Le Pensionnat Rayen est un RPG manga où tu incarnes un adolescent de quinze ans et plus ou un adulte du personnel, dans un pensionnat remplis d'élèves aux caractères bien divers. Entres originaux, musiciens, gothiques, sportifs, pom-pom girls, neutres, racailles, emos, artistes et punks, trouveras-tu ta place ?
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 On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]

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Iaroslav Karamazov

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MessageSujet: On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]   On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki] Icon_minitimeDim 19 Aoû - 20:46

Vingt-quatre heures. Une longue journée. Voilà le temps qui s’était écoulé depuis cette rencontre assez spéciale. Le grand blond avait du laisser fuir vingt-quatre tours de cadran éprouvants, faute de mieux, avant de pouvoir retrouver celle qui lui avait inspiré une telle histoire. Ce furent sans doute les moments les plus longs de sa vie. Au moins depuis son arrivée au pensionnat. Parce qu’il avait parcouru des couloirs et des couloirs, des salles, des allées et des cours, pour mettre de nouveau la main sur elle. Mais où était-elle donc ? Rien ni personne n’avait su le lui dire. Chez ceux à qui il avait demandé, en tout cas. S’était-elle cachée ? Avait-elle de nouveau émigré ? Son prénom, de même que son nom, semblait encore légèrement ignoré des services administratifs de l’établissement. Qu’elle soit un mannequin ne changeait pas grand-chose. Elle n’était jamais que Nana Missuki. Une étudiante comme une autre. Et puis, il ne connaissait rien d’elle. La couleur de sa chevelure, peut-être. De ses yeux. Une de ses tenues vestimentaires. Pas plus. Son âge, même, restait un mystère. Il ne savait ce qu’elle était venue faire là.
Du coup, parce qu’il avait fouiné, que l’on l’avait reconnu parfois en tant que son « partenaire » et que cela avait mené à des fuites de témoins potentiels, ce n’était que maintenant que ses yeux l’avaient à nouveau captés. Ils s’étaient posés sur elle, comme s’il avait s’agit du saint graal. Enfin. Il allait pouvoir en savoir plus. Elle était dans ce lieu vert où les admirateurs et fans en délire se faisaient rares. Peut-être était-il question de son exil. D’un lieu de retraite. De sa pause où personne ne pouvait la déranger ou l’interrompre. Qu’importe. Lui le pouvait. Le russe avait tous les droits. Il se les était donné. Aujourd’hui, il n’avait qu’à les justifier auprès d’elle. Tout le monde connaissait la suite, probablement.

« Tiens. Tu avais oublié ça. »

Soudainement, il présentait devant le nez de celle qu’il n’avait pas vu depuis tout ce temps, un livre de poésie. Le même que la demoiselle avait laissé tomber en s’écroulant. Le même qu’il avait mis à l’écart en remettant tout sur les étagères. Le même s’elle avait feuilleté avant qu’il ne s’immisce violemment dans sa vie. Attendant donc qu’elle le prenne, il ne bougea pas pendant un certain temps. Durant les instants où elle n’aurait pas de réaction, il patienterait. Et enfin, les mots sortiraient d’entre ses lèvres.

« J’ai dû te causer pas mal de soucis. Mais tu as disparu. C’est vrai que je t’avais laissé poireauter, mais… tout le monde s’est sans doute posé un tas de questions, et je n’étais pas là pour éclaircir les choses. »

Il avait eu l’idée de la laisser reprendre sa vie en main, il est vrai. Mais en la laissant quelques secondes toute seule, voire une poignée de minutes, il ne pensait pas qu’elle serait partie sans lui dire autre chose. Enfin, tant pis. Cette journée passée à sa recherche était terminée. Il fallait penser au présent. C’était son avis. Même si ce n’était pas forcément celui de la blanche demoiselle.
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MessageSujet: Re: On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]   On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 1:37

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Dernière édition par Nana Missuki le Sam 15 Sep - 16:50, édité 2 fois
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Iaroslav Karamazov

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MessageSujet: Re: On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]   On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 4:34

Bon, au moins, elle avait répondu. C’était toujours ça. Le jeune homme pouvait estimer avoir réussi déjà la moitié de son boulot. Ne lui restait qu’à trouver la forme pour parvenir à refourguer ce livre, puisque le fond du message était passé. Iaroslav ne pensait pas sincèrement que la demoiselle aurait pu se montrer si récalcitrante. Oui, c’était vrai, il l’avait abandonné à son sort. Mais non, ce n’était pas de sa faute. Du moins, pas exclusivement. Il avait agit pour son bien. Uniquement. Après l’amusement, il avait eu suffisamment de considération pour elle pour ne pas se montrer étouffant. Mais ça, évidemment, madame ne le voyait pas.

