Cher journal,
Je viens de te choisir et de t'acheter, parmi tant d'autres de tes frères et cousins. Je t'ai choisi toi, tu es bleu clair, et avec pleins de dessins de glace, gâteaux et autres sur ta couverture. Autant dire que je t'aime déjà.
Voilà, ça c'était ce qui te concernait. Maintenant je vais me présenter moi. Moi, qui vais te garder précieusement, et remplir tes pages de mon écriture.

Je m'appelle Elizabeth Carter.
Je suis une personne très sûre d'elle, si quelqu'un m'embête, me dit ou fait un truc qui faut pas, il va le regretter. Moi, je suis pas quelqu'un qu'on mène comme on mènerait un chien. Ça, c'est clair et net, et c'est dit.
Malgré ce qui se passe dans ma vie, je suis toujours de bonne humeur. Si quelque chose fait que je suis grognon, ça ne dure pas longtemps. Un rien me fait rire. Il parait que des personnes riant régulièrement, sont en meilleure santé que les autres qui rit moins. Autant dire que moi, je suis immortelle !
C'est pareil, quand suis fâchée avec quelqu'un, bin, malgré tout mes efforts, j'arrive pas à tenir bien longtemps. J'essaye de résister, mais c'est pas possible. Mes amis et proches comptent trop pour moi. Même si quelqu'un d'extrêmement proche qui me trahit gravement, je crois que je serais très en colère au début, mais que ça baissera avec le temps. Quelques mois plus tard, et tout redevient à la normale. Ou presque, je ne suis quand même pas idiote.

Mes défauts, ce que me reproche les gens, je les connais. Et je les assume, j'en suis fière moi. Je suis parfois un peu égocentrique, je suis extrêmement chiante, horriblement jalouse. On me dit aussi que je suis naïve. Ça par contre, je ne supporte pas qu'on me le dise. Mais je crois qu'ils ont raison. Néanmoins, je ne l'admettrai jamais. Je n'aime pas montrer mes faiblesses, et je ne laisse personne les trouver.
Malgré tout, je n'ai pas que des défauts. Je suis aussi romantique, gentille, compréhensive, même si je ne sais jamais quoi dire pour réconforter les gens. Ça c'est horrible. Si une personne est là devant moi à pleurer, je sais pas quoi faire, et j'ai l'air vraiment conne.
Les gens disent aussi que j'ai une façon de parler peu commune. Je pense que tu va t'en rendre compte assez rapidement. Mais moi j'aime bien ça.
J'avoue aussi que je suis assez perverse..c'est pas ma faute ! Mon esprit tordu détourne ce que j'entend, ou ce que je vois, et ça finit bizarrement. Et puis je peut pas m'empêcher de regarder ce qu'il ne faut pas quand les gens passe. C'est pas ma faute, je le promet.

Bon, en gros, j'ai une forte personnalité, mais ça change en fonction des gens avec qui je suis. Et c'est moi, c'est comme ça, et si ça te plait pas, tant pis pour toi.

Cher journal,
Passons à ce que les gens voient maintenant, c'est quand même très important. Je vais pas me trainer dehors en ressemblant à n'importe quoi. Je déteste ça. Tu risque pas de le voir dehors pas coiffée et bien habillée. Ou alors je suis malade, très malade même. Bref.

Je mesure 1m60, c'est trop petit à mon goût, mais bon. J'essaye de me rattraper autrement, et puis même, c'est pas ça qui va m'empêcher de vivre, et j'aime bien en fin de compte, même si les gens en profite pour me regarder de haut. Et alors là, ça va pas. Mais bon. Je pèse 50 kg. Fais du sport toute ta vie et voilà le résultat. Si tu mange pas trop.
J'ai de longs cheveux et une frange blonde. Je les adore. J'en prend extrêmement soin, et je fais pleins de trucs avec. Je les attache, différemment à chaque fois, je les laisse détachés, je peut les friser, à certains endroits ou pas du tout, bref. À la douche, je met plusieurs produits dessus pour éviter qu'ils graissent ou se cassent, et contre les noeuds. Bon, t'aura compris, je les adore mes cheveux.
Mes yeux, quand à eux, sont bleus, et tirent parfois vers le vert au soleil. Je les maquille d'un peu de crayon, de mascara et de fard à paupière. Sur mes lèvres, je met du gloss ou du rouge à lèvre, déclinés de toutes les couleurs. Je me maquille toujours, mais jamais sans en faire trop. Je ne tiens pas à ressembler à un pot de peinture. Je tiens à mon apparence, certes, mais je ne suis pas excessive.
Mes ongles. Ah, mes ongles. Et bah contrairement à ce que tu pourrais croire, ils ne sont pas très jolis. Le problème c'est que je me les ronge, et que je n'ai jamais réussi à arrêter, et pourtant, Dieu sait combien j'ai essayé ! Mais voila. Alors mes ongles sont une vraie catastrophe. Un échec.

