Le Pensionnat Rayen est un RPG manga où tu incarnes un adolescent de quinze ans et plus ou un adulte du personnel, dans un pensionnat remplis d'élèves aux caractères bien divers. Entres originaux, musiciens, gothiques, sportifs, pom-pom girls, neutres, racailles, emos, artistes et punks, trouveras-tu ta place ?
Le Pensionnat Rayen est un RPG manga où tu incarnes un adolescent de quinze ans et plus ou un adulte du personnel, dans un pensionnat remplis d'élèves aux caractères bien divers. Entres originaux, musiciens, gothiques, sportifs, pom-pom girls, neutres, racailles, emos, artistes et punks, trouveras-tu ta place ?



 
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 T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]

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MessageSujet: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeMer 15 Aoû - 23:48

Mon premier réveil ici. Mal de tête insupportable annonciateur de ma futur journée qui risquait d'être désagréable. C'est donc en râlant que je me levais ce matin là. A quelle heure ? Il était midi. Heureusement, j'étais en vacances. Ma vie prenait toujours un rythme totalement différent pendant les vacances. Le matin n'existait plus, le déjeuné était le petit déjeuné, je mangeais le soir tard dans la nuit, sortais jusqu'à des heures pas possible. Une vie qui me convenait bien mieux que celle que j'adoptais pendant les cours. Bref. Je me réveillais, m'étirais. Mal de dos en prime. Dire qu'on disait souvent de moi que j'étais une fille « de constante bonne humeur ». N'importe quoi. Mais c'était mon premier jour, et j'allais faire de mon mieux pour essayer d'adopter une attitude positive. Ce qui n'allait pas être facile, vu ce que la journée me présentait.

J'allais d'abord prendre une douche. L'eau était froide. J'avais oublié ma serviette et mes vêtements. J'avais du attendre que quelqu'un se présente pour lui demander son aide. De plus, bien que le soleil était quelque chose que j'appréciais beaucoup, il faisait vraiment chaud. Une chaleur caniculaire. Trente-six degré à l'ombre, tout de même. Bref, un tas de petites choses me rendaient la vie difficile, ce jour là. Tentant désespérément de retrouver ma bonne humeur, je pris mes écouteurs, et dansais dans ma chambre. En criant. Ensuite, une rapide petite partie de Call of duty. Mon seul réconfort dans la journée. Mais, ici, je ne pouvais pas jouer en mangeant tranquillement dans ma chambre, non, il fallait que j'aille au réfectoire, manger cette nourriture dégueulasse. J'avais plutôt envie de rester dans ma chambre, posée sur mon lit, en regardant un drama, toute la journée. Mais non, je devais me bouger, et ne pas faire ma geek le premier jour. Je devais être sociable. Être sociable aujourd'hui allait sûrement être quelque chose au dessus de mes forces. Non, je secouais la tête. Rien ne devais être au dessus des forces d'Agata, rien. J'étais invincible. J'ouvris alors mes trois valises. Remplies. C'était fou le nombre de vêtements, accessoires, paires de chaussures que je possédaient. Étant du genre à mettre le bazar partout, c'est avec joie que j'éparpillais mes vêtements sur le sol, sur mon lit, en chantonnant. Revoir tous ses vêtements, toutes ses petites figurines que j'avais été obligée d'apporter me rendit un peu le sourire. J'aimais tellement ce qui était « kawai ». De quoi avais-je envie aujourd'hui ? De passer inaperçu ? D'être remarquée ? Je soupirais. Pourquoi fallait-il toujours faire attention à son style vestimentaire ? Pourquoi ne pas juste prendre les premiers vêtements qui me passaient sous la main ? J'essayais cette technique. Je tombais sur un pantalon épais noir et une robe orange. Merde. C'était l'été, et pas Halloween. Par cette chaleur, j'enfilais donc un mini short, jaune flash, avec une chemise blanche débardeur à laquelle je fis un nœuds. Des converses jaunes, avec des chaussettes qui me montaient au genoux, et quelques accessoires. Pour moi, c'était un look qui n'était pas si excentrique que ça. Mais ça, c'était mon avis. Après tout, je me fichais du regard des autres. Si quelqu'un s'avisait de se moquer, je cracherais volontiers sur ses chaussures, aujourd'hui, vu que mon humeur ne me permettait pas de supporter un comportement qui m'embêterais. J'avais beau être au quotidien la fille cool, sympa avec tout le monde, qui se fait facilement des potes, quand je me levais du mauvais pied, il valait mieux ne pas me taper sur les nerfs.

J'ouvrais la porte de la chambre. Et, comme si Dieu s’amusait avec moi, je me coinçais les cheveux devant. Le genre de chose improbable, qui n'arrive qu'à moi. Ils étaient tellement longs aussi. Je donnais un coup de pied à la porte, en criant contre elle. Comme lorsque je criais devant ma PS3, quand je n'arrivais pas à faire quelque chose. C'était rare, que je crie comme ça. Et je vis même que quelqu'un me dévisageait. En tout cas, cette personne ne passa pas longtemps avec les yeux rivés sur moi, vu le regard assassin que je lui rendis. Je vous assure que je ne suis pas tous les jours comme ça. C'était rare. Et autre chose m'attendait. Je marchais dans les couloirs, je commençais à me calmer un peu, quand mon ventre se mit à gargouiller, et à me faire souffrir. J'avais faim. Vraiment faim. Et chaud. Pourquoi n'y avait-il pas la climatisation, dans ses foutus couloirs ? Et attention, le summum... La sonnerie. D'une part, je sursautais, de deux, les couloirs furent envahis par... par qui d'ailleurs ?! Nous n'étions pas censé être en vacances ? Je râlais intérieurement. Le pire c'est que, ce n'était pas des gens qui sortaient de cours qui arrivaient et envahissaient les couloirs, c'était ceux qui étaient en clubs pendant les vacances. Il y avait vraiment beaucoup de monde. J'aurais du être plus grande que la majorité d'entre eux, non ? Je mesurais un mètre soixante-treize ! Mais non, parce que j'avais aujourd'hui une malchance absolue : des basketteurs. Je rigolais, je rigolais à cause de l'absurdité du sort que me réservait cette journée. Comme si tout avait été planifié. Le monde inhabituel de personnes dans les couloirs, qui faisait que nous étions tous serrés, et de grandes taille. Je sentis quelqu'une me pousser, derrière. C'est comme ça que je m'étais cognée brutalement sur la personne devant moi. Pour ne pas lui tomber dessus, j'avais du m'accrocher à elle, et le m'étais cogné le menton sur son épaule, en me mordant la langue. Miam, délicieux goût de fer dans ma bouche. Du sang. J'aurais bien voulu crier sur celui qui m'avait poussé, mais j'avais mal à la langue, et en plus, le plus important était de m'excuser auprès de la personne que j'avais moi même bousculé, et à laquelle j'étais encore agrippée. Je soupirais, ravalant le sang qui suintait dans ma bouche, ne pouvant cracher par terre sans le faire sur les chaussures de quelqu'un.

« Désolée. Un conna... Heu quelqu'un m'a poussé et je me suis cogné contre vous. Ca va ? »

Oui, j'aurais bien voulu dire un connard. Mais évidemment, je m'étais retenue, pour ne pas faire mauvaise impression. Je m'étais ouvert la langue ou quoi ? Pourquoi j'avais encore ce goût dégoutant dans la bouche ? Je fis la grimace, avant de lever les yeux vers le visage de la personne dans laquelle j'étais rentrée. C'était un garçon, grand. Plus grand que moi. A vrai dire, pendant une seconde, je m'étais sentie intimidée.
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Iaroslav Karamazov

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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 0:31

La vie au lycée n’avait pas été ma tasse de thé. J’ai du mal à comprendre comment et pourquoi les jeunes font, de nos jours, pour avoir le genre de souvenir impérissables qu’ils gardent toute leur vie d’une manière triomphante. C’est un peu n’importe quoi, me semble t-il. Enfin, ce n’était rien, à côté de l’ennui ressenti maintenant, dans cet établissement. C’est encore pire qu’avant. C’est plus chiant, et de loin, que tout ce que j’ai pu vivre en venant au Japon. D’abord, parce que je ne connais rien de cet endroit, même si j’ai vécu ces dernières années à cent petites bornes de là. Ensuite, parce que les seuls amis que je m’étais faites chez les insulaires bridés vivaient là-bas, vers ce sud qui me manquait tant. Rayen était un genre de purgatoire, pour moi. Je devais y expier je ne sais quel péché. La solitude, si elle n’était mon fardeau, représentait un mode de vie assez constant. Seul le matin en me levant, malgré les compagnons de chambre. Seul le midi, pour manger, en dépit du nombre impressionnant de pensionnaires. Seul l’après-midi, alors autant le passer à lire à la bibliothèque ou sortir. Et seul le soir, parce que… il faut bien retrouver les gens qu’on a vu se lever, la tronche en vrac, le matin. Pas de relation possible. Je m’emmerde profondément. Mais ce n’est rien, ça aurait pu être plus grave. Je pourrais m’être fait des ennemis. Outre le côté marrant de la chose, j’aurais certainement assez mal supporté de me faire agresser par quiconque. Et la violence n’aidant pas à s’intégrer, du moins pas toujours, j’y aurais plus perdu que gagné. Mais me voilà bien. N’y pensons plus. Aujourd’hui est un grand jour. Je teste des clubs !
Bon, il est vrai que les clubs et autres trucs qui proposent des activités en milieu scolaire sont fréquents, ici-bas. On dirait que c’est une vieille mode japonaise. Ils ne savent pas comment faire pour se socialiser autrement qu’en devant investir cent pour cent de leur vie dans des passions montées de toute pièce. Okay, okay, je respecte. J’essaie même de m’intégrer. Mais c’est plus risible qu’autre chose.
En tout cas, je n’ai pas bien saisi l’intérêt de faire activité « basket » en salle. C’est vrai, quoi. J’ai sûrement une bonne taille pour faire ce sport, n’ai pas besoin que l’on m’apprenne à y jouer, et pense que ceux qui viennent dans ce club savent de quoi il s’agit. Alors, à quoi bon ? J’ai passé cette dernière heure assis à ne rien faire. Enfin, j’ai vite-fait jeté un coup d’œil au tableau. L’explication de l’année, des choses à faire à l’entraîner, et tout, ça me bassine. J’aime ce sport uniquement occasionnellement. Faire deux-trois paniers, ça c’est sympa. Mais là… c’est à se pendre.
Toujours est-il qu’en sortant, je respirais de nouveau. Prenant une longue inspiration, mon sac de sport sur une épaule, je me retrouvais bientôt avec quelque chose sur l’autre. Quoi donc ? Un contact assez dur et violent. Une… fille ? Evitant de perdre l’équilibre dans cette bousculade, je restais un instant à l’observer, à tâcher de comprendre ce qu’elle disait. Mes mains sur ses bras, l’espace d’un instant, pour ne pas qu’elle tombe ou m’entraine, j’avais abandonné cette idée dès qu’elle s’était stabilisée. Et sans quitter des yeux cette soudaine apparition, tandis que l’équipe de basket en salle s’éclipsait peu à peu, je tâchais de lui répondre.

« Ouais, ouais, ça va. »

Clignant des yeux, je ne voyais pas quelle aurait pu être ma réponse, autrement. C’était dit simplement, d’une voix désintéressée. Pourtant, mes yeux démontraient le contraire, cette situation était tout à fait attrayante. Depuis le début de la journée, elle était la première à réellement me parler. Peut-être devrais-je la tenir et faire en sorte qu’elle ne s’enfuit pas trop vite, à défaut de l’empêcher de tomber.

« ‘faut faire gaffe à toi. Ça donne jamais rien de bon quand une petite se heurte à des grands comme ça. »

Avec un regard pour les types qui s’en allaient, avec qui je n’avais échangé que trop peu de mots pour en tirer quelque chose, mon air des plus neutres revint finalement à la jeune fille. Elle n’était pas si petite. Pourtant… je portais ma main à son menton pour le lui soulever. Doucement, mais sans prendre de gant. Je voulais voir. Elle avait un truc, non ?