« Hé… je m’en doutais. Seul dieu pardonne, à ma connaissance. En dehors de moi qui, seul arrive à l’égaler, bien sûr. »

Prenant le temps de sourire et de la voir assimiler ses paroles, il garda un temps le livre au-dessus d’elle. Mais cette fille aux yeux rouges n’avait pas l’air prête à céder si facilement. Il ne la manipulerait peut-être pas aussi aisément que la dernière fois, là qu’il n’y avait pas foule. Le temps de trouver une nouvelle stratégie, donc, il savait devoir gagner du temps. Pas pour éviter de se faire jeter, mais exclusivement dans l’espoir d’arriver à faire céder sa carapace peu à peu. Peut-être qu’en veillant à ce qu’elle se ramollisse, baisse sa garde et se montre moins hostile, il arriverait à quelque chose.

« Quoi qu’il en soit, tu n’as sûrement pas oublié le rôle qui m’incombait. Je ne t’ai pas entendu protester vraiment, hier. »

Devait-il rester debout, ou bien s’asseoir ? S’allonger ? À ses côtés ? Peut-être pas à ce point. C’est d’abord debout qu’il avait choisi de se trouver, parce qu’il pouvait ainsi se mouvoir à sa guise pour surplomber Nana ou la gêner de sa haute stature. Mais, au bout de maintes secondes passées à n’avoir de résultat probant, il se décida pour la position assise. Sans s’éloigner d’elle plus que d’un petit mètre, il la scruta longuement.

« Peut-être devrais-je songer à te demander une légère rémunération… »

Ce ne serait pas encore assez pour ouvrir le petit cœur fragile de cette victime du succès, se disait-il. Et il ne pouvait avoir tort à ce sujet. Les relations humaines, la résistance de l’âme, ça il connaissait. Ce n’était pas une gamine comme elle qui lui résisterait. Enfin, gamine… il ignorait tout d’elle. Sauf l’attache qu’il avait inventée, pour être son cavalier, son protecteur et son obligé. Mais parce que tout cela n’était que des mots, il se plut à en trouver d’autres, qui sauraient possiblement l’émouvoir davantage. C’est à cela que devaient servir les livres, à compléter un savoir personnel, à l’étoffer, et partager de nouvelles connaissances. Ce bouquin, il l’avait emprunté à son nom, faisant une faveur à mademoiselle Missuki. Elle aurait du être contente, mais ne parvenait visiblement à apprécier ce geste des plus admirables. Ce n’était pas tout le monde qui lui aurait fait cette faveur. Si ? Quoi qu’il en soit, il n’hésita alors pas plus longtemps, ouvrant l’ouvrage et commençant à lui faire la lecture au hasard, d’une voix posée, théâtrale, et presque poétique.
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MessageSujet: Re: On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]   On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki] Icon_minitimeMar 21 Aoû - 14:28

Quelle belle poésie
Elle ne savait considérer cette demande purement dénuée d'intérêt. Que voulait-il gagner à se rabaisser à de tels gestes sympathiques, bien incohérents à côté de son caractère détrempé ? Cela ne lui convenait pas. Même si l'approche de cet ours russe était sincère, elle n'arrivai pas à y croire. C'était bien trop tôt pour lui accorder sa confiance, ou même de lui acheter, si tout était préparé pour cela. Toujours dans le silence, alors qu'il attendait très posément une réaction de sa part, elle figeait son regard belliqueux. Elle ne s'en rendait plus compte aujourd'hui, mais elle était devenue une réelle forteresse d'hostilité. Ses murailles étaient dures à percé, et il fallait être persévérant pour traverser ses murs de pierre insensibles, avant de parvenir au cœur de cet être fabuleux, comme une victoire de guerre.

