Le Pensionnat Rayen est un RPG manga où tu incarnes un adolescent de quinze ans et plus ou un adulte du personnel, dans un pensionnat remplis d'élèves aux caractères bien divers. Entres originaux, musiciens, gothiques, sportifs, pom-pom girls, neutres, racailles, emos, artistes et punks, trouveras-tu ta place ?
Le Pensionnat Rayen est un RPG manga où tu incarnes un adolescent de quinze ans et plus ou un adulte du personnel, dans un pensionnat remplis d'élèves aux caractères bien divers. Entres originaux, musiciens, gothiques, sportifs, pom-pom girls, neutres, racailles, emos, artistes et punks, trouveras-tu ta place ?



 
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 « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki]

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MessageSujet: « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki]   « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki] Icon_minitimeMer 18 Juil - 2:58

18h... Plus qu’une heure et quart et j’allais pouvoir retrouver Maki avant de nous diriger vers le cinéma comme nous l’avions prévu depuis la veille. Cela faisait trois jours que nous ne nous étions pas revu depuis nos retrouvailles au château, essentiellement par manque d’opportunité et de temps, alors que durant ces trois jours les choses avaient basculées pour moi du tout au tout. Non seulement j’avais retrouvé celle qui représentait toute la douceur, quoique passagère de mon enfance, mais aussi, et depuis avant-hier, la femme de ma vie qui était enfin revenue au pensionnat. Bref oui, j’étais on ne peut plus heureux, et de surcroît d’excellente humeur, ne serait-ce qu’avec tous ces sms que j’avais échangé avec Maki, tous plus délirants les uns que les autres. J’étais tellement heureux de l’avoir retrouvé que j’avais encore du mal à pouvoir le réaliser. Combien de chance y avait-il pour que celui puisse arriver un jour ? Que nous nous retrouvions treize années plus tard dans ce même pensionnat, et nous croisions tous deux pourtant au dehors, dans cet endroit peu fréquenté par des élèves, d’autant plus que c’était pour nous deux la première fois que nous nous y rendions ? A vrai dire je ne croyais plus en grand-chose depuis des lustres, mais je trouvais pour le coup que le hasard faisait bien les choses. Trop bien les choses même... Mais je ne m’en plaignais pas, au contraire, car l’espoir avait réinvesti mon être aussi rapidement qu’il l’avait quitté. Et cette fois, j’étais fermement décidé à ne plus le laisser jouer avec ma vie. Une fois de plus encore et je ne le supporterai pas, j’en étais plus que certain et c’était, dans un certain sens, une sorte de promesse macabre que je me faisais. Mais je refusais de penser à ce genre de chose pour le moment. Non, tout recommençait enfin à revenir dans l’ordre alors si je pouvais au moins éviter de penser à l’option suicide une fois dans ma journée je ne m’en porterai que mieux.

Je quittai mon lit sur lequel j’étais resté allongé, refermant Hamlet que je devais lire au moins pour la quinzième fois, si ce n’est plus pour le ranger dans ma table de nuit après avoir placé un marque page à l’endroit où je m’étais arrêté. Puis je me dirigeai vers la penderie après avoir jeté un bref coup d’œil au dehors par la fenêtre que les rayons de ce soleil éclatant et affreusement chaud traversaient pour pénétrer dans l’espace. Je lâchais un soupir, ne sachant franchement pas comment j’allais bien pouvoir m’habiller, et sortir dans la tenue dans laquelle j’étais en ce moment-même ne le faisait pas vraiment, autrement en simple pantalon de jogging noir et torse-nu tellement je succombais sous cette chaleur que je n’appréciais franchement pas particulièrement. Je cherchais donc ce que j’allais bien pouvoir mettre, optant finalement assez rapidement pour un jean noir assez fin et une chemise bien entendu de la même couleur aux manches courtes façon tee-shirt, une croix gothique large mais pourtant discrète représentée dans le dos. Je pris enfin une ceinture cloutée que je mettrai par-dessus mes vêtements et un boxer avant d’entrer dans la salle de bain pour m’enfoncer sous le débit de l’eau histoire de me rafraîchir un peu avant de sortir. Je fermai un instant les yeux, essayant de faire le vide dans ma tête tandis que l’eau ruisselée sur mon corps, un léger sourire s’étirant doucement sur mes lèvres alors que pour la première fois depuis longtemps je me sentais bien. Réellement. Et à vrai dire également impatient de retrouver Maki tout en sachant déjà que cette soirée ne risquée pas non plus d’être triste. Elle était simplement à moitié folle... mais c’était comme cela que je l’avais adoré, et que cela continuerait.
Je sortis de la douche quelques longues minutes plus tard, me séchant avant d’enfiler mes affaires puis d’essayer de coiffer tant bien que mal mes cheveux pour le moins rebelles. Lorsque je fus enfin prêt, je revins dans la chambre, enfila mes vans puis pris mon portefeuille et mon portable que je glissais dans la poche de mon jean, saisissant enfin mes lunettes de soleil qui me seraient bien utiles pour le coup. Voilà « l’immense chance » - et c’est ironique bien entendu – d’avoir les yeux bleus par une luminosité pareille.

Je fermais la porte de la chambre derrière moi, posant mes lunettes sur ma tête tant que j’étais encore dans l’ombre tandis que je traversais les couloirs, empruntant enfin l’escalier central monumental pour me diriger vers le hall d’entrée quelques étages plus bas. J’ignorai alors, comme d’habitude, les regards des autres élèves qui pouvaient se poser sur moi, divers et variés. Quand bien même je ne m’adressai à personne et tentais de me faire le plus discret possible dans tout lieu où je pouvais me rendre, ma réputation n’était visiblement plus à faire. Sombre, étrange, inquiétant, mystérieux... Je m’en fichais, les autres pouvaient bien penser ce que bon leur semblait à mon sujet, cela faisait bien longtemps que j’étais devenu hermétique aux remarques que l’on pouvait me faire, du moins jusqu’à un certain point car il demeurait toujours un sujet sur lequel, au moindre mot déplacé que je pouvais entendre, me ferait absolument sortir hors de mes gongs. Mais heureusement ici nul ne connaissait mon passé, et leurs paroles étaient finalement aussi creuses que leur boîte crânienne alors chacun vivait sa vie, et tout allait pour le mieux.

Je poussai l’une des nombreuses portes vitrées qui menait au dehors, abaissant mes lunettes pour couvrir mes yeux, jetant un coup d’œil à ma montre pour vérifier l’heure qu’il pouvait être. 19h10... Bien, elle n’allait plus tarder. Mais à peine eus-je le temps de faire cette supposition que mon portable se mit à vibrer à la réception d’un message que je venais de recevoir... de Maki, justement. A ce que je pouvais lire, elle avait dû aller en ville faire une course et m’attendrait donc directement devant le cinéma. Soit. Je traversais donc la cour de Rayen, passant les grilles et l’immense portail devenu familier depuis bien longtemps à présent avant de longer le chemin de terre qui me mènerait jusqu’au centre-ville. Quelques minutes plus tard j’arrivais enfin dans ces fameuses ruelles pleines de souvenirs aussi bons que douloureux mais que je ne préférai pas ressasser pour le moment, préférant rester sur une note positive de cette journée qui avait très bien commencée et qui avait toutes les chances de finir de la même manière. Marchant d’un pas relativement soutenu pour la faire attendre le moins possible, la population de plus en plus abondante qui s’accroissait me signalait l’entrée dans le cœur de la ville totalement bondée à cette heure. Les passants se bousculaient presque dans les allées piétonnes, alors que des files d’attentes gigantesques se formaient devant tous les glaciers et les bars qui, par une journée aussi torride que celle-là, devaient bien exploser leur chiffre d’affaire.

Je traversai enfin les dernières rues qui me séparaient de ma destination, apercevant enfin les affiches des derniers films de la semaine qui étaient exposées sur la façade de l’imposant bâtiment à l’allure moderne, éclairé par des néons de différentes couleurs qui lui donnaient un aspect presque futuriste, sorti de nulle part.
Je me postai donc à l’entrée, m’adossant contre le mur du cinéma pour être tranquille et sortis mon portable de ma poche, sélectionnant le contact désiré pour lui envoyer un texto.

Je suis devant. Je t’attends, à tout-de-suite !


Et voilà. Maintenant il ne me restait plus qu’à patienter.

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Maki Saitô

Maki Saitô
Ne te limite pas aux apparences

Féminin
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Age du perso : 18 ans
♥ Côté coeur : ..................=> Va lui demander.

Carte d'identité
♣ Année scolaire: 3ème année
♣ Colocataires: n°07 avec Rin Nakamura , Jimmy Rhage , Cassiopea Zaccaron
♣ Relations:

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MessageSujet: Re: « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki]   « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki] Icon_minitimeMer 18 Juil - 17:43



Il faut savoir se faire désirer



Enfin j’allais pouvoir retrouver Rin pour voir un film avant de finir la soirée dans un bar. Rien de tel ne s’était produit depuis … des mois. Je ne savais même pas comment cela se faisait que je ne l’avais pas reconnu avant étant donné que nous avions le même âge et que par déduction nous étions tout deux des 3ème années mais après tout nous avions chacun notre petite vie avec nos problèmes donc on ne pensait pas forcement à se rencontrer dans un lieu pareil après 13 ans de séparation. Logique. Mais maintenant peu m’importais car nous avions désormais les vacances et que plus rien ne pouvait nous séparer !

