Et elle balance sa console au bout de ses bras en chouinant, pour ensuite aller la chercher et reprendre sa partie. Menma est une geek otaku en puissance qui ne va pas nul part sans son "kit de survie". Ce dernier comprend ; iPod, DSi, GameBoy, portable, PC portable, mangas, pocky, son porte monnaie grenouille comme dans Naruto, le tout dans un sac à l'effigie de Domo-kun, ornementé d'un strap peluche Totoro. Sans parler de son cahier à croquis qui sert quand elle a un coup d'inspiration terrible qui la foudroie sur place aussi soudainement qu'un éclair. Elle s'étale donc à même le sol pour dessiner. Il n'est pas rare de la voir coucher sur un trottoir en train de gribouiller ou de jouer à un jeu. Comme il n'est pas rare de la voir jouer avec des peluches comme une enfant de 6 ans qui s'invente des mondes imaginaires envahis de peluches extraterrestre mangeur de pokémon mutant.

Menma ne s'est jamais entendue avec son réveil-matin. Ses réveils-matins. C'est très clichés, mais elle en brise plutôt souvent. Elle ne s'est aussi jamais vraiment entendue avec l'action de "se préparer". Car elle poireaute au lit jusqu'à ce qu'elle soit presque en retard et se retrouve avec le dilemme de : Se préparer et arriver en retard ou rester en pyjama, emmener sa brosse à dent et sa brosse à cheveux et arriver à l'heure. Ai-je à vous dire que la deuxième solution est celle que prend Menma d'habitude ? Ne vous surprenez pas de la voir passer sa journée en pyjama ou juste sa matinée. Ne vous surprenez pas non plus de la voir se balader avec un oreiller et une doudou sous le bras, l'air hagard, allant en cours simplement pour le principe d'y aller et se rouler en boule sous son pupitre avec sa petite couverture, son oreiller et y dormir. Tout comme elle peut être négligée, elle peut aussi être très soignée. Ça dépend comment elle se sent, mais de toute façon, elle est mignonne en tout temps, c'est moi qui vous le dit. Quoi ? Comment ça vous ne me croyez pas ? Mattez la un peu, vous verrez que j'ai raison ! Nan mais ces jeunes aujourd'hui qui conteste tout, pff.

Enfant dans le corps d'une ado de 16 ans, Menma a souvent l'attitude d'une gamine parfois un peu stupide, naïve et innocente. Je ne saurai expliquer pourquoi, mais ça n'en fait pas moins une gamine qui sourit tout le temps continuellement, qui veut le bien de tout un chacun jusqu'à négliger son propre bonheur. Elle fait des opérations sauvetages de volatiles assommés par une fenêtre, ou des missions périlleuses pour redonner le sourire à une copine. Elle est du genre à accorder sa confiance à n'importe qui, donc très propice au kidnapping avec la méthode : J'ai perdu mon chien, veux-tu m'aider ? Elle a la passion d'une enfant qui a pour but de réussir son château de sable, la détermination d'un chien pour enterrer son os et l'imagination aussi fertile qu'un champ baigné d'engrais.

Dit-elle en brossant les longs cheveux humides de sa fille. Menma a toujours eu une peau très pâle, presque translucide - et ce n'est pas dû à son geekisme aigu - qui est très jolie quand elle est colorée de rose. Ses cheveux blanc cendré, un peu plus gris que blanc cependant, sont très longs, très doux et surtout très épais. Il n'est pas rare d'entendre la demoiselle pester lors des journées de grande chaleur contre ses cheveux qui lui mouille la nuque et le dos. Mais elle les aime trop pour les couper. La pâleur de sa peau et de ses cheveux ne font que faire ressortir le bleu lapis-lazuli de ses deux grands yeux ornés d'épais cils qui ne font que faire ressortir encore plus la profondeur de ses yeux. Le reste de son visage se compose d'un petit nez pointu, d'une fossette dans sa joue droite lorsqu'elle se concentre profondément sur quelque chose, de sourcils fins, de pommettes colorées souvent de rose, et d'une moue enfantine quand on lui refuse quelque chose. Son sourire est joyeux, contagieux.