« Qu’est-ce que t’as ? »
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeVen 17 Aoû - 0:56

Journée de merde. C'était à peu près les seuls mots qui résonnaient dans ma tête depuis ce matin, et je les entendais résonner encore un peu plus fort, à ce moment là. Et tout ce goût de sang qui me donnait envie de vomir. Je serais volontiers aller aux toilettes, pour cracher tout ça. Je ne savais d'ailleurs pas trop quoi faire, dans cette situation. On bouscule quelqu'un, ou plutôt, on lui fonce dedans violemment, on s'excuse, et on s'en va, non ? Mais je n'étais bien sûr pas de ceux qui faisaient les choses normalement, comme le voudraiten les convenances de notre société. J'étais plus du genre à lever la tête, et à fixer la personne dans les yeux. C'est ce que j'étais en train de faire. Je devais la tête. J'étais proche de ce garçon, et il faisait bien une tête de plus que moi. J'avais dit que j'étais intimidée, mais ce n'était pas çà qui m'avait empêché de le fixer, dans les yeux. J'évitais tout de même de lui lancer un regard mauvais. J'avais beau être de mauvaise humeur, je ne tenais pas à me faire un ennemi, dès mon premier jour. Et puis, j'avais dis que j'allais essayer, et je dis bien essayer, d'être sociable. De parler tranquillement, et de me faire ce que l'on appelait des potes. Vous savez, le genre de gens avec qui on traîne, de temps en temps, histoire de ne pas avoir une sale réputation de geek. Ma technique pour me faire des potes ? Hum. En fait, j'ai pas vraiment de technique. Je dirais que c'est quelque chose qui se fait au feeling. Grâce à mon caractère un peu étrange, sans gêne, qui me permettait de « taper la discut' » à tout le monde.

La première chose de sa part était un simple « Ça va. ». J'avais envie de dire « cool », et de m'en aller. Mais j'avais les yeux rivés sur lui, et son regard me plaisait bien. Sans compter, que bizarrement, il me semblait... familier. Pas dans le sens où je l'avais déjà vu, mais, grand, les yeux clairs, et des cheveux blonds. J'veux pas dire qu'en Russie il y a que des gens blonds, grands, aux yeux clairs, ça, c'est un stéréotype. Un cliché. Mais c'est vrai qu'il y en quand même pas mal. Et si mes cheveux n'avaient pas été teints en rose clair, j'aurais moi même été un stéréotype de la femme russe. Blonde, très blonde, des yeux bleus, grande, peau claire. Un peu grande gueule à mes heures. Buveuse de vodka au bar toute la nuit. Bref. En tout cas, ce qui m'avait surtout mis sur la piste en concernant ce garçon, c'était son accent, si semblable au mien, bien qu'en fin de compte, étant bilingue depuis l'enfance, mon accent n'était que peu distinguable. Me contentant de joies simples, j'étais assez contente d'entendre cette accent. De voir une personne qui n'avait pas les yeux bridés, et mesurant en moyenne un mètre soixante. Je ne voulais pas être méchante en pensant ça, j'aimais bien les asiatiques et tout. D'ailleurs, mes parents le sont. Vous comprendrez que je parle de mes parents adoptifs. Là, j'étais plus ou moins sur le point de m'en aller. J'avais sérieusement le ventre en compote. Je n'avais pas mangé depuis... Longtemps. Sans manger, j'étais encore plus d'humeur maussade. Je n'avais donc pas trop la tête à chercher quoi lui dire, pour entamer une discussion. En temps normal, je lui aurais demandé s'il était russe, je lui aurait dit que moi aussi, que c'était cool, et je lui aurait proposé un truc bizarre à faire. Mais juste au moment ou j'allais me décider à baisser mon regard pour aller voir ailleurs, il se mit à me parler à nouveau. Et je n'allais pas vraiment m'en plaindre. J'avais beau répéter que j'étais de mauvaise humeur, avoir de la compagnie, ou rencontrer quelqu'un pourrait peut-être m'aider à me rendre plus joyeuse. En tout cas, il venait de dire petite. Sérieusement, petite ? J'aurais bien attrapé une passante et mise à coté de moi, pour nous comparer. J'étais au dessus de la moyenne pour une taille de fille non ? En tout cas, sa phrase m'arracha un sourire en coin, amusé. J'avalais à contre cœur le sang qui se mélangeait à ma salive, pour pouvoir répondre.

«Je risquais pas grand chose. C'est pas comme si t'étais si dur que ça. »

Bien sur que je mentais, quand j'insinuais qu'il n'était pas musclé. J'avais eu l'impression de me prendre un mur. Ma langue et mon menton le confirmaient. Comme il avait tourné son regard vers les basketteurs, tous grands, et il y en avait pas mal, je me disais finalement que, j'étais peu être petite en fin de compte. Je sentis alors une main sur mon visage, qui soulevait mon menton. C'était ce garçon. Je fus donc contrainte de lever la tête, ce qui affirma encore plus sa supériorité de taille. Il avait du remarquer que j'avais quelque chose. J'avais fait la grimace aussi. J'avais tendance à être expressive, à m'extérioriser. Oui, j'avais mal. Je ne voulais pas m'abaisser à le dire, si on ne me posait pas la question. Mais comme il l'avait fait, je tirais la langue, en guise de réponse. S'il faisait une tête étrange, c'était sûrement que ma langue était bien entaillée. Il arrivait parfois qu'après un choc, l'entaille était si grande que des points de sutures étaient obligatoires. D'accord, j'étais pas douillette. Mais sur la langue ! Non. Je saignais beaucoup, et d'ailleurs en louchant j'arrivais à apercevoir que ma langue était recouverte de sang, mais je souffrirais plus si ça avait été plus grave. Puis après quelques secondes, je rentrais ma langue. Le sang pourraient couler par terre. Enfin, pas besoin d'en faire toute une histoire, ce n'était une petite entaille. Et j'avais aussi mal au menton.

« C'est rien. J'me suis juste coupé la langue. Par ta faute, en plus. »

Je l'avais dit sur un ton ironique. Sans reproche. C'était de ma faute, après tout. Enfin celle du gars qui m'avait poussé. C'était moi qui étais venue le percuter. Mais repousser ironiquement la faute sur les autres me plaisait.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeVen 17 Aoû - 1:45

J’ignorais, bien évidemment, qui elle était. La jeune fille avait entamé cette rencontre par un choc assez brusque, mais cela n’en faisait pas une connaissance pour autant. L’intimité ne se créait pas comme ça, aussi simplement qu’une bousculade. Un contact permettait qu’un accroc arrive, uniquement. Elle s’était donc liée à moi d’une certaine manière, et nous aurions pu nous détacher le plus aisément du monde. Mais non, nous étions restés là. Elle semblait amusante et souriait d’une façon qui me plaisait bien. C’était peu de chose, mais pouvoir lire un genre de contentement dans ses yeux m’intriguait, au point de vouloir en voir davantage. Je ne pouvais couper court à tout ça. Et notre liaison s’intensifiait comme elle tirait la langue. Allez donc dire à n’importe quel passant de faire ce geste, simple mais efficace, et vous verrez. Le taux de réussite pourrait bien être considérablement faible. Alors que là… je souriais intérieurement. Je tenais son menton, elle s’était laissé faire.

« Je peux rien faire. Sauf, peut-être, t’emmener te rincer la bouche… ? »

C’était une proposition qui ne menait pas à grand-chose, mais bon. C’était toujours ça. Je pouvais espérer obtenir une réponse, voire plus, un consentement. Si cela se trouve, la jeune fille trouverait à redire à ma suggestion. Elle pourrait riposter. Contredire mes propos ou se dire qu’elle était bien assez grande pour le faire elle-même. Oui, grande. Parce que je l’avais dit « petite ». Bien des choses étaient rendues possibles grâce à ce contact entre nous. Des tas de probabilités existaient, alors qu’elles n’avaient jamais eu cours auparavant. Deux individus font bien plus qu’un, il me semble. Un plus un égal trois ?

« Ou je te l’arrache et m’occupe moi-même de la nettoyer. Les toilettes sont par-là. »

Je les lui indiquais après l’avoir lâché. D’un signe de la tête. Du menton. Puisque le couloir se vidait, et qu’il n’allait plus rester que nous deux, la circulation se ferait aisément. C’était la seule chose qui me trottait dans la tête, en ce moment. Où donc allais-je la mener ? Devrais-je m’occuper de son problème qui, dans le fond, n’était pas le mien ?

« Tu t’appelles ? »

Demandais-je finalement, reprenant des distances un peu plus raisonnables. Nous avions de la place, alors autant en profiter. Je sais bien que le rapprochement physique est une chose fascinante, qui conduit les humains à la confiance et à l’entente. Mais tout de même, un rien de civilité. J’ignorais tout d’elle. Sauf la douceur de sa peau et la couleur de ses yeux. Celle de son sang, aussi. Me venait donc la question de ses origines. Un prénom appelait une personnalité, mais aussi une société. Un passé, un lieu, un pays. Et puisque je doutais qu’elle soit nippone, autant le lui signaler rapidement.

« J’ignore si le sang des japonais est compatible avec le nôtre. Je crois que oui, mais en ce qui te concerne, je n’en ai que du russe sous la main. »

Avec un léger sourire, je lui signalais ma provenance par la même occasion. À défaut d’avoir un énorme tatouage de serpent pour me barrer le corps, j’avais des gènes d’ours. J’étais un expatrié. Un jeune homme qui avait fui ce grand pays blanc, aux hivers magnifiques et bien trop persistant. Le destin m’avait mené sur d’autres rives, à des milliers de kilomètres de mon point de départ. Tant mieux et tant pis. J’avais abandonné tant de choses pour en retrouver un si petit nombre. Quelle folie… Enfin, il y avait des conséquences appréciables. Peut-être que cette rencontre en ferait partie. Qui sait ?
Me retenais de saisir la main de la presque-inconnue, ou encore son poignet, je ne l’incitais pas encore à choisir comment traiter son mal. Parce que je ne doutais pas qu’elle avait déjà planifié une manière de s’y prendre. Lorsque la douleur se fait sentir, il vient rapidement à l’esprit d’y chercher un remède. Je ne pouvais douter que son attention soit tournée vers ailleurs, vers une solution, et que le temps à discuter avec moi était perdu. Je pouvais donc me contenter d’être un spectateur avisé, maintenant. La regarder en détail allait devenir mon passe-temps pour les instants à venir. Jusqu’à ce qu’elle se décide, ou s’oppose à ma contemplation amusée, en fin de compte…
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeVen 17 Aoû - 22:20

M’emmener me rincer la bouche. Cette idée me plaisait. Même si accompagner aurait été un meilleur terme. M'emmener... Comme si j'avais forcément besoin de lui. Ce qui n'était pas totalement faux. Je n'avais eu le temps de visiter tranquillement ce pensionnat, cette prison, et je ne savais du tout ou trouver les toilettes. Je lui aurais bien demandé. Mais, je ne voulais pas qu'il croit que j'ai besoin de lui. Vous vous rappelez, je suis censée être grande. Ce qui était dans un sens faux, et je le savais. Moi grande. En taille, oui. Mentalement, il m'arrivait de manquer complètement de maturité. La preuve, je venais de lui tirer puérilement la langue, comme une gamine de neuf ans. De toute façon, la plupart de mes réactions étaient enfantines. La journée du moins. Je ne pouvais en tout cas pas nier que sa proposition était aimable... Aurait été aimable s'il n'avait pas ajouté qu'il pouvait m'arracher ma langue. Mais, cette pointe d'humour était agréable. De toute manières, parler à quelqu'un était agréable. Je parle mentalement, parce que là, parler me faisait plus mal qu'autre chose. Je tournais donc la tête en direction des toilettes. Et je m'interrogeais, sur ce que je devais faire. Y aller en le plantant là ? Lui demander de m'accompagner ? Ou ne pas y aller, et continuer d'avaler ce flux sanguin qui me donnait l'impression de boire du métal ? Que de complications pour si peu de choses. Pourquoi fallait-il toujours réfléchir avant d'agir, pour quelque chose de si simple. Heureusement pour moi, ce fameux garçon me posa une question. Je n'avais qu'à y répondre, et attendre de voir si le goût du sang était si insupportable.