« Hé… je m’en doutais. Seul dieu pardonne, à ma connaissance. En dehors de moi qui, seul arrive à l’égaler, bien sûr. » commença-t-il sur un ton prétentieux.

Fidèle à lui-même, il savait toujours aussi bien dire les mots qui doivent provoquer réaction, afin d'arracher sa proie du mutisme. Et elle tombait facilement dans le panneau, puisqu'elle n'avait pas l'habitude de la manipulation des mots, par manque de discussions sociales. Ce qui arrêta net sa réponse, puisqu'elle avait déjà retroussé les lèvres pour darder son venin en des mots méprisants, c'était ce sourire. Se moquait-il ? Se sentait-il bien ? Méprisait-il l'élue de son cœur, désignée ainsi depuis la veille ?

Le sourire est l'une des rares expressions faciales qui peut tout dire. Cela passe du bonheur, à une envie sadique, passant occasionnellement par un dessein sournois et vicieux. Cela peut même être terriblement méprisant dans une situation extrême. Malheureusement pour Nana, ce n'était pas son expérience en sourire qui pourrait lui permettre de sonder ce visage, qui pourtant, est assez généreux en discussions physiques. On a beau l'ignorer, le corps parle beaucoup.


« Quoi qu’il en soit, tu n’as sûrement pas oublié le rôle qui m’incombait. Je ne t’ai pas entendu protester vraiment, hier. » continua-t-il.

Et là, il mettait le doigt sur l'erreur de Nana, qui lui avait offert une bien belle situation. Ce n'est certainement pas la meilleure chose qu'elle ai faite, puisque sa fin de soirée fut belle en rebondissement, que ce soit son agent ou ses fans qui la questionnent. Toute la soirée, ce fut des lettres, des mails, des appels et des messages sans fin qu'elle reçu éternellement. Quel blasphème d'avoir osé laissé faire ça.


« Tu as raison. Pour une fois, dit-elle en prononçant une pause appuyée. Mais, comme notre relation de jeune couple me concerne aussi, je suppose avoir le droit d'y mettre terme. C'est plus de problèmes que tu m'apportes, alors que tu devrais être aussi une source de bonheur, que je m'efforce à rechercher, en vain. » dit-elle, toujours adossée aux écorces protectrices de ce saule pleureur.

« Peut-être devrais-je songer à te demander une légère rémunération… »

Dans quel but ? Et surtout pourquoi ? Se faire payer pour avoir bouleversé sa vie sans autorisation ? Pour s'être immiscer là où il n'aurait jamais dû s’immiscer ? Il faut l'avouer, elle ne cherchait pas les raisons de cette demande, puisqu'elle n'avait aucune envie de le remercier. Ce serait trop facile de la berner, si elle acceptait qu'on joue avec elle aussi facilement.

« Malheureusement, je ne rémunère que les personnes de qualité, qui savent être utiles. Il n'est pas question de remercier quelqu'un que je ne peux comparer à un produit de luxe. Après, rien ne t'empêche, si ce n'est ma faible puissance, à devenir cette luxueuse personne, que je penserai peut-être alors à rémunérer pour ses loyaux services. Et j'attends de bons services. » proposa-t-elle clairement.

Puis, alors qu'il s'asseyait un peu plus loin, tout en prenant soin d'être à portée de voix, elle continua.


« Cependant, avant d'envisager cela, j'attends toujours l'occasion de te pardonner de ta première journée. Je te l'ai dis, je ne pardonne pas à moins qu'il y ai eu de réels efforts pour cela. » termina-t-elle plus posément qu'au début de la conversation.

Ce n'était plus du rejet que sa voix transportait, mais plus une invitation pour qu'il continue à se dévoiler. Elle voulait creuser son être, voir si ce n'est pas de mensonges et de paroles théâtrales dont il était entièrement constitué. Maintenant, sa voix n'était plus teintée d'acidité, mais devenait progressivement acidulée. Elle voulait réellement qu'il fasse quelque chose, un petit rien suffirait. Elle ne s'attend pas à le voir devenir une peluche, mais si elle pouvait ressentir la moindre attention pour elle, et non pour ce qu'elle est, ce serait suffisant. Elle en avait marre de ne paraître que comme mannequin, et non comme la détestable personne qu'elle est, que lui pouvait voir en elle. Les gens, les autres, les communs, ignorait cela. C'est ce qui faisait qu'elle lui parlait encore.

