Une belle soirée d'alcool ~ [PV Arthur]

Une belle soirée d'alcool
☆ ☆ ☆
Arthur & Mariko
© Never-Utopia

-Arg, il fait CHAUUUUUUD!

Tout en m'écriant, je levai les bras dans les airs pour m'étirer. Comme à chaque année, le mois d'août était insupportable. Une bonne raison de rester dans la chambre avec le ventilateur. Mais ce soir, ce n'était pas possible! J'avais une bonne soirée de prévue avec mon compagnon préféré de beuverie, Arthur! Avec un sourire, je reportai mon regard marron vers l'écran de mon ordinateur portable. Mon sourire s'effaça soudain, regardant le mot ''Game Over''. Je venais tout juste de finir un arc d'un eroge, un jeu de drague japonais à tendance érotique, et j'avais obtenu... la mauvaise fin! En plus, c'était avec l'adorable petite Kirino que j'avais essayé, avec espoir, de draguer depuis près de deux heures! Même en 2D, les filles pouvaient être... difficiles. Surtout les tsunderes

D'un air ennuyé, je cliquai sur ma souris pour fermer le programme. En plus, je n'avais obtenu aucune scène érotique... Je maugréai, m'étirant les bras une seconde fois. Il était 19 heures moins dix. À la place de râler, je devrais commencer à me préparer, pensai-je. Il me restait une bonne heure, la soirée étant prévue pour 20 heures.

Aussitôt, mon sourire revint et j'ouvris Itunes sur l'ordinateur. Après avoir choisi ma liste de mes chansons préférés, je me levai en lançant mon t-shirt sur mon lit, direction la douche!

Une demi-heure plus tard, je me fixai dans le miroir de la salle de bain. Mon choix de ce soir s'était arrêté sur une robe courte de couleur rouge, avec un top noir sans bretelle. Fière de cette tenue, je souris à mon reflet, puis me mit une légère couche de eyeliner noir sur mes yeux bridés. Je n'appréciai guère le maquillage - j'en portais très rarement - mais ça donnait un beau effet aux yeux, je devais l'avouer. Avec avoir remis mes lunettes, je me redressai, toute souriante.

Avec ma chevelure rousse, cette tenue était très bien sur moi! En plus, elle offrait une bonne vue sur ma poitrine bien garnie. Le seul inconvénient, c'était qu'elle était assez courte et... peut-être que c'était trop ''chic'' pour sortir dans un bar? Mais il faisait vraiment chaud. Et je n'avais aucune autre idée de tenues, surtout que mes autres vêtements de sortie n'étaient pas encore lavées... Et puis, j'aimais me sentir belle & féminine. J'avais beau passé de longues heures devant mes séries animes et mes jeux, je faisais souvent attention à mon apparence! Bon, c'était le moment d'y aller!

Je m'observai, puis remontai le top, puis redressai les bretelles de mon soutien-gorge noir. On allait sans doute essayer de me draguer, surtout des garçons, mais... Arthur serait avec moi! Je serai alors tranquille. Après une dernière touche de parfum sucré, j'enfilai une veste noire ainsi que mes talons noirs et je sorti de ma chambre, mes écouteurs aux oreilles.

Alors que je marchai dans les rues de la ville, Heavy Rotation des AKB48 jouait dans mes écouteures et je me mis à frédonner la chanson d'un air joyeux. I want you, I need you, I love you ~ chantai-je dans ma tête. Atama no naka, Gangan nat...

Soudain, je me figeai et mon regard marron descendit vers mon Iphone rose où était accroché une petite figurine d'une série anime. Je glissai mes doigts sur l'appareil, puis j'arrivai dans la galerie des photos. Je venais tout juste de me rappeler ces photos. Les photos où, moi et mon cher Arthur, on s'embrassait dans le bar et on était très collé. En fait, je savais que parfois, il pouvait nous arriver de se coller et d'échanger des baisers, mais... Avait-on déjà été plus loin? Mais ce que je me demre444andais surtout, c'était si Arthur le savait et ce qu'il en pensait! Et s'il m'aimait et que cette tenue lui donnait.. des envies?! et qu'il me déclare.. Son amour?!

