Un jeune homme d'un caractère plutôt bon, Acedia est généralement quelqu'un de très gentil et de très affectif. Il se montre toujours agréable, car il n'aime pas — comme la plupart des gens —, avoir des ennemis. Il est quelqu'un qui rit beaucoup, qui sourit constamment. Pour résumer, un jeune homme complètement joyeux. Enfin, de partie.

L'énerver est une chose à ne pas faire. Bien que cela arrive très rarement, quand ça arrive, il ne vaut mieux pas être dans les parages. Il ne contrôle plus ce qu'il fait et frappe tout ce qui bouge, si je puis dire. Il devient carrément violent dans ces gestes. Parce que dans ses paroles, il sera sûrement muet comme une carpe ; il en perdra ses mots. Heureusement pour ses fréquentations, cela ne se produit que, si par exemple, quelqu'un piétine ses tulipes et ses roses, ou s'il se met à insulter ses proches.

En parlant de plantes, d'ailleurs... Acedia est un fanatique de la flore. Il adore jardiner ; planter, creuser, enfin bref, beaucoup d'occupations qu'un certain nombre de personnes prendraient ça pour une corvée. Il a lu un nombre incalculable de livres à ce sujet, et connait toutes les espèces de fleurs sur le bout des doigts. C'est sa passion, comme la danse pour les danseurs, comme le chant pour les chanteurs. Plus tard, ce jeune homme voudrait devenir jardinier. Il a d'ailleurs postulé en tant que jardinier bénévole dans ce pensionnat.

Bref, à part les fleurs, qu'aime-t-il ? Les sucreries, bien sûr ! Il adore grignoter toutes sortes de pâtisseries, bonbons et autres aliments sucrés. Il se dit même parfois hypoglycémique comme excuse, pour cette consommation de sucre execive ! Mais ça, personne ne sait vraiment si c'est vrai ou non ..

Autre chose qu'il aime beaucoup : la musique. Il pratique la guitare depuis qu'il est assez jeune, mais n'as pas non plus un niveau extraordinaire. C'est plus un plaisir qu'autre chose, et il déteste jouer pour les autres.

N'oublions pas que ce jeune homme est souvent en manque d'affection. Il adore les câlins et pourrai en faire à n'importe qui, n'importe quand. Dieu ne sait pourquoi, mais il adore ça.

Et mentionnons également un défaut assez gros : sa timidité. Oh oui, il rougit pour un rien. On pourrait qualifier ça de "mignon", mais à la longue — surtout pour lui —, ça devient plus quelque chose d'affreux qu'autre chose.

Acedia est un jeune homme assez grand, mesurant environ un mètre quatre-ving-dix, et pèse à peu de choses près 60 kilos. Il a de grandes et fines jambes, et des bras peu musclés. Il n'a pas des épaules très larges, ni un cou très long. Son visage est assez fin ; il n'a pas vraiment les traits d'un japonais comme le dit son origine. Il tient plus de son père, qui est américain. Il a d'ailleurs beaucoup de points en commun avec lui : déjà, ses cheveux. De la même couleur blonde. Ils ne sont pas très longs, ils lui arrivent en bas de la nuque, et des mèches trainent constamment devant sa face. Il a aussi le même nez, ni trop long, ni trop droit, assez discret. Et aussi ses yeux ... Des yeux verts, d'un vert intense, qui pourrait même paraitre fluos. Niveau vestimentaire, Acedia porte les trois quarts du temps un simple jean délavé, un gilet gris à capuche ainsi qu'une paire de baskets. Même pour son 'travail' de jardinier, il rajoute simplement un tablier à poches par dessus. Il a également une tenue assez classe, composée d'une chemise blanche surplombée par une veste sans manches noires accompagné d'un pantalon de toile droit et noir.

Acedia naquit le seize juillet mille neuf cents quatre vingt-treize, dans une petite ville de campagne. Son prénom fût choisi par son père : Acedia, signifiant Paresse. Personne n'as jamais su pourquoi il eût choisi ce prénom-là en particulier, et personne ne le saura jamais. Sa famille était plutôt aisée, malgré le fait qu'ils ne vivaient pas en ville. Le garçon était enfant unique, et en l'occurrence, il était assez gâté, même s'il ne demandait pas forcément beaucoup de choses. Jusqu'à ses sept ans, il vécut d'une façon ordinaire, en allant à la maternelle et à l'école primaire, comme tous les enfants de son âge. Mais à ses sept ans, son train-train quotidien bascula. Et ce, par un simple 'cadeau' de son père. Pour son anniversaire, il lui 'offrit' -non, 'proposa' ou 'obligea' serait un verbe plus adapté- à pratiquer plusieurs sports, en sa compagnie. Tennis, natation, athlétisme et le basket. Et pendant cinq années, son quotidien fût le sport, et uniquement ça. Il commençait même à devenir un 'solitaire' en quelques sortes ; il n'avait plus aucuns contacts avec les autres élèves de sa classe.

