I was here ~ [Libre]

- Papaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!! Papaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!! Nooooon!! Reviens!!

Et comme d'habitude, son père lui tournait le dos et s'en allait, abandonnant la petite Aïko, la laissant livrée a elle même.

Elle se réveilla en sursaut et s'assit dans son lit, le visage ruisselant de larmes. Cet éternel cauchemar l'effrayait toujours autant, de par le fait qu'il était extrêmement... Réaliste. En même temps, ça lui était vraiment arrivé. normal que ça la perturbe autant. Elle reprit lentement son souffle et prit son téléphone. Il était trois heures du matin, et elle n'avait toujours pas de message de Kaito.. Il ne lui donnait aucunes nouvelles depuis quelques temps.. Ce qui la faisait extrêmement souffrir.

Elle était déboussolée, et laissa son portable tomber au sol, en réprimant ses sanglots. Elle sortit de son lit et alla droit a son placard, où elle prit un jean bleu clair et une tunique blanche, par dessus lesquels elle enfila un gilet noir, dans lequel elle flottait. Elle prit son Mp3, qu'elle fourra sans y faire vraiment attention dans la poche de son pull, puis ramassa son téléphone au sol avant de chausser ses Doc Marteens noires, et de quitter la chambre, le plus silencieusement possible. Elle se faufila dans les couloirs et faillit se faire prendre par les surveillants a plusieurs reprises, mais elle réussit a arriver à la grille du pensionnat sans encombre. Elle commença a escalader la grille, non sans peine, et passa de l'autre côté en ne se faisant que quelques égratignures sur les mains et en manquant de tomber plusieurs fois. Mais elle avait tenu bond et réussi a sortir de ce pensionnat de malheur qui ne la faisait que l'enfoncer au fur et a mesure du temps.

La jeune femme aux cheveux longs commença a marcher, sans but précis, elle ne faisait que errer dans les rues sombres de Matsuyama, qui était relativement calme de nuit. Elle se dit que c'était normal, que la plupart des habitants de cette ville étaient les pensionnaires, et que les autres devaient être probablement au bar ou chez eux. En parlant de bar, quand elle passa devant, la tête baissée, un homme empestant l'alcool l’accosta en la prenant par le bras. "Hey mam'zelle, V'nez donc boire un p'tit verre". Elle se dégagea brusquement, ne voulant pas qu'il lui arrive quoi que ce soit, se doutant que cet homme ne devait pas être en position de réfléchir correctement. Elle lacha d'une voix froide et distante en accélérant la cadence "Lachez moi s'il vous plait. Je ne bois pas et j'ai quelque chose à faire". Sa réaction était disproportionnée, mais l'idée qu'elle avait en tête lui demanderait beaucoup de force, mentale, et elle ne voulait pas dévier de son objectif. Elle frissonna, et continua a marcher tout droit, et elle croisa une station de Tramway. Elle s'arrêta devant le plan, et le regarda, sans savoir vraiment pourquoi. Quand elle lut "Château de Matsuyama (09h00-17h00), Station d'Okaido.", son coeur, froid depuis un certain temps recommença a battre. Savoir qu'elle allait enfreindre la loi la faisait "revivre". Malgré le fait que si elle se faisait prendre elle attirerait des ennuis à sa cousine, et qu'elle la décevrait. Elle voulait aller a ce château, au moins là bas elle aurait la paix.

Elle sauta dans le premier tramway qui passa, en glissant les mains dans ses poches, et elle sentit son mp3. Assise dans le Tram, elle s'aperçut qu'elle était seule et elle sortit le baladeur avant de glisser les oreillettes dans ses oreilles (V'la le pléonasme --') sans toutefois l'allumer. Arrivée à destination, elle descendit de son moyen de transport, et balaya du regard ce qu'il y avait autour d'elle. Soit du vague et la silhouette sombre et imposante du château qui se détachait de l'obscurité grâce a la lune qui était pleine et le ciel qui était étoilé. Les étoiles... Elle n'essayait même plus de compter le nombre de fois ou, plus petite, elle avait été regarder l’immensité qu'est le ciel avec son père. Elle prit le téléphérique, toujours seule. C'était étrange que le téléphérique et le Tramway soient toujours en marche, alors que l'attraction touristique était fermée. Mais peu lui importait. Elle ne serait bientôt plus de ce monde et tout irait bien pour les autres personnes une fois qu'elle ne serait plus la pour les déranger. Se demandant si elle aurait le courage de vraiment mettre fin a ses jours, elle marcha à pas lents vers le château, retenant ses larmes.

