Le Pensionnat Rayen est un RPG manga où tu incarnes un adolescent de quinze ans et plus ou un adulte du personnel, dans un pensionnat remplis d'élèves aux caractères bien divers. Entres originaux, musiciens, gothiques, sportifs, pom-pom girls, neutres, racailles, emos, artistes et punks, trouveras-tu ta place ?
Le Pensionnat Rayen est un RPG manga où tu incarnes un adolescent de quinze ans et plus ou un adulte du personnel, dans un pensionnat remplis d'élèves aux caractères bien divers. Entres originaux, musiciens, gothiques, sportifs, pom-pom girls, neutres, racailles, emos, artistes et punks, trouveras-tu ta place ?



 
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 Songes d'une nuit de printemps [Naomi]

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MessageSujet: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeMer 23 Mai - 20:48

La culpabilité... Ce sentiment impossible et douloureux qui vous transperce de toute part comme une lame acérée sans que vous ne puissiez rien faire pour l’en empêcher. Tout comme rien ne pouvait m’empêcher de faire cet acte que je n’avais aucune envie de commettre et qui me répugnait, alors que tout allait si bien. Naomi et moi avions pris notre décision, avions décidé de tenter l’aventure même si elle était dangereuse pour nous deux, mais l’un comme l’autre voulions prendre ce risque. Alors qu’est-ce qui m’empêchait de pouvoir être heureux ? Rien, sauf deux choses : mon mental et cette furieuse envie, ce besoin irrépressible de boire encore et encore jusqu’à n’avoir même plus la force de tenir debout ni même de penser. Et c’est ce qu’il s’était produit, alors que je faisais quelques courses et que j’étais malencontreusement passé aux rayons des bouteilles d’alcool. J’avais essayé d’en partir, mais je m’étais lamentablement laissé tenter. C’était comme si ce petit diable que nous avions sur l’épaule dans l’imaginaire collectif me disait que c’était la meilleure chose à faire, ne serait-ce qu’une seule fois. Après tout, un verre d’alcool n’a jamais tué personne en lui-même. Et comme un imbécile profond que j’étais, je m’étais juré que je ne prendrai qu’un verre pour le plaisir et que je saurai m’arrêter à temps, puisque je me sentais si bien ces derniers temps. Qu’est-ce qui aurait donc pu me laisser supposer que je replongerai ? Mon bon sens, il n’y avait que lui qui aurait pu faire quelque chose, car je savais au fond de moi-même que je ne buvais pas par plaisir, mais que j’en étais devenu malade...

Un rire franchit mes lèvres alors que j’étais assis au sol, une bouteille de vodka vidée au trois quart dans la main, le dos posé contre le canapé. Quel triste tableau je devais faire, regardez-moi... Un prof’ alcoolique qui a tué sa petite-amie, qui a quitté sa famille en leur faisant croire qu’il était mort, qui couche avec n’importe qui du moment qu’il peut oublier et qui sort à présent avec une étudiante... Je n’étais rien d’autre qu’une sale ordure, il n’y avait pas d’autres mots pour me décrire. Un horrible type qui ne méritait que de mourir mais qui était en ce moment-même bien trop amoché pour pouvoir se lever et prendre un couteau ou je-ne-sais-quoi pour me trancher les veines... Je n’étais qu’un minable. Pauvre Naomi, si elle me voyait... Et si Arisa me regardait d’où elle était, qu’est-ce qu’elle penserait ? Elle ne me reconnaîtrait pas, c’était certain. Moi qui ornais toujours mon visage d’un grand sourire même les jours les plus sombres pour redonner aux autres l’envie d’aimer cette chienne de vie qui nous écrase sans vergogne. Et voilà qu’aujourd’hui je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Ridicule. Franchement ridicule.

Je menai une nouvelle fois le goulot de la bouteille à mes lèvres et laissai le liquide amer descendre dans ma gorge en feu. Tout tanguait autour de moi comme si j’étais à bord d’un navire pris en pleine tempête, sombrant dans les eaux ténébreuses de l’alcool. Les sons me parvenaient en un écho comme si j’étais dans une sorte de caverne, alors que je n’arrivais même plus à comprendre une traitre parole de Death Cab For Cutie dans leur musique I will follow you into the dark qui passait doucement dans la chaîne stéréo. La bouteille glissa alors lentement de mes mains, sa dernière goutte s’échouant au fond du verre tandis que je renversais la tête en arrière, me sentant partir vers un autre monde. Combien de fois avais-je fit un coma éthylique ? Je ne m’en souviens plus. Sauf que je n’espérais qu’une chose en cette triste soirée, tandis que la pluie battait violement contre les fenêtres de mon appartement, des éclairs zébrant le ciel éclairant brièvement la pièce plongée dans le noir : que j’en fasse un nouveau, et que cette fois je ne me réveille jamais. Plus le temps de faire du mal à personne et pas encore le temps d’en faire à Naomi. Tout serait parfait. Malheureusement la fatalité voulait que je demeure encore en vie. Pourquoi ? Je n’en avais strictement pas la moindre idée et peut-être demain mon foutue optimisme et ma satanée envie de me battre reprendraient suffisamment le dessus pour que je regrette ce geste que je venais de faire. Pour que je culpabilise... Peut-être...

La nuit passa alors tandis que je n’avais plus bougé, n’ayant pas la force de me lever pour aller me coucher dans mon lit, ni même celle de me battre contre les effets de l’alcool pour ne serait-ce même que pouvoir lutter contre l’endormissement qui me prenait et qui m’attirait dans le tréfonds de la noirceur du sommeil jusqu’au lendemain matin.
Et le jour perça enfin, baignant l’appartement d’une douce lueur rosée tandis que le soleil avait chassé le mauvais temps, tel le signe d’un nouveau départ. Je m’éveillai lentement, passant une main épuisée sur mon visage. Les sourcils froncés, ayant l’impression qu’un marteau-piqueur frappait contre les parois de ma tête, je promenai mon regard autour de moi, le laissant glisser jusqu’à cette bouteille totalement vide abandonnée sur le sol. Je retins un soupir, fermant un instant les yeux tandis que je me mordais la lèvre inférieur, sentant cette rage et ce dégoût contre moi-même reprendre le dessus, en même temps qu’une certaine fatalité m’animait. Il fallait que je me soigne, c’était évident, mais en avais-je seulement la force ? Etais-je prêt à me battre contre cela, alors que boire me rendait certes minable, mais les souvenirs de mon passé d’autant plus ? Je n’en savais rien... Quoiqu’il en soit je n’avais pas le temps de penser à cela, il fallait que je retrouve au plus vite toute ma contenance pour pouvoir passer cette dernière journée de cours avant le weekend le plus correctement possible. Et surtout ne pas donner l’impression d’être ce que j’étais en réalité.

Je me levais alors tant bien que mal, posant une main sur l’accoudoir du canapé pour éviter de tomber, ma tête me tournant atrocement. Je me dirigeai alors vers le coin cuisine, menant une main à ma tête qui me faisait un mal de chien et ouvris les tiroirs à la recherche de quelques médicaments pour essayer d’apaiser tout cela. J’allais ensuite vers la salle de bain prendre une bonne douche histoire de me remettre les idées en place, de me sentir mieux mais également de chasser cette odeur d’alcool de mon être. J’y restais d’ailleurs un bon moment, avant de sortir, enrouler une serviette autour de ma taille et me diriger vers la penderie dans ma chambre pour prendre un jean noir délavé vers le gris foncé, et pris un tee-shirt manche longues blanc avec quelques écritures noires assez prêt du corps. Je filai ensuite vers la cuisine pour prendre une grande tasse de café, surveillant l’heure pour ne pas être en retard. Et d’ailleurs j’avais eu bien de la chance d’avoir été réveillé par les lueurs du jour afin de ne l’être. Je pris alors un petit déjeuné très rapide, ne pouvant rien avaler. Enfin, je pris mes cours, les rangeais dans mon sac et ramassais la bouteille d’alcool qui trainait encore au sol pour la jeter, lâchant un soupir d’exaspération. Je vérifiais que tout soit impeccable, la devise ni vu ni connu étant mon hymne chaque jour où je perdais les pédales, ce qui était bien trop souvent, il fallait l’admettre. Enfin, du moment que je n’en étais pas au stade de sortir ma bouteille même pendant les cours comme Maugrey Fol Oeil dans Harry Potter, c’était toujours mieux que rien...

Bref, je pris mes affaires, pris mon sac à bandoulière que je mettais sur l’épaule et une veste courte noire avant de sortir de chez moi, fermant l’appartement à clé avant de descendre les huit étages des escaliers et de sortir dans la rue, en direction du pensionnat. L’air qui se réchauffait me faisait le plus grand bien, finissant de me remettre un minimum d’aplomb pour pouvoir attaquer cette journée un minimum correctement.
Une fois arrivé, je passais rapidement à mon casier pour prendre un devoir que m’avait déposé un élève et une lettre du directeur qui, comme bien souvent, donnait quelques communiqués aux enseignants. Puis je montais dans ma salle de cours, les premiers élèves attendant déjà devant la porte. Je les saluais alors de mon habituel grand sourire et les invitais à entrer, les autres ne tardant pas à nous rejoindre avant que la sonnerie de début de journée ne retentisse. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait je me sentais bien mieux, et visiblement au vu des regards et des attitudes des élèves, aucun ne se doutait que je n’avais pas été spécialement « frais » la veille, à mon plus grand soulagement.
Puis les cours s’enchaînèrent les uns aux autres, durant lesquels Naomi n’était malheureusement pas présent, n’ayant pas cours d’anglais aujourd’hui. Cela faisait d’ailleurs quatre jours que je ne l’avais pas vue, et bien sûr il aurait été mal venu que nous nous voyions aux fins de journées alors que les couloirs du pensionnat étaient toujours bondés. Je ne l’avais donc pas revue depuis ce lundi où nous nous étions revus en salle de classe, et où nous avions enfin franchi ce pas. Mais je ne pouvais pas non plus me plaindre du fait de ne pas la voir aussi souvent que je le désirai, car c’était le compromis à notre relation qui se devait de demeurer secrète.

Toutefois, la fin de journée passée je n’avais aucune envie de rentrer à l’appartement. Qui sait ce que j’allais encore faire en me retrouvant seul avec moi-même. Non, pour l’instant je devais encore me vider la tête, et rien de mieux pour ce faire que de corriger les contrôles que j’avais fait passer aux première et troisième années. Je restais donc dans ma salle de classe jusqu’à 22h, jusqu’à temps que j’eus terminé mon labeur. Je bougeais alors lentement la tête pour détendre les muscles de ma nuque endolorie à force d’être resté des heures à travailler sans bouger, et poussa un soupir. Il était temps à présent, plus rien ne me retenait ici... Quoique. Naomi m’avait parlé de la salle de musique qui était toujours ouverte. Peut-être pourrais-je y faire un tour si aucun étudiant ne l’utilisait... De toute façon à cette heure-ci je doutais franchement qu’il y ait quelqu’un, tout le monde étant déjà couché ou sorti pour profiter de son début de weekend. Depuis le temps que je n’avais pas fait de piano, cela me manquait sérieusement.

Je rangeai alors les copies dans mon trieur et fourrai le tout dans mon sac avant de sortir, fermant la porte à clé derrière moi. Je me dirigeai alors vers la salle de musique, traversant les couloirs on ne pouvait plus désert, et parvins devant le lieu plongé dans le noir. Personne, j’allais pouvoir jouer tranquillement...
J’entrai donc, et appuyai sur l’interrupteur qui baigna sitôt la pièce d’une douce lueur, mon regard se posant sur le beau piano à queue qui trônait dans la salle, face à la fenêtre qui donnait sur la forêt. Je posai mon sac au sol et m’assis sur le banc de l’instrument, laissant lentement mes doigts parcourir ses touches comme dans une caresse. Un léger sourire apparu alors sur mes lèvres, me sentant bien comme à chaque fois que je me laissais aller à jouer. Depuis le temps que je n’en avais pas eu l’opportunité, j’espérais n’avoir rien perdu... Je posai alors mes doigts sur les touches et commençai quelques échauffements, jouant quelques mélodies simples pour remettre le pied à l’étrier. Et avec joie, les choses revinrent aussi vite que naturellement. J’allais donc vers quelques airs plus complexes, avant de m’interrompre, réfléchissant. Est-ce que je saurais encore la jouer sans la partition sous les yeux... ? Certainement, je la connaissais absolument par cœur, à tel point qu’autrefois j’aurai presque pu la jouer les yeux fermés... Je pris alors une légère inspiration, me positionnant bien sur le piano, et jouait enfin The heart asks pleasure first de Michael Nyman tiré du film La leçon de piano que j’aimais tant.



Je jouais alors en y mettant tout ce que je pouvais, laissant mes doigts courir sur les touches, fermant les yeux par moment, me laissant emporter par la magie de la musique, à tel point que je ne m’étais même pas aperçu que je n’étais plus seul dans cette pièce...
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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeMer 6 Juin - 15:50

Spoiler:


La semaine avait défilé à une vitesse faramineuse. C’était déjà vendredi. Naomi n’avait pas revu Kaemon depuis le cours de lundi. Le jeune professeur avait fait le premier pas vers elle quand ils s’étaient retrouvés ensemble dans son appartement. Ce jour là, c’est elle qui avait fait le second pas vers lui. Les choses étaient maintenant fixées entre eux. Mais, n’avaient-ils pas agit sous l’effet de l’impulsivité ? N’allaient-ils pas le regretter un jour ou l’autre ? Pour l’instant, la pom-pom girl était sur un petit nuage même si elle n’avait pas revu son cher et tendre depuis le début de la semaine. Elle savait qu’ils allaient à voir du mal à se voir surtout dans l’enceinte du pensionnat étant donné qu’une relation élève –professeur était mal vu. Depuis qu’elle avait dévoilé ses sentiments, cette boule au ventre qu’elle traînait depuis des jours, avait enfin disparu.

