Akihiko venait à peine d'arriver, il avait un papier qui le gênait, bien qu'il était censé aider à trouver sa chambre, et sa valise qui l'empêchait de bouger comme il le voulait. Sa chambre était au troisième étage. C'était comme si le fait qu'il ne désirait pas être ici lui en rajoutait une couche en l'obligeant à gravir autant de marches avant de pouvoir enfin arriver à destination. Raleur lui ? Non, absolument pas. Enfin, sauf quand il était obligé de se confronter à la réalité et que celle-ci lui donnait l'impression de tout faire pour l'en dégouter définitivement. Il préférait de loin son univers. Oui, il fallait absolument qu'il arrive au plus vite dans sa chambre afin de pouvoir s'y replonger entièrement.

Lorsqu'enfin il fut arrivé devant la porte, il lut le numéro. Oui, c'était bien la chambre 037. Bon, il ne restait plus qu'à ouvrir, ce qu'il fit, et à entrer. Une fois le papier plié et mit vite fait dans l'une de ses poches il fit entrer la valise et referma doucement la porte. Il se retourna et fit face à la chambre. Quatre lits. Ah oui, en acceptant à contrecoeur de venir ici il avait aussi accepter le bonus colocation. Tant qu'il n'y aurait pas de brute assoifée de trouver une victime idéale et tant tant qu'il n'y avait un bon samaritain qui se mettrait en tête d'aller dans le sens de ses parents et de tout faire pour le réconcilier avec la réalité, il serait tranquille...n'est-ce pas ? Il avait des chances de tomber sur trois jeunes capables de respecter son choix vie ? Oui, bien sur que oui...enfin peut-être. Il l'espérait en tout cas.

Il se rendit compte qu'il était resté dans l'entrée, il secouait brièvement la tête pour faire partir se sinquiétudes et pénétra un peu plus dans la pièce. Il inspecta les quatre lits et s'aperçut qu'ils étaient tous intacts. Il vérifia les meubles présents dans la chambre et constata qu'effectivement il était le premier arrivé. Il fit le tour des emplacements des lits et choisi celui du coin de gauche près de la fenêtre au fond de la pièce. Il souhaitait pouvoir se plonger dans la contemplation du ciel ou pretexter de le faire pour être tranquille dans sa bulle. Il mit sa valise sur le lit et entreprit de ranger ses affaires dans une commode non loin de son lit. Sans oublier de mettre dans table de chevet, un cahier d'écriture et un de dessin avec les stylos qui allaient avec, un livre et un lecteur de musique au cas ou les autres activités n'étaient pas jugée suffisemment claire quant à son désir de solitude. Une fois fait il mit sa valise sous le lit, plaça son oreiller contre le mur et s'y adossa avant de fermer les yeux et de partir dans ses réflexions. Tant qu'il n'avait pas vu les autres colocataires il ne pourrait pleinement se consacrer à so univers. Trop de doutes et d'inquiétudes l'en empêcheraient.

Après un bref soupir il repensa à ses frères et à ses parents. Pourquoi avaient-ils décidé que ses choix de vie n'étaient pas à leur goût ? Pourquoi croyaient-ils suffisemment le connaître pour décider si oui ou non c'était une façon de vivre pour lui ? Il voulait retourner dans son univers. Il essaya de se plonger dans l'une de ses histoires et de retracer toute l'intrigue mais la seule chose qu'il arriva à faire se fut de s'endormir. Il ne dormit pas longtemps, à peine un quart d'heure, un peu plus peut-être mais pas beaucoup. Un sommeil inhabituellement sans rêve. A son réveil il ne vit pa scela d'un très bon oeil. Depuis toujours il considérait que ses rêves étaient une source sans limite pour ses histoires. Ne pas en avoir montrait à quel point la situation le mettait à mal à l'aise et le perturbait. Il regarda brievement par la fenêtre, il avait vraiment pris le bon lit. Puis il prit son cahier d'écriture et, à défaut de réussir à écrire, entreprit une correction sévère de ses écrits. Il était tellement concentré sur ce qu'il faisait que sans même s'en rendre compte il était retourné dans sa bulle. Une bulle dans laquelle il n'entendait rien de ce qui se passait autour de lui. Tout ce qu'il voyait c'était ses lignes d'écriture qu'il s'évertuait de corriger du mieux qu'il pouvait et l'histoire qui prit forme dans sa tête au fil des lignes qu'il parcourait et de ce qu'il connaissait des petits secrets du moindre des personnages présents. C'était ça qu'il préférait par dessus tout dans son monde d'histoires inventées, c'était lui le maître des évènements. Le tisseur du destin de chacun de ses personnages, de chacun des mondes qu'il inventait. Alors que dans la réalité, rien ne se passait comme il voulait, tout était aléatoire et mystérieux. Parfois même sans logique. C'était trop aléatoire pour qu'il accepte de s'y fier comme tous ceu qui l'entouraient. Les seules choses incontrolables qu'il autorisait dans son univers c'était l'imagination des écrivains dont il lisait les livres.

Arrivé à la fin d'un chapitre, il se rendit compte qu'à son réveil il n'avait pas vérifié si un colocataire , ou plus, était arrivé. La pensée de devoir le faire lui traversa l'esprit mais la correction était une priorité. Il tourna alors la page et continua.