Depuis 3 jours, je vivais un vrai enfer et j’avais décidé de ne rien dire à qui que ce soit, ni à Rin, ni à ma famille. Je devais, pour éviter de les inquiéter pour rien, être forte et passer par-dessus tout ça. Ce n’était pas comme si j’avais une maladie, un cancer, une tumeur … Non rien de tout ça mais depuis que je me suis rendu à l’hôpital pour connaître les résultats de ma prise de sang, j’avais l’impression de ne plus vivre, passant mon temps à réfléchir. Réfléchir comment j’allais pouvoir gérer ça, ce que je devais faire … Eviter de sortir ou au contraire m’amuser tant que je n’avais rien … Oui, j’avais des vertiges tous les matins depuis des semaines mais ces derniers temps ils étaient de plus en plus fréquents, quelques fois en pleins cours, mais aussi de plus en plus intenses. J’avais pris soin de ne pas en parler et pris l’initiative de passer des examens, plus précisément une prise de sang. Je pensais que les résultats allaient m’annoncer un manque de fer ou de vitamines mais c’était tout le contraire. J’étais, d’après les analyses, en pleine forme. Les médecins me mirent en garde en disant que j’étais tout simplement une personne plus faibles que les autres et qu’il était inutile de me faire passer des tests plus poussés car il avait un taux de pourcentage élevé qu’ils révèlent que je sois épileptique mais comme je n’avais toujours pas fais de crise, ils ne pouvaient pas encore me prescrire des médicaments car ils n’excluaient pas une infime chance que du jour au lendemain cela disparaisse. Très rassurant. Bon voilà la raison pour laquelle je préférais encore ne rien dire car il ne m’était encore rien arriver. Alors pour cette raison, je trouvais que le destin faisait bien les choses car juste avant cette nouvelle, j’avais retrouvé mon meilleur ami d’enfance.

Afin de me changer les idées, hier j’avais enfin ajouté Rin à mes contacts et je lui proposais de se voir afin de passer du temps ensemble. Je dois dire qu’il n’en manquait pas une pour me narguer ou me taquiner mais je partais du principe que qui aime bien châtie bien ! D’ailleurs, il ne se fit pas prier pour accepter ma proposition mais pour l’occasion, je me cachais bien de lui dire que je lui prendrais un cadeau.

C’est pourquoi, alors que nous nous étions donné rendez-vous devant le hall du pensionnat à 19h15, j’étais déjà en ville depuis deux bonnes heures à la recherche d’un trésor caché. J’avais un peu du mal à me décider, ne sachant pas encore ses goûts mais si je me fiais à son style vestimentaire, je pouvais dire qu’il appréciait les têtes de morts etc. Déjà vêtue pour le soir depuis 17h, j’avais opté pour une petite robe légère blanche. Légère et blanche car il faisait chaud à en crever et pour ne pas être en noire. Cette robe n’avait rien de sophistiqué, elle avait un col en V, de fines bretelles en dentelles, une ceinture marron resserrant la taille et s’arrêtait à mi-cuisse. Rien de provoquant, rien pour attirer les regards sur moi. Au pied, j’avais opté pour des tongues blanches avec une petite rose violette. À cela, j’avais ajouté quelques accessoires tels que plusieurs bracelets et de longues boucles d’oreilles. Quant à la coupe, je préférais les laisser détacher, emmenant un chouchou au cas où si j’avais vraiment trop chaud autour du poignet. Pourquoi donc se maquiller énormément par une telle chaleur ? Tout allait couler et ça aurait été ridicule. Et puis ce n’est pas comme si j’aimais les pots de peinture. Je me contentais d’un coup de mascara et d’un rouge à lèvre rose pâle.

Il était donc 17h30 une fois en ville mais je ne savais pas par où commencer. J’ignorais totalement s’il préférait une déco, un accessoire, un vêtement … J’étais assez paumée alors que j’essayais tant bien que mal d’éviter le regard des passants qui se faisait de plus en plus insistant comme s’ils n’avaient jamais vu une jeune fille. Je marchais sans vraiment savoir où aller en premier. C’est là qu’au bout d’une dizaine de minutes je vis un magasin gothique. Pourquoi pas, pensais-je. J’entrais dans la boutique mais je n’étais pas très rassurée par la décoration des lieux … ni par les personnes qui s’y trouvaient. Ils semblaient surpris de me voir ici mais très joyeux non plus. Bon, je n’avais pas ma place ici, vraiment pas. Honnêtement, ils me faisaient peur, je fis donc demi-tour aussi vite que j’étais venue et retournais dans la rue principale. Bizarrement, mon gothique à moi ne me foutait pas autant la trouille ! J’avais vraiment des amis étranges … d’abord un punk, maintenant un gothique … alors que j’étais « soi-disant » populaire … Chercher l’erreur. Je secouais la tête. Ce n’était pas le moment de penser à ça.
Je continuais à regarder les vitrines de chaque magasins, l’une après l’autre, sans résultats. Non mais à cet instant, je le haïssais franchement … J’étais tellement désespérée et en quasi sueur que je m’arrêtais sur une terrasse pour siroter une grenadine à l’eau. Je profitais de ce moment de calme, posée à une table à l’ombre pour sortir mon portable et jeter un coup d’œil à l’heure qu’indiquait mon portable … MAIS WHAT ? 19h08 - Merde ! Je me dépêchais d’envoyer un SMS à Rinou pour le prévenir de ne pas m’attendre :

« MERDE en vrai il me resterait plus que 5 min pour débarquer mais je ne pourrai ... Non non c'est pas ce que tu crois, je ne suis pas sous la douche 20 ans en retard, non, je suis déjà en ville j'ai dû faire des courses ( Ca m'arrive ) -
Ca te dérange pas de m'atteindre devant le cinéma s'teuplait ?

Merci d'avance (car je sais que tu ne refuseras pas) Hâte de revoir ta face de cake ! What a Face »

Bon je n’avais plus le temps, je devais me décider là, maintenant, tout de suite. Et là, ôh miracle, je vis un magasin de bijouterie. Alléluia - Je marchais d’un pas rapide et entrais.

Heureusement que je n’ai pas mis des talons aiguilles ! Je savais que la révolution, c’était les tongues !

- Bonjour, nous fermons dans 15 minutes ! Exclama le vendeur, qui semblait également être le patron, en ma direction tandis qu’il rangeait par-ci par-là.

- Bonjour, oui pas de problème ! Je ferai court, je cherche un cadeau pour mon ami et j’avais pensé à un bracelet en argent mais il est du genre gothique alors je voulais savoir si vous avez des bracelets à clous ou avec des accessoires de ce style là !

Je n’avais plus le temps de passer par quatre chemins. Il me regarda de haut en bas et se mit à sourire en acquiesçant pour je ne sais quelle raison. C’était une vieille homme un peu robuste qui prenait avec délicatesse les bijoux entre ses mains pour les reposer à leur place un peu plus loin. Un éléphant dans un magasin de porcelaine, cette expression ne comptait pas dans son cas. J’étais rassurée, il me sauva la vie !

Il me pointa du doigt un étalage tout en marchant vers cette direction, je le suivis, impatiente de voir ce qu’il allait me proposer mais avant même que je n’ai vu tout ce qu’il exposait, je pointais à mon tour du doigt celle sur laquelle j’avais flashé et que je pensais convenir parfaitement à Rin. Le bracelet était en argent sous forme de chainette ni trop grosse ni trop fine pour un jeune homme avec de petit clous en dimant noir . Il y avait deux, trois petits pendentifs accrochés qui étaient une tête de mort noire, une clé blanche et une petite croix discrète argenté.

- Celle-ci s’il-vous-plait ! Était-il encore possible de graver quelque chose sur la gourmette car en réalité … j’ai rendez-vous avec le concerné dans 20 minutes en théorie … Avouais-je, gênée.

Je pensais franchement qu’il allait me dire qu’il n’avait pas le temps, pas la possibilité ou que sais-je mais non, il prit le bijoux entre ces deux et m’observa du coin de l’œil, amusé. Encore ce sourire …

- Bien sure mais ne le répétez pas, je ne le fais que pour les jolies jeunes filles ! Alors un ami ou votre ami ? Et souhaitez-vous inscrire mademoiselle ? Me demanda-t-il.

Alors comme ça, il pensait que je ne lui disais pas la vérité et jouait sur les mots. Ma première réaction fut d’être étonnée mais ma seconde fut de sourire à mon tour, également amusée par les pensées de ce vieil homme.

