Alors,qui es-tu ?
- Noms & prénoms : Eve Kaitlynn.
- Âge : 18 ans.
- Nationalité : Américaine.
- Orientation sexuelle : Bisexuelle.

- Année scolaire ou profession : 3ème année.
- Groupe : Crazy Intellect.
- Pourquoi ce groupe : Avec ses 185 de QI, son hipermnesia, et la pile de bouquins divers et variés qui traînent sur le bureau de sa chambre, des bouquins tels que " Physique Quantique : Dernier espoir de l'espèce humaine ou levier de l'apocalypse ? " ou encore " Mathématiques avancées et autres casse-têtes chinois ", Kait pense avoir sa place au sein de ce groupe.

- Personnage sur l'avatar: Ma foi, je n'en sais foutrement rien ! o/ L'artiste en revanche se trouve être Sasamori Tomoe.

Mieux vaut un mauvais caractère que pas de caractère du tout, non?

- Ça suffit maintenant. Trop c'est trop. Vous êtes une personne intelligente mademoiselle Eve et …
- « Intelligente »? Pour être qualifiée simplement d'« intelligente » il faudrait que vous perciez un trou d'un bout à l'autre de mon crâne à l'aide d'une perceuse.
- Mademoiselle. Je ne suis pas certain que vous preniez réellement conscience de la gravité de votre acte.
- Saviez vous que le philosophe allemand, Friedrich Nietzsche, pensait que la morale était juste une fiction utilisée par le troupeau d'êtres inférieurs pour limiter et retenir les rares hommes supérieurs ?
- Donc je suis je suis un être inférieur ?
- Vous l'avez dit, pas moi.

Voilà maintenant cinq bonnes heures que cette garde vue avait débutée, sans le moindre signe de faiblesse de la part de la jeune demoiselle menottée à la chaise sur laquelle elle était assise. Les forces de l'ordre en revanche, enchaînaient cigarettes Marlboro et cafés serrés pour tenir le coup face à cette personne si peu conventionnelle qu'ils avaient eu la malchance d'appréhender cette nuit là. Non, Kaitlynn n'était pas une fille facile. Et cette condescendance maladive ne se limitait pas qu'à la police, tous ceux qui avaient le malheur d'aller contre elle ou son avis irréfutable avait droit à une bonne dose de sa médecine. Et si encore elle le faisait avec bienfaisance et humilité, mais absolument pas, il y avait toujours cette petite étincelle de joie et d'autosatisfaction lorsqu'elle corrigeait ou rabaissait quelqu'un. Du point de vue de Kait, tout paraissait normal et parfaitement logique. La logique. C'était son truc, le carburant à son moteur. On dit souvent que les hommes ont tendance à se montrer plus terres à terres et logiques que les femmes qui elles sont plutôt des êtres émotionnels, et ces émotions si fortes qu'elles peuvent ressentir les aident à mieux appréhender certaines épreuves de la vie typiquement féminines. Et bien pas pour notre petite tête brûlée. Pour elle, ce qui ne pouvait pas se poser sur un tableau pour être calculé par a + b ne comptait pas, une perte de temps. Et c'était cette même intelligence qui lui permettait de résoudre des équations complexes et des problèmes mathématiques, faisant d'elle une des personnes les plus remarquablement brillantes de sa génération, qui la faisait agir à la manière d'un robot débarquant d'une galaxie très très lointaine en matière de sentiment et de sociologie. Elle pouvait concevoir et comprendre des termes comme « amitié » ou « amour », mais les affronter et les appliquer tous les jours sur des personnes de son entourage était pour elle un véritable challenge. Mais même si cette incapacité à déchiffrer et comprendre les émotions humaines les plus basiques l'handicapaient énormément tous les jours, elle n'en était pas moins dénuée d'un cœur, et donc capable de gentillesse et de générosité, même totalement désintéressée. C'est pour cela qu'il était amusant de constater comment Kaitlynn pouvait se montrer infecte avec une personne jusqu'à la pousser au bord des larmes, puis quelques heures plus tard, revenir frapper à la porte de cette même personne pour venir lui donner un coup de main avec des cours sur lesquels elle coinçait totalement. Et c'est en côtoyant le plus de gens possible que ce robot aux allures de jeune femme banale trouvait peu à peu son humanité. Un peu comme Wall-E à la fin du film.