Comme tous les vendredis soirs, Naomi avait suivi son cours de danse. Mais, contrairement aux autres elle n’avait pas trouvé de partenaire pour le tango de fin d’année. Donc, elle était mise à l’écart pendant que les autres répétaient. La pom-pom girl améliorait sa souplesse dans son coin tout en observant d’un œil discret les couples danser. Franchement, elle les enviait. Sa professeur vint la voir pendant que les autres répétaient. Elle lui demanda, une nouvelle fois si elle n’avait toujours pas trouvé de partenaire. Naomi savait qu’elle était déçue qu’elle ne puisse pas danser mais c’était comme ça. La jeune fille aussi était déçue et cela se sentait. Sa professeur retourna s’occuper des autres élèves qui bossaient comme des fous. C’est alors que Naomi se remémora cette fameuse soirée où elle avait dansé le tango avec Kaemon. C’était une des plus belles danse qu’elle avait faire. C’était tellement fort ce qu’elle avait ressenti ce soir là. C’est dommage que Kaemon ait refusé de danser avec la pom-pom girl mais c’était compréhensible cela aurait été forcément mal vu par tout le monde. Kaemon était vraiment un bon danseur. Était-ce inné ? Ou est ce que c’était Arisa qui lui avait tout appris ? La jeune fille n’avait pas oublié son triste passé… Elle y repensait souvent… Comment pouvait-il vivre comme ça depuis des années ? Il ne voyait plus sa famille et vivait avec la mort d’Arisa sur la conscience. Naomi se demandait s’il était un peu plus heureux maintenant qu’elle était dans sa vie ? Elle pouvait le lui demander mais c’était encore trop tôt, elle ne savait même pas si leur relation marcherait…

Les autres élèves s’entrainaient toujours avec énergie. La pom-pom girl s’était assez étirée pour la journée. Elle se dirigea vers le banc où était posé son sac de sport. Elle prit sa serviette et se la passa sur le visage, le cou, le torse puis la laissa autour de son cou. Elle rangea son t-shirt qu’elle avait retiré pendant le cours. Elle préférait danser en brassière de sport c’était plus agréable. Naomi se dirigea vers sa prof’ pour la saluer. Elle lui souhaita une bonne soirée et souhaita bon courage à ses camarades.

Naomi déambula dans les couloirs du pensionnat en direction des dortoirs. Elle devait traverser tout le pensionnat pour les rejoindre. Elle marchait dans l’aile où se trouvaient les salles de cours quand elle entendit des notes de piano résonner. Elle jeta un coup d’œil à son portable. Il était 22 heures passé, qui pouvait bien jouer du piano à une heure aussi tardive un vendredi soir ? Curieuse la demoiselle se dirigea vers la salle de musique, qui était dans la direction opposé des dortoirs mais elle voulait savoir qui pouvait bien traîner là. En tout cas, c’était un musicien les notes s’enchaînaient avec une telle finesse.

Arrivée à hauteur de la salle de musique, la jeune fille s’arrêta et s’adossa contre le mur. Elle ferma les yeux un instant et se laissa porter par la musique. C’était magnifique et tellement reposant. Puis, la pom-pom girl décida de faire demi-tour sans même jeter un coup d’œil dans la salle pour ne pas embêter la personne qui jouait. Mais c’était plus fort qu’elle. La curiosité était vraiment qu’un vilain défaut… Elle posa discrètement son sac de sport juste à côté de la porte et passa sa tête dans l’ouverture de la porte.

Et à sa grande surprise, elle reconnu la silhouette de Kaemon dans la lumière tamisée de la salle. Que pouvait-il faire ici à une heure pareille ? En tout cas Naomi était impressionnée par son talent. Lui qui lui avait avoué lors de leur balade dans le parc (journée inoubliable pour l’adolescente) qu’il n’avait pas joué du piano depuis des années. S’y était-il remis depuis longtemps ? En tout cas, la pom-pom girl était contente que Kaemon suive ses conseils.

Naomi pénétra avec le plus de discrétion possible dans la salle de musique mais elle resta près de la porte. S’il était seul, il y avait bien une raison et la jeune fille respectait sa solitude. Kaemon était tellement concentré qu’il n’avait pas remarqué la présence de la pom-pom girl. Les deux amoureux ne s’étaient pas vu depuis ce fameux lundi où elle avait enfin eut le courage de lui avouer ses sentiments. Ils ne s’étaient même pas croisés dans les couloirs.

Un sourire se dessina sur le visage de Naomi, qui s’adossa contre le mur sans se faire entendre. Kaemon semblait tellement serein et en paix avec lui-même à cet instant, qu’elle aurait presque aimé partir et le laisser tranquille. Mais, elle appréciait sa musique et de le faire dans cet état. Elle avait l’impression d’avoir à faire à un autre homme. Sa souffrance semblait avoir disparu de son esprit grâce à ce piano. A son tour, la pom-pom girl se laissa bercer par la musique et ferma son esprit afin d’apprécier la mélodie. Kameon ne s’arrêta pas de jouer. Il enchaînait plusieurs morceaux, ne remarquant toujours pas la présence de la jeune fille. Cette dernière décida de le laisser tranquille de ce soir mais en se dirigeant vers la sortie de la salle son pied tapa dans un tabouret, ce qui provoqua un bruit sourd. Le jeune professeur cessa de jouer immédiatement. Naomi, qui lui tournait le dos fit une grimace tellement elle se sentait idiote à cet instant. Elle se traita de tous les noms intérieurement mais le mal était déjà fait alors autant assumer.

Elle décida de se retourner. Kaemon la regardait avec un air interrogateur. La pom-pom girl lâcha une espèce de rire nerveux.

« Bonsoir… » Dit-elle enfin honteuse de l’avoir dérangé.
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeLun 11 Juin - 19:39

Spoiler:

Mes doigts glissaient le long des touches dont les notes harmonieuses s’enchaînaient les unes aux autres pour former cette mélodie que j’aimais tant et qui envoyait mon esprit ailleurs, loin de ces problèmes qui l’obsédaient et qui le torturaient sans ménagement. Cela faisait tellement que je n’avais pas joué, que je n’avais plus connu cette libération que m’offrait la musique et qui était si particulière. Grâce à elle on avait l’impression d’accomplir réellement quelque chose, comme si elle était la consécration ou tout du moins l’expression de quelque chose de beau alors que l’on a l’impression que tout en nous n’est que misère et noirceur. J’avais la sensation d’avoir totalement raté ma vie, c’était là la seule et unique vérité. Certes j’avais été diplômé dans l’une des plus grandes universités des Etats-Unis, certes j’avais été considéré comme le fils prodige de la famille, entouré d’amis et j’en passe... une vie idyllique et même irréelle en quelques sortes tant elle semble parfaite, mais il avait fallu d’une soirée pour que le rêve se transforme en cauchemar. Ma petite amie tuée, ma descente aux enfers, mon corps marqué à vie et ma décadence macabre qui avait entraîné ma fuite dans ce pays sans avoir averti quiconque, leur faisant croire à ma mort. Et c’était sans compter sur mon alcoolisme pour compenser le manque... Etait-ce là le meilleur exemple d’une vie parfaite ? D’un fils parfait ? Non, bien au contraire. J’étais devenu un raté et pire que tout un homme qui avait détruit la vie de ses proches tout autour de lui. Et qu’allais-je faire à Naomi ? Si je ne le montrais absolument pas, un manque de confiance totale en moi était omniprésent, et depuis le début je n’avais qu’une crainte vis-à-vis d’elle : lui faire du mal autant que j’avais pu en faire à mes proches. Alors il n’y avait, pour remédier à cela, que deux possibilités : faire un maximum d’efforts et me prendre sérieusement en main, ou bien vivre dans la peur, baisser les bras et terminer cette histoire aussitôt avant que les choses n’aillent plus loin. Or cette seconde option était inenvisageable pour moi, d’une part parce que baisser les bras n’était absolument pas dans mon tempérament, mais aussi et surtout parce qu’il était hors de question que je laisse tout tomber avec elle, et ce quel que soit le prétexte.

La mélodie prenant fin, je n’avais pour autant pas la moindre envie d’en arrêter là. J’avais besoin de jouer, encore et encore, profiter de l’instrument comme s’il était un vieil ami que je venais enfin de retrouver. L’esprit totalement vide de toute pensée parasite, j’enchaînais les musiques les unes après les autres, passant de celle Titanic à Perfect de Hedley. Je n’avais rien oublié, le piano était en quelques sortes comme le vélo : cela ne s’oubliait jamais. Plus je jouais, et plus cela me revenait avec aisance, résultat de nombreuses heures passées à jouer encore et toujours que ce soit dans les clubs de musique lorsque j’étais au collège et au lycée, que même durant mes études supérieures. Il n’y avait pas un seul jour qui passait sans que je n’ai au moins passé une heure penché sur l’instrument, une fois mes devoirs et mes révisions de faites. S’en était presque vital pour moi, et ce même bien avant que je n’ai eu cet accident. Par la suite, je n’avais plus osé jouer un seul air, perdant tout intérêt pour tout ce qui touchait à ma vie qu’à mes yeux je ne méritais pas.

Soudain, un bruit derrière moi attira mon attention. Je m’arrêtais aussitôt de jouer, intrigué, me retournant pour voir qui venait d’entrer dans la salle et faire ce bruit.

« Naomi ? » Fis-je surpris.

Question en même temps parfaitement idiote puisque je l’avais bel et bien là, sous les yeux. J’écarquillais un instant les yeux, surpris de la voir. A vrai dire, elle était la dernière personne que je m’attendais à trouver ici, et par une heure pareille. Certainement venait-elle de rentrer de son entraînement de danse, mais tout de même, combien y avait-il de chance pour que je tombe sur elle ? Et très sincèrement je ne pouvais pas dire que j’étais déçu de la voir, bien au contraire même. Je ne l’avais pas revu depuis ce lundi où les choses s’étaient éclaircies entre nous, mais en même temps je ne pouvais pas m’en plaindre non plus. Après tout, j’étais bien au courant des modalités avant d’avoir signé. Mais la voir à présent me faisait du bien, finissant d’accomplir ce que ma musique avait déjà réalisé en me rendant si serein.
D’un rire nerveux, Naomi me salua alors :

« Bonsoir... »

Un doux sourire se dessina alors sur mes lèvres, avant que de lui réponde :

« Salut. Dis-donc, je rêve ou tout essayé de t’enfuir ? » Plaisantais-je.

La connaissant, je me doutais parfaitement qu’elle n’avait pas cherché à me fuir, mais surtout à ne pas me déranger. Enfin, c’était ce que j’espérais en tout cas ! Car bien entendu on ne peut jamais être sûr de rien, et j’avais tellement vécu dans la douleur ces dernières années que j’avais du mal à croire que quelque chose de positif pouvait à nouveau m’arriver, d’autant plus que nous avions fait le choix de connaître une histoire qui ne serait pas de tout repos au vu de nos situations respectives.

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Naomi Otsuka

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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeMar 19 Juin - 16:59

Spoiler:


Naomi avait quitté le cours de danse plus tôt que d’habitude. Ce n’était pas son genre mais comme elle ne pouvait pas participer au spectacle de fin d’année, il n’était pas nécessaire qu’elle reste.
La pom-pom girl avait sa serviette au tour du cou. Elle marchait tranquillement en direction des dortoirs, qui se trouvaient l’autre bout du pensionnat. Elle n’avait pas vraiment envie d’aller dans sa chambre. Elle aurait tellement aimé pouvoir rester répéter avec les autres étudiants. Traînant les pieds, la jeune fille traversait le bâtiment où se trouvaient les salles de cours quand elle entendit des notes de musique résonner. Curieuse, Naomi se dirigea vers la salle de musique, qui se trouvait dans la direction opposée à celle des dortoirs. La pom-pom girl resta dans le couloir sans même jeter un coup d’œil. Elle s’adossa contre le mur et se laisse porter par la musique pendant quelques minutes. C’était tellement reposant. Les doigts du musicien se baladaient de plus en plus vite sur les touches du piano.

Au bout d’un moment, la jeune fille décida de retourner dans sa chambre mais la curiosité pris le dessus et elle jeta un coup d’œil à l’intérieur de la salle de musique. A sa grande surprise, Naomi reconnue la silhouette de Kaemon. Elle n’y croyait pas ses yeux. Elle n’aurait jamais imaginé qu’il jouait aussi bien. L’ambiance de la salle était reposante et le jeune professeur d’anglais semblait plus détendu que jamais. Naomi ne l’avait jamais vu dans cet état.

Cette dernière s’installa silencieusement dans la salle de musique. Elle resta quelques minutes à l’entendre jouer. Ne voulant pas le déranger plus longtemps, Naomi voulu partir discrètement et faire comme si de rien n’était. Mais malheureusement, son pied tapa dans un tabouret. La pom-pom girl rentra sa tête dans ses épaules. Kaemon cessa immédiatement de jouer. Naomi grimaça en gardant le dos tourné. Elle entendit Kaemon se retourner sur le tabouret sur lequel il était assis.

« Naomi ? » Demanda t-il surprit.

La jeune fille fit volte face honteuse de n’avoir pas su être plus discrète. Il avait sans doute une bonne raison pour être tout seul à une heure aussi tardive. Même si les choses étaient claires entre eux, ne trouverait-il pas le comportement de Naomi un peu trop déplacé.

« Bonsoir... » Le salua t-elle dans un rire nerveux.

Elle se sentait tellement ridicule à cet instant. Elle sentait des gouttes de sueur froide couler dans son cou. Heureusement pour elle, qu’elle avait gardé sa serviette sur ses épaules. Naomi n’osait pas relever les yeux vers son bien aimé pour cacher sa honte.

