3...2...1... *PAF*... une nouvelle mouche de tuer à mon compteur... c'était la cinquième aujourd'hui... c'est fou comme je m'ennuies quand Hikaru-sama n'est pas là. Aujourd'hui je dois me charger des élèves qui viennent à l'infirmerie, car Hikaru Yakuchi est absent pour le moment. Ce n'est pas que les élèves me dérangent, mais... disons qu'ils ne sont pas intéressant. Exemple hier, un jeune entre et me dit qu'il a mal au ventre, je le regarde avec un grand sourire et je lui pose plusieurs questions pour savoir d'où ça pouvait provenir et après une demi-heure de bataille, il m'avoue enfin que c'est à cause de sa petite amie qui l'a quitté. J'ai pris sur moi, j'ai respiré un grand coup, j'ai fait un grand sourire et j'ai desserré le poing... 30 minutes pour un mal de ventre imaginaire ? Pas de problème, je lui file des médocs et il retourne en cours. Voilà le genre de cas dont je m'occupe, des mioches qui on mal n'importe où dès qui leur arrive quelque chose.

Je sortais un instant dehors, rester dans cette infirmerie toute la journée ça me stresse, du coup je sors pour me fumer une cigarette. Il fait beau et chaud... mon esprit vagabonde et je m'imagine en train de pique-niquer avec Hikaru-sama... ma clope se termine en même temps que cette douce pensée. Je retourne à l'intérieur et sans lui c'est beaucoup moins drôle, mais j'ai promis à Yakuchi-seinsei d'être sage, aucun élève ne sera tué, ni torturer ou même droguer en son absence... je ne voulais pas le décevoir. Pourtant je rêverais qu'un élève franchisse cette porte avec un bras en moins ou bien qu'il se soit tranché quelque part... mieux encore, qu'il se soit ouvert le crâne... quelque chose dans ce style pourrait animer un peu ma journée, mais au lieu de ça, c'est le vide absolu et je tue les mouches qui osent passer devant moi.

De toute façon aujourd'hui rien ne va... ce matin, je passe par la salle des profs pour voir un peu de monde, j'ai bien cru que je n'allais pas être accepté, un prof a commencé à me dire qu'une infirmière n'avait rien à faire là... heureusement pour lui, c'était pour rire et je me suis aussitôt calmée une fois la blague avouer, bon je n'avais montré aucun signe d'énervement... une veine ? Quelle veine !! Le reste du personnel est plutôt sympa, j'ai rencontré quelque surveillant et des professeurs, j'ai été plutôt bien accueillit. Je vous le dis... tout à mal commencer, sa blague a maudit ma journée et si je le chope je le tue. J'étais affaler sur mon bureau la tête plonger dans mes bras à tenter de chasser mes envies de tuerie... ce n'est pas drôle de faire un carnage juste pour passer son ennuies. À un moment j'entendais la porte s'ouvrir et quelqu'un était entré, je pariais sur une jeune fille en entendant le pas léger qui s'avançait, je restais tout de même dans la même position, je lâchais quelques paroles à moitié étouffées.

-Si je relève la tête et que tu me dis que tu as mal au ventre à parce que ton petit copain t'a largué... je te promet que tu vas avoir des ennuies...

Je relevais la tête en soupirant et je fixais la jeune fille devant moi... note pour plus tard : Ne pas se réorienter vers une carrière de devin. La jeune fille n'avait pas l'air d'être dans une forme olympique et j'avais une drôle d'impression, comme si elle n'était pas dans son état normal... Bien sûr que je remarque ce genre de choses, je vous rappelle que je suis folle et que j'ai fait un séjour dans un Asile psychiatrique.

-Désoler, j'étais perdue dans mes pensées... je peux t'aider ?

Si c'est encore un mal de ventre à cause d'un petit ami et que je me goure, je jure que je la tue... tant pis si Yakuchi-sensei n'est pas content, mais je priais tous les dieux que je connaissais, pour avoir quelque chose de divertissant aujourd'hui. Je me levais de ma chaise, mais j'attendais une réponse avant de m'approcher d'elle, un signe ou quelque chose, car je ne l'ai pas encore entendu parler, mais bon, avec la tête plonger dans mes bras, je ne risquais pas d'entendre quelque chose. Une fois debout, la jeune fille pouvait me voir un peu mieux, sous ma blouse blanche, j'avais une robe bleue assez clair, avec des motifs de fleurs, quelque chose de simple, avec de petits escarpins aux pieds, mes cheveux étaient attachés pour une fois, ce qui me donnait un look plutôt sérieux.

[HRP : ah oui pour faire dans la logique, normalement tu dois connaître tous les dossiers médicaux des élèves donc comme ça en fait, tu sais déjà que Rei a un trouble de la personnalité.]

Au début je dois l'avouer je n'avais pas vraiment fait gaffe à la jeune fille qui était entrée, mes excuses n'en était pas réellement et quoi qu'elle ait, je doute que ce soit quelque chose de grave de toute façon... mais je me trompais royalement. En la regardant de plus prêt... je crois qu'on m'a dit deux trois choses sur elle... Rhaa j'aurais dû regarder tous les dossiers, plutôt que de me laisser aller avec ce fichu saké ! Sauf que soudain ça me revenait... il n'y avait pas beaucoup de cas à problème dans le pensionnat, mais si je devais me méfier d'une personne c'était une jeune fille du nom de... Rei... Rei Akimera ! Je dois avouer que son dossier m'avait fasciné, dédoublement de la personnalité sévère, quelque chose de rarissime. Au début j'ai même cru à une mauvaise blague, comment quelqu'un comme elle pouvait se retrouver dans une école... remarque, comment je pouvais me retrouver infirmière.

Bizarrement son attitude me faisait sourire, son rire si effrayant me donnait presque des frissons, mais je ne la craignais pas, loin de là. J'écoutais attentivement ses paroles... diverses plaies sur le corps, avec plusieurs plutôt grave... mon souhait était exaucé ? Je restais figé devant cette jeune fille, fasciner parce que je voyais... un autre aurait surement bondit sur la jeune fille pour l'aider, mais je restais là à la regarder avec un léger sourire sur le visage. Je secouais la tête et me dirigeais tranquillement vers elle, les mains dans ma blouse. Si elle avait voulu s'infliger de telle souffrances, c'est pour une bonne raison, elle pouvait bien attendre encore un peu... de toute façon il n'y a qu'elle et moi, je pourrais très bien lui ouvrir le crâne pour étudier son cerveau, ça ne changerait rien. Je saisissais la jeune fille pour l'aider à marcher jusqu'au lit de la pièce d'à côté, j'avais beau joué les dures, elle devait souffrir et je suis médecins avant d'être folle... ou l'inverse, je n'en sais rien. Je l'aidais à s'asseoir sur le lit, je ramenais le chariot à moi et je la regardais attentivement.

-Rei Akimera c'est ça ? J'ai cru qu'on avait fait une farce lorsqu'on m'a parlé de toi... tu ne peux pas t'imaginer à quel point je suis ravi de te voir...

J'arrêtais de m'intéresser à la personne, pour me concentrer sur les blessures, sinon je risque de la perdre et Hikaru-sama ne sera pas content. Elle avait plusieurs entailles, certaines plus profondes que d'autres, mais il y en avait qui avait cicatrisé grossièrement. La blessure la plus grave était celle sur sa jambe... une lame a dû être planté, ce n'est vraiment pas beau à voir, il y avait aussi cette blessure sur le ventre... bref, un corps torturé, c'était même assez impressionnant qu'elle tienne encore debout. Je prenais du désinfectant et du coton, il faut que je désinfecte avant toute chose, mais avant de me lancer je la regardais.

-Techniquement je dois te prévenir que ça va piquer un peu... mais je doute que ça te fasse quelque chose dans l'état où tu es... il faudra qu'on discute, mais d'abord je vais soigner tout ça, sinon je risque de me faire encore engueuler...

Je soupirais, il est vrai que j'avais tendance à oublier le principal, mais bon, elle m'intéressait réellement et j'avais le cas parfait pour occuper ma journée, je ne le montrais pas, mais au fond de moi j'étais comme une gamine attendant d'ouvrir un cadeau.

