieux.
J'ai toujours cherché à atteindre un idéal.
Un esprit sain dans un corps ça, une apparence parfaite qui refléterait une beauté intérieure ainsi qu'une grande culture. Je me bats pour y arriver, car j'ai envie d'y croire. Manie.
J'ai pratiqué de nombreux sports tels que la natation, le tennis ou encore le basket-ball.
A mes 15 ans, j'ai cessé tout ça pour me lancer dans le pole-dance. Non, rangez vos préjugés, ceci n'est pas du strip-tease.
C'est pour moi un des sports les plus nobles, il se pratique en musique, alliant force et souplesse, ainsi qu'une touche de séduction.
J'aime séduire. J'en ai fait un art, bien que malgré cela mon coeur reste impénétrable.
J'enchaîne les conquêtes sans y penser. Généralement pour le cul, parfois parce que la personne est intéressante. D'autres encore par simple lassitude, ennui.
Au fond de moi, je connais la véritable raison. Je n'ose me l'avouer, elle me fait peur, me terrifie même.
Si je ne suis pas capable de plaire, je ne vaux rien. Je sais que personne ne saura m'accepter dans mon entièreté, que personne ne supporterait d'aimer et de vivre avec moi. Je le comprends, à la place des autres, je serais pareille.
Alors, je prends ce qu'il me reste, cette impression d'être chérie même si ce n'est que le temps d'une nuit.
Les nuits sont de plus en plus noires, plus sombres, et viendra un jour où l'aube ne se lèvera plus.
La vérité est là, cachée au plus profond de moi et pourtant si présente, si visible.
J'ai beau la cacher, elle est comme marquée au fer rouge sur moi, tatouée sur chaque parcelle de ma peau.
Je suis folle.
Pas comme ces jeunes adolescentes qui trouvent amusant et original de se décrire de cette façon, non. Je le suis vraiment, littéralement, totalement, pour mon plus grand malheur. Je le sais, je le sens car plus profond de moi-même vit ce terrible monstre qui me ronge, me détruit et parfois s'empare de moi.
On le surnomme généralement "Folie". Il peut se montrer clément, adoucir mes peines, me donner de la force, il lui arrive aussi de se taire si longtemps qu'on pourrait le croire parti. Grave erreur.
Fidèle, il revient toujours, tôt ou tard. Il prend plaisir à jouer avec moi, il aime me voir souffrir. Quand je réussis à mettre de l'ordre dans ma vie et à devenir celle que je désire être il anéanti tout ce que j'ai construit, de la plus petite lueur d'espoir à la plus puissante de mes valeurs. Il n'est que souffrance, violence et chaos.
Il détruit tout sur son passage et emporte avec lui mon bonheur et mon avenir.
Le pire, c'est que j'en redemande. Lorsqu'il s'efface j'ai tout d'abord l'impression que mon monde redevient clarté, qu'enfin le jour se lève. Ce n'est qu'une courte période de répit avant que l'inconcevable ne se produise...
Je me rends compte qu'il me manque.
Il est ma plus grande souffrance, la source de mes douleurs les plus violentes et je suis incapable de m'en passer. Quand il me quitte je me sens vide, plus rien ne m'atteint.
Je n'ai plus d'envie. Ni sourire, ni rire, ni pleurer, ni être heureuse ou malheureuse, ni vivre, ni mourir...
Rien. Le néant absolu.
Je l'appelle alors de toutes mes forces, je crie, je hurle... Rien à faire.
Même dans son absence il réussit à me blesser.
Je ne peux pas me passer de lui.
J'ai conscience de courir à ma perte, de creuser ma propre tombe. Il me tuera, au fur et à l'usure mais il m'est indispensable. Il me fait vivre des choses extraordinaires, cette sensation d'être morte et vivante à la fois, d'être habitée, si seule et accompagnée à la fois.
C'est quelque chose d'inexplicable. On peut toujours tenter de le décrire pour réussir à recréer une situation qui s'approche le plus possible de la réalité.
La définition de folie est la suivante : "Trouble de l'esprit, dérèglement mental."
Pour ma part, j'aurais plutôt envie de dire qu'il s'agit d'une réalité différente.
Nos croyances, notre éducation, nos actes forment notre réalité. Elle n'est pas la même d'un individu à un autre, mais elles sont généralement soumises à plusieurs règles qui font qu'une personne peut plus ou moins imaginer la réalité d'une autre.
