Je suppose que je suis obligée de passer par là *soupir*. Que ça soit clair entre nous, si tu me cherches, tu me trouves. Je peux être gentille quelque fois, à ma manière bien sûr, mais je peux également me mettre en colère très rapidement. Je suis assez sociable mais ne t’attends pas à ce que je vienne vers toi. Je suis très anarchiste, je ne me plie pas aux règles qu’on peut me donner et je fais ce dont j’ai envie la plupart du temps. Ce que j’aime par-dessus tout c’est la musique. J’en écoute et j’en fais. C’est toute ma vie maintenant. Je faisais partie d’un groupe l’année dernière et j’aimerais en recomposer un. Je joue de la guitare sèche et électrique ainsi que de la basse mais ce que je préfère c’est chanter. Je ne m’aventure pas dans du screamo, tout d’abord parce que je n’y arriverai pas, mais aussi parce que j’aime jouer avec ma voix et les intonations. Je suis plutôt d’une nature calme mais je peux être très impulsive parfois et j’ai tendance à m’énerver sur tout le monde quand je me suis levée du mauvais pied. Je traine souvent avec des garçons parce que je les trouve moins renfermés et plus ouverts mais surtout beaucoup plus amusants. Je n’ai pas trop de mal à me faire des amis, mais également des ennemis, alors ne me cherche pas trop, s’il te plait. Je ne suis pas mauvaise à l’école contrairement à ce qu’on pourrait penser, je suis une élève moyenne doté d’une intelligence normale. En clair, nous pourrions devenir amis, mais ne me saoule pas trop.

Si je devais me décrire, je le ferais de la tête au pied. Mes cheveux sont longs et noirs comme l’ébène. Ce n’est pas ma couleur naturelle, puisque normalement ceux-ci sont blonds platine comme ceux de mon père et de ma mère. Ils sont également naturellement lisses. Si vous regardez un peu plus bas que mon crâne, vous y verrez une frange que je coupe d’ailleurs moi-même ; n’ayant plus confiance en les coiffeurs. Encore un peu plus bas, vous pourrez voir mes yeux qui sont de la couleur de l’océan ou encore du ciel mais encore un peu plus limpide que ça, entourés de noirs, quelques fois d’une manière abusée selon les gens. Ma peau est pâle et mes joues légèrement rosées. Plus bas, ma bouche est souvent teintée de rouge ou de bordeaux renfermant mes dents blanches dont je prends soin. J’ai toujours aux oreilles mes plugs ainsi que quelques piercings qui ne changent presque jamais. A mon cou sont accrochés parfois plusieurs colliers, des longs, des courts, des « colliers de chien » comme dirait ma mère. Concernant mes habits, je définirais mon style de provoquant, choquant, parfois un peu trop grunge ou bien trop rock. Enfin, pour moi, il n’y a pas de seuil limite à la provocation, donc pas de trop. Je porte toujours ma veste en cuir où des clous sont plantés. Dessous je porte souvent des chemises ouvertes qui donnent accès à mes sous-vêtements à part quand je dois aller au lycée, je ne suis pas totalement folle. Je porte toujours des jupes courtes, souvent noires et en simili cuir et parfois des jeans troués ou en simili cuir. A mes pieds j’ai toujours mes Dr Martens noir en cuir que j’ai depuis quelques années.

Cher journal,
Je ne commencerais pas ce jour par « Aujourd’hui » car cela ferait trop habituel alors que tu sais pertinemment que cela fait exactement 2 ans et 35 jours que je n’ai plus écrit.
Des tonnes de choses, bonnes et mauvaises ce sont passées durant ce long moment.
Il y a exactement un an je me mettais en couple avec Ren Kagamine, le batteur du groupe d’Atori. Il y a exactement 1 mois que nous nous sommes séparés. Mais ce ne sont que des détails futiles de ces deux dernières années. Ce qui marqua la rupture entre les derniers écrits et ceux d’aujourd’hui est la mort de mon père. Comme je l’avais dit dans les premières pages, il était soldat dans l’armée de Terre, ce qui faisait ma fierté et ma peine. Evidemment, comme tout soldat, il partait pendant de longs mois dans des pays méconnus et dangereux. Avec ma mère, on s’inquiétait à chaque fois qu’il partait mais il revenait toujours sain et sauf. A part cette fois-là.
Mon père était né en Suède et avait vécu là-bas jusqu’à son adolescence. Ensuite, avec ses parents il avait emménagé en Norvège, là où il a rencontré ma mère. Il s’était engagé la même année. Quelques années plus tard, pour certaines raisons que je n’ai jamais pu connaître, ils sont venus au Japon et c’est cette même année que je naquis. C’est ainsi que je pus être bilingue, j’apprenais le suédois à la maison et le japonais à l’école. J’ai grandi normalement, entouré un peu plus de ma mère que de mon père mais ça ne m’a jamais trop posé de problèmes, j’y étais habituée.
Jusqu’au jour de sa mort, mon père avait toujours été adorable avec moi, il m’offrait toujours quelque chose de ses « voyages ». Une fois un bracelet, une autre fois un collier, des vêtements… N’importe quoi mais j’étais toujours la plus choyée. Bien sûr, ma mère aussi avait le droit à l’attention de mon père, autant que moi je pense.
Cela faisait 5 mois que je ne l’avais pas vu et un jour nous avons reçu une lettre nous apprenant ce qu’il s’était passé. Je me souviens exactement des mots qu’il y avait d’écrit : « Votre mari est décédé le 23/04/2010 lors de l’exercice de ses fonctions. » Il n’y avait aucun sentiment dans cette phrase. Finalement, à quoi cela servait d’écrire la date exacte de sa mort ? Se souciaient-ils seulement de la date et pas de notre propre chagrin ? Quoi qu’il en soit, ce fut tout mon monde qui s’écroula. Je n’avais plus de repère, je ne savais plus où j’en étais, je ne pouvais tout simplement pas me remettre d’un tel traumatisme. Ce fut une période horrible. Pendant un an je ne mangeais plus, je ne dormais plus, je n’avais tout simplement plus la joie de vivre. Mes résultats scolaires devinrent minables et mes relations amicales totalement déchirées. Je me suis réfugiée dans la musique comme d’autres se seraient réfugiés dans la nourriture. J’apprenais déjà la guitare avant cet évènement mais cela m’a forcé à m’accrocher et à continuer. J’ai mis mon désespoir de côté, j’ai subitement grandit, j’ai compris des choses que d’autres n’auraient sûrement pas compris. Je me suis affirmée et endurcie. Depuis je ne pleure plus pour des bêtises et j’ai muri.
Concernant mon entrée dans le pensionnat Rayen, c’était tout simplement parce que je ne m’entendais plus avec les personnes du lycée. Ayant un style un peu particulier, j’avais le droit à tous les surnoms possibles. Quoi qu’il en soit, mes vrais amis n’étaient pas dans ce lycée, je ne perds donc rien.