Elle en fit plusieurs fois le tour, ne trouvant aucun accès pour entrer dans la forteresse, ce qui la fit s'effondrer. Elle n'en pouvait plus, et ne savait plus ou elle en était. Au bout d'un certain temps elle se releva et refit le chemin en sens inverse. Au tram, elle s'arrêta près de la forêt. Cette immensité obscure l'intriguait. Elle s'y engouffra, sans même penser a s'éclairer avec son portable. Elle trébucha, buta sur des racines et tomba à de nombreuses reprises. Mais à chaque fois elle se relevait, son idée de mettre fin à ses jours de plus en plus ancrée dans son esprit.

Les bruits de la forêt l'effrayaient, et elle alluma son baladeur pour les masquer. Elle choisit une chanson qui collait parfaitement avec son état d'âme. "I was here", "J'étais là". D'une artiste que tout le monde connaissait pour ses chansons pop et commerciales. Beyoncé. Mais cette chanson là, parlait de sa propre mort.. Elle allait la mettre quand elle entendit un bruit d'eau. La cascade! La cascade était non loin! Elle accéléra la cadence, toujours sans musique dans les oreilles. Le rideau d'eau ne demandait qu'à être franchi. Elle fourra tous ces appareils qui craignaient l'eau dans les poches de son jean, et commença a sauter de pierre en pierre, jusqu'au pied de la cascade. Elle ferma les yeux et respira un grand coup avant de franchir la barrière d'eau.

Elle atterrit sur un grand rocher plat et glissant, elle était trempée, ses longs cheveux lui collaient au dos... Elle attendit d'être un tant soit peu plus sèche, et se déchaussa, enleva son pull, sa tunique, et enfin son jean. Elle frissonna, il faisait froid et humide dans cette grotte, mais rester avec ses vêtements mouillés était pire. Elle s'aperçut qu'elle était entourée de bouts de verre. Elle reprit son baladeur, et fit démarrer la musique en tremblant... Dès que les premières notes de l'introduction raisonnèrent, elle fondit en larmes et alla s'adosser à une des parois de la grotte.

Elle saisit un gros bout de verre près d'elle dans sa main droite et l'approcha lentement des veines de son bras gauche.. Elle allait commencer a se tailler les veines, mais les paroles de la chanson commencèrent.

I wanna leave my footprints on the sands of time
Know there was something that, something that
I left behind
When I leave this world, I'll leave no regrets
Leave something to remember
So they won't forget

I was here...
I lived, I loved
I was here...
I did, I've done, everything that I wanted
And it was more than I thought it would be
I will leave my mark, soul, everyone will know
I was here...

Elle voulait qu'on se rappelle d'elle, elle ne voulait pas qu'on l'oublie. Elle avait espéré compter pour Soen, mais c'était trompée, puis pour Kaito, mais il l'avait trompée, et après elle l'avait fait souffrir en ne réussissant pas à le pardonner dès le début. Mais elle avait réussi a tourner plus ou moins la page... Elle commença a se couper le bras avec un air résolu, mais poussa un cri de douleur. jamais elle n'y arriverait, elle était trop douillette et elle n'aurait pas assez de volonté....

I wanna say I lived each day, until I died
You know that I, been something in, somebody's life
The hearts I have touched, will be the proof that I leave
That I made a difference, and this world will see

I was here...
I lived, I loved
I was here...
I did, I've done, everything that I wanted
And it was more than I thought it would be
Beyonce I Was Here lyrics found on

I will leave my mark, soul, everyone will know
I was here...

I was here...
I lived, I loved
I was here...
I did, I've done, everything that I wanted
And it was more than I thought it would be
I will leave my mark, soul, everyone will know
I was here...

Petite elle avait vécu chaque jour, et savouré ce qui l'entourait. Mais depuis la disparition de ses parents, elle avait perdu ce gout de la vie, tout la joie de vivre dont elle était capable plus petite.
Toucher des cœurs? Elle en doutait fortement. Elle avait l'impression de n'être qu'un poids pour ceux de son entourage. Un poids qui allait bientôt disparaître, comme les étoiles dans la journée. Elle laisserai la place à un soleil, mais ne reviendrait pas la nuit suivante. Oui, elle laisserait la place à un soleil, dans le coeur des gens. Dans celui de Kaito, il trouverait bien une fille digne de lui, pas comme elle qui était jalouse et possessive et dépressive par dessus le marché. Dans celui de sa cousine, qui pourrait enfin commencer a vivre sa vie, se trouver un mari et fonder une famille sans avoir a s'occuper d'elle.