« Salut. Dis-donc, je rêve ou tout essayé de t’enfuir ? » Plaisanta t-il.

Il n’y avait aucune colère dans sa voix. Donc, la demoiselle releva les yeux et remarqua un sourire sur le visage de Kaemon. Naomi sourit à son tour.

« Excuse-moi… Je ne voulais pas te déranger c’est tout. » Lui expliqua t-elle timidement.

Kaemon sourit de plus belle à son explication. Naomi se trouvait ridicule. La pom-pom girl n’osait plus bouger.

« Tu semblais tellement serein et posé quand tu jouais que je ne voulais pas gâcher ce moment » Ajouta t-elle.

Plus elle parlait, plus Kaemon semblait amusé. Qu’y avait-il de drôle là dedans ? La pom-pom girl se sentait mal à cet instant.

« Arrête de te moquer de moi … » Plaisanta t-elle. « Je ne sens déjà assez mal à cet instant… »

Kaemon était limite mort de rire sur son tabouret. Naomi croisa les bras et jeta un regard interrogateur à Kaemon. Elle se demandait pourquoi il était là tout seul, un vendredi soir, à plus de 22 heures. Elle connaissait ses problèmes d’alcool et que ses sorties dans les bars ou en boîtes de nuit finissaient mal. Naomi aimerait qu’il lui parle de ses problèmes quel qu’ils soient. C’était dur pour lui de se confier mais elle ne supportait pas le voir souffrir. Il avait beau faire un beau sourire, la demoiselle savait qu’il cachait une grande souffrance. Il lui avait déjà confié son lourd passé. C’était déjà beaucoup pour lui. Mais elle, elle ne lui avait jamais parlé de ses démons. Enfin, ce n’était pas la question mais cette remarque resta dans un coin de sa tête.

Le jeune professeur se leva de son tabouret et se dirigea vers la demoiselle, qui avait toujours les bras croisés. Une fois qu’il se trouva à quelques centimètres d’elle, Kaemon avait toujours ce sourire dessiné sur ses lèvres. Naomi rigola à son tour.

« En tout cas, je ne savais pas que tu étais un aussi bon musicien » Lui dit-elle en le regardant dans les yeux.


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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeJeu 5 Juil - 18:57

Spoiler:

Le bruit sourd d’un tabouret en bois qui tomba soudainement au sol me tira de mon espèce de transe musicale, alors que je jouais déjà depuis plus d’une heure sans m’en être pour autant rendu compte. Le piano avait toujours eu cet effet chez moi de m’envoyer dans une sorte d’ailleurs dans lequel même mes pensées ne pouvaient pas entrer, me laissant enfin en paix. Alors certainement aurais-je dû être profondément déçu que l’on trouble les rares moments d’apaisement que je pouvais m’offrir, mais pour autant ça ne fut absolument pas le cas lorsque je vis qui était la personne qui se tenait dans cette pièce. A cette vision, un doux sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je posais les yeux sur Naomi, visiblement embrassée de m’avoir importunée. Mais c’était loin d’être le cas, vraiment.

« Bonsoir... » Me dit-elle dans un rire nerveux, après que son nom sortit de mes lèvres.

Elle se tourna lentement vers moi, ne sachant visiblement plus où se mettre. Mais pourquoi était-elle à ce point mal-à-l’aise pour si peu ? Parce qu’elle était Naomi, tout simplement, une jeune fille qui faisait attention aux autres et qui, à ses yeux, cumulait les gaffes alors que c’était absolument loin d’être le cas. Au contraire même, s’il y avait bien quelque chose ou plutôt quelqu’un qui pouvait égayer ainsi ma soirée se serait elle, et elle seule.

« Salut. Dis-donc, je rêve ou tout essayé de t’enfuir ? » Plaisantais-je sur un ton empreint de douceur pour qu’elle comprenne qu’elle n’avait absolument pas à se sentir à ce point gênée. Il aurait bien fallut que j’arrête de jouer à un moment donné de toute manière.

Mais visiblement, le fait que je demeure aussi calme semblait la surprendre. S’était-elle attendue à ce que je me mette en colère pour si peu ? Cela faisait des lustres que je n’avais pas aussi le ton contre quelqu’un, pour avoir toujours eu un comportement posé et calme. Je savais parfaitement prendre sur moi, même si les dernières années passées aux Etats-Unis après l’accident avaient changées irrévocablement mon caractère pour quelque chose de beaucoup plus sombre et colérique, ce que je n’étais d’ordinaire pas. Mais ici, au Japon, il semblait bien que j’avais retrouvé une part de mon être, et dans tous les cas jamais je n’aurais pu ressentir la moindre colère ou de la frustration envers elle. Jamais.

Naomi releva le regard vers moi, et un sourire se peint alors sur son visage lorsqu’elle aperçut le mien teinté de bienveillance et d’une joie réelle de la voir là, devant moi, alors que je n’avais pas eu l’occasion de la croiser ailleurs que dans mon cours depuis lundi.

« Excuse-moi… Je ne voulais pas te déranger c’est tout. Tu semblais tellement serein et posé quand tu jouais que je ne voulais pas gâcher ce moment » Fit-elle avec timidité.

Mon sourire s’agrandit, amusé, alors que je haussais un sourcil d’un air de dire « tu penses vraiment pouvoir me déranger ? ». La vérité c’est qu’elle ne pourrait jamais gâché un moment par sa présence. Bien au contraire même elle ne pourrait que l’embellir.
Je laissai échapper un léger rire, hochant la tête tellement je me rendais compte qu’elle n’était pas croyable. Manquait-elle de confiance en elle ? Certainement. Ou bien alors ne se rendait-elle tout simplement pas compte un seul instant combien je pouvais me sentir bien à ses côtés. Oui, peut-être était-ce cela qu’elle ne parvenait pas à réaliser

« Arrête de te moquer de moi … Je ne sens déjà assez mal à cet instant… » Répliqua-t-elle en plaisantant, adoptant une moue faussement boudeuse telle une petite fille, ce qui me fit rire de plus belle.

« Naomi, comment peux-tu croire un seul instant que ta présence pourrait me gêner ? Au contraire même je suis on ne peut plus heureux de te voir. Tu m’as vraiment manqué tu sais. » Lui dis-je avec sincérité, mon éternel sourire quoiqu’un peu charmeur ponctuant ma phrase.

Je me levais alors pour me diriger vers elle, relevant son regard interrogateur alors que je savais parfaitement quel genre de pensée pouvait trotter dans son esprit. Il était certain que voir un professeur ici et par une heure pareille ne devait pas être bien commun, mais c’était toujours mieux que de traîner les bars et vider toutes les bouteilles que l’on peut avoir sous la main... Mais je ne préférais pas à penser à ma déchéance à ce moment présent, non. Je préférais maintenir cette bonne humeur que j’avais réussi à retrouver, et qui n’avait fait que s’amplifier maintenant que Naomi m’avait fait la surprise de sa présence.
Je m’arrêtais à quelques centimètres à peine d’elle, plongeant mon regard dans le sien tandis que mes doigts vinrent doucement effleurer sa joue dans une caresse.

« Je suis vraiment très heureux de te voir » Répétais-je lentement, tout en appuyant bien sur l’adverbe « très » pour quelle comprenne à quel point j’étais sincère.

« En tout cas, je ne savais pas que tu étais un aussi bon musicien » Me dit-elle.

« Tu trouves ? Bon et bien merci. Il faut quand même que je récupère parce que ça fait quand même un bail que je n’ai pas eu l’occasion d’en refaire. Mais j’ai suivi les conseils d’une certaine jeune fille qui m’a dit que cela me ferait le plus grand bien, alors je me suis dit que ça ne pouvait qu’être une bonne idée. » Lui répondis-je avec un clin d’œil complice.

Et en cela elle avait eu parfaitement raison, je ne m’étais pas senti aussi léger que depuis que j’avais pu en refaire, et je n’allais franchement pas manquer une occasion de remettre cela. Dommage que mon appartement ne soit tout de même pas assez grand pour y mettre un piano à queue. Tant pis, peut-être un jour en aurais-je la possibilité, mais en attendant je préférais me rabattre sur l’opportunité de pouvoir en faire ici. Après tout à cette heure-ci je ne dérangeais personne, et cela m’évitait d’avoir à m’occuper disons d’une autre manière peu recommandable pour ma santé en étant chez moi. Et puis... peut-être aussi que cela me permettrait de la voir lorsqu’elle finirait ses entraînements pour la danse.

« Je vois que tu reviens de ton cours » Dis-je en posant mon regard sur son sac de sport qu’elle tenait à la main. « Comment cela s’est-il passé ? »

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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeVen 6 Juil - 0:40

Naomi avait fait une boulette. Elle venait de faire tomber un tabouret ce qui empêcha Kaemon de jouer un peu plus. Elle s’en voulait et salua nerveusement son cher et tendre en évitant de croiser son regard. Mais contrairement à ce qu’elle pensait il avait l’air toujours aussi serein.

« Salut. Dis-donc, je rêve ou tout essayé de t’enfuir ? » Plaisanta t-il avec une pointe de douceur dans la voix pour lui montrer qu’elle n’avait rien fait de mal.

Elle releva le regard vers Kaemon et sourit en voyant qu’il faisait de même.

« Excuse-moi… Je ne voulais pas te déranger c’est tout. Tu semblais tellement serein et posé quand tu jouais que je ne voulais pas gâcher ce moment » Lui avoua t-elle avec une certaine timidité.

Quelle idiote ! Il avait l’air toujours aussi posé et serein. Pourquoi il lui en voudrait de l’avoir dérangé ? D’abord, ce n’était pas son genre. Et vu le sourire qui était dessiné sur son visage c’était clair. Dans le fond, Naomi était contente de pouvoir enfin un peu de temps à lui accorder. Ils ne s’étaient pas vus depuis lundi. Même si elle évitait de trop y penser, cela faisait un certain vide. Elle aimerait pouvoir s’afficher avec lui mais c’était malheureusement impossible.
Kaemon laissa échapper un rire et haussa les sourcils au passage pour lui montrer que tout allait bien et qu’elle n’avait pas à s’en faire.

« Arrête de te moquer de moi … Je ne sens déjà assez mal à cet instant… » Plaisanta t-elle en boudant telle une enfant.

« Naomi, comment peux-tu croire un seul instant que ta présence pourrait me gêner ? Au contraire même je suis on ne peut plus heureux de te voir. Tu m’as vraiment manqué tu sais. » Lui avoua t-il avec sincérité.

Son sourire et son regard en disaient long aussi. Cela en fit presque rougir la pom-pom girl. Elle avait du mal à montrer ses sentiments de cette manière. Elle se ressaisit et dévisagea Kaemon du regard. Que pouvait –il faire ici à une heure aussi tardive et un vendredi soir ?
Le professeur se leva de son tabouret et se dirigea vers Naomi. Toutes pensées disparurent de l’esprit de cette dernière. Quand Kaemon fit à quelques centimètres d’elle, il s’immobilisa. Il effleura sa joue et reprit :

« Je suis vraiment très heureux de te voir »

Il insistait sur le « très ». Que voulait-il montrer ? Naomi avait confiance en lui et le croyait. Mais son comportement l’amusa. La pom-pom girl laissa échapper un petit rire.

« Pas besoin de répéter les choses, je comprends dès la première » Répondit-elle pour le taquiner.

On aurait dit deux enfants. Malgré leur différence d’âge, ils aimaient se taquiner mutuellement. C’était rare chez ce genre de couple mais Naomi aimait l’embêter.

« Moi aussi… » Chuchota t-elle en souriant.

La demoiselle avait du mal avec ses sentiments. Elle savait qu’elle devait faire des efforts là-dessus mais elle savait que Kaemon ne lui en voudrait pas d’être timide sur ce côté-là. Il était même compréhensif et ne la pousserait pas à lui dévoiler tous ses sentiments.

« En tout cas, je ne savais pas que tu étais un aussi bon musicien » Ajouta t-elle avec sincérité.

Les mélodies que Kaemon avait jouées avaient donné des frissons à l’adolescente. Il avait un don. Lui, qui disait qu’il n’avait pas joué depuis des années. Naomi avait du mal à le croire après une telle démonstration.

« Tu trouves ? » Lui demanda t-il avec un regard interrogateur pour être certain qu’elle ne lui dise pas ça juste pour lui faire plaisir.

« Tu es très doué. Je peux te l’assurer même si je ne suis pas une experte »Répondit-elle

« Bon et bien merci. Il faut quand même que je récupère parce que ça fait quand même un bail que je n’ai pas eu l’occasion d’en refaire. Mais j’ai suivi les conseils d’une certaine jeune fille qui m’a dit que cela me ferait le plus grand bien, alors je me suis dit que ça ne pouvait qu’être une bonne idée. » Dit-il en lui faisant un petit clin d’œil qui voulait tout dire.

« J’avoue. Cette jeune fille a beaucoup de bonnes idées dans sa petite tête » Plaisanta t-elle.

Kaemon semblait être sur un petit nuage. Naomi était heureuse de le voir comme ça. Ça ne pouvait que lui faire plaisir. S’il avait d’autre talent caché, la pom-pom girl ferait tout pour les découvrir.

« Je vois que tu reviens de ton cours. Comment cela s’est-il passé ? » Lui demanda t-il en jetant un vif coup d’œil à son sac de sport.

A sa question, la pom-pom girl fit la grimace et le regretta de suite. Voyant le malaise, Kaemon l’interrogea du regard. Elle ne pouvait plus reculer. Elle devait lui dire la vérité. La jeune fille se mordit la lèvre avant de prendre la parole.

« Il ne s’est pas déroulé aussi bien que je l’aurais espéré. » Commença t-elle.