« Agata Rosylav. Et toi ? »

Réponse simple, courte, précise. C'était bien la seule chose que je pouvais répondre. Que pouvait-on répondre d'autre à ce genre de question ? Répondre, et retourner la question. J'aurais peut-être pu faire un documentaire sur l'origine de mon prénom, mais je doutais que cela soit fort intéressant. La position que j'occupais maintenant, un peu plus éloignée de lui, me permettait en fait de mieux l'observer. Et de plus facilement cacher cette différence de taille, qui m'avait mis un peu mal à l'aise. Je n'avais plus besoin de lever la tête pour le voir. Et, voyant ainsi mieux à quoi il ressemblait, je me permettais de le juger comme agréable à regarder. J'aurais bien dit « mignon » si je ne dédiais pas seulement ce mot à mes petits porte-clé, mes petites figurines, aux petits chats, etc.

Russe. J'avais raison. Comme j'étais perspicace. En même temps, j'imagine que n'importe qui aurait pu le deviner. Je me demandais quel était pourcentage de chance de tomber sur quelqu'un qui était de la même origine que moi, mon premier jour. Je n'en avais aucune idée, mais d'après moi, mince, très mince. Une nouvelle fois, je ne pus empêcher un sourire en coin de se dessiner sur mon visage. Ce pensionnat accueillait des gens du monde entier. J'allais répondre que moi aussi, je n'avais que du sang russe, sous la main. Mais, je n'en savais rien. Je connaissais les origines de ma mère, seulement. Mon père pouvait aussi bien être américain que français, ou allemand. Je n'avais, à l'évidence, pas de sang japonais. Et, pour ne pas avoir à donner de réponse directement, un ingénieux stratagème me vint à l'esprit, en l'espace d'une seconde. Il me suffisait de parler en russe. Il remarquerait sûrement que je parlais sans accent, et que c'était donc ma langue maternelle. C'est alors en russe que je lui adressais ces paroles :

«Et qu'est ce qui pourrait bien amener un russe à venir étudier au Japon ? »

Je n'étais pas une grande curieuse, ne donnant moi même jamais de détail sur ma vie. Je ne voyais juste pas quoi dire d'autre. Bon, d'accord. J'étais tout de même intéressée un minimum. La Russie et le Japon n'étaient pas porte à coté. Il devait avoir un raison valable. Peut-être même une raison qu'il ne souhaitait pas aborder. Ou seulement brièvement. Je pensais cela, car moi même, si j'avais à répondre à cette question, je ne donnerais qu'une vague explication. Lui et moi, nous ne nous connaissions pas assez, et peut-être même qu'il jugerait déplacé le fait que je lui ai demandé comme ça des raisons de son arrivé ici. Cela ne me regardait pas. Mais une fois que j'avais décidé de discuter avec quelqu'un, je ne faisais preuve que de peu de timidité, et je posais tout genre de questions. Après avoir parler, je sentais mon cœur dans ma langue. J'avais vraiment besoin de me rincer la bouche. Deux ou trois secondes après avoir posé ma question, je lui demandais, bien que ce ne soit pas vraiment une demande, toujours en russe :

«Accompagne moi aux toilettes. A moins que tu préfères que je crache par terre, ce qui serait beaucoup moins... féminin. »

M'accompagnant, il pourrait donc avoir le loisir de répondre à ma question. Le regard que j'avais fixé sur lui sur porta alors en direction du lieu qu'il m'avait indiqué. Avant même qu'il n'ait eu le temps de répondre, je commençais à me diriger dans cette direction. Mais pas sans lui. J'avais la ferme intention de discuter. Parce qu'il me plaisait bien, ce garçon. C'est pour cela que je l'avais fermement attrapé par le bras, pour l'emmener avec moi. Je le lâcherais après, c'était juste pour être sure qu'il m'accompagnait.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeSam 18 Aoû - 1:06

« Rien ne t’empêche de faire les deux. Du moment que tu ne décides pas de me cracher à la gueule. »

C’était décidé, nous pouvions parler russe. Réentendre ma langue natale, après ces trois années passées loin de mes origines, était une bénédiction. C’est donc du tac-au-tac, ou presque, que j’avais retrouvé l’usage de ce slave si délectable. Cet accent me manquait au plus haut point. Surtout venant de la bouche d’une demoiselle de cet acabit. Il est des timbres de voix qui se mêlent agréablement à tout. Et des beautés qu’il faudrait être fou pour ne pas comprendre dans leur version originale. Souriant donc légèrement, je ne m’inquiétais pas outre-mesure qu’elle se soit accrochée à moi. Ce devait être la suite logique de notre entretien. À moins qu’il ne s’agisse d’une forme nouvelle, plus poussée, de confiance. Je la scrutais, par conséquent, lorsqu’elle me mena à ses côtés vers les toilettes si logiquement indiqués par ma personne. Rien de méchant dans mon regard. Seulement l’étude de ce qui si précis et unique de franchissement d’une barrière. Celle de la langue n’existait pas. Je crois que nous pourrions parler seulement russe, sans avoir à nous inquiéter d’être entendus par d’autres.

« Il m’a fallut fuir notre pauvre mère patrie. Et cet archipel constituait mon seul espoir. Un peuple aux coutumes assez barbares, certes, mais plein de surprises et d’intérêt… »

Le regard vaguement plissé, je remarquais n’avoir pas répondu à son prénom. Lui donner le mien devait évidemment être la meilleure chose à faire. Pourtant, je me réservais toujours le droit d’en faire un mystère durable. Connaitre mon appellation, c’était avoir un pouvoir sur ma vie. Un peu comme si j’avais donné mon numéro de téléphone ou mon adresse. Un prénom, c’était un renseignement primordial sur ma vie. C’était un passeport pour me posséder, pouvoir m’interpeller, me déranger quoi que je fasse ou décide. En criant « Iaroslav » à l’autre bout d’un couloir, il y avait de fortes chances pour que je me retourne. En le faisant à n’importe quel endroit, on pouvait me sortir de la masse, m’extirper pour m’analyser. Me tenir en laisse, en quelque sorte. Je ne voulais pas ça. Quand on s’adresse à un inconnu, ce dernier à la chance de ne pouvoir être catalogué et ne répond que s’il le désir. C’est ce même désir, cet orgueil d’humain libre, que je défendais ardemment, en ne donnant mon âme que rarement.
Mais j’avais confiance. Peut-être à cause du fait qu’elle soit russe. Comme moi. Ce n’était pas un évènement si anodin. Et puis, elle Agata. Agata Rosylav. D’un seul coup, la posséder n’était plus impossible. C’est moi qui la tenais, plus fort encore qu’elle ne l’avait fait en m’attrapant le bras. Et sans les mains. J’avais toute sa personne à ma disposition.

« Agata… je m’appelle Iaroslav. Iar… ou Slava. »

Pendant quelques instants encore, je décidais d’observer cette espèce de poupée, d’une taille plus correcte que ces lilliputiens de nippon, qui me faisait face. Son allure m’interloquait autant qu’elle me laissait de marbre. La nostalgie jouait trop. Je me trouvais si bien en sa présence que je n’osais agir. Sauf qu’il fallait bien bouger.

« Allez. Fais-moi voir ça. Je vais réparer cette erreur au plus vite. »

D’un geste, je lui indiquais les lavabos et l’incitait vivement à s’y rendre. Ce n’avait été qu’un mouvement de la tête. Mais bientôt, cela s’était transformé en une main sur l’épaule. Et je l’accompagnais avec insistance, la poussant dans le sens de la marche pour aller vers le but défini. L’autre main sur le robinet que j’ouvrais, ne délaissant son épaule pour fixer intensément son regard, j’attendais que les choses se fassent comme il le fallait. Ou peut-être comme je voulais qu’elles soient…
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeSam 18 Aoû - 19:45

Sans gênes, certainement. Mais il s’avérait que j'avais un minimum d'éducation, et donc que je ne cracherai pas par terre. Aussi par respect pour les gens qui passeraient après. Ce n'était pas toujours agréable de voir un cracha plein de sang par terre. En tout cas, parler russe, entendre parler russe, c'était quelque chose d'agréable. Je n'avais pas entendu parler cette langue depuis que j'étais arrivée au japon. Un an, ce n'était pas si vieux, mais même en famille, je ne parlais plus le russe. Et comme je n'avais gardé aucun contact avec mes anciens amis, et bien c'était comme si mon passé en Russie n'existait plus. Qu'est ce qui aurait bien pu m'y rattacher ? Rien. Pas de famille connue, pas d'amis. Rien n'aurait du me manquer, je m'étais attendu à ce que rien ne me manque. Mais, c'était faux, sinon, je n'aurais pas tant apprécié de rencontrer quelqu'un venant du même pays que moi. S'en était presque... triste. C'était comme voir une photo d'un lieu qu'on a quitté, et se rendre compte qu'il nous manque plus que ce qu'on avait pu imaginer.

Les japonais, des coutumes barbares ? Je le regardais avec un sourire, accompagné d'un léger froncement de sourcils, car, je ne savais pas si je devais me sentir vexée pour mes parents japonais, ou sourire car je trouvais ça étonnant. Barbares ? Qu'entendait-il par là ? De mon point de vu, je ne trouvais pas ce peuple barbare. Mais je ne pouvais être objective, vu que j'avais été élevé en partie avec ces coutumes.

«Des coutumes barbares ? Vraiment ? Cite m'en. Parce qu'après un an au Japon, je n'avais jamais remarqué ça.»

Qu'il ne me dise pas que les japonais mangent du chien. C'était quelque chose que j'avais couramment entendu chez les étrangers, dans d'autres pays. Mais quelque chose de faux ! Je n'ai jamais vu un japonais manger du chien. En chine, peut-être. A part ça, je ne voyais pas ce qu'il pouvait y avoir de barbare. Enfin bon, je n'allais pas n'éterniser là-dessus. J'attendais plutôt de découvrir son prénom. Ce qui arriva sans plus attendre. Iaroslav. S'il m'avait dit son prénom avant de me donner sa nationalité, je l'aurais découvert facilement. J'avais une manie qui consistait à ne pas appeler les gens par leur surnom, lorsque qu'ils en avaient un, et à leur en donner un, lorsqu'ils n'en avaient pas. Pour moi, ce serait Iaroslav. Et c'est avec mon habituel petit sourire en coin, en tournant la tête vers lui, que je lui dis de ma plus belle voix, en le plongeant mon regard dans le sien :

«Enchantée, Iaroslav. »

Et c'était vrai. J'étais plutôt enchantée, de le rencontrer. Il était une bonne compagnie, et la façon dont nous nous étions rencontrée était originale. J'aimais l'originalité. Tout ce qui n'était pas commun. En fin de compte, je tenais toujours son bras. J'avais planifié de le lâcher, pourtant. Mais j'aimais bien, ce contact physique. Me dire que c'est moi, qui l’entraînait. Mais il fallait bien que je détache mon regard de son visage, pour regarder là où j'allais. Nous étions arrivé à destination. Je me dirigeais vers le lavabo, comme il m'avait dit de le faire. Je sentis alors sa main sur mon épaule. Ce qui ne me dérangeait pas le moins du monde. Mais avant de me baisser, pour faire enfin disparaître ce goût horrible dans ma bouche, je croisais son regard. Et ce fut presque étrange, pendant un moment. Parce qu'il me fixait, que je le fixais, et que l'eau du robinet coulait, pour rien. Plusieurs secondes passèrent, et comme je ne tenais pas à passer la nuit ici, que j'avais toujours mal, et que je ne pouvais le fixer éternellement, je décidais de tourner mon regard vers l'eau qui coulait. Avec un sourire que j'essayais au mieux de dissimuler. Je me penchais ensuite pour me rincer la bouche. Je saignais beaucoup, le liquide devait rougeâtre. L'eau me piquait, mais le goût n'était plus présent. Et je m'arrêtais de saigner. Je posais ma main sur le robinet, pour l'éteindre, me redressais, essuyait d'un revers de main ma bouche, avant de me retourner vers Iaroslav.