Elle continuait a se lacérer le bras, pleurant de douleur. Physique et psychologique. Chaque coupure qu'elle se faisait était pour chaque fois où elle avait vu de la souffrance dans les yeux de ses proches. Nino, Soen, Kaito. Nino, Soen, Kaito.
Elle n'en pouvait plus. Son père lui manquait, sa mère lui manquait, et elle se sentait inutile.

Elle s'acharna sur son bras, écoutant la musique encore et encore. Elle avait vécu, elle avait aimé, elle avait été la. Mais tout avait changé. Elle avait perdu le gout de vivre.

♪Paranoïa♪
♪Aventure♪
♪Trouillard♪

Séance de glandage, j'étais avec une bande de loubard en train de regarder les étoiles sur le toit du pensionnat, nous n'étions pas des plus discrets, mais cette fois, nous nous étions fait discret pour ne pas attirer l'attention d'un fichu surveillant, mon regard était froid, je ne calculais même pas ce que je regardais, j'étais pensif . Un de mes ... amis, parlait à une fille qui ne serait surement qu'une aventure d'un soir, cette dernière voyait en lui un homme fiable, mais la seule chose qu'elle avait de bon en elle était son physique qui faisait baver de nombreux hommes dans l'établissement. Ennui, dégout, j'étais lassé d'entendre des conneries d'adolescent en rut, me levant d'un seul coup je pus dire une chose telle que : Bon, je crois que je vais me tailler avant de gerber, bonne soirée bande de larves ... Je marchais discrètement, observant les parcours qu'effectuaient les surveillants, déjà que j'avais une réputation de branleur, si on me voyait ici je serais bon pour une bonne heure de colle . J'escaladai alors les obstacles, me tirant du lycée, j'avais su me faire un petit chemin ou personne ne pourrait me choper, quand j'ai envie de respirer un petit peu par exemple . Je n'avais pas vraiment de direction, non, je voulais marcher jusqu'à que mes jambes s'épuisent, jusqu'à que mes os se pulvérisent : c'est beau non ? J'avais lu ça dans un bouquin de littérature, c'est peut - être pas si mal de lire quelques fois . Je pris très vite le train, m'asseyant tranquillement là ou personne viendrait me casser les pieds, il fallait dire qu'il n'y avait pas grand monde ici :

Château de Matsuyama ?

C'était intéressant, il y aurait certainement quelque chose à casser ou à voler, descendant soudainement du train avant qu'un contrôleur mette son grain de sel, je me dirigeai donc vers le château, comme dans toutes les rues de ce foutu pays, il n'y avait personne à cette heure - ci, bon point pour un asocial tel que moi . Je n'avais rien sur moi, si je venais à me battre contre un voleur dans un tel état d'énervement, j'aurais surement à l'amener à l'hôpital et donc, j'aurais certainement des ennuis . Un pas déterminé, le château n'était pas si impressionnant que ça, il en était même devenu décevant à mes yeux, malgré tout ceci, il y avait une petite foret, un bon endroit pour être serin . Je suis une personne bizarre, les endroits qui font peur aux autres me font rire, certains auraient une peur noire de se retrouver dans une sombre foret, les fantômes, les tueurs en séries, Bahhh c'était débile de penser qu'ils seraient beaucoup plus présents ici que dans n'importe quel endroit . Tout ça pour dire que j'entrai dans la foret, je n'avais pas de lampe torche, grave erreur étant donné que je me cognai à n'importe quel obstacle . A force de me taper des arbres, j'entendis un bruit d'eau, c'était une cascade, le courage que j'éprouvais juste avant se dissipa et avec le stresse, j'entendais des tas de bruits louches, comme si quelqu'un me suivait : surement un animal ou une autre merde dans le genre :

Que dieu me pardonne d'être sorti aussi tôt !

Dis-je d'une voix tremblante, mais je fus enfin libéré de cette peur en apercevant la cascade, me ruant à l'intérieur d'une grotte qui c'était creusé grâce à l'eau, je chuchotais un petit : Bahh ! C'était de la merde cette foret, pas de quoi s'inquiéter je m'attendais à mieux … Mais un cri me fit sursauter, regardant tout autour de moi, une fille semblait souffrir, un frisson parcourra mon corps, m'imaginant dans un film d'horreur ou je verrais une fille au cheveux long et noir en train de me fixer, c'est alors que je reculerais et que je me rendrais compte que des bras froids m'entourent … Que né ni, je raconte de la merde la . C'est en progressant dans la grotte que j'aperçus une jeune fille en train de s'acharner sur son bras avec un bout de verre : Hii !! crias – je d'un air complètement ridicule et efféminé, il ne fallut que de quelques secondes pour que je me jette à elle pour lui enlever violemment son verre des mains : T'es conne ? Tu m'as foutu les boules !