Le regard interrogateur de Kaemon se faisant de plus en plus pesant. Oui, il devait trouver ça bizarre comme réponse. Naomi se racla la gorge et reprit :

« C’est la préparation du bal de fin d’année et comme je n’y participe pas, je danse très peu en ce moment. » Lui expliqua t-elle.

La mâchoire de Kaemon se crispa. Lors de leur rencontre dans le parc, il avait refusé d’être son partenaire pour ne pas faire courir des rumeurs par la suite, ce que la jeune fille comprenait très bien. Elle avait beau eut fait des « auditions », personne n’avait été à sa hauteur.

« Relax ! » Répliqua t-elle aussitôt. « Ce n’est pas de ta faute » Ajouta t-elle en lui caressant la joue. « Cela me permet de travailler ma technique et ma souplesse, ça ne me fait pas de mal !» Dit-elle en souriant.

Elle ne voulait pas le mettre mal à l’aise à cause de cette histoire mais c’était loupé apparemment. Kameon semblait d’un coup plus tendu. Naomi n’aurait du rien dire mais elle ne pouvait pas lui mentir, il aurait tout de suite comprit que quelque chose clochait…
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeDim 8 Juil - 0:02

« Naomi, comment peux-tu croire un seul instant que ta présence pourrait me gêner ? Au contraire même je suis on ne peut plus heureux de te voir. Tu m’as vraiment manqué tu sais. » Lui dis-je avec la sincérité la plus absolue.

Je ne pouvais pas lui mentir sur ce sujet comme sur un autre, je voulais simplement qu’elle réalise ce que je pouvais ressentir pour elle, autrement dit des sentiments qui étaient tout bonnement devenus inexistants en moi depuis des années. J’étais heureux de pouvoir vivre enfin cela à nouveau, qu’importe les difficultés que nous pourrions rencontrer. Sera-t-elle aussi satisfaite de la situation que je le suis, je n’en sais rien, seul l’avenir nous le dira. Mais pour le moment en tout cas je ne préférais pas me poser la question, profitant seulement du moment présent et de cette douce soirée qui se profilait.
Je me levais du tabouret de piano sur lequel j’étais resté assis, m’éloignant de l’instrument pour me diriger vers elle, mon regard demeurant plongé dans le sien tout en continuant de lui sourire avec douceur. Puis m’arrêtant à moins d’un pas d’elle, ma main vint lentement effleurer sa joue dans une caresse tandis que je lui répétais :

« Je suis vraiment très heureux de te voir ».

Celle-ci eut alors un rire, et me taquina en retour :

« Pas besoin de répéter les choses, je comprends dès la première » Dit-elle, le regard et son sourire plein de malice.

Je riais alors à sa réplique, répondant aussitôt de la même manière :

« Oh mais tu en avais l’air tellement convaincue ! » Plaisantais-je à mon tour, répondant à sa répartie.

Cet air mutin disparu peu à peu de son visage, laissant cette fois un sourire sincère demeurer sur ses lèvres lorsqu’elle m’intima dans un murmure :

« Moi aussi… » Me dit-elle quant au fait que je lui avais visiblement également manqué.

Je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir rassurer par ses paroles, même si je savais qu’elle était absolument sincère depuis le début. Mais peut-être était-ce surtout dû au fait que je n’avais tellement plus voulu croire en l’amour pour l’avoir totalement banni de ma vie depuis l’accident, que le voir faire à nouveau irruption dans ma vie me chamboulait et me faisait en quelques sortes manquer de confiance. Mais au fond même si j’avais peur que tout cela ne soit qu’une illusion, je croyais en elle, tout comme je savais qu’elle aussi n’était pas spécialement à l’aise dans ce genre de situation. Quoi de plus naturel en même temps ? Huit ans nous séparaient, de même que notre statut qui était loin d’être un élément facilitateur dans l’histoire. Mais je ne lui en voulais pas, bien au contraire. Elle était sage et raisonnée, en même temps que parfaitement mature et intelligente. Il était normal qu’elle ne soit pas bien assurée, et puis elle était jeune. Alors en aucun cas cela ne m’embarrassait, et je préférais de toute manière y aller doucement, étant moi-même perturbé par ce tournant inattendu de ma vie qui, pour une fois et depuis longtemps, prenait enfin une bonne direction.

« En tout cas, je ne savais pas que tu étais un aussi bon musicien » Me dit-elle.

Ce compliment m’allait droit au cœur, mais pour autant je n’étais jamais pleinement satisfait de moi. Il me fallait encore pouvoir retrouver l’aisance d’autrefois même si je n’en étais pas loin. Et à vrai dire, perfectionniste comme je l’étais je n’allais pas non plus sauter au plafond dès la première note de musique jouée.

« Tu trouves ? » Lui demandais-je, espérant réellement qu’elle ne me disait pas cela pour me faire plaisir, mais surtout avec sincérité.

« Tu es très doué. Je peux te l’assurer même si je ne suis pas une experte » Me répondit-elle.

Rassuré, je la remerciais d’un sourire tout en lui disant à mon tour :

« Bon et bien merci. Il faut quand même que je récupère parce que ça fait quand même un bail que je n’ai pas eu l’occasion d’en refaire. Mais j’ai suivi les conseils d’une certaine jeune fille qui m’a dit que cela me ferait le plus grand bien, alors je me suis dit que ça ne pouvait qu’être une bonne idée. » Lui dis-je, dans un clin d’œil complice.

« J’avoue. Cette jeune fille a beaucoup de bonnes idées dans sa petite tête » Plaisanta-t-elle.

Je ne pus m’empêcher de rire à sa réplique, me sentant bien pour la première fois depuis plusieurs jours. Le seul moment où je m’étais senti l’esprit aussi vidé et serein était hier soir après je ne sais combien de bouteilles vidées... Mais l’effet n’avait pas duré bien longtemps, et surtout les retentissements qu’il y avait par la suite étaient loin d’être à vanter !
Mon regard se posa ensuite sur le sac que tenait la pom-pom, et je lui demandais alors :

« Je vois que tu reviens de ton cours. Comment cela s’est-il passé ? »

Cependant, j’étais loin de m’être attendu à la réaction qui suivit ma question. Le visage de Naomi se déforma un instant en une moue de dégoût ou de déception dont je me doutais aussitôt de la cause. Mais voyant que son expression ne m’était pas passée inaperçue, la jeune fille se mordit la lèvre, avant de m’expliquer :

« Il ne s’est pas déroulé aussi bien que je l’aurais espéré. »

Je retins un soupir, l’interrogeant tout de même du regard afin de savoir si la cause de son malaise était toujours due à cette histoire de spectacle ou bien si d’autres difficultés s’étaient encore présentées à elle, ce que j’espérais de tout cœur ne pas être le cas. Saisissant donc mon questionnement intérieur, Naomi toussota légèrement pour s’assurer d’avoir une voix contrôlée, avant de poursuivre :

« C’est la préparation du bal de fin d’année et comme je n’y participe pas, je danse très peu en ce moment. » M’expliqua-t-elle.

Mes sourcils se froncèrent alors que je baissais la tête, ne pouvant pas m’empêcher de culpabiliser pour cette histoire. Mais elle comme moi savions que nous ne pourrions pas danser ensemble pour ce tango, même si j’aurais tout fait pour que cela puisse être possible. Mais une telle danse était déjà assez sous-entendue, et entre un professeur et son élève les ragots auraient alors aussitôt bon train, de même que le proviseur du pensionnat ne verrait pas cela d’un très bon œil, sans le moindre doute. Et nous devions d’autant plus être vigilant que si une simple histoire de danse nous unissait. Aujourd’hui nous avions emprunté un chemin certainement semé d’embûches, et la moindre chose suspecte pourrait nous trahir et nous faire tout perdre. Alors ce serait vraiment stupide de tout gâcher pour un bal, quand bien même je savais combien c’était important pour elle. Mais pour autant la culpabilité demeurait, et je ne pouvais rien faire pour l’empêcher d’être présente.
Mais comme si Naomi avait lu dans mes pensées, celle-ci me dit aussitôt :

« Relax ! Ce n’est pas de ta faute. Cela me permet de travailler ma technique et ma souplesse, ça ne me fait pas de mal ! » Me fit-elle tandis que sa main vint doucement caresser ma joue.

J’acquiesçai d’un simple hochement de tête, lui rendant son sourire quand bien même j’étais vraiment navré pour elle. Mais nous n’avions pas le choix, je devais m’en faire une raison... Soudain, une idée me traversa la tête, et je lui proposais :

« Il y a peut-être un moyen de remédier à cela ! Tu peux tout à fait refuser, bien entendu, c’est vraiment toi qui voit ! On sait l’un comme l’autre que ce serait trop compliqué de faire ce spectacle, mais... rien ne nous empêche pour autant de ne pas danser. Alors même si ça ne sera pas devant les « yeux ébahis de la foule en délire », on peut se retrouver le soir, si le cœur t’en dit, et... se faire d’autres tango » Lui proposais-je en haussant les épaules, un petit sourire aux lèvres.
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeMar 17 Juil - 18:46

Kaemon et Naomi aimait se taquiner mutuellement. Mais la pom-pom girl avait du mal à dévoiler ses sentiments contrairement au jeune professeur. Cela l’étonnait vu son passé. La mort de sa petite amie l’avait complètement renfermé sur lui-même alors Naomi comprenait qu’il était sincère avec elle. Ça rassurait cette dernière, certes, mais ça mettrait du temps pour que la jeune fille se dévoile totalement à Kaemon. Celui-ci n’arrêtait pas de lui dire qu’elle lui avait manqué.

« Pas besoin de répéter les choses, je comprends dès la première » Lui dit-elle en plaisantant.

« Oh mais tu en avais l’air tellement convaincue ! » Répliqua t-il après avoir laissé échapper un rire.

« Moi aussi… » Réussit-elle à dire dans un timide murmure.

Elle ne pouvait pas lui donner mieux pour le moment. Malgré qu’elle soit à l’aise avec les gens, elle était très timide dans le fond. Mais Kaemon semblait rassurer par ses mots. Elle voudrait lui montrer plus mais c’était encore trop tôt. Et puis, ils étaient dans le pensionnat et tout le monde sait que les murs ont des oreilles ici donc la pom-pom girl préférait restée prudente.

« En tout cas, je ne savais pas que tu étais un aussi bon musicien » Le flatta t-elle.

Elle connaissait Kaemon que depuis peu mais elle ne l’avait jamais vu aussi bien. Même au début de leur relation, il lui avait montré cette sérénité.

« Tu trouves ? » Lui demanda t-il pour être sûr qu’elle ne lui dise cela juste pour lui faire plaisir.

Naomi fronça les sourcils. Kaemon doutait-il de la sincérité de la pom-pom girl ? De plus, il avait l’air de ne pas avoir confiance en lui. Lors de leur balade au parc cet hivers, il lui confié qu’il jouait comme ça mais Naomi voyait quelqu’un de talentueux.

« Tu es très doué. Je peux te l’assurer même si je ne suis pas une experte » Répondit-elle en lui souriant.

C’était vrai qu’elle n’y connaissait pas grand-chose en instrument mais quand Kaemon jouait, elle avait ressenti beaucoup de choses. Il avait réussit à lui transmettre ses émotions.
La demoiselle put voir, une nouvelle fois dans le regard de Kaemon que ses paroles l’avait rassuré. Le sourire de Naomi s’étendit jusqu’à ses oreilles. Elle ne voulait pas que Kaemon doute d’elle une seule seconde.

« Bon et bien merci. Il faut quand même que je récupère parce que ça fait quand même un bail que je n’ai pas eu l’occasion d’en refaire. Mais j’ai suivi les conseils d’une certaine jeune fille qui m’a dit que cela me ferait le plus grand bien, alors je me suis dit que ça ne pouvait qu’être une bonne idée. » Lui dit –il avec un petit regard complice.

« J’avoue. Cette jeune fille a beaucoup de bonnes idées dans sa petite tête » Répliqua t-elle avec une certaine fierté.

Kaemon rigola devant l’assurance de la pom-pom girl. Il savait très bien qu’elle plaisantait mais Naomi aimait bien joué dès qu’elle en avait l’occasion. Le jeune professeur avait les traits du visage totalement détendu et cela faisait le bonheur de Naomi. Avec ce qu’il avait enduré et ce qu’il endurait avec ses problèmes d’alcool, elle était heureuse de le voir sourire et détendu comme si tous ses problèmes n’existaient enfin plus.

« Je vois que tu reviens de ton cours. Comment cela s’est-il passé ? » Demanda alors Kaemon en dirigeant son regard vers le sac de sport de la jeune fille.

Et là, sans savoir trop pourquoi, Naomi fit la moue. Elle le regretta immédiatement mais elle ne pouvait rien lui cacher.


« Il ne s’est pas déroulé aussi bien que je l’aurais espéré. » Lui avoua t-elle.

Elle sentit le regard interrogateur de Kaemon se poser sur elle. La pom-pom girl détourna les yeux comme pour éviter le sujet mais elle savait très bien que le jeune professeur ne lâcherait rien. La demoiselle se racla la gorge et toussota quelques fois avant de tout lui expliquer.

« C’est la préparation du bal de fin d’année et comme je n’y participe pas, je danse très peu en ce moment. »

Kaemon fronça immédiatement les sourcils et baissa la tête pour cacher sa culpabilité. Naomi ne fut pas étonnée par sa réaction étant donné que cet hiver, il avait refusé d’être son partenaire. Les choses étaient dites mais la pom-pom girl ne lui en voulait pas d’avoir refusé. C’était compréhensible avec ce qu’il se passait entre eux maintenant. Même si leur relation était restée une simple relation professeur- élève, les autres élèves auraient pris du plaisir à balancer des ragots. Naomi releva le visage de Kaemon à l’aide de sa main et en profita pour lui caresser tendrement la joue pour lui montrer qu’il n’avait pas à s’en faire.