Difficile de faire mieux avec un caractère pareil, pas vrai ? Hé bien pour ne pas arranger le tableau, la jeune américaine disposait d'un sens critique démesuré tout aussi aiguisée qu'une lame de rasoir, et quand elle n'aimait pas quelque chose, elle ne se gênait absolument pas pour le faire savoir, balançant son avis et toute sa négativité à la figure du principal concerné. Mais si vous commenciez à voir Kaitlynn comme une frustrée un brin nihiliste et complètement blasée qui ne trouve son bonheur nulle part, détrompez vous. La tête d'ampoule s'avérait être une grande fanatique de mangas, de comics, de lecture diverses, de science fiction, de fantasy sous toutes ces formes et de Metal. Si si, de Metal. Mais pas n'importe lequel ! Le technique, celui dont les partitions échappaient au commun des mortels, le type qui ressemblait en fait à un problème mathématique. Et comme elle adorait ça, se poser mollement sur son lit pour laisser son esprit naviguer en même temps que les notes pour apprécier toute la complexité et la diversité de cet art ! Plus, les émotions subtiles n'étaient pas le fort de la plupart de ses artistes préférés. Une grosse voix gutturale accompagnée d'une guitare à déchirer les tympans pour exprimer la colère ou la haine, une mélodie lente et harmonieuse pour manifester la tristesse ou la mélancolie … Parfois elle s'amusait à imaginer la vie ou le monde entier sous la forme d'un gigantesque concert de Metal, comme tout serait plus simple pour elle. Pour les mangas et le reste, Kait s'attardait surtout sur la qualité des dialogues et du scénario -bien que si le style de dessin employé ne lui convenait pas, elle n'allait certainement pas le laisser glisser sans le malmener un peu – c'était en quelque sorte le côté geek qui animait l'âme de tout intellectuel moderne qui se respectait. Vous voulez capter pleinement son attention sans qu'elle ne vous adresse un regard ennuyé ou un soupir de lassitude ? Lancez un débat sur Alien, ou sur Le Seigneur des Anneaux. Tant que vous pouvez contenir la bête que vous venez de lâcher sur votre propre personne, la jeune femme sera tout à vous.

Ces menottes lui faisait un mal de chien, mais elle n'était pas sans lui rappeler une certaine expérience qu'elle avait conduite quelques mois plus tôt avec une fille du même âge qu'elle. Souvenir plaisant qui lui arracha un petit frisson dans le bas du dos. Huhu. Ben quoi ? Kaitlynn restait une femme, équipée d'organes génitaux comme n'importe quelle autre femme, et si elle avait des yeux pour voir ainsi que des oreilles pour entendre, elle était tout à fait capable d'éprouver du désir ainsi que de l'attirance pour ses congénères grâce à ceux-ci. Sur ce terrain là néanmoins, elle ne préférait pas trop s'attarder. Son psy lui avait clairement dit que ses fantasmes résultaient d'une volonté à dominer l'autre, à le faire plier. Elle lui avait simplement répondu que le métier de psychologue n'allait pas le rendre plus heureux et que sonder l'esprit des gens et leur inconnu le plus profond n'était pas possible, ipso facto, c'était un charlatan et elle voulait récupérer son argent. Bien entendu, elle fut raccompagné le plus gentiment du monde vers la sortie. Concrètement, mettre un nom ou un adjectif sur la sexualité de Kaitlynn Eve n'était pas une tâche aisée, et même ses anciens partenaires ne pourraient que confirmer cela.

En conclusion, que penser de cette jeune femme aux cheveux teints, toujours tirées à quatre épingles qui ne pouvaient s'empêcher de donner son avis sur tout et n'importe quoi et qui pouvaient insupporter même les plus patients et les plus conciliants ? Certains l'éviteront à tout prix, d'autres voudront absolument l'avoir à leur côté pour profiter de ses capacités intellectuelles et de sa gentillesse si rare mais louable. Une infime partie l'acceptera peut-être pour ce qu'elle est, car Kait a beau être très très très intelligente, elle ne peut pas encore lire l'avenir. A son plus grand regret.