- Un ami, je suis encore disponible ! Exclamais-je en sa direction, lui lançant également un clin d’œil. Non mais c’est très gentil de votre part, je ne vous remercierai jamais assez ! J’aimerai écrire sur le côté visible Maki & Rin ainsi qu’à l’arrière les dates suivantes : 04/09/99 et 14/07/12 !
L’homme sourit une dernière fois avant de disparaître dans son atelier à l’arrière de la boutique, le bijoux entre les doigts, sans poser davantage de questios. J’espérais de tout cœur que cela lui plairait … Je me demandais également si il allait être content ou s’il avait préféré autre chose … Allait-il le porter ? Il avait intérêt sinon je ne lui offrirais plus rien.

Le vendeur revint rapidement, c’est qu’il voulait fermer à l’heure ! Je ne pensais pas qu’il pouvait faire ça aussi simplement mais je me contentais de le remercier encore une fois au moment du paiement. Je le saluais de la main tout en courant vers le cinéma. Heureusement, j’étais juste à côté, je n’avais qu’à traverser deux petites rues quand je reçus un SMS - J’attrapais mon téléphone dans mon sac tout en marchant aussi rapidement que je le pouvais en évitant de me casser la tronche.

« Je suis devant. Je t’attends, à tout-de-suite ! »


Bon, je n’avais pas le temps de répondre car si je lui répondais et bien je mettrais plus de temps que prévu. À peine quelques secondes plus tard, il était dans mon champs de vision. J’agitais les bras afin qu’il me répère mais c’était dure de me louper avec ma robe blanche … Moi qui voulait passer sans me faire remarquer c’était loupé car même si c’était une bonne tactique la journée, le soir, on ne voyait plus que moi. Je tenais fièrement mon sachet tandis que je le voyais me questionner du regard sur ce qu’il pouvait bien y avoir dedans pour que ce soit si petit et soit disant des « courses ». Je ne pus m’empêcher d’avoir cet air amusé et ce n’est qu’une fois à sa hauteur, à quelques centimètres de lui que je me mis sur la pointe des pieds mais lui déposer un baiser sur la joue en guise de bonsoir. En fait, il n’avait rien à dire et puis quoi de plus charmant qu’un garçon avec une trace de rouge à lèvre rose sur la joue ?! Mais ça, je ne lui dirai pas tout de suite.

- Avant tout, tiens, c’est pour toi ! Lui dis-je en tendant le paquet, affichant un large sourire. J’étais fière de moi car il ne se doutait de rien.

Nous avions encore une vingtaine de minutes avant les séances de 20h comme nous étions en avance alors il avait largement le temps de l’ouvrir. De toute manière, il était impossible pour lui de mentir s’il disait que cela lui plait alors que ce n’était pas le cas, je le remarquerais tout de suite à son expression. Je priais pour que l’intention que j’avais ne soit pas male prise car je ne voulais en aucun cas être déplacée ! J’étais enfin avec lui et plus rien d’autre ne comptait.

En attendant qu’il ouvre l’emballage, je tournais la tête pour voir les films à l’affiche. Je ne savais pas quoi prendre mais apparemment nous n’étions pas les seuls. Beaucoup arrivèrent en même temps que nous mais je sentais que leur regard à notre égard se faisait de plus en plus lourd. Tandis que certains se contentaient de nous regarder, d’autres parler déjà. Je pouvais très clairement les entendre « Qu’est-ce qu’ils font ensemble ces deux-là ? » et un tas d’autres trucs … Je n’appréciais pas qu’ils posaient un tel jugement sur Rin, ils ne savaient rien de lui alors pourquoi se permettaient-il de le voir de la sorte ? Il en fallait beaucoup pour m’énerver mais qu’ils continuent seulement à m’agacer et je leur montrerai que je suis pas aussi mignonne que j’en ai l’air.

Et afin d’éviter que je me mette à leur aboyer dessus, je reposais mon regard vers la personne qui comptait en ce moment le plus à mes yeux.

- Alors, ça te plait ?

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MessageSujet: Re: « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki]   « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki] Icon_minitimeLun 23 Juil - 18:04

Adossé contre le mur, j’attendais que Maki arrive de ses courses pour pouvoir nous rendre enfin dans le cinéma. Je sortais mon portable de ma poche, sélectionnant son contact pour lui signaler que j’étais enfin arrivé et que je l’attendais donc ici, comme convenu.
Le soleil tapait toujours plus fort malgré ce début de soirée, annonçant encore une fois une nuit qui serait juste intenable par sa chaleur. Aucun doute, s’il avait eu du mal à arriver, l’été était enfin parmi nous. Période de l’année que je n’aimais pas particulièrement pour détester le soleil qui me détruisait non seulement les yeux, mais aussi parce que je n’aimais pas particulièrement la chaleur. A vrai dire la seule chose que j’adorais l’été c’était la nuit, le fait de pouvoir rester au dehors à regarder les étoiles et laisser son esprit vagabonder jusqu’à pas d’heure, allongé dans l’herbe tandis que soufflait le vent des vacances. Oui, c’était la seule chose qui rendait cette période vraiment agréable, quoique j’adorais également particulièrement les orages de chaleur qui éclataient à droite et à gauche, comme ça serait certainement le cas vu la température qui régnait ici, avoisinant pas loin les 35°C.

Promenant mon regard une nouvelle fois parmi la foule pour tenter de l’apercevoir en vain, je levais les yeux vers les écrans numériques qui affichaient tous les films qui passeraient ce soir. The artist... Non, franchement merci bien. Et puis si le film était mué, Maki ne l’était pas donc si moi ça ne me dérangerait pas, je n’étais pas sûr que tous les spectateurs soient de mon avis, pensais-je avec un petit sourire amusé sur les lèvres. Je poursuivais la liste, tout en réfléchissant à ce qui pourrait bien nous tenter. The Dark Knight Rises, Star Wars en 3D, The Amazing Spider-Man... Mouais… Ah tiens, The Town est rediffusé... Ça c’est pas mal du tout. Bon, on verra bien de toute manière.

Tout à coup, un mouvement au loin attira mon attention. Je tournai la tête vers la rue piétonne en face de moi, remarquant parmi la foule toujours aussi dense que Maki se dirigeait vers moi, un sourire aux lèvres tandis qu’elle bougeait les bras pour que je la remarque. Je lui rendais son sourire pour la saluer, réellement content de la revoir, n’étant visiblement pas le seul à l’avoir remarqué puisque quelques regards indiscrets se posaient sur elle à son passage. Il n’y avait pas à dire, elle était loin d’être restée la petite fille de cinq ans que j’avais autrefois connu, impossible de ne pas le remarquer. Et visiblement elle plaisait énormément à le gente masculine. En même temps elle savait mettre en valeur sa beauté naturelle, et en cela je comprenais qu’elle ne passe pas inaperçu. Traversant la rue, elle exhibait fièrement un sac qu’elle tenait dans la main comme si elle venait de trouver la huitième merveille du monde. En tout cas pour quelque qui a des courses à faire, elle n’était pas bien chargée. Soit. Une chose était certaine, elle ne ressemblait pas du tout à Cassiopea sur ce point. Lorsqu’elle partait faire du shoping ou ne serait-ce que se balader en ville, elle revenait toujours chargée comme une véritable mule, alors que son placard était déjà plein à craquer. Je me demandais d’ailleurs comment elle faisait pour trouver la place de tout ranger. Quoique, elle squattait toujours le mien alors bon ! Au moins toutes les femmes n’étaient pas comme elle, c’était déjà encourageant !

M’ayant enfin rejoint, je la saluais d’une voix calme mais heureuse, tandis que la jeune fille s’était mise sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ma joue en guise de réponse.

« Avant tout, tiens, c’est pour toi! » Me dit-elle avant toute chose, me tendant le sachet dans un grand et beau sourire.

Je lui lançais un regard surpris, prenant le paquet avec un sourire sincèrement touché sur le visage.

« Merci beaucoup mais il ne fallait pas ! » La remerciais-je, un peu gêné pour ne rien lui avoir pris en retour. Tant pis, la prochaine fois ce sera moi et aucune négociation ne sera possible !

J’ouvris alors le sachet, sortant de là une petite boîte noire sur laquelle était inscrit le nom d’une bijouterie de la ville. Eh bien, si je m’étais attendu à ça... J’ouvrais la boîte, découvrant alors un bracelet en argent fait d’une chaîne sur laquelle était incrustée des petits diamants noirs taillés comme des piques. Une petite tête de mort, une croix et une clé étaient accrochées à celui-ci, formant un tout vraiment... superbe. Mais ce qui attira tout particulièrement mon regard fut deux inscriptions gravées sur le fermoir, Maki & Rin au recto, 04/09/99 et 14/07/12 au verso. Comment aurais-je pu oublier ces dates, la première où nous nous étions rencontrés à notre premier jour d’école, la suivante il y a quelques jours à peine alors que nous venions de nous retrouver.

« Waouh... » Lâchais-je sans m’en rendre compte.

« Alors, ça te plait ? » Me demanda-t-elle aussitôt, comme si le doute pouvait être possible.