J'avais soigneusement nettoyé la plupart des plaies superficielles, tout ce qui était entailles, c'était le moins grave, les brûlures à l'acide avait déjà bien cicatrisé, mais les marques et la douleur allait rester un certain temps, pour les brûlures il n'y avait qu'une bonne pommade. En dernier je m'occupais de sa jambe, une lame avait dû être planté... une telle violence dans tous les gestes, ce qui m'intéressait, c'était de savoir pourquoi la jeune fille se faisait ça, même si sont double s'amuse à faire une telle chose... cela reste son corps à elle aussi. Je n'avais pas le choix, il lui fallait des points de suture, l'idéal aurait été de l'emmener à l'hôpital, mais j'avais tout le nécessaire ici, alors pourquoi pas s'occuper d'elle. J'ouvrais un placard et je sortais ce dont j'avais besoin, je prenais aussi une boîte de comprimé pour calmer la douleur et surtout pour qu'elle supporte les points de suture. Je prenais un verre d'eau et je lui apportais avec deux comprimés, je lui tendais les deux en la regardant fixement.

-Ecoute... je me fous de savoir si tu aimes la douleur ou non, tu prends ces comprimés et je m'occupe de ta jambe... dans le cas contraire j'appelle une ambulance pour t'évacuer, mais je doute que tu veuilles te retrouver à l'hôpital... ils te poseront beaucoup de questions et tu seras surement suivi par un psychologue, si ce n'est pire... je te laisse choisir, mais je t'assure qu'avec moi tu es gagnante...

J'avais été d'une froideur sans faille, voilà bien longtemps que je ne m'étais pas surprise à parler comme ça. J'étais perdante si je la faisais évacué, je ne pourrais pas suivre son cas et elle aura surement un suivie psychologique, mais si je m'occupe d'elle, j'ai une chance de pouvoir comprendre ce qui se passe dans sa tête... dit comme ça c'est plutôt cruel, mais il ne faut pas beaucoup aux hôpitaux pour vous placer en hôpital psychiatrique et ses blessures sont bien au-dessus de la simple scarification que font les jeunes ados un peu torturés. Heureusement qu'Hikaru n'était pas là, s'il m'avait vu dans cet état... je pense qu'il n'aurait pas voulu me garder, je paraissais relativement calme devant la jeune fille et mes paroles étaient glaciales, mais à l'intérieur j'avais envie d'en savoir un peu plus, peut-être que son cas me fascinais, car il était similaire au miens, mais c'était bien plus sérieux que moi.

C'était de plus en plus intéressant et j'avais encore plus de mal à cacher mon excitation, ainsi la seconde personnalité de Rei était Yoru ? Pourtant il me semble que dans son dossier elle prenait des médicaments... fascinant, même avec ce genre de traitement Yoru est capable de venir. J'étais complètement absorbé par ce que je voyais, cette dénommée Yoru avait en réalité qu'un seul but... faire souffrir Rei le plus possible, pourquoi une telle haine entre les deux ? Dans la majorité des cas, un dédoublement de personnalité viens à la suite d'un drame et la "personne créer", viens protéger son "créateur", mais là, elle éprouve un besoin d'autodestruction pour éliminer son "créateur". En plus d'avoir une maladie rarissime, cette jeune fille est encore plus unique, j'en serais presque admirative... seulement, ce n'est pas logique de faire souffrir physiquement quelqu'un quand vous partagez le même corps, personnellement si j'étais Yoru, je détruirais la vie de Rei, plutôt que son corps, la destruction psychologique est plus rentable. Puis sans prévenir la jeune fille changeait totalement, elle semblait souffrir... ce n'était plus la même personne, j'avais affaire à Rei maintenant. Elle arrivait au bon moment, puisqu'elle acceptait sans broncher les médicaments, mais je ne cache pas que j'aurais aimé voir son double en action pour me tenir tête.

Alors que j'étais en train de lui recoudre la jambe, elle semblait me parler, mais la douleur était si forte qu'elle avait du mal à construire des phrases. Je tentais au mieux de lui recoudre la jambe, elle n'arrêtait pas de bouger, au moins Yoru ne bougeait pas elle ! Je soupirais, mais je terminais enfin de recoudre, je regardais ensuite la jeune fille mettre un coup dans le mur... Je soupirais longuement en la regardant faire, puis je lui disais un peu lassé.

-Ecoute... je ne m'amuse pas à te soigner pour que t'éclate la main sur un mur... laisse-moi regarder cette blessure sur ta nuque... et reste tranquille sinon je t'attache au lit et je te bourre de médocs.

Les plaies étaient nettoyées et l'entaille sur sa jambe avait été recousue, maintenant il ne me restait plus que cette blessure sur la nuque, je l'avais même pas vu saigner de nouveau. Je reprenais de quoi lui soigner cette plaie, elle saignait beaucoup, après avoir bien nettoyé la plaie je lui faisais un pansement. J'en profitais pour protéger les points de suture, je n'avais pas envie que l'une des deux s'amuse à les enlever. Je vérifiais bien tout son corps pour regarder si je n'avais rien oublié, toutes les plaie était nettoyée et soigner, je repoussais le chariot pour l'éloigner d'elle et j'en profitais pour me laver les mains sans la lâcher du regard. Je revenais ensuite à elle, les mains dans la blouse, elle m'intriguait et je ne savais pas si Rei pouvait parler.

-Tu devrais en profiter pour te reposer un peu... j'ai soigné tes blessures, mais tu garderas surement des marques pendant longtemps, tu as intérêt à trouver une bonne excuse pour tout ça...

Je ne pouvais rien faire de plus maintenant, il ne fallait pas que l'une des deux s'amuse à enlever ce que j'ai fait, sinon je risque de le prendre mal et elles vont se retrouver attacher au lit. C'est bien plus qu'une excuse qu'elle devra trouver, c'est presque impossible d'expliquer tout ça... si Hikaru serait là, les choses seraient différentes, mais j'imagine que je pourrais toujours l'aider... seulement pourquoi je ferais ça moi, je suis médecin, pas une copine. Une question restait tout de même présente dans ma tête et pour une fois c'était le médecin qui pensait, comment Yoru avait-elle réussi à venir, alors qu'elle prend des médicaments... il faudrait peut-être qu'elle change de traitement, mais ça ne me regarde pas et j'aurais bien aimé revoir Yoru... bon là, ce n'est pas le médecin qui parle.

-Rei et Yoru... tu es un sacré phénomène je dois l'avouer, lorsque tu iras mieux j'aurais plusieurs questions à te poser... tu n'as pas le choix d'y répondre de toute façon, mais avant toute chose... comment se fait-il que Yoru soit venu, si tu prenais tes médicaments ?

Au bout d'un moment, je commençais à avoir des doutes sur qui je parlais, elle pouvait changer à tout moment de personnalité, ce qui est plutôt logique vue dans l'état qu'elle est, avait-il laisser son traitement ici ? J'étais pas là depuis assez longtemps pour savoir ça. C'était peut-être cruel, mais j'étais persuadée que Yoru m'apporterait plus de réponse que Rei. Je tirais une chaise vers moi et je m'installais à quelques mètres de la jeune fille, je ne devais pas la perdre des yeux pour l'instant, s'il y a bien quelque chose que je déteste c'est que quelqu'un saccage ce que j'ai fait et je ne veux pas la voir toucher aux plaies... le dernier patient qui a fait ça, a été traumatisé je crois.

Yoru revenait à la surface pour laisser sombrer Rei de nouveau, c'était normal, elle était incapable de la retenir dans un tel état, mais je ne vais pas le cacher, je préfère nettement parler avec Yoru, elle est beaucoup plus intéressante que l'autre, qui est une élève banal et un peu perdu, qui se réfugie dans l'alcool, la drogue et la violence pour passer le temps. Yoru et son besoin d'autodestruction... voilà surtout ce qui m'intéressait à quoi bon récupérer une épave ? Je parle bien sûr de son corps, avec toutes ses blessures, ce n'est pas très intéressant. C'est une jeune fille plutôt mignonne qui pourrait sans doute manipuler plus d'un garçon, mélanger ça à la personnalité explosive de Yoru et... on dirait moi dans ma jeunesse... cette pensée me faisait rire, je gardais ça pour moi et je me concentrais sur ce qu'elle faisait. La sous-estimer ? Elle croit que je suis la gentille infirmière qui va lui faire un bisou sur le front et lui donner une sucette à la fin... elle peut toujours rêver, il n'y a qu'elle et moi ici, je peux agir librement et je n'ai pas besoin de paraître gentille devant elle.