Puis, finalement, son être se détendit brusquement. La mélodie des mots, ou devrais-je dire la mélopée de ce triste poème, sifflait à ses oreilles comme un doux chant de lamentations. Elle aimait vraiment ça. Ce livre était la clé de ses humeurs, même si cela paraît futile à première vue. Ainsi, elle écoutait ce timbre de voix qui, par expérience, savait lire et ajuster le ton avec précision. C'était agréable. Oui, même que ses paupières détendues se fermaient, pour écouter ces paroles s'imprégner en elle. Mais, elle ne s'endormirait certainement pas à côté de lui pour autant. Elle faisait attention à rester dans un état lucide, même si la poésie rongeait ses sens, et éteignait sa vive agressivité.

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Iaroslav Karamazov

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MessageSujet: Re: On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]   On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki] Icon_minitimeMar 21 Aoû - 15:03

Il avait perdu le sourire. Légèrement. À cette annonce de rupture, il n’avait pu rester indifférent. Et, que ce soit simulé ou non, il devait démontrer un semblant de tristesse. Elle avait le droit d’y mettre fin, à ce qu’il avait décrété dans une sorte d’amusement la veille. N’était-ce pas dramatique ? N’y avait-il pas là quelque chose de dommage ? Même si ça n’avait été que pour jouer, le grand blond s’était tout de même senti obligé de quelque chose vis-à-vis d’elle. Il ne pouvait nullement l’abandonner. Elle était partie, alors qu’il lui laissait sa liberté. Ce n’était pas pour autant une raison de tout détruire, si ?
En fin de compte, l’ayant écouté attentivement, sans parvenir à sourire réellement maintenant, il plissait les yeux en restant dans l’expectative. Il fallait qu’il trouve quoi et comment faire. Il se trouvait dans le besoin de la rassurer, de lui plaire pour reconquérir ce qu’il avait capturé. Car, là, il était devenu un preneur d’otage sans otage. Il était démuni. Rien que pour le fait de n’avoir perdu cette partie, il devait persévérer. Il ne lâcherait pas prise. Un son des paroles qu’il dictait, donc, il tâchait de comprendre les réactions de la belle. Il observait cette blanche chevelure, ces yeux clos, ce calme revenu. S’il n’était pas japonais et parlait probablement avec un accent, ça n’avait pas l’air de la gêner. Il lisait parfaitement le japonais depuis près d’une dizaine d’années. Etait-elle de ce pays ?

« Je peux tout à fait être le plus utile et agréable des hommes qui soient. Alors, si je te le demande à genoux, laisse-moi être à la fois ton maître, ton égal et ton serviteur. »

Et effectivement, après avoir lentement refermé les pages du livre, il s’était laissé tomber sur le sol, face à elle. La dominant toujours quelque peu, pour cause de sa haute stature, il avait considérablement réduit la distance entre eux. Ne parvenant plus très bien à différencier la réalité du jeu, le défi de la vérité, de la sincérité qu’il pouvait laisser apparente dans ses paroles, il n’allait pas reculer. Il devait la persuader. Elle ne pouvait être un individu si froid et insensible. Ils s’étaient parlés la veille, parce qu’elle avait cru à une agression. C’en était devenu un divertissement. C’est bien dans ce registre qu’il fallait rester, alors.

« Je connais ta faiblesse. Ne crois-tu pas qu’il est préférable de me prendre dans tes bonnes grâces que de me rejeter pour des fautes que je n’ai pas commises ? »

Il s’approchait encore, au point de pouvoir poser ses mains de chaque côté des jambes du mannequin. Il avançait, lentement mais sûrement, en venant poser le livre sur les cuisses tendres de celle qui fut sa captive avant de le fuir. Et son regard ne vacillait pas, sinon très peu. Il voyait les traits de son visage, sans s’attarder sur ses lèvres trop longtemps. Il n’y avait pas d’ambiguïté à aller rechercher.