« Et comment ! Je ne sais pas quoi dire, si ce n’est un grand merci. C’est vraiment... superbe. Il n’y a pas d’autre mot. Merci beaucoup. » Répétais-je, plus sincère que jamais, un grand sourire sur les lèvres tandis que je l’enlaçais amicalement pour la remercier.

J’attachais aussitôt le bracelet à mon poignet gauche, décidément touché par son geste. J’avais l’air bien ridicule moi à n’avoir rien à lui offrir en retour... En tout cas il était certain que je me rattraperai. Relevant alors les yeux vers elle, je lui dis :

« Bon, j’ai l’air un peu débile de ne rien avoir prévu mais en tout cas une chose est certaine : ce soir c’est moi qui t’invite. Bon ok c’était déjà prévu, mais bon. Là, tu es maintenant obligée d’accepter. » Plaisantais-je.

« On y va ? » Lui proposais-je, à présent que la file d’attente commençait à se faire de plus en plus longue.

Nous nous dirigeâmes donc vers l’entrée du cinéma, pénétrant dans son hall dans lequel des files se formaient pour prendre des billets. Passant devant une vitre, je remarquais sur mon reflet une trace de rouge à lèvre sur ma joue que j’effaçai aussitôt d’un revers de la main, lui lançant un léger coup de coude pour la taquiner.

« C’est malin ça ! Et tu comptais me le faire remarquer quand, au juste ? » Plaisantais-je, lui lançant un regard faussement outré.

Arrivés sous les panneaux d’affichages numériques lumineux sur lesquels les affiches des films étaient représentées, je levais la tête une nouvelle fois pour regarder ce qui était proposé, demandant à la jeune fille :

« Il y a quelque chose qui te tente ? Je sais que The Town est super sympa, mais après je ne connais pas le reste... C’est quoi ton genre de film ? Parce que je te préviens, tu m’as fait assez manger de Disney quand on était gosses, alors ces trucs-là c’est même pas en rêve ! » La taquinai-je à nouveau, lui lançant un regard et un sourire pleins de malice.

Ah ça... Je me souviendrais toujours de ces après-midi passées chez elle où elle me suppliait de regarder Cendrillon, Blanche-Neige et autres « réjouissances ». Disons que c’était un petit traumatisme pour me préparer aux suivants !
Je lui lançai à nouveau un regard, remarquant soudain que son visage s’était fermé, plus tendu que tout à l’heure.

« Qu’est-ce qu’il se passe, ça ne va pas ? » Lui demandai-je, les sourire légèrement froncés, avant de remarquer qu’un groupe nous lançait des regards pour le moins... réprobateurs, disons.

Croisant l’air profondément moqueur et parsemé de mépris de l’un d’eux, je lâchais un soupir, comprenant sans difficulté ce qu’il se passait.

« Ne t’en fais pas, ce n’est rien. J’en ai l’habitude depuis le temps. C’est à croire que les gothiques sont des phénomènes sataniques de foires. » Lui dis-je, préférant ne pas m’attarder sur le sujet de ces abrutis finis.

De toute manière je savais déjà comment cela allait se finir si je faisais quoi que ce soit ou bien leur lançait un regard des plus glacials comme je savais si bien les faire. Ne pas leur prêter attention restait encore la meilleure chose à faire, sinon avec mon caractère pour le moins explosif je risquais bien de leur sauter à la gorge et les choses tourneraient mal, comme à chaque fois. Mais je ne voulais pas que Maki voit ma violence contenue au plus profond de moi-même éclater. Je faisais tout pour cacher mes ressentiments, alors me prendre la tête pour quelque chose d’aussi stupide et qui ne mènerait de toute manière à rien était une véritable mauvaise idée. Nous étions tous les deux venus pour nous détendre et passer une bonne soirée, et non pas passer la nuit aux urgences comme cela m’était déjà arrivé dans les ruelles en pleine nuit avec Naomi alors qu’une bagarre avait éclaté entre nous deux et un groupe d’imbéciles profonds pour être polis. Et inutile que l’adolescente comprenne l’une des raisons pour lesquelles on ne m’avait jamais adopté...

En plus d’être sombre et dépressif, je ne laissais jamais qui que ce soit me dire un mot de travers. Et lorsque ma colère éclate, il devient presque impossible de la maîtriser. Je me revoyais encore à l’orphelinat lorsqu’un gamin m’avait provoqué quant à ma noirceur et mon besoin de solitude. Des ragots se rependaient çà et là, tous plus absurdes les uns que les autres alors que l’on disait de moi qu’en réalité j’avais moi-même tué mes parents, que je parlais aux morts ou que sais-je encore. J’en avais vu de toutes les couleurs.

En bref, après avoir gardé le maximum de self-control, je l’avais tout à coup saisi par les cheveux pour frapper sa tête contre les vieux radiateurs en fonte de l’orphelinat. Je le frappais encore et toujours, entendant des cris autour de moi avant que je ne sente des personnes me prendre pour m’arracher de lui alors que je n’entendais plus rien, ne voyait plus rien si ce n’est ma rage et le besoin que j’avais eu de lui faire regretter ses paroles. Toute la colère que j’avais contre celui qui avait ôté la vie de ma famille grandissait jour après jour, heure après heure, seconde après seconde, éclatant aussitôt que quelqu’un daignait m’approcher ou prononcer le moindre mot à mon égard. J’étais alors très vite devenu le petit garçon étrange, celui qu’il fallait éviter, celui qui voulait tuer... Alors non, je ne voulais pas perdre mon contrôle ce soir pour quelque chose qui n’en valait pas la peine, et encore moins devant Maki.
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Maki Saitô

Maki Saitô
Ne te limite pas aux apparences

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MessageSujet: Re: « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki]   « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki] Icon_minitimeVen 27 Juil - 17:12



Manquerait plus qu'on se laisse marcher dessus



Je pouvais presque dire que j'avais atteint le 7ème ciel rien pour savoir que j'allais avoir Rin l'espace de toute une soirée. Un ami, le seul, mon premier et mon dernier qu'il me restait - Le seul sur qui je pouvais m'appuyer mais je ne le ferai pas. Je savais qu'il avait souffert et qu'il souffrait encore il y a quelques jours, l'image de son expression vide devant la mer, ne quittait pas mon esprit alors pour lui, j'ai décidé de devenir forte. Assez forte pour qu'il puisse se reposer sur moi et que je puisse, à mon tour, ne serais-ce qu'un peu le protéger du monde extérieur bien que je n'étais pas un médicament ou quelque chose dans le genre ... Je voulais être utile, pas comme ces dernières années. Et bien qu'en y pensant comme ça, cela pouvait paraître stupide, pour moi, ça ne l'était pas car il m'a redonnait la force de me battre. Je me suis rappelait, à travers sa présence et son histoire, que je n'étais pas à plaindre et que je devais aller de l'avant car avant notre rencontre, j'avais totalement perdu de vue mes objectifs et mes espoirs. Je n'attendais plus rien des autres et je me refermais sur moi-même, exactement comme par le passé, j'ignorais tout. Mais maintenant que je voulais me donner à fond pour quelqu'un, je trouvais à nouveau la force de me rouvrir déjà pour ne pas que Rin s'inquiète à mon sujet et également pour lui montrer qu'il devait également s'ouvrir aux autres ... Du moins, je le voyais de cette façon.

Ainsi, pour le remercier simplement d'être à nouveau à mes côtés, je lui achetais un cadeau , un bracelet qui ressemblait plus à une gourmette car il y avait une inscription. Il ne me tardais plus qu'une chose, qu'il l'ouvre afin que je puisse voir son expression. Bon, j'avais déjà pus constater la surprise lorsque je lui tendis le paquet. Honnêtement j'étais aux anges car il ne s'était douté de rien.

- Merci beaucoup mais il ne fallait pas ! M'avoua-t-il tout en me remerciant bien qu'il paraissait gêné de mon geste.

Je ne pus m'empêcher de sourire, amusée par la situation, j'ajoutais :

- Mais si qu'il le fallait ! Exclamais-je, prenant un ton faussement offusqué. Comme si j'avais été obligée.

