Je vis dans un monde qui est exclusivement mien. La réalité, je la déforme pour qu'elle soit plus vivable, plus belle.
Je me retrouve souvent dans la lune, pensive voir complètement absente. Je me déconnecte pour me retirer dans ma bulle, mon empire. Pour moi, la vraie vie est bien trop dangereuse et morne pour que j'y passe tout mon temps. Je suis heureuse comme ça mais il est vrai que je me retrouve seule. Alors quand je repose le pied sur la terre ferme en quelque sorte, je n'ai personne à qui me tourner mais je l'ai cherché. Généralement, quand on me parle, je me perds très rapidement et au final, je ne fais que les regarder sans réaction. Incapable de répondre aux questions posés. Je ne suis pas fait pour m'entendre avec les gens. Je ne suis pas assez attentive, j'ai bien trop pris l'habitude de me retrouver enfermer dans mon monde. C'est un bien comme un mal.
A chaque essaie pour sociabiliser, c'est un échec parce que je me rends compte que lorsque j'arrive à suivre une conversation entière, je parle vulgairement ou trop franchement, presque naïvement. Les mots sortent de ma bouche avant même d'avoir eu le temps de penser que je ne devrais pas. Je ne suis pas doué pour c'est choses là. C'est pas faute d'essayer mais je fini par blesser quelqu'un. Ou bien on me regarde comme une folle, une bête de foire. La preuve, une fois j'ai quand même réussir à sortir une chose comme : "Ma mère m’a dit qu’elle a lu sur le blog de l’équipe de foot que ça décuplait le plaisir des mecs si la fille suçait un bonbon à la menthe avant.", alors qu'on parlait justement de bonbon, et uniquement, de bonbons. Je ne réfléchit jamais avant de parler. Le pire dans tout ça, c'est que je n'arrive pas à regretter la moindre de mes paroles.
Un garçon avec qui je m'entends bien m'a dit qu'avec moi, c'est soit on m'aime, soit on me déteste. Qu'avec mon caractère étrange, il ne pouvait pas y avoir de "Je l'aime bien mais sans plus". Et bien, il a raison. Je pense qu'il a été le seul à essayer de me comprendre réellement, même si encore aujourd'hui, il n'y est pas parvenu.
Quoi qu'il en soit, les relations humaines c'est pas mon point fort.
Sinon, je suis un peu lente. Pas à la détente, mais dans mes geste. Je ne me presse jamais. Je suis aussi maladroite, si une porte s'ouvre brusquement, on peut être sur que je serais celle qui se trouvera derrière pour se là manger en pleine tête. C'est douloureux. Je suis sur que je pourrais me tuer avec une feuille en papier sans le vouloir ... C'est dangereux mine de rien.
Enfin, je suis ce que je suis et je le vis, dans l'ensemble, relativement bien.

« Strasse et paillette, c’est pas moi. Tout ce système sur la popularité, le conformiste, c’est vraiment tout ce que je déteste. Ces derniers temps j’ai voulu rentrer dans le moule, j’ai fait de gros efforts. Regardez moi ! Habillé comme une de ses pouf avec ses décolletés beaucoup trop plongeant, cette jupe bien trop courte et ses talons aiguilles ... Et si vous saviez comment ces chaussures me font mal aux pieds, je sens plus mes orteils. Mais moi je veux sentir mes orteils. Je peux paraître folle mais c’est toujours mieux que d’être une sorte de mouton obsédé par sa tenue. Je ne sais pas vraiment qui je suis mais je sais ce que je ne suis pas, et je ne suis pas une reine de mode. Je ne suis pas faite pour ça. »

Petite est le maître mot. Aniataitera ne mesure qu'un mètre cinquante six. Mince avec une peau plutôt claire. Elle n'a pas la chance d'avoir des formes généreuse mais elle n'est pas complexé. Elle accepte tout d'elle, même ses plus gros défauts parce qu'elle n'a pas envie de passer sa vie à se priver ou à se lamenter sur se qui déborde un peu trop. Pour elle, son corps, c'est ce qui fait sa personne, alors elle ne jette rien et ne crache sur aucune partie de son corps.
Elle a de long cheveux blond à la limite du blanc qui lui arrive jusqu'au milieu du dos avec une frange qui lui cache le front. Anita possède de grand yeux gris. Toutes ses émotions passe par là. Quand elle déconnecte vous le remarquerez assez rapidement parce qu'ils deviennent un peu flou, plus claire encore. D'ailleurs, malgré ça, elle les aiment tout particulièrement.
Côté vêtement, elle prend ce qui lui vient en premier le matin. Elle ne cherche pas à comprendre. Pour elle, la mode c'est juste une futilité, de la coquetterie inutile. Alors, après avoir essayé malgré tout, elle a bien vite renoncé à l'idée pour juste mettre ses "loques". Au moins, elle ne se sent pas étrangère à elle-même. Plus confortable. Aniataitera est le genre à mettre une robe avec un collant et des baskets. Ce qui ne s'accorde strictement pas. Enfin, elle à son style qui ne ressemble à rien mais qui lui plait.
Niveau accessoire, elle n'en a aucun. Pas de cicatrises, pas de piercings et pas de tatouage non plus. Rien qui n'est marqué sa peau.