Pour ce qui est de mes vêtements. Mon armoire est remplie, je sais même plus où mettre tout ces vêtements. Il y a de tout. De toutes les couleurs, de toutes les formes, pour que chaque jours soit différent. Et tout les jours je met pas mal de temps à choisir quoi mettre. Donc des fois je prépare la veille, mais j'aurai changer d'avis le lendemain. Ahlala.
Enfin, pour ce qui est de mes chaussures. C'est aussi quelque chose de très important. J'en ai pleins pleins aussi. Et aussi de toutes les couleurs, de toutes les formes et de tout les types. C'est aussi un choix très long.
Tout ce que je met, doit aller parfaitement ensemble, sinon je retire tout, et je recommence. Jamais de la vie je ne mettrai le nez dehors mal habillée, je sais, je l'ai déjà dit, mais c'est important.

Bon, tu l'aura compris, mon apparence compte beaucoup pour moi. Mais c'est comme ça, et tu n'a pas intérêt à dire quoique ce soit, sinon tu va le regretter.

Cher journal,
Je reviens de la douche, pardonne moi si tu reçois quelques gouttes d'eau sur toi. Je suis allée courir aujourd'hui, comme d'habitude, me diras-tu.
Oui, je sais, je ne devrais pas courir autant, je vais finir par devenir anorexique, je sais bien. Mais, hé, c'est pas ma faute si, je ne grossis pas même en m'enpiffrant jusqu'à vomir de chocolat. Et puis j'adore faire du sport, et tu le sais, depuis le temps que je parle de ça. Alors ne recommençons pas à nous disputer, surtout que ça me fait faire un monologue extensible à l'infinie, et ça me tue la main. Bref.
Aujourd'hui, deux des pom-pom girls du lycée sont venues me voir à la pause-déjeuner. Pour résumer, elles m'ont dit qu'elles aimeraient que je les rejoignent, car ma super forme et ma réputation de sportive acharnée les a convaincues. Je ne savait pas qu'on me voyait comme ça, mais bon. J'avoue que c'est pas trop pour me déplaire. Je leur ai dit que j'allais y réfléchir, et elles m'ont invitée à un entrainement. Le reste de la journée fut normal, banal.
Arrivée chez moi, je me suis directement changée pour aller courir et réfléchir.
Je n'ai jamais vraiment pensé à faire partie des pom-pom girls, comme si elles étaient d'un autre monde. Mais je m'aperçois qu'en y réfléchissant bien, je ne vois pas pourquoi je n'en ferai pas partie. J'avoue que je suis souple, que courir tout les jours me permet d'être de plus en plus endurante, et j'adore les nouveaux défis. Si, en fait, je crois que ça me plairait.
J'ai aussi demandé conseil à ma maman adorée, et elle m'encourage à entrer dans leur équipe, et comme j'ai une entière confiance en elle, je vais le faire. pour elle, et pour moi. Demain, j'irai les voir.

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Cher journal,
Ca fait plusieurs mois que je fais partie des pom-pom girls. Mon intégration a été rapide et facile. J'ai déjà intégré dans ce qui me sert de mémoire plusieurs enchainements et figures. J'ai bien fait de les rejoindre, je suis contente d'aller aux répétitions après les cours. Un moment de bonheur de plus dans ma vie. Et cela ne m'empêche pas de courir. Pour rien au monde je n'arrêterai de courir. Même un fauteuil roulant ne m'arrêtera pas, j'irai en rampant.
Merci maman de m'y avoir encouragée. Et smack ! Gros bisous envoyée. J'espère que y'aura pas trop de courants d'air et que tu le recevra ! Hihi !
Bref. J'ai quand même moins de temps, mais je gère quand même. Je gère toujours !
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Mon contrôle de maths pour demain !! Je l'avais complètement oublié !!
Euh..et bah à plus tard alors !!

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Cher journal,

Aujourd'hui, on est enfin samedi. Ce que le temps,peut être long parfois. Pfiiou !
Alors. Programme de la journée :
Etant donné que je me suis levée à 10 heures, et que j'ai à peine manger pour aller courir le reste de la matinée, on peut plutôt parler du programme de mon aprem'. Ma mère a prévu de m'emmener en shopping. Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas fait ça. Avant, on passait autant de temps ensemble que des meilleures amies, avec l'avantage d'en passer encore plus vu qu'on vit sous le même toit. Et puis, ça c'est malheureusement raréfié. Malgré tout, on reste très proche. Encore plus vu que je n'ai jamais connu mon père. elle a du s'occuper de moi toute seule, prendre plus de responsabilités, et elle s'en est toujours bien sortie. Et aujourd'hui, elle va redevenir une ado et dépenser tout son argent en shopping. Ahlala, pire que moi. En tout cas, on va bien s'amuser, et ma garde-robe va accueillir de nouvelles choses magnifiques.
Ah, elle m'appelle. Le temps de me coiffer, et de choisir mes chaussures, et je suis prête. Prête pour une journée de folie, yeah !
A plus tard cher journal !

