C'était enfin la fin de cette pénible journée et le soleil déclinait derrière les bâtiments. Tout les élèves étaient soit dans la salle commune soit dans leur chambre, certain même dormaient déjà. Kazeru lui soupirait devant son ordinateur, actualisant ses trois page les unes après les autres. Personne pour lui tenir virtuellement compagnie se soir, même celui qui partageait sa chambre avait fuis sa compagnie. Enfin ça il pouvait le comprendre, il se savait aussi divertissant qu'une plante verte. Mais lui avait envie d'activité ce soir, de mouvement. Pas de méprise, il ne s'agit pas d'être actif lui-même ! Non non, ce qu'il voulait c'était voir des gens mener leur vie activement. L'étude de l'humanité était son passe temps préféré, ou plutôt le seul. Ça lui permettait en quelque sorte de vivre par procuration, bien qu'il ne cherchait en fait pas du tout à vivre ce qu'il observait. Mais ici au pensionnat il n'y avait rien d’intéressant à voir, les gens étaient monotone et rapidement lassant, surtout après plusieurs semaines passés ici. Non il avait besoin de voir du neuf, et ce qu'il visait était l'activité nocturne des citadins ! Les jeunes filles sautillant sur leurs talons hauts pour charmer les hommes, les personnes saouls se disputant et se bagarrant. Ça pouvait l'occuper plusieurs heures.
Bon, c'était décidé ! Ce soir il sortait en ville. Ah mas, le couvre-feu du pensionnat ... Bof, il pouvait se faufiler dehors facilement à cette heure, quand au retour il réussirait surement à s'occuper jusqu'au matin. Au pire il n'était pas du genre à craindre de dormir dans un parc. Il se para pour sa sortie : Vêtements noirs légèrement gothiques, veste à capuche, portable et écouteurs dans les poches, et pour finir un trais noir sous les yeux. Même si il ne s’intéressait pas énormément au style, être vêtus ainsi suffisait à certaines personnes pour ne pas venir tenter de lui parler.
Rasant les murs comme à son habitude il gagna rapidement l'entrée principale. Le couvre feu passé, le portail était fermer mais il se faufila dans u passage entre les buissons. Tout les élèves l'utilisaient. D’ailleurs en s'éloignant il entendit un petit groupe suivre son initiative. La capuche sur la tête, les écouteur dans les oreilles et les mains dans les poches de sa veste, il s'éloigna rapidement de l'établissement en zig-zagant dans les rues de la ville. Il était encore trop tôt pour tomber sur des cas vraiment intéressant mais il se sentait déjà soulagé d'être à l’extérieur. Il marchait sans fatigue au travers de la ville, s'arrêtant parfois quelque minutes là où il y avait des gens à regarder, notamment devant les boites et les bars qui se remplissaient de plus en plus. Les filles et leur courtes jupes l'exaspérait. On avait beau être en plein été les températures se rafraichissaient considérablement la nuit tombé. En parlant de ça, le ciel était maintenant complètement noir. Il ne s'en était pas aperçut tellement la cité était éclairé. On ne pouvait même pas voir la moindre étoile, ou peut-être était-ce parce qu'il y avait des nuages ? Difficile à dire.
Il devait errer depuis au moins une heure, voir deux, quand il décida de s'appuyer quelques minutes contre un mur, non loin de la sortie d'un bar populaire. Les gens sortaient de façon irrégulière, plein d'euphorie et d'insouciance. Parfois une fille en sanglots apparaissait, entouré de ses fidèles amies qui tentaient de le convaincre que "de toute façon ce type c'est qu'un con". Comme si ça avait jamais soigner un chagrin d'entendre ça...
Finalement il resta là un long moment à détailler chaque personne qui s'offrait à sa vue, s'imaginant la vie de chacun...

Kaze avait fini par perdre la notion du temps. Parfois il écoutait ce qui lui parvenait des conversations avoisinantes et parfois il se perdait dans ses propre réflexions, se laissant mener par le flux de ses pensés. Les gens autours ne le remarquaient pas, ou bien se contentait de l'ignorer pou vaquer à leur occupation. Cela convenait très bien au jeune homme qui, contrairement à la plupart des gens qui sortent seul le soir, ne cherchait pas à faire la moindre rencontre. De toute façon c'était inenvisageable. Il n'avait pas eu le moindre ami depuis bien longtemps, depuis plusieurs années déjà ses seules conversations plaisantes et futiles il ne les avait eu qu'avec des inconnus par le biais de messagerie instantané ou de sms. Même avec sa propre famille il ne parlait que dans la nécessité... Puisqu'on en parle pour l'amitié, imaginez donc pour une relation, lui qui esquive le moindre contacte physique avec les gens. Sauf certains biensûr, comme sa famille. Il avait aussi autrefois donné sa confiance à d'autres personnes mais celle-ci avait été trahis et aujourd'hui il se méfiait même des gens qui se montrait sympathique avec lui. Il s'attendait à un inéluctable piège, un coup fourré, une nouvelle déception. Du coup il n'a jamais eu la moindre relation sentimental et en fait ça ne lui a jamais vraiment manqué. Il n'a jamais trouver quelqu’un qui lui procure assez de confiance et d’intérêt pour qu'il veuille partager ses sentiment avec.