Je n'ai pas de problèmes avec mon physique de jeune premier.
Le physique ? Vous voulez parler de cette masse de chair qui entoure et conserve l'esprit ? Pour tout vous dire, Kaitlynn était loin d'être une fille superficielle qui associait la beauté au kilos de muscles ou à la taille des bonnets. Bien sûr elle avait ses propres critères, mais la plupart des choses qui attiraient ses compatriotes la laissait parfaitement indifférente. Pour en revenir au physique de la jeune femme, malgré cette philosophie assez réfractaire et dure vis à vis du corps humain, le sien n'était pas de ceux que l'on jette à la poubelle ou que l'on fait passer sur la table d'un chirurgien esthétique. Plutôt au dessus de la moyenne, elle mesurait un mètre soixante et onze pour cinquante cinq kilos, avec une folle incapacité à dire si son indice de masse corporelle était correcte ou non. A vrai dire, elle s'en fichait totalement et ce n'est pas cela qui allait l'empêcher d'apprécier ses nouilles instantanées.

Au niveau de son visage bien encadré par ses cheveux, on pouvait discerner des traits fins, qui se durcissaient néanmoins quand Kate éprouvait de la colère ou de la frustration, accompagnés d'un teint plutôt radieux qui lui donnait presque un air angélique et innocent. Ses yeux, d'une couleur inhabituelle puisqu'il s'agissait d'un bleu mêlé à un très léger marron qui donnait une fausse impression de violet, se mettaient à pétiller d'un intérêt et d'une malice surnaturelle quand elle tombait sur un sujet qui l'intéressait. Au contraire, quand la jeune femme s’adonnait à une conversation ou à une activité qui ne la stimulait pas assez, son regard semblait vide, absent, comme si son cerveau tout entier se mettait en veille. Le premier coup d'oeil qu'elle jette à une personne étrangère est toujours matière à un bon fou rire si vous avez l'occasion d'y assister, puisqu'à ce moment précis, elle ressemble trait pour trait à un guerrier de l'espace de la série Dragon Ball Z analysant une forme de vie inconnue à l'aide de son détecteur d'énergie. Et avec ses lunettes, l'illusion était encore plus parfaite ! Ses binocles, elles les avait depuis l'âge de 6 ans, sa vue étant aussi performante que celle d'un cyclope atteins de conjonctivite qui se serait perdu dans le brouillard. Certains disaient qu'elles lui allaient plutôt bien, d'autres ne pouvaient pas s'empêcher de les lui retirer pour voir à quoi elle ressemblait sans, Kait elle n'y voyait qu'un simple accessoire essentiel sans lequel elle serait complètement handicapée. Un petit nez presque invisible trône au milieu de cette petite gueule d'ange, pas assez original pour en dire quoique ce soit, la jeune fille n'a bien entendu, pas d'avis sur la question. Ses oreilles, comme tout le reste de son corps, demeuraient vierges de toutes boucles d'oreilles ou piercing et la plupart du temps, restaient cachées sous ses longues mèches de cheveux bleutés. D'ailleurs, à propos de ses cheveux. Comment concevoir un seul instant qu'une personne aussi … « Spéciale » que notre américaine, pouvait arborer une crinière teintée d'un bleu foncé, une excentricité d'habitude perpétrée par ceux qui voulaient se démarquer des autres ou qui souhaitaient attirer l'attention des masses en dévoilant une personnalité forte et explosive ? Cette couleur artificielle lui venait de ses parents, deux personnes diamétralement opposées à leur fille, qui depuis ses premières bouclettes, peignaient religieusement sa chevelure de cette teinte nuit. Kait s'était toujours vu comme cela et n'avait pas la moindre idée de sa couleur d'origine … Brune, blonde, voir même rousse peut-être ? Une fois le cap de sa chevelure dépassée, le reste demeurait finalement tout à fait banal. Un front discret qui se trouvait caché par cette même crinière, des joues qui pouvaient virer au rouge en une fraction de seconde, des lèvres fines, pulpeuses et une dentition dont elle prenait soin quotidiennement …