Je ne sais quoi dire sur ma vie. Ou du moins, je ne sais pas comment la décrire.
J'ai un père, une mère et un grand frère.
D'ailleurs, j'ai tendance à idolâtrer mon grand frère : Aingeal. C'est un junkie, pas forcément bien sous tout rapport mais il est totalement différent de moi, différent des gens qui peuvent m'entourer. C'est le vilain petit canard de la famille. Mon père et lui s'engueulent constamment et avec ma mère, ils s'ignorent. Je suis la seule qui lui apporte de l'importance, de l'amour familial. Parfois, quand il est trop saoul ou défoncé, il explose. Il détruit sa chambre et je suis la seule à pouvoir le calmer, juste en étant là. Sans avoir besoin de parler. Je ne parle pas beaucoup, ou différemment des autres. Lui me comprends sans parole, il a juste à sentir ma présence ou me voir pour s'apaiser. Quand c'est comme ça, il vient dans mes bras et s'excuse toujours auprès de moi pour être comme il est. Je ne lui en veux pas, au contraire. Il est tellement vivant, plein de joie et d'énergie. Il est ce que je ne serais jamais. Il est mon héro, mon modèle. Certains diront qu'il est de mauvaises augures, peu fréquentable et totalement dépravé, mais pour moi, il est parfait. C'est lui, qui depuis toute petite, me dis que le monde n'est pas aussi beau que dans mes livres de princesses. Que je ne trouverais jamais de prince charmant juste des enfoirés. Que les vrais amis ne sont pas toujours ceux à qui ont pense réellement. Que le danger est partout, dans chaque coin de rue. Il détruis mes rêves d'enfants mais dans l'unique but que je ne me berce pas d'illusion, que je ne soit pas déçu par la vie qui m'attendait dehors.
Mon père en a toujours voulu à mon frère parce qu'il pense que c'est à cause de lui que je m'enferme constamment dans mon petit monde, dans mon coin de paradis. Mais Aingeal sait qu'il n'est pas responsable alors il ne fait que rire au visage de mon père qui en devient plus haineux encore. Vous l'aurez très bien compris, entre mes parents et mon frère, c'est perpétuellement conflictuel. C'est triste. Dénigrer son enfant comme ils le font sous prétexte qu'il est différent, qu'il n'entre pas dans un moule est totalement immature.
Et un jour, Aingeal m'a quitté, il m'a laissé aux mains de mes parents pour aller vivre avec d'autres jeunes comme lui. Je crois bien qu'entre temps, quand j'ai repris contacte avec la réalité, je l'ai entendu dire qu'il allait dans un squatte pour vivre de son art : la peinture. Il aime peindre, dessiner. J'ai souvent été son modèle parce qu'il me trouvait "pure". Enfin. Il est partie à mes 13 ans, quand il avait 22 ans. Je me suis littéralement perdue dans mon utopie que j'ai créée au fil des années, laissant mes parents et toutes personnes extérieurs voulant me parler, sans réponses. Mon frère était le seul à me comprendre, peut être parce que c'était le seul à avoir des pensées plus libre ou peut être parce que j'ai été la seule à l'aimer profondément, à l'aider quand il allait mal. Quoi qu'il en soit, je me suis sentie abandonné mais j'avais compris et accepté son choix. Être constamment en guerre avec sa propre famille lui pesait bien plus qu'il ne le laissait paraître.
Après ça, mes parents ont essayés de me faire revenir à la réalité, sans succès. Alors ils m'ont payé un psy, chaque vendredi je dois l'appeler, le voir ou lui écrire pour lui raconter se que je m'imagine ou se que j'ai fais. Je n'aime pas ça, raconter à quelqu'un comment est mon univers, alors je ne lui en parle jamais. Je comble les blancs par diverses répliques dont j'ai le secret ou bien je lui raconte combien j'aime voir une cigarette se consumer, avec une canette de coca à la main. Bien souvent il essaie de m'arracher les verres du nez pour mon monde, mais je me contente juste de le regarder sans rien dire, je n'aime pas être forcer. Monsieur Zvinser - mon psy, me prescris des médocs mais je ne les prends jamais. A quoi ça servirait, à part tuer mon imagination et ce que je suis ? Rien. D'après lui, j'ai dû vivre un traumatisme pour en arriver à ce moyen. Je fuis juste une réalité peut être trop dur pour moi, rien de plus. Mais puisqu'il est si sur de son diagnostic, je ne l'ai pas démentit.
Mes parents ont finalement abandonné l'idée que je deviendrais "normal" mais ils m'ont malgré tout imposé mon psy. Pour essayer de me sociabiliser, ils m'ont inscrit dans un pensionnat à mes 14 ans à l'autre bout du monde. Je n'ai pas râler, je me moque d'où je vais, tant que j'ai mon univers avec moi ...
Aujourd'hui j'ai 18 ans et je suis en troisième année. J'ai un peu de mal à suivre les cours mais je m'en sors puisque j'arrive à passer les étapes comme il faut.