Soudai la musique qui résonnait dans ses écouteurs depuis plusieurs heures se stoppa net. La batterie de son portable était morte. Zut, il aurait dû vérifier avant de partir... Bon bah on ferra sans ? Alors qu'il rangeait ses écouteur dans sa poche il perçut du mouvement près de lui du coin de l’œil. Il leva les yeux et vit quelqu'un s'approcher de lui. De lui, vraiment ? Il se croyait quasiment invisible pour tout ces gens trop occupé à leur propre vie pour se soucier d'un gars tout seul. La silhouette à contre jour leva une main en guise de salut tandis que Kaze spéculait sur la raison de son approche. Si ça se trouve ce n'était qu'un type cherchant un renseignement ou du feu pour fumer et qui avait remarqué le garçon par le plus grand des hasard. Du moins il espéra cela jusqu’à ce qu'il entende la voix de l'homme lui faire remarqué qu'il n'était pas là où il devait être. Kazeru eu un léger sursaut de panique, se redressant subitement comme pour faire bonne figure. Il s'était fait choppé ! a première pensé fut de prendre la fuite mais à voir la carrure de l'homme e face par rapport à la sienne, il ne mettrait pas trente secondes à le rattraper. Alors qu'il cherchai une issue l'homme continua pour dire qu'il se doutait qu'il ne pourrait pas le forcer à rentrer. Wow, lui faire cette frayeur pour abandonner si vite ?
Maintenant que son esprit était rassuré le jeune homme détailla son interlocuteur, les yeux s'habituant au contrejour. Il avait dit quoi ? Qu'il était prof ? Il n'en avait carrément pas l'aire ! Et il n'avait pas l'aire japonais non plus. Comment Kazeru devait-il réagir face à lui ? Même si il avait laissé entendre qu'il n'était pas là pour le réprimander il était quand même intimidant avec ses tatouage et sa taille gigantesque, du point de vue en contreplongée de Kaze. Finalement quelques mots parvinrent à quitter ses lèvre, avec son éternel ton monotone qui accompagnait son visage inexpressif.
"Le couvre feu est passé donc je ne pourrais pas rentrer de toute façon... Qu'est-ce que vous allez me faire alors ?"
Le brun s'attendait quand même à hériter d'une punition, après tout il avait enfreint le règlement, en général pour cela on récoltait des heures de retenues ou même un avertissement dans le dossier scolaire. Est-ce qu'il n'en avait pas déjà un d’ailleurs ?

Kazeru redoutait les différentes options que le professeurs pouvaient être en train de remuer dans son esprit. Il ne connaissait pas du tout son caractère alors il ne savait pas s'il était du genre machiavélique ou bien compatissant. Il pouvais risquer plusieurs heures de retenue, peut-être même un avertissement. Mais l'homme semblait en fait plutôt las, embêté de se retrouver avec ce gosse sur le dos. Peut-être que par flemmardise il allait se contenter de lui dire de filer et faire comme si il ne l'avait jamais croisé ? Ça aurait été le mieux pour Kaze qui n'était pas ravi à l'idée de se faire réprimander. Les sermons ça l'ennuyait. Et puis il n'avait pas fait grand chose de mal, il n'était pas sortit pour boire ou faire le délinquant, juste pour ne pas être enfermé entre quatre murs à fixer un écran. Mais si il prétendait ne pas être sortit pour s’amuser en soirée le professeur ne risquait pas de le croire. Il resta donc silencieux, attendant la sentence que l'homme allait prononcer. Pour le moment tout ce qui lui parvint fut deux mots dans un dialecte que notre jeune homme peu studieux ne reconnus même pas. Mais rapidement derrière il repris en japonais pour lui exposer sa décision, et même sa proposition. Il voulait qu'il entre avec lui dans le bar ? Qu'ils boivent un verre ? Ça ne semblait pas très éthique pour un professeur aux yeux de Kaze, ainsi que le fait d'aller dormir chez lui ... Mais pouvait-il refuser ? Avait-il sincèrement la possibilité de dire non à l'homme et s'en aller ? Il s'attirerait certainement une situation encore plus problématique... Le professeur été déjà partit ouvrir la porte, attendant que le brun déboussolé le suive. Il précisa qu'il n'allait pas laisser l'élève finir ivre, mais le laisser boire de l'alcool était déjà suffisamment illégal aux yeux du garçon. Quand à cette histoire de caprice il ne connaissait très visiblement pas notre Kaze.
Le jeune homme examina mentalement la situation quelques longues secondes, arrivant à la conclusion que de toute façon fausser compagnie au professeur lui attirerait de plus gros ennuis alors qu'en le suivant celui-ci ne pourrait pas par la suite le réprimander après l'avoir entrainer dans un lieu comme celui-ci, l'avoir laissé boire et l'avoir ramener chez lui. Kaze songea même qu'avec ça il pouvait avoir un moyen de faire pression sur lui pour obtenir des choses. Enfin il n'avait aucune idée de quoi encore. Sans un mot il s'approcha donc puis passa la porte maintenue ouverte pour lui. L’atmosphère lourde et plutôt malodorante l'agressa immédiatement. Il n'était encore jamais entré dans ce genre de lieu et n'était pas certain de ce à quoi il devait s'attendre. Il avanca de quelques pas pour observer les lieux, les gens bruyant en tout genre busant toutes sortes de boissons. Finalement ça serait une bonne expérience d'observation pour Kazeru, bien que toute cette foule ne l'enchantait guère. Il remarqua que les gens était en groupe de deux personne minimum, personne ne semblait seul. Il se tourna vers le professeur blond avec son air éternellement maussade.
"Vous êtes venu avec quelqu'un ?"
Il n'ajouta pas la suite de sa question que l'on pouvait deviner comme étant "Ou vous cherchez à rencontrer justement quelqu'un ici ?" ou quelque chose dans cette idée là.