En descendant un peu plus son regard, on avait beaucoup de chance de la voir porter son uniforme scolaire impeccablement lavé et repassé, sans la moindre tâche et le moindre pli. Kaitlynn mettait un point d'honneur à ranger, classer et étiqueter le monde qui l'entourait, et sa tenue de travail n'échappait pas à la règle. Ce n'est même pas qu'elle espérait une bonne remarque de ses professeurs ou de ses camardes, simplement, pour sa propre tranquillité d'esprit, elle aimait passer la journée dans un vêtement tellement propre qu'il semblait neuf. Pas le moindre bracelet ou bijoux pour venir égayer ce portrait un peu tristounet de la bonne élève modèle. Les jours où elle n'avait pas cours, un t-shirt tout simple représentant la plupart du temps un logo de groupe, un dessin humoristique ou une figure de ses mangas ou comics préférés faisait parfaitement l'affaire, le tout accompagné d'un jean pile poil à sa taille. Aux pieds, quand elle ne portait pas ses souliers allant avec sa panoplie de première de la classe, elle chaussait généralement des Vans d'une couleur sombre, principalement pour le confort qu'elles procuraient. Sous les couches de vêtements que la jeune fille accumulait, il était intéressant de noter qu'elle était marquée d'une tâche de naissance un peu spéciale au sommet de sa hanche droite représentant un triangle particulièrement bien formé. Sa poitrine l'était également, ainsi que le reste de ses formes qui se trouvaient dessinées avec une justesse délicieuse, lui permettant ainsi de filer quelques complexes à certaines qui la dévoraient parfois des yeux avec une expression de jalousie si grossière que cela en était risible.

Au niveau du maquillage, elle n'acceptait d'en porter que lors des évènements spéciaux, et encore, mettre de l'eye liner s'avérait être pour elle un véritable chemin de croix, ayant une peur panique de tout ce qui pouvait approcher son visage sans avoir été désaffecté auparavant. De ce fait, la jeune fille avait toujours une hygiène irréprochable et son rituel du matin dans la salle de bain était aussi précis que le mécanisme d'une horloge Suisse. Les rares objets qu'elle se permettait d'ajouter à son look de tous les jours se composaient la plupart du temps d'un élastique pour ses cheveux, une barrette ici et là pour tenir une mèche rebelle et quand elle avait besoin, une montre réglée avec une perfection qui lui était propre. Son physique s'accordait en tout point à son moral et à sa philosophie d'ordre, de logique et de rangement.


Ce n’est pas nous qui faisons l’histoire. C’est l’histoire qui nous fait.

Survenu un sombre soir de septembre, la naissance de Kaitlynn Eve ne fut pas différente des autres bébés, avec son lot de cris, de larmes de joies et de sang. L'accouchement s'était déroulé à merveille, le petit bébé était sortit la tête la première avec une facilité déconcertante sans que les docteurs n'aient à effectuer la moindre opération pour aider la belle jeune femme qui se tortillait sur le lit. Son partenaire quant à lui, attendait fébrilement dans un espace de la salle d'attente prévu pour les fumeurs où il ne faisait que ça, en proie à des sueurs froides ainsi qu'à des tremblements si violents qu'ils faisaient penser à un mixte entre la polio et Parkinson. Finalement et malgré cela, tout s'était déroulé à merveille. Le nouveau né fut vite emmitouflé dans un drap de couleur rose et remit à sa mère pour la nuit, le temps de lui trouver un prénom et de passer les premières heures de sa vie aux côtés de celle qui le lui avait donné.

Les parents de la petite Kait' étaient deux New Yorkais de souche que la vie moderne et la grande ville avait finit par écoeurer. Deux avant la venue au monde de leur petite chérie, le couple quitta donc la métropole pour s'offrir une ancienne ferme avec quelques bêtes qui leur donneraient du lait, du fromage, de la viande, tout se dont ils auraient besoin pour vivre. Un véritable retour aux sources qui ne fut possible qu'avec la somme impressionnante que les amoureux étaient parvenu à mettre de côté au fil des années pénibles où lui était un jardinier paysagiste au service de la ville et elle, une notaire travaillant en plein centre de la métropole, dans un immense gratte ciel constamment remplit de monde. Mais finalement, leur rêve était devenu réalité. Ils avaient leur ferme, leur maison de campagne, leur vie simple et surtout, le bien qui leur était à présent le plus cher, ce petit être si fragile qui grandissait de jour en jour.