J'essayai de me calmer, puis je poussai un soupir. Je jouais beaucoup trop à des jeux de drague... C'était impossible! Il pensait sûrement la même chose que moi! Je souris, convaincue, puis je me rendis que j'étais déjà à l'entrée du bar. Je souris, poussant la porte. Après un regard autour de la pièce, je remarquai que Arthur n'était toujours pas arrivé. J'allai m'installer à une banquette près du comptoir du bar, notre place habituelle. Aussitôt, une belle serveuse aux cheveux courts arriva et je me commandai un bon rhum&coke. Elle revint rapidement avec ma commande et je la remerciai avec mon plus beau sourire.

Maintenant seule, j'enlevai mes écouteurs et ma veste et je commençai à boire tranquillement en attendant l'arrivée de mon ami, le regard fixé sur ma partie de Tétris, sur mon Iphone.

[HJ; J'espère que ce n'est pas trop pire.. xD]

Installé sous un arbre, Arthur dessinait dans son carnet. Lorsqu’il en avait assez, il relevait le nez et regardait les gens passer. Il écoutait pour quelques instants leurs conversations, partageait leurs émotions et, une fois rassasié de contact humain, retournait à son dessin. Il y avait des jours comme ça où tout ce qui comptait, c’était de prendre son temps. Et Arthur, quand le temps se présentait, il le prenait. Arthur était arrivé le matin même dans le parc sans prestige de Matsuyama. Lorsqu’il avait aperçu un bel érable, il n’avait pas réfléchi. Il s’y était installé et avait sorti un crayon de bois. Il avait dessiné une bonne partie de l’après-midi et lorsqu’il eut faim, il était allé s’acheter un truc quelque part en ville. Il s’était ensuite laissé emporter par ses jambes et avait atterri une nouvelle fois au parc. Choisissant de plagier sa matinée, il s’était assis dans l’ombre d’un genévrier et avait ressorti son carnet.

Le jeune homme leva un sourcil lorsqu’il entendit les cloches sonner. Il commença le décompte mais abandonna bien vite, son attention étant retenue par une fourmi courageuse qui transportait une miette de pain. Il paraîtrait que les fourmis étaient, proportionnellement à leur taille, les bêtes les plus puissantes et les plus intelligentes du règne animal. Ces soldates sombres étaient un peu comme les mantes religieuses : elles nommaient à leur tête une Reine et tuaient leurs concubins durant le rapport sexuel. Arthur se félicita intérieurement de n’être ni une fourmi, ni une mante religieuse. Mourir après avoir tiré son coup une fois, la bonne blague. À bien y regarder, les humains étaient une de ces rares espèces qui donnaient tous les pouvoirs à un mâle. Pas étonnant que tout foute le camp. Arthur suivit la petite bête des yeux jusqu’à temps qu’elle ne disparaisse puis, soupira. Il avait mal aux fesses. Il était temps de rentrer.

Arthur était sur le chemin, qui lui semblait être celui de l’internat, quand il reçut un message. Il regarda l’émetteur puis soupira. Maman. Elle lui disait qu’elle lui rendrait visite le lendemain. À dix heures. Le jeune homme déglutit difficilement. Ce soir, il devait faire une soirée avec Margarita. S’il ne se souvenait jamais de rien, les soirées au bar, elles, il ne les oubliait jamais. Les soirées avec Margarita, encore moins. Parce que quand ils buvaient ensemble, il n’était pas rare qu’ils restent jusqu’à huit heures du matin avec un verre à la main. Le garçon haussa les épaules. Demain serait une journée difficile.