Je ne relevais pas, préférant ignorer ses paroles, mais après ça elle se levait et je ne bougeais pas d'un centimètre, même lorsqu'elle prenait un scalpel... c'était même le contraire, à la vu de cette lame mes yeux s'illuminaient et un sourire venait s'afficher sur mon visage. Elle s'approchait de moi avec le scalpel et le passait sur mon visage, je la regardais droit dans les yeux avec un grand sourire et sans même bouger. Si elle croyait m'impressionner en faisant ça elle est plutôt mal tombé, je ne suis pas la gentille infirmière et je ne sais pas qui s'était avant moi, mais elle n'arrivera pas à me manipuler ou à m'intimider. Elle envoyait ensuite le scalpel dans le mur ce qui me faisait instantanément rire, je reprenais rapidement mon sérieux lorsqu'elle se mettait à me parler. Elle se croyait invulnérable et tellement sûre d'elle, c'était amusant, mais il faut se méfier de moi comme de la peste, chaque info de plus que j'ai sur elle est un pas en avant pour la comprendre et une fois que le problème est résolu, il n'y a plus d'intérêt.

Elle se dirigeait ensuite vers la sortie, je laissais ma tête tombée en arrière avant de me relever et de me diriger tranquillement vers la sortie, de toute façon elle boite, elle na va pas se mettre à courir ? J'arrivais donc facilement avant elle devant la porte, je prenais les clés dans ma poche et je fermais la porte vérifiant rapidement si personne n'était là, je baissais tous les stores... nous étions seules et personne ne pouvait plus nous déranger. Je me posais sur le bureau, puis je détachais mes cheveux, les secouant un peu ensuite pour qu'il reprenne leur position normal. Un léger sourire sur mon visage, une étincelle dans les yeux... j'avais envie de jouer. Je la regardais, j'affichais maintenant une attitude froide et glaciale, tout comme elle en était capable, mon rôle de gentille infirmière est terminée, puisque je l'ai soigné.

-Ne crois pas que tu vas m'échapper comme ça... ne te fis surtout pas aux apparences, je ne suis pas la gentille infirmière qui va écouter tes problèmes ou crier au secours si tu me fais une démonstration de force... On n'est pas si différentes que ça Yoru... la seule vraie différence entre toi et moi, c'est que moi je n'ai qu'une seule personnalité.

Je soupirais, me comparer à elle me faisait clairement chier, mais c'était la vérité... elle est peut-être plus violente que moi, voir même meurtrière, mais c'est là que l'intelligence entre en scène. Je préfère la torture psychologique que physique, à quoi bon tuer quelqu'un si on ne le voit pas souffrir... j'ai manipulé et détruit des vies avec une telle facilitée, c'est beaucoup plus drôle ainsi, un cadavre ne regrette pas, un cadavre c'est froid et sans émotions... les blessures physiques guérissent et avec le temps disparaisse, mais ce qui se passe dans notre tête ne disparait jamais entièrement et si les choses sont bien faites, elle revienne toujours au mauvais moment. Je souriais, voilà que je me met à penser à ce genre de choses moi, ça faisait longtemps... Je me relevais, toujours les mains dans ma blouse et un sourire au visage, les yeux en direction de la jeune fille.

-Rei...Yoru... au final c'est une seule et même personne, vous partagez le même corps et parfois les mêmes pensées... pour quelle raisons détruire son propre corps ? C'est absurde... l'une comme l'autre vous êtes ridicule, vous cherchez à emmerder l'autre le plus possible, alors qu'il y a tellement mieux à faire...

Bien sûr j'avais mon idée sur la question, mais je n'allais pas lui donner de mauvaises idées quand même... si ? Je ne sais pas, je pense être en mesure d'aider l'une des deux parties, mais je n'ai aucunes raisons valables pour le faire. Mon petit discours était clairement dans le but de la provoquer, mais je voulais voir si elle comptait s'intéresser à ma théorie avant de foncer dans un mur la tête la première. Il n'y a qu'elle et moi ici, nous sommes dans mon infirmerie et il est facile de la calmer si ça dégénère, mais je ne voudrais pas avoir à en arriver là... quoi que ce serait drôle qu'elle voit qui je suis réellement. Je crois que c'est elle qui me sous-estime, s'imaginant peut-être que j'ai des limites... je peux aller aussi loin que je veux, qui irait regretter une psychopathe dans son genre ? Les gens se diraient "C'est bien mérité, de toute façon elle était cinglée", tout le monde penserait qu'elle aura fait un pas de trop dans l'autodestruction... mais encore une fois, je n'ai aucun intérêt là-dedans, mon seul but pour l'instant est d'en apprendre un peu plus sur elle, pour me divertir.

Je l'écoutais attentivement, mais je commençais à être un peu saoulé par son attitude, ce n'est que de la frime pour m'impressionner, mais elle ne m'effraie pas, tous ces petits signes de provocation ne sont rien de moins que des signes de faiblesse, il ne sert à rien de montrer qu'on est plus fort, il faut juste l'être et si jusqu'à présent, elle croyait ne trouver personne à sa mesure et bien elle va être surprise. Ce que j'allais lui faire ? Je ne sais pas encore, je peux la droguer, l'empoisonner ou même lui ouvrir le crâne si j'en ai envie... j'ai mon petit matériel personnel on va dire. La pauvre petite elle était incomprise... elle voulait que je lâche une larme pour si peu ? Je n'ai jamais été comprise depuis mon enfance et je ne le raconte pas sur tous les toits. Elle cherchait toujours à me provoquer avec ses regards ou son attitude, comme avec le scalpel, mais qu'elle s'amuse... il ne faut pas jouer avec ce qu'on ne connait pas, tu ne manipules pas de l'explosif si tu ne sais pas t'en servir et une fois allumé c'est trop tard.

Elle reprenait en main le scalpel et se dirigeait vers moi, je sentais tout mon corps qui frissonnait et je commençais à me perdre dans mes pensées... elle me fit une légère entaille sur le bras, je baissais la tête pour regarder le sang qui commençait à couler... mon... sang. J'écoutais à moitié ce qu'elle disait, qu'elle me menace, ça passe, qu'elle essaye de me provoquer, si elle veut... mais qu'elle me fasse saigner, ça non. J'avais le regard perdu dans la petite entaille, je devais tenter de me calmer avant de déborder... si je m'énerve elle fera tout simplement revenir Rei, préférant fuir la queue entre les jambes. J'explosais de rire, d'un rire qui vous glace le sang... je regardais dans les yeux la jeune fille, j'étais sérieuse cette fois-ci, pas d'étincelle dans les yeux, pas de sourire amuser, juste un regard froid.

-Tu es ridicule... moi qui te croyait intéressante je me suis planté en beauté... j'aurais dû m'en douter, tu n'es qu'une rebut, un déchet... ce mutiler pour exister ? Laisse-moi rire, tu n'es bonne qu'à ça alors ? C'est ça ton but ? Récupérer ce corps pour continuer ça ? Pitoyable...

J'étais réellement déçu, j'imaginais quelque chose d'un peu plus intéressant et je tombais de haut, je ne cachais pas ce que j'avais à lui dire, pourquoi le faire après tout ? Elle pouvait bien tenter quelque chose contre moi, dans mon état c'est plutôt risqué et dans le sien encore plus. Je regardais ma main qui tremblait, je serais le poing pour tenter de me calme, mais impossible, je n'aime pas être déçu et je n'aime pas me tromper. J'allais derrière le bureau et je posais ma blouse sur ma chaise. Je soupirais longuement et je me dirigeais vers la jeune fille, je me postais devant elle le regard vide et un sourire sur les lèvres. Rapidement ma main vient à son cou, je ne sers pas tout de suite, mais je la regarde droit dans les yeux et si elle est maligne elle verra que ce n'est pas une blague, mais j'hésite... je sais bien que si je m'énerve c'est Rei qui va prendre, car Yoru est lâche et elle va fuir. Je me fous de savoir qu'elle à le scalpel dans les mains ou qu'elle a envie de me tuer à cet instant.

-Ecoute moi bien... Ne t'avise plus jamais de faire couler mon sang espèce de petite garce... je reste généralement calme, mais j'ai mes limites et je te suggère de ne pas me provoquer davantage... mais bon, j'imagine que si ça devient trop compliqué à gérer pour ta petite tête, tu vas fuir et laisser Rei reprendre position...

Je la relâchais, de toute façon je ne lui avais encore rien fait, je ne suis pas stupide, ça va encore me retomber dessus si je fais quelque chose à quelqu'un. Je reprenais aussitôt un large sourire et une humeur beaucoup plus joyeuse, même trop peut-être, je reculais d'un pas en lui enlevant le scalpel des mains et je la regardais avec un air amusé sur le visage, ce n'est pas un jouet et il faut savoir s'en servir pour l'utiliser.