« Erreur réparée, merci. »

Je ne savais pas trop pourquoi je le remerciais. Pour m'avoir accompagné. Pour m'avoir tenu compagnie, mais surtout pour ne pas qu'un silence s'installe. Parce que j'avais la nécessité de parler. Sinon, je me serais remis à le fixer une nouvelle fois. Même si j'appréciais beaucoup fixer les gens.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeSam 18 Aoû - 23:38

Une fois dans les toilettes, que pouvais-je faire ? Attendre ? La regarder ? L’accompagner ? M’occuper moi-même de ses petits problèmes ? Hmm… j’hésitais. Je crois bien que faire toutes ces actions à la fois devait être la solution la plus payante. Donc il me plaisait de l’observer sans rien faire, en me contentant d’être là pour lui tenir compagnie. Je restais un temps la main sur son épaule avant de la retirer. Si j’appuyais dessus, même sans le vouloir, je pourrais la faire se cogner au robinet, ce qui n’arrangerait rien. Je n’avais pas envie de lui briser les dents en plus de sa blessure à la langue.
Attendant donc qu’elle ait fini, je restais à une distance respectable, sans pour autant m’enfuir. La voir ainsi cracher, se rincer, et rendre l’eau de cette rouge couleur m’intriguait. Ce n’est pas que j’aimais. Pas plus que je n’aimais pas. C’était autre chose. Une sensation étrange m’avait envahi. Je ne pourrais la décrire aisément. Mais peut-être qu’une idée vampirique m’avait agressé. Je devais avoir une envie subite d’en savoir plus sur cette presque inconnue provenant d’aussi loin que moi. Sauf que j’étais resté les bras croisés. Je l’avais observé, voilà tout.

« Voilà. J’ai presque envie de dire que cette erreur valait le coup. »

Souriant légèrement, je pensais pouvoir m’occuper de fermer le robinet et ainsi n’avoir pas à scruter encore son regard, mais ce n’était pas la peine. Elle l’avait déjà fait, et ne pouvait donc que me conduire à l’observer un temps qui s’éternisa. Qu’était-ce encore ? Une expression de l’âme russe qui remontait ? Un plaisir retrouvé ? Une drôle de nostalgie ? Pouvoir m’exprimer dans ma langue d’origine me poussait à montrer mon plaisir. Il y a bien longtemps que ce n’était pas arrivé. La dernière fois qu’une personne m’avait paru si proche, c’était en rencontrant celui qui devait devenir mon meilleur ami, à Kochi.

« Les japonais trouvent que tout ce qui vient du corps est honteux. Qu’il faut purifier le sang, la sueur, les larmes, et ne jamais les montrer… »

C’était un début d’explication. Elle avait voulu un exemple, elle l’avait. Maintenant, que faire, cependant ? Attendre encore ? L’accompagner ailleurs ? Je ne voyais pas trop ce que je pouvais faire. À part, peut-être lui faire visiter l’établissement. À moins que…

« Si jamais tu as besoin… »

J’avais sorti un stylo portable de ma poche. Le levant à hauteur de ses yeux pour qu’elle constate de quoi il s’agissait, je saisissais bientôt sa main. Et consciencieusement, lui interdisant finalement toute possibilité de fuite, je notais sur cette dernière un numéro. Le mien. Mon téléphone. Sait-on jamais. Elle ne serait pas perdue dans ce pensionnat, comme cela. Puis, cliquant au bout de l’objet que j’avais en permanence sur moi, je rentrais la pointe capable d’écrire et laissait passer plusieurs secondes, au cas où elle aurait voulu procéder de la même façon. Après tout, je ne pouvais certainement pas faire beaucoup plus pour elle. Proposer une visite guidée était peut-être au-dessus de mes forces…
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeDim 19 Aoû - 0:46

« Seulement presque ? Je ne suis pas satisfaite. »

Presque ? J'avais fait une mine boudeuse. Capricieuse ? Sur les bords seulement. Je ne m'attendais pas à ce qu'il avoue qu'il avait été content de me rencontrer. Il s'en fichait peut-être complètement. Il ne m'avait accompagné ici que par qu'il se sentait obligé. Parce qu'il se sentait coupable de ma petite blessure. Et surtout parce que je ne lui avais guère donné le choix, en l'attrapant par le bras, pour l'obliger à me suivre. Mais j'étais d'accord avec lui. Ma rencontre avec lui avait été, jusqu'à présent, la seule chose à peu près positive aujourd'hui. Bien sur, elle m'avait aussi valut une morsure fort désagréable sur la langue, qui risquerait de me faire souffrir pendant deux ou trois jours, le temps que cela cicatrise. Manger ne serait pas une tâche facile. Je devrais me priver de bonbons acidulés. Qu'allais-je donc bien pouvoir manger dans ma chambre, devant ma télévision, en regardant un animé ? En parlant de nourriture, le goût du sang complètement dissipé, ma faim se fit de nouveau ressentir. Je pouvais attendre encore un peu. Seulement un peu avant de devenir affamée, et dans mon cas, affamée était un synonyme de désagréable. Très désagréable. Je râlais, m'énervais, parlais mal, jusqu'à ce que j'ai enfin trouvé quelque chose à me mettre sous la dent.

Vinrent enfin ses explications concernant la culture soi disant barbare des japonais. Ce qu'il disait était vrai. Une majorité des japonais pratiquait le shintoïsme qui demandait la purification du sang. Et, au Japon, montrer excessivement un sentiment, comme pleurer, était quelque chose de mauvais. Tout le contraire de ce que j'étais. Je prenais un tel plaisir à m’extérioriser, n'avait aucune honte, pleurait s'il le fallait. Mais le mot barbare était un peu fort pour qualifier cela. Barbare signifie féroce, cruel. Chaque peuple doit avoir des coutumes, et peut-être qu'à leurs yeux, nos coutumes à nous étaient barbares, mauvaises, étranges.

« Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est barbare. Je qualifierais les coutumes japonaises comme... froides. Mais pas barbares. Rien ne relève de la sauvagerie chez eux. »

Je les défendais, car je ne pouvais pas faire autrement. C'était avouer que les deux personnes qui m'avaient élevés étaient barbares. N'importe quoi. J’espérais qu'il allait abandonner le sujet, parce qu'avec le ventre vide, je n'étais pas d'humeur à débattre. Et puis, il prit ma main, pour y noter quelque chose. Son numéro de téléphone. Je prenais ça comme une marque d'affection. Il devait m'apprécier un tant soi peu. Sinon il n'aurait pas pris le risque de me donner son numéro, au cas ou j'aurais décidé de le harceler. L'idée m'avait effleuré l'esprit, un instant. Noté ainsi, je ne risquais pas d'égarer son numéro, étourdie que j'étais. Voyant qu'il n'avait pas rangé son stylo, je le lui pris des mains. J'attrapais à mon tour sa main, et sur le dessus de celle-ci, car c'était plus simple d'écrire, je notais mon numéro, et avec un petit sourire, je fis un petit cœur en dessous. Puérile, n'est ce pas ? Les gens pourraient s'interroger sur ce qu'était ce petit cœur si bien dessiné sur sa main, désormais. Dans le silence qui régnait, on pouvait entendre mon ventre gargouiller. Je soupirais. Je ne savais pas où été le réfectoire, et la nourriture devait y être dégoûtante, comme dans tous les selfs des écoles, ce qui me retenait d'aller manger. Ou peut-être que je n'avais pas envie de retrouver ma solitude, et de me retrouver à manger à une table seule, sans personne pour partager mon repas, que je ne mangerais pas, car j'étais difficile. J'avais plus ou moins du temps à tuer. Je pris rapidement mon téléphone portable, qui était dans ma poche. Et en deux secondes, j'envoyais un sms au numéro marqué sur ma main. C'est fou ce que j'étais rapide. C'était digne d'une geek. Qu'avais marqué sur ce sms ? «J'ai besoin. Tu as du temps à tuer pour me faire visiter ou manger ? ». Et je le regardais, avec un petit air d'innocence. J’espérais bien qu'il me ferait visiter. Qu'il me montrerait où était ce réfectoire, ou alors, je lui proposerai d'aller manger ailleurs. N'importe où. Tant que la nourriture était mangeable. Il devait s'être écoulée deux heures, entre le moment où je m'étais réveillée et maintenant. Il y avait encore à manger, à cette heure la, à la cafétéria ? Et puis, je me demandais s'il avait son portable. Si ce n'était pas le cas, j'aurais peut-être un peu l'air d'une idiote, à ne rien dire, là.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeDim 19 Aoû - 1:59

C’était le temps des échanges. Après avoir partagé mon numéro avec la jeune femme, je découvrais le sien. Et sans prétendre que ce fut inattendu, cet acte devait me réjouir suffisamment pour ne pas passer à la trappe. C’était amusant. Elle écrivait si bien, et d’une façon si chatouillante sur ma peau, que je préférais rester à observer son visage durant ce temps. Qu’importe qu’elle fasse ce qu’elle veut sur moi. Je n’en mourrais évidemment pas. Elle pouvait aussi bien me faire un dessin tout entier du bout des doigts au coude, il n’irait jamais surpasser ce serpent qui m’étouffait. Toutefois, ce nouvel élément qui figurait sur moi était un ornement assez simple, mais moins envahissant qu’il n’aurait pu l’être. Un cœur. Mignon. Comme une petite fille. Ou comme un jeu. Le divertissement est le nerf de la vie.
Quoi qu’il en soit, ce temps des échanges devait durer encore, tandis que je regardais cet art dont elle avait fait preuve. Mentalement, je me remémorais le numéro. Jusqu’à des vibrations dans ma cuisse. Mon portable. Ainsi, ce n’était pas à quelqu’un d’autre qu’elle avait décidé d’écrire ? Elle ne s’était pas tournée vers une « roue de secours » pour visiter le pensionnat ? Enfin, si. Mais c’était moi.

« Dois-je te considérer comme une grande gamine, ou une petite fille prévenante ? »

Demandais-je en souriant, rangeant mon GSM dans ma poche pour lui tapoter la tête, comme je l’aurais fait à une enfant. Sauf qu’elle était une jeune femme, presque adulte, qu’il me plaisait de provoquer un tant soit peu.

« Que veux-tu visiter ? Ou que manger ? Il n’y a rien d’autre que moi dans ces toilettes. Et je ne sais quelle activité t’y proposer… »

Avec un regard circulaire, pour constater autour de moi qu’il n’y avait pas grand-chose, je savais très bien quelle était la portée réelle de mes mots. Le but n’était pas de lui annoncer le désintérêt que pouvait avoir ce lieu. Il fallait lui donner des raisons valables de se dégager de l’endroit et de me trainer ailleurs. Qu’elle trouve mes évocations puériles ou stupides n’avait pas vraiment d’importance. Tout ce qui comptait, c’était de la mener où elle voudrait, pour faire ce qu’elle voudrait, et partager un peu. Que l’on s’occupe ensemble de ce qu’elle voudrait constituait, selon moi, une activité attrayante. Alors, allons-y. Je passais une main dans mes cheveux, avec toujours un regard pour elle, et me rendais disponible. Cette fois, mon bras lui était tendu naturellement, comme si elle pouvait en disposer à son bon gré. Et c’était le cas. Il était venu ce fameux temps de la visite. Depuis des semaines, voire des mois que je dormais dans cet établissement, je ne m’étais jamais vraiment rendu utile. Mais, comme on dit, il faut un début à tout.