Je le laissais ouvrir l'emballage, toute excitée à l'idée de savoir si ça allait lui plaire. Bon, je serais mon excitée si je lisais de la déception sur son visage mais bon, je ne devais pas me démoraliser pour si peu après tout ... Je l'échangerai, pensais-je. J'essayais depuis quelques jours de positiver au maximum, me rendant compte que malgré les épreuves, nous avions beaucoup de chance déjà de vivre, de ne pas être pauvre et au bord de la famine bien que nous étions loin d'être riche, que nous pouvions étudier, bien que là aussi nous voyons rarement le bon côté de la chose et enfin j'avais retrouvé mon ami d'enfance. Que pouvait-il bien m'arriver de mieux ? Et rien que pour ces moments là, de bonheur, j'étais contente de vivre alors j'espérais qu'en étant aussi radieuse et en dégageant des ondes positives, je pourrai peut-être toucher Rin afin qu'il voit aussi les choses de cette manière -

Je lâchais, l'espace de quelques secondes Rin du regard pour porter mon attention aux films affichés mais mon regard se stoppa net non pas sur les affiches mais sur un groupe de personnes, franchement pas discret, qui ne cessait de nous regarder et de parler apparemment sur moi. Je pouvais entendre des bribes de conversations telles " qu'est-ce qu'ils foutent ensemble ? ". J'étais sciée. Je savais que les gens pouvaient être cruels, stupides et méchants mais ça dépassait ce que je pensais. Je n'étais pas outrée car ils parlaient de moi mais j'étais furieuse qu'ils puissent juger un type comme Rin. Quoi, il était gothique et alors ? La première fois que je l'avais revu, je n'y avais même prêter attention comme quoi l'apparence chez moi, comptait très peu. Ils ne savaient rien de lui, pourquoi il était comme ça. Rien de notre amitié et ils jugeaient. Alors qu'ils le fassent plus loin mais là, sous mon nez, c'était tout simplement intolérable. Il en fallait énormément pour me faire éprouver de la haine ou pour me pousser à bout. J'ignorais facilement les autres et il était quasi impossible de m'atteindre psychologiquement par des remarques ou des moqueries mais il fallait croire que j'étais beaucoup plus touchée quand la cible n'était pas moi mais mon ami. Non, en fait, ça à toujours été ainsi, déjà tout petit, je n'acceptais quand quelqu'un s'en prenait à Rin ... Surement car il me protégeait des autres petits garçons qui m'embêtaient alors je voulais lui rendre la pareille ... Mais je n'ai jamais pu - à l'époque, j'étais trop petite, trop faible. Désormais, j'avais 18 ans, plus forte et s'ils continuaient, j'allais exploser et leur montrer qu'une fille, aussi inoffensive que j'en avais l'air, pouvait les remettre à leur place. Mais afin de ne pas créer des histoires, je reportais mon regard sur le gothique qui venait de lâcher un "Wouah ...". Rien que le fait de voir son visage, m'apaisais et je me sentais déjà beaucoup mieux bien qu'ils étaient toujours à quelques mètres de nous, en train de nous observer. Et bien que ça paraissait évident, je voulais tout de même confirmation.

- Alors ,ça te plais ? Lui demandais-je.

- Et comment ! Je ne sais pas quoi dire, si ce n’est un grand merci. C’est vraiment... superbe. Il n’y a pas d’autre mot. Merci beaucoup. Finit-il par lâcher, pour la troisième fois au moins le sourire aux lèvres.

Je ne pus me retenir de lâcher un petit rire, amusée. Il ne tarda pas à me prendre dans ses bras, amicalement, bien entendu. Je pouvais ressentir toute la chaleur émaner de son corps et se diffusait dans le mien. Je ne l'avais pas encore vu sourire de la sorte et j'étais tellement heureuse de pouvoir voir une nouvelle facette du nouveau Rin, de nouvelles expressions. Il paraissait vraiment touché par mon geste - Avait-il oublié à que je lui faisais au moins une fois par semaine un gâteau voir beaucoup plus certaines semaines, c'était même tout les jours ! Il a dû en manger, des cadeaux. En y repensant, il devait se douter que j'éprouvais plus que de l'amitié pour lui, lui offrant des gâteaux en forme de cœur, mais il ne me dit jamais rien à ce sujet. Finalement, je le remerciais car je savais qu'il aurait refusé mes sentiments donc je ne dis jamais rien et il n'eut pas besoin de me faire de la peine. J'avais de la chance d'avoir eu un ami pareil. Je passais mes bras derrière son dos pour lui rendre son câlin avant qu'il ne s'éloigne à nouveau.

Il tourna son poignet et le mit sans difficulté, moi qui pensais que j'allais devoir l'aider à l'enfiler, j'avais eu tord.

- Bon, j’ai l’air un peu débile de ne rien avoir prévu mais en tout cas une chose est certaine : ce soir c’est moi qui t’invite. Bon ok c’était déjà prévu, mais bon. Là, tu es maintenant obligée d’accepter. Plaisanta-t-il comme si j'étais vraiment obligée.

- Ohhh mince, tu savais pas, j'ai exprès pris ce cadeau car je me suis dis que t'allais me payer le cinéma comme ça ! Le narguais-je. Je profitais de cet instant pour lui tirer la langue en essayant de lui faire croire qu'il est tombé dans le panneau bien qu'en réalité, je n'avais absolument pas fais ce geste pour qu'il me rende quoi que ce soit en retour.

Mais c'était Rin après tout, il était incapable d'accepter sans donner en retour. Comme si j'allais un jour regretter de lui avoir pris ça car il ne m'a rien donné ou si j'allais lui faire un quelconque reproche. Il m'exaspérait mais je n'allais pas laisser ce détail prendre de l'importance ... Après tout, si mon cadeau qui a fait plaisir et que ça lui fais plaisir de m'inviter, alors soit.

- On y va ? Proposa-t-il sous forme de question bien qu'il n'attendit pas une réponse de ma part pour avancer.

Je compris par la suite pourquoi il était subitement si pressé ... La file d'attente ne cessait de s'allonger. J'accélérais donc le pas pour le rejoindre puis une fois à sa hauteur, je marchais à la même vitesse. Nous pénétrâmes dans le grand hall du cinéma pour rejoindre la file quand nous passâmes devant une vitre et que Rin eut le malheur de se regarde dedans, constatant une trace de rouge à lèvre rose pâle sur sa joue. Je l'avais oublié celle-là. Il effaça du revers de la main la trace de rouge à lèvre et me donna un coup de coude.

- C’est malin ça ! Et tu comptais me le faire remarquer quand, au juste ? Me demanda-t-il sur un ton outré tandis qu'il souriait encore quelques secondes plus tôt. Quel piètre comédien mais j'entrais dans son jeu.

- Mais ça t'allais tellement bien ! Et je savais à quel point tu étais ému d'avoir un baiser de moi que je voulais te laisser un souvenir ! Ce n'est pas tout les jours qu'on rencontre une déesse comme ... moi ! Rétorquais-je en prenant un air supérieur. Non non, mes chevilles n'enflent pas encore ! Rajoutais-je en mettant en évident mes pieds dans les tongues.

Après cet épisode, nous arrivâmes enfin à la fin de la file. Je voyais le regard de Rin se diriger vers les panneaux lumineux au-dessus de nous, affichant les horaires et les salles de projections de chaque film proposé. Je lavais à mon tour les yeux vers ceux-ci tandis que temps en temps nous avancions d'un pas ou deux dans la file. Il fallait bientôt se décider.

- Il y a quelque chose qui te tente ? Je sais que The Town est super sympa, mais après je ne connais pas le reste... C’est quoi ton genre de film ? Parce que je te préviens, tu m’as fait assez manger de Disney quand on était gosses, alors ces trucs-là c’est même pas en rêve ! Plaisanta-t-il à nouveau. À croire que ce soir, il avait décidé de se lâcher mais ça ne me déplaisait pas du tout.

Je lui lançais un regard vexé et fis mine de bouder en tournant la tête dans la direction opposée.

- Pff c'est pas juste ! Je voulais regarder un dessin animé, pleurnichais-je, ne manquant pas de taper légèrement du pied comme lorsque nous étions gamins.

À ça, je m'en souvenais. En plus de tout les DVD Walt Disney, lorsque nous allions au cinéma avec mes parents ou les siens, c'était également moi qui décidais ! Toujours et encore moi ... À cette époque, je me prenais pour une petite princesse et j'étais traitée comme telle ! Je finissais même par y croire vraiment tellement je m'amusais dans ce rôle de petit commandant en chef ! Sauf quand Rin commençait à froncer des sourcils ou à élever la voix, souvent pour rigoler, je me rendais immédiatement ! Ôh non, jamais je n'avais mis en colère mon ami réellement et lorsque je voyais que c'était sérieux, je me la fermais pour éviter qu'il s'énerve vraiment. Mais bon, c'était rare les fois où je lui laissais avoir raison car en fait, il prenait tout à la rigolade même quand je devenais rouge comme une tomate et que je criais sur lui pour avoir le dernier mot. Je l'en ai fais subir, des choses.

Toujours le regard tournée, comme si j'étais vraiment vexée et que je faisais la gueule, je revis le groupement de garçons de tout à l'heure qui n'avait pas été tendre avec nous et ils ne semblaient pas vouloir arrêter de parler sur nous, nos looks différents et la manière de s'habiller de Rin. Sans parler leur fou rire qui me tapais sérieusement sur le système. J'étais sur le point d'aller leur demander s'ils avaient un problème mais je me dis que ça en valait pas la peine, je risquais de gâcher la soirée alors je retournais vers Rin mais il ne tarda pas à remarquer que quelque chose n'allait pas ...

- Qu’est-ce qu’il se passe, ça ne va pas ? Me demanda-t-il, certainement inquiet.

Je ne voulais qu'il sache la raison mais c'était loupé, il venait de poser son regard vers le direction. C'était difficile de le duper ... Et je ne tardais pas à comprendre que ça l'ennuyait profondément car il lâchais un long soupir. Ça me faisais vraiment chier qu'il l'ai remarqué

- Ne t’en fais pas, ce n’est rien. J’en ai l’habitude depuis le temps. C’est à croire que les gothiques sont des phénomènes sataniques de foires. M'avoua-t-il, normalement, pour ne pas insister à ce sujet et insinuant par la même occasion que l'on ferait mieux de les ignorer.