Il faut selon moi partir du principe que celle d'une personne dont l'esprit est malade n'a pas de règles.
Il existe différentes maladies liées à l'esprit.
Je n'ai encore jamais parlé de tout ceci à un médecin - je ne m'en sens pas capable. Mon intimité n'est pas située entre mes jambes mais dans la tête. Je ne sais pas précisément de quoi je suis atteinte, et je ne suis pas sûre de le vouloir.
Je me contente de vivre avec, j'ai toujours quelques pilules à prendre si besoin est.
Dans le fond, je ne pense même pas vouloir que tout ceci disparaisse. Même si très peu de personnes sont au courant de ceci, ça reste quelque chose qui me caractérise et a fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. Aussi comme je le disais, je ne peux m'en passer.
Ne vous fiez jamais aux apparences.
Le monstre ne fait pas que vivre en moi...
Folie, c'est
moi.
La femme a une puissance singulière
qui se compose de la réalité de la force
et de l'apparence de la faiblesse.
Marie danse, Marie brûle, Marie-Jeanne, Marie j'aime ton parfum, Marie fraiche, Marie j'aime quand tu sèches, Marie-Jeanne oui c'est toi que j'aime !"La beauté est subjective.
Néanmoins, il me semble que mon apparence ne laisse pas les autres indifférents.
J'ai beau n'être que de taille moyenne, un petit mètre soixante cinq, j'ai tendance à ne pas passer inaperçue.
Je fais de mon mieux pour toujours me mettre en valeur, j'aime cette attention que l'on me porte. Il est terriblement facile et amusant de jouer de son physique, à condition d'avoir pleinement conscience de ce qu'il vaut.
Ma silhouette athlétique et élancée fait toujours son effet.
Je possède de longues et fines jambes sur lesquelles on pourrait se perdre, surmontées de fesses galbées. J'ai des hanches marquées et un ventre plat, pas un poil de graisse mais des muscles bien développés même s'ils restent peu voyants - et c'est tant mieux, étant une femme je n'apprécierais pas de ressembler à un body-builder.
Ma poitrine généreuse est aussi un atout pour séduire, bien qu'elle ne soit pas toujours des plus pratiques pour le sport.
Bien que la vue de beaux seins et d'un ventre musclé puisse généralement contenter n'importe qui, je pense que le plus beau ne se trouve pas forcément devant.
J'ai fait tatoué un immense tigre blanc sur mon dos. Il en recouvre une grande partie, et on peut lire entre ses somptueuses lignes noires quelques vers de Baudelaire. Il commence, majestueux, sur mon épaule et va s'évanouir sur ma chute de rein. Il surprend presque toujours quiconque le voit, et c'est encore plus le cas pour ceux qui lisent entre les lignes.
C'est une sensation très puissante que d'entendre quelqu'un lire sur vous comme en un livre ouvert.
Je suis très fière de ce somptueux tatouages, mais ne le montre pas souvent. Il arrive que l'on puisse en apercevoir un bout selon la tenue que je porte, mais seuls les chanceux pourront le contempler dans toute sa splendeur.
J'ai des épaules fines et douces malgré le fardeaux qu'elles portent, contenant mes craintes, mes rêves, mes secrets...
Elles me donnent un air frêle qui n'a pas lieu d'être, une fragilité qui ne me caractérise pas.
Mes bras sont minces et pourtant forts, capables de me tenir perpendiculaire à une barre de pole-dance - ce qui est encore bien plus difficile qu'on ne l'imagine.
Je possède un visage fin, encadré par de longs cheveux châtains qui ont une étrange tendance à boucler. Ma peau est dénuée d'imperfection, plutôt blanche, certains diraient que cela symbolise la pureté. Foutaises.
J'ai des lèvres charnues, bien roses, qui cachent mes dents parfaitement alignées mais dont le blanc éclatant se ternit peu à peu à cause de tout ce que je fume.
Mon nez est plutôt petit, légèrement retroussé. Mes sourcils sont bien dessinés.
Tout ceci est vrai, pourtant ce n'est pas ce que l'on remarque.
Au premier abord, on ne voit que mes yeux.
Je possède un regard puissant, de ceux qui vous transpercent et semblent voir au plus profond de vous-même. Rares sont ceux qui arrivent à le soutenir, preuve que des yeux gris peuvent être terriblement expressifs.