- Bonjour ma grande ! Alors … Tes parents m'ont dit que tu étais une petite fille très très maligne ! Qu'est-ce que tu en penses ?
- Hé bien … Au concours de talent de mon école, j'ai récité par cœur les milles premières décimales de Pi ! Tout les gens était content et m'ont applaudit !
- … C'est à peine croyable à ton âge …
- Pour vous peut-être !

Oui, peut-être que la petite Kaitlynn grandissait un peu trop vite même. Elle avait neuf ans quand ses géniteurs décidèrent de prendre ce premier rendez vous chez ce psychologue de renommé en qui ils avaient fondé d'immenses espoirs, dans le but de comprendre leur fille. Pourquoi était-elle constamment plongée dans ses bouquins alors que dehors, toutes les fillettes de son âge s'amusaient entre elles et jouaient sagement à la poupée tout en les faisant prendre le thé entre elles ? Rien de tout cela ne semblait attirer l'enfant qui elle se découvrit une passion précoce pour le ciel et les étoiles, allant parfois jusqu'à rejoindre son petit voisin en douce pour profiter de son télescope et faire ainsi l'observation des différentes constellations. L'école, malgré des bulletins parfaits toujours accompagnés de lignes entières de félicitations, ne donnaient pas de résultats plus satisfaisants sur le plan de la socialisation, puisque Kait' ne parvenait pas à se faire le moindre ami, ses récréations, elle les passaient à la bibliothèque à feuilleter des bandes dessinés avec un sourire radieux sur le visage. Rarement, et quand le professeur l'autorisait, elle émerveillait ses petits camarades en empilant des blocs de constructions pour échafauder des figures plus ou moins complexes qui lui valaient la plupart du temps des « Oooh » ou des « Aaah » d'admiration et de stupeur.

Les années passèrent, les psychologues s’enchaînèrent.

- Si vous décidez de me faire passer le test de Rorschach, je vous préviens, j'ai déjà mes réponses toutes faîtes. En premier, une chauve-souris, ensuite un papillon, un homme barbu, un coucher de soleil et finalement, mon père tuant ma mère à l'aide d'une seringue hypodermique.

Quatorze ans à présent. Avec l'adolescence, Kait entra dans une phase où elle se durcit et affirma son caractère au point que ses parents abandonnèrent tout efforts pour tenter de la changer en « fille normale », sa mère finit par se faire à l'idée que sa famille pourtant si normale et banale comptait une intellectuelle qui étudiait la géométrie de l'espace temps pour occuper ses soirées et recevait toujours les mentions les plus hautes à ses examens, son père se mit à boire. Avec l'âge vinrent aussi les premiers amours, ceux qui nous font découvrir la joie et la douleur qui vont avec une relation fusionnelle et émotionnelle avec la personne que l'ont porte dans son cœur …

- Kait' …
- Oui ?
- Je peux te prendre dans mes bras ?
- Oh … Je sais que les câlins et les embrassades font partit des obligations qu’entraînent une relation amoureuse … Mais je suis une femme de science, pas un ours en peluche.

Cette période se passa plutôt bien pour elle, donc. Malgré son tempérament et sa personnalité si unique, Kaitlynn restait une jeune fille plutôt attirante pour son âge, et bien sûr, cela n'échappa pas aux garçons qu'elle fréquentait quotidiennement. Elle en avait brisé des cœurs, à grands coups de logique froide et de rejet consécutifs. Durant son adolescence, elle avait eu la chance de vivre une dizaine d'aventures de ce style, acceptant de tenir le rôle de la petite amie surtout pour faire plaisir à celui qui tenait le rôle du petit ami. Bien entendu, avant d'entamer la relation, le pauvre garçon qui se lançait dans celle-ci à corps perdu ne s'attendait pas à vivre une telle expérience. Faire face à une fille qui considérait les baisers et les caresses comme excessifs et inutiles, qui définissait une bonne soirée en amoureux par des longues longues conversations sur les dernières sorties mangas et qui pouvaient passer des heures scotchée devant la télé quand un documentaire qui la passionnait passait … Le retour à la réalité était toujours brutal et décevant. Katlynn se défendait systématiquement en affirmant qu'elle ne voyait pas pourquoi elle ne pourrait pas vivre une liaison de la manière qu'elle l'entendait, sans forcément s'abaisser à reproduire le même schéma que tous les couples mettaient en place. Ce n'est que bien plus tard qu'elle changea d'avis, et commença à voir les personnes du sexe opposé sous un œil différent.