Aïko continuait à se lacérer le bras, des larmes l’aveuglant totalement, quand elle entendit un cri, auquel elle ne prêta pas attention, même s’il était tout proche. Elle voulait mettre fin à ses jours, et ne voulait pas s’arrêter au moindre bruit effrayant, bien décidée à ne pas s’arrêter dans son geste. Mais elle n’eut pas le choix, car quelqu’un, oui quelqu’un venait de lui arracher son bout de verre et une voix masculine hurla.

« T’es conne ? Tu m’as foutu les boules ! »

Toujours assise dos a la paroi de la grotte, elle tenta de récupérer son bout de verre, ou même d’en saisir un autre, mais elle n’en avait pas la force, cette dernière la quittant au même rythme que les gouttes de sang tombant sur la roche. Longue à la détente, elle tiqua enfin. Releva le visage et s’essuya les yeux d’un geste mou, trahissant pour la deuxième fois sa faiblesse. Quelle ne fut pas sa surprise en s’apercevant qu’un jeune homme, percé de partout à l’air paniqué était la, face à elle, tout près. Un HOMME. Elle se remit à sangloter de plus belle. Elle était en sous vêtements, en train de se vider de son sang face à un inconnu. Vulnérable. Voila comment elle était. A demi nue, et ses forces la quittant, elle ne pourrait pas se défendre s’il tentait quoi que ce soit contre elle, voila ce qu’elle pensait dans son espèce de paranoïa qui lui épuisait le peu de forces qui lui restaient. Elle se disait qu’il allait vouloir la violer ou même pire. La sauver. Elle tenta de voir ou étaient ses vêtements, mais sa vue se brouillait, et elle savait qu’elle ne pourrait probablement pas les atteindre. Que pouvait-elle faire ? Elle ne cessait de se poser cette question. Fuir ? Ce serait impossible. Pleurer ? Elle le faisait déjà. Se débattre ? Elle n’en avait plus la force. Mourir ? Oui, voila la solution, mais encore pour cela il lui fallait que le jeune inconnu en face d’elle ne lui rende son bout de verre. Elle aurait aimé lui demander, mais vu comment il lui avait arraché des mains il ne le lui rendrait pas de sitôt.

Koko bougea de manière infime, ses longs cheveux noirs lui collant à la peau. Elle avait froid. Si seulement il n’était pas arrivé, elle aurait déjà pu être.. Morte ? Elle tressaillit. Ce mot qu’elle avait tant de fois entendu au sujet de ses parents, surtout au sujet de son père. Combien de fois lui avait-on craché au visage que son père était mort ? Jamais elle ne le saurait, car elle ne les avait jamais comptées. Le nombre serait bien trop grand. Si sa tentative de suicide aboutissait, jamais elle ne reverrait son père, jamais elle n’aurait la possibilité de le revoir, de rattraper toutes les années qu’ils avaient perdues. Mais à quoi bon continuer à courir après un homme qui jouait au chat et à la souris avec elle ? Il était passé par Matsuyama, mais n’y était plus, il lui avait seulement laissé une lettre qui lui avait donné beaucoup trop d’espoir. Oui, elle avait espéré le revoir, mais n’osait pas reprendre ses recherches. Peut-être qu’en fin de compte, elle avait peur de le revoir. Peur qu’il ne soit plus ce père absent mais aimant, peur de ne pas lui plaire, peur de ne plus être sa petite KaiKai adorée. C’était dur de s’imaginer cela, mais il fallait y penser. C’était une éventualité plus que probable. Huit ans de séparation équivalent à plusieurs siècles quand on voyait comment la jeune femme avait changé.

La jeune fille aux longs cheveux d’ébène tenta un geste qu’elle allait rater. Attraper un autre bout de verre. Elle ‘‘lança’’ son corps, vers un bout de verre, son avant bras droit continuant à saigner, goutte par goutte. Comme elle s’en était douté, elle faillit dans son geste, et s’écroula sur l’inconnu, à demi consciente. Elle savait qu’elle ne lui avait pas dit un seul mot, se bornant à pleurer, mais qu’aurait elle pu lui dire ? Ses larmes redoublèrent en sentant la chaleur du jeune homme, se disant que jamais plus elle n’en sentira d’autre probablement.

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