Les mains dans ses poches de pantalon, le garçon déambulait vers l’horizon. Bien qu’il supputait déjà son retard au rendez-vous, son pas restait lent. Courir ne raccourcirait pas son trajet. Vingt minutes plus tard, il arrivait à la porte de sa chambre avec cette même attitude nonchalante. Il attrapa sa serviette de bain et fila vers la douche. Ce ne fut qu’une fois sous l’eau qu’il remarqua qu’il avait omis de prendre son shampoing. Résigné, il attrapa celui à la fraise de sa colloque. Ce n’était pas une odeur très masculine mais après tout, personne n’irait renifler ses cheveux. Ou du moins, il osait l’espérer. Il se prépara ensuite, tenta de faire disparaître l’odeur de fraise écœurante par du parfum, puis enfila son costard de soirée. Le temps de faire une blague – pas drôle- à ses colloques et de vérifier qu’il avait bien les clés de la chambre, il était vingt-heures. Il ajusta une dernière fois sa veste puis sortit de la chambre.

Quand Arthur poussa la porte du bar, il se dirigea d’un pas nonchalant vers le barman. Il lui serra la main et échangea avec lui toutes sortes de banalités. Parce qu’Arthur était comme ça, il affectionnait tout particulièrement les conversations inintéressantes, tout simplement parce qu’elles ne l’engageaient à rien. Une fois le tour des banalités fait, le jeune homme jeta un coup d’œil à la salle, son verre en main. Où pouvait donc bien être Margarita? Ayant la brève impression d’être dans la bande dessinée Où est Charly? , le garçon observa méticuleusement les alentours. Il contemplait sans se presser les éléments qui se dressaient devant lui, sans jamais se hâter. Parce qu’Arthur était lent et n’aimait pas se brusquer. Alors il vivait comme bon lui semblait, à l’allure d’un film au ralenti. Il analysait les alentours quand il aperçut Margarita trois mètres devant lui, sur l’une des tables qui bordaient le comptoir. Excellent choix. L’allure légère, il s’approcha de la jeune femme. Une fois à sa hauteur, il posa une main sur son épaule en guise de salutation.

« Bonsoir Margarita,
Comment ça va ?
Tu es très jolie ce soir. Commença-t-il en glissant son regard sur la jeune femme. Un petit sourire aux lèvres, le garçon jeta un coup d’œil vers la salle, se sentant soudainement observé. En chemin, il croisa deux regards masculins. Le garçon n’était pas assez naïf pour croire qu’ils s’intéressaient à lui. Arthur reposa son regard sur la jeune femme. Dans un sourire amusé, il continua la voix légèrement plus basse :

Tu as déjà deux coups notoires. »

Sans précipitation, le garçon déposa son verre sur la table et s’assit. Il n’avait pas pensé à s’excuser pour son retard. En même temps, s’il devait le faire à chaque fois qu’il en avait, il n’aurait certainement plus le temps de parler. Installé en face de la jeune femme, le garçon prit le temps de détailler son amie. Ce soir, elle avait vraiment mis le paquet. Ce soir il aurait du boulot. Le garçon regarda ses glaçons tourner dans son verre de Ricard. Oui, il aurait beaucoup de boulot ce soir.

J'étais tellement concentrée dans ma partie de Tétris que lorsque je levai enfin l'heure vers l'horloge, accrochée au mur, je remarquai qu'une quinzaine de minutes s'était écroulée. Étonnée, je reportai mon attention vers mon téléphone portable et j'eus le malheur de constater que je venais de perdre ma partie. Je maugréai, puis prit mon verre de rhum&coke. Toutes les glaces avaient fondu. Je pris deux longues gorgées, ça avait maintenant un horrible goût d'eau.

Si je me fiais à l'horloge, Arthur avait donc dix minutes de retard. Ce n'était pas étonnant, il n'arrivait pas souvent à l'heure. Je pris même pas la peine de lui envoyer un message texte. Il allait venir, c'était certain. Et il ne pensera même pas à s'excuser. J'eus un sourire amusé, puis prit une autre gorgée de ma boisson. De sa part, ce n'était pas offensant. Il était ainsi; toujours détendu.

Pour passer le temps, je commençai alors à regarder des vidéos d'idoles japonaises. Je fredonnai même la musique, comme à mon habitude. Quelques minutes suivirent, puis une main se posa soudain sur moi. Avec un sourire, je relevai aussitôt mes yeux marrons vers Arthur qui me salua avec le sourire.

