C'est dingue, non? De finir sa soirée comme ça, lorsqu'on est un homme? Surtout un homme comme moi... Quand on a prévu de passer sa nuit avec une jolie demoiselle... Ou moins jolie, tout dépendra de ce qui se présentera. Du moins, c'est ce que j'avais prévu. Jusqu'à ce que ce bar ne m'accepte plus. Enfin, c'était surtout moi qui n'acceptait plus l'alcool que je m'auto-infigeais. Disons que les cadavres de bouteilles en disaient long sur mon parcours actuel.... Vingt-trois heures sonnaient à peine et la vodka, le gin et le saké coulaient déjà à flot dans mes veines. J'étais bien plus qu'imbibé, pourtant mon corps demandait toujours plus...

Une cigarette entre les doigts, j'aspirais doucement la fumée, la sentant parcourir mon corps dans un frisson délicat... Mes pas laissaient un doux écho dans cette ruelle étroite et peu illuminée, ayant pour seule éclairage les néons vacillant des nombreuses enseignes plutôt louches... L'allée était vide d'une quelconque présence et je me sentais errer en solitaire... Jusqu'à ce que, entre deux bouffées, une silhouette se dessine au loin... Fine, élancée, mais assez grande... Un rythme de pas témoignant d'une fémininité certaine, mais cependant d'un certain manque de confiance...

Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que j'accèlerais mon rythme, jetant ma cigarette au sol d'un geste détaché. Mon regard, porté sur cette silhouette qui se détaillait au fur et à mesure que j'avançais, se montrait insistant et plein d'idées plus vicieuses les unes que les autres... Une demoiselle se présentait face à moi... Une longue chevelure aux reflets roses et cuivrés et des yeux sublimes... Son corps possédait des formes tout à fait alléchantes... Ce qui semblait tout à fait parfait pour terminer cette soirée... En chaleur et sensualité...

M'avançant de sorte à l'isoler contre un mur, je m'accoudais contre celui-ci pour la bloquer. Prenant une voix virile et poignante, j'approchais mon visage du sien...

-" Coucou toi... Tu es seule, ici? C'est dommage dis-donc, pour une poupée aussi belle, de finir la soirée seule, tu ne crois pas? Je peux t'escorter vers un lieu plus... Privé? Rien qu'à deux? Ca te tente, princesse? "

D'un geste délicat mais autoritaire, j'effleurais sa joue du bout des doigts, un sourire carnassier se portant sur mes lèvres.... Dans mon esprit défilait toutes sortes de choses plus perverses et délurées les unes que les autres... Une seule chose m'intéressait à cet instant. Son corps.

Je devais rentrer ,il commençait à se faire tard et surtout ,tout s'assombrissait dans les parages ,je cherchais une rue ,peut m'importait laquelle ,pour me rendre au plus vite au pensionnat. Je passais dans une ruelle étroite et sombre ,plus sombre que les autres d'ailleurs ,elle m'apeurait.

Et si quelqu'un de malveillant s'y introduisait pour m'attendre ? Je décide d'avancer en regardant le sol.
Je relève la tête, oh non... Quelqu'un au loin, un homme. Non ,pas un homme... Bon ,croisons les doigts pour qu'il m'ignore.
Je crois qu'il fume, enfin, j'aperçoit de la fumée au loin, il décide de jeter sa cigarette au sol, son regard se détourne vers moi et m'observe avec insistance.
Mais pourquoi j'ai mis une robe aujourd'hui? Pourquoi?!
Bref, je continue et je l'observe. Il s'approche... Je sanglote ,et tremble ,je pense au pire. Il est grand ,beau ,une allure de coureur de jupons.


J'aperçois un sourire se dessiner sur ses lèvres ,un sourire de satisfaction ,et pervers... Il s'approche et me fixe droit dans les yeux. Il ne fixait pas que mes yeux d'ailleurs... Ce qui me mettait vraiment mal alaise. Il s'accoste à un mur et en profite pour me barrer le chemin.
Il approche son visage qui sentait l'alcool à plein nez du miens, son odeur de cigarette m'insupportait.

" Coucou toi... Tu es seule, ici? C'est dommage dis-donc, pour une poupée aussi belle, de finir la soirée seule, tu ne crois pas? Je peux t'escorter vers un lieu plus... Privé? Rien qu'à deux? Ca te tente, princesse? "

Je ne contrôlais plus mes émotions et je devins rouge comme jamais. Il effleura ensuite ses doigts contre ma joue comme pour dire "Je te veux." tout en me dévisageant ,je voulais partir.