Pour ce qui est du style vestimentaire, je n'en ai pas vraiment.
Je suppose qu'on pourrait le qualifier de provoquant, étant donné que je porte souvent des décolletés, des shorts plutôt courts ou des robes qui laissent peu de place à l'imagination.
Si je devais choisir une tenue fétiche, ce serait sans doute un short, un haut asymétrique et près du corps, un veston ou une veste en cuir selon la saison et mes fidèles bottes noires ainsi que mes nombreuses chaines. Il m'arrive d'ajouter des bas à tout cela quand il fait vraiment froid, mais ça reste assez exceptionnel.
Je me maquille très souvent.
En général ce n'est qu'une touche de fond de teint sur les pommettes, une pointe de mascara un trait de crayon puis d'eye-liner.
Il m'arrive de pousser un peu plus en mettant du fard à paupières, parfois doré, parfois noir, c'est en fonction de mon humeur, du temps et de ma tenue.
Cela m'amuse beaucoup de jouer avec ces produits de beauté, de tester différents maquillages pour voir ce que cela donne. Je privilégie souvent les "yeux de biche", qui me confèrent un regard des plus aguicheurs et doux à la fois. Sinon, j'opte pour le "smoky eyes" qui me donne un air sombre, à l'image du monstre qui vit en moi.
Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
Et que la lassitude amène le repos !
Je veux m'anéantir dans ta gorge profonde,
Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux...
"I walk a lonely road, the only one that I have ever known, don't know where it goes but it's home to me and I walk alone..."N'importe qui à ma place aurait pu être parfaitement heureux avec ma vie. Mais c'est du gâchis, car c'est moi et mon esprit malade qui avons hérité de cette chance de goûter au bonheur.
J'ai eu une enfance heureuse.
Je suis fille unique, et mes parents m'ont chérie comme si leur vie en dépendait.
Je n'ai jamais eu trop de problèmes avec eux, mis à part quelques tensions lors des moments difficiles que nous avons dû traverser. Des moments qui ont entiché notre si parfaite vie de famille, et ce par ma faute.
J'avais 14 ans lorsque tout a commencé.
Nous vivions en banlieue parisienne, mes parents s'y étaient installés quelques mois avant ma naissance. Ils vivaient avant cela dans un tout petit appartement au beau milieu de Paris, et estimaient avoir besoin de plus d'espace pour élever l'enfant qu'ils attendaient.
C'était un matin de mars, une journée qui aurait dû être comme les autres. Mon père venait de me déposer au collège, c'était ma quatrième et dernière année dans celui-ci, je connaissais beaucoup de monde et m'entendais aussi bien avec les élèves qu'avec les professeurs.
Ce jour là, je me sentis mal en arrivant devant la grille. J'avais des nausées et je me sentais mal, fiévreuse.
J'ai donc décidé, croyant être malade, de rentrer chez moi. Un coup de fil passé à mon père, le problème était réglé, j'allais pouvoir me reposer.
Le lendemain, rebelote. J'avais pourtant l'impression d'aller beaucoup mieux, mais en arrivant devant l'entrée mes nausées revinrent de plus belles. Ce jour-là, je décidais de prendre rendez-vous chez le médecin, me demandant si je n'avais pas attrapé une grippe ou quelque chose comme ça.
Ce fut le début d'une très longue série d'examens médicaux.
Il s'avérait que je n'avais rien. Strictement rien.
J'étais en parfaite santé, et mes envies de vomir ainsi que mes maux restaient inexplicables.
Après plusieurs semaines à faire toutes sortes de radios, d'analyses et autres joyeusetés, le verdict tomba.
"C'est le stress. C'est dans ta tête."
J'en restais muette. Comment était-il possible que mon esprit invente des maux qui n'avaient pas lieu d'être ?
Des maux que mon corps ne devrait pas ressentir ?
Mes parents décidèrent que je retournerais en cours dès le lendemain. Ce dont je ne fus pas capable.
Ce fut le début d'une période de vide monstrueuse. Je n'avais pas encore conscience de tout ce dont mon esprit était capable, mais je n'allais pas tarder à le découvrir. Tout ce que je savais, à ce moment de ma vie, c'est que j'étais seule.
Mes parents ne savaient pas comment lutter face à cela, mes prétendus amis se fichaient de mon absence prolongée.
J'ai pu finir mon année et obtenir mon brevet grâce à l'aide des professeurs, qui eux m'ont soutenue et ont continué à m'envoyer les cours.