« Relax ! Ce n’est pas de ta faute. Cela me permet de travailler ma technique et ma souplesse, ça ne me fait pas de mal ! » Ajouta t-elle souriante.

Il lui rendit son sourire mais elle pouvait lire une certaine déception dans son regard. Mais, son regard changea du tout au tout en à peine quelques secondes.

« Il y a peut-être un moyen de remédier à cela ! » Commença t-il.

Naomi se demandait ce qu’il pouvait avoir en tête. Elle lui lança un regard d’un air de dire « va s’y je t’écoute ».

« Tu peux tout à fait refuser, bien entendu, c’est vraiment toi qui voit ! »

C’était Kaemon tout craché. Il lui dit qu’elle peut refuser alors qu’il ne lui a encore rien dit.

« Roh propose déjà avant de me dire de refuser ! » Rouspéta Naomi en le pinçant gentiment.

« On sait l’un comme l’autre que ce serait trop compliqué de faire ce spectacle, mais... rien ne nous empêche pour autant de ne pas danser. Alors même si ça ne sera pas devant les « yeux ébahis de la foule en délire », on peut se retrouver le soir, si le cœur t’en dit, et... se faire d’autres tango » Lui proposa t-il enfin.

La pom-pom girl rigola à sa proposition.

« J’espère bien que l’on aura d’autre occasion de danser tout le deux » Lui répondit –elle en se serrant contre lui, en passant ses bras autour de sa taille et avec un regard complice.

Kaemon semblait vraiment amusé par les attitudes de la pom-pom girl. Cette dernière explosa de rire à son tour. Elle se calma rapidement et alla s’assoir sur un tabouret qui ne se trouvait pas très loin.

« Je veux bien danser avec toi mais va falloir travailler dur mon grand » Ajouta t-elle en appuyant sur ses abdos à l’aide de son index.
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeMer 18 Juil - 17:41

Je riais face à la confiance faussement exacerbée de la jeune fille, avant de remarquer qu’elle tenait encore son sac de sport dans sa main. Ceci expliquait donc pourquoi elle était encore debout malgré le couvre-feu qui était déjà tombé sur le pensionnat. En même cela me paraissait évident qu’elle revenait de son entraînement, comme nombre de fois où je l’avais croisée d’ailleurs.

« Je vois que tu reviens de ton cours. Comment cela s’est-il passé ? » Lui demandais-je, intéressé.

Je savais combien la danse était importante pour l’adolescente, et qu’elle y mettait tout son cœur pour pouvoir être la plus proche de la perfection possible. Peut-être même un peu trop d’ailleurs, mais c’était l’une des choses qui montrait à quel point elle était une battante au caractère profondément déterminé. C’était peut-être l’une des choses qui devait la différencier des nombreux élèves qui peuplaient ce pensionnat. Bien entendu je ne faisais pas une généralité car beaucoup d’entre eux se donnaient à fond pour pouvoir réussir leurs études, surtout dans un pensionnat tel que celui-ci où un haut niveau était demandé. Mais Naomi était particulièrement vaillante, et je m’en étais rendu compte dès la première fois où nous nous étions rencontrés, alors que je m’apprêtais à donner mon premier cours dans cette académie. Connaissant ses faiblesses en anglais, elle n’avait pas hésité à venir en classe presque une heure à l’avance pour pouvoir se plonger dans son manuel de grammaire et de vocabulaire. D’ailleurs je l’avais rarement vue aussi stressée que ce jour-là. Quoiqu’à vrai dire je devais bien avouer que je ne l’avais pas spécialement mise à l’aise non plus malgré mes efforts... Enfin bref. Ce passé était révolu, et entre temps les choses avaient bien changées, prenant un tournant pour le moins... inattendu.
Mais la réaction qu’elle eut face à ma question me surprit. C’était bien la première fois que je la voyais faire cette tête après être revenue d’un cours de danse, hormis cette fois où... Je vois. Certainement cette histoire de gala qui devait la contrarier...

« Il ne s’est pas déroulé aussi bien que je l’aurais espéré. » Me répondit-elle.

Je retins de lâcher un soupir, m’attendant déjà à ce qu’elle allait m’expliquer par la suite. Et malheureusement, je ne m’étais pas trompé.

« C’est la préparation du bal de fin d’année et comme je n’y participe pas, je danse très peu en ce moment. » M’expliqua-t-elle.

Je baissais légèrement la tête à ses paroles, embêté pour elle. Le problème n’était pas tant que je me doutais tout de même qu’elle avait ses exigences et refusait de prendre n’importe qui pour le seul prétexte de pouvoir danser, mais parce que je savais qu’il y avait une solution de possible que, malgré tout, je ne pourrai pas réaliser. Et je crois bien que de toute manière j’avais déjà dépassé les limites en autorisant cette histoire entre nous d’exister, mais les choses devaient s’arrêter là. Il fallait être plus vigilant que jamais, et moi le premier à l’époque où j’étais encore un élève si j’avais vu l’un de mes professeurs danser un tango - qui plus est avec un élève - je n’aurai pas pu m’empêcher de suspecter quelque chose entre eux. Et les rumeurs vont toujours bon train, alors vraiment non, il valait mieux éviter de prendre un risque inutile, même si pour elle je savais que c’était réellement important. A la rigueur si j’avais été prof de sport soit, cela aurait pu légitimement s’expliquer, mais pour le coup il n’y avait franchement pas de rapport entre ma discipline et la danse.
Je sentis soudain la main de Naomi se posait sous mes visage pour le relever vers elle, avant que celle-ci ne glisse sur ma joue dans une caresse.

« Relax ! Ce n’est pas de ta faute. Cela me permet de travailler ma technique et ma souplesse, ça ne me fait pas de mal ! » Me dit-elle en souriant.

J’acquiesçai d’un sourire que je lui rendais et par un léger hochement de tête. Oui, c’était une manière de voir les choses, mais tout de même. Ne pas prendre part au spectacle de fin d’année était déjà bien assez décevant pour elle, alors si en plus elle ne pouvait plus participer durant ses cours pour ce même prétexte je comprenais franchement qu’elle pouvait en avoir assez, quand bien même elle ne le montrait pas ouvertement.
Mais soudain, une idée me traversa l’esprit.

« Il y a peut-être un moyen de remédier à cela ! » Lui dis-je avec plus d’enthousiasme que je n’en avais quelques secondes auparavant.

Et sous le regard intrigué de la jeune fille, je repris :

« Tu peux tout à fait refuser, bien entendu, c’est vraiment toi qui voit ! » Commençais-je.

Un sourire moqueur se dessina alors sur ses lèvres alors qu’elle répliqua en me pinça doucement :

« Roh propose déjà avant de me dire de refuser ! »

Oui bon, j’étais fidèle à moi-même et je préférais toujours aller doucement en besogne pour ne pas la mettre mal-à-l’aise à aucun moment, même si quelques épisodes que je ne citerai pas devaient bien montrer le contraire. Je lâchais alors un léger rire à sa réplique, retrouvant là l’un de mes (nombreux) défauts, et lui expliquai enfin :

« On sait l’un comme l’autre que ce serait trop compliqué de faire ce spectacle, mais... rien ne nous empêche pour autant de ne pas danser. Alors même si ça ne sera pas devant les « yeux ébahis de la foule en délire », on peut se retrouver le soir, si le cœur t’en dit, et... se faire d’autres tangos. »

A ces mots, Naomi se mit à rire et passa doucement ses bras autour de ma taille avant de se serrer contre moi, me répondant alors en me lançant un regard complice :

« J’espère bien que l’on aura d’autre occasion de danser tout le deux »

Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres devant son attitude. Elle pouvait réellement être le jour et la nuit d’une seconde à l’autre, par moment distante, et à d’autres bien plus proche. Mais c’était justement ce qui était à la fois déroutant mais néanmoins drôle avec elle, car je voyais que ce qui la bloquait réellement était au fond non pas qu’elle pourrait ne pas vraiment se sentir sûre de ses sentiments, mais que seule sa timidité l’empêchait de pouvoir être pleinement elle-même. Mais cela ne me dérangeait pas le moins du monde, et toute manière j’avais tout mon temps. Et au final ça n’était pas plus mal non plus qu’elle ne soit pas totalement à l’aise, car après ce qu’il s’était produit dans ma vie il me fallait encore du temps pour pouvoir psychologiquement me sentir libre. Même si je ne le montrais pas, au fond de moi-même les choses n’étaient pas aussi limpides que je ne voulais le montrer.

La pom-pom se mit alors à éclater de rire avant de s’écarter pour se diriger vers le banc situé à quelques pas à peine de nous. Je la suivis alors lorsqu’elle me dit soudain sur son ton éternellement moqueur en posant un doigt sur mes abdos :

« Je veux bien danser avec toi mais va falloir travailler dur mon grand »

Je lui lançais un regard faussement indigné à sa réplique, et lui répondit non sans jouer la comédie, posant mes mains sur mes hanches :

« Tu plaisantes j’espère, mes abdos sont en bêton armé. »

Je m’assis alors à côté d’elle, puis repris sur un ton faussement orgueilleux :

« En tout cas prépares-toi à être époustouflée quand tu verras ce que je sais faire... Bon, non en fait j’avoue que je ne sais pas faire grand-chose, alors oui, je confirme il va y avoir du boulot. » Plaisantais-je.

Je me penchais alors vers elle pour déposer un baiser sur sa joue, ajoutant avec douceur :

« Mais je ne m’inquiète pas. Je vais avoir un excellent professeur après tout. »

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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeMer 18 Juil - 19:46

Naomi expliqua à Kaemon que son cours de danse ne se passa pas très bien. La jeune fille n’avait pas trouvé de partenaire pour le spectacle de fin d’année. Elle avait cherché pourtant mais la plupart voulait danser avec elle seulement pour se la jouer en plus ils étaient mauvais. Enfin… Naomi s’y était faite à l’idée qu’elle ne danserait pas à ce spectacle.
Le jeune professeur baissa la tête à la réponse de Naomi. Un soir alors que la jeune fille répétait une autre chorégraphie, il était entré dans la salle de danse. Au cours de la soirée, il lui donna quelques conseils venant de sa défunte petite amie et par pur hasard ils se mirent à danser tous les deux. Après cette fameuse soirée, la pom-pom girl pensait avoir trouvé le partenaire idéal mais quand elle lui proposa il refusa, ce qu’elle comprenait très bien. Un professeur qui danse avec une élève n’est pas bien vu au sein de l’établissement. Il fallait se l’avouer. Il était vrai que si Naomi voyait l’une de ses camarades danser avec l’un de ses prof, elle se serait posée des questions. Enfin, si une des ses camarades dansait avec Kaemon, elle se dirait plutôt qu’elle était chanceuse.
Voyant la culpabilité sur le visage de son cher et tendre, la jeune fille posa sa main sous le menton de Kaemon et releva son visage dans sa direction.

« Relax ! Ce n’est pas de ta faute. Cela me permet de travailler ma technique et ma souplesse, ça ne me fait pas de mal ! » Lui dit-elle en souriant et en lui caressant tendrement la joue.

Il lui rendit son sourire et acquiesça d’un signe de tête.

« Il y a peut-être un moyen de remédier à cela ! » Dit-il subitement avec plein d’enthousiasme dans la voix.

La jeune fille lui lança un regard interrogateur. Elle se demandait bien ce qu’il pouvait avoir derrière la tête.

« Tu peux tout à fait refuser, bien entendu, c’est vraiment toi qui voit ! » Ajouta t-il.

« Roh propose déjà avant de me dire de refuser ! » Répliqua t-elle impatiente.

C’était tout lui ça. Il ne pouvait pas proposer quelque chose sans dire à la personne qu’elle pouvait refuser. Son comportement amusait la pom-pom girl.

« On sait l’un comme l’autre que ce serait trop compliqué de faire ce spectacle, mais... rien ne nous empêche pour autant de ne pas danser. Alors même si ça ne sera pas devant les « yeux ébahis de la foule en délire », on peut se retrouver le soir, si le cœur t’en dit, et... se faire d’autres tangos. » Lui proposa t-il enfin.

La pom-pom girl en profita pour passer ses bras autour de la taille du jeune professeur et se serrer contre lui.

« J’espère bien que l’on aura d’autre occasion de danser tout le deux » Répondit-elle avec une voix remplie de malice.

Kaemon rigola au comportement de la demoiselle. Naomi savait qu’elle avait du mal à lui dévoiler ses sentiments et à lui montrer l’affection qu’elle avait pour lui. Mais à d’autres moments elle pouvait faire preuve d’assurance et oser un peu plus. Ça la prenait comme ça sans savoir trop pourquoi.
Naomi éclata de rire mais pour une fois elle mit peu de temps pour se calmer. Elle alla s’assoir sur un banc qui se trouvait dans la salle de musique. Kaemon la suivit sans rien dire et se tint debout devant la jeune fille.

« Je veux bien danser avec toi mais va falloir travailler dur mon grand » Dit-elle en appuyant à l’aide de son index sur son ventre.

« Tu plaisantes j’espère, mes abdos sont en bêton armé. » Répliqua t-il en posant ses mains sur ses hanches.

Amusée, Naomi répliqua à son tour avec plein de malice dans le regard :

« Euh je ne sais pas, je ne les ai jamais vu… »

Kaemon s’assit à ses côtés.

« En tout cas prépares-toi à être époustouflée quand tu verras ce que je sais faire... »

« J’aimerais bien voir ça ! » Répondit la jeune fille en croisant les bras.

« Bon, non en fait j’avoue que je ne sais pas faire grand-chose, alors oui, je confirme il va y avoir du boulot. » Lui avoua t-il.