« Laisse-moi la chance de pouvoir te manquer encore. Que ce soit lorsque j’essaierai de te tuer, ou de te garder et te protéger. Pour que tu aie la chance de me fuir et me haïr. »
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MessageSujet: Re: On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]   On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki] Icon_minitimeMer 22 Aoû - 12:10

Approche poétique
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Nana avait réussi à habiller ce visage d'une triste émotion. Était-il possible que les forts et grands soient victimes de ce faible sentiment ? Elle ne pouvait se rappeler de cette émotion que dans sa jeunesse. C'était la seule émotion qui avait peint le tableau de sa jeune vie. C'était paradoxal de la revoir, affichée sur ce corps sculpté par des muscles proportionnés. C'était incompréhensible, pourquoi éprouver de tels sentiments, si l'on a pas la faiblesse pour les créer ? C'était ça, être normal ? Elle ne s'en souvenait plus, c'était si lointain... Aujourd'hui, elle était aussi bien privée de joie que de tristesse, n'ayant que la colère dans sa poche de célébrité.

Elle essayait de deviner l'origine de son malheur. Pouvait-il vraiment s'attacher à leur union superficiel ? Désirait-il tant posséder un otage officiel dans sa vie ? Ce serait une belle déclaration, lui offrir la captivité pour la vie, l'arracher à tous les autres, à sa misérable vie qu'elle tente en vain de trouver magnifique. Ce serait l'abandon de toute couverture, de tout rôle, de toute fausseté de l'être qu'elle s'est inventé. Mais quand même, il y avait un problème. Elle ne comprenait pas pourquoi un inconnu décidait ainsi que la première venue soit sienne, surtout lorsqu'il s'agit d'une personne à première vue détestable au plus haut point. Était-il masochiste, ou savait-il qu'elle n'était pas naturellement comme ça ?

Tant de questions, sans réponses. Ce n'est pas elle qui viendrait l'assaillir de ridicules détails comme ça, il pourrait presque se moquer de l'intérêt qu'elle lui porterait. On ne se rabaisse pas : il vaut mieux paraître désintéressée de ce que l'on cherche à avoir. Il paraît que c'est le meilleur moyen pour susciter l'envie chez l'ennemi que l'on convoite. Pour le moment, c'était facile de lui montrer cette facette, puisqu'elle avait les yeux clos, et son visage ne discutait pas réellement ses émotions, mis à part celle du bien-être provoquée par cette poésie mélodieuse.

Elle écoutait les vocalises du jeune homme qui sautaient de mot en mot, les récitant les uns et les autres en harmonie. Il posait sa voix là où il fallait, reprenait avec un peu plus de hargne également là où il fallait. C'était rare de voir quelqu'un maîtriser le pouvoir des mots et des lettres comme ça, c'en serait presque séduisant, si cette poésie n'avait pas été faite par un autre. Ainsi, les mots résonnaient en elle, et elle échappait à son visage qu'elle avait écorché d'une bien moche tristesse. Comment pouvait-elle regretter ? Ce n'était pas sa faute. Mais... ce sentiment était là. Qu'est-ce que le remords vient faire dans sa vie ?! Elle est supposée être une insensible sans cœur, repoussante à tout va. Ce sentiment n'a pas lieu d'être, et pourtant, il semblerait...


« Je peux tout à fait être le plus utile et agréable des hommes qui soient. Alors, si je te le demande à genoux, laisse-moi être à la fois ton maître, ton égal et ton serviteur. »

Elle aurait été un chat, c'était ses oreilles qui se seraient redressées, à l'affût. Quelle étrange demande, et pourtant ses yeux cillèrent que très peu, pour ne lui offrir aucune part de ses pensées et réflexions par rapport à ses deux phrases. Finalement, le cœur adouci par la mélancolie poétique et, surtout par ce visage désemparé, elle finit par répondre. Elle ouvrait les yeux, prenant conscience de l'avancée qu'il avait effectué, se trouvant maintenant à quelques pieds de ses jambes repliées. Pourtant au niveau du sol, il gardait une stature écrasante et plus imposante que son corps légèrement valétudinaire. Elle tenta de résister à l'expédition de ses yeux inquisiteurs, mais l'envie de les baisser était aussi vive que la flamme dans l'âtre. Pourquoi se retrouvait-elle de nouveau dans une position de faiblesse ? Cela faisait pourtant plus de 10 ans que...