C'est à cause de cela que j'ai commencé, dès l'année suivante, les cours à correspondance.
Ce fut le début d'une nouvelle vie pour moi.
J'étais seule dans ma grande maison à longueur de journée. J'apprenais seule, je mangeais seule, je vivais seule.
Solitude.
"L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude." disait Victor Hugo. Il avait raison.
Il m'était déjà arrivé de déprimer un petit peu du temps où j'allais au collège, même d'avoir des idées noires mais cela ne durait jamais bien longtemps contrairement à ce que j'ai vécu durant les cours à correspondance.
C'est donc vers mes 15 ans que j'ai commencé à prendre conscience de ma folie, et de l'horrible créature qui sommeille en moi.
En fait, c'est lors de cette année que beaucoup de choses ont changé. Je me suis mise au sport, j'ai commencé à faire bien plus attention aux autres et à développer mon empathie, à sortir vraiment beaucoup, à me détruire aussi.
Il y eut bien sûr des moments très heureux.
Mes innombrables sorties nocturnes m'ont permise de rencontrer beaucoup de gens extraordinaires. Des fêtards, des junkies, des paumés, et Delphine.
Delphine était la plus belle des femmes, elle était une véritable merveille, respirait la perfection.
Je l'avais croisé, assise sur un banc lors d'une de mes promenades au clair de la lune.
C'est naturellement que je me suis assise à ses côtés, immédiatement attirée par elle.
Il me semble que ce fut réciproque, puisque quelques heures plus tard nous nous endormions enlacées dans son lit.
Ce fut le début d'une histoire qui dura trois mois. Nous n'avons jamais déclarer officiellement être en couple, j'allais régulièrement voir ailleurs et Delphine le savait.
Il arrivait que nous passions plus d'une semaine sans avoir de nouvelles de l'autre, mais ça n'a jamais été un problème car dès que nous nous retrouvions, c'était comme si l'on ne s'était jamais quittées.
Elle était ma Delphine et j'étais son Hippolyte, jusqu'au jour où ce qui devait arriver arriva.
Je sentais déjà depuis quelques temps que les nuits étaient plus longues, plus dures. Je me doutais que tôt ou tard, Folie s'emparerait de moi et qu'il m'anéantirait à nouveau. Par contre, je n'aurais jamais cru qu'il le fasse en présence de ma bien aimée.
Tout d'abord étonnée par mes divagations, elle tenta de me raisonner. Peine perdue.
Je jouais sur le rebord de la fenêtre. Le sol était si beau, si net, si attirant. J'aurais pu m'envoler, prendre mon élan pour atterrir dans ses bras. J'en mourrais d'envie.
Delphine, choquée par mes propos, par mes gestes, par tant de sentiments contraires et de violence ne revint jamais.
Je ne l'ai pas touchée ce soir là. Mais mes mots l'ont fait, je sais qu'elle en a souffert, je l'ai lu dans ses yeux mais cela ne m'a pas empêchée de continuer mes grands discours. C'était plus fort que moi...
Jamais je ne me pardonnerais le mal que je lui ai fait.
Je l'ai rappelée après cette terrible nuit, une seule et unique fois. Je voulais m'excuser, mais elle n'a pas répondu.
J'ai simplement laissé un message, mais je savais d'ores et déjà qu'il resterait sans réponse.
Depuis, je suis résolue à être seule.
Je sais que personne ne pourra tolérer ce que je suis, et je le comprends.
Moi-même, j'ai peur de blesser ceux que j'aime. Je fais de mon mieux pour prendre soin d'eux, mais c'est parfois au-dessus de mes forces.
Peu de temps après tout cela, j'ai décidé de m'intéresser à la musique en tant que compositrice.
Petite, mon père m'avait déjà vaguement appris à jouer de la guitare. Je l'ai donc ressortie et j'ai perfectionné cet apprentissage, c'est aujourd'hui un instrument avec lequel je me débrouille plutôt bien même si cela mériterait d'être encore travaillé.
Mais ce n'est pas de cette façon que je voulais créer. J'étais très intéressée par la musique électronique, et c'est un ami beatmaker qui m'a mise sur la voie. Il m'avait dit de passer le chercher à son studio un soir, et en entrant j'ai découvert un univers dont je voulais absolument faire partie.