« Roh tu joues les modestes comme toujours ! Je sais de quoi tu es capable, Kaemon. Tu es meilleur que tu ne le penses. J’ai déjà dansé avec toi et tu es bon. » Le rassura t-elle. « Je ne dis pas ça juste te flatter, je suis sérieuse. J’en ai déjà eu des partenaires donc je sais de quoi je parle cette fois-ci » lui expliqua t-elle.

Kaemon se pencha vers elle et déposa un tendre baiser sur la joue de Naomi.

« Mais je ne m’inquiète pas. Je vais avoir un excellent professeur après tout. »

« Ah ah ! Qui t’as dit que j’étais excellente ? Si ça se trouve je suis un vrai tyran…Mouahahah… » Répondit-elle avec une voix un peu diabolique mais avec une grosse banane dessinée sur son visage.

Kaemon rigola et Naomi avec.

« Oui je sais, je ne suis pas crédible ! » Avoua t-elle en posant sa tête sur l’épaule du beau professeur.

La pom-pom girl resta un moment sans bouger. La salle était silencieuse. C’était tellement agréable. Après un instant de silence, Naomi reprit la conversation :

« Sinon tu as passé une bonne journée ? » Lui demanda t-elle.
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeJeu 19 Juil - 4:17

Je comprenais la déception profonde que devait ressentir Naomi, et elle était totalement légitime. La danse représentait la majeure partie de sa vie, et se retrouver avec l’impossibilité d’en faire alors que toutes les personnes autour d’elle s’entraînaient dans l’effervescence en pensant déjà à leur spectacle devait être plus que frustrant. Mais pourtant je ne voulais pas qu’elle reste sur une si mauvaise note, et c’est alors que je m’exclamais soudain :

« Il y a peut-être un moyen de remédier à cela ! »

Naomi m’interrogea alors du regard, attendant que je lui explique ce que j’avais derrière la tête. Mais avant toute chose, je préférais mettre les choses au clair pour ne pas qu’elle se sente mal-à-l’aise par ma proposition. Je préférais qu’elle n’ait pas la sensation d’être en quelques sortes prisonnière ou que sais-je encore. A vrai dire j’avais toujours eu confiance en moi, bien entendu pas dans l’excès, mais je savais quels étaient mes défauts, mais aussi les qualités que je pouvais avoir. Mais pour le coup avec elle j’avais l’impression d’être totalement perdu. Cela ne venait pas d’elle spécialement bien sûr, mais parce que cela faisait tellement longtemps que je n’avais plus connu ce genre de relation sincère que je ne me sentais plus aussi à l’aise qu’autrefois à présent que mes craintes dues à mon passé pour le moins sinistre me rattrapaient. J’avais tellement changé après l’accident que je craignais toujours mes réactions. J’avais peur que mes angoissent mêlées à mon histoire ne me rattrapent un jour ou l’autre, ou que sais-je encore. Après tout, on n’est jamais à l’abri de rien...

« Tu peux tout à fait refuser, bien entendu, c’est vraiment toi qui voit ! » Préférais-je lui dire avant de poursuivre.

Mais visiblement, elle ne voyait absolument pas les choses de la même manière que moi accompagné de mes éternelles inquiétudes, lorsqu’elle répliqua ;

« Roh propose déjà avant de me dire de refuser ! » Dit-elle avec impatience.

J’esquissais alors un bref sourire amusé, et lui expliquai enfin quelle idée avait traversé mon esprit :

« On sait l’un comme l’autre que ce serait trop compliqué de faire ce spectacle, mais... rien ne nous empêche pour autant de ne pas danser. Alors même si ça ne sera pas devant les « yeux ébahis de la foule en délire », on peut se retrouver le soir, si le cœur t’en dit, et... se faire d’autres tangos. »

A ces mots, Naomi passa ses bras autour de ma taille pour m’enlacer, se serrant alors contre moi. A vrai dire, sa réaction m’amusait sincèrement. Décidément, Naomi était pour cela le paradoxe incarné. Aussi timide que gênée, elle pouvait tout à coup montrer le comportement contraire en m’enlaçant ou bien en m’embrassant comme elle l’avait par exemple fait lorsque nous avions été chez moi, après cette fameuse après-midi dans le parc enneigé.

« J’espère bien que l’on aura d’autre occasion de danser tout le deux » Me dit-elle alors, le regard rempli de malice.

Je me mis alors à rire à sa réaction et passait à mon tour mes bras autour d’elle pour refermer notre étreinte. Se rendant compte de son attitude qui l’étonna elle-même, celle-ci se mit à éclater de rire avant de s’éloigner pour aller s’asseoir sur le banc qui n’était qu’à quelques mètres de nous. J’allais donc la rejoindre, mais avant d’avoir eus le temps de m’asseoir celle-ci posa son doigt sur mon ventre et me dit en plaisantant :

« Je veux bien danser avec toi mais va falloir travailler dur mon grand »

Aussitôt, je pris un air faussement indigné, posant mes mains sur mes hanches pour répliquer :

« Tu plaisantes j’espère, mes abdos sont en bêton armé. »

« Euh je ne sais pas, je ne les ai jamais vu… » Plaisanta-t-elle avec malice.

Je m’asseyais à ses côtés, tournant un instant le regard au dehors pour observer la nuit qui se faisait de plus en plus sombre. Seuls les astres à la clarté dansante perçaient ce ciel d’un noir opaque, accompagnant la lueur incandescente de la pleine lune qui illuminait de sa pâleur bleutée les bois qui entouraient le pensionnat. Et voulant continuer sur cette lancée faite de bonne humeur et de légèreté, je repris sur un ton qui se voulait orgueilleux bien que je n’étais absolument pas sincère dans le fond :

« En tout cas prépares-toi à être époustouflée quand tu verras ce que je sais faire... »

« J’aimerais bien voir ça ! » Me répondit alors Naomi en croisant les bras l’air moqueur.

Je fis alors une brève pause en levant les yeux au ciel, faisant mine de réfléchir avant de hausser les épaules et de lui répondre d’un ton consentant :

« Bon, non en fait j’avoue que je ne sais pas faire grand-chose, alors oui, je confirme il va y avoir du boulot. » Plaisantais-je.

« Roh tu joues les modestes comme toujours ! Je sais de quoi tu es capable, Kaemon. Tu es meilleur que tu ne le penses. J’ai déjà dansé avec toi et tu es bon. Je ne dis pas ça juste te flatter, je suis sérieuse. J’en ai déjà eu des partenaires donc je sais de quoi je parle cette fois-ci » Me dit-elle toutefois avec une sincérité qui m’allait droit au cœur.

D’un sourire sur les lèvres je la remerciais, touché par ses paroles. Il est vrai que j’avais toujours pris un certain plaisir à danser, même si ça n’était pas ma passion première. Mais les moments que j’avais pu passer à l’époque avec Arisa et que je partageais aujourd’hui avec Naomi n’avaient, à mes yeux, pas de prix. Ça n’était pas tant ce fait d’enchaîner des pas qui me plaisait, mais la complicité particulière qui s’établissait entre nous à ce moment-là. Je me remémorais alors son regard d’un bleu aussi pur que le ciel plongé dans le mien alors que la mélodie du Tango de Roxane retentissait dans la pièce aux murs devenus inexistants. C’était comme si j’avais pu voyager hors du temps et de l’espace pour quelques minutes passées avec elle que je n’oublierai jamais. Un moment aussi doux que rare qui m’avait tout simplement fait passer une soirée aussi belle comme je n’en avais plus vécu depuis longtemps. Cela pouvait semblait n’être que peu de chose, mais à mes yeux c’était vraiment important, et je donnerai tout pour pouvoir revivre un instant comme cela avec elle.
Je me penchai alors légèrement vers elle pour déposer avec tendresse un baiser sur sa joue rosée, avant de lui dire :

« Mais je ne m’inquiète pas. Je vais avoir un excellent professeur après tout. »

« Ah ah ! Qui t’as dit que j’étais excellente ? Si ça se trouve je suis un vrai tyran…Mouahahah… » Répliqua Naomi du tac au tac sur un ton cruellement sadique, alors qu’un immense sourire contrastait avec cette allure qu’elle se donnait.

Mon rire se mêla au sien, alors que je ne cessais de me dire qu’elle était décidément absolument incroyable. Mais je ne répondis rien, lui laissant le plaisir de réagir face à sa propre remarque.

« Oui je sais, je ne suis pas crédible ! » Admit-elle alors que je levais un instant les yeux au ciel d’un air de dire que je ne pouvais pas vraiment lui donner tort, sa tête venant avec douceur se poser sur mon épaule.

« Au pire je te ferai payer ton sadisme en me vengeant lors de tes tests d’anglais. Tu vois, on peut toujours trouver moyen de s’arranger » La taquinais-je avant de poser doucement ma tête contre la sienne.

Un silence aussi léger que le vent flotta entre nous, que ni l’un ni l’autre ne venions briser pour en profiter pleinement. J’en profitais pour tendre l’oreille, constatant pourtant qu’aucun bruit ne provenait des couloirs. Rayen semblait s’être simplement éteint, nous laissant seuls pour cette soirée parfaitement calme et reposante que je pouvais enfin partager avec elle, comme l’occasion ne s’était pas offerte depuis lundi.
J’essayais de ne penser à rien, tentant de maintenir mon esprit dénué de toute pensée pour le moins sombre qui pourrait à nouveau le submerger. Je devais profiter de l’instant présent, à tout prix. Les bons moments se faisaient tellement rares... Mais malheureusement, le destin ne semblait pas réellement vouloir me laisser continuer sur ce chemin, Naomi me demandant alors au bout d’un moment :

« Sinon tu as passé une bonne journée ? »

Question absolument simple et basique, mais la réponse n’était pas aussi évidente que cela. Pouvais-je réellement dire que j’avais passé une bonne journée ? Je m’étais levé plus désespéré que jamais, un mal de crâne appuyant bien la sensation cuisante que j’avais de ma dernière cuite, me faisant aussitôt penser à la promesse que j’avais faite à Naomi et que je n’avais pas encore réussi à tenir. Cesser de boire et me faire soigner... Malgré tous mes efforts cette réussite ne semblait pas encore être à l’ordre du jour, mais comment le lui dire ? Quelle question, bien entendu je ne le pouvais pas... Elle ne devait pas le savoir, car sinon comment le prendrait-elle ? Me ferait-elle seulement encore confiance ? Non, j’en doutais fortement. A vrai dire, j’étais même clairement persuadé du contraire. Peut-être arriverait-elle à me pardonner, certes, mais je n’en pouvais plus de n’être à mes yeux rien d’autre qu’un moins que rien. Je ne voulais pas que Naomi voit cette part si sombre de mon être qui me répugnait au plus haut point. Mais pour autant je ne pouvais pas me résoudre à lui mentir. Je l’avais déjà bien trop fait envers tous ces êtres qui m’étaient chers... Mentir n’était rien, c’était on ne peut plus simple. Une simple parole prononcée de manière convaincante et la personne la gobait sans le moindre problème. Mais chaque jour était bercé de mensonge avec moi, ne serait-ce que par cet éternel sourire que j’affichais. Mais je ne voulais pas jouer à ce jeu-là avec elle, sinon je sentais bien que le peu de considération qu’il me restait – s’il en subsistait encore – passerait aussitôt à la trappe. Alors comment faire...

« Disons qu’elle était tout ce qu’il y a de plus normale. Mais la soirée est nettement meilleure. » Lui répondis-je.

Aucun mensonge, rien. Juste la pure vérité. Oui, la soirée était superbe, et quant à ma journée... C’était écœurant à dire mais oui, elle avait été tout ce qu’il y avait eu de plus basique : je m’étais réveillé avec une gueule de bois atroce après avoir passé la soirée de la veille à me saouler tant et plus. J’avais tout essayé pour me remettre le plus vite possible d’aplomb et faire bonne figure au regard de tous.
Alors oui. C’avait été une journée comme les autres...

« Et toi, qu’est-ce que tu racontes de beau ? » Lui demandais-je à mon tour.

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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeJeu 19 Juil - 14:54

« On sait l’un comme l’autre que ce serait trop compliqué de faire ce spectacle, mais... rien ne nous empêche pour autant de ne pas danser. Alors même si ça ne sera pas devant les « yeux ébahis de la foule en délire », on peut se retrouver le soir, si le cœur t’en dit, et... se faire d’autres tangos. » Proposa Kaemon à Naomi avec enthousiasme.

La jeune fille venait d’expliquer à Kaemon que son cours ne s’était pas très bien passé. Depuis quelques temps, elle était mise de côté parce qu’elle n’avait pas de partenaire pour danser au spectacle de fin d’année. Le professeur se sentait coupable étant donné qu’il avait refusé de danser avec la pom-pom girl. Cette dernière comprenait son refus et elle ne lui en voulait pas du tout.

Quand elle entendit la proposition du jeune professeur, Naomi passa ses bras autour de la taille de celui-ci et se serra contre lui.

« J’espère bien que l’on aura d’autre occasion de danser tout le deux » Dit-elle avec un regard qui en disait long.

La pom-pom girl savait très bien que son comportement surprenait Kaemon. Elle n’était pas quelqu’un qui exprimait ses sentiments avec facilité. Souvent, elle restait distante avec les personnes envers qui ses sentiments étaient forts. Mais, sans trop savoir pourquoi, à des moments elle pouvait changer son fusil d’épaule et devenir très tactile.
Elle sentit, alors les bras de Kaemon l’entourer à son tour. Savant qu’ils étaient au sein du pensionnat et qu’un étudiant pouvait les surprendre à tout moment, la demoiselle s’écarta rapidement et alla s’assoir sur un des bancs de la salle de musique.

« Je veux bien danser avec toi mais va falloir travailler dur mon grand » Le taquina t-elle en pointant son index au niveau de son ventre avec un air amusé.