Le garçon grandissait, le temps passait. Il avait à présent douze ans. Il était devenu musclé, et avait pratiquement la carrure d'un adulte. C'était le jour de son douzième anniversaire, et il ne reçut qu'un cadeau, venant de la part de sa mère : une guitare. Son père était hospitalisé depuis quelques semaines déjà. Il fût très heureux de ce cadeau, cela lui changeait des baskets, raquettes ou autres accessoires inutiles. Dès qu'il l'eût en main, il essaya de gratter les cordes, mais la 'mélodie', -si on pouvait appeler ça une mélodie...- n'était pas belle. Voilà, pas supportable même. Sa mère prit l'instrument et lui joua un morceau qu'il adora dès la première note : Jeux Interdits. Il enregistra directement tous les doigtés, reprit l'instrument et se joua, comme sa mère. Depuis ce moment-là, il jouait chaque soir ce morceau. Comme une berceuse.

Le garçon avait maintenant quatorze ans. Il jouait toujours de la guitare, et son père était toujours hospitalisé. Aujourd'hui, il devait aller lui rendre visite. Même s' il s'en serai bien passé. Il ne portait pas vraiment cet homme dans son coeur, même si c'était son père.. Il y alla donc. Prit le bus, et marcha, jusqu'à arriver dans le bâtiment. Il poussa la porte de la chambre 345, prit une chaise et s'assit à côté du lit où un homme, branché de partout, dormait. Le garçon se mit à penser. "Mais pourquoi ils le gardent ? Ça fait longtemps qu'il est dans cet état là, et de toutes façons, il ne sortira d'ici que pour aller dormir sous terre..." Après cette pensée, il resta là, sans bouger. Jusqu'au soir. Il jeta un coup d'oeil à sa montre : dix-neuf heures trente-cinq. Il se leva, et au moment où il allait sortir, une des machines émit un son continu. Biiiiiiiiiiip. Il poussa la porte, fît un signe à un infirmier, et retourna chez lui. Quand il revint dans sa deumeur, sa mère l'attendait, assise sur une chaise dans le salon. Ils ne s'échangèrent que deux phrases.
"- Ton père est mort d'une crise cardiaque.
- Je sais. "
C'est tout ce qu'il avait trouvé à répondre. Et il n'avait rien d'autre à dire.

Le lendemain.
Il revint de l'école les bras biens chargés. Il était passé à la bibliothèque, et avait emprunté beaucoup de livres, portants tous sur un sujet bien précis : les plantes. Il lut toute la nuit, et durant plusieurs semaines, il dormait très peu, uniquement pour se documenter.

Le garçon était devenu jeune homme, et avait à présent 19 ans. Il avait fait ses deux premières années dans une école , mais celle-ci avait du fermer, faute de moyens matériels. Il avait jusqu'à ce soir pour se décider, et il hésitait toujours, entre deux pensionnats : l'un à Tokyo, et l'autre à Shangaï. Mais elles ne lui plaisaient pas ... "Je verrai ça ce soir." Il alla dîner en compagnie de sa mère, puis monta dans sa chambre. Il s'allongea sur son lit, et se mit à réfléchir, dans quelle école aller. Puis, un bruit. Un gros bruit. Il se redressa d'un coup, sortant de sa chambre à toute vitesse. Et vit, sa mère, giser en bas de l'escalier. Il courra attraper le téléphone, appela les urgences. Et alla près de sa mère. Elle était inconsciente, et il ne pouvait rien faire pour elle. Il se sentit inutile. Comme un crayon qu'on utilise pas. Les ambulances arrivèrent une dizaine de minutes plus tard. Le jeune homme la regarda partir, elle et ses lumières clignotantes. Il alla se coucher. La tête pleine de pensées. Il avait décidé du choix de son école. Même si le moment n'était pas propice pour ces choses là.






Il était bien tôt, mais Acedia était déjà levé. Sa valise sur son lit, il s'occupait à ranger ses affaires soigneusement dedans. Chemises, jeans, et tout ce qui va avec. Au bout d'un moment, il ne restait que la place d'y mettre une tenue ; il ajouta son costume, le fameux costard cravate, qui appartenait à son père. Il la ferma, et semblé soulagé. "Une chose de moins à faire, c'est déjà ça..", pensa-t-il. Il attrapa la poignée, ainsi que sa guitare, rangée dans sa house noire. Il sortit de sa chambre. Puis partit.

Il marcha longtemps, jusqu'à arriver à l'arret de bus. Il attendit une bonne dizaine de minutes avant que le bus arrive. Il monta dedans, et s'installa dans le fond, posant ses affaires à côté de lui. " Bus, train, marche." Son planning pour parvenir à son école était simple. Il allait à la gare pour deux heures de train, et une fois là-bas, il avait à peine cinq minutes de marche.

Il sortit du bus une demi-heure plus tard, entra dans la gare. Une voix modifiée retentit dans le bâtiment. "Le train numéro 3452 va sortir de gare. " Le jeune homme accéléra la vitesse de sa marche, jusqu'à arriver au quai. Il entra dans le train de justesse. Il alla s'installer tranquillement au fond, et s'endormit rapidement.

"Le train vient d'entrer en gare." Acedia se réveilla rapidement, attrapa ses affaires et sortit du train. Une fois en dehors de la gare, il trouva le paysage bien différent.. Ça changeait de la campagne. Il regarda de droite à gauche, et aperçut un panneau d'indication. "Pensionat Rayen". Il se mit à marcher vers la gauche, sa valise à la main et sa guitare sur le dos.

Cinq bonnes minutes plus tard, il arriva devant l'internat. Il franchit la grille d'entrée.

C'était un nouveau départ.