Mais je n'étais d'accord. Je me surprenais moi-même car l'avis des autres, je passais toujours par-dessus depuis que j'étais au collège. Oui, bien des choses changèrent dans ma vie à partir de cette période. Après que Rin soit parti de notre école, je me vis de nouveaux amis, ils étaient au nombre de 4. Que des garçons ... Il faut croire que depuis toujours j'avais plus de facilité à aller vers eux. Je n'oubliais pas Rin mais il m'aidèrent à prendre sur moi et ils firent tout pour que je me sente mieux. J'étais à nouveau considérée comme une petite sœur. Mais arrivés au collège, ils devinrent populaire et très convoités par les filles mais toutes celles qui se déclaraient se faisaient rejeter et nous restions notre petit groupe 5. J'étais la seule fille à pouvoir les approcher, de plus, j'étais mignonne et je ne me maquillais pas contrairement aux autres qui cherchaient déjà à se trouver un copain, moi, cette idée ne me traversa jamais l'esprit. Avec le temps, j'exaspérais de plus en plus les autres filles qui devenaient également de plus en plus jalouses car si cela ne suffisait pas, des rumeurs circulaient comme quoi, tous les 4 m'aimèrent. Hors, jamais aucun d'eux ne se déclara. Je pense qu'ils savaient que pour moi, ce n'était que des amis mais ils restèrent tout de mêmes à mes côtés ... mais plus pour longtemps car je ne supportais plus la jalousie et le regard méprisant des autres. Ces filles allaient jusqu'à raconter les pires rumeurs à mon sujet et inversement pour que l'on ne se parle plus et c'est ce qui se passa. Je décidais un soir de ne plus les approcher. Bien sur, en y repensant, c'était leur donner raison à ces pimbêches car c'est ce qu'elles voulaient mais je me rendis compte que l'être humain était capables d'écraser les autres ... Et ça, je ne l'avais pas remarqué avant étant toujours entourée de personnes généreuses et me protégeant. À maintes reprises, ils tentèrent de reprendre contact mais je refusais à chaque fois. Puis vinrent mes premières années au lycée, où rien ne changea mis à part le faut que je portais des lunettes. Je ne parlais plus à personne et on me traitait de fille froide, sans intérêt, qui se prenait supérieure ...

Je voulus ensuite me faire transférée à Rayen pour donner une nouvelle image de moi car ici personne ne me connaissait avant, du moins, c'est ce que je pensais, je pouvais donc recommencer mais il faut croire que j'ai mal choisi mon groupe ... Les populaires. Rien de plus hypocrites et superficiels. Et plus le temps passait et plus je me refermais à nouveau sur moi-même ... Ignorant les autres jusqu'à ce que je revis Rin. Il me redonna espoir, il me faisait rire, je me sentais plus forte à ses côtés. Je me sens aimée. Alors je n'acceptais pas la vérité, celle qui dit que les passants le jugent et qu'il en a l'habitude. Je n'étais pas d'accord, il méritait beaucoup mieux et il n'avait pas à s'habiller autrement pour rentrer dans un moule et plaire aux autres. Surtout pas à ces gens pour qui l'apparence signifie. J'en avais assez entendue et bien que je comptais me retenir comme lui, je lui fis un signe de main pour dire qu'il ne devait pas bouger. Déjà avant, j'avais réussi à former une carapace et bien que j'étais timide, il ne fallait pas m'emmerder mais maintenant que j'avais cette force en moi en plus de vouloir le protéger, je marchais d'un pas décidé vers le groupe qui nous lançaient ce même regard méprisant que j'avais subi par ces filles.

Je me dirigeais vers le garçon qui parlé le plus, le plus fort et également celui dont le regard me dérangeais le plus. Étonnés, ils ne turent à mon arrivée mais en fallait plus que que je décolère. J'agrippais violemment le garçon par le col, fermant mon poing sur sa chemise et la froissant au passage. Mon regard n'était plus du tout le même qu'il y a encore quelques minutes, il était froid et haineux. Je le traitais avec indifférence, ne le lâchant pas malgré le fait qu'il ait reculé pour lâcher mon emprise. Il s'apprêtait à m'aboyer dessus, ne comprenant pas pourquoi je faisais ça apparemment mais je ne lui laissais pas le temps de dire quoi que ce soit.

- Écoute moi bien, toi et tes potes vous m'ennuyais depuis plusieurs minutes déjà et bien que j'ai l'air d'une fille inoffensive et douce, mon ami l'a beaucoup moins que moi alors comme je suis gentille je vous laisse encore une chance pour qu'on puisse tous passer une bonne soirée. Vous fermez votre bouche à notre sujet et tous se passera bien. Et ce n'est pas un choix que je te laisse à moins que tu veuilles que j'appelle la sécurité en prétextant qu'un jour t'as essayé de me violer et que depuis tu m'harcèles mais je doute que t'ai envi d'une soirée au poste alors sois gentil.

Ils semblaient tous bouche bée et malgré que je les avais traité comme des chiens, aucun ne prit pas parole pour contester. Bien sure, tous ce que je disais, c'était uniquement dans le but de leur faire peur. Je ne savais pas comment réagissez Rin bien que je doute qu'il soit violent ... du moins l'image que j'avais encore de lui, il ne l'était pas du tout mais vu son look, j'en tirais profit. Je relâchais son haut et leur tournais le dos pour aller rejoindre le gothique. Il avait l'air choqué et à la fois amusé qu'ils se soit fait maitriser par une fille. On était dans un lieu public après tout, et ils n'étaient pas aussi grande gueule qu'ils n'y paraissaient. J'exprimais rarement une telle haine mais ils étaient allés trop loin. Désormais, ils ne nous gâcherons plus la soirée. J'allais rejoindre mon partenaire et je m'accrochais à son bras, tout en avançant dans la file, comme si de rien était.

- Au fait, va pour The Town, je te fais confiance pour une fois, je te laisse choisir après 13 ans, plaisantais-je pour détendre l'atmosphère bien qu'il ne semblait pas oublier ce qu'il venait de se passer.

Ne me voyait-il pas comme ça ? Certainement. Par le passé, je n'arrivais même pas à dire non quand un garçon me voler un goûter ... Alors comme pour changer totalement de sujet, je passais une main dans ses cheveux, pensant que ça allait le détendre.

- Sinon, parles moi un peu de toi, tu as une copine ? Demandais-je, enthousiaste.

J'étais curieuse car j'en avais aucune idée et comme tout le monde dans ce cinéma pensais que nous étions en couple, je voulais lui poser la question. Après tout, ce n'est pas si on faisait quelque chose de mal - Je n'avais pas l'impression d'être déplacée envers Rin même s'il avait une copine ... Je ne savais même pas si elle allait bien le prendre ou si elle s'entendrait avec moi, comprenant l'affection que je vouais à son copain mais la chose que je redoutais le plus était qu'elle soit aussi jalouse que ces filles ... Celles qui m'avaient fait perdre mes amis car si elle était ainsi, bien que je ne la laisserai pas m'éloigner de Rin à moins qu'il le veuille bien, je serai déçue. Mais après, elle doit quand même être une fille bien ... sinon pourquoi l'aimerait-il. La seconde chose que je redoutais le plus, c'est qu'elle soit l'auteur de la tristesse que j'ai pu lire sur le visage de Rin ce jour-là, face à l'infinité de la mer.

Je me demandais si je voulais vraiment connaître la réponse mais il était trop tard désormais.

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MessageSujet: Re: « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki]   « Le cinéma substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. » [Pv Maki] Icon_minitimeMar 28 Aoû - 6:09

Maki m’avait enfin rejoint devant le cinéma, lieu dans lequel la foule, malgré la chaleur, s’amassait déjà. L’atmosphère de cette fin d’après-midi se faisait de plus en plus lourde, le ciel pourtant encore dégagé ne devant pas s’attarder à relâcher d’ici quelques heures peut-être des éclairs qui viendraient le zébrer. En entendant en tout cas tout était parfaitement calme, et plus que tout je venais de retrouver cette fille que j’avais perdu de vu depuis de trop nombreuses années. Une chose était certaine, il nous faudrait rattraper le temps perdu. Malgré mon asociabilité légendaire, c’était toutefois ce que je souhaité véritablement. Sa seule présence aurait pu me rappeler maints souvenirs de ce passé aussi heureux que douloureux par la nostalgie qu’il m’évoquait, mais étrangement malgré tout cela me faisait du bien. Peut-être que cela me faisait réaliser que ces rares souvenirs presque inexistants qu’il me restait de ma famille n’étaient pas le fruit de mes divagations illusoires où j’aurai pu m’inventer une autre vie. Après tout je n’avais encore que cinq ans ce soir où ils étaient morts, alors mes rêves et la figure que je m’étais indubitablement construit d’eux avaient de très fortes chances d’être erronées. Mais lorsque Maki était là et que ses sourires étaient l’une de ces nombreuses choses qui demeuraient inchangées chez elle malgré l’âge, j’avais l’impression de pouvoir revivre cette part de mon enfance qui m’avait été si durement arrachée. Alors des souvenirs, bien que succincts, me revenaient au fur et à mesure tandis qu’elle me parlait, évoquant en moi un élan de nostalgie qui m’avait jusqu’à présent assassinée mais qui aujourd’hui, paradoxalement, semblait me faire revivre. Je n’en comprenais d’ailleurs pas la raison, mais je ne préférais pas me poser de questions. Une bouffée d’oxygène m’était à présent offerte, alors je comptais bien en profiter.