J'enleva sèchement sa main de mon visage et bredouilla :"Hm... Laissez moi tranquille !" je le poussa puis partais en courant. J'étais tétanisée ,pourvu qu'il ne me rattrape pas.

Un mouvement agressif, venant dégager ma main, et une fuite. En courant, de sorte à soulever doucement sa robe pour lui donner des mouvements sensuels, elle me demandait de la laisser tranquille. Ces agissements ne pouvaient que me faire sourire toujours plus.... Riant de façon sadique et perverse, je remis ma veste en place, souriant...

-" Ah? Tu veux jouer ma douce? Je ne demande pas mieux... "

Profitant de ma condition physique et de ma supériorité face à ce jeune et sensible être, je la pris en poursuite, mettant peu de temps à la rejoindre. Je saisis avec force et violence son poignet, le serrant de plus en plus, de façon à l'étreindre jusqu'à la stopper. Remontant mes mains jusqu'à ses épaules, je l'immobilisait avec agressivité. Dans cette position, je m'avouais supérieur et dominant. Et je pouvais sentir sans le moindre soucis la peur qui l'envahissait de plus en plus... La rue était dénuée du moindre signe de vie, ce qui me laissait tous les choix possible. Le plus évident m'apparaissait sans vergogne...

-" Hmm... Cela doit être douloureux, cette peur qui, sans que tu puisse la dominer, te pénétre... Dans quelques instants, je prendrais sa place... "

Je descendis délicatement l'une de mes mains sur ses hanches, alors que l'autre remontait pour venir étreindre son cou... Je glissais un baiser sur sa nuque, murmurant doucement à son oreille.

-" Tu verras... Tu me supplieras d'arrêter, de me retirer... Mais, au fond, nous prendrons tous les deux du plaisir... Enfin. J'en prendrais sûrment bien plus que toi, en admirant ces larmes échouer sur tes joues... "

Je frissonnais à la simple idée de ne faire qu'un avec ce pauvre être... Si sensible et chétif, il ne pouvait rien contre cet appétit insatiable... Je la désirais, je voulais me satisfaire... Rien ne m'en empécherais...

Il se mit à ricaner tout en ajustant sa veste que je venais de froisser.

Je l'entendis parler au loin. Mais j'étais déjà loin pour comprendre ce qu'il disait. Ses pas se rapprochaient vite des miens. Une main saisit mon poignet avec force ,une force véritablement effrayante ,qui m'immobilisait complètement. Cela me stoppa net. Je sentis ses mains remonter plus haut ,vers mes épaules. J'étais bloquée ,et je ne pouvais plus bouger ,tout mon être tremblait.
Il était derrière moi ,et je ne pouvais rien faire ,du moins , je ne pouvais plus rien faire pour essayer de l'en empêcher.

J'avais la peur qui m'envahissait, qui me trahissait. Faisant trembler mes jambes ,mes bras ,mon buste. Il prononça quelques mots : "Hmm... Cela doit être douloureux, cette peur qui, sans que tu puisse la dominer, te pénétre... Dans quelques instants, je prendrais sa place..."
Il accompagna ces paroles d'une descente de main vers mes hanches, ce qui provoquait chez moi un élant de frissons.

Il déposa ses lèvres dans mon cou puis murmura : "Tu verras... Tu me supplieras d'arrêter, de me retirer... Mais, au fond, nous prendrons tous les deux du plaisir... Enfin. J'en prendrais sûrment bien plus que toi, en admirant ces larmes échouer sur tes joues..."

Et oui ,comme il l'avait dis ,des larmes coulaient déjà sur mes joues ,je voulais me battre pour lui échapper. Je me débattais dans tous les sens ,mais sa force me retenait dans tous mes gestes. Je sanglota et le supplia : "S'il vous plait... Laissez moi partir ,je ne parlerai à personne de ce que vous avez essayé de faire. Par pitié ,laissez moi.."

Je vis dans ses yeux ,quelque chose d'animal. Je doute que j'arriverai à le faire renoncer à ce qu'il voulait de moi...