« Mademoiselle Rosylav, je suis à votre service. Mais seulement aujourd’hui, n’est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeDim 19 Aoû - 21:15

« Juste pour une fille qui a besoin de toi. »

Par là, il aurait pu comprendre que je me servais simplement de lui, car je n'avais personne d'autre. Mais mon ton disait le contraire. C'était de l'ironie. La vérité était que j'étais une grande gamine, à mes heures. Il tapotait mal tête. J'avais l'impression d'avoir cinq ans. Mais je ne me reculais pas, et me décidais à me prêter au jeu, en lui faisant un sourire enfantin, comme j'avais tant l'habitude de le faire. J'aimais alterner maturité et immaturité. Et ce fut à son tour de faire preuve d'un peu d'humour. Petit sourire espiègle de ma part en regardant à mon tour les lieux.

«Il y a un tas d'activités intéressantes à faire ici. Mais ce sera pour une prochaine fois.»

Avais-je dis sur un ton innocent, attrapant son bras qui c'était naturellement offert à moi, comme si cela était devenu une habitude. Et je n'hésitais pas avant de poser am main dessus, de l'attraper. A vrai dire, je trouvais cela agréable, de pouvoir disposer de lui de la sorte. J'avais l'impression de jouer un jeu dans lequel j'avais de la puissance. Mais c'était dans la réalité le contraire. C'était moi qui avait besoin de lui. Même si besoin était un mot un peu trop grand. C'était plus une envie qu'un besoin. Envie qu'il me fasse visiter. Car je n'avais vraiment pas envie de me lancer seule dans la visite de cet établissement complètement inconnu et dont la superficie était considérable. Et j'avais aussi envie qu'il m'accompagne parce que je trouvais la sonorité de la langue russe bien plus agréable que la japonaise. Et peut-être aussi car je le trouvais intriguant. Et que le jeu de rôle, si je puis dire, qu'il avait commencé en se disant à mon service me plaisait au plus haut point.

«J'aimerais disposer de tes services plus longtemps. Mais oui, seulement pour aujourd'hui. Et aujourd'hui se termine à minuit. Tu ne peux plus reculer, désolée. »

J'avais alors levé les yeux pour regarder sa réaction. J'étais personnellement amusée, et j'en avais presque oublié ma faim. Je ne me prenais pas trop au sérieux, il en aurait marre avant minuit. J'avais levé la tête, me tenais droite, comme fière. Comme une grande dame. Ce qui ne s'accordait absolument pas à ma tenue de la journée. Je commençais à marcher à ses cotés vers la sortie des toilettes, préférant me retrouver dans les couloirs plutôt qu'ici. Ce n'était pas un lieu des plus accueillants. Je prenais un malin plaisir à me reposer un peu sur lui, sur son bras. Il faisait tellement chaud que c'était appréciable. Le pauvre. Sauf que ce que j'avais oublié, c'est que c'était à lui de me faire la visite, et que pour l'instant, c'était moi qui était en train de l’entraîner dans le couloir, comme si je connaissais parfaitement les lieux. Mais comme à mon habitude, j'étais partie pour marcher sans but, sans savoir où aller, en ayant comme proverbe « J'irais là ou le destin me mènera. » . Une fois que je m'en rendis compte, je cessais de marcher. Nous n'avions fait que quelques pas, me semblait-il.

«J'avais oublié, c'est à toi de me faire visiter. Du moins, les lieux principaux. Parce que vu la taille du pensionnat, en risque d'y passer du temps sinon ».

Je n'attendais pas à ce qu'il me nomme chaque portes, chaque salles de cours, chaque couloirs. Seulement les lieux qu'il m'était indispensable de connaître, surtout pendant les vacances. La où manger. Là ou lire. Et s'il y avait une salle pour geeker, ce dont je doutais. Et là ou aller si ma petite blessure à la langue se transformait en septicémie. L'infirmerie quoi. Bref.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeDim 19 Aoû - 22:37

Nous faisions quelques pas. Et finalement, j’étais en son pouvoir. Je ne pouvais, et ne voulais, qu’exercer sa volonté. Après tout, c’était moi qui en avais décidé, donc pourquoi ne tiendrais-je pas ma parole. C’eut été bête de ma part. Et je ne voulais être stupide, pas plus que le paraître. Plissant donc les yeux à ses mots, je souriais si finement qu’il aurait fallu qu’elle scrute mon visage avec bien de l’insistance pour démasquer cela. Seulement, peut-être le faisait-elle. Elle n’était pas sans m’observer. Quand elle parlait, énonçant ses propos dans cette magnifique langue qui était la notre, j’appréciais plus que de nécessaire de la voir regarder dans ma direction. Elle devait connaître les traits de mon visage. Elle devait presque savoir ce que je pensais.

« Je ne peux plus reculer, hein… mais faire demi-tour, si. »

Alors que nous avions passé la sortie des toilettes, revenant dans ce couloir, je m’étais arrêté avec elle. Mon amusement n’était pas des plus visibles, mais il était réel. Alors je devais en profiter. Puisqu’elle avait mon bras à portée de main, je pouvais faire la même chose. J’attrapais son poignet, par conséquent, et l’attirais de nouveau dans les toilettes, pour la faire se tenir contre la première porte de cabinets, juste auprès de l’entrée.

« C’est la seconde fois que tu mets le pied en ces lieux. Nous sommes cette prochaine fois dont tu parlais il y a un instant… »

Puisqu’elle avait dit qu’il y avait bien des choses intéressantes à faire ici, pourquoi attendre ? Je poussais la provocation à son paroxysme en l’ayant littéralement plaqué contre la porte, entravant une possible fuite, et ne lui laissant que l’occasion de voir mon regard et mon corps lui bloquant la sortie.

« Tu es la belle et désirable cendrillon jusqu’à ce que sonnent les douze coups de minuit, donc, n’est-ce pas ? »

Posant bientôt une main auprès de sa tête, sans pour autant lâcher son poignet de l’autre, je m’amusais à la garder en mon emprise, comme si les choses avaient ou allaient mal tourner. En ne gardant plus mon sourire pour moi, je signifiais d’ailleurs que le jeu devenait un rien plus sérieux. C’était cela, l’étrange manière d’être que j’avais. Plus il était question de se divertir, plus la partie devenait essentielle et grave. Je ne voulais pas attribuer de sérieux à ce que l’on avait coutume de prendre avec trop de raison. La vie, en elle-même, était un jeu. À quoi bon faire semblant de lui attacher de l’importance ? Si nous n’étions pas là pour nous défouler et jouir de notre situation humaine, qu’avions-nous de si particulier à y faire ? Remplir de la paperasse et assumer tout un tas de devoirs ? Je m’y refusais. Seul comptait l’instant. Seul comptait le bonheur et la vérité. Et celle-ci, je m’y frottais actuellement. Cette demoiselle prendrait-elle peur, devant ce revirement ? Après tout, il m’était donné jusqu’à minuit pour faire d’elle ce qu’il me plairait. Alors…
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 17:56

Ce fut plus de la surprise que de la peur qui m'envahit. Peut-être qu'un soupçon de frayeur m'avait fait frissonner, mais c'était justement ce qui était agréable. J'aimais les bouleversements. J'étais collée à la porte, coincée, mon poignet fermement tenu, sans moyen de m'arracher de son emprise. Le jeu devenait plus concret. Je ne parlais pas, me contentant seulement de plonger mon regard dans le sien, pour essayer de discerner ce qu'il pouvait penser, ce qu'il comptait faire de moi. J'avais essayé de libérer mon poignet, sans vraiment chercher à me détacher. J'hésitais entre essayer de m'échapper, me refuser au jeu, ou au contraire, à chercher à en devenir le maître. La deuxième possibilité était plus attrayante que la première. Mais il y avait la petite part de raisonnable en moi qui me disait de ne rien faire.

Sa main près de ma tête. J'avais l'impression d'être un oiseau en cage. J'avais l'impression que s'il le désirait, il ferait ce qu'il voudrait de moi. Et cette idée était presque pour me plaire. J'avais cru au début que c'était moi qui exercerait un pouvoir sur lui. Et voilà que les rôles c'étaient inversés. Raison ou envie ? Je pouvais peut-être combiner les deux. Continuer ne serait-ce qu'un peu ce jeu, jusqu'à ce que la raison l'emporte. Jusqu'à ce que tout cela devienne déraisonnable. Il me restait une main de libre. J'allais la poser sur sa nuque, attirant son visage souriant vers moi, je réduisais encore plus la distance qui nous séparait. J'étais sur la pointe des pieds, à sa hauteur. Je souriais, un sourire répondant au sien. Mon visage était proche du sien, je pouvais même ressentir son souffle tiède.

« Et j'espère même le rester après minuit. »

Depuis tout à l'heure, je n'avais cessé de scruter son visage, ses yeux. Je voulais lire en lui. Il s'amusait. Tout comme moi. Tout n'était qu'une question de quelques petits malheureux centimètres. Je jouais avec le feu. En réalité, ce n'était pas quelque chose à laquelle je n'étais pas habituée. Il m'arrivait souvent de m'amuser de la sorte. Mais il était rare que je sois sobre dans ce genre de jeu, et tout me semblait plus simple, et ma raison m'abandonnait souvent après avoir bu. Je me demandais combien de temps s'était écoulé dans cette position, agréable, pendant que je réfléchissais. J'avais presque l'impression de jouer avec le feu. Je devais faire attention à m'arrêter juste avant de me brûler, ce qui ne serait pas chose facile. Intentionnellement, mes lèvres effleurèrent les siennes. Ce mouvement fut suivis par un sourire presque imperceptible, malicieux. Mon amusement devait se voir clairement dans mes yeux, avec une pointe d’appréhension. Je lâchais un peu la pression que je mettais sur sa nuque, voir s'il allait se reculer, ou garder cette distance si peu raisonnable. Qu'allait-il faire ? C'est cela qui était le plus amusant. Ne jamais savoir ce qui allait se passer par la suite. L'humain est imprévisible. Si je savais d'avance ce qui m'attendait, tout ceci ne serait pas aussi attirant. Si on m'avait dit au début de notre rencontre que les choses allaient se dérouler comme ça, je ne l'aurais pas cru un seul instant. Et c'était à cause de moi, pourtant, avec la remarque insouciante que j'avais lancé, que nous nous retrouvions ici. Quelle inconscience.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 19:15

La situation était devenue un jeu. Ma volonté était devenue notre. Après quelques instants passés dans des circonstances plausibles, non basculions dans les extrêmes. L’amusement était dorénavant la seule règle. C’était tout ce qui comptait pour moi, et tout ce qu’elle allait pouvoir s’offrir. Voir, tester les limites, se délecter du feu, de la chaleur des corps et de ces origines qui ne rapprochaient tant. Une russe… que c’était bon de retrouver ce sentiment. Une fille du pays. Une vraie compatriote. Ce n’était pas une de ces japonaises si frêle, fragile et conformiste. Elle était autre chose. Elle était à la fois ce qui avait bercé mon enfance et m’offrait un avenir. Des souvenirs et une envie d’en créer. J’étais si enjoué de me retrouver avec cette slave qui m’attirait, que nos êtres n’avaient qu’à s’approcher encore un peu pour ne faire qu’un. Et pourtant…

« Je n’ai rien qui puisse faire de toi une princesse. Si tu désires rester dans cet état qui attire la convoitise, il va te falloir trouver d’autres cavaliers à mettre genoux à terre… »

Je souriais, mais n’avais fait plus que mon devoir de guide. Je la tenais avec légèrement moins de force, pour écarter mes lèvres sur sa joue. J’y déposais un baiser, pour approcher de son oreille, écartant sa rose chevelure.