-Tu vois un peu dans les états que tu me mets... si Hikaru-sama me voyait dans un tel état... pourtant je suis gentille avec toi... Bref, je te pardonne pour cette fois, qui sait, si tu es sage je pourrais t'apprendre deux ou trois trucs bien plus intéressant que l'autodestruction.

J'étais passée d'un opposé à un autre sans même m'en rendre compte, j'étais maintenant souriante et joyeuse, limite agaçante à sourire comme ça, mais c'est le calme après la tempête comme on dit et elle a eu de la chance... bien trop de chance à mon goût d'ailleurs. La dernière personne qui a osé me faire du mal était... ce docteur à l'hôpital, qui m'avait proposé de coucher pour réussir, en refusant ses avances il avait décidé de me pourrir la vie et manque de chance pour lui... aujourd'hui il vend des sandwich dans un magasin miteux. Je campe toujours sur mes positions, c'est absurde de ce mutiler ainsi pour être sûr qu'on existe, mais bon, les gens sont parfois bizarres et j'aurais peut-être dû faire psychologie plutôt que médecine.

-C'est vraiment triste de gâcher un tel potentiel... sincèrement je suis navré pour toi... mais bon, garde le sourire, tu finiras peut-être éventrer dans un caniveaux à regarder tes tripes ou bien complètement défoncer dans un square, de ton point de vue, j'imagine que c'est un bon plan... mais bon, si un jour l'envie te prend d'arrêter tes gamineries d'adolescente torturée, viens me voir et tu verras qu'il y a mieux que ce que tu fais...

Je repartais dans la pièce d'à côté, c'est à elle de me prouver qu'elle est intéressante, maintenant que je sais certaines choses sur elle, je suis plutôt déçue et elle m'intéresse un peu moins. Une fois dans la salle où je l'ai soigné, je me mettais dans un coin prêt d'une fenêtre que j'ouvrais légèrement, j'en profitais pour allumer une cigarette, histoire de me calmer un peu.

[Hrp : Je compte sur toi pour devenir bien méchante dans ton post ;)]

J'étais redevenu calme et je fumais tranquillement ma cigarette, ça me permettait de rester calme et d'occuper mes mains, dans le cas contraire je ne sais pas ce que je ferais d'elle, je suis coupée en deux, une partie de moi ne veut pas lui faire de mal, mais l'autre... l'autre à envie de se déchaîner, de jouer avec elle et de la faire danser sur un air de souffrance, mais je dois repousser ce côté là, je n'ai pas le droit de flancher pour une élève et je ne dois pas me laisser aller, j'ai accepté ce boulot pour être avec Hikaru, mais je ne dois pas m'en prendre aux élèves, je... Yoru m'attrapait par le cou, laissant tomber ma cigarette et interrompant mes pensées par la même occasion... j'avais envie de lui crier "stop", mais j'en étais incapable, j'ai envie de succomber et de me laisser aller, c'est ce qu'elle cherche... c'est ce qu'elle aura, je doute que la suite lui plaise si elle en viens à me provoquer de nouveau.

Je la regardais prendre le scalpel et recommencer le même geste... mes yeux se brouille, je ne réfléchis plus. Lorsqu'elle s'éloigne je baisse les yeux et mes yeux se perde dans le sol cacher par mes cheveux. Il n'y a plus rien autour de moi, je suis dans l'obscurité, j'ai envie de la démembré... pourrais-je la laissée en vie en faisant ça ? C'est une théorie à explorer... je pourrais éventuellement lui arracher le coeur, c'est aussi une bonne idée... soudain, des bruits de choses qui cassent, mon sourire s'agrandit, je me mets à rire doucement, puis lorsque je relève la tête pour regarder la jeune fille j'éclate de rire, un rire effrayant, je doute qu'elle ait ressentit un jour ce que je ressens à ce moment, même si elle est cinglée, elle ne m'a pas vu à l'oeuvre, elle veut me voir folle ? Parfait... alors, c'est parti, je vais me délecter de cet instant... ce sera peut-être le seul et le dernier si ça tourne mal. J'avançais de deux pas, me retrouvant à un petit mètre d'elle, je la regardais droit dans les yeux, mon regard était froid, plein de rage et avec une voix calme et douce je lui répondais.

-Tu veux voir ce que ça donne avec moi ? Tu crois que tous ceux que tu as rencontré avant moi était à mon niveau ? J'ai drogué des gens pour en faire mes pantins, j'ai détruits des vies par plaisir ou par besoin... plus rarement j'ai torturé physiquement, mais c'est seulement quand je ne me contrôle plus... voyons voir combien de temps tu vas tenir Yoru... ramène moi Rei, que je te fasse comprendre ce que ça donne une folle avec un cerveau...

Je m'approchais d'elle et d'un geste rapide je la saisissais au cou, mes ongles se plantaient avec violence dans la blessure de sa nuque, je serrais fort et la blessure se mettait à saigner aussitôt... elle aime la douleur ? Voyons voir jusqu'où elle peut la supporter... dans mon étant je me fous de son corps et je n'ai pas envie de me soucier de Rei, tant pis si elle souffre en même temps, elle avait qu'à être un plus maligne. Une seule erreur de la part de Yoru et elle disparait pour aujourd'hui. Le sang coulait et avançait le long de mon bras, mais je la repoussais violement contre le mur, regardant avec un sourire carnassier le sang sur mon bras, le sien cette fois-ci... Yoru a beau être doué pour encaisser la douleur, son corps l'emportera tôt ou tard... je préférerais tard, même si je préférais me dépêcher de la contrôler, avant que j'aille trop loin.

-Tu apprécie le voyage ? La douleur, tu aimes ça pas vrai... jusqu'où tu vas résister avant de t'effondre... laisse toi faire, ce sera plus simple pour toi...

Je ramassais deux scalpels sur la table pendant que je parlais, je lançais aussitôt le premier qui venait lui effleurer la joue avec la lame, il se plantait ensuite dans le mur et sa joue se mettait à saigner. Je jouais avec l'autre scalpel en rigolant, je m'approchais doucement d'elle, par petits pas.

-Cet instrument n'est pas un jouet, il faut savoir s'en servir avec précision... tu n'as aucune technique, aucun style... Tu vas me ramener Rei et je pourrais te montrer comment je me venge... aller, écroule toi que je te fasse taire pour aujourd'hui Yoru...

Il n'y avait que deux issus à ce moment de la partie, elle prend mes paroles au sérieux et elle reste dans le corps jusqu'à ce qu'elle craque ou alors elle ne me croit pas, dans ce cas elle laissera Rei revenir, mais la partie est jouée d'avance, si Rei reviens, Yoru devra tout recommencer depuis le début pour revenir, car j'ai le cocktail parfait pour que Rei tienne le coup contre elle jusqu'à ce qu'elle récupère. Je suis médecin et dans mon infirmerie, je suis largement capable de la faire taire, elle n'a aucune chance si elle perd le contrôle, mais je suis sûr qu'elle va se forcer à le garder... à moins qu'elle ne me prenne pas au sérieux ? On verra bien, je n'ai pas besoin de comprendre dans mon état, je ne veux qu'une chose, la souffrance et la douleur. Je m'approche de nouveau d'elle avec une chose dans chaque main, dans une main un scalpe et dans l'autre ? Surprise. Une fois face à elle je baladais le scalpel sur son corps sans la toucher, continuant de la défier du regard et sans rien dire j'utilisais rapidement l'autre main pour utiliser une seringue et lui planter dans la nuque avec beaucoup de force dans la blessure qu'elle avait, j'injectais le produit et je reculais de quelques pas en rigolant, encore plus effrayant. Je partais ensuite à l'opposer d'elle et je montais sur un meuble pour m'asseoir avec un large sourire sur les lèvres.

-Cours numéro 1 : Les drogues... connais tu les diverses drogues utiliser ma chère Yoru ? Les jeunes en prennent souvent, mais ils ne savent pas vraiment ce qu'il prenne... connais-tu une drogue nommée "Drogue du viol" ? Elle est utilisée par certains prédateurs sexuel... son but est de briser toutes les défenses de la victime pour profiter d'elle... je t'ai injecté du Flunitrazépam... regarde autour de toi, tout devient flou... tu perds la notion des distances... les choses se mettent à bouger... d'ici peu de temps tu vas t'écrouler, même toi tu ne peux pas y résister Yoru... la dose est suffisante pour te calmer un bon moment... les paris sont ouverts, c'est toi ou Rei qui revient ?