Tout, en ces lieux, se déroulait comme je l'espérait. Ces événements se présentaient clairement comme... Jouissifs. Oui. C'était le terme approprié face à ce corps, prêt à subir mes vices...

-" S'il vous plait... S'il vous plait... S'il vous plait... Laissez moi partir ,je ne parlerai à personne de ce que vous avez essayé de faire. Par pitié ,laissez moi... Par pitié ,laissez moi... Par pitié ,laissez moi... "

Ces mots erraientt en moi et m'apportaient une satisfaction grandissante. Si ma satisfaction se montrait de plus en plus grande, ce n'était pas la seule... Mon membre suivait cet évolution alors que mon bassin se collait à celui de la jeune demoiselle... Avec douceur, passant mes bras autour de son corps, je l'allongeais délicatement dos au sol. Mon corps s'allongeant sur le sien, prenant soin de m'appuyer par le biais de mes avants bras sur l'asphalte pour ne pas lui imposer mon poids, j'abaissais délicatement mon jean, faisant de même avec la petite culotte de la jeune fille... La fixant droit dans les yeux, le regard vide, j'approchais ma virilité de sa fleur de lys... Et c'est en douceur que je ne fis plus qu'un avec elle... Une certaine pression, ainsi que le corps de la jeune fille m'indiqua que je venais de lui arracher la chose la plus précieuse qu'il peut exister chez une femme... Désormais, elle ne pourrait plus prétendre à l'innocence. Et cet acte, imposé avec force, m'avait toujours donné un plaisir intense...

Mais cependant, au fond de moi, ces larmes et sanglots entouraient mon coeur. Comme si quelque chose s'emparait de moi. Rien ne semblait pouvoir arrêter mes envies et pourtant... Ce "rien" se présentait face à moi. Se dressait devant moi. Et bloquait tout. Chamboulait soudainement tout mon corps et mon esprit. Je vis ces larmes, je sentis ces sanglots, je ressentis ces frissons... Toujours en elle, je ne pu empêcher cet élan soudain... L'entourant de mes bras pour la serrer contre moi, je vins blottir mon visage au creux de son cou, et dans un murmure...

-" Je... Je.... Pardon... Je t'en supplie... Tu m'en veux... Tu veux ma mort... Et je te l'accorde... Peu importe comment tu le feras, venges toi. Sois forte, dénonce moi... Ou achève moi. Je te l'ai volé... Je n'en avait pas le droit... Personne ne l'avait. Pardon, ma Princesse... "

Et pour la première fois depuis de longues années, des larmes s'échouèrent sur mes joues, glissant dans le cou de la demoiselle... Fondant en larmes, murmurant des supplications, les deux corps ne faisaient qu'un, s'entremelant dans un flot de larmes...

Je sentis son bassin se coller fortement au miens ,des frissons montèrent en moi ,je savais ce qu'il allait me faire. Cela me répugnait. Comment quelqu'un peut faire subir ça à quelqu'un d'autre? C'est vraiment inhumain.
Je m'attendais à ce qu'il soit violent avec moi ,même ,je pensais qu'il me frapperait ou qu'il soit tout simplement loin d'être tendre. Mais il fut à ma grande surprise tout le contraire!

A ma grande surprise, il m'allongea délicatement au sol et s'allongea sur moi. Mais je ne voulais pas, moi! Mais je ne pouvais strictement rien faire... Et puis ,quelle aurait été sa réaction ,il serait certainement devenu violent cette fois-ci... Le sanglot venait en moi. Il prenait ma gorge et formait une boule dans mon ventre.
Je le vis enlever doucement son jean ,j'étais complètement terrorisée.

Personne ne passait dans cette rue, à mon grand malheur ,nous étions seuls...
Il mis ses mains sous ma robe pour baisser ma petite culotte. Mes larmes coulaient sans retenue.
Et il fit ses va et viens, je resta clouée au sol ,anéantie. C'était horrible... Il m'avait imposé de perdre ce que j'avais de plus cher ce soir.