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Cher journal,
Si je t'ai un jour choisis et acheté parmi tant d'autres de tes frères et cousins, c'est parce-que j'ai toujours du mal à clarifier tout ce qui se passe dans ma tête. C'est ma mère qui m'a conseillé cette option. Et cela à toujours marché jusqu'à présent. J'ai pu me vider de mes mots dans tes pages. Sauf que là, je suis vide de l'intérieur. Je ne ressent plus rien. Tout est vide, c'est le néant total. J'ai l'impression que ça fait un siècle que je t'ai parler avant.....
Les gens me regarde avec de la pitié, de la compassion, me font un sourire encourageant et me touche l'épaule en passant à côté de moi.
Les pom-pom girls m'ont dit de rater les entrainements, de rester chez moi, de me reposer. Les professeurs sont moins durs avec moi. Et au contraire, toutes ces précautions me rendent la vie encore plus dure. Alors je cours, je cours le plus possible, je cours à fond, je ne veux plus m'arrêter, c'est la seule chose qui me permet de me sentir mieux. À la maison, il n'y a plus personne, à part ma grand-mère qui est venue s'occuper de moi. Ma grand-mère maternelle, qui ne venait presque jamais nous voir, moi et ma mère. Elle s'étaient disputées il y a longtemps, et leur relation est resté comme ça. Maman ne voulait plus la voir, et à chaque fois qu'elle venait, il y avait un immense malaise. Alors moi je ne veux pas d'elle ici, pas dans cette maison, pas dans la chambre où maman dormait. Mais je ne peux rien dire. J'y suis obligée. Alors je sors, et je cours, encore.
Les gens veulent que j'aille voir un psy, que je parle, que je me libère. Mais je ne veux pas parler à une personne inconnue, dont le métier est d'écouter le malheur des autres et d'écrire ce qu'ils racontent. Ils n'en ont rien à faire d'eux. Ils me dégoutent. Si j'y vais je crois qu'ils ressortiraient pas vivants. C'est même pas la peine.
Maman est partie. Accident de voiture. Ça ne lui était jamais arrivée, elle ne grillait jamais un feu rouge, elle se limitait à la vitesse demandée. Je ne comprend pas. Elle n'a pas pu mourir au volant d'une voiture. C'est pas possible.

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Cher journal,
Cela fait deux mois. Seulement deux mois. Deux mois que je me retrouve avec cette agaçante grand-mère, qui m'énerve plus que me réconforte. Je comprend maman qui ne voulait plus la voir. Elle est insupportable. Et tiens, elle a eu une nouvelle super idée. Elle veut que je change d'horizon, que je puisse tourner la page et aller de l'avant. Attention..tin tin tin...elle veut m'envoyer en pensionnat..au Japon !
Mais oui, mais bien sûr ! C'est pas comme si c'était à l'autre bout du monde !
Mais c'est pour moi, pour mon bien, qu'elle dit. Bin voyons, elle veut se débarrasser de moi ouais. J'en peux plus. Retiens-moi avant que je fasse un malheur. Elle a cru quoi ? Que j'allais abandonner ma vie ici, les habitudes, mes amies, les pom-pom girls (que j'ai réintégré au passage !), et, ET ma maison, tout les souvenirs de ma mère ?
Elle rêve. Mais je crois que je vis plus dans la réalité qu'elle.
Jamais je n'irai dans un pensionnat au Japon !

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Cher journal,
C'est la veille. La veille du départ. Demain, je pars d'ici, je change de vie. Je pars pour le Japon.
J'ai parlé de cette idée folle signé ma grand-mère à mes amies. Certaines disaient qu'elle était folle, d'autres disaient que ça me ferait du bien, que j'aurai moins mal là-bas, si je recommençait une nouvelle vie.
J'y ai pensé. J'y ai vraiment pensé. Et puis..peut-être que ça pourrait être bien. Un nouvel horizon, une nouvelle vie, de nouvelles personnes, de nouveaux professeurs. Et surtout, je serais loin de tous mes souvenirs.
Je n'aime plus ma vie ici. Peut-être sera-t-elle meilleure là-bas. Je l'espère.
J'ai cherché sur Internet, j'en ai trouvé plusieurs qui ont l'air bien. Mais ils ont beaucoup beaucoup trop d'élèves, et ça me plait pas trop. Et puis, j'en ai trouvé un qui le plait bien. Il y a une équipe de pom-pom girls. J'ai décidé de continuer à en être une. J'aime vraiment ça, et c'est ma mère qui m'y avait encouragée, alors...Il y a un grand terrain parfait pour courir, un grand gymnase, et il est super bien situé. Ya tout autour, ça à l'air parfait. Et puis, il y a un cimetière pas loin aussi. Oui, j'ai pris l'habitude d'aller au cimetière plusieurs fois par semaine, pour écouter de la musique, réfléchir, parler à maman, en face de sa tombe. C'est vrai, elle ne sera pas là-bas mais ça ne fait rien, je pourrai l'imaginer.
Je pense que ça pourrait vraiment être bien d'aller dans ce pensionnat. Il se nomme Rayen, c'est joli je trouve.
Ca me permettra d'aller de l'avant, d'aller mieux, de recommencer une nouvelle vie, sans oublier, jamais je ne pourrai oublier, la blessure ne disparaitra jamais, mais j'essaierai de la garder enfuie le plus possible, de ne pas la rouvrir.
Aller de l'avant. Oui, cela me semble possible à Rayen.