Puis touché par ce geste qu’elle eut envers moi en m’offrant ce bracelet de style gothique et qu’elle avait fait graver de nos noms et de ces deux dates que je n’oublierai également jamais et qui représentaient notre rencontre et nos retrouvailles, je me sentais soudain bien embarrassé de n’avoir rien à lui offrir en retour. Au moins j’avais déjà prévu de lui payer ce ciné, mais tout de même c’était loin de casser trois pattes à un canard. Tant pis, je me rattraperai la prochaine fois. Et s’il y avait en réalité bien une chose que je venais de lui faire don, c’était d’une nouvelle opportunité pour elle de se payer gentiment et malicieusement ma tête.

« Ohhh mince, tu savais pas, j'ai exprès pris ce cadeau car je me suis dis que t'allais me payer le cinéma comme ça ! » Me dit-elle en tirant la langue à la manière d’une petite fille, son air taquin m’arrachant un rire amusé.

Ce même air d’ailleurs qui la caractérisait depuis que nous nous étions rencontrés. A vrai dire, nous étions toujours prêts à faire les quatre-cents coups à l’époque, et bien souvent même elle était plus casse-cou que je ne pouvais l’être. Fonceuse, rien ne l’effrayait au premier abord. Et je dis bien au premier, car si elle allait toujours au-devant d’une chose quelconque qui pouvait bien attiser à l’extrême sa curiosité insatiable, et ce sans réfléchir, elle revenait toujours se cacher derrière moi pour que je prenne le relais. Et en gamin autrefois accro aux super héros comme tout gosse de mon âge, je m’en donnais à cœur joie de pouvoir la protéger. Pitoyable quand on y repense treize ans plus tard, mais quand on est petit rien ne nous paraît être stupide, bien au contraire.

Un sourire amusé sur les lèvres, je détournai mon regard du sien pour jeter un œil vers la queue de plus en plus importante de cette multitude croissante de personnes qui semblaient s’être toutes données le mot pour aller voir un film le même soir et à la même heure. Moi qui pensait qu’avec cette chaleur et ce temps les gens préfèreraient profiter de la plage je m’étais visiblement trompé. Soit, ce n’était donc pas le moment de traîner.

« On y va ? » Lui dis-je, cette question sonnant plus comme une affirmation alors que je marchais déjà vers le hall du cinéma dans lequel la clientèle principalement de jeunes s’agglomérait déjà au niveau des guichets.

Passant les portes vitrées de l’entrée, je croisais brièvement mon regard avant qu’une marque sur ma joue n’attire mon attention. Du rouge-à-lèvre... Ben voyons, heureusement que je l’avais vu sinon j’en connaissais une qui aurait eu grand mal à le digérer. Et un qui aurait sacrément eu la honte s’il avait continué à se balader avec cette allure. Frottant aussitôt vigoureusement ma main contre ma joue pour effacer cette trace, je donnais un léger coup de coude à Maki, adoptant dès lors un ton faussement indigné en m’exclamant :

« C’est malin ça ! Et tu comptais me le faire remarquer quand, au juste ? » Lui lançai-je.

« Mais ça t'allais tellement bien ! Et je savais à quel point tu étais ému d'avoir un baiser de moi que je voulais te laisser un souvenir ! Ce n'est pas tout les jours qu'on rencontre une déesse comme ... moi ! » Répliqua-t-elle en relevant le menton, feignant un air des plus fiers avant qu’elle n’ajoute en avançant son pied pour attester ses propos :

« Non non, mes chevilles n'enflent pas encore ! » M'assura-t-elle, provoquant une nouvelle fois mon rire.

Folle... Il n’y avait pas d’autre mot qui pourrait la caractériser au mieux. Oui, totalement mais adorablement folle, voilà ce qu’elle était.
Promenant mon regard sur les lieux dans lesquels je n’étais encore jamais venu jusqu’à présent, je découvrais l’immensité de ce hall peint dans des couleurs pour ainsi dire futuristes, et au design aussi soigné et élégant qu’original. Des colonnes aux leds lumineuses trônaient dans la salle alors que des écrans disposés çà et là diffusaient les bandes annonces de films à venir ou qui étaient déjà en salle. Un immense mur végétal était disposé à notre droite, une cascade artificielle ayant été installée pour que s’écoule de l’eau sur des rochers disposés contre le mur. Il n’y avait pas à dire, c’était vraiment un lieu sympa et agréable. Sur la gauche étaient installés des miroirs qui donnaient au hall un aspect bien plus grand encore qu’il ne l’était déjà, et devant lequel des adolescentes d’une quinzaine d’années discutaient en riant, en profitant pour réajuster leurs tenues. Une des choses que je n’avais d’ailleurs jamais comprit. Si je prêtais attention à mon apparence, jamais je ne pourrais passer personnellement autant de temps à vérifier toutes les deux secondes si ma veste est remontée de deux millimètres par rapport à mon tee-shirt... Et pourtant j’étais hautement perfectionniste sur à peu près tous les sujets. A croire qu’à ce niveau-là il devait y avoir un gène typiquement féminin pour un certain narcissisme, non pas dans le sens péjoratif du terme. Bref.

Arrivant dans la file pour y prendre enfin place, je levai mon regard aussi clair et bleu que l’azur vers les affichages électroniques qui présentaient les affiches des films en salle et l’heure à laquelle ils étaient diffusés. Heureusement, nous avions encore un peu de temps devant nous pour nous décider vu à la vitesse avec laquelle les gens avançaient. En profitant pour acheter des popcorns ou je ne sais quoi, ceux-ci se dirigeaient vers les nouvelles files d’attentes cette fois situées devant les salles elles-mêmes temps que les précédents spectateurs étaient encore en train de regarder leur film qui, au vu de l’heure, ne tarderait plus à prendre fin.

« Il y a quelque chose qui te tente ? Je sais que The Town est super sympa, mais après je ne connais pas le reste... C’est quoi ton genre de film ? Parce que je te préviens, tu m’as fait assez manger de Disney quand on était gosses, alors ces trucs-là c’est même pas en rêve ! » Lui demandais-je avant d’en profiter pour la chambrer un peu. Chacun son tour, non ?

En parlant de Disney, voilà un des supplices qu’elle m’avait fait subir sans que je ne puisse lui résister malgré toutes mes tentatives. Combien de fois avais-je mangé du Cendrillon ou du Blanche-Neige, je ne préférai franchement même plus y penser. Je nous revoyais encore assis sur le canapé de sa maison ou de la mienne, tout dépendait, elle assise en avant les yeux écarquillés alors qu’elle semblait dévorer chaque seconde du film, vivant chaque scène comme si elle y était. De mon côté, j’étais toujours assis au fond du canapé, la tête posé dans la paume de ma main, le coude sur l’accoudoir, guettant bien plus ses réactions que le dessin animé lui-même tandis que je prenais un malin plaisir, je l’avoue volontiers, à décupler sa frayeur dans les moments de « graaaande terreur » ou le méchant chasseur voulait tuer la belle princesse. Quelle tristesse, n’est-ce pas ?
Adoptant une mine faussement vexée, Mali tourna sa tête à l’opposé de ma direction, croisant les bras tandis qu’elle protestait :

« Pff c'est pas juste ! Je voulais regarder un dessin animé. » Répliqua-t-elle, tapant du pied.

« Oh non, arrête ma pauvre petite tête à claque, tu vas me faire pleurer... » Lui répondis-je sur un ton moqueur en passant mon bras autour de ses épaules, l’attirant contre moi avant d’ébouriffer ses cheveux bruns.

Puis je la relâchais bien évidement, avant de la sentir toutefois étrangement se crisper.

« Qu’est-ce qu’il se passe, ça ne va pas ? » Lui demandais-je, quelque peu inquiet.