Mais cependant, ma vision brouillée par mes larmes ,je pu tout de même apercevoir une forme de regret dans son regard. Un regret? Je m'en moque! Je ne pourrais certainement plus jamais faire confiance à un homme à cause de lui! Je ne me sentais plus capable de bouger, je crois qu'il a fini.
Puis il me choqua littéralement. Il me pris dans ses bras en pleurant , je sentais les larmes couler le long de mon cou.
Il dit :"Je... Je.... Pardon... Je t'en supplie... Tu m'en veux... Tu veux ma mort... Et je te l'accorde... Peu importe comment tu le feras, venges toi. Sois forte, dénonce moi... Ou achève moi. Je te l'ai volé... Je n'en avait pas le droit... Personne ne l'avait. Pardon, ma Princesse... "

Je le mis sur le côté et profita de son moment d'émotion pour me rhabiller ,et je fila discrètement. Je pleurais ,ne me sentais plus capable de rien faire ,mais il fallait que j'y arrive. Il me restait quelques forces pour partir. Je crois qu'il m'a vu m'enfuir...

Je la sentis se détacher, et s'éloigner... Et ce départ sembla arracher et entailler mon coeur en profondeur... Me hissant, emplit de désespoir, pour me redresser et marcher calmement, je sentais étrangement les larmes échouer sur ma peau. Et il m'était impossible de contenir cette tristesse. Je n'y arrivais plus. Je ne pouvais plus poursuivre cette jeune fille. Je ne pouvais plus éprouver de sentiment pour elle autre qu'un amour... Cette fille... Pourquoi... Pourquoi me rappelait-elle autant celle qui hantait autant mon coeur malgré sa disparition... Lorsque je voyait cette fille avancer, je voyait ma soeur... Ma soeur qui n'était plus à mes côtés depuis un moment désormais... Ma soeur, que j'aurait du protéger alors qu'il en était encore temps... Ma soeur, qui est morte seule et sans son frère... Son frère qui la blessa tant....

Essuyant une larme, prenant une profonde inspiration, je m'élançais vers elle, une envie pleine d'amour formant une boule en mon ventre... Arrivée à sa hauteur, je posais en douceur ma main sur mon épaule, l'arrêtant pour venir me poster face à elle. Mes lèvres tremblaient et mon regard se perdait. Je me sentais égaré. Si perdu face à elle... Je tentais en vain de la fixer droit dans les yeux, sans jamais y parvenir...

-" Je... Pardonnes moi... Je n'aurais jamais du t'abandonner... Je t'ai... Laissée mais... Je... Je n'en avais aucunement le choix... J'ai été un frère indigne alors... "

Réalisant que mes paroles n'avaient aucun sens face à elle, je relevais le regard, la fixant droit dans les yeux, le remord me saisissant au plus profond de moi... Comme elles se ressemblaient...

-" Tu n'es pas ma... Ma soeur... Excuses-moi... "

Je m'apprêtais à la laisser, mais je ne m'en sentais pas la force... La seule chose que je pouvais faire à cet instant était d'effacer les erreurs du passé... De me rattraper en sauvant ce que je pouvais...

-" Silteplait... Acceptes de... Acceptes que je te protège... Désormais je... Je veux veiller sur toi... A jamais... "

Je fixais le sol, sans savoir où mes propos me méneraient... Je passerais pour un fou. Un dégénéré. Un bon à rien. Quelqu'un sans valeurs... Mais.... Je voulais la protéger....

Je sentis une présence à côté de moi, je me tourna, c'était lui. Le regard complètement perdu. Il se mit devant moi. Rien qu'en le regardant ,on pourrait le croire fou. D'ailleurs c'est ce que je pensais ,qu'il était fou, m'arrêtant sans cesse ,se mettant en travers de mon chemin. Et ma tristesse grandissante ,ma peur qui faisait de même. Mes jambes tremblaient comme ses lèvres. Là ,il se tenait devant moi et allait surement encore prononcer des paroles qui m'empliraient d'une grande part de peur.

On voyait qu'il tentait de me regarder droit dans les yeux, sans succès. Moi, qui tremblais dans tous les sens ,me demandais quel sort il comptait me réserver. Mon poing se serrait fermement ,le bras tendu. Je n'en pouvais plus ,ne tenais plus. Dans quelques instants ,j'allais m'écrouler. Il décida de parler ,perdu dans ses paroles :" Je... Pardonnes moi... Je n'aurais jamais du t'abandonner... Je t'ai... Laissée mais... Je... Je n'en avais aucunement le choix... J'ai été un frère indigne alors... " Qu...Quoi?! Un frère ?! Non mais il est complètement cinglé !