Indigné, Kameon répliqua instantanément en posant ses mains sur ses hanches :

« Tu plaisantes j’espère, mes abdos sont en bêton armé. »


« Euh je ne sais pas, je ne les ai jamais vus… » Répondit- elle en haussant les épaules et pour la taquiner encore un peu plus.

Le beau professeur s’assit aux côtés de la pom-pom girl.

« En tout cas prépares-toi à être époustouflée quand tu verras ce que je sais faire... »


« J’aimerais bien voir ça ! » Répliqua Naomi en faisant les gros yeux et ayant un air moqueur dans la voix.

« Bon, non en fait j’avoue que je ne sais pas faire grand-chose, alors oui, je confirme il va y avoir du boulot. » Plaisanta t-il enfin après un instant de réflexion.

Naomi secoua la tête. Kaemon n’avait jamais confiance en lui. La pom-pom girl se rappelait très bien la soirée où ils ont dansé ensemble un tango. Elle l’avait tellement surpris ce soir là. Kaemon venait d’arriver au pensionnat et elle n’aurait jamais pensé danser avec son professeur d’anglais. Elle en rigola intérieurement.

« Roh tu joues les modestes comme toujours ! Je sais de quoi tu es capable, Kaemon. Tu es meilleur que tu ne le penses. J’ai déjà dansé avec toi et tu es bon. Je ne dis pas ça juste te flatter, je suis sérieuse. J’en ai déjà eu des partenaires donc je sais de quoi je parle cette fois-ci » Le rassura t-elle avec sincérité.

Elle ne pouvait pas lui mentir. La danse était son domaine. La jeune fille n’oubliera jamais ce tango et ce qu’elle avait ressenti en dansant avec Kaemon. Sur le coup, c’était simplement indescriptible. Naomi n’était généralement mais très à l’aise quand il s’agissait de danser en couple mais avec Kaemon ça avait été totalement différent. Et depuis ce jour là, elle n’avait qu’une envie : recommencer !
Le professeur d’anglais sembla touché par les paroles de Naomi. Pour la remercier, il déposa un tendre baiser sur la joue de la demoiselle.

« Mais je ne m’inquiète pas. Je vais avoir un excellent professeur après tout. »


« Ah ah ! Qui t’as dit que j’étais excellente ? Si ça se trouve je suis un vrai tyran…Mouahahah… » Plaisanta t-elle avec un faux air sadique.

Les deux amoureux rigolèrent. Malgré leur différence d’âge, ils étaient très complices et savaient comme se faire rire mutuellement.

« Oui je sais, je ne suis pas crédible ! » Avoua t-elle en posant doucement sa tête sur l’épaule de Kaemon.

« Au pire je te ferai payer ton sadisme en me vengeant lors de tes tests d’anglais. Tu vois, on peut toujours trouver moyen de s’arranger » Répondit-il en posant sa tête contre celle de la pom-pom girl.

A ses mots, celle-ci lâcha un petit rire. Puis un silence s’installa. Aucun d’eux n’osa bouger afin de profiter de cet instant au maximum. Ces petits moments étaient rares pour le couple. Ils se voyaient très rarement en dehors des cours étant donné que leurs emplois du temps étaient assez chargés.
La salle de musique était plongée dans un silence imperturbable. A cette heure-ci, tous les étudiants étaient dans leur chambre soit en train d’étudier soit en train de dormir.
Les tourtereaux pouvaient être sereins. Personne ne viendrait les embêter.
Mais, Naomi avait l’esprit ailleurs. Elle se demandait comment Kaemon allait. Elle savait qu’il était fragile psychologiquement, il était donc difficile pour elle de parler de ses problèmes avec lui.
Surtout ses problèmes d’alcool. Se soignait-il comme il lui avait dit ? Ou continuait –il à passer ses soirées cloitré dans son appartement à noyer son chagrin dans l’alcool ? Naomi savait que se soigner de l’alcoolisme est plutôt long mais avait-il au moins revu le médecin ?
Trop de questions trottaient dans sa tête, elle voulait les oublier. Alors, elle brisa subitement le silence qui s’était installé.

« Sinon tu as passé une bonne journée ? » Lui demanda t-elle avec douceur.

« Disons qu’elle était tout ce qu’il y a de plus normale. Mais la soirée est nettement meilleure. » Répondit-il.

Un petit sourire se dessina sur le visage de Naomi. Mais dans le fond disait-il vraiment la vérité ? A nouveau des questions lui vinrent à l’esprit. Comment pouvait-elle douter de lui ? Elle avait confié à Rin qu’elle faisait confiance à Kaemon. Mais ce dernier était-il franc avec elle ? Naomi n’osait pas lancer une conversation sur ce sujet… Elle était complètement perdue… La voix de Kaemon la fit revenir à la réalité.

« Et toi, qu’est-ce que tu racontes de beau ? » Lui demanda t-il en retour.

« Rof… » Soupira t-elle. « Pas grand-chose de beau. Une journée de cours banale sans problèmes. » Ajouta t-elle en souriant.

Tout d’un coup, la pom-pom girl sentit la fatigue monter d’un coup. Celle-ci bailla et s’étira avant de reposer sa tête sur l’épaule de Kaemon.

« Pour moi aussi la soirée est meilleure que le reste de la journée. Te voir est la meilleure chose de la journée qui m’est arrivé… » Ajouta t-elle dans un murmure.
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeVen 20 Juil - 2:14

La honte. J’éprouvais ce ressentiment tous les jours, même si je tentais de m’en préserver en fermant les yeux sur cette vérité qui, pourtant, me sautait littéralement à la figure à chaque instant. Oui j’avais honte, terriblement honte de ce que j’étais devenu et parce que je ne pouvais pas faire machine arrière. Remonter le temps n’était pas dans mes cordes, sinon cela ferait bien longtemps que ce serait fait, à commencer par ne pas se rendre à ce foutu bal pour ne pas prendre cette foutue voiture qui n’a eu pour d’autre destination que la mort pour l’une des personnes que j’aimais le plus sur cette terre. Tout ce que je pouvais faire, c’était prendre la seule et unique décision qui s’imposait à moi pour changer mon avenir, seule chose que je pouvais encore tenter de sauver. Je devais me faire soigner, Naomi me l’avait déjà dit et j’en avais moi-même parfaitement confiance.

Seulement voilà, je n’y arrivais pas. Je ne parvenais pas à franchir le pas, à trouver en moi la force d’abandonner ce refuge dévastateur que représentait l’alcool. Je savais qu’il n’était en rien une solution, bien au contraire il ne faisait que me dévaster un peu plus que je ne l’étais déjà, mais pourtant il représentait d’une manière ou d’une autre ma planche de salut, et je ne voulais pas me raccrocher à autre chose, ni même à Naomi. Je ne voulais pas qu’elle soit mêlée à mes histoires, de près ou de loin. Je haïssais ce que j’étais, et même si je n’en montrais rien je ne pouvais pas même supporter de voir mon reflet dans un miroir. Je faisais encore et toujours comme si tout allait bien mais le fait était que non, c’était loin d’être le cas. Ma famille me manquait, s’inquiétait et avait peur pour moi, et moi qu’est-ce que j’avais fait pour eux ? Rien d’autre que de les faire souffrir tant et plus, perdant en les fuyants la seule béquille que j’avais encore dans ce bas-monde. Et au lieu d’essayer d’arranger les choses et de leur demander pardon je passais mes journées à mentir et à sourire, donnant ces cours totalement stupides avant de terminer ma journée à même le sol, ne pouvant même plus me relever tant j’étais ivre. C’était ça que j’étais devenu, mais Naomi dans tout cela ? N’étais-je justement pas en train de lui mentir à elle aussi par ce comportement aussi minable qu’entièrement faux ? Pourtant j’avais toujours tenu à être totalement sincère envers elle, jusqu’à mes sentiments qui étaient bel et bien existants à son égard. Mais d’une manière ou d’une autre, si je lui montrais réellement qui j’étais, comment les choses se passeraient ? La réponse me semblait plus qu’évidente...

Alors que faire, continuer à jouer le jeu et demeurer avec elle, ou bien arrêter là tout ce cinéma et me laisser définitivement sombrer dans ma décrépitude ? La dernière option me semblait être la plus logique et la plus appropriée, mais d’un autre côté il y avait une solution. Si je désirais opter pour la première et rester avec elle malgré tout, et ce sans avoir peur de la faire souffrir, il n’y avait qu’une solution : me bouger sérieusement et me battre. Trouver le courage et la force de surmonter mes peurs et d’affronter enfin la réalité que je m’étais créé. C’était la seule chose à faire si je voulais m’en sortir et peut-être avoir la chance un jour d’ouvrir à nouveau les bras à ma famille une fois que je serai devenu celui que j’étais avant. Celui que j’aurai toujours dû être. Et c’est pourquoi lorsque Naomi me demanda avec douceur si j’avais passé une bonne journée, que je lui répondu en essayant de garder la voix la plus neutre possible :

« Disons qu’elle était tout ce qu’il y a de plus normale. Mais la soirée est nettement meilleure. » Lui répondis-je.

Il est vrai qu’elle l’était, et de loin. Grâce à la musique j’avais pu retrouver cet apaisement qui me manquait tant, j’avais pu me vider l’esprit pendant quelques minutes, peut-être même quelques heures. Mais ce fut surtout lorsque Naomi me rejoignit que je me sentais pleinement heureux, du moins bien plus que je n’avais pu l’être depuis tout ce temps, même si la voie du bonheur était et resterait à mes yeux rien de plus qu’un mythe, une chimère plus inaccessible que n’importe quel conte que l’humain a pu créer en voulant se donner un espoir aussi ridicule qu’illusoire. Oui, c’était bien comme cela que j’avais fini par concevoir la vie, moi qui fut l’éternel optimiste que rien ne pouvais détruire. Je tenais bon pour tous, supportais le poids de bien des souffrances pour aider les autres. Je ne devais pas flancher à aucun moment, je le savais, et je ne savais comment mais je parvenais toujours à mes fins. Mais plus aujourd’hui, non. Ce qui s’était produit m’avait à jamais bouleversé, anéanti. Mais peut-être était-ce un reste de mon besoin d’y croire et d’affronter les aléas de la vie qui me poussait encore à me battre. Qui sait, peut-être restait-il un fond de force au plus profond de moi-même pour que je veuille me battre... Je n’en savais rien, vraiment rien.
En tout cas ce qui pouvait vraiment me donner l’envie de lutter c’était cela : ce petit sourire qui naissait ses lèvres. Je ne savais pas pourquoi, mais c’était la seule chose qui me pouvait encore me faire tenir.

« Et toi, qu’est-ce que tu racontes de beau ? » Lui demandai-je.

« Rof… Pas grand-chose de beau. Une journée de cours banale sans problèmes. » Me dit-elle en souriant après avoir lâché un soupir.

Lâchant un bâillement qu’elle ne put refreiner, Naomi s’étira avant de reposer sa tête sur mon épaule, ajoutant dans un murmure :

« Pour moi aussi la soirée est meilleure que le reste de la journée. Te voir est la meilleure chose de la journée qui m’est arrivé… »

Un doux sourire s’étira sur mes lèvres, profondément touché par ses paroles. Songeur, je passais doucement mon bras autour de ses épaules, caressant doucement son dos tout en pensant à tout cela. Le regard perdu dans le vague, je me disais qu’elle ne devait sans aucun doute être loin de se douter de ce que ses mots pouvaient me faire ressentir, ne serait-ce que parce qu’à ses yeux je n’avais pas réellement l’impression d’être ce monstre qui me répugnait moi-même, malgré qu’elle avait pourtant connaissance de mon passé. Un nouveau silence s’installa dans la pièce, aucun son ne provenant de nulle part si ce n’est tout juste celui de nos respirations à peine audible. Tout était désert, Rayen profondément endormi en cette douce soirée... Je tournais lentement mon regard vers elle, n’ayant plus qu’une seule envie. De mon autre main je passais doucement mes doigts sous son menton, relevant à peine son visage vers moi tandis que je me penchai pour l’embrasser avec douceur. Puis, lorsque nos lèvres se séparèrent, je lui dis à voix basse pour préserver cet instant de douceur :

« Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais je suis sincère. C'est vraiment important pour moi... »

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Naomi Otsuka

Naomi Otsuka
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeLun 23 Juil - 22:01

Naomi et Kaemon ne s’était pas vu depuis lundi dernier. Alors dès qu’ils avaient l’occasion de passer un peu de temps ensemble, ils en profitaient un maximum. Même si la pom-pom girl s’en voulait d’avoir interrompu Kaemon en train de jouer, elle était heureuse de passer la fin de la soirée à ses côtés.
Depuis un certain moment, la jeune fille ne s’en sortait plus entre les répétitions et les cours. Elle n’avait même plus le temps pour voir ses amis. La fin de l’année étant proche, elle allait bientôt pouvoir se poser un peu. De plus, les vacances d’été approchant elle pourrait passer plus de temps avec Kaemon s’il le voulait peut être avait-il d’autres choses de prévu ?
Enfin, avant toute chose elle devait profiter de l’instant présent.
Rayen était maintenant plongé dans l’obscurité. Seule la salle de musique était éclairée d’une petite lumière tamisée. Les couloirs étaient maintenant silencieux et les étudiants devaient avoir tous rejoint leur chambre à part ceux qui était sortis en ville.
Naomi avait sa tête posée contre l’épaule de Kaemon. Mais, la jeune fille n’était pas tranquille beaucoup de question lui venait à l’esprit. Donc pour essayer d’oublier, elle demanda subitement à Kaemon en rompant ce magnifique silence :

« Sinon tu as passé une bonne journée ? »

Elle ne savait pas si sa question allait plomber l’ambiance mais Naomi était curieuse. La question qu’elle aurait aimé lui poser était la suivante : Pourquoi étais-tu encore ici à une heure aussi tardive ? Mais l’adolescente ne voulait pas le frustrer et le mettre mal à l’aise. La plupart des enseignants aimait rentrer chez eux le plus tôt possible pour se reposer et faire ce qu’il aimait. Pour Kaemon s’était différent. Naomi se disait qu’il ne supportait pas la solitude parce qu’à chaque fois qu’il était seul, son passé douloureux devait refaire surface. Elle se demandait comment il pouvait faire pour rester tout seul chez lui le soir… Connaissant ses problèmes d’alcool, il pouvait replonger d’un moment à un autre mais… Avait-il seulement essayé de se soigner ? C’était la première fois que Naomi doutait de lui. Jusqu’à maintenant elle n’avait jamais pensé à cette option… C’est alors que la voix de Kaemon la fit revenir à la discussion.