Son regard était rivé vers un groupe plus loin d’environ notre âge qui lançait des regards dans notre direction depuis quelques minutes déjà visiblement. Ils avaient l’air de s’amuser en tout cas visiblement, ravis pour eux... Car si je me doutais fortement du sujet de leurs crises de rire intempestives, je préférai que, comme moi, elle n’y prête pas attention et s’en détourne. Après tout, les regards mauvais portés aux gothiques ne dataient pas d’hier et cela faisait des années que je m’étais résigné à espérer que cela change. Pourtant, toutes leurs croyances déplacées étaient la plupart du temps largement infondées. Beaucoup de pseudos gothiques adoptaient ce style pour se rebeller contre leur famille avant d’abandonner leur style pour un tout autre quelques années à peine plus tard, si ce n’est moins. Durant ce laps de temps, le gothique relève presque plus du déguisement d’halloween qu’autre chose, leur extrémisme mettant les personnes encore peu ouvertes d’esprit complètement à dos. J’étais pourtant gothique depuis bien sept ans, et la culture était à des années lumières de toutes ces affabulations stupides qu’on pouvait lui porter. Et quant au satanisme ou je ne sais quoi, nous sommes loin de l’être pour la plupart, tout comme d’autres personnes peuvent l’être sans pour autant être gothiques. En bref, il valait mieux ne pas chercher d’histoire de ce côté-là. Les gens restaient plantés dans leurs idées fixes et faussées, certains même se prétendant gothiques sans savoir ce que cela signifie pour autant, et nous autres continuons à vivre notre vie en supportant leur regard qui, au fond, finissaient toujours par être bien moins douloureux au fil du temps. De toute manière être rejeté était quelque chose que j’avais toujours connu outre mon style, alors autant ne pas prêter caution à leurs moqueries qui volaient plus bas que terre.

Lâchant malgré tout un profond soupir en détournant mon attention de ce qui s’avérait visiblement être une belle bande d’abrutis profonds pour être poli de ce que je pouvais capter malgré moi de leur « conversation », je lui dis avec calme et résignation :

« Ne t’en fais pas, ce n’est rien. J’en ai l’habitude depuis le temps. C’est à croire que les gothiques sont des phénomènes sataniques de foires. »

Pourtant et malgré tout, cela semblait l’atteindre bien plus qu’elle ne souhaitait le montrer. Pourquoi, je n’en avais pas la moindre idée. Peut-être parce qu’elle-même avait pu connaître ce genre de comportement à son égard. Qui, après tout, n’était pas constamment jugé pour ne pas appartenir au carcan parfait de la mode, de ses looks androgynes et j’en passe ? Ce dont elle avait bien pu souffrir m’était inconnu, mais de toute manière ça n’était pas le moment pour que je le lui demande ou bien que je ne me pose de plus amples questions à ce sujet en imaginant purement et simplement les réponses qui ne seraient en tout et pour tout rien de plus que de simples hypothèses sans fondement.
Et soudain, Maki s’éloigna d’un pas déterminé vers eux, avant que je n’ai eu le temps de l’en empêcher. Effleurant à peine sa main alors que j’avais voulu la retenir en vain, je devins alors le spectateur de sa colère qui s’extériorisa sans crainte et sans détour à l’égard de la bande. Elle saisit brusquement l’un d’eux qui avait eu l’air de se la raconter le plus par le col de sa chemise qu’elle agrippa sans ménagement, un silence de plomb s’installa dans le groupe aussi médusait que je l’étais, il fallait bien l’admettre. Plongeant son regard aussi dur que glacial dans le sien alors qu’il s’apprêtait à lui balancer je ne sais quelles paroles aussi débiles que vulgaires, elle ne lui laissa pourtant pas le temps d’en placer une, lâchant sans détour sa haine profonde à leur égard.

« Écoute moi bien, toi et tes potes vous m'ennuyais depuis plusieurs minutes déjà et bien que j'ai l'air d'une fille inoffensive et douce, mon ami l'a beaucoup moins que moi alors comme je suis gentille je vous laisse encore une chance pour qu'on puisse tous passer une bonne soirée. Vous fermez votre bouche à notre sujet et tous se passera bien. Et ce n'est pas un choix que je te laisse à moins que tu veuilles que j'appelle la sécurité en prétextant qu'un jour t'as essayé de me violer et que depuis tu m'harcèles mais je doute que t'ai envi d'une soirée au poste alors sois gentil. »

J’aurai peut-être dû intervenir, certes... Mais en même temps c’était juste jouissif de voir ce type qui devait bien faire une demi-tête de plus qu’elle pâlir en entendant ses paroles. Alors non, intervenir n’aurait servi à rien, et à vrai dire elle était loin d’être resté la petite fille d’autrefois, effarouchée lorsque les choses tournaient mal. Pour le coup, elle avait extrêmement bien prit les choses en main, et sans aucun doute bien mieux que je ne l’aurai fait moi-même. Sous le poids de ses menaces et de la surprise, aucun d’eux ne bronchèrent là où les poings auraient certainement valsés depuis un moment si c’était moi qui était allé vers eux. Cela ne faisait pas l’ombre d’un doute au vu, entre autre, de mon caractère prodigieusement calme – et c’est ironique, bien sûr.
Relâchant le type dont la bouche demeurait légèrement entre-ouverte sous le coup de la surprise, j’eus toutes les peines du monde à ne pas laisser le moindre sourire sérieusement amusé se peindre sur mon visage. Et pourtant ça n’était pas l’envie de rire qui me manquait, partagé entre la surprise qu’elle avait également su provoquer chez moi et le bonheur de voir leur tête auparavant si fière se mouvoir en quelque chose de soudain beaucoup moins assuré.

Revenant vers moi, Maki passa son bras autour du mien, reprenant notre avancement comme si rien ne s’était passé.

« Au fait, va pour The Town, je te fais confiance pour une fois, je te laisse choisir après 13 ans. » Dit-elle sur le ton de l’humour, ne désirant visiblement pas s’attarder sur cet épisode pour le moins étrange qui venait de se produire, avant de passer sa main dans mes cheveux qu’elle ébouriffait légèrement.

« Il a intérêt à être bien alors, sinon je sens que je ne vais pas garder ce privilège pour longtemps. » Plaisantais-je à mon tour, passant ma main libre dans mes cheveux pour les remettre en place, quoiqu’ils y parvenaient sans peine tous seuls.

« Hé. Merci quand même. » Lui dis-je en référence à cette interpellation, dans un doux sourire sincère.

Je respectais tout à fait son choix de passer à autre chose et c’était ce que nous allions faire. Je ne comptais lui poser d’ailleurs aucune question à ce sujet et plus particulièrement sur la faille que j’avais cru avoir pu déceler chez elle. Si jamais elle voulait m’en parler un jour elle savait parfaitement que je serai là pour elle, mais en aucun cas je ne voulais la pousser à faire quelque chose qu’elle ne désirait pas. J’étais après tout le premier à savoir que c’était la meilleure chose à faire pour totalement buter quelqu’un et le repousser dans ses derniers retranchements. Mais un simple merci ne coûtait rien, et c’était à mon sens la moindre des choses à faire. Après tout, les choses auraient pu se passer tout autrement et mal tourner, tout comme je lui étais également reconnaissant qu’elle ait désiré prendre ma défense.

Un léger silence s’installa alors entre nous, loin d’être lourd pour autant. L’agitation qui régnait dans le cinéma redoublait par moment alors que nous continuions d’avancer, avant que Maki ne rompe à nouveau ce silence pour me demander avec enthousiasme :

« Sinon, parles moi un peu de toi, tu as une copine ? »

Un sourire élargit mes fines lèvres à sa question, alors que j’acquiesçai d’un hochement de la tête.

« Oui, depuis mon arrivée ici donc presque un an. » Lui dis-je.

Un an... et quelques mois entre durant lesquels notre relation était devenue tellement étrange que je ne savais même plus si durant ce laps de temps nous avions été séparés ou non. Et combien de péripéties... Entre l’épisode avec Naomi qui avait failli tourner au désastre à cause de sa jalousie excessive, nos propres démons qui nous pourchassaient sans cesse, son récent départ à Venise dont elle était heureusement enfin rentrée et mes multiples conneries à osciller entre la dépression, la drogue et j’en passais, il n’y avait qu’une et une seule chose à dire à notre sujet : nous nous aimions tout autant que notre relation était extrêmement complexe. Ce qui n’était pas peu dire ! Car oui, j’aimais Cassiopea comme un fou et je savais combien c’était réciproque. Mais pourtant combien de fois nous étions-nous fait terriblement souffrir ? A mon plus grand bonheur, le dernier épisode en date – et que j’espérais plus que tout au monde être le dernier – était terminé et j’avais pu la retrouver, plus radieuse qu’auparavant. A vrai dire, malgré que nous ayons tous deux plongés profondément dans ces abysses de plus en plus infernaux, nous en étions dernièrement ressortis changés. En tout cas pour elle s’était une évidence absolue alors qu’elle semblait plus posée et mature que jamais. Quant à moi en revanche... Je n’en savais en fait absolument rien. J’avais l’impression d’avoir affronté tant et plus de tempête, mais une de plus et il y avait des risques immenses que je ne m’en relève plus. Si Cassiopea était ressortie plus forte de ses épreuves que jamais, à l’inverse j’avais la sensation d’être devenu aussi fragile qu’une feuille prise en plein vent.
Mais ne préférant pas m’égarer encore et toujours dans la noirceur habituelle de mes pensées, je lui demandais à mon tour :

« Et toi, tu as trouvé « l’homme idéal » ? »

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