« Il est des maux que je n’inflige qu’aux tristes et innombrables nippones. Tu ne mérites pas que je m’acharne. Pas plus que je ne désire passer pour pire que tu ne me vois. »

Elle était libre. Ma main l’avait libérée. Je reculais d’un pas, l’observant encore de la tête aux pieds, pour admirer son élégance. Cette jeune femme russe valait plus que la plupart des autochtones. Elle avait un langage qui me laissait rêveur. Elle avait ces yeux qui me faisaient voyager. Mais m’enfuir avec ce charme aurait été la pire des erreurs. Voilà bien une personne que je n’osais souiller.

« Je t’emmène visiter et t’offrirai ce que tu voudras. À boire, à manger, ou n’importe quoi. Je serai ton guide et ton obligé jusqu’à ce que cette journée ait fini de s’écouler. »

Pour terminer ces paroles, pris d’une espèce de folle envie, ou d’une fureur passible de violence, j’expédiais mon poing contre la porte des toilettes derrière elle. Puisque celle-ci était fermée correctement, il n’y avait pas de raison qu’elle s’ouvre. Je doutais de pouvoir l’exploser sous le choc, malgré la force de l’impact. Resterait peut-être une marque dans le bois. Mais ce qui importait était de recommencer, une fois, puis une autre. Mis à part les coups subis par la porte, c’est ma propre main qui commença à faiblir. Le sang s’écoula, faiblement certes, mais assez pour me donner le droit de prononcer ces paroles.

« Nous avons tous deux fait couler le sang russe qui nous réuni. Alors c’est là-dessus que je jurerai de ne pas t’abandonner avec l’heure décidée. Cela te convient-il ? »

Je la laissais libre de s’écarter, comme bon lui semblerait. Pour ma part, je regardais la blessure que je m’étais faite en jugeant qu’il serait préférable de l’empêcher de couler. Mais la priorité était de la suivre. Où qu’elle désire aller. Quoi qu’elle veuille faire.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeMar 21 Aoû - 17:36

Ce n'était pas moi qui avait fait preuve de raison, mais lui. Même si je ne savais vraiment si le mot à employer était raison. Trouver d'autres cavaliers. Sincèrement, c'était une chose que j'aimais faire. A croire que j'étais une de ses femmes qui aiment avoir les hommes sous leur pouvoir. C'était vrai. J'aimais m'amuser, et jouer avec la séduction était un de mes plaisirs favoris. Parfois même séduire, pour ensuite frustrer. Mais devenir une princesse n'était pas ce que souhaitais. En surface, il m'arrivait d'aimer être attirante, m'amuser à user de manières un peu hautaines, mais j'étais dans l'intimité loin d'être le genre de fille qui aimait se sentir choyée. J'étais simple. Je mangeais des chips toute la journée, regardais la télévision, et passais mon temps avec des gens avec qui je rigolais. Ma personnalité était multiple. Il déposait un baiser sur ma joue, accompagnant se geste de paroles qui m'avaient satisfaites. Il parlait comme si j'étais... particulière. Et non pas comme il l'avait dit lui même une de ses innombrables nippones. Mon statut de russe m'avait apporté un avantage. Je n'avais pas prononcé un mot. Qu'aurais-je pu bien dire de tout façon. Je m'étais contenté de garder mes yeux fixé sur lui, et d'écouter ces paroles qui me flattaient. J'avais beau ne prononcer aucun mot, on pouvait voir dans mes yeux une marque de... reconnaissance, de satisfaction, et peut-être même d'attachement. Je bougeais mon poignet, enfin libérée de son emprise. Ou a contre cœur libérée de son emprise, car ce n'avait pas été une emprise désagréable. Alors comme ça, nous revenions à la situation initiale. C'était lui qui m'appartenait pour la journée. Mais ce n'était pas pour autant que j'abuserais de lui en jouant la petite fille capricieuse, et en lui demandant de m'offrir quoi ce que soit. Et d'un coup, son poing s’abattit avec force contre la porte des toilettes, juste derrière moi. Je le regardais, avec un petit froncement de sourcils. Je cherchais à comprendre pourquoi il faisait cela. Ce ne fut pas qu'un coup, mais plusieurs. Je le laissais faire. Peut-être avait-il eu une envie soudaine de se défouler. Mais frapper ainsi devait être douloureux, non ? Le sang qui coula le long de sa main répondit à ma question. Il y en avait même une petite trace sur la porte. Étrange. Encore une chose qui me poussais à le trouver intéressant. Je trouvais toujours les gens qui faisaient des choses que je ne pouvais comprendre intéressants. Il avait fait couler son sang seulement pour lier le « pact » qui nous unissait pour la journée ? Je touchais la porte de mon short, et en sortais un paquet de mouchoirs, que je lui envoyais. Si j'avais su que j'avais cela dans ma poche, je m'en serais servie pour ma coupure à la langue.

« Cela me convient. Je pense que je pourrais facilement m'habituer à avoir quelqu'un à mon service. Mais te rabaisser au rang de serviteur me mettrait presque mal à l'aise. »

Mal à l'aise d'un coté, fort plaisant de l'autre. Ce n'est pas comme si j'avais l'intention de le traiter avec mépris comme le ferais un maître envers son valet. Je passais devant lui, et ouvrais la porte, pour sortir une seconde fois de ce lieu. Nous étions deux à avoir versé du sang dans cette pièce. Je tenais la porte, attendant qu'il s'occupe de sa blessure, et qu'il me suive ensuite. La patience de mon estomac était à son comble, et le seul mot que j'avais désormais à la bouche était « manger ». Tant pis pour la visite du pensionnat. Elle se ferait plus tard, peut-être. N'était-il pas convenu que je disposais de lui jusqu'à minuit ?

« J'espère que tu connais la ville, parce que j'ai sérieusement la dalle. Et je ne veux pas manger de la nourriture de self dégoûtante.  »

Râleuse. Voilà comment j'étais quand j'avais faim. Il faut dire que je n'avais ni pris de petit déjeuné, ni mangé quoi que ce soit depuis la soirée d'avant. Et mon repas avait été constitué de bonbons et sucreries. Rien qui ne tenait bien au corps. Je me demandais comment j'arrivais à ne pas prendre de poids alors que je ne mangeais que du sucre, et même en grande quantité certains jours, pendant les vacances.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeMar 21 Aoû - 17:57

Ainsi, elle était d’accord. Elle n’était pas déçue. Voilà ce que j’appelle un bon point. Pour avoir mis les choses au clair sans la brusquer, la froisser, ou faire quoi que ce soit de mal, je remontais en ma propre estime. Depuis quelques temps, je changeais, je crois. Sans doute était-ce l’influence positive de cet établissement. Ou négative. Ou les deux. En tout cas, avoir perdu mes amis les plus proches, les seuls nippons de qui j’avais pu me rapprocher en trois ans, faisait de moi un autre homme. Dans le fond, j’étais perdu, comme cette demoiselle pourtant le prénom d’Agata. Le côté russe avait son rôle à jouer, donc. Je m’essayais la main d’un léger sourire remerciant.

« Le self n’est pas si mauvais que ça, tu sais. Ça reste très japonais. Mais… c’est à moi de t’inviter, donc le choix t’appartient. »

Allions-nous sortir du pensionnat ? Il semblerait que oui. Puisque cette dame avait décidé que nous n’y mangerions pas, je ne pense pas qu’elle avait prévu de s’éterniser en ces lieux. De toute façon, nous avions encore des heures devant nous. Il est certainement des choses que je pourrais lui faire découvrir, en ce laps de temps. À commencer par la route pour sortir. Puis, comment rejoindre la ville, ce qui n’était pas bien compliqué. Des trucs et d’autres, en somme. Pas de quoi fouetter un chat.
Je passais donc ma main dans son dos, derrière ses hanches, et l’invitait ainsi à quitter ces toilettes où nous n’avions que trop duré. Nous nous étions certes amusés, moi le premier, mais ce n’était que pour revenir à cette situation dans un état plus assuré. Je ne profiterai pas d’elle. Pour le moment, en tout cas, elle constituait un lien avec mon passé. Je ne pouvais le détruire comme ça. En apprendre plus sur sa personne était certainement la meilleure chose à faire. L’interroger, l’observer, la comprendre, puis… on verrait.
De toute façon, je la guidais maintenant dans ce couloir, lui jetant toujours quelques œillades intéressées, sans parvenir à trouver les mots qui me manquaient. Si je n’en étais plus à essayer de la décrire, je recherchais quelque chose pour définir mes propres pensées. En même temps, cela aurait attrait à elle. Parce que tous mes sens n’avaient d’yeux que pour sa personne.

« Dis-moi. Tu te serais laissé faire ? »

Par n’importe quel type ? J’aurais pu ajouter ça. Mais la question s’arrêtait à moi. J’étais l’individu concerné. Elle était la demoiselle interrogée. Il n’y avait rien d’autre à dire. Marchant finalement assez lentement pour ne pas perdre le fil, je la zyeutais en coin, calmement, sans insister davantage sur ma demande. S’il y avait encore quelque chose à dire, à ajouter, ce serait à elle. Parce que bientôt, nous quitterions ces locaux, et les toilettes seraient de l’histoire ancienne. Il importait d’en construire une autre. D’où mes mots au sujet de cette petite altercation, évidemment…
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeMar 21 Aoû - 23:54

Manger japonais, j'en avais un peu marre. J'étais au japon de puis un an, et mes parents ne cuisinaient que japonais depuis qu'ils étaient revenus dans leur pays natal. Lorsque j'étais plus jeune, pourtant, ils cuisinaient comme tous les russes. Alors pourquoi avait-il fallut qu'ils changent leur habitude ? A part quand je mangeais à Macdonald, ou dans un restaurant français, italien, je ne mangeais plus que du japonais. Heureusement les bonbons ici et ailleurs sont les mêmes. Le point positif de la cuisine japonaise était que presque rien n'était gras, tout était cuit à la vapeur, à l'eau, et que donc c'était diététique. Pour ce qui était de m'inviter, je n'étais pas d'accord. Il allait me servir de guide toute la journée, me tenir compagnie, faire touts les activités que je choisissais de faire. Et il n'avait pas intérêt à se plaindre. Un marché est un marché. Donc, en échange, je pouvais bien l'inviter. Et si je décidais même de faire, je ne sais pas, d'aller faire une autre activité qui demandait de l'argent, se serait à moi de payer. Il était mon serviteur, et un maître doit toujours payer son valet. De plus, j'avais de l'argent à jeter à travers les fenêtres. Mes parents me donnaient beaucoup d'argent. Enfant unique, d'une famille aisée, j'étais on pouvait le dire, pourrie gâtée. La première fois que je fus réellement punie, ce fut cette année, en m'envoyant ici. Tu parles d'une punition. J'étais la plus heureuse du monde d'avoir un peu plus de liberté et d'indépendance.

« Tu es comme mon valet, aujourd'hui. Étant donné que je me considère comme une sorte de... maîtresse pour toi, et qu'un maître ce doit toujours de payer son valet, je t'invite. »

Nous avancions ensemble vers la sortie. Une main derrière mes hanches, je me sentais bien accompagnée. Et dire qu'il me suivrait partout là ou je le souhaiterais ! Si je n'avais pas été si soucieuse de cacher ma personnalité de geek fan de jeux vidéos, je l'aurais amené avec moi jouer à je ne sais quels jeux. Mais je ne le ferai pas. Et j'éviterai peu être aussi de l’emmener faire des choses qu'il n'appréciait pas. Je n'étais pas un tyran. Pas tout le temps.