« Disons qu’elle était tout ce qu’il y a de plus normale. Mais la soirée est nettement meilleure. »

Naomi lui jeta un bref regard. Il était sincère sur le fait que sa soirée fut meilleure. Ça lui faisait bizarre de douter de quelqu’un d’un coup comme ça. Elle avait comme une boule au ventre.

« Et toi, qu’est-ce que tu racontes de beau ? » Lui demanda t-il à son tour.

La pom-pom girl essaya de se reprendre. Elle se concentra quelques instants en repensant à la question de Kaemon. Elle soupira avant de lui répondre.

« Rof… Pas grand-chose de beau. Une journée de cours banale sans problèmes. » Lui répondit-elle en souriant.

L’adolescent lâcha un bâillement qu’elle ne put retenir. Il commençait à se faire tard et la journée avait été longue pour Naomi et elle avait encore du boulot.

Mais en prenant du recul, sa soirée avait aussi meilleure pour elle après un cours de danse chaotique ce n’était pas difficile. Elle s’empressa de le dire au jeune professeur.

« Pour moi aussi la soirée est meilleure que le reste de la journée. Te voir est la meilleure chose de la journée qui m’est arrivé… » Dit-elle en reposant doucement la tête sur son épaule.

Kaemon profita de l’instant pour passer son bras autour de ses épaules tout en prenant soin de lui caresser le dos. La jeune fille profita de l’instant et ferma les yeux. Rapidement, elle sentit le regard de Kaemon les yeux, elle releva les siens vers ce dernier. A l’aide de son autre main, il releva légèrement le visage de Naomi et se penchait douceur vers elle afin de l’embrasser tendrement.
Bizarrement, tous les doutes de la demoiselle disparurent en un claquement de doigts. Elle ressentait la sincérité de son amour à travers ce baiser. Elle avait confiance en lui. Au pire, il lui en parlerait s’il n’arrivait pas à se faire soigner, elle l’espérait du moins.
Naomi lui rendit son baiser du mieux qu’elle le pouvait pour le montrer qu’elle tenait à lui plus que tout.
Les lèvres des amoureux se séparèrent. Naomi posa son front contre celui de Kaemon et plongea son regard bleuté dans le mien. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu avoir des doutes sur lui. Elle devait lui faire confiance coûte que coûte, elle tenait trop à lui.

« Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais je suis sincère. C'est vraiment important pour moi... » Murmura t-il avec douceur.

A ses mots, la pom-pom girl lui sourit un peu plus. C’était tellement indescriptible ce qui se passait entre eux. Malgré leur différence d’âge, ils se complétaient et chacun avait, maintenant besoin de l’autre.
Naomi déposa délicatement une caresse à l’aide de la main sur la joue de Kaemon.

« J’en suis heureuse alors. » Murmura t-elle à son tour. « Tu mérites d’être à nouveau en paix avec toi-même même si la route est encore longue… » Ajouta t-elle en souriant.

Elle savait qu’il y arriverait et qu’un beau jour il irait de l’avant pour régler ses problèmes de famille. En tout cas, elle serait là pour le soutenir, elle espérait qu’il en était conscient.
Trop de gens souffraient déjà dans son entourage donc elle ferait tout son possible pour rendre le futur de Kaemon un peu plus rose de jour en jour.
Malheureusement, la fatigue se faisait de plus en plus sentir. L’adolescente aurait voulu rester là encore longtemps avec lui.
Elle se redressa et laissa échapper un nouveau bâillement.

« Excuse-moi… Je crois que je vais devoir te laisser pour ce soir, je suis crevée » Lui expliqua t-elle un peu coupable de devoir partir aussi vite.
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MessageSujet: Re: Songes d'une nuit de printemps [Naomi]   Songes d'une nuit de printemps [Naomi] Icon_minitimeVen 27 Juil - 12:57

La question piège ne tarda plus à tomber. En même temps je ne pouvais pas tellement y couper, je le savais bien. Pas véritablement disposé à lui mentir, chose que je faisais déjà bien trop souvent à mon goût non pas vis-à-vis d’elle en particulier mais de tous ceux qui me côtoyaient, je devais trouver une parade pour lui répondre honnêtement sans pour autant avoir à lui mentir. J’optais finalement pour la solution la plus simple : après tout, boire jusqu’à n’en plus pouvoir était une attitude malheureusement quotidienne... Je lui répondis alors que ma journée avait été on ne peut plus banale, mais que la soirée en revanche était bien meilleure que ce que j’avais connu pour aujourd’hui. Aucun mensonge là-dedans, juste une partie de la réalité qui est dissimulée. Mais qu’est-ce que j’aurai pu répondre d’autre de toute manière. Lui dire que j’avais, comme tous les jours, bu à outrance était loin d’être la meilleure solution. Non seulement elle se serait inquiétée, mais qui plus est cela ne changerait rien à l’histoire. J’avais déjà suffisamment honte de moi-même, inutile de plonger d’autant plus en voyant à quel point je l’aurai déçu à son tour. Elle m’avait déjà vu ivre, alors une fois peut-être mais pas deux, cela je ne me le pardonnerai pas, et elle non plus à mon avis. Certes Naomi était une jeune fille douce et sur laquelle on pouvait absolument compter, mais quand on devient aussi proche d’une personne et que l’on fait des choses aussi... graves, je doutais que cela soit vu de la même manière et qu’elle accepte même que cela se produise à nouveau. J’avais beau avoir conscience que l’alcoolisme était une maladie, qui plus est particulièrement difficile à combattre pour pouvoir y arriver en un rien de temps, elle et moi prenions assez de risque comme cela avec notre histoire pour qu’en plus elle veuille endurer ce genre de choses. Et elle était jeune, elle n’avait pas à être plongée dans cette partie de ma réalité à son âge. Je ne voulais que son bonheur, pas lui apporter de continuelles déceptions et souffrances car même si j’ignorais encore beaucoup de choses à son sujet, en toute logique, je savais que son passé n’avait pas été tout rose non plus.

Toutefois, je sentais que mes brèves explications ne lui suffisaient pas. Se doutait-elle de quelque chose ? Peut-être, je n’en sais rien, mais une chose était sûre, en toute logique elle ne pouvait pas avoir pleinement confiance en moi sur ce sujet-là. Elle connaissait mon passé, mes troubles et ma manière de les gérer, alors il était évident qu’elle se pose des questions, même si je voyais parfaitement qu’elle ne voulait pas montrer son inquiétude. Et préférant donc ne pas laisser le temps de trop développer sur ce sujet que je ne voulais pas aborder, je lui retournai la question à mon tour. Quelque peu perdue dans ses pensées et ses interrogations dont je devinais aisément le sujet quand bien même elle tachait de demeurer impassible pour ne pas le montrer, Naomi lâcha un soupir et me répondit :

« Rof… Pas grand-chose de beau. Une journée de cours banale sans problèmes. » Me dit-elle en souriant.

Les cours... Comme n’importe quel étudiant elle devait être impatiente que les vacances commencent enfin. Cette effervescence se faisait déjà ressentir depuis des jours dans les couloirs du pensionnat, et ce même jusque dans la salle des professeurs. Qui n’avait pas hâte de pouvoir enfin profiter du soleil, se reposer et avoir enfin du temps libre ? Tout le monde sauf moi, bien évidement. Oui, les congés me faisaient une peur bleue, je l’avoue, et j’avais tout intérêt à me trouver des occupations pour combler un maximum mon emploi du temps, sinon j’allais être vraiment mal. Mais ça n’était pas le moment d’y penser. Pas encore...

Lâchant un bâillement, Naomi posa ensuite doucement sa tête contre mon épaule, tout en me disant avec douceur :

« Pour moi aussi la soirée est meilleure que le reste de la journée. Te voir est la meilleure chose de la journée qui m’est arrivé… » Dit-elle, un sourire sur les lèvres.

Un sourire se dessina à mon tour sur mon visage, heureux de l’entendre dire cela. Tout ce que j’avais pu faire à ma famille, ce mal considérable et inconsidéré me tuait jusqu’au plus profond de mes entrailles. J’avais honte, et c’était sans compter sur cette sensation omniprésente, et qui n’était certainement rien de moins que la vérité, d’avoir perdu leur amour. Quoi de plus logique après tout après ce que je leur ai fait endurer ? Mais entendre dire Naomi qu’elle était réellement heureuse de me voir me faisait me sentir étrange. Non pas dans le sens négatif, mais comme si je pouvais réaliser que pour une personne au moins je pouvais être autre chose qu’une ordure sans cœur qui brise celui des autres pour fuir encore et toujours sa propre douleur. Quelle lâcheté... Et le pire dans tout cela c’est que j’avais pensé leur rendre service en agissant de la sorte. Lamentable, il n’y avait pas d’autre mot...
Enfin bref, quoiqu’il en soit il y avait au moins une personne dans ce bas-monde qui était contente de me voir, et c’était hautement réciproque. Je me sentais vraiment bien avec elle, et malgré le danger et les risques auxquels nous nous exposions pour être ensemble et qui nous guettaient à chaque instant je me sentais pourtant parfaitement bien et presque hors d’atteinte. Rien ne pouvait compter plus à mes yeux.

Je passais alors mon bras autour d’elle, ma main glissant doucement sur son dos dans une caresse légère. Je tournai lentement la tête vers elle, contemplant quelques instants son beau visage qui semblait si serein, ses paupières closes tandis qu’elle profitait de ce doux moment de silence et de quiétude. Un léger sourire s’esquissa sur mes lèvres, mon regard s’emplissant de tendresse alors qu’elle ouvrait lentement les yeux à son tour, ceux-ci venant se plonger dans les miens. Je levais alors la main, posant mes doigts sous son menton avant de me pencher et de déposer mes lèvres sur les siennes pour l’embrasser. Aussitôt la moindre de mes préoccupations s’envola, alors que cet instant m’entraînait comme hors du temps, là où plus rien ne pouvait nous atteindre tandis que Naomi me rendait mon baiser avec tout autant de cœur. Et lorsque nos lèvres se séparèrent, la jeune fille posa son front contre le mien, son regard bleu comme le ciel croisant à nouveau le mien pour s’y perdre.

« Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais je suis sincère. C'est vraiment important pour moi... » Lui intimai-je avec douceur.

Chacun de mes mots était parfaitement pesé, et pourtant encore bien loin de la vérité. Elle était la seule qui pouvait m’offrir ces instants de quiétude et de sérénité, loin de ma misère continuelle dans laquelle je m’enfermais. Il n’y avait qu’avec elle que je me sentais aussi bien, et je voulais vraiment qu’elle le comprenne. Et c’était visiblement le cas, son sourire s’agrandissant un peu plus à mes paroles tandis que sa main vint se poser sur ma joue dans une douce caresse, alors qu’elle me répondait dans un murmure :

« J’en suis heureuse alors. Tu mérites d’être à nouveau en paix avec toi-même même si la route est encore longue… » Me dit-elle.

J’acquiesçai d’un hochement de tête, tout à fait d’accord avec elle. Oh oui, la route serait très longue et sans aucun doute semée s’embûches, mais ça en valait la peine. Vraiment. Il y avait bien trop de moments où je baissais les bras et où j’avais réellement l’envie que tout s’arrête une bonne fois pour toute, mais après avoir passé des moments tels que celui-ci avec elle je sentais à nouveau cet espoir renaître, cette envie de lutter encore et encore pour pouvoir m’en sortir, coûte que coûte.
Mais comme tout bon moment a une fin, Naomi se dressa et bâilla à nouveau, m’arrachant un sourire amusé. Décidément, elle était bien épuisée la pauvre.

« Excuse-moi… Je crois que je vais devoir te laisser pour ce soir, je suis crevée » Me dit-elle, un air légèrement coupable sur le visage.

Je lui souris à nouveau et me redressai à mon tour, lui répondant :

« Je vois ça oui. Ne t’en fais pas, il n’y a pas de problèmes. Il faut bien que je rentre aussi de toute manière. »

Nous sortîmes alors de la salle de musique, puis je jetai un dernier coup d’œil dans les couloirs visiblement totalement déserts que seule la pleine lune éclairait de son aura bleutée. J’éteignais les lumières de la salle avant de refermer la porte, puis me tournai à nouveau vers Naomi, lui murmurant pour être sûr que personne ne nous entende si jamais quelqu’un venait à se balader ici, ce dont je doutais. Mais on n’est jamais à l’abri de rien. Puis, dans un nouveau sourire empreint de douceur, je lui dis :

« Bon et bien il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne nuit, et à très vite j’espère. »

Prenant sa main dans la mienne, je déposai un baiser sur son front avant de lui faire un dernier signe et de partir pour retourner chez moi. Une nouvelle soirée qui venait de se terminer, mais cette fois une chose est sûre : je n’allais pas boire pour ce soir. L’image de son beau sourire ne quittant plus mes pensées, je m’endormirai enfin avec bonheur et tranquillité.

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