Durant les semaines qui ont suivies, j'ai passé énormément de temps avec lui à apprendre tout ce qu'il y avait à savoir.
J'étais émerveillée par tout ces choix qui s'offraient à moi, toutes ces possibilités grâce à seulement quelques outils... J'ai débuté avec quelques beats, suivis de petites chansons un peu dubstep.
J'ai le souvenir d'une phrase de cet ami, une qui m'a marquée et me motive chaque jour : "Les seules limites sont celles que tu te fixes."
Aujourd'hui, je compose encore. C'est une véritable passion, tenter de créer des émotions au travers de sons.
Une des choses que je préfère, c'est laisser libre cours à mon imagination lorsque je suis défoncée. Ce qui arrive, je l'avoue, assez souvent.
J'aime changer de réalité. Que ce soit à l'aide de chansons, d'alcool ou de substances illicites.
Je suis aussi une grande fumeuse. Il est très rare de me voir sans une cigarette à la main, à peine éteinte je m'en rallume une. C'est un geste qui me rassure, m'apaise et me fait un bien fou.
Pour les joints, j'attends généralement le soir. J'ai horreur de ce moment où, en attendant que Morphée s'empare de moi, je ne peux m'empêcher de penser. Alors, je fume et tout va mieux.
J'aime un peu moins l'alcool. Il me semble qu'il fait trop chaud et que le monde tourne trop vite autour de moi. Néanmoins ça ne m'empêche pas d'en boire, l'avantage d'avoir l'habitude c'est que je tiens bien mieux et que les effets sont moindres... Le meilleur des effets restant selon moi celui provoqué par une dose d'alcool raisonnable mélangée à un bon royal qui lui n'aurait rien de raisonnable.
J'ai toujours réussi à cacher mes vices à mes parents, ce qui est en soi un exploit étant donné que je n'ai toujours vécu que chez eux. Malgré la vie satisfaisante que je mène actuellement, je sens bien que Folie ne tardera pas à refaire surface.
Il y a bien longtemps qu'il ne m'a pas possédée, et je sais que ça lui manque. Je l'entends murmurer à mon oreille parfois, le soir. Il me chuchote des mots doux, des mots d'amour incompréhensibles, des mots muets.
J'ai toujours eu peur de blesser mes parents. Qu'ils découvrent ce que je suis vraiment, qu'ils soient déçus.
Pire, qu'ils soient les victimes d'une de mes crises. Si Delphine s'en est tirée avec de simples blessures causées par des mots, tous ceux qui m'ont rencontrée au mauvais moment n'ont pas eu cette chance, certains y ont laissé bien plus que leur bonheur mais je ne m'étendrais pas à ce sujet, ce n'est ni le moment ni la manière...
J'ai donc décidé de partir.
De partir très loin, de trouver un prétexte à la con. Je sais que je leur manquerais, qu'ils me manqueront aussi beaucoup. Mais c'est mieux pour eux, ça l'est pour tout le monde.
Ce sera aussi l'occasion d'affronter l'une de mes peurs les plus tenaces. Cette fameuse phobie scolaire.
J'ai envie de me battre contre elle, de triompher et d'enfin me montrer à moi-même ce dont je suis capable.
C'est un peu par hasard que je suis tombée sur le Pensionnat Rayen. A vrai dire, j'ai beaucoup aimé la métaphore du pays du soleil levant. En un sens, j'ai passé ces dernières années au beau milieu de la nuit, à croire que jamais plus l'aube ne montrerait son nez... Il faut que ça change. C'est ainsi que j'ai décidé de me rendre au Japon, et par la suite en fouillant un peu j'ai découvert ce fameux pensionnat.
J'ai obtenu l'accord parental sans trop de difficultés. Ils étaient heureux que je me décide à affronter mes peurs, et que je le fasse en découvrant une nouvelle langue, une nouvelle culture. "Ça ne peut être qu'enrichissant" on-t-il dit.
Je suis d'accord avec eux.
C'est l'occasion pour moi de commencer une nouvelle vie, de rencontrer de nouvelles personnes.
Et, bien que je ne sois pas sûre d'être capable d'assister à tous les cours, je ne compte pas la laisser passer.
Tout le monde a des secrets. Il s'agit simplement de découvrir lesquels.-
Surnom : Hae.
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Comment avez-vous trouver notre forum ? Sur Google.
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Prouvez-nous que vous avez-lu le règlement : La Pomme est passée ♥ {R. ♪}