Je le voyais bien de temps en temps me lancer un petit regard sur le coté. Lorsque je sentais son regard, je tournais la tête, avec un sourire que j'essayais de masquer le mieux possible. Je ressentais peut-être une pointe de gène. Qu'avais-je qui méritais que l'on me lança autant de regards, que l'on porta de l'attention ? Je reportais alors à nouveau mon regard droit devant moi. Jusqu'à sa question. Je gardais mon visage et mon regard tourné vers l'horizon, avec un sourire qu'il m'était impossible de cacher. Cette question me valut une réflexion pour moi même. Je n'étais pas vraiment sur de la réponse. J'aurais peut-être succombé, et je me serais laissée faire, oui. Ou alors, j'aurais peut-être freiné les choses rapidement. Je n'en savais trop rien. Je ne me connaissais pas assez bien. Une fois ma réflexion terminée, je tournais la tête, pour le regarder. J'aimais scruter son visage. Je ne voyais que trop de japonais, et pour cela, je le trouvais presque unique.

«Vu que j'étais sobre, je me serais certainement laissée faire jusqu'à un certain point... »

L'alcool. Plaisir auquel je goûte si souvent. Le soir, seulement. Accompagnée, seulement. J'avais peut-être tendance à trop en amuser, des fois. Il m'arrivait même de ne plus être maître de moi même. Mais avec seulement quelques verres, la petite voix dans ma tête qui me rappelait à la raison était corrompue. C'est pour cela que je ne boirai pas, aujourd'hui. Sinon, dieu sait ce que pourrais faire. En fait, je savais que ce que je pourrais faire. Je pourrais faire ce que je n'aurais pas fait dans les toilettes avec lui. Bref, ce fut à mon tour de poser une question, en cessant de le fixer.

«Dis-moi. Tu l'aurais fait si je n'avais pas été russe? »

C'était amusant, de poser cette question, sur exactement le même ton qu'il avait posé la sienne. Sauf que je ne pouvais la poser de manière aussi courte. « Tu l'aurais fait ? » n'aurait pas été, puisque de toute évidence il n'avait rien fait. Mais je connaissais déjà la réponse à la question que j'avais posé. C'était une simple confirmation que je demandais. Il me l'avait dit lui même. Il infligeait des « maux » aux pauvres nippones. Si c'est ce genre de maux qu'il leur infligeait, je n'avais presque pas envie de dire pauvres.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeMer 22 Aoû - 1:43

« Je l’aurais fait ? Quoi donc ? »

Demandais-je avec un semblant d’innocence. Cette jeune femme avait le don pour me forcer à tourner les choses dans le sens contraire de celui qu’il aurait fallu suivre. Ce n’était pas déplaisant. Cependant, je ne pense pas qu’il y avait quoi que ce soit à gagner à nous titiller, à nous provoquer de la sorte. Entre gens bien élevés, d’une ethnie commune, nous devrions peut-être nous entraider, plutôt que de courir après la pique qui ferait mouche.
Enfin, j’avais répondu. Par une question, oui. Et mes yeux avaient tourné dans sa direction. Je l’observais, plissant les yeux, pour gagner le hall d’entrée du pensionnat. Bientôt, nous sortirions. Comme les bras de ma gorge.

« Si tu avais été japonaise, les choses se seraient passées différemment. Vu la taille que tu aurais fait, soit tu n’aurais même pas cogné mon épaule, soit tu aurais tâché mon tee-shirt de ton sang. Alors je t’aurais chopé, comme ça… »

Joignant le geste à la parole, d’une manière assez démonstrative mais tout aussi calme que mes paroles, je glissais mes doigts de son dos à sa nuque. Et bientôt, ils s’engouffraient dans cette rose chevelure. Ils l’attrapaient pour tirer légèrement sa tête en arrière.

« Je t’aurais sûrement trainé ailleurs, peut-être bien dans ces mêmes toilettes. Mais puisque ta salive n’aurait eu le pouvoir de me laver de ces souillures, je crois bien que j’aurais profiter d’avoir ta bouche sous la main… Oh, c’est ça… »

Rajoutais-je en l’observant longuement de toute ma hauteur, m’étant maintenant arrêté dans cette progression vers ailleurs. La pression s’était faite plus forte, sur sa tête, pendant un temps. Mais réalisant bientôt que ce n’était que du cinéma, je la relâchais, comme si rien de tout cela n’avait eu lieu. Je lui laissais l’occasion de se remettre en ordre, et pouvoir venir effleurer ses lèvres de mes doigts.

« Mais un valet ne fait pas ça, n’est-ce pas ? C’est à peine si j’ai le droit de vérifier que tes lèvres sont bien humides et que tu ne t’assèches pas à cause de la chaleur… »

Ne l’agressant pas, je laissais enfin sa bouche tranquille, souriant pour moi-même en la rendant à sa liberté. J’ouvrais la lourde portée d’entrée pour en faire une sortie. Nous pouvions dorénavant faire ce qui nous plaisait. Ou bien uniquement ce qu’elle voudrait. Attendant son feu vert, je n’avais qu’à l’admirer un temps. Dire que j’allais sortir avec une russe. J’allais aller manger dehors. N’importe où, n’importe comment, tant que c’était maintenant. Ce serait amusant et unique. Jamais je n’avais encore rencontré d’autres concitoyens. Pas plus que quiconque parlant le russe. Si ! Mon meilleur ami en connaissait quelques-uns, des mots. Enfin, il était loin. Trop loin. Mon seul contact était là, vivant, sous mes doigts ou à ma portée. Et je ne raterais pas cette occasion unique…
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeMer 22 Aoû - 23:05

Je souriais encore. Comme si ma mauvaise humeur du matin avait complètement été effacée. Il n'en restait aucune trace. J'étais de nouveau légère, insouciante, et même devenue... contente. Heureuse était un mot trop grand. Être heureux, ce n'est pas un sentiment qui se définit sur le moment. C'est un sentiments que l'on ressent quand tout notre vie est posé. Bien. Non, moi, j'étais juste contente sur le moment. Contente peut-être pour la journée. Souriante, parce qu'Iaroslav avait fait un peu d'humour. Et je n'avais rien répondu. J'avais juste sourit. Sa question ne demandait pas impérativement de réponse, et tant mieux, je ne savais pas que dire d'autre pour continuer sur la plaisanterie. Et puis, il répondit ensuite à ma question. En illustrant même sa réponse. Ma tête fut alors basculée un peu vers l'arrière. Je me laissais faire, sans aucune résistance. A en croire ce qu'il disait, il ne semblait pas aussi... gentil avec les japonaises qu'avec moi. Je n'avais personnellement rien contre la population japonaise. Ils étaient parfois différents de nous. Je me demandais ce qui alimentait chez lui un comportement comme cela. Peut-être nu avait-il pas de raison. Je me contentais encore une fois de l'observer. Ce n'était peut-être pas un « gentil garçon » comme l'aurait dit mes parents. Mais j'avais pris l'habitude de ne justement pas aimer les garçons trop sages. J'aimais ce qui était dangereux. Il m'observait, je faisais de même, la tête en arrière, une nouvelle fois faite par lui prisonnière. Deux fois en la même journée. Il avait le pouvoir de me mettre à sa merci, s'il le voulait. J'étais plus petite. J'étais moins forte. Peut-être qu'une fille normale, douce et frêle aurait pris peur. Je n'étais définitivement pas normale. Sa main resserrait son emprise autour de ma nuque, se qui me dit donc basculer un peu plus la tête en arrière. Je ne lui demandais pas d'arrêter, voir s'il allait continuer. Et comme je l'avais prévu, il me lâcha. Je passais mes doigts dans mes cheveux, pour les remettre en place, au moment où je sentis ses doigts effleurer mes lèvres. C'était la deuxième fois aujourd'hui que mes lèvres avaient effleuré sa peau. Ce n'était pas pour me déplaire.

« Un valet fait ce qu'on lui demande de faire. »

La chaleur. Il avait raison. Une fois la porte d'entrée du pensionnat passée, le soleil m'éblouissait. Tapait sur ma peau. Il faisait vraiment chaud, mais le ciel était beau, et cela en rajoutait à ma bonne humeur. En revanche, j'aurais mieux fait de plus regarder le trajet des couloirs à la sortie. Mais j'avais été perdue dans mes pensées, et le reste du temps, je l'avais passé à essayer de lire dans les yeux du jeune russe, à chercher la moindre expression sur son visage. Comme maintenant. Le soleil l'éclairait, ses yeux me paraissaient plus clairs, le soleil se reflétait dans ses longs cheveux, soyeux. Je l'admirais pendant un temps indéterminé. Je ne voulais pas passer pour admirative. Mais ce devait être trop tard. Je m'extériorisais trop. Mes sentiments se lisaient sur mon visage, comme dans livre ouvert. Et mes yeux étaient bien trop expressifs. Je le savais, et c'est pour cette raison que je détournais mon regard, qui se portait sur quelques passants asiatiques. Il y avait tant de différences, entre eux et nous. Je commençais à marcher. Il me suivrait. Je n'étais pas si incapable que ça, et j'arrivais à lire le panneau qui indiquait où était le centre ville. Je pouvais donc marcher dans la bonne direction, pour le moment. Je n'avais cette fois pas pris son bras de force. Je me contentais de marcher. Tellement près de lui qu'il arrivait même parfois que mon bras en mouvement lorsque je marchais vienne toucher le sien. C'était presque si je ne me sentais pas supérieure à ses quelques japonais qui passaient. En fait, si j'avais été seule, je ne me serais pas sentie supérieure. Mais, là, je nous sentais supérieurs. Pour eux qui étaient tous bruns, aux yeux noirs, nous, nous étions différents. Plus grands. Lui plus fort et blonds. Le teint clair, les yeux clairs. Et d'ailleurs, tout le monde nous lançait un regard, ce qui me poussait à sourire. J'aimais ça. Orgueilleuse sur le moment, je l'avoue.

«Tu veux manger quoi ? Et je t'en supplie ne propose pas quelque chose de japonais. »

Question banale. Mon estomac parlait. J'avais toujours une voix moins... gentille, quand mon estomac parlait.
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 2:00

Maintenant, tout était entre ses mains. La jeune femme avait décidé de fuir ce paysage pour en trouver un autre. Alors je n’allais pas dire non. M’y opposer aurait été débile. Stérile, même. Nous n’aurions plus avancé d’un pouce. Inutile. Nous partions donc, alors que je ne la tenais enfin plus. Je l’avais lâché pour lui permettre d’être libre. Seuls mes mots, dorénavant, avaient le droit et la force de la posséder. Ce n’était pas grand-chose. Mais au moins, c’était mieux que rien.
Puisque j’étais devenu un valet, il allait falloir que je me montre à la hauteur de ses attentes. Pas de bavure, pas de raté en prévision. Tout devait être au top, une réussite à cent pour cent. Pour cela, j’envisageais donc de déposer mon cerveau sur le côté et de me plier à sa volonté. Elle trouverait bien quelque chose à faire d’elle-même. Et au moins, il me serait plus simple de répondre à ses désirs. Qu’importe qu’il me faille les satisfaire tous, du moment qu’ils étaient connus.

« C’est à toi de décider. Il y a des restaurants en tous genres par ici. Le choix est tien. »

Je ne la regardais qu’en coin, ne m’occupant pas plus d’elle que des individus et leurs regards d’imbéciles. Ils n’avaient aucun intérêt. Elle en avait certes plus qu’eux, mais il pensait plutôt se préoccuper de ses réelles ambitions. Prendre le temps de l’observer, de la détailler, était une activité que je ne pouvais ne pensait pouvoir estimer à la hauteur de ce qu’elle allait pouvoir me réserver.

« Tu as l’occasion de me demander absolument tout ce que tu veux, d’ici à demain. Alors, peut-être devrais-tu commencer dès à présent… »

Encore un vague regard sur le côté, du coin de l’œil, pour m’assurer qu’elle comprenait mes propos. Mais c’était tout. Mon regard, cette fois, s’attardait davantage sur les commerces et restaurants que nous croisions. Ils auraient tous pu assouvir la faim de la jeune russe. Mais s’ils ne retenaient son attention, il convenait de marcher.
Enfin, je trouvais néanmoins un palliatif au possible manque de succès de tous ces lieux que nous voyons sans faire plus que cela. S’il nous fallait encore marcher des minutes, et peut-être des heures, j’avais sous la main une idée qui pourrait très bien intéresser la demoiselle. Parce qu’elle serait à son goût pour ce qui est de l’humour, je n’en doutais pas. Mais aussi parce qu’elle ne devait être du genre à ne pas aimer les propositions, si indécentes soient-ils. C’est ce que j’avais retenu de cette brève escapade là-haut, dans ce couloir que nous avions fuit.