J'explosais de rire, là je ressemblais à une vraie cinglée, complètement déjanté, j'étais tellement contente de moi... mes actes de violences au début n'étaient là que pour l'impressionner, lui faire croire que j'allais la torturer physiquement, mais il me fallait du temps pour récupérer la seringue et surtout une diversion, le scalpel que j'ai envoyé. Je suis plutôt fier de moi, elle ne va pas tarder à s'écrouler et lorsqu'elle se réveillera je serais là, jubilant toujours autant...

Je la voyais doucement sombrer pendant que je rigolais, c'était tellement excitant de savoir que j'avais gagné, j'étais sur un petit nuage à ce moment-là, elle avait voulu connaitre la véritable Nika Miasnikov et non celle qui se force à sourire et rigoler joyeusement pour plaire à Yakuchi Sensei. Elle sera la seule à survivre à cette rencontre... car je n'ai pas l'intention de la tuer, aucune des deux, ce n'est pas mon attention, même si j'en mourrais d'envie, je ne peux pas... je me vois en elle à chaque seconde, mais ça elle l'ignore bien sûr. Elle m'a provoqué et elle a vu le résultat, sincèrement je doute qu'elle recommence et peu à peu le calme revient en moi, comme si le sentiment de victoire me suffisait pour cette fois, pourtant quelques minutes avant je lui aurait bien ouvert le crâne pour étudier son cerveau, mais là je deviens calme et la phrase qu'elle prononce en s'évanouissant m'interpelle. Au fond, je crois que je l'aime bien cette gamine... c'est bien la première fois que j'apprécie quelqu'un, pourtant je suis si gentille comme fille... Bon maintenant qu'elle est dans les vapes, il faut en profiter pour la contenir.

Elle avait l'air si calme allonger sur le lit, que j'en souriais, voilà comment je fais taire le lion... la violence c'est bien, mais c'est inefficace face à ce que je sais faire, elle aurait pus saisir sa chance au début et les choses n'auraient pas tourné ainsi... bon, je l'avoue je préfère que les choses ce soit passée ainsi, c'est nettement plus drôle et c'est à elle que je dois ça, voilà bien longtemps que je n'avais pas plonger à ce point dans une telle folie. Je sortais des sangle d'un placard fermé à clés, je suis la seule à avoir la clé, si un jour Hikaru apprend ce qu'il y a à l'intérieur je risque surement le renvoie et mes beaux yeux ne changeront rien. Je l'attachais au lit, assez pour qu'elle ne puisse pas s'échapper, mais pas trop, je ne veux pas non plus la torturer... enfin ça dépend d'elle, moi je ne suis pas contre cette idée. Je nettoyais sa plaie sur sa nuque, je regrettais presque d'avoir défait un si beau travail... il faudrait que j'apprenne à me contrôler un jour, c'est un style bien trop bourrin pour quelqu'un de raffiné comme moi. Bien sûr, la douleur sur sa nuque allait rester encore plus longtemps, la douleur de mes ongles se plantant dans sa chaire et la violence de l'aiguille vont lui laisser une sacré douleur... un petit souvenir de moi, je ne voudrais pas qu'elle m'oublie quand même.

-Quelques heures plus tard, toujours dans l'infirmerie-

Je suis assise à côté d'elle, un magasine people sur les genoux et en train de manger des Sushis... bah quoi ? J'avais faim à force d'attendre qu'elle se réveille moi, il a donc fallu que je commande à manger et j'avais opter pour ces délicieux Sushis. Je n'avais pas fait grand-chose pendant qu'elle était évanouie, j'avais nettoyé la blessure de sa nuque et surtout j'avais rangé le bordel qu'elle m'avait mis... ensuite, j'avais commandé à manger et je m'installais à ses côtés pour attendre qu'elle revienne à elle. Elle commençait à émerger et comme prévu elle ne savait pas trop où elle était, dans l'était qu'elle est je pourrais facilement la faire souffrir et je ne cache pas que cette idée m'a traversée l'esprit plus d'une fois en la voyant ainsi, mais j'ai décidé de la jouer autrement, je suis folle, pas une meurtrière, je me venge où je manipule, mais je ne tue personne... bon peut-être que certains de mes actes ont conduits à des suicides, mais je n'y peux rien et rien que d'y penser ça me fait sourire, alors bon. Je continuais de manger, c'était arrivé il y a peu, mais j'étais affamé, tout ça m'avait donné faim, je m'approchais un peu d'elle en faisant rouler ma chaise, j'avais même remis ma blouse (Pas de tâche sur ma robe !).

-Ah ! Te revoilà enfin... je dirais Rei ? Oui, logiquement c'est toi... enfin ce n'est pas impossible que ce soit Yoru, mais je serais un peu déçu que ma petite drogue ait échoué à moitié...

Je posais sur un meuble à côté du lit mon repas et je m'avançais de nouveau vers elle en faisant rouler la chaise, j'étais cette fois-ci tout prêt du lit. Je vérifiais qu'elle se porte bien, je regardais son pou et vérifiais sa tension, je ne voulais pas la perdre et si j'ai vraiment Rei avec moi, c'est encore mieux, je vais pouvoir discuter un peu. Peu de temps avant l'arrivée du repas, j'avais fait en sorte que la drogue quitte rapidement son corps, elle devait être en état pour me parler, du coup elle va se sentir un peu mal au début, mais d'ici une vingtaine de minute elle devrait être un peu plus lucide, par contre la douleur augmentera... il faut choisir, souffrir ou rester impuissante à côté d'une infirmière psychopathe.

-Je dois avouer que Yoru ne s'est pas laissé faire... mais elle a voulu jouer avec moi et elle a perdu, alors Rei, ne fait surtout pas la même erreur qu'elle, ce serait dommage que toi aussi tu... tu subis les retours en quelques sortes, donc j'imagine que c'est un peu la même chose, non ? Bref, d'ici une quinzaine de minute tu vas reprendre pied et les choses vont devenir plus clair à chaque instant, mais... la douleur va s'intensifier et tu vas surement souffrir... je te donnerais un antidouleur, pas de panique, je suis une gentille infirmière après tout...

Je me demandais comment allait le prendre Rei... moi et Yoru avions joué avec son corps après tout, mais ce n'est pas le problème, il fallait se douter des répercutions. Depuis que j'ai rencontré Yoru, je me suis dit qu'elle n'avait qu'un but, détruire Rei, l'éradiquer pour qu'elle prenne possession du corps... mais lorsqu'elle s'est évanouie, j'ai eu comme l'impression que ce n'était pas le cas... pourquoi faire ça alors ? Voilà la nouvelle question qui doit trouver une réponse, c'est peut-être ça qui les a sauvés toutes les deux. Je n'avais plus d'intérêt pour elle, car elle avait décidé de rompre les négociations en me provoquant, mais au final, elle a réussi à ranimer ma curiosité et j'ai arrêté d'hésiter entre la torture et la laisser tranquille.

-Pour te résumer la situation... Yoru m'a provoqué et je lui ai fait regretter... et si ça peut t'aider à te sentir mieux, je suis sûr qu'elle l'a regretté vers la fin... à cause de la drogue peut-être ? Je n'en sais rien... D'ailleurs tu pourrais même me remercier, j'ai chassé Yoru pour l'instant et les antidouleurs que je vais te filer vont t'aider à la garder éloigné... enfin ça dépend surtout de toi en fait... en qui concerne les sangles... je vais te les enlever, de toute façon dans l'état où vous êtes, aucune des deux ne peut lutter et encore moins face à moi... Hey ! Tu as faim ? Je t'ai pris de quoi manger si tu veux !

Je me repoussais à l'aide du pied en m'appuyant sur le lit, ce qui me faisait rire, puis je me relevais et j'enlevais les entraves que je lui avais mis. Dans son état, elle est incapable de faire quoi que ce soit et si c'est pour obtenir le même résultat qu'avant... pourquoi luter ? Je ne lui veux plus aucun mal, je suis redevenue calme. Une fois les sangles enlever, je l'aidais à s'asseoir dans le lit et je rajoutais des oreiller pour qu'elle soit bien installé. Les effets de la drogue avait dû se dissiper, bien sûr elle doit toujours être un peu sonné, mais elle devrait être en état de manger et de parler, ainsi qu'avoir un cerveau en état de marche bien sûr. Après ça je lui injectais l'antidouleur promis, pour qu'elle aille mieux, sinon la douleur va la ronger de plus en plus. Je prenais la seconde boîte de sushis que j'avais commandé et je lui posais sur les genoux avec deux baguettes, tout en affichant un large sourire. Je récupérais ma chaise et je reprenais mes Sushis pour finir mon repas.