« Si j'accepte, il faudrait me prévenir lorsque tu passe de l'esclave au maître. Je risquerais de ne pas réagir de la même manière, puisqu'il y en a un que je saurais repoussé, contrairement à l'autre que je ne pourrais abhorrer. Ce que je ne précise pas, c'est lequel des trois. Et la curiosité est là, alors pourquoi cette question ? Je préfère demander avant de dire oui, puisque je voudrais bien savoir si l'ours sait être aussi protecteur que soumis à la même personne. »

« Je connais ta faiblesse. Ne crois-tu pas qu’il est préférable de me prendre dans tes bonnes grâces que de me rejeter pour des fautes que je n’ai pas commises ?

« J-je n'ai pas de faiblesse. Cela fait longtemps que je m'en suis démunie, parce que c'est un élément inutile pour tout le monde, et elle ne m'aurait pas aidée à résister jusqu'à ce moment, jusqu'à maintenant, jusqu'à que tu sois là, devant moi. » murmurra-t-elle inaudiblement, comme si elle chuchotait à son arbre plus qu'à cet homme. Elle soupira, son cœur devint lourd et morose.

« Laisse-moi la chance de pouvoir te manquer encore. Que ce soit lorsque j’essaierai de te tuer, ou de te garder et te protéger. Pour que tu aie la chance de me fuir et me haïr. »

« Ce serait une sacré chance pour toi, si tu venais à me manquer, ça c'est sûr, tiens tiens. Je crois que personne ne m'a déjà infligé cette sensation. Ou il me l'a été interdit, va savoir, j'en ai peut-être été privée. Mais fais attention, si je venais à te haïr, il parait que la haine est à deux pas de l'amour, tu en serait l'unique responsable. »

Elle reprenait un peu de vie dans sa voix, qui s’éclaircissait tout au long de sa phrase, pour redevenir presque stable et posée. Et, pendant cette lente amélioration vocale, lui aussi parcourait une certaine progression vers elle. C'était presque intrusif de se rapprocher aussi prêt sans en quémander la permission. Et pourtant, il avait assez manipulé son humeur pour qu'elle ne crache pas le venin de ses mots sur lui. Finalement, enfin, elle souriait. Il l'avait sacrément abattue, et avait gagné.

Elle dévisageait, le fasciés libéré par la vérité et la sincérité de son être, ce livre posé sur ses jambes. Elle promena ses mains sur cette couverture ancestrale, qui recouvrait tant de plaisirs à l'intérieur. Elle massait cette matière entre ses mains, le possédant entre ses doigts longilignes qu'elle faisait parcourir de coin en coin pour apprécier l'objet dans son intégralité.


« C'est dur à dire, mais bravo, parce qu'au début, je n'en voulais plus, de ce maudit livre grâce à toi. Je viendrai presque à l'apprécier de nouveau, grâce à toi. » termina-t-elle.

Ses yeux n'étaient plus deux rubis inaccessibles et avares de leur beauté, mais désormais deux grenats qui se partageaient à la vue de ce qu'elle scrutait. Ses lèvres s'articulèrent avec lenteur, pour prononcer ce mot si rare à travers celles-ci.

« Merci, tu l'as mérité, et je te pardonne pour ta première journée catastrophique, puisque tu m'as rendue ce que j'y étais venue chercher, l'autre jour. Il ne me reste plus qu'à découvrir comment tu vas transformer le jour d'aujourd'hui, maintenant. N'est-ce pas, mon maître soumis, mon esclave dominant ? » lui adressa-t-elle, avec le même humour de jeu que le premier jour de leur rencontre.