-Salut Aru-kun!

Étant donné que j'avais de la difficulté à prononcer son prénom, surtout le thur final, je l'appelais ainsi. Et lui, il me surnommait toujours Margarita. J'adorais. Il me complimenta même, ce qui me fit rougir et marmonner un remerciement.

Comme je l'avais prédis, il ne me lança aucune excuse. J'eus un air amusé, alors qu'il ajouta alors à voix basse:

-Tu as déjà deux coups notoires.

Par curiosité, je suivis son regard vers des hommes qui me fixaient. Je les observai d'un air insignifiant avant de hausser mes épaules pour me tourner vers mon camarade de boissons. Même Arthur semblait me trouver à son goût ce soir. J'avais donc eu raison de choisir cette robe. Ça faisait beaucoup d'effets. Parfait, on n'allait certainement pas s'ennuyer ce soir! Tout d'un coup, je pensai aux photos sur mon Iphone. Avait-on déjà été plus loin? Cela ne me dérangerait aucunement, même que je prendrais ça avec le sourire, mais j'étais bien curieuse de savoir! À mon avis, la réponse était non, sinon je m'aurais réveillé probablement nue à ses côtés.

-Alors, sens-toi chanceux, fis-je avec un sourire, le tout accompagné d'un clin d’œil complice. Car aucun d'eux ne m'intéresse, ajoutai-je avec un air sérieux.

Gardant mon regard rivé vers lui, je terminai mon verre. Quelques secondes ensuite, la serveuse de plus tôt arriva, toute joyeuse. C'était rapide, pensai-je avec le sourire en la contemplant un court instant. J'aimais bien cette serveuse. En plus d'être très mignonne, elle était sociable. Mais ce soir, je devais me concentrer sur mon ami!

-Un margarita, stp, me commandai-je, avec un sourire complice en direction de celui-ci.

La serveuse partie, je me concentrai alors sur Arthur. C'était le temps d'entamer une conversation, même si je n'y étais pas très douée. Après quelques verres, ça ira mieux.

-Alors, comment ça va? Passé une bonne journée?

Je devais me l'avouer: Arthur était un beau mec. Très beau même. J'avais réellement du bon goût. Ah, ça allait être une superbe soirée.

[HJ; Ta police utilisée est vraiment belle, je te la pique! <3 héhé]

Se laissant bercer par la cacophonie du bar, le jeune homme cessa son introspection de Margarita. Essuyant lentement la salle du regard et détaillant le visage de chaque inconnu qui s’y agglutinait, il se perdit quelques instants dans l’étude de cette salle comble. Son incroyable aptitude à s’évader reprenant le dessus, le jeune homme laissa son esprit divaguer, s’envolant tantôt vers un jeune homme au regard ingénu, tantôt vers une jeune femme au profil parfait. Une fois son esprit rassasié d’informations futiles, l’image de Margarita, jusqu’alors restée dans un coin de sa conscience, refit surface. Le jeune homme détourna son attention vers la jolie jeune femme qui tenait encore son I-pod en main. S’ennuyait-elle ? Peut-être. Certainement. Arthur savait que ses divagations emmerdaient pas mal de monde. Et ses phrases versifiées emmerdaient encore plus. Silencieux ou bavard, c’était un emmerdeur. Et cet I-pod resté à portée de main était un bel indicateur d’emmerdement. Il attrapa son verre et fit tourner les glaçons à l’intérieur. Ce mouvement aurait pu l’occuper des heures mais la jeune femme en décida autrement. Au son chantant de sa voix, le jeune homme immobilisa son geste et attrapa au vol le sourire de sa coéquipière de boisson.