Elle reprenait peu à peu surface et elle découvrait les dégâts qu'avait causé son double, j'étais souriante en voyant ça... elle s'aperçoie doucement que je suis dangereuse et qu'il ne faut pas m'énerver. En tant normal, les gens ne sont jamais en état pour se rappeler et je leur en parle jamais, elle est l'exception. Elle prenait ce que je lui avais donné à manger... heureusement, je me suis donnée du mal pour ce repas, enfin, façon de parler, mais pour une fois que je suis gentille comme ça, il serait dommage de foutre de nouveau en rogne comme a fait Yoru. Rei était beaucoup plus calme, elle semblait même se méfier de moi, enfin ça devait être une impression, même son double a mis du temps avant de comprendre. En tout cas, maintenant qu'elle est rétablie, j'ai plusieurs questions à voir avec elle et j'espère qu'elle va me répondre, je déteste les mystères non résolus.

Je terminais mes Sushis et je jetais la boîte vide dans la poubelle avec les baguettes, je prenais une bouteille de soda et je buvais quelque gorgée avant de m'intéresser de nouveau à la jeune fille. Par où est-ce que je pourrais commencé ? Il y a tellement de questions... et si elle pouvait communiquer avec son double, j'en aurais encore plus, par exemple, pourquoi sur la fin quand elle sombrait, elle disait vouloir protéger Rei... Et surtout, est-ce qu'elle me craint maintenant ? Cette question m'intéressait beaucoup, mais je doute que l'une ou l'autre ne me réponde sincèrement.

-Dis moi... sais-tu pourquoi Yoru fait tout ça ? Pourquoi elle a décidé de te faire autant souffrir... tu es la créatrice, tu devrais l'avoir créé pour t'aider et malgré tout... elle cherche à te détruire, mais c'est étrange... Bien sûr j'imagine que tu n'en sais rien, ce qui est logique, mais si tu avais une idée sur ça...

Comment elle pourrait connaître la réponse... c'était elle un jour intéresser à ce qui lui arrive ? Peut-être pas, beaucoup de gens voient la maladie et se disent qu'elle est là et c'est tout, qu'ils vont finir par vivre avec ou la vaincre, mais il ne cherche pas à la comprendre... c'est absurde, tout est si complexe qu'il faut chercher à comprendre. Bien sûr cette question était liée à ce que m'avait dit Yoru avant de s'évanouir, mais est-ce qu'elle était sincère et surtout, je ne veux pas influencer le jugement de Rei et qu'elle s'imagine que son double ne lui veut que du bien. Je me pose même la question... et si Yoru était en réalité la créatrice de Rei ? Ça n'a aucun sens c'est vrai... mais c'est une piste à ne pas écarter, dans ce cas, ça expliquerait beaucoup de choses. Il était rare que je me fascine à ce point aux gens, si je n'ai aucune raison valable pour les côtoyer, alors je préfère les évités, ce qui est plutôt drôle au final... puisque j'ai choisi infirmière.

-En tout cas une chose est sûre... Yoru a forcer mon respect, c'est rare que je m'intéresse autant aux gens, surtout aux mio... aux élèves et si Yoru ne s'amuse plus à me provoquer... je devrais pouvoir éviter de tuer...

Le souci c'est que je change rapidement d'avis et qu'un rien peut me faire disjoncter, donc ce n'est pas facile de rester dans mon estime, mais tant que le mystère n'est pas résolu et que l'une ou l'autre ne s'amuse pas à me provoquer, je devrais logiquement tenir sans les tuer, ni les torturer... en tout cas, ça semble possible, reste à voir si j'en suis capable sur le long terme. Je voulais lui dire une autre chose... mais j'hésitais, je l'avais déjà proposé à Yoru, mais vu son attitude, j'imagine qu'elle avait surement refusé mon offre, voyons sir Rei est plus coopérative.

-Une dernière chose... je pourrais vous aider toi et Yoru tu sais ? Je pourrais faire de vous... quelqu'un de bien meilleure, pas dans le sens "câlin, bisou et bisounours", mais plutôt dans le sens encore plus redoutable... Vous n'avez pas de coeur, mais vous n'avez pas de cervelle non plus, c'est sans doute divertissant pour elle de tuer ainsi, mais ça ne fait qu'attiré toujours un peu l'attention... À toi de voir, je te laisse décider... Yoru m'a semblé contre l'idée, étant donné que juste après elle a décidé de me pousser à bout, mais comme tu peux le constater je lui ai fait regretter et si ça peut t'aider... je crois bien qu'elle a souffert...

Je me mettais à rigoler, d'un rire froid et cinglé, l'idée de penser à ce que j'avais fait me faisait frissonner, j'en redemandais presque... il va me falloir quelques semaines pour oublier et résister à l'envie de recommencer, ce n'est pas une bonne idée de continuer dans cette voie. Malgré ce que je pense... j'ai le sentiment que je vais replonger un jour ou l'autre dans la même spirale que Rei et Yoru... comme si tout pouvait basculer du jour au lendemain, car je suis totalement instable et il est impossible de prévoir ce que je vais faire. J'aimerais me tromper, mais lorsque ça me concerne, je me trompe rarement, du coup... je ferais souffrir tous ceux que j'ai connu ou que je connaîtrais, car dans cet état... ce qu'on a vu aujourd'hui n'était que de l'amateurisme et rien que d'y penser, j'en ai des frissons, je me ferais presque peur moi-même à me voir ainsi.

Elle acceptait ma proposition et un sourire carnassier s'affichait sur mon visage, on aurait même pu lire facilement sur mon front "Bien sûr que si tu vas le regretter", je ne suis pas une gentille infirmière qui s'apprête à faire de la psychologie avec une ado. C'est même probable que je m'égare à un moment... mais disons que pour l'instant, je vais y aller doucement et voir comme ça évolue, je ne voudrais pas gâcher le spectacle. Imaginez, la fierté que je vais ressentir pour avoir façonné quelqu'un à mon image... c'est le but ultime de la manipulation, réussir à modeler quelqu'un pour qu'il ressemble à ce que vous voulez. Bien sûr, j'imagine qu'elle ne va pas se laisser faire et si Rei ne verra rien, Yoru sera surement plus méfiante à mon égare, après tout elle m'a vu à l'oeuvre, ce sera peut-être une erreur que je regretterais plus tard. Je n'en suis pas là, pour l'instant j'élabore un plan pour réussir ce projet qui s'annonce difficile, mais je ne lâche jamais rien et elle va s'apercevoir que j'avais raison, même si je la sens un peu réticente à accepter.

-Ma chère Rei... si ça peut t'aider à voir les choses un peu mieux, dit toi juste que tu viens de signer un pacte avec le diable... c'est certain que tu vas souffrir, mais comme je le disais à Yoru, je ne suis pas une adepte des tortures physiques... bon, si besoin, oui, mais là... ce sera surement un calvaire pour toi, je vais user de tous les moyens pour réussir et tu le regretteras surement... mais au final, tu me remercieras tu verras...

J'aimais bien l'idée "un pacte avec le diable", c'était un peu le sens que je voulais à cette collaboration entre elle et moi, je voulais aussi qu'elle sache où elle venait de s'embarquer, elle ne va pas passer ses journées sur un divan et je ne vais pas l'écouter parler. Dans cet état, je ne pouvais rien faire, elle était bien trop mal en point pour résister à quoi que ce soit, mise à part lui faire la conversation je doute de pouvoir avancer aujourd'hui.

Une chose me frappais, des tremblements... et en y regardant de plus prêt, elle avait tous les signes de manques, bien sûr, Rei devait surement prendre de la drogue pour éloigner Yoru et j'imagine qu'elle n'y allait pas doucement, sans doute de l'héroïne. Elle essayait de s'en passer ou non ? Le meilleur moyen pour vérifier ça, était encore de lui proposer quelque chose. La meilleure façon pour savoir si un alcoolique a arrêté de boire, c'est de lui proposer un verre... ou alors, c'est pour lui faire reprendre ? Je ne me souviens plus. Je m'appuyais sur le lit, comme je l'avais fait peu de temps avant pour me propulser en arrière et atteindre presque la porte, je faisais pivoter la chaise et je repartais à mon bureau. Lorsque j'allais récupérer mon sac... j'entendais frappé à la porte, j'allais donc voir ce que c'était... un surveillant me ramenait un élève qui avait réussi à se trancher le haut du bras. Pas le choix... je faisais entrer l'élève et je l'emmenais avec mon sac à la main, je le posais sur une armoire et je demandais au jeune de s'asseoir sur un lit non loin de Rei, mais il semblait réticent.