Je le vit ensuite réfléchir ,puis confus, il reprit la parole :" Tu n'es pas ma... Ma soeur... Excuses-moi... "
Quelque chose ne tournait pas rond chez lui... J'en avais effroyablement peur, et cette odeur d'alcool qui ne partait pas de mes narines ni de mes vêtements et de mes cheveux me dégoûtait. Elle se mêlait à une odeur infectante de cigarettes.

Il reprit :"Silteplait... Acceptes de... Acceptes que je te protège... Désormais je... Je veux veiller sur toi... A jamais... "
J'avais l'impression de devenir folle face à lui. Ses yeux ,rivés sur le sol, il ne mesurait pas ce qu'il disait et je comptais le lui faire savoir : "Monsieur... Je crois que vous ne savez plus très bien ce que vous dites... Laissez moi partir s'il vous plait.. Et laissez moi ,ne me suivez pas ,je vous en prie. Adieu."

Sur ces mots j'enleva sa main délicatement de mon épaule, puis continua ,cette fois ci ,d'un pas plus rapide pour éviter des représailles.. Il en serait capable dans son état et je ne pouvais plus subir quoi que ce soit.

Comment faire... Comment agir pour la garder auprès de moi... Alors qu'elle fuyait de nouveau... Elle me pensait fou, poussé à bout et ivre. Mais je ne l'était aucunement. Je m'élançais à nouveau pour la suivre. Je ne voulais pas qu'elle parte, non surtout pas! La saisissant par le poignet, je me décidais à lui expliquer le pourquoi de mes mots... A tout lui dire sur moi...

-" Non! Je ne veux pas de tes adieux! Mais... Il faut que tu comprennes que... Ce n'est pas ce que tu crois... "

Dans un sanglot, je tentais de reprendre ce que je voulais lui dire... Jamais je ne m'étais sentit aussi faible face à une femme... Mes larmes étaient sincères, et plus que jamais tranchantes... Je ne savais plus que faire. La seule solution était de lui exposer mon passé, et les raisons de mes agissements...

-" Je... Je trouve que tu ressembles à ma soeur... Mais, cette soeur... Je l'ai perdue... Eternellement. C'était... Il y a quelques années de cela... A vrai dire, suite au décès de nos parents, notre vie est devenue celle de deux débauchés... J'ai commencé à tomber bien bas. Alcool, drogues, sexe... Tout est facile quand on a les moyens d'avancer l'argent mais aussi de se faire respecter... Et ma soeur, qui était... "

Mon regard se perdait à nouveau sur la jeune demoiselle... Elles se ressemblaient tant... La même allure innocente, emplie de beauté, et ce regard... Intense, profond... A la fois tellement envoûtant et mystérieux, mais saisissant de douceur et de calme... Cette envie d'avancer dans le plus beau des mondes, et cette confrontation quotidienne avec la peur... Désserant légérement la pression sur son poignet, je repris mon discours.

-" Elle était magnifique, si belle, si... Hm. Je ne pourrais pas te décrire sa beauté, c'était si irréel... Et elle te ressemblait tant... Mais, malheureusement, dans un monde où les princesses deviennent rapidement des jouets, ma soeur et son corps sont tombés entre les mains d'hommes bien malveillants. Et les engrenages de la prostitution l'emportèrent... Elle me jurait que tout irait bien, qu'elle abandonnerait dès que tout se passerait mieux... Et elle a finit dans une chambre froide. Et quand... Quand... Son coeur a battut pour la dernière fois... Elle avait... Tout juste 16 ans... "

Je fermait les yeux pour éviter de m'écrouler sous les larmes, tremblant de douleur, prenant la main de la jeune fille dans la mienne, la serrant délicatement, juste assez pour sentir sa chaleur à mes côtés...

-" Je... Je te demande pardon... Mais... Je ne suis pas fou... Seulement fou de rage envers moi même. Mon devoir aurait été de la protéger... Mais j'ai faiblit. Je ne veux pas de ta pitié, non. Seulement avoir une seconde chance... Une chance de me repentir. De pouvoir sauver... De.... De te... "

Je sentais mon regard chargé de larmes... Elles s'échouaient en une cascade de remords... Et je ne pouvais plus rien y faire...

Je crois qu'il me suivait encore. Encore?! Saisissant mon poignet, encore une fois ,je me retournais en vacillant légèrement sur mes jambes qui n'en pouvaient plus de marcher.