Le sourire malicieux aux lèvres, elle lui déclara qu’aucun des deux garçons, qu’il lui avait désigné, étaient à son goût. Si Arthur était incapable de réfléchir convenablement, il était très sensible aux tonalités de la voix. Et le ton de la jeune femme le laissait pantois. Son intuition lui soufflait que ce « Car aucun d’eux ne m’intéresse » avait une signification. Spontanément, le garçon baissa le regard sur le I-pod de la jeune femme. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Si cette question concernait la réflexion de la jeune femme ou le I-pod, Arthur n’aurait su le dire. Et il ne voulait pas y réfléchir. Ou plutôt, il ne pouvait pas. Ses réflexions, il les attrapait toujours au vol, sans jamais les avoir provoquées. Il pouvait passer des heures à observer les nuages sans penser puis, finalement, voir émerger une réponse à une question qu’il s’était posé quelques heures, quelques jours, quelques mois auparavant. C’était comme si les pensées d’Arthur étaient stockées dans une mare, qu’elles stagnaient là-bas quelques temps puis remontaient à la surface au moment opportun. Son esprit insondable pour ses contemporains et pour lui-même lui portait souvent préjudice. Souvent lors des examens, régulièrement dans les moments comme celui-ci. Sa mare jusqu’alors si calme, était à présent secouée de remous, s’agitait, sans pour autant que l’élément qui perturbait la quiétude de son esprit ne fasse surface. Arthur s’enfonça davantage dans son siège. Sa pensée remontrait certainement lorsqu’elle se sentirait moins traquée.

Le garçon soutint le regard de la jeune femme, imperturbable. Il y avait peu de gens qui pouvait maintenir franchement un regard, il fallait donc profiter de l’occasion. Puisqu’il emmerdait avec ses vers, autant emmerder avec son silence. Puis la jeune femme finit son verre et commanda une Margarita. Le jeune homme répondit au sourire complice de cette dernière avant d’attraper son verre, prêt à en commander un autre. Sa lenteur ayant raison de lui, la jolie serveuse était déjà partie avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche. Foutu pour foutu, il desserra son étreinte de son verre en se promettant intérieurement de réagir plus rapidement la prochaine fois.

-Alors, comment ça va? Passé une bonne journée?

Le jeune homme haussa les épaules et répondit avec ce ton léger qui lui était propre :

« Je me suis perdu dans les feuilles. »

Comme si cette réponse évasive répondait entièrement à la question de la jeune femme, le garçon ne prit pas la peine d’approfondir sa réponse. Pour lui, ce simple énoncé était sa façon de dire : « Ca va bien merci, j’ai passé la journée sous un arbre à dessiner des feuilles. ». Néanmoins, certainement dans l’idée de ne pas avoir à supporter l’image de sa conjointe crever d’ennui, il poursuivit :

« J’ai plaisir à voir,
Que toi aussi ça va,
Puisque ce soir,
Tu brilles de mille éclats. »

Et puis l’I-pod lui revint en mémoire. Visiblement, sa mare d’ordinaire si calme ne se calmerait pas ce soir. Voulant en finir au plus vite avec cette idée fixe, le jeune homme désigna de l’index l’objet et adressa à la jeune femme :

« Margarita, ma requête est un peu déplacée,
Mais me permettrais-tu d’examiner cet objet ?
Mon esprit est troublé et ne pourrait s’apaiser,
Que si je pouvais l’estimer d’un peu plus près. »

A peine eut-il fini son humble requête que la jolie serveuse se pointa gracieusement aux côtés de Margarita pour déposer une boisson du même nom. Arthur ne voyait pas cette jeune femme pour la première fois et pourtant, il s’émerveillait encore devant son profil de déesse égyptienne. Son regard fier, ses cheveux noirs descendant en cascade sur une nuque majestueuse, sa taille sculptée par Michel-Ange et son allure presque condescendante ne laissait pas le jeune homme indifférent. Cette femme, certainement fille d’un dieu grec épris d’une prostituée égyptienne, rappelait au jeune Madeck que lui n’était que le fils du vent et de l’écume de mer. Insondable, inaccessible, insignifiant. Envouté par le charme de la reine de cette taverne, le jeune homme la laissa une fois de plus filer. Quand il s’en rendit compte, il se mordit la lèvre. Il l’avait encore laissée filer. Les femmes, ces créatures mystérieuses qui parviennent, d’un simple regard, à ébranler la volonté d’un Roi.

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