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Iaroslav Karamazov

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MessageSujet: Re: On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]   On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki] Icon_minitimeMer 22 Aoû - 13:03

Il semblerait qu’au bout du compte, Iaroslav devait s’estimer vainqueur. Vainqueur, mais aussi soumis. Un triomphateur modeste, qui n’aurait assez d’yeux pour regarder partout à la fois la mesure de sa victoire. Un gagnant qui n’aurait les sens suffisamment aiguisés pour comprendre toute la portée de son art. S’il avait battu cette fille, c’était si gentiment qu’il ne pouvait trouver les traces de lutte et de réussite qu’en fouillant excessivement bien. Car oui, s’il l’avait entre ses doigts, maintenant, ce n’était que virtuel, impalpable, intangible. Cette demoiselle lui avait donné sa voix. Et c’était déjà bien.
Aussi, il sourit. Le russe appréciait tant bien que mal cette démonstration de tendresse venant d’elle. Il n’avait pas été repoussé, avait le droit de montrer son appréciation de cela, mais n’avait peut-être pas l’occasion d’avancer encore. Son amusement, son expression sur des traits aussi humains et masculins, devaient se traduire par un masque d’impassibilité. Il était bloqué. Il avait atteint le niveau maximal. Faire un pas, un geste de plus, aurait été pure folie. Voici qu’il était face au mur. Alors, gagnant ou non ?

« Aujourd’hui ? »

Il prit le temps d’y songer. Là, si près d’elle, il ne pouvait si rapidement du coq à l’âne. Il avait à l’esprit trop de pensées divergentes, celles qui s’étaient attardées à la conquête de son étrange promise. Il avait employé tant de moyens, de mots et de manières plus ou moins superflus pour l’approcher, qu’il ne se sentait encore en état de trouver d’autres choses. Aujourd’hui, hein ? Il ne lui apparaissait, pour le moment, que quelques possibilités, quelques idées, issues de ce vécu encore tout frais. Alors il se laissa bientôt tomber juste à côté de ce mannequin qui daignait lui parler. Il avait entendu sa voix suffisamment longtemps pour savoir qu’il pouvait se permettre de s’avachir, de trôner auprès d’elle et de son corps. Il s’allongeait donc, le coude et le bras repliés pour soutenir sa tête, tandis qu’il pouvait dorénavant l’observer à loisir. Allongé de tout son long, il retrouvait ce petit sourire sur ses lèvres entrouvertes.

« Nous pourrions sans doute profiter de cette journée dans ce cadre pur et idéal. Nous marcherions, laissant le vent couler dans nos cheveux détachés. Puis, j’immortaliserais la grâce qui émane de toi, te dirais combien tu es une fille exquise pour tâcher de te conquérir par les mots. Alors, nous ferions l’amour sur la pelouse, sous l’arbre qui nous accueillerait avec bienveillance, auprès des fleurs et de cette nature qui ne nous cacherait qu’à peine. Enfin, je te lirai des poèmes, ou puis t’en conterait que la splendeur de ton âme m’inspirerait. Je t’offrirais le repos et la plénitude, avant de trouver le nectar et l’ambroisie, seuls mets capables de satisfaire tes sens et ton esprit. Peut-être referions-nous l’amour, après, repus et heureux, avant d’entamer de nouvelles allées et venues, jusqu’où il faudra, dans le bonheur le plus total… »

Il l’observait, sans ciller un instant. Peut-être bien que si, tout de même. Mais jamais l’image de cette jeune fille ne disparaissait de sa rétine. Parce qu’il disait tout cela sur un ton si sérieux qu’il n’avait le droit de faillir, il avait pour tâche de garder cette japonaise encore presque-inconnue à portée de son être. Iaroslav n’avait pas le droit de l’oublier. Il devait garder son cerveau branché sur elle continuellement.

« Le soleil finirait par se coucher, mais pas le souvenir de ce jour. »

Ce pouvait être sa conclusion. Comme il jugeait en avoir dit assez pour le moment, ses doigts commencèrent à dessiner quelques cercles à même le sol, tournant sans abandonner l’idée de cette jeune dame admirable face à lui. Il prenait le temps de vivre, maintenant que ces vingt-quatre dernières heures avaient abouti à quelque chose. Le grand blond avait un rythme à retrouver, voire à partager, si cela intéressait sa partenaire ici-présente…
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On ne trouve jamais ce que l'on cherche... [PV Nana Missuki]

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