Il cria : " Non! Je ne veux pas de tes adieux! Mais... Il faut que tu comprennes que... Ce n'est pas ce que tu crois... "

Pas ce que je crois? Vraiment ,quel culot ! Il se fou vraiment de moi celui là...
Des larmes coulaient sur son visage qui semblait demander pardon. Elles ne s'arrêtaient pas. Je fût surprise ,jamais un homme auparavant n'avait pleuré devant moi... Je commençais à avoir pitié de lui ,mais il ne fallait pas! Ce qu'il m'a fais subir ,il a surement fait de même avec d'autres jeunes filles innocentes qui ne demandaient rien.

Mais il repris :" Elle était magnifique, si belle, si... Hm. Je ne pourrais pas te décrire sa beauté, c'était si irréel... Et elle te ressemblait tant... Mais, malheureusement, dans un monde où les princesses deviennent rapidement des jouets, ma soeur et son corps sont tombés entre les mains d'hommes bien malveillants. Et les engrenages de la prostitution l'emportèrent... Elle me jurait que tout irait bien, qu'elle abandonnerait dès que tout se passerait mieux... Et elle a finit dans une chambre froide. Et quand... Quand... Son coeur a battut pour la dernière fois... Elle avait... Tout juste 16 ans... "

Des larmes montaient en mes yeux ,ce qu'il dit me chamboulait ,il était tombé dans le désespoir et la culpabilité depuis la mort de sa soeur, et il s'en sent coupable...
Je vis ses paupières se fermer d’agacement ,comme si pleurer l'agaçait. Il tremblait ,il saisit ma main tendrement et la serra doucement.

Il déclara :"Je... Je te demande pardon... Mais... Je ne suis pas fou... Seulement fou de rage envers moi même. Mon devoir aurait été de la protéger... Mais j'ai faiblit. Je ne veux pas de ta pitié, non. Seulement avoir une seconde chance... Une chance de me repentir. De pouvoir sauver... De.... De te..."


Un flot de larmes s'abattait sur son visage. La peine montait en moi ,mais une question au quelle je n'avait pas obtenu de réponse m'importunait.

Je lui demanda :"Alors pourquoi tout ce mal? Toute cette haine? Pourquoi tu m'as infligé ça si tu reconnais en moi ta soeur? Je ne te crois pas ! Tu es comme les autres et tu as profité de moi comme si j'étais une chose !"
Mes larmes coulaient ,je ne me reconnaissais pas dans cette rage. Habituée à connaitre l'innocente Myna ,celle qui reste dans son coin. L'autre Myna sortait ce soir de mon corps.

La tête me tournait ,j'étais fatiguée. Mes jambes lâchèrent ,je me retrouva sur mes genoux , les mains sur mon visage ,en pleure.
Pourquoi moi? Qu'est ce qu'il me veut ? Je ne suis pas sa soeur et je ne le deviendrai jamais!

Ces questions, ces larmes... Non... Suivant son mouvement, je me laissais, à mon tour, échouer à genoux au sol. Je pris en douceur son visage entre mes mains essuyant ses pleurs, lâchant les miens sans aucune retenue, voulant laisser s'échapper la douleur qui demeurait en moi depuis trop longtemps...

-" Je crois bien que... Tout cela est... Une carapace... J'en ai voulu. Et j'en veux toujours à l'humanité entière... Pendant longtemps je me suis demandé pourquoi personne n'avait réagit pour la sauver... Et pourquoi personne ne cherchait à me consoler dans cette perte qui détruisait mon coeur... Alors, je me suis dit que... Je devais blesser les autres avant qu'ils ne me blessent... "

Je me sentais partir... Trop loin... Je comprenais toutes mes erreurs... Et ma voix se chargeait de douleur... Elle devenait rauque et faible, comme noyée par toutes mes larmes que je ne contrôlais plus. Oh, comme j'avais perdu l'habitude de ces états d'âme... Surtout en présence de quelqu'un...