« Et si nous ne trouvons rien, je pencherais bien pour un plat russe. Je pourrais très bien te manger toi… »

J’en arrivais à elle. Ralentissant le rythme de ma marche, je décidais de reprendre l’observation de cette inconnue à la rose chevelure. Il m’en restait beaucoup à apprendre à son propos. Notamment parce qu’elle allait pouvoir prendre des décisions qui m’en diraient beaucoup. Mais aussi parce qu’elle était unique, que ce soit dans son impatience montante, ou par la proximité qu’elle avait adopté avec moi, si vite, et si réelle…
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 18:21

Un trop grand nombre de choix. Il y avait des restaurants partout, de toutes sortes. Presque tous me plaisaient. Je soupirais. J'avais faim, mais envie de manger le plus rapidement possible, afin de pouvoir faire ce que j'avais planifié. Même si en réalité, je n'avais rien prévu. Manger était juste une perte de temps, sur toutes les choses possibles à faire. Manger vite, pour profiter. C'est dans cette optique que je recherchais quelque chose à manger. Manger debout, en marchant, même. Avec cette chaleur, ce serait assez éprouvant. Mais ce qui nous attendrait au bout de la marche serait... de l'eau. Idée qui venait de me traverser l'esprit. Nous étions en été, non ? Le temps était idéal pour une petite baignade. Plongée dans mes réflexions, je sursautais presque à la voix du jeune russe. Qu'il ne s'inquiète pas. Je lui demanderais tout ce que je veux. Ou plutôt, si, il ferait peut-être mieux de s'inquiéter. Je n'avais pas encore d'idées tête, mais cela viendrait bien assez tôt.

«Je te demanderais tout ce que je veux bien assez tôt. Ne sois pas si pressé. »

Je lui lançais moi aussi, de temps à autre, un regard en coin. Pourquoi ne pouvais-je tout simplement pas fixer mon regard ailleurs, vers les magasins, les restaurants, sans me soucier de ce qu'il pensait ? S'en devenait presque agaçant. Comme si vous aviez à coté de vous votre glace préférée, mais que vous saviez pertinemment que vous ne devez pas la manger. Vous ne pouvez pas vous empêcher de la regarder, en la trouvant appétissante. C'est énervant, non ? Et c'est d'autant plus frustrant si cette glace vous parle, vous incite au péché. Il s'était une nouvelle fois arrêté. Alléchante, cette proposition. Dissimulant avec peine mon sourire, je passais le bout de mes doigts sur sa joue, sur son cou, puis doucement le long de son bras avant de laisser retomber ma main le long de mon corps.

«Tu en as eu l'occasion une fois. Tu ne l'as pas saisi. Je ne donne pas de seconde chance. »

Je me mordillais la lèvre inférieur nerveusement, pour retenir mon sourire espiègle. J'avais répondu ceci, peut-être parce que sans me l'avouer, j'avais été un temps soit peu vexée. Parce qu'il n'avait pas voulu de moi la première fois. Alors que j'avais joué, comme il le fallait. C'était l’inverse ment des rôles. J'avais ressentie un pic de frustration. J'aurais bien aimé qu'il en ressente un peu aussi. J'avais parfois l'impression que l'on avait passé plus de temps à se regarder qu'à marcher. C'est pour cette raison que je détournais mon regard, sur un magasin, où se trouvait affiché une pub, avec des sucreries, dessus. Je fronçais un peu les sourcils. J'avais trouvé, ce que je voulais manger.

« Attends moi là. »

J'aimais prendre un ton autoritaire. Il devait m'écouter. Je le bousculais doucement, avec un petit sourire, en me dirigeant rapidement vers un petit magasin, une sorte de supermarché, comme on en voit partout. J'entrais, et rapidement me dirigeais vers mon rayon préféré. Je prenais plusieurs paquets de bonbons. Beaucoup. C'était vraiment abuser en achetant tout ça. Mais comme je l'ai déjà dis, je suis une éternelle excentrique. J'achetais une bouteille de limonade. J'avais les bras remplis de paquets. Rapidement, je payais, et ressortais, avec tout cela. J'avais fait le plus vite possible, et je retournais aux cotés de Iaroslav, en lui tendant la bouteille, parce que c'était franchement pas pratique à porter.

«J'ai trouvé notre repas. Mais j'hésite encore entre plage ou cascade... Choisis ! »

J'avais envie de me baigner, et c'est de cette manière que je demandais. Et puis se poser quelque part pour manger, c'était plus pratique. Surtout par cette chaleur.

« Et si tu tiens à ce que je te demande quelque chose, tu peux toujours me porter sur ton dos. »

J'étais horrible. J'avais dis que je n'étais pas un tyran, mais lui demander ça, sous le soleil ! Une vraie enfant. Il pouvait toujours refuser. Mais dans ce cas là, il porterait tout les paquets de bonbons. C'était au choix. Il avait dit qu'il était à mon service toute la journée, il fallait assumer...
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MessageSujet: Re: T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV Iaroslav Karamazov ]   T'es russe, je suis russe, j'ai le droit de te bousculer, non? [PV  Iaroslav Karamazov  ] Icon_minitimeVen 24 Aoû - 0:20

À l’instant précis où la demoiselle me demanda instamment de rester sur place à l’attendre, mon premier réflexe fut de la suivre. Pourquoi ? Peut-être pour garder un œil sur elle. Pour n’être pas à la traine, ne rien rater, et sans doute résister un minimum à sa tête puissance. Mais c’était totalement inutile. Je m’en étais bien rendu compte. Jetant un regard circulaire sur le magasin, en restant dans l’encadrement des portes automatiques, je ne gagnais rien à attendre de cette façon. C’est donc dehors, dos au mur, les bras croisés, que j’avais laissé passer les minutes. Cette rencontre, je ne sais si elle devait m’apporter quelque chose ou me faire me sentir d’une manière particulière. Dans tous les cas, devant l’absence de réponse complète, et dans l’attente de cette petite russe, j’étais resté silencieux. J’étais incapable de tirer des conséquences de cet acte. Alors ?
Peut-être qu’un fait en particulier m’avait occupé l’esprit, finalement. Cette deuxième chance dont elle ne me permettait pas de bénéficier. Voilà un sujet intéressant. Je souriais en y repensant. Comme un peu plus tôt. C’était une décision plus amusante qu’autre chose, qu’elle avait prise là. Je n’allais pas faire la tronche pour des mots. Je préférais, au contraire, me réjouir de voir son choix fait si rapidement. Ainsi, je pourrai voir allègrement combien de temps elle estimait pouvoir tenir.

« La plage. C’est juste-là, à quelques centaines de mètres. »

Quand elle était revenue, un simple geste du menton, pour lui désigner la route, avait suffit. Je n’allais ni évoquer ce qui s’était déroulé plus tôt, ni déblatérer cent sept ans sur sa question. La plage, c’était mieux. Plus près et… je tournais les yeux vers ce qu’elle avait acheté. Pas un mot à ce sujet. Cela ne ressemblait pas au terme que l’on attribuait typiquement au repas. Mais c’était son choix. C’était également son droit. Et moi, je n’avais qu’à me taire. Seulement, approchant d’elle sans trop savoir comment m’y prendre dans un premier temps, j’en revenais à ses yeux. C’était toujours le refuge idéal. Puis, ayant fouillé dans mes poches où trainait toujours un peu de monnaie en prévision, j’avais trouvé un beau de papier chiffonné. C’était un billet. Qu’à cela ne tienne, la somme ne devait pas être énorme. Mais elle couvrirait sans doute les folles dépenses de ma nouvelle compagne de fortune. Si près d’elle, je n’avais donc qu’à venir presque me coller à sa personne, atteignant ses fesses en passant mes bras autour de son corps, pour venir glisser l’argent dans la poche que j’espérais trouver derrière. Si nous étions un couple, j’aurais pu agir ainsi normalement. Toutefois, la situation devait le permettre. J’y croyais dur comme fer. Ne me restais qu’à me retourner, après avoir prit quelques articles dans mes bras, pour attendre qu’elle vienne. D’un coup d’œil en arrière, je vérifiais qu’elle s’y prendrait correctement pour s’accrocher dans mon dos. Ce ne serait pas le plus confortable, ni le moins fatiguant, mais telle était la volonté de la reine. Un serviteur fait ce qu’on lui dit, avait-elle asséné un quart d’heure auparavant…
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La plage, donc. Cela me convenait. C'était proche, l'eau serait bonne, par ce temps, le sable serait chaud. Je ne fus pas surprise, lorsque que Iaroslav se rapprocha de moi, afin de glisser quelque chose dans la poche arrière de mon short. J'imaginais que c'était de l'argent, c'est pourquoi je soupirais. Je n'avais pas besoin qu'il me donne de l'argent. Mais lui rendre pour l'instant serait inutile. Je lui remettrais discrètement son billet, sans même qu'il s'en rende compte. Je ne savais pas encore comment, mais je trouverai un moyen. J'étais douée pour faire des choses en douce. En nous voyant ainsi, j'étais presque certaine que tous les gens qui nous regardaient nous prenaient pour un couple. Avec de tels agissements, il ne fallait pas s'en étonner. Vint enfin ce difficile moment où je devais aller m'accrocher sur son dos. Il m'avait libéré de quelques paquets de bonbons, mais un seul de mes bras était libre. Je passais ce bras libre autour de son cou, en évitant tout de même de l'étouffer, puis fit un petit saut pour lui grimper dessus. Je n'étais pas grosse, mais pas toute légère. L'idée qu'il allait avoir du mal à me transporter me fit sourire. Je passais mes jambes autour se taille, pour bien m'accrocher, et posais ma tête sur son épaule, près de son cou. Il devait sûrement sentir mon souffle sur sa peau.

« Je suis vraiment désolée de t'infliger cela. »

Dis-je, presque en chuchotant, car j'étais près de son oreille. En réalité, je n'étais pas si désolée que ça. Il n'y avait que quelques centaines de mètres. Même pas un kilomètre. Il n'allait pas faire sa chochotte quand même. J'avais hâte de voir la plage. Depuis que j'étais enfant, je n'avais du la voir que quelques fois. Deux, trois ou quatre fois maximum. Disons qu'aller à la plage en Russie, et se baigner hum... C'était pas très courant. Voir une étendue de sable, chaud, pouvoir marcher dedans, et puis, des vagues, s'il y en avait. Ce que j'avais oublié, c'était le sel, qui me brûlerait la langue. Je me sentais comme une enfant.

J'essayais de caler les paquets de bonbons entre mon ventre et le dos de Iaroslav, histoire d'avoir mes deux bras de libres. Lorsque ce fut fait, je pus passer mes deux bras autour de son cou, comme si je l'enlaçais. C'était vraiment bien, de ne pas avoir à marcher. De simplement me laisser faire. Je me demandais combien de temps il fallait, pour parcourir cent mètres. Avec un poids sur le dos.

« Si je suis vraiment trop lourde, tu peux me le dire. »

Dans ma tête, « Si je suis vraiment trop lourde, avance quand même ! ». C'était la seule torture que j'allais lui infliger de la journée, j'en profitais. Enfin, je n'avais pas encore prévu d'autre tortures. Dans cette position, j'avais l'impression d'avoir de nouveau cinq ans. Agissant comme tel, je lui fis un petit bisou, sur la joue, en lui soufflant un petit « courage ! ».

[Prochain poste à la plage?]
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