Clame-t-elle dans la même cabine que son amie qui s'examine sous toutes les coutures devant le miroir. Menma est petite, un mètre soixante-deux, tout au plus. Elle est mince, mais pas du genre anorexique qu'on a l'impression de briser quand on la touche. Juste mince. Une fois dépourvue de ses gros sweatshirts et ses joggings qui cache les courbes de son corps, elle se révèle être un petit morceau de jeune femme très agréable à regarder et elle n'a aucunement conscience de son charme inhabituel, trop obnubilée qu'elle est pas sa console. Quand elle se fait draguer, elle ne s'en rend même pas compte. Pour elle ce ne sont que des gars gentils.

Annonça le médecin quand il put enfin voir l'intégralité du corps enfin extrait de l'immonde mollusque dilaté sous ses yeux. Il posa l'enfant souillée de liquide amniotique sur le ventre dégonflé de sa patiente en se demandant pourquoi les femmes aimait voir leur bébé si sale, plein de sang et grimaçant. Des infirmières prirent l'enfant pour la nettoyer et l'habiller et il félicita le couple heureux de ce premier enfant puis parti se changer pour débarrasser ses vêtements de tous ces fluides qui avaient décidé de gicler sur lui.

Puis la fillette grandit et revint le voir pour des examens de routine, des vaccins ou des petits rhumes. Sa mère posa beaucoup de question à propos de ses cheveux. Ces derniers étaient d'une blancheur immaculée, comme la neige et elle se demandait si c'était normal. Le docteur lui assura qu'ils allaient blondir en vieillissant, mais qu'ils resteraient très pâle. Il avait tord, ses cheveux devinrent plus foncé en effet, mais ils étaient loin de la couleur doré prédite. Il était un peu plus cendré que blanc, surtout aux pointes. Vers l'âge de 6 ans, quand sa mère et le docteur constatèrent que ça ne se dorait absolument pas lui firent passer des tests pour l'albinisme. Prise de sang, échantillon de peau et de cheveux, analyse, résultats qui ne révélèrent qu'un manque de pigmentation dans les racines de cheveux, comme une tache de naissance, mais sur sa pilosité, la tache. Il n'y eut plus lieu de s'inquiéter.

Le docteur eut encore du boulot avec le mollusque dilaté, 7 ans après qu'il eut affaire à celui de Menma. Son jeune frère, lui, contrairement à sa soeur à sa naissance, avait déjà une tignasse brune sur le sommet du crâne. Personne ne parlant de pigmentation absente et le même épisode de bonheur entre les parents se déroulèrent sous ses yeux, avec le badigeonnage du bedon flasque en règle de la maternelle avec le bébé. En sortant, il découvrit Menma en train de pitonner sur un gameboy. Il lui dit qu'elle pouvait entrer et elle leva la tête pour le regarder un moment avant de reposer les yeux sur son jeu. Surpris, il haussa les épaules et s'en alla se cacher. Cette femme était particulièrement... giclante, lors de ses accouchements. Ce fut alors le même refrain, les mêmes visites, avec Menma maintenant accompagnée de son jeune frère.

- Oh, c'était lors d'un de mes voyages au Japon, je venais de terminer mes cours de japonais et je me baladais dans les rues de Tokyo quand j'ai buté contre quelqu'un. Je crois qu'on est tout de suite tombé sous le charme. Petite française otaku que j'étais, j'avais sous les yeux un beau japonais qui me souriait en me tenant dans ses bras pour m'empêcher de tomber.
- Et moi j'avais une jolie petite brune aux yeux bleu sous les yeux, que penses-tu que j'aie fait ? Je l'ai de suite invité à manger.
- Et on a passer une merveilleuse soirée. Quand j'ai eu ma citoyenneté japonaise, on s'est mariés, nous nous sommes acheté une maison loin de la ville et deux ans après on t'a eue.
- Puis sept ans après, c'était ton frère.

Et hop ce furent les valises bouclées, le billet d'avion acheté, larmes et supplique de la part de maman pour que sa petite chérie reste à la maison. La réponse formelle de la petite Menma de 16 ans qui voulait décidément aller là bas, voir ce que c'était que de vivre dans un pensionnat. Puis les aux revoir déchirant, le petit frère de huit ans qui câline sa soeur pour lui dire au revoir, puis l'avion qui décolle.

Menma et son impulsivité débarquèrent finalement devant les portes de Rayen, valises à ses pieds, sourire aux lèvres, l'estomac dans les chaussettes.