-" Si... Je t'ai... Infligé cela... C'est.... Que... Je ne sais plus aimer. J'ai... J'ai aimé... Mais... Jamais quiconque... Ni ma soeur, ni celles que j'ai pu aimé, ne m'ont témoigné de l'affection.... Et je... Je pense que... Malgré ce... Côté viril et fort... Ce que je veux que l'on voit de moi, un homme fort et qui n'a besoin de personne.... Eh bien. Comme n'importe quel être vivant... J'ai... J'ai besoin de... De... D'Amour... "

Aussitôt ces paroles prononcées, je sentais le regret m'envahir... Elle savait tout désormais... Tout ce que je cachais au plus profond de moi, qui nouait ma gorge le soir.... Et qui me gachait la vie au quotidien... Tout ce que je desirais enfouir pour ne jamais l'exposer au grand jour... Je me sentais frissonner, au contact de sa peau, si délicate et innocente... Ma douce... Pourquoi t'ai je fait subir cela...

J’étais tombée en sanglot ,agenouillée. Je me sentais réellement ridicule ,face à lui ,cet étranger ,sorti de nulle part.
Il s’écroula à son tour au sol et s’agenouilla en face moi. Il prit mon visage entre ses mains, essuyant toutes mes larmes ayant fais couler mon maquillage le long de mon visage. Des larmes noires circulaient ainsi le long de mes joues la bouche grelottante de peur.

Il se mit aussi à pleurer. Nous pleurions l’un en face de l’autre.

Il dit tremblant : « Je crois bien que... Tout cela est... Une carapace... J'en ai voulu. Et j'en veux toujours à l'humanité entière... Pendant longtemps je me suis demandé pourquoi personne n'avait réagit pour la sauver... Et pourquoi personne ne cherchait à me consoler dans cette perte qui détruisait mon coeur... Alors, je me suis dit que... Je devais blesser les autres avant qu'ils ne me blessent... »

Serait-ce une excuse complètement nulle ? C’est ce que je craignais un peu… Mais pas complètement, elle avait un côté qui semblait vraie et que je comprenais : le fait que personne ne le consolais le plongeait dans une peine certaine.
Son regard semblait tout dire. Après tout ce qu’il m’avait dis pour moi, c’était clair, il nous considérait comme liés désormais et d’après ce que j’ai compris ,il veut me protéger. Un grand frère ? Mais je ne le connais pas ! Et puis… Il a abusé de moi ,je ne sais pas si je saurais lui faire confiance un jour ni à aucun autre homme.

Il me dit : « Si... Je t'ai... Infligé cela... C'est.... Que... Je ne sais plus aimer. J'ai... J'ai aimé... Mais... Jamais quiconque... Ni ma soeur, ni celles que j'ai pu aimé, ne m'ont témoigné de l'affection.... Et je... Je pense que... Malgré ce... Côté viril et fort... Ce que je veux que l'on voit de moi, un homme fort et qui n'a besoin de personne.... Eh bien. Comme n'importe quel être vivant... J'ai... J'ai besoin de... De... D'Amour... »

Je sais que cela peut parraitre improbable ,mais ,à cet instant je le croyais. Et comme au faut de moi ,il y avait une partie qui avait déjà pardonné ce qu’il avait fait. Enfin, je pensais cela car j'avais une profonde envie de le serrer contre moi...

Je pris une respiration forte ,entrecoupée par mon chagrin profond puis lui dit :

« Ecoute ,cela peut parraitre improbable ,mais je pense qu’il y a une part au fond de mon être qui a réussi à te pardonner. Après ce que tu m’as raconté… Mais malgré ça ,je t’en veux plus que tout. J’ai envie de te transpercer la gorge avec ma haine et te voir mourir. Et après ce que tu as fais ,je ne pense pas un jour pouvoir te faire confiance ni à aucun homme. C’est de ta faute tout ça ,je suis si male… »

Mes sanglots refaisaient surface… Je ne sais pas ce qui me pris, je me jeta dans ses bras et éclata en pleures. Il tint ma tête avec sa main gauche. Puis je me retira de ses bras ,le fixa droit dans les yeux et je repensais à ce qu’il m’avais fait. La haine s’empara de moi ,des larmes aux yeux. Je me jeta sur lui et tentais de lui donner des coups dans son ventre mais il retenait mes coups.


je criai : « Pourquoi tu as fais ça ?!! Pourquoi tu m’as fais ça ?! Je te hais ,je te déteste ! Tu m’as détruite !!! »

Elle pleurait, semblait avoir du mal à se remettre de tout cela... C'était normal à vrai dire, tout à fait banal... Il est évident que je ne m'attendais pas à ce qu'elle me saute au cou, mais ses sanglots me tuaient à petit feu... Je la vis reprendre son souffle, comme se concentrer sur ce qu'elle allait me dire...