A côté de cela, la vie à la campagne commençait sérieusement à lui peser. Elle ne s'était jamais vraiment faite à cette existence fastidieuse, parfois obligée de se lever aux aurores pour prendre soin du bétail, des plantations, affrontant le froid ainsi que les remarques désobligeantes de son paternel qui avait toujours regretté de pas avoir pu élevée sa petite chérie comme une femme forte et pleine de caractère qui aurait le goût du travail manuel tout en développant une féminité propre … L'alcool avait finit par le rendre mesquin et sa bonne humeur naturelle s'était totalement évaporée. Il était méconnaissable. Sa mère quant à elle jouait le rôle de négociatrice, apaisant son mari et donnant à sa fille l'attention et la compréhension nécessaire à son bonheur. Mais cet environnement dans lequel baignait constamment tout ce petit monde était totalement à l'opposé de l'intellectuelle. Elle, elle aurait beaucoup aimé vivre à New York. Les grands immeubles, les magasins, les conférences, le musé des sciences … Une fois néanmoins, Kaitlynn était parvenu à désassembler entièrement le moteur du tracteur de la famille pour amplifier dix fois la puissance de celui-ci. Une expérience intéressante puisqu'au moment de mettre le contact, la mécanique entière s'enflamma, brûlant les cheveux ainsi que les sourcils de son père qui passa des semaines entières à bouder son petit prodige qui se justifiait simplement en disant qu'on ne faisait pas d'omelettes sans casser des oeufs. Il y a même une fois où elle termina en garde à vue pour avoir piraté et subtilisé les données de toute l'université de sa ville. Ça aurait été le coup du siècle si elle était parvenu à trouver une meilleur planque que la maison de son meilleur ami. Ses bouquins, elles les connaissaient par cœur, capable même de citer la maison qui avait imprimer les ouvrages ainsi que leur date de fabrication. Elle s'était même amusé à tous les réécrire en rédigeant les mots à l'envers, en sautant une lettre sur deux et même en haiku. Rien ne la stimulait plus ici. C'est pour cela qu'elle finit par planifier son départ, dans le feutré, à l'abri du regard réprobateur de son père, sa mère fut tout de même informé, car malgré son âge ingrat, Kait demeurait extrêmement attaché à celle-ci. Et honnêtement, sa mère la comprenait milles fois ... Rien n'en valait plus la peine ici, et ce n'était pas un endroit où une jeune fille aussi curieuse que la sienne allait pouvoir s'épanouir pleinement ... Elle, pour sa part, avait déjà une idée, un projet, une ville en tête.

- Rappelle moi pourquoi tu tiens tant que ça à aller vivre à l'autre bout du monde, dans cette ville de …
- Tokyo, 'pa. La ville se nomme Tokyo. Capitale administrative du Japon depuis 1868. Elle compte environ …
- Pourquoi alors ? Pourquoi nous quitter moi et ta mère, quitter l'Arkansas, ton lycée ainsi que tous tes amis ?
- Parce que là bas ils ne baratte pas leur propre beurre, ne font pas de vêtements avec des sacs de jutes et ne vivent pas comme si le temps s'était figé en 1850. J'ai besoin d'un endroit plus stimulant, qui offre de la nourriture à mon esprit. Oh, et si j'entends encore une fois monsieur Harris débarquer ici en clamant qu'il a enfin réussit à faire de l'alcool avec ses betteraves, je me pends dans la cuisine.

Deux années entières lui avaient été nécessaires pour échafauder tout cela. En quelques mois, elle était parvenu à maîtriser totalement le Japonais, s'imprégner des us et coutumes qui régnaient là bas et développer un caractère en acier trempé encore plus solide qu'avant. Dix huit ans, à présent, elle n'était plus la petite fille maligne en petite jupe à motifs florales que tout le voisinage trouvait mignonne et attendrissante. A présent, tout avait radicalement changé, un de ses ex avait même dit sur le ton de la plaisanterie que Kaitlynn n'était qu'à une seule expérience ratée de devenir un de ses génies du mal que l'on pouvait voir dans ses comics. L'avis des autres étaient assez partagé, certains se réjouissaient que la monstruosité à grosse tête quitte enfin la ville, le reste, ceux qui la connaissait depuis toujours, regrettaient de perdre une personne si particulière et foncièrement gentille, malgré son arrogance. La principale concernée n'avait pas d'avis sur la question. Elle partait, c'était comme ça, pas la peine d'en faire toute une histoire.