-C'est... non merci, vous ne voulez pas me soigner là ? Je ne veux pas l'approcher, elle est dingue ! Regarder dans quel état elle est, c'est...
-La ferme ! Si tu ne veux pas finir dans le même état tu poses ton cul sur ce foutu lit ou je te jure que tu la douleur de ton bras sera le dernier de tes soucis !

Froide, comme d'habitude lorsqu'on refuse de faire ce que je veux, le jeune garçon s'exécutait sans broncher, baissant la tête sans regarder Rei, moi je faisais un clin d'oeil complice à Rei, dans l'espoir qu'elle le voit bien sûr. En règle générale, il me faut un certain temps pour retomber de mon petit nuage sur lequel j'étais à cause de Yoru et même si j'avais eu ce que je voulais, d'habitude c'est plutôt trois quatre jours de calme ou une bonne cuite... mais rien de tout ça, cet élève tombait mal et vue l'entaille qu'il avait, j'allais devoir m'occuper de ça rapidement et je déteste qu'on me dérange. Je prenais le nécessaire en soupirant et je m'approchais de lui pour regarder son bras, ce n'était pas très profond, pas besoin de point, mais ça saignait quand même pas mal et la blessure était longue et bien entailler, j'en déduisais que c'était volontaire, encore un gamin qui a voulu jouer les caïds. Je prenais du désinfectant et il me regardait avec de grands yeux ronds, en panique.

-C'est... c'est quoi ?
-Ça ? Mais ce n'est rien... c'est de l'eau modifiée, ça va m'aider à nettoyer ta plaie pour ensuite te mettre quelque chose dessus... aller, tu ne vas pas faire ta fiotte devant deux filles quand même ? Regarde l'état de Rei et elle ne cri pas... alors arrête de pleurnicher, ça ne va rien te faire tu verras...

Le jeune garçon confiant dans la gentille infirmière, il tend son bras... je met du produit sur un coton, beaucoup de produits désinfectant, mais il reste toujours aussi confiant, il me sourit même. Je tiens fermement son bras et je le regarde avec un sourire carnassier... et au premier contact il se met à brayer comme une gamine, ce qui ne m'empêche de frotter comme une "barbare" sur sa plaie, il en a les larmes aux yeux et je continue, mais la plaie est bien nettoyer, lui il retire sauvagement son bras par râler dans son coin. Hésitant, il me tend quand même son bras pour le pansement, puis je me relève et je repousse la chaise en arrière du pied.

-La prochaine fois, avant de faire le malin devant les copain, tu réfléchiras et tu te souviendras de ce que ça fait de venir voir l'infirmière pour une idée aussi stupide.
-Mais...
-Je t'ai dit de la fermer, maintenant dégage, avant qu'il me prenne l'envie de te frapper, imbécile !

Il ne perdait pas un instant pour ressortir et je refermais soigneusement derrière lui. Je rangeais les produits que j'avais sorti, fier de ce que j'avais fait, je ne supporte pas ce genre d'attitudes, se faire ainsi du mal uniquement pour prouver à d'autres qu'on est meilleurs c'est stupide et c'est au même niveau que soigner un mal de ventre parce que la petite amie ou le petit copain à rompu. Après ça, je réfléchissais à ce que je voulais faire juste avant... je récupérais le sac où je l'avais posé et je le jetais sur le lit qui était à de Rei. J'en profitais pour la rapprocher d'elle et je m'asseyais dessus, je la regardais avec un grand sourire.

-Je hais les gamins qui viennent me voir pour des conneries pareilles... mais je n'ai pas d'autres choix que de les soigner, du coup, je me venge à ma façon... exemple ce matin, un gamin est venu me voir pour un mal de ventre, sa copine l'avait quitté... bah, je lui ai filé deux laxatifs... Bref, je te passe les détails... j'ai un truc pour toi, j'ai bien vu tes tremblements tu sais... du coup, à court ? Ou en train d'arrêter ?

Je fouillais dans mon sac pour sortir de l'héroïne, je regardais Rei avec un grand sourire... je l'avoue, c'est plutôt cruel de la tenter ainsi avec de la drogue, car j'imagine qu'elle essaye d'arrêter, mais reste à savoir si elle a de la volonté ou non, au pire ce n'est pas grave, j'en prends moi-même quand j'ai besoin de me calmer... mais ça, elle n'est pas obligé de le savoir... mais en même temps ça sort de mon sac, oups ?

Elle était donc juste en manque, ça me faisait sourire, je ne savais pas vraiment pourquoi... j'imagine que la voir accroc à ce genre de choses la rendait moins dur qu'elle semblait l'être. je ne le cache pas, je ne traîne pas de la drogue dans mon sac pour le donner à ceux qui sont en manques, mais je suis loin d'en être dépendante, la drogue n'agit pas de la même façon sur moi. Quand vous êtes bourré de médocs pendant presque un an il vous reste quelque séquelle après et moi, j'avais parfois besoin de me défoncer un peu, sans pour autant être accroc, d'ailleurs ça pouvait être la drogue, comme l'alcool, du moment que je suis déchiré ça me suffit. Il me faut parfois une porte de sortie, être trop calme et souriante ne me ressemble pas et j'ai mes périodes où je pète des câbles, comme tout le monde j'imagine... sauf que moi c'est puissance mille. Enfin, tout ça ne la concernait pas, mes histoires personnelles ne regardent personne, disons que c'est mon petit secret. J'avais envie d'une clope, mais voilà, la flemme de me diriger vers la fenêtre, mais il était logiquement interdit de fumer ici... tant pis, depuis quand j'écoute les interdictions moi. Je sortais un paquet de cigarettes de ma poche, je sortais une cigarette que je mettais à mes lèvres et j'allumais aussitôt avec mon briquet, je tendais ensuite le paquet, ainsi que le briquet à Rei.

-Hikaru va encore gueuler parce que j'ai fumé dans l'infirmerie, mais je m'en fous, j'en ai besoin pour me calmer, alors si tu en veux... profite, ce n'est pas souvent que je suis généreuse.

"Presque jamais" serait plus proche de la vérité, mais il faut croire que cette journée m'a un peu bousculé, assez pour que je lui propose un clope... ce qui est pour moi un exploit monstrueux. C'est fou comme elle est perspicace cette fille... avant que je lui propose une cigarette elle m'avait dit quelque chose et elle avait raison, mais ce n'est pas trop dur à trouver, bien sûr qu'elle ne va pas rentrer chez elle tout de suite. Tout d'abord, elle n'est pas en état, il y aura beaucoup trop de questions concernant son état, je suis même prête à parier que certains penseront que c'est moi, mais ça ne me gêne pas. Ensuite son état psychologique ne lui permets pas de rentrer, elle est encore faible et qui sait ce que Yoru à en tête.

Je terminais ma cigarette que j'écrasais dans un récipient de métal, généralement utiliser lorsqu'on enlève des corps étranger de certaines plaies... il me servira de cendrier pour le moment. Même si je paraissais calme pour le moment, ce n'était pas le cas, j'étais à la limite de l'implosion et je devais garder le contrôle, tout était fini maintenant. Je penchais la tête en arrière et je fermais les yeux, beaucoup de choses me revenait en mémoire, surtout des fragments de mon passé que j'aurais aimé oublier, mais tout ceci reste graver à jamais. Je me vois encore face à elle... mais la pensée de Lina me calme un peu. J'ai fermé les yeux quelques minutes et lorsque je reviens à moins j'ai le visage fermé, aucune émotion n'en ressort, le regard vide perdu dans le sol, Rei doit surement le remarquer, mais c'est le dernier de mes soucis. Je revois trop de choses et je remets en question ma venue ici... je pose mes mains sur mon visage et je laisse échapper un rire de cinglé et je soupirs, mon regard se pose de nouveau sur Rei, mais je n'affiche pas d'émotions particulières.

-Avant de rentrer chez toi tu vas devoir te reposer un peu, ensuite tu pourras rentrer, si les gens te posent des questions pour toutes ces blessures... trouve une histoire convaincante, ils savent comme tu es, alors dit leur que c'est à cause d'une bagarre qui a mal tourné et s'ils ont des doutes, tu leur dis que l'infirmière est au courant, je m'arrangerais avec les curieux, ne t'en fais pas.

J'avais une voix calme, trop calme et après mes paroles je me levais sans dire un mot pour me tenir devant la fenêtre. La journée avait été rude en émotions et j'avais dû mal à rester calme après tout ça, surtout que je repassais le film de ma vie dans ma tête et je n'aimais pas ça, mon passé est... aussi cinglé que moi, mais je n'ai pas envie d'y penser, je garde ça pour les soirées dans les bars à me saouler. Je me retournais pour être dos à la fenêtre et m'asseoir sur le meuble qui était devant elle, puis je regardais Rei. Je me disais que j'aurais aimé revoir Yoru, j'aimerais savoir ce qu'elle a à dire sur tout ça, elle qui semblait plus que contre devant cette idée, mais ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas le moment de ce chamailler avec moi, pas dans cet état qui mélange la rage et la nostalgie.

-Reste ici autant de temps que tu veux, je te ferais un mot pour les cours... de toute façon je vais surement rester là cette nuit, je n'arriverais pas à dormir à moins d'une bonne cuite et je doute que ce soit une bonne chose... Fait passé le mot à Yoru ou peut-être qu'elle m'entend... mais il est hors de questions que je vous revois venir avec de telles blessures ici... sinon je risque de mal le prendre, je ne m'amuse pas à soigner les gens pour qu'ils recommencent.

Je déteste que quelqu'un défasse le travail que j'ai fait... je sais d'où me viens cette obsession. Lorsque j'étais à l'hôpital un médecin s'amusait tout le temps à refaire ce que je faisais, soi-disant que ce n'était pas assez bien fait, alors que tous les autres médecins ne se plaignaient pas. Seulement ce type c'était fait des idées sur moi, j'étais une infirmière jeune et jolie, pour un médecin qui arrive à la quarantaine, c'est une opportunité en or de jouer de son influence pour me mettre dans son lit. Je ne doute pas que cette stratégie a pu marcher un jour, mais... je ne suis pas n'importe qui et je lui ai fait payer, lui il a souffert physiquement et moralement. Après ça, il y avait ce gamin, un ado de 14 ans qui était du genre rebelle, recherchant toujours la douleur, je lui avais recousue plusieurs entailles, mais il avait réussi à tout arracher trois fois... sauf qu'après la troisième je me suis chargé de lui faire comprendre qu'il devait arrêter, il est resté sage tout le reste de son séjour à l'hôpital.

[Hrp : je propose qu'on fasses deux derniers post pour terminer non ? Sinon, ça va faire patauger le rp, qu'en penses-tu ?]

Une chose était certaine Rei me mangeait dans la main, j'avais réussie à la domptée, comme j'y arrive toujours. Je ne crois pas qu'elle recommencera, que ce soit Yoru ou elle, elles ont retenue la leçon, aujourd'hui je suis resté gentille, je suis au travail, je dois donc me tenir convenablement. Un autre élève, une autre situation, un autre endroit, j'imagine que tout aurait été différent, c'est peut-être mon problème, je suis différente d'une situation à l'autre. Malgré tout je suis déçu par moi-même, d'habitude je ne m'emporte pas aussi facilement, je suis une manipulatrice sans coeur qui se laisse maltraiter si besoin pour prendre le dessus. Seulement, je sens qu'en ce moment mon état est fragile, j'imagine qu'il ne faudra pas longtemps pour que l'une de ces phase revienne. Avec Yoru, c'était la seule solution de toute façon, une démonstration de force... seulement, en y repensant, ça aurait pu mal tourner et je me repasse la scène dans la tête. Mon regard est vide et planter dans le décors, je ne prête même plus attention à la jeune fille, mais ses paroles me font sortir de cet état et je me retourne vers elle en la regardant s'endormir, c'est peut-être mieux pour elle.

-Dors un peu... c'est mieux, au pire, qu'est-ce qui peut t'arriver ici ? Te retrouver charcuter, disséquer ou que je t'ouvre le crane pour étudier ton cerveau ? Je ferais ça bien promis...

Je disais ça à voix basse, mais même si c'était un murmure j'étais sûr qu'elle entendrait, en revanche le sourire sur mon visage elle n'avait pas dû le voir. Je me levais de ma chaise pour quitter la salle de repos et retourner à mon bureau, puis je jetais ma blouse sur ma chaise. J'ouvrais un placard fermé à clé, d'où je sortais une bouteille de whisky et un verre, je m'installais ensuite derrière mon bureau. Après tout je ne suis plus dans les heures de bureau et si quelqu'un à quelque chose à redire, qu'il vienne, j'ai besoin de me défouler un peu. Je me servais un premier verre, puis je faisais tourner le liquide dans mon verre en réfléchissant. Cette journée avait été forte en émotion, mais les choses auraient pu être bien pire que ça, je sais très bien de quoi je suis capable, même si je me montre forte, je suis dans le même cas que Yoru. Je suis capable de tout et n'importe quoi, un jour tout ceci finira mal j'en suis sûr et si certains me craignent pour l'instant, lorsque le moment sera venu, je serais sans doute viré. Cette pensée me faisait sourire, je me connais trop bien et il y a toujours une période ou je pète un câble, je ressens le besoin de m'évader et de me déchainer.

Je continuais sur cette voie un petit moment, buvant les verres un par un et enchaînant les cigarettes. J'avais réussi à m'endormir en me saoulant, lorsque j'ouvrais les yeux, le soleil ce pointait à peine. Il y avait une forte odeur de cigarette, mélanger au whisky, c'était plutôt agréable, mais je n'avais pas assez bu pour passer à autre chose. Je jetais la bouteille et le paquet de cigarette vide dans la poubelle, tant pis si on voit ça. Je laissais ma blouse où elle était et je me dirigeais vers la salle de repos pour vérifier que ma patiente était toujours là et qu'elle n'avait pas déserté pendant la nuit. Elle était toujours là, endormi, sans doute qu'elle n'allait pas tarder à émerger, en se tordant de douleur ? Je dois avouer que cette pensée dès le matin me faisait sourire, mais je lui donnerais un antidouleur. Avant de rejoindre la chaise à côté d'elle, je prenais deux boites de médicament dans une armoire fermée à clé, puis je m'installais à ses côtés, attendant qu'elle se réveille. Elle ouvrait enfin les yeux, je posais les deux boites de médicaments à côté d'elle, avec une carte et mon numéro inscrit dessus. D'une voix presque douce et tendre, je lui adressais doucement la parole pour ne pas trop la brusquer dès le matin.

-Prends deux comprimés dès que tu as mal, ne les prends pas sans avoir mangé quelque chose et surtout, attends quatre heures avant d'en reprendre... si ce n'est pas suffisant... reviens me voir. Je... je t'ai laissé mon numéro, si tu as besoin, n'hésite pas... je ne serais pas toujours de bonne humeur et il se peut que mon aide te coûte cher selon mon état... mais en cas de besoin, tu pourras compter sur moi, même si tu as envie de parler...

Je rigolais légèrement, je ne me reconnaissais même pas dans mes paroles, j'étais vraiment trop gentille avec cette fille, je devrais la laisser dans son état pitoyable et m'en aller. On va dire que le statut d'infirmière me rend douce et gentille, même si je sais très bien que ça ne vient pas de ça. Je crois que je l'aime bien finalement et si elle me fait confiance, c'est encore mieux pour moi, je joue avec tellement de sentiments que je ne sais même plus où j'en suis avec elle. Je veux la manipulée, l'aider et être là en cas de besoin... tout ça se rencontre et je ne sais plus quoi penser, l'avenir sera surement m'éclairer sur ce point.

-Je vais y aller... Hikaru Yakuchi va surement pas tarder, mais pour moi aujourd'hui c'est repos, enfin, disons que je me prends un jour de repos. Tu peux rester ici ou partir, il n'est pas méchant, au contraire... Donc si tu n'as plus rien à me dire je vais te laisser.

Je n'étais pas du genre très expressive lorsque je m'adressais aux gens et mon ton neutre, presque froid le démontrait bien. Que dire de plus ? Je ne vais pas la prendre dans mes bras, lui caresser les cheveux comme un chien et lui dire que tout va bien se passer. Rien ne se passe jamais bien, c'est une erreur que de croire que tout ce passera comme on l'avait prévu, on finit toujours déçu de toutes façons.