-" Ecoute ,cela peut parraitre improbable ,mais je pense qu’il y a une part au fond de mon être qui a réussi à te pardonner. Après ce que tu m’as raconté… Mais malgré ça ,je t’en veux plus que tout. J’ai envie de te transpercer la gorge avec ma haine et te voir mourir. Et après ce que tu as fais ,je ne pense pas un jour pouvoir te faire confiance ni à aucun homme. C’est de ta faute tout ça ,je suis si male… "

Elle se jeta soudainemment dans mes bras et fondit en larmes. Je ne savais pas quoi faire... Mon seul geste, qui se voulait réconfortant, fut de venir soutenir sa tête avec ma main gauche, caressant doucement sa chevelure... Sa présence me réchauffait le coeur... Jusqu'à ce qu'lle me repousse avec violence. Son regard transcendait le mien, avec rage... Il semblait me demander pourquoi... Et je sentais sa rage monter... Elle élança ses faibles poings en direction de mon ventre. J'eus comme réflexe de retenir ces coups, que je sentais saississant de colère... Je portais mon regard sur elle, inquisteur...

-" Pourquoi tu as fais ça ?!! Pourquoi tu m’as fais ça ?! Je te hais ,je te déteste ! Tu m’as détruite !!! "

Ces paroles.... M'achevèrent. Je laissais mes mains tomber le long de mon corps, les délicats poings de la demoiselle heurtant mon abdomen pour y délivrer leur douleur... Je décidais en quelques secondes de me laisser faire... Je me moquais bien de souffrir si c'était pour elle... Mais à mesure ses coups semblaient faiblir. Prenant doucement son visage entre mes mains, je la fixais de façon stoïque, l'air détaché...

-" Va chercher la force nécessaire au fond de ton coeur... Elle y est. Laisses là donc sortir, s'échapper... Soulage toi... "

Mes paroles semblaient insensées mais je les pensait, du fond du coeur. Je ne pensais qu'à une seule chose, me faire pardonner...

Il semblait rester neutre face à cette rage qui s'était emparée de moi. Je ne lui faisait pas mal ,et je n'arrivais pas à me soulager à travers mes coups...
Il me conseillait de chercher plus profond cette rage ,la vraie rage ,de la faire sortir. De ne pas la contrôler, il se sentait certainement coupable.
"Va chercher la force nécessaire au fond de ton coeur... Elle y est. Laisses là donc sortir, s'échapper... Soulage toi..."

J'écoutais ses paroles puis réfléchis. Même si je le frappait de toutes mes forces ,je n'arriverai pas à me soulager ,cette souffrance est là et elle n'est pas décidée à laisser place à d'autres sentiments pour le moment. Enfin, je lui répondis :

"Même si je le souhaitais ,je ne pourrais pas me soulager ,même si je le souhaite du plus profond de moi-même ,ce n'est pas possible. Si tu veux que je te pardonne ,du moins ,éssaye de te pardonner, laisse moi le temps et ne me suis plus. Je suis exténuée ,je voudrais rentrer..."

Je regardais son regard sombre ,brillant ,empli de regrets. Je regardai les alentours ,ne reconnaissant plus le chemin à emprunter pour rentrer ,l'obscurité changeait le paysage ,j'étais perdue.

Je lui demandais :

"Dis moi... Face à ces ruelles sombres et obscures ,je ne sais plus par où il faut que je passe pour rentrer. Est ce que tu pourrais m'aider? J'ai peur de me perdre..."

Tant pis... Je venais de demander de l'aide à l'homme qui avait abusé de moi. C'est absurde ,je devrais partir en courant ,mais je ne voulais pas me perdre et encore moins croiser une autre personne mal attentionnée.

Il allait répondre ,je le voyait protecteur désormais. C'est étrange de voir qu'une personne vous fait souffrir et après avoir encaissé cette souffrance ,vous ne voulez plus la quitter. C'est ce que je ressens.
Ce type n'est pas fréquentable et puis il m'a... Mais mon coeur me dit de le suivre, je ne le voit pas comme quelqu'un de cruel. Je le voit étrangement comme un enfant.

Je veux qu'il me protège ,je veux rester avec lui.