- Et tu vivras où là bas ?! Tu ne connais personne !
- … Je n'y avais pas pensé.

Comme quoi, même son esprit brillant n'était pas infaillible. En revanche, elle se souvenait avoir lu un article durant ses recherches sur le pays du soleil levant, un texte traitant d'un endroit où elle pourrait demeurer tout en continuant à poursuivre ses études … Pas qu'elle en ai besoin bien entendu, mais c'était important de garder un niveau constant. Quel était le nom de cet endroit déjà ? Ayen ? Aizen ? … Rayen, voilà ! Elle se rappelait maintenant de la description de cet endroit si particulier et réputé pour la diversité de ses élèves. Hé bien c'était arrangé ! Elle prendrait l'avion pour Tokyo, et de là bas, elle prendrait le vol pour Matsuyama. Ses valises avaient été faîtes, son linge soigneusement rangée et elle y avait même quelques photos et surtout, sa collection impressionnantes de revues et magazines qui auraient peut-être nécessité l'utilisation d'un second bagage. Elle n'oublia rien et embarqua même ses CD ainsi que ses comics, c'est que le voyage allait être excessivement long. La jeune fille emmena aussi quelque chose de précieux avec elle, une chose qu'on ne peut pas simplement plier et et bourrer dans une mallette …

- Alors c'est décidé, tu pars ?
- Oui, demain matin à la première heure. Inutile de te préciser que c'est un soulagement.
- Haha j'imagine … Tu vas faire quoi pour ton dernier soir sur le sol Américain alors ? Des folies ?! Boire une tasse de café avant de te mettre au lit par exemple ?
- Non rien de la sorte. Je vais savourer le dernier Hellboy et …

Le garçon qui se tenait aux côtés de Katlynn esquissa un sourire malicieux avant de l'interrompre, plongeant ses yeux bleus dans les siens.

- Ou tu pourrais venir chez moi … J'ai la dernière saison de Battlestar Galactica, du soda ainsi que des problèmes de math que je n'arrive pas à terminer.

Une expression d'incompréhension s'afficha sur le visage de la jeune fille qui finit par sourire à son tour, le rouge lui montant aux joues. Décidément, Alexis la connaissait trop bien, au point de parvenir à la faire sourire. Il se trouvait être un ami très cher ainsi qu'on confident qu'elle avait eu la chance de rencontrer durant une convention un an plus tôt et avec qui elle partageait à présent tout. Un beau garçon aux cheveux blonds mi longs, un peu geek sur les bords qui se trouvait être fils de fermiers lui aussi. Quel était son secret pour supporter et même prendre du plaisir en la compagnie de Kait ? Mystère. Il avait toujours prétendu être capable de voir au travers de sa personnalité originale, et en plus, les robots c'étaient son truc, avait-il dit pour la taquiner. La nuit suivante fut mémorable et brûlante, pour lui comme pour elle. Et c'est en lisant le petit mot qu'Alexis avait glissé dans sa valise la veille que Kaitlynn éprouva pour la première fois une once de regret. Ce sentiment la troublait, et lui faisait tout drôle. Elle avait décidé de conserver cette note … Comme les amoureux le font avec leurs lettres enflammées. C'était comme cela que ça marchait, non ? Et c'est en contemplant sa terre natale depuis le hublot de l'avion qui à présent l'emmenait loin de son petit univers que la fille de science, la logique incarnée, le robot doué de conscience, finit par s'endormir, bercé par les vibrations de l'appareil.

" Dear Kaitlynn, our time together was short, but it was the best time of my life. "



C'est l'heure d'enlever les masques.. !
- Prénom ou surnom : Flo ira très bien pour les deux, merci ! ~
- Pays : Bah le nom te diras rien, sort moi une carte que je te montre.
- Âge : 19 ans.
- Comment avez-vous trouver notre forum ? Assez facilement, vous avez votre réputation hein, au cas ou vous l'ignoriez. 8D
- Prouvez-nous que vous avez-lu le règlement : La Pomme l'